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Les parents ont du mal à les laisser partirRéveillez-vous ! 1983 | 8 mai
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Les parents ont du mal à les laisser partir
POUR la troisième fois, il vient de dire: “Au revoir maman! Au revoir papa!” Entre chacun des au revoir, il a invoqué toutes les excuses possibles pour rester un peu plus longtemps.
Mais cet “au revoir”-là est le dernier. Une étreinte, les yeux baignés de larmes, une solide poignée de main, et il part. Vous qui êtes les parents, vous vous regardez: vous venez de prendre conscience qu’il ne reviendra plus vivre ici. Cette maison qui était autrefois pleine de ses rires et de ses cris paraît maintenant vide.
Vous avez tant investi dans vos enfants: votre temps, vos efforts et vos sentiments. Depuis vingt ans, votre vie quotidienne a été centrée sur eux. “Hier” encore, vous étiez au bord de la panique en entendant les cris de votre bébé. Gagné par l’anxiété, vous arpentiez la salle d’attente de votre médecin lorsque votre bambin de six ans avait de la fièvre. Votre respiration s’arrêtait à la lecture du bulletin scolaire de vos enfants, et vous aviez un soupir de soulagement en apprenant qu’ils passaient dans la classe suivante. Vous rouspétiez quand vos adolescents faisaient jouer leur musique trop fort; pourtant, quand ils parlaient de quitter la maison, vous versiez des larmes.
S’adapter à un “nid vide” a été pour beaucoup de parents un véritable défi. Cela n’a rien d’étonnant. Un père de famille dont la fille venait de quitter la maison a fait cette confidence: “Pour la première fois de ma vie, je n’ai fait que pleurer.”
Whelan et Évelyne ont éduqué leurs enfants pour qu’ils acquièrent ensuite leur indépendance. Pourtant, ils reconnaissent qu’ils ont dû s’adapter à la situation après le départ de leurs enfants. Voici d’ailleurs leur témoignage: “Vous avez été toujours très occupé(e), en train de courir partout. Et puis, une fois qu’ils sont partis, vous vous retrouvez seul(e) avec votre mari ou votre femme. Il vous arrive une chose affreuse. Vous rentrez chez vous, et les enfants ne sont pas là.” Norma, qui a une fille adulte, reconnaît: “Il m’a fallu un moment pour m’habituer à l’absence de Line. Sa chambre reste fermée. Si je la laisse ouverte, j’ai le sentiment que ma fille s’y trouve et j’éprouve alors l’envie de lui parler.”
La plupart des parents ressentent ce mélange d’émotions lorsque les “gosses” quittent la maison. Ils éprouvent de la fierté à avoir des enfants adultes, et aussi de la joie à l’idée d’avoir un peu plus de temps à eux. Parfois, ils sont gagnés par le doute (“L’avons-nous correctement élevé?”) et la peur (“Notre gamin est-il prêt à s’assumer?”). Ils sont aussi déçus (“Pourquoi n’épouse-t-elle pas Jean, ce gentil garçon, plutôt que cette nullité?”) et se sentent même coupables. Une étude publiée récemment révèle que les hommes en particulier regrettent “de ne pas avoir consacré davantage de temps à leurs enfants quand ils étaient plus jeunes”.
Le “nid vide” peut même modifier votre union. Certains couples s’entendent mieux. Pour d’autres, c’est le contraire. L’auteur du livre Nos enfants et nous-mêmes (angl.) fait ce commentaire: “De nombreux mariages se terminent par une séparation ou par un divorce quand les enfants quittent le foyer.”
Souvent, le départ de vos enfants intervient à une époque de la vie où les changements sont nombreux. Les femmes connaissent l’approche de la ménopause, situation qui de l’avis d’un auteur ne fait qu’augmenter pour elles le poids de ces mots: “Vous n’aurez plus d’enfant.” De leur côté, les hommes connaissent des difficultés dans leur travail. L’heure de la retraite point à l’horizon. L’inflation a peut-être grignoté les économies de la famille, et la santé commence à faire défaut. Apparemment déchargés de leur rôle de parents, certains arrivent à douter de leur propre valeur.
Rien d’étonnant à ce que des parents refusent obstinément de laisser partir leurs enfants. Le besoin de les retenir peut sembler irrésistible. Mais dire au revoir aux enfants ne signifie pas pour autant les perdre. Cela signifie donner un nouveau départ aux relations que vous entretenez avec eux et combler le vide laissé par leur départ.
Comment cela est-il possible? Pourquoi le fait de lâcher vos enfants est-il indispensable à l’entretien de bonnes relations avec eux?
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“L’homme quittera...”Réveillez-vous ! 1983 | 8 mai
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“L’homme quittera...”
“UN JOUR, notre fils est rentré à la maison, raconte Thomas, et on devinait que quelque chose le préoccupait. Il s’est assis et nous a dit, à ma femme et à moi: ‘Papa et maman, j’ai rencontré la fille que je vais épouser.’ ”
Dieu avait prévu une telle situation lorsqu’il déclara: “L’homme quittera son père et sa mère, et il devra s’attacher à sa femme, et ils devront devenir une seule chair.” (Genèse 2:24). Comprenez, par conséquent, que le départ de vos enfants est quelque chose d’inévitable.
Cela ne signifie pas pour autant que les enfants doivent quitter la maison prématurément. Toutefois, le psalmiste déclara: “Comme des flèches dans la main d’un homme puissant, ainsi sont les fils de la jeunesse.” La flèche quitte tôt ou tard son carquois pour être lancée dans la vie. — Psaume 127:4.
Comme une flèche que l’on a tirée, un enfant adulte est soustrait à votre autorité après son départ du foyer. Quand il se marie, il devient le chef de sa maisonnée. De son côté, votre fille est soumise à l’autorité de son mari. — Éphésiens 5:21-28, 33.
La Bible montre néanmoins qu’il vous sera difficile de vous habituer à leur nouvelle autonomie. La mère de Jésus pensait avoir conservé une certaine autorité sur son fils bien qu’il fût adulte et oint comme Messie! Lors d’une noce, Marie dit à Jésus: “Ils n’ont pas de vin.” (Elle sous-entendait: ‘Fais-donc quelque chose.’) Tout en restant aimable, Jésus lui rappela avec fermeté son indépendance et il accomplit ensuite son premier miracle. — Jean 2:2-11.
Le patriarche Jacob eut aussi du mal à laisser partir son fils. Sa femme bien-aimée Rachel était morte en mettant au monde ce garçon du nom de Benjamin. On imagine aisément tout l’attachement que Jacob montrait pour son fils. Quand on demanda à Jacob de laisser Benjamin partir en voyage en Égypte, il trouva à redire: “Il pourrait lui arriver un accident mortel”, et il le garda près de lui. — Genèse 35:16-18; 42:4.
Bien qu’il soit normal de vouloir s’accrocher à ses enfants, une ligne de conduite sage consiste à reconnaître que l’enfant est adulte et à accepter son indépendance.
“Regarde le mal que tu me fais”
“Mais est-il nécessaire qu’ils partent aussi loin? rétorqueront certains parents. Ne peuvent-ils vivre près de nous en ayant leur indépendance?”
Certes, le départ des enfants peut provoquer de la peine. La Bible rapporte qu’on demanda à Rébecca d’accomplir un très long voyage pour se marier. Sa mère et son frère intervinrent: “Que la jeune personne [Rébecca] reste avec nous au moins dix jours! Après quoi elle s’en ira.” Combien il leur était pénible de la laisser partir! Pourtant Rébecca déclara: “Je veux bien aller”, bien que cela ait pu signifier qu’elle ne reverrait plus sa famille. — Genèse 24:55, 58.
Vos enfants adultes ont peut-être besoin de s’éloigner de vous pour des raisons professionnelles. Une opposition excessive à ce projet peut se révéler destructrice. Une jeune femme se souvient du début de son mariage: “Nous voulions passer le maximum de temps ensemble. Mais maman ne le comprit pas. Au lieu de lâcher un peu la bride et de nous laisser venir ensuite à elle, elle se montra envahissante.” La situation se détériora davantage encore quand ce couple projeta de déménager. Cela conduisit à une totale animosité entre la mère et la fille. D’une voix âpre, la mère soumit sa fille à cet interrogatoire: “Où est-il dit qu’on est affranchi du devoir d’honorer ses parents quand on se marie? T’ai-je une seule fois abandonnée?” Quelles furent les conséquences de cette bataille? En plus de provoquer une tension au sein du jeune couple, la mère et la fille furent brouillées. Pendant des mois, les ponts furent coupés. Pourtant, dans le passé, elles avaient été très proches l’une de l’autre.
Un ouvrage (No Strings Attached) fait ce commentaire: “Si vous jouez les martyrs parce que vos enfants vous manquent (‘Regarde le mal que tu me fais’; ‘Vois un peu la peine que tu fais à ton père [à ta mère]’; ‘Comment peux-tu nous faire ça, à nous?’), vous ne ferez vraisemblablement que les éloigner encore davantage de vous.” — C’est nous qui soulignons.
C’est ce que comprit le père du fils prodigue dans la parabole de Jésus. Quand son fils adulte réclama son indépendance, le père ne le réprimanda pas et ne le menaça pas d’un échec. Avec bonté, il laissa partir son fils. Cette attitude pleine de compréhension favorisa par la suite le retour du fils à la maison. Ainsi, en permettant à votre enfant adulte de faire l’apprentissage de son indépendance, vous conserverez certainement son amitié. — Luc 15:11-24; voir Philippiens 2:4.
“Mais qu’est-ce qu’il lui trouve?”
“Vous avez à cœur le bonheur de vos enfants et vous êtes heureux s’ils ont fait un bon mariage”, remarque Norma. Son mari Thomas ajoute: “Je vais être franc. Je ne conçois pas d’avoir consacré tant de temps à l’éducation de notre fille pour donner sa main au premier garçon venu.” Cependant, les enfants déçoivent parfois amèrement leurs parents dans le choix de leur conjoint. Quelle est alors votre réaction? — Comparez avec Genèse 26:34, 35.
Ne serait-il pas préférable de faire tous les efforts nécessaires pour accepter ce nouveau membre de la famille? D’après certaines études, le consentement des parents serait un élément indispensable à la “survie” d’un mariagea. Il est vrai que le choix de votre enfant peut vous étonner et décevoir vos espoirs. Pourtant, le mariage est une chose honorable aux yeux de Dieu. — Hébreux 13:4.
Au lieu d’ergoter et de vous bloquer sur les défauts de votre gendre ou de votre belle-fille, essayez de montrer de l’objectivité. Considérez-le ou considérez-la comme votre enfant le (ou la) voit. De toute évidence, cette personne a aussi des qualités! Rappelez-vous également que votre fils ou votre fille est loin d’être parfait(e). Un père de famille qui avait douté du choix de son enfant reconnut: “Une certaine dose d’humilité m’a aidé. Je me suis souvenu qu’à l’époque, mes parents n’avaient pas vraiment approuvé mon mariage. Pourtant, combien ils avaient tort!”
La jalousie — la crainte de perdre l’affection de votre enfant — plutôt que des faits tangibles sont parfois à l’origine de l’antipathie que vous éprouvez envers le conjoint de votre enfant. Mais la jalousie peut détruire de bonnes relations (Proverbes 14:30). C’est pourquoi évitez de mettre de côté ce nouvel enfant. Faites sa connaissance. Ne vous abandonnez pas aux critiques injustes et aux querelles inutiles. Laissez faire les choses et, “pour autant que cela dépend de vous, vivez en paix”. — Romains 12:18.
[Note]
a Selon certains rapports, “les idylles qui se terminent prématurément par un mariage sont deux fois plus nombreuses quand les parents s’y sont opposés que lorsqu’ils donnaient leur consentement”.
[Entrefilet, page 4]
Le départ de vos enfants signifie-t-il que vous n’êtes plus un père ou une mère?
[Illustration, page 5]
‘Nous voulions passer le maximum de temps ensemble. Au lieu de lâcher un peu la bride, maman se montra envahissante.’
[Illustration, page 6]
Les parents n’approuvent pas toujours le choix de leur enfant.
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Le métier de parent n’a pas de finRéveillez-vous ! 1983 | 8 mai
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Le métier de parent n’a pas de fin
ON DOIT au romancier John Updike ces paroles: “Bien que le fils soit un brillant sénateur de soixante-dix ans et le père un vieillard cassé dans un fauteuil roulant, le vieux luttera avec toute l’autorité pesante de la paternité.” Un père de famille est d’accord sur ce point. Il reconnaît: “Le métier de parent n’a pas de fin. Nous nous faisons toujours du souci pour les gosses.”
Toutefois, les parents ne doivent pas être mis sur la touche parce que les enfants ont grandi: “Écoute ton père qui t’a engendré, dit la Bible, et ne méprise pas ta mère parce qu’elle a vieilli.” (Proverbes 23:22). Ce conseil ne s’adresse pas seulement aux enfants parce qu’une personne dont la mère “a vieilli” est probablement adulte. Les parents possèdent la sagesse et des années d’expérience. Ils ont beaucoup à donner à leurs enfants adultes par le moyen d’un avis ou d’un conseil. — Proverbes 16:31.
“Mais comment agir en tant que parent avec un enfant adulte?” demanderez-vous. “Il faut y mettre beaucoup de circonspection”, répondent de nombreux parents. Au début, un jeune adulte est mal assuré. Tout en aimant son indépendance, il désire être formé et soutenu. Une pareille ambivalence peut le rendre susceptible à l’excès lorsqu’un conseil lui est offert. Comme une mère de famille l’explique, vous êtes pris dans un dilemme: “Mon désir est qu’ils se sentent adultes. Cependant, je veux qu’ils comprennent que je m’inquiète pour eux.”
Où s’arrête pour vous le souci du bien-être d’autrui, et où commence l’ingérence? Par quel tour d’adresse parviendrez-vous à troquer le désir naturel d’éduquer contre une forme de sollicitude plus tempérée?
En premier lieu, admettez que votre rôle a changé. Vous avez abandonné votre tâche de nourrice quand votre bébé est devenu un bambin. De même, vous devez maintenant renoncer à votre mission de protecteur pour adopter celle de conseiller. Prendre les décisions à la place de votre enfant dans cette période de sa vie serait aussi peu approprié que de lui donner le biberon.
Votre tâche de conseiller a ses limites. Il n’est plus question de faire référence à votre autorité de parent (“Fais-le puisque je te dis de le faire!”). Bien que cela ne soit pas facile, il faut tenir compte de la condition d’adulte de votre enfant. Voici un témoignage: “Je fais toujours très attention à ce que je dis à mes enfants. Je marche sur des œufs pour être sûr de ne pas heurter leurs sentiments ou de ne pas m’immiscer dans leur vie.” Mais, pour autant, devez-vous voir vos enfants courir à leur perte sans ouvrir la bouche?
Un père donne son avis: “Sur les questions personnelles, je n’interviens pas, même si mes enfants gaspillent leur argent. Pourquoi le ferais-je? Après tout, ce n’est que de l’argent. Mais si l’un de mes enfants était sur le point de commettre une erreur sur le plan spirituel ou dans le domaine de la morale, je le conseillerais en toute franchise parce que je suis son père.” N’incombe-t-il pas à tous les chrétiens de “redresser” celui qui a fait “un faux pas”? — Galates 6:1.
“Mais je voulais seulement l’aider”
Cependant, au lieu de leur apporter de l’aide, certains parents s’ingèrent dans la vie de leurs enfants (I Timothée 5:13). Parce qu’ils connaissent des sentiments inextricables — l’amour, la peur, la solitude, et un souci légitime pour autrui — des parents ont recours à une stratégie destructive. Ainsi, une aide financière peut devenir un moyen d’acheter les enfants ou de garder une certaine emprise sur eux (“Pourquoi vouloir déménager? Nous pouvons vous prêter suffisamment d’argent pour prendre un appartement à côté de chez nous.”). Ils ont parfois recours au sabotage discret, du genre: “Oh, laissez-moi préparer le repas pour vous deux ce soir. Après tout, mon fils est habitué à ma cuisine.” Ou bien il s’agit d’une immixtion flagrante: “Tu ne veux pas encore d’enfants? Tu tiens à ce que ta mère et moi nous mourions avant d’avoir vu nos petits-enfants?”
Gardez-vous de pareilles manœuvres! Un livre (Vos enfants ont grandi: adaptez-vous!, angl.) contient cette remarque: “Les parents qui donnent de l’argent à leurs enfants adultes et qui fixent ce à quoi ils doivent l’employer se servent inconsciemment de cet argent comme d’un moyen de marchandage pour diriger leurs ‘enfants’.”
Rejetez aussi la tentation de faire sans cesse des suggestions. On ne vous le demande pas et cela risque de vous rendre hostile à votre gendre ou votre belle-fille. Un conseiller suggère même de prendre le parti de “ne jamais rien dire à sa belle-fille sur les goûts de son fils en matière culinaire, sur la manière de décorer sa maison, etc., à moins qu’elle en fasse elle-même la demande”. Faites vôtres ces suggestions jusqu’à ce que vos enfants soient un peu plus ‘installés’ dans leur vie de couple et qu’ils soient devenus moins susceptibles.
“Je pense que beaucoup de parents font les choses à l’envers, confie Thomas, un père de deux enfants. Quand ils auraient dû se mêler des affaires de leurs enfants, ils ne l’ont pas fait. Et maintenant que leurs gosses ont grandi, ils veulent s’immiscer dans leur vie.” Cela soulève une nouvelle question: Comment pouvez-vous préparer votre enfant à son futur départ?
[Entrefilet, page 8]
“Mon désir est qu’ils se sentent adultes. Cependant, je veux qu’ils comprennent que je m’inquiète pour eux.”
[Illustration, page 7]
Vous devez renoncer à votre mission de protecteur pour adopter celle de conseiller.
[Illustration, page 8]
Évitez de critiquer votre gendre ou votre belle-fille.
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Vos enfants, les préparez-vous pour leur “envol”?Réveillez-vous ! 1983 | 8 mai
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Vos enfants, les préparez-vous pour leur “envol”?
L’AIGLE est une bonne mère. Elle s’intéresse à ses aiglons, les protège et les nourrit. Quand ses petits sont encore très jeunes, elle leur donne la becquée. Au fur et à mesure qu’ils grandissent, elle leur enseigne à se nourrir.
Mais pour survivre, ils doivent apprendre à voler. La mère entraîne ses aiglons à utiliser leurs ailes en jouant à sauter. Quand ils sont prêts, l’aigle “excite son nid”. Peu empressés à jouer, les aiglons se retrouvent au bord du nid. Certains tentent vaillamment de voler. Les moins courageux sont poussés dans le vide sans ménagement. Toutefois, la mère est prête à fondre pour se placer au-dessous d’eux et ‘les porter sur ses pennes’ afin de recommencer l’exercice jusqu’à ce qu’ils apprennent à voler. — Deutéronome 32:11.
Le plus tragique, c’est que de nombreux adultes ne sont pas du tout prêts pour leur ‘envol’ dans la vie. Le docteur Richard Robertiello parle des théories éducatives permissives qui virent le jour au début des années 50: “Les parents se sont donné du mal pour être affectueux, démonstratifs, et attentifs aux besoins de leurs enfants. Ils se sont montrés plus que tolérants pour ce qui est de la conduite.” Bien que cette méthode ait eu un certain succès, ces théories ont donné le jour à une génération d’adultes qui “ne semblent pas capables de choisir une profession, de gagner décemment leur vie et de mettre à profit leurs talents dans une carrière qui ait un sens”. Ces adultes “totalement désemparés se tournent vers nous, qui sommes médecins”. Pourquoi? “Ils sont exposés à une situation (...) sans avoir connu de difficultés, de privations, et sans avoir relevé aucun défi (...). Les parents leur ont promis un jardin de roses alors qu’il n’y avait qu’un champ envahi par les mauvaises herbes.”
La vie n’est en aucune façon un “jardin de roses”. Des enfants non préparés sont “comme des brebis au milieu des loups” dans un monde matérialiste et corrompu (Matthieu 10:16). Le besoin impérieux de préparer vos enfants à ‘survivre’ se fait sentir. Quand une telle éducation doit-elle commencer?
L’éducation des enfants
Carmen, qui a trois enfants, a senti très tôt le besoin d’éduquer ses enfants: “Quand mon fils n’avait que quelques mois, je lui ai appris à faire certaines choses par lui-même. Par exemple, je ne me contentais pas de le prendre dans mes bras. Je tenais ses petits doigts, et il devait se maintenir pendant que je le soulevais.”
D’après le docteur Robertiello, les enfants d’âge préscolaire peuvent apprendre certaines tâches comme “s’habiller, se coiffer, se laver et ranger leurs jouets”.
Qu’en est-il des enfants plus âgés? La Bible nous apprend que Joseph et David, qui réussirent leur vie d’adultes, apprirent à s’acquitter de leurs responsabilités en accomplissant très tôt divers travaux (Genèse 37:2; I Samuel 16:11). Une telle formation est-elle encore efficace?
Bob et Marie, qui ont trois garçons, répondent par l’affirmative. “Nous avons préparé nos fils pour la vie quand ils étaient encore des petits gars.” Avec un sourire, Bob ajoute: “Ils distribuaient tous des journaux; je ne les emmenais jamais en voiture, même s’il tombait des cordes. Je leur disais: ‘C’est votre boulot, et vous êtes responsables!’” Était-ce une punition cruelle et inhabituelle? Bob s’explique: “Nous leur fournissions le vêtement, la nourriture et le logement. Mais nous pensions que, s’ils voulaient un extra, ils devaient travailler pour l’obtenir.” Une telle éducation est payante. Bob ajoute: “Il n’y a pas très longtemps, un de mes fils adultes est venu et m’a dit: ‘Papa, merci de nous avoir bien élevés.’”
De leur côté, Frank et Dawna racontent: “Nous avons appris à nos garçons beaucoup de choses! Ils peuvent cuisiner, peindre, faire des conserves, jardiner, faire les courses et même couler du ciment.” Dawna fait cette remarque: “Il est commode pour une mère de dire: ‘Je n’ai pas le temps de le leur apprendre, il m’est plus facile de le faire.’ Mais, à la longue, il est payant de leur donner une éducation.”
Par contre, pour le docteur Jerome Singer, des enfants qui sont dépendants à l’extrême de leurs parents peuvent “devenir des étudiants dépourvus d’ambition, des employés difficiles et insatisfaits, et des conjoints exigeants et insupportables”. La Bible a raison de dire: “Si l’on gâte un serviteur dès la jeunesse, dans la période postérieure de sa vie il deviendra ingrat.” — Proverbes 29:21.
Les valeurs morales
Les critères du bien et du mal sont nécessaires aux jeunes adultes, s’ils veulent parcourir sains et saufs un monde immoral et matérialiste. Mais comment peut-on donner une telle formation?
Nous avons parlé précédemment de Bob et de Marie qui sont Témoins de Jéhovah. Ils ont pris conscience de la valeur d’étudier régulièrement la Bible avec leurs enfants. Cela leur a-t-il été facile? Bob reconnaît volontiers: “Il a été difficile de s’asseoir, de tenir cette étude et de la rendre intéressante. Mais nous en avons fait une habitude.” L’étude était suivie de moments de détente salutaires pour la famille. L’activité de prédication de maison en maison avec leurs trois garçons a aussi beaucoup apporté à cette famille. Marie s’en souvient encore: “Nous avons eu certaines de nos meilleures conversations en allant de porte en porte.”
Les résultats de ce dur travail sont encourageants. Les trois fils de Bob et de Marie sont aujourd’hui des serviteurs de Dieu. Si vous avez envie de mettre en place un tel programme dans votre famille, les Témoins de Jéhovah seront heureux de vous montrer comment on y parvient. N’attendez pas que vos enfants soient adolescents ou adultes pour leur donner une éducation qui procure la vie. Formez vos enfants, tant qu’ils sont jeunes et que votre influence éveille en eux un écho.
Les parents qui prennent le temps de préparer leurs enfants à la vie peuvent même ressentir du bonheur à les voir partir.
[Entrefilet, page 9]
L’un de mes fils adultes m’a dit: “Papa, merci de nous avoir bien élevés.”
[Entrefilet, page 10]
“Nous avons eu certaines de nos meilleures conversations en allant de porte en porte.”
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Vous pouvez tranquillement les laisser partirRéveillez-vous ! 1983 | 8 mai
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Vous pouvez tranquillement les laisser partir
NOUS avons appris qu’il n’était pas si facile de maîtriser le besoin de faire l’éducation d’enfants qui ont grandi. Les laisser partir peut être difficile. Cela peut signifier retenir votre respiration (et votre langue), tandis que vos enfants sont lâchés dans la vie. Il faut vous rendre à l’évidence que ce ne sont plus des bébés et qu’ils sont adultes. Vous devez les laisser prendre leurs décisions et assumer leurs erreurs, tout en leur faisant comprendre que vous serez là, s’ils ont besoin de votre aide.
Vous serez toujours leurs parents et vous ne cesserez jamais de prendre soin ou de vous soucier de vos enfants. Mais votre sollicitude devrait être tempérée par la reconnaissance de leur indépendance. De plus, vous les avez éduqués et vous leur avez inculqué des valeurs morales. Soyez confiants qu’ils réussiront!
Ne cédez pas à la panique devant le spectre d’un nid vide. Le départ de vos enfants vous ouvre de nouvelles perspectives, de nouvelles occasions, et même une chance de donner un nouveau départ à votre mariage. La maison semblera vide pendant quelque temps. Après avoir pris soin d’une famille pendant des années, vous devrez procéder à certains aménagements.
Mais la vie n’est pas pour autant finie. Vous êtes revenu à votre point de départ. Au début, il y avait vous et votre conjoint. Puis les enfants sont venus tour à tour. Les années ont passé rapidement, beaucoup plus vite que vous ne l’auriez imaginé. Aujourd’hui, les enfants ont grandi et sont partis. Vous êtes revenu à la case départ. Vous vous retrouvez seul avec la personne avec laquelle vous avez fait le vœu de passer le restant de vos jours. Votre conjoint était là avant même que vos enfants ne soient conçus, et il reste très cher à votre cœur.
Redécouvrez votre mari ou votre femme. Ainsi, comme le dit un père, “vous pouvez entrer dans la cuisine et embrasser votre femme, ce que vous ne faisiez pas lorsque les enfants étaient là”. Maintenant, vous disposez de davantage de temps pour parler, pour voyager et pour apprécier le fait d’être ensemble. Il vous est même possible d’étendre votre service pour Dieu.
Même ceux qui n’ont pas de conjoint n’ont pas à se laisser écraser par la solitude. Carmen recommande: “Occupez-vous des autres. Je pourrais rester dans mon coin et pleurer la mort de mon mari, mais j’ai appris à rester occupée. Je me fais un plaisir d’inviter les autres et de les encourager.”
‘Mais j’ai peur que mes enfants m’oublient!’ vous écrierez-vous. Vos enfants, qui sont seuls et qui luttent dans la vie, penseront souvent au foyer et à la chaude affection qu’on leur témoignait. Ils vous appelleront de temps en temps au téléphone et vous donneront de leurs nouvelles. Ils iront même jusqu’à vous demander un conseil. De temps en temps, ils viendront vous voir. Peut-être pas autant que vous le souhaiteriez, mais assez pour vous prouver qu’ils vous aiment toujours.
Parce que vous avez aimé vos enfants suffisamment pour accepter leur départ, vous ne les avez pas perdus. Le feu de l’amour que vous avez allumé dans leur cœur ne s’éteindra pas — à moins que vous ne l’étouffiez. Un amour désintéressé ne disparaît pas et continue à grandir, quelle que soit la distance qui vous sépare. “L’amour ne passe jamais.” — I Corinthiens 13:8.
Un fils reconnaissant qui était sur le point de se marier et qui habitait loin de ses parents leur donna cette assurance: “Je désire que vous sachiez que je vous aime et que vous me manquez. Mais la Bible dit qu’un homme doit quitter son père et sa mère. Je vais faire de mon mieux pour honorer le nom de notre famille. Quand Kelly et moi serons mariés, nous viendrons vous voir de façon régulière.” Et il doit toujours en être ainsi.
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