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Qui est le chef de votre famille ?Réveillez-vous ! 1976 | 8 juin
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Qui est le chef de votre famille ?
CE N’EST pas une question futile. En effet, reprenant les remarques faites par un professeur au cours d’un séminaire sur le rôle des parents et des enfants, le Toronto Star disait : “En Amérique du Nord, on assiste à une augmentation inquiétante du nombre des ‘enfants ivres de pouvoir’ qui dominent et manipulent leurs parents.”
Comment cela se passe-t-il dans votre famille ? Notez bien que ce professeur ne disait pas que les parents désirent qu’il en soit ainsi ni qu’ils reconnaissent qu’il en est ainsi. Non, mais si ce sont les enfants “qui dominent et manipulent leurs parents”, qui est le chef de famille ?
Par exemple, par des cris ou des accès de colère, des enfants obligent leurs parents à céder à leurs caprices. Ils ne réussissent peut-être pas toujours, mais assez souvent pour continuer d’agir ainsi. Dans certaines familles, les enfants exercent un véritable droit de veto sur les actions de leurs parents. Ils décident même des allées et venues de ceux-ci.
Que ce soit le cas ou non chez vous, cet état de choses est si fréquent qu’il mérite qu’on y réfléchisse. Mais comment en arrive-t-on là ? Comment pouvez-vous remédier à une telle situation dans votre foyer ou empêcher qu’elle ne s’y développe ? Quels en seront les résultats ?
De petits tyrans — pourquoi ?
Pour quelles raisons un petit enfant peut-il essayer de devenir le “chef” de la famille ? En premier lieu, parce que, comme les adultes, il est imparfait. C’est ce que dit la Bible : “La sottise est liée au cœur du garçon.” (Prov. 22:15). À ce penchant imparfait viennent s’ajouter certains facteurs et influences.
Le premier pas de l’enfant vers la ‘prise du pouvoir’ a lieu quand ses parents cherchent à lui acheter une bonne conduite, par exemple quand ils lui disent : “Si tu es sage dans le magasin, je t’achèterai des bonbons.” Ces parents ne désirent pas tout simplement faire un cadeau à leur enfant pour lui prouver leur amour et leur générosité. Par ce genre de marché, ils placent leur enfant en position de force ; ils se plient à ses désirs. Pensez-vous qu’un enfant ne s’en rende pas compte ?
Beaucoup de jeunes enfants apprennent ainsi à dominer leurs parents par une sorte de chantage. Un petit garçon déclara : “J’obtiens tout ce que je veux en laissant croire à maman que je serai malade.” Oui, c’est lui qui fait la loi. “Mais, diront certains, n’apprend-il pas ainsi à bien se conduire ?” C’est tout à fait le contraire. Le garçonnet en question ajouta : “Bien sûr, je dois être méchant assez souvent pour qu’elle n’ait pas l’impression de me payer pour rien.” Alors, qui domine vraiment ?
L’environnement de l’enfant est un autre facteur. Il peut vouloir imiter ses petits camarades qui font faire tout ce qu’ils veulent à leurs parents. Parents, au premier signe indiquant que votre enfant s’engage dans cette voie, soyez prompts à intervenir avec fermeté, mais aussi avec amour, afin de bien lui faire comprendre qu’il n’est pas le chef de la famille.
En Irlande, beaucoup d’enfants se laissent entraîner par des bandes de gamins qui exercent un pouvoir considérable dans les écoles et dans les différents quartiers. Cette attitude peut facilement se manifester jusqu’au foyer, où les enfants voudront aussi faire la loi. Récemment, un rapport en provenance d’Irlande disait à ce sujet :
“Certains parents semblent avoir peur de leurs enfants. ‘Il est plus fort qu’un homme, déclara la mère d’un garçon de 11 ans. C’est pourquoi je l’ai emmené au médecin. Il me faisait peur.’”
Un enfant peut aussi vouloir devenir le “chef” de sa famille parce qu’il ne sait pas trop qui dirige le foyer. Il se peut que ses parents soient toujours en train de se disputer ou de crier à propos des décisions à prendre. Quand son père élève la voix pour affirmer qu’il est le chef, sa mère se rebelle et se moque de lui en hurlant. Que devient l’enfant dans tout cela ? Il va peut-être profiter de cette opposition et dresser ses parents l’un contre l’autre, de manière à les manipuler et à devenir, dans une certaine mesure, le chef de la famille.
Que faire ?
Les facteurs et les problèmes qui amènent des enfants à usurper l’autorité de leurs parents sont nombreux. Mais une chose est sûre : les conséquences sont néfastes. L’enfant lui-même n’est pas heureux ; il souffre, et sa croissance est perturbée.
Un rapport en provenance d’Israël disait : “Le pouvoir que ces jeunes tyrans exercent dans la famille semble engendrer chez eux la peur de se trouver face à des réalités plus dures hors du foyer. (...) Ils ont peur de n’avoir personne vers qui se tourner lorsqu’ils en ressentiront le besoin.”
Quelle est la solution au problème ? On ne la trouve pas dans les nouvelles théories ou les remarques récentes de quelque psychiatre pour enfants. Non, la solution consiste essentiellement à suivre les conseils qui ont été consignés dans la Bible il y a des siècles.
Par ces conseils, le Créateur nous fait comprendre, entre autres choses, qu’un enfant fait partie d’un tout, la famille, dont la direction est confiée au père. Celui-ci ne doit pas être un tyran ni un patron brutal, mais un chef plein d’amour et de considération, tant pour sa femme que pour ses enfants (Col. 3:18-21). Évidemment, un père doit assumer ses responsabilités s’il veut que son enfant comprenne qu’il est le chef de famille et qu’il doit être respecté en tant que tel. D’autre part, la mère doit démontrer constamment son respect pour l’autorité de son mari et coopérer avec lui.
On peut se rendre compte combien il est important que les deux parents coopèrent en considérant ce qui se passe quand cette coopération fait défaut. Le livre Entre parents et enfants (angl.) parle de foyers où le père fuit ses responsabilités et où la mère est “le dernier recours pour toute question importante”. Nous y lisons :
“Dans ce genre de foyers, le mari semble vouloir se soustraire à son rôle de chef de famille. Il parle ouvertement de sa femme comme de ‘la patronne’. Quand ses enfants lui demandent de prendre une décision, il répond généralement : ‘Demandez à votre mère.’ Dans de telles familles, les enfants grandissent en n’ayant que très peu de respect ou d’admiration pour les hommes. Garçons et filles voient leur père avec les yeux de leur mère : il est bien gentil, mais c’est une chiffe molle ; il est un peu godiche, mais c’est une bonne pâte.”
En revanche, la Parole de Dieu donne ce conseil : “Pères, n’irritez pas vos enfants, mais continuez à les élever dans la discipline et l’éducation mentale de Jéhovah.” (Éph. 6:4). Oui, le père est le chef de la famille et c’est lui qui doit diriger l’éducation de ses enfants. En est-il ainsi dans votre famille ?
La Bible montre aussi que la mère joue un rôle très important au foyer. Tout en respectant l’autorité de son mari, elle peut coopérer avec lui à l’éducation des enfants. Nous lisons dans Proverbes 14:1: “La femme vraiment sage a bâti sa maison, mais la sotte la démolit de ses propres mains.” — Voir Proverbes 1:8 ; Lévitique 19:3.
Est-ce à dire qu’on ne donnera à un enfant aucune possibilité de se développer ou de s’exprimer ? Pas du tout. Seulement, on veillera à lui accorder une certaine indépendance et une certaine responsabilité tout en lui faisant comprendre qu’il n’est pas le chef. Par exemple, une mère ne demandera pas à son enfant : “Que veux-tu manger au petit déjeuner ?”, mais plutôt : “Il y a de la confiture et du miel, que préfères-tu ?” Ainsi, l’enfant jouit d’une certaine indépendance et peut choisir. Mais en même temps, il est conscient que ce n’est pas lui qui commande à la maison.
Un besoin vital
La discipline est indispensable pour que les enfants apprennent qu’ils ne sont pas les maîtres dans la famille. Certains parents ne sont pas d’accord, de nombreux enfants non plus, bien sûr. Toutefois, notez ce commentaire de Wayne Weisner, psychiatre pour enfants :
“La discipline est indispensable pour que les enfants soient bien éduqués. En fait, ils la réclament. Ils l’acceptent plus volontiers de parents qui se montrent fermes, mais justes. Le père et la mère doivent être parfaitement d’accord sur le genre de discipline à appliquer, sans quoi l’enfant aura tôt fait de détecter le désaccord, qui est une invitation tacite à désobéir.”
Ces pensées ne sont que le reflet de ce que Dieu a fait écrire il y a très longtemps à l’intention des parents, savoir : “La baguette et la réprimande, voilà ce qui donne la sagesse ; mais un garçon laissé sans frein fera honte à sa mère.” — Prov. 29:15.
De l’aveu général, dans de nombreuses familles, ce sont les enfants qui commandent en imposant leur volonté à leurs parents. Mais ces familles ne sont pas heureuses. Les parents sont malheureux, et leurs enfants ne sont pas heureux non plus. Ils ne le seront pas davantage plus tard. La Parole de Dieu montre clairement qu’une famille obtient les meilleurs résultats et connaît le bonheur quand le père exerce l’autorité avec amour et que sa femme coopère avec lui tout en se montrant respectueuse. Grâce à une telle ambiance sécurisante et à la direction très ferme de leurs parents, les enfants grandiront avec les meilleures chances de devenir des adultes mûrs et raisonnables.
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Les médicaments sont-ils inoffensifs ?Réveillez-vous ! 1976 | 8 juin
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Les médicaments sont-ils inoffensifs ?
SI VOUS regardez dans l’armoire à pharmacie d’un foyer aisé, que voyez-vous ? Souvent elle est à ce point remplie de toutes sortes de médicaments qu’on peut à peine y mettre une brosse à dents. Vouloir prendre des médicaments est, semble-t-il, une faiblesse humaine. En fait, Sir William Osler, médecin canadien réputé, aujourd’hui disparu, déclara un jour que “le désir de prendre des médicaments constitue peut-être la plus grande différence entre l’homme et l’animal”.
Aux États-Unis, les gens dépensent environ 10 milliards de dollars par an pour des médicaments destinés à soulager toutes sortes de maux. Les médecins
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