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Les nombreux aspects des troubles mentauxRéveillez-vous ! 1975 | 8 août
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leur habillement ou les membres de l’autre sexe. Ces symptômes caractérisent également ce qu’on appelle couramment une “dépression nerveusea”. Les femmes y sont plus sujettes que les hommes.
Une dépression très grave est appelée “psychose dépressive”. Beaucoup de ceux qui en sont atteints passent alternativement par des périodes d’excitation et d’activité et des périodes d’abattement profond. Cet état est alors appelé “psychose maniaco-dépressive”. Souvent ces malades sont agressifs et veulent tout casser. Néanmoins, dans leur phase “maniaque”, ce sont parfois de grands créateurs.
Les schizophrénies
La schizophrénie est une des formes les plus graves et les plus répandues de maladie mentale. Elle présente de nombreux aspects, aussi les psychiatres en parlent-ils souvent au pluriel. La schizophrénie est la principale cause d’hospitalisation, du moins aux États-Unis. Il est exact de dire que si les maladies de cœur causent le plus de morts, la schizophrénie cause le plus de peines.
Environ trois pour cent des gens souffrent de schizophrénie, à un degré quelconque et à un certain moment de leur vie, surtout entre seize et trente ans. On a dit fort justement que cette affection était “la plus destructrice de toutes” et l’“une des épreuves les plus effroyables”.
Souvent le schizophrène se désintéresse de toute vie sociale et se retire dans un univers intérieur extravagant, au point d’avoir des hallucinations. Il se produit d’importantes modifications dans le fonctionnement des organes des sens, dans les sentiments et le comportement. Les gens et les objets prennent des apparences étranges ; les aliments ont un goût curieux ; les odeurs sont désagréables ; les sons ont une intensité insupportable ou sont à peine audibles. Le malade sera aussi victime de dépression, de tension et de fatigue. La paranoïa est une des formes de schizophrénie les plus graves. Elle est caractérisée par un orgueil excessif, de l’hostilité, des idées de persécution, etc. Une autre forme grave est la catatonie, un état de stupeur dans lequel le patient est incapable de parler ou de se mouvoir, parfois les deux.
En général, les personnes qui souffrent de schizophrénie présentent un danger plus grand pour elles-mêmes que pour les autres. Aussi, au dire d’un psychiatre, il y aurait beaucoup moins de violence dans un milieu de schizophrènes que dans un milieu ordinaire. Par contre, parmi eux, les suicides sont vingt fois plus fréquents. On estime qu’un tiers de ces malades guérissent spontanément, un tiers restent stationnaires et un autre tiers voient leur état s’aggraver.
Il convient cependant de signaler que la majeure partie du temps le schizophrène moyen ne perd pas réellement la raison. Les schizophrènes sont capables de réalisations remarquables.
Enfants hyperactifs et enfants autistes
Les maladies mentales et affectives n’épargnent pas les jeunes enfants. Actuellement de nombreux enfants souffrent d’hyperactivité.
Ces enfants sont tout le temps en mouvement. Ils sont très agités, fatigants et incapables de fixer longtemps leur attention, sautant sans cesse d’un sujet d’intérêt à un autre. Cinq pour cent des enfants en Amérique, soit un million et demi, surtout des garçons, sont atteints de cette affection.
Les enfants autistes sont à l’autre extrême. On a défini l’autisme comme “un état mental marqué par la rêverie et les caprices, et un manque d’intérêt pour la réalité extérieure”. Il est quatre fois plus courant chez les garçons que chez les filles. Il y a trente ans, cette affection et même son nom étaient relativement inconnus. Mais actuellement les cas d’autisme sont très courants. Il existe même des centres pour enfants autistes, en Amérique, en Grande-Bretagne, en Allemagne et au Japon. On remarquera qu’il s’agit de pays hautement industrialisés où les pressions sont nombreuses.
Nous n’avons parlé que des maladies mentales les plus courantes ou les mieux connues. Les troubles mentaux se présentent sous de nombreux aspects et peuvent être plus ou moins graves. Quel que soit le nom qu’on donne à la maladie, il n’y a pas deux cas exactement semblables.
Mais pourquoi certaines personnes sont-elles plus sujettes aux affections mentales que d’autres ? Quelles sont les causes fondamentales de ces maladies ?
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Quelles sont les racines du mal ?Réveillez-vous ! 1975 | 8 août
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Quelles sont les racines du mal ?
JOUISSEZ-VOUS d’une bonne santé mentale ? Alors vous avez des raisons d’être reconnaissant. Néanmoins, il serait utile que vous connaissiez certains des principaux facteurs qui pourraient vous faire perdre ce trésor. Il ne suffit pas de savoir qu’une tragédie soudaine, une grave maladie ou la perte d’un emploi peuvent déclencher des troubles mentaux. En réalité ces circonstances ne rompront votre équilibre que si diverses conditions fondamentales sont d’abord présentes.
On pourrait classer les racines du mal en trois catégories : 1) le milieu, qui inclut notamment les relations avec autrui et les conditions économiques ; 2) les facteurs biologiques, comme l’hérédité et le métabolisme ; et 3) les défauts de la personnalité.
Le milieu
On peut dire que le milieu joue un rôle primordial dans les affections mentales à cause des pressions de la vie moderne. Ce fait est si généralement admis que Langner et Michael ont écrit un important ouvrage sur ce sujet, Le stress et la santé mentale (angl.). De même, le Dr Karl Evang, un Norvégien, a dit : “Un grand nombre de gens sont capables de résister à certaines des maladies physiques les plus redoutées, mais presque tout le monde semble prédisposé aux troubles mentaux si les tensions et les pressions sont assez fortes et le climat social suffisamment défavorable.”
L’auteur de l’ouvrage La schizophrénie — la vôtre et la mienne (angl.) reconnaît également que le milieu est un facteur déterminant. Sous l’en-tête “Que peut faire un schizophrène pour échapper au stress ?”, il répond ainsi : “S’en aller dans une île déserte ou vivre en ermite !” Mais il ajoute : “Ces évasions (...) deviennent difficiles à réaliser.”
Il est de fait que vivre loin des pressions de la civilisation moderne favorise la santé mentale. Un exemple typique est celui des hommes qui vivent isolés à la station météorologique du mont Washington où, dit-on, le temps est le plus mauvais du monde. L’un d’eux explique pourquoi ils
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