changés ? “Non”, répond un autre chercheur. “L’enfant reste tout à fait malléable durant les sept premières années de sa vie ; mais plus vous attendez, plus vous devrez changer radicalement le milieu dans lequel il vit, et les probabilités d’un changement seront chaque année moins grandes.” Tous les parents ne reconnaissent pas cela. Rien qu’aux États-Unis, les mères d’environ quatre millions d’enfants d’âge préscolaire travaillent hors du foyer. Il est possible que certaines d’entre elles soient obligées d’avoir un emploi. Il est évident qu’un grand nombre de ces mères prétendent ne pas pouvoir apprendre grand-chose à leurs enfants à cet âge-​là. Quelle tragique erreur !

8. Expliquez comment le cadre dans lequel vit un enfant exerce sur lui une bonne ou une mauvaise influence.

⁸ Le cadre que vous offrez à votre enfant durant ses premières années joue un grand rôle pour ce qui est de modeler sa personnalité. Nous ne parlons pas seulement de la maison dans laquelle vous vivez, mais des conditions qui règnent dans votre foyer. Est-​il propre et ordonné ? Est-​il paisible, exempt de querelles, de cris et d’accès de colère ? Parents, vous respectez-​vous l’un l’autre ? Sinon, comment pouvez-​vous raisonnablement vous attendre que votre jeune enfant soit différent et qu’il vous témoigne du respect ? Reconnaissez-​vous vos erreurs ? Si un enfant n’entend jamais son père ni sa mère exprimer son humilité, comment pourra-​t-​il développer lui-​même cette qualité ? Il y a un autre danger. Si les parents donnent l’impression qu’ils ne se trompent jamais, l’enfant pourra penser qu’il peut les imiter dans tous les domaines et que ce sera toujours bien. Si les parents disent ce qu’ils peuvent appeler de “petits” mensonges, à leurs voisins ou à un commerçant, l’enfant pensera qu’il peut dire lui aussi de “petits” mensonges. Si les parents ne sont pas d’accord entre eux sur le genre de discipline à appliquer à l’enfant ou s’ils profèrent toujours des menaces et ne les exécutent que rarement, l’enfant aura tôt fait de le remarquer et son respect pour les exigences de ses parents faiblira rapidement. N’en doutez pas, ces choses laisseront des marques profondes et pratiquement indélébiles dans l’esprit très tendre de l’enfant. Son innocence naturelle ainsi que son sens inné de l’honnêteté et de la justice seront certainement l’objet d’attaques durant sa vie. Mais veillez à ce que cela ne vienne pas de vous.

Utilisez la Bible — depuis leur “tendre enfance”

9. Pourquoi l’utilisation de la Bible est-​elle très importante dans l’instruction de l’enfant, et à quel âge celle-ci doit-​elle commencer ?

⁹ Bien qu’il soit indispensable de donner l’exemple, cela ne suffit pas. L’enfant doit savoir pourquoi ses parents sont attachés à tel ou tel principe et pourquoi ils exigent qu’il suive la même discipline. Cela signifie qu’il faut utiliser la Bible, et ceci dès la prime jeunesse de l’enfant. L’apôtre Paul écrivit à Timothée : “Toi, cependant, demeure dans les choses que tu as apprises et dont tu as été convaincu, sachant de quelles personnes tu les as apprises et que, depuis ta tendre enfance, tu connais les saintes lettres, qui peuvent te rendre sage à salut par la foi qui est relative à Christ Jésus.” — II Tim. 3:14, 15, NW.

10. Le mot utilisé par Paul signifie-​t-​il réellement la “tendre enfance” ou simplement l’‘enfance’ ?

¹⁰ Le mot grec bréphos, utilisé ici par Paul, signifie-​t-​il vraiment un petit enfant ? Oui. En fait, il est généralement utilisé pour désigner un enfant qui n’est pas encore né, comme dans Luc 1:41, 44 où, à propos de la visite que Marie rendit à Élisabeth, il est dit que ‘le tout petit enfant dans le sein d’Élisabeth tressaillit’ quand elle entendit la salutation de Marie. Cependant, bréphos peut aussi désigner un enfant nouveau-né ou un bébé, comme dans Actes 7:19, 20 où il est question du tout petit enfant Moïse, âgé de trois mois. Paul ne laisse donc pas entendre que Timothée a connu les saintes lettres lorsqu’il était un adolescent ou un enfant, mais réellement depuis sa tendre enfance. Comment cela a-​t-​il été possible ?

11. Comment Timothée a-​t-​il pu connaître les Écritures dès sa “tendre enfance” ?

¹¹ Apparemment, Paul voulait dire que Timothée, aussi loin qu’il pouvait s’en souvenir, ne pourrait pas dire qu’à un moment ou à un autre sa mère et sa grand-mère s’étaient abstenues de l’instruire dans la Parole de Dieu (II Tim. 1:5). Ses souvenirs d’enfance les plus reculés incluaient des pensées des Saintes Écritures et de leurs doctrines. Timothée pouvait donc reprendre les paroles de David rapportées au Psaume 22:10 (Da) et dire à Jéhovah : “Tu es mon Dieu dès le ventre de ma mère.” Votre enfant pourra-​t-​il en dire autant ? À notre époque, les parents peuvent imiter la mère et la grand-mère de Timothée et espérer logiquement obtenir les mêmes excellents résultats que dans le cas de Timothée.

12. a) Qui doit instruire les enfants au foyer ? b) Pourquoi est-​il important d’accorder aux enfants du temps et une attention personnelle ?

¹² Son père n’était pas chrétien. Cependant, les pères chrétiens ne laisseront pas à leur femme seule le soin d’instruire leurs enfants. S’ils agissaient ainsi, ils en subiraient les conséquences en ce sens que leurs enfants leur témoigneraient de moins en moins de respect. Dans Éphésiens 6:4, l’apôtre donne ce conseil : “Et vous, pères, n’irritez pas vos enfants, mais continuez de les élever dans la discipline et les conseils autorisés de Jéhovah.” Une façon d’irriter un enfant consiste à le priver de l’attention à laquelle il aspire naturellement et qui lui serait profitable pour sortir de la première enfance. N’est-​il pas vrai que lorsque vous manifestez un peu d’intérêt à un bébé, sa petite bouche s’ouvre aussitôt en un large sourire (laissant voir parfois une seule dent), ou qu’un simple geste d’attention de la part de son père ou de sa mère le fait rire aux éclats ? Les enfants un peu plus âgés désirent aussi que leurs parents s’intéressent à eux. Ils peuvent même aller jusqu’à faire une bêtise pour attirer leur attention. Un des plus beaux cadeaux que des parents puissent faire à leurs enfants, quel que soit leur âge, consiste à leur accorder du temps, de l’intérêt et une attention personnelle. Il ne suffit pas de les reprendre ni de leur dire ce qu’ils doivent faire ; ce genre de discipline peut irriter. Un enfant désire et a besoin que vous vous asseyiez à côté de lui et que vous preniez le temps de lui expliquer le “pourquoi” et le “comment” des choses plutôt que de vous contenter de lui dire : “Fais ceci” ou : “Ne fais pas cela.” Veillez à lui accorder cette aide, car c’est la meilleure façon de lui prouver votre amour.

13. Quand les parents prennent le temps d’expliquer à leurs enfants ce qui est bien et ce qui est mal selon la Bible, qu’en résulte-​t-​il ?

¹³ Pensez à tout ce que vous pourrez obtenir en prenant le temps d’instruire vos enfants dans la Parole de Dieu. Si vous n’agissez pas ainsi, vos jeunes enfants pourront penser que l’obéissance n’est qu’une exigence des parents qui diraient en quelque sorte : “Nous étions ici avant vous ; nous sommes plus grands et plus forts que vous ; faites donc ce que nous disons.” En revanche, lorsque les parents prennent le temps d’expliquer ce qui est bien et ce qui est mal selon le point de vue de la Bible, les enfants se rendent compte que leurs parents ne se contentent pas de donner leur avis. C’est celui de leur Créateur ; c’est sa volonté. Cela donne aux conseils des parents une force qui ne peut être obtenue par aucun autre moyen et permet à leurs paroles de pénétrer profondément dans l’esprit et le cœur des enfants. De plus, c’est également un merveilleux moyen de les fortifier davantage. Cela leur permettra de rester fermement attachés aux principes justes lorsque des problèmes sérieux commenceront à surgir durant leur enfance. Vos enfants ne vous en respecteront et ne vous en aimeront que davantage. Cependant, vous devez certainement comprendre que le respect et l’amour de la volonté de Dieu seront encore plus importants pour eux dans les moments de tentation et de crise. — Ps. 119:109-111 ; Prov. 6:20-22.

Enseignez-​les en touchant leur cœur

14. a) Pourquoi les enfants posent-​ils tant de questions, et que se passera-​t-​il peut-être si les enfants ont l’impression que leurs questions ennuient leurs parents ? b) Selon les paroles de Dieu, dans quelle mesure les Israélites devaient-​ils accorder de l’attention à leurs enfants ?

¹⁴ Évidemment, une fois que les jeunes enfants ont appris à s’exprimer, ils semblent être de véritables machines à poser des questions, et cela à un rendement particulièrement élevé. Cependant, n’oubliez pas que les questions constituent pour eux le plus puissant des instruments leur permettant d’apprendre. Si leurs questions sont écartées, ils cesseront peut-être d’en poser. En agissant ainsi, les parents risquent de rompre les lignes de communication. Répétons-​le, vos enfants désirent et ont besoin que vous leur accordiez une partie de votre temps. Votre Créateur dit que vous devez leur en accorder beaucoup. Jéhovah déclara aux Israélites : “Ces commandements, que je te donne aujourd’hui, seront dans ton cœur. Tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras.” Accordez-​vous une telle attention à vos enfants ? — Deut. 6:6, 7.

15. Pourquoi est-​il utile d’encourager les enfants durant les moments d’étude ?

¹⁵ Lorsque vous étudiez la Parole de Dieu avec vos enfants, vous désirez la faire pénétrer non seulement dans leur tête, mais aussi ‘dans leur cœur’. Ayant cet objectif présent à l’esprit, encouragez-​les à poser des questions et à s’exprimer. Faites-​les parler, afin de savoir ce qu’ils pensent, quels sont leurs sentiments et ce qui occupe leur cœur.

16. Quel est le double but des questions qui figurent dans les articles spécialement conçus par la Société pour être lus par les parents avec leurs enfants ?

¹⁶ Dans les articles spécialement conçus par la Société Watch Tower pour être lus par les parents avec leurs enfants, il y a de nombreuses questions appropriées. Elles sont prévues pour stimuler la discussion. Souvenez-​vous que les enfants aiment être inclus dans la conversation. Sans cela, leur intérêt pour l’étude faiblirait rapidement. Ces questions vous aideront à le maintenir. Cependant, fait plus important, elles vous permettront de savoir ce que votre enfant a dans l’esprit et dans le cœur.

17. Quels bienfaits l’enfant qui lit lui-​même ces articles en retire-​t-​il, mais pourquoi cela ne remplace-​t-​il pas la lecture faite avec les parents ?

¹⁷ Avec le temps, votre enfant sera capable de lire lui-​même les articles. Encouragez-​le alors à le faire. Plus il les lira, plus les excellents conseils qu’ils renferment pénétreront profondément dans son esprit et dans son cœur. Cependant, pour fortifier les liens d’affection et de respect qui vous unissent à votre enfant, il est absolument nécessaire que vous lisiez régulièrement ces articles avec lui.

18. De quoi faut-​il tenir compte quant à la durée des moments d’étude ?

¹⁸ Pour que votre enseignement touche le cœur de vos enfants, faites en sorte que ces moments d’étude ne soient pas une corvée mais une source de plaisir. Les petits enfants ne peuvent pas se concentrer très longtemps. Même lorsqu’ils jouent, ils se fatiguent rapidement d’un jeu et désirent faire autre chose, bien que peu après ils puissent revenir au jeu qu’ils viennent d’abandonner. En raison même de la nature des enfants, l’intérêt qu’ils portent à une certaine occupation disparaît fréquemment ; au bout d’un moment, leurs pensées s’égarent et se tournent vers quelque chose d’autre. Arrivé à ce point, on ne fera pas grand-chose de bien en cherchant à forcer leur intérêt. Ne vous inquiétez pas si votre enfant ne comprend pas tous les points dès la première lecture. Les articles peuvent être revus en d’autres occasions.

19. a) De quelle importance est l’enthousiasme des parents lors de l’étude en famille ? b) De quelle façon les félicitations favorisent-​elles les progrès d’un enfant ?

¹⁹ L’enthousiasme des parents est un facteur indispensable pour contribuer au succès de ces études. Vous n’êtes peut-être pas particulièrement expansifs ni démonstratifs. Mais vous pouvez tout au moins montrer que vous éprouvez réellement de la joie et du plaisir à étudier avec vos enfants. Imitez le père qui, selon Proverbes 23:15, 16, déclare : “Mon fils, si ton cœur est sage, mon cœur à moi sera dans la joie ; mes entrailles seront émues d’allégresse, quand tes lèvres diront ce qui est droit.” Manifestez cette joie. En tout cas, félicitez et encouragez vos enfants chaque fois qu’ils apprennent bien ou qu’ils mettent en pratique les vérités renfermées dans la Parole de Dieu. Cela touchera leur cœur et les aidera à accepter les conseils qu’elle renferme.

20. a) Qu’est-​ce qui peut vous aider à cultiver chez votre enfant l’amour de Jéhovah ? b) Pourquoi cela est-​il très important ?

²⁰ Vous désirez édifier l’amour de Dieu dans leur cœur. Assurez-​vous donc que vos enfants ne considèrent pas Dieu et son Fils d’une façon uniquement négative, c’est-à-dire en les associant toujours à des “ne faites pas ceci” ou “vous ne devez pas faire cela”. Aidez vos enfants à reconnaître la bonté, la bienveillance et la générosité de Dieu. De cette façon, vous développerez vraiment l’amour de Dieu dans le cœur de vos enfants. L’apôtre Jean écrivit : “Nous aimons, parce qu’il [Dieu] nous a aimés le premier.” (I Jean 4:19). Il est très important que vos enfants en viennent à désirer servir Dieu par amour et non pas seulement à savoir qu’ils doivent le servir (Ps. 110:3 ; 112:1). Si l’amour n’en est pas le fondement, le service effectué par les enfants ne sera jamais durable et ne leur procurera pas de bienfaits. Si vous mettez l’accent là où il faut, — sur la bonté et la miséricorde de Dieu, — vos enfants pourront apprendre à se confier en Dieu et à le prier avec l’amour parfait qui “bannit la crainte”. — I Jean 4:17, 18.

21. Pour que des enfants deviennent de vrais disciples de Jésus, que doivent-​ils encore apprendre concernant leurs relations avec leurs semblables ?

²¹ L’amour du prochain est associé à l’amour de Dieu. Les petits enfants ont une innocence agréable et charmante. Mais elle ne dure pas éternellement, n’est-​ce pas ? Elle cesse donc tandis que l’enfant continue de vivre. Qu’est-​ce qui remplacera cette innocence enfantine ? Vous pouvez aider votre enfant non seulement à être propre et net, mais aussi à se montrer respectueux, plein de considération, aimable et serviable envers tous. Ce sont des qualités qui sont beaucoup plus attrayantes que la simple innocence. La Bible, y compris l’enseignement du grand Enseignant, vous aidera à montrer à vos enfants combien ces qualités sont vitales (Luc 6:31 ; I Jean 4:20, 21). Avec une telle sagesse et un amour véritable pour vos enfants, vous pouvez les aider à devenir de vrais disciples du Fils de Dieu.

Vous pouvez apprendre dès maintenant

22. Comment certains, qui n’ont pas reçu une bonne instruction durant leur enfance, cherchent-​ils à excuser leur conduite ?

²² Bien que nous ayons beaucoup parlé de la façon d’aider les jeunes enfants à se laisser instruire par le grand Enseignant, ce genre d’instruction n’est pas limitée aux jours de l’enfance. Certains jeunes gens, hommes ou femmes, qui sont célibataires ou même mariés, pensent peut-être que leurs parents ne leur ont pas accordé toute l’aide dont ils avaient besoin durant leur enfance. Vous vous rendez compte maintenant de la valeur de certaines choses qu’ils auraient pu vous enseigner, ce qu’ils n’ont pas fait, peut-être parce qu’ils n’étaient pas disciples du grand Enseignant ou simplement parce qu’ils ne comprenaient pas vraiment la nécessité d’étudier avec vous et de vous apporter une aide régulière. Prendrez-​vous cela comme une excuse pour adopter une conduite contraire aux principes bibliques ? Lorsqu’on attire votre attention sur certains de vos travers, répondez-​vous : “Ce n’est pas moi qu’il faut blâmer, mais mes parents. C’est ainsi qu’ils m’ont élevé. Je n’y peux rien.” Est-​ce un bon raisonnement ?

23. Quels exemples modernes démontrent que tout le monde peut conformer sa vie à l’enseignement de Jésus à condition de le désirer vraiment ?

²³ Quand nous lisons des récits rapportés dans La Tour de Garde et dans l’Annuaire, nous apprenons que des hommes et des femmes, dont le passé n’était pas beau, ont maintenant changé. La Parole de Dieu nous montre que des personnes de toutes sortes, qui ont pratiqué de mauvaises choses, peuvent changer et ont changé pour devenir de véritables disciples du Fils de Dieu. Vous ne retirerez aucun bienfait en continuant de vivre tout en blâmant vos parents pour ce qu’ils n’ont pas fait. Vous avez maintenant la possibilité de vous laisser instruire par le grand Enseignant, qui peut vous aider à transformer votre personnalité pour la conformer à la sienne, à renouveler vos pensées, à renoncer à vos mauvaises habitudes et à développer un cœur pur et un esprit nouveau (Ps. 51:12 51:10, NW). La question est donc la suivante : Le désirez-​vous vraiment ?

24. Quelle aide Dieu a-​t-​il prévue pour ceux qui désirent vraiment opérer les changements nécessaires afin d’obtenir la vie éternelle ?

²⁴ La sagesse que vous pouvez acquérir par l’entremise du Fils de Dieu est suffisamment grande pour résoudre vos problèmes, quels qu’ils soient, et l’esprit de Dieu est suffisamment puissant pour vous aider à vaincre un passé défavorable, des habitudes bien ancrées, de mauvaises pensées et des pratiques impures. Souvenez-​vous que ‘celui qui trouve la sagesse trouvera assurément la vie, mais que celui qui la manque fait violence à son âme’. Montrez que vous aimez la vie et non la mort, en recherchant cette sagesse de tout votre cœur. Jour après jour, ne cessez de vous laisser instruire par le grand Enseignant.

Je sers Jéhovah depuis ma jeunesse

Raconté par Carlos Ott

QUAND j’étais jeune, j’ai appris à avoir un profond respect pour le nom de Jéhovah, le grand Créateur. À la maison, j’avais l’occasion de lire dans la Bible des récits exaltant ce nom. De plus, lorsque j’assistais aux services religieux de l’Église luthérienne avec ma famille, je me sentais souvent ému lorsqu’on chantait des cantiques faisant usage de ce nom. Je voulais le louer, ce que le rédacteur inspiré des Psaumes invitait ses compagnons de culte à faire (Ps. 66:1, 2). Mais je ne savais comment m’y prendre.

Dans le calme de notre foyer, en Bavière (Allemagne), on aurait pu croire que nous étions loin de l’agitation et de la tension créées par les événements internationaux ; mais en 1914, la crise a commencé à nous atteindre. La guerre faisait déjà des ravages dans de nombreux pays d’Europe. Les uns étaient contre ; cependant, nombreux étaient ceux qui étaient pour, et parmi eux, le clergé tout particulièrement. Je revois le pasteur luthérien prêchant en chaire que “si le gouvernement déclare la guerre, c’est parce que la volonté de Dieu se manifeste en faveur de celle-ci”.

À l’instar d’un grand nombre d’autres jeunes gens, il m’a fallu me rendre à la ville pour rejoindre l’armée. En cours de route, j’ai eu une conversation avec mon père. Il ne partageait pas le point de vue du prêtre, et certaines de ses paroles sont restées gravées