-
Instructeurs d’une religion facileLa Tour de Garde 1958 | 15 juillet
-
-
naufrage ? Que dire, alors, de la grande famille des soi-disant chrétiens de la chrétienté ? Elle ne suit pas seulement le principe des aises personnelles mais elle ressemble à une famille dans laquelle les enfants dictent aux parents la façon de les élever et de les éduquer. Au lieu de prendre la tête et d’enseigner la Parole de Dieu pure et non adultérée, les chefs se montrent complaisants à l’égard de la foule. Est-ce étonnant que le navire de la religion facile de la chrétienté ait fait deux fois naufrage sur les rochers de deux guerres mondiales ?
Déjà avant la deuxième guerre mondiale, le Dr Albert Schweitzer, médecin et missionnaire, écrivait dans son ouvrage : Christianity and the Religions of the World : “ Une humiliation amère nous attend, nous tous qui prêchons l’évangile dans les terres éloignées. En fait, où est votre religion morale ? — Voilà la question qu’on nous pose, que nous soyons parmi les peuples primitifs de la forêt vierge ou parmi les classes instruites dans les grands centres de civilisation orientale et africaine. Ce que le christianisme a accompli en tant que religion d’amour a été effacé, croit-on, par le fait qu’il n’a pas réussi à éduquer les nations chrétiennes pour la paix, et que, dans la guerre, il s’est associé à beaucoup de mondanité et de haine dont il ne s’est pas affranchi à ce jour. Il a été si terriblement infidèle à l’esprit de Jésus (...) Et pourquoi sommes-nous tombés si bas ? Parce que nous nous sommes figuré qu’il était facile d’avoir l’esprit de Jésus. ”
Puisque la chrétienté, de l’aveu général, est tombée si bas, pourquoi les instructeurs religieux continuent-ils à enseigner une religion facile ? La réponse émane des instructeurs eux-mêmes. “ Nous savons qu’il y a des choses que nous devrions faire, mais nous craignons de perdre notre situation sociale si nous les faisons ”, a déclaré le Dr Benjamin E. Mays, président du Morehouse College, Atlanta, Georgie. “ Après tout, un ministre doit vivre. C’est peut-être le désir d’avoir la sécurité économique, l’approbation du monde, et de lui être agréable, qui fait que l’église affaiblit son message. ” C’est sans doute pour des raisons identiques que le Dr Paul Calvin Payne, ministre presbytérien de Philadelphie, a dit : “ Nous n’avons pas osé affronter notre assemblée avec un évangile sévère. ” Et le prélat anglais H. R. L. Sheppard donna un jour l’explication suivante : “ Notre orgueil, nos privilèges, notre dignité nous empêchent d’agir autrement. ”
LA RELIGION FACILE OPPOSÉE AU VRAI CHRISTIANISME
Par conséquent, les instructeurs religieux savent ce qui arriverait s’ils enseignaient la Parole de Dieu non frelatée, s’ils insistaient sur l’obéissance aux commandements du Christ. Ils savent que la foule considérerait une telle conception du culte, bien que ressemblant cent pour cent à celle du Christ, comme trop étroite, trop restrictive, trop pénible. Les instructeurs savent ce qui arriverait si les masses voyaient que leur religion intervenait directement dans leurs habitudes personnelles, demandait une moralité tout à fait en harmonie avec la Parole de Dieu et touchait même à leur manière de faire des affaires, modifiant ainsi toute l’orientation de leur vie. Non, cela ne les enthousiasmerait pas ; elles la quitteraient pour une autre, plus facile, comme Jésus l’a annoncé, ainsi que le rapporte la Version du Cardinal Liénart :
“ Entrez par la porte étroite. Elle est large, la porte, et spacieuse, la voie qui mène à la perdition, et nombreux sont ceux qui s’y engagent ! Elle est étroite, la porte, et resserrée, la voie qui mène à la vie, et petit est le nombre de ceux qui la trouvent ! ” — Mat. 7:13, 14.
En comparaison avec les millions de prétendus chrétiens de la chrétienté, il y en aurait peu qui resteraient dans une religion exigeant d’entrer “ par la porte étroite ”. Le sachant, les chefs religieux de la chrétienté font descendre les masses le long de la voie facile. “ Si, demain, les églises devaient devenir absolument chrétiennes ”, écrivit le prélat anglican H. R. L. Sheppard, dans The Impatience of a Parson, “ et si tous leurs ministres devaient prophétiser, c’est-à-dire, dire la Parole brûlante de Dieu en présence du peuple, il est plus que probable que les lieux de culte seraient plus vides qu’ils ne le sont aujourd’hui, et il est certain qu’un bon nombre de prophètes seraient lapidés. Nous n’aimons les prophètes qu’après leur mort, et même alors, bien que nous les commémorions dans la pierre et stéréotypions leur message pour toujours sous une forme qu’eux-mêmes flétriraient particulièrement, nous serions sérieusement troublés (...) s’ils se proposaient de revenir pour reprendre leurs fâcheuses habitudes de dire des choses désagréables. Je ne sais (...) ce qui s’ensuivrait si le christianisme était proclamé devant les hommes dans toute sa fraîcheur primitive. ”
Mais on sait ce qui s’ensuivrait. On le sait par les centaines de milliers de personnes qui, étant sorties de toutes les nations, races et langues, ont réagi positivement. Elles ont accepté “ l’enseignement salutaire ” dont la foule se détourne. Oui, elles ont prêté l’oreille à la bonne nouvelle du royaume de Dieu prêchée actuellement dans le monde entier par la société du monde nouveau des témoins de Jéhovah.
Et pourquoi ont-elles prêté l’oreille ? Parce qu’elles voient que la société du monde nouveau porte les fruits de l’amour à l’instar de Jésus, qu’elle s’en tient à la vraie moralité chrétienne et à un enseignement qui n’est pas édulcoré pour plaire aux personnes désirant entendre des choses agréables. Elles voient où la religion facile de la chrétienté conduit les masses ; elles connaissent le principe biblique : “ Si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous deux dans une fosse. ” Elles ont donc pris la décision qui influe sur leur destinée éternelle. — Mat. 15:14.
Que choisirez-vous : La religion facile ou le christianisme primitif ?
-
-
Questions de lecteursLa Tour de Garde 1958 | 15 juillet
-
-
Questions de lecteurs
● Qu’est-ce que le “ nom nouveau ” mentionné dans Apocalypse 2:17 ? Est-ce le nom “ témoins de Jéhovah ” ? Et qu’en est-il sous ce rapport d’Ésaïe 62:2 et 65:15 ? — M. N., États-Unis.
Dans Ésaïe 62:2 (AC) nous lisons : “ Les nations verront ta justice, et tous les rois ta gloire, et l’on t’appellera d’un nouveau nom, que la bouche de Jéhovah choisira. ” Comme le montre le livre “ De nouveaux cieux et une nouvelle terre ” (p. 228-230), les enfants de Sion ont été délivrés en 1919 de la servitude de la Babylone antitypique et, à leur grande joie, unis à leur “ mère ”. Dès ce moment-là Dieu leur accorda la prospérité et leur “ pays ” fut peuplé. Jéhovah donna alors à sa “ femme ” ou à son organisation céleste un nouveau nom, tel que cela ressort de Jérémie 33:16, c’est-à-dire “ Jéhovah notre justice ”. Ce nom — choisi par Jéhovah lui-même — lui convient. Ce changement de nom correspond à sa condition transformée et la décrit d’une manière appropriée, particulièrement en ce qui concerne ses affaires terrestres touchant ses fils spirituels sur la terre.
Ésaïe 65:15 : “ Vous laisserez votre nom en imprécation à mes élus ; le Seigneur, l’Éternel vous fera mourir, et il donnera à ses serviteurs un autre nom. ” Ces paroles sont adressées à ceux qui ont abandonné Jéhovah et dont le nom est devenu un symbole ou illustration du châtiment divin réservé aux méchants. Par contre, les élus de Jéhovah, les enfants spirituels de Sion, qui le servent fidèlement, sont appelés (comme cela ressort également de l’auxiliaire biblique susmentionné) d’un nom différent de celui des serviteurs méchants, apostats. “ C’est un nom ou réputation représentant la faveur divine, la bénédiction, et qui dénote que le porteur fait partie de l’organisation théocratique universelle avec d’honorables privilèges de service. ” — “ De nouveaux cieux et une nouvelle terre ”, p. 229.
Nous voyons ainsi que ces textes d’Ésaïe ne se rapportent pas
-