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Quelques problèmes qui se posent aux catholiques sincèresRéveillez-vous ! 1970 | 8 janvier
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Quelques problèmes qui se posent aux catholiques sincères
Les sommités de l’Église sont divisées. Comment le catholique peut-il déterminer quelle est la bonne voie ?
PEUT-ÊTRE avez-vous été élevé dans la foi catholique et pensez-vous qu’il est de votre devoir de rester attaché à la religion que vous avez toujours considérée comme l’Église chrétienne “originelle”. On vous a enseigné que le pape est le successeur, désigné par Dieu, de l’apôtre Pierre, et qu’en cette qualité il est le chef légitime de l’Église chrétienne. Vous vous êtes toujours senti en sécurité au sein d’une organisation hiérarchique que vous croyiez véritablement apostolique. Vous n’auriez jamais osé contester l’autorité spirituelle de votre prêtre, pas plus que vous n’auriez songé qu’un jour celui-ci pourrait se rebeller contre son évêque ou qu’un cardinal s’opposerait ouvertement au pape.
Évidemment, vous reconnaissiez que l’Église catholique a ses défauts, mais vous ne doutiez pas que si des réformes se révélaient nécessaires, elles seraient apportées par le pape lui-même. Vous étiez convaincu également qu’il aurait l’appui des évêques du monde entier. Persuadé que tous les prélats étaient animés du “seul Esprit” et qu’ils avaient fait le serment d’obéir au pape, vous vous estimiez partie intégrante d’une organisation religieuse dont les fondements ont été posés à l’époque des apôtres. — Éph. 4:4, Crampon.
Votre sentiment de la logique vous disait qu’il ne peut y avoir qu’“une seule foi” chrétienne (Éph. 4:5, Jérusalem). Pour vous, le catholicisme avait conservé cette foi vivante au cours des siècles, depuis une époque bien antérieure à la Réforme. Les nombreuses religions protestantes, différentes les unes des autres, mais pour la plupart en désaccord avec l’Église catholique uniquement sur des questions d’administration et quelques doctrines, vous faisaient peur par leur diversité contradictoire. Devant cette confusion, vous étiez plus persuadé que jamais que vous faisiez partie de la vraie Église.
Cependant, depuis le Concile Vatican II, vous ne possédez plus ce sentiment de sécurité. Vous vous rendez compte que s’il est vrai que le Christ n’est pas divisé, la plus grande Église de la chrétienté est loin d’être unie. — I Cor. 1:13.
Qu’enseigne l’Église ?
L’Église de Rome est-elle une organisation homogène qui enseigne les mêmes doctrines partout ? Tous les hauts prélats, du moins, sont-ils d’accord entre eux quant aux devoirs d’un bon catholique ? Si le pape est réellement le successeur de Pierre, tous les cardinaux, les évêques et les prêtres, sans parler des “fidèles”, ne devraient-ils pas se soumettre à son autorité ?
Sans doute aimeriez-vous répondre à ces questions par l’affirmative, mais des propos que vous avez lus récemment dans les journaux, entendus à la radio ou à la télévision, vous ont fait réfléchir. Vous commencez à vous rendre compte qu’être catholique ne signifie pas la même chose partout.
Si vous étiez Néerlandais, vous posséderiez probablement un catéchisme, approuvé par les évêques des Pays-Bas, qui contient de nouvelles explications d’au moins quatorze doctrines importantes, entre autres celles qui concernent le péché originel, la rédemption et la transsubstantiation. Cependant, les catholiques du Vatican considèrent que ces nouvelles explications sont “contraires à la foi”. Par conséquent, les catholiques néerlandais n’apprennent pas les mêmes doctrines que les catholiques italiens. Lesquels sont donc les vrais catholiques ?
Même en Italie, si vous arrêtiez quelqu’un dans la rue pour lui demander quelle est sa religion, et qu’il réponde : “Je suis catholique”, vous ne sauriez pas exactement ce qu’il croit.
À Florence, par exemple, vous pourriez très bien rencontrer un catholique du quartier de l’Isolotto. Don Mazzi, le curé de la paroisse dont fait partie ce quartier, fut relevé de ses fonctions il n’y a pas longtemps en raison des enseignements peu orthodoxes qu’il expose dans deux petits ouvrages appelés “le catéchisme de l’Isolotto”. Selon le quotidien La Croix, un dignitaire de l’Église a sévèrement critiqué ce “catéchisme” dans la publication jésuite Civiltà Cattolica. Nous y lisons : “Pour les chrétiens de l’Isolotto le Christ est un révolutionnaire venu sur la terre pour aider les pauvres et les opprimés.”
En revanche, une manchette de Paris-Match (numéro du 21 décembre 1968), dit : “10 000 Florentins au secours du curé des pauvres.” Par conséquent, les catholiques italiens qui se servent de ce “catéchisme” doivent avoir une conception de Jésus-Christ très différente de celle de leurs coreligionnaires plus conservateurs. Et pourtant, ils se disent tous membres de l’Église. Que signifie donc au juste être catholique ?
Même le clergé a des opinions divergentes sur la question de savoir ce qui est exigé d’un bon catholique. Prenons comme exemple l’encyclique récente de Paul VI sur la régulation des naissances. À ce sujet, les règles de conduite sont différentes suivant les pays.
Le cardinal Heenan déclara aux catholiques de Grande-Bretagne que les couples qui utilisent en bonne conscience la pilule anticonceptionnelle, ne devraient pas être privés des sacrements (Le Figaro, 9 décembre 1968). Par contre, nous lisons que “l’épiscopat catholique de Yougoslavie vient de se prononcer pour une stricte application de l’encyclique Humanæ Vitæ sur la régulation des naissances”. (Le Monde, 19-20 janvier 1969.) Cependant, les catholiques anglais et yougoslaves ne sont-ils pas tous membres de la même Église ?
John O’Connor, écrivant dans la revue américaine Look du 10 décembre 1968, commenta la réaction suscitée par cette encyclique en ces termes : “Si les évêques américains se sont inclinés avec empressement, les hiérarchies d’Autriche, de Belgique, du Canada, d’Angleterre, de France, d’Allemagne et des Pays-Bas, ont mis l’accent sur la liberté de conscience individuelle.” Cependant, même aux États-Unis, tous les membres du clergé n’ont pas suivi l’exemple de leurs évêques, comme en témoigne le sous-titre suivant du même article : “Malgré les mesures disciplinaires prises par les évêques américains, environ la moitié des prêtres dissidents continuent de s’opposer aux prescriptions pontificales.”
Confirmant l’opposition générale à la décision du pape, la revue Life déclara dans un éditorial : “Les prêtres et les laïcs hostiles à l’encyclique — et on compte parmi eux plus de 400 des principaux théologiens et éducateurs religieux des États-Unis, ainsi que des penseurs de réputation mondiale comme le père Bernard Häring d’Allemagne et Hans Kung de Suisse — ont exprimé leur dissentiment en termes passionnés mais respectueux.” — 16 août 1968.
Par conséquent, suivant le lieu où ils habitent, les catholiques peuvent être tenus ou non d’obéir à l’encyclique pontificale interdisant l’utilisation de produits anticonceptionnels. Tout dépend de l’attitude de leur prêtre ou de leur évêque. Étant donné pareille situation, peut-on dire que l’Église de Rome est véritablement l’Église catholique (universelle) du Christ guidée par “un seul Esprit” ? Le catholique est censé chercher une direction spirituelle auprès de son prêtre et de son évêque. Or, celui qui le fait risque de se trouver en désaccord avec le pape, le chef de l’Église.
Vous répondrez peut-être : “Sans doute avez-vous raison, mais personnellement j’ai une entière confiance dans le pape. Il est même prêt à se rendre impopulaire pour défendre les doctrines traditionnelles de l’Église.”
Le pape défend-il le christianisme apostolique ?
On ne peut mettre en doute la ténacité du pape. Cependant, défend-il courageusement des doctrines fondées sur la “Parole de Dieu” écrite, la sainte Bible ? Prenons comme exemple la loi sur le célibat sacerdotal.
En 1967, Paul VI publia une encyclique réaffirmant la position de l’Église sur le célibat obligatoire des prêtres. Sa prise de position à ce sujet le rendit impopulaire parmi beaucoup de prêtres du monde entier. Quelle fut votre propre réaction ? Sans doute plaigniez-vous les prêtres tout en étant d’accord avec le pape, persuadé qu’il soutenait fermement une règle établie par les apôtres. Cependant, qu’en est-il en réalité ?
Consultons à ce sujet un ouvrage de référence universellement connu et qui est loin d’être anticatholique. Son article sur le “Célibat” a même été rédigé par un jésuite. Nous y lisons : “La plupart des exégètes conviennent que la loi du célibat sacerdotal n’est pas d’origine apostolique. St Paul recommandait le célibat, mais il écrivit également que l’évêque doit être le mari d’une seule femme (I Tim. iii, 2 ; Tite i, 6). (...) Les deux premiers conciles du Latran (1123 et 1139) supprimèrent la possibilité du mariage clérical. (...) Après un long débat, l’important concile réformateur de Trente retint certains décrets antérieurs, y compris celui du concile du Latran selon lequel l’entrée dans les ordres sacrés annule tout projet de mariage. (...) La loi de Trente est demeurée la législation de l’Église. En 1918, elle fut insérée dans les canons 132, 987 et 1072 du Codex Juris Canonici.” — Encyclopédie britannique, 1950, tome V, pages 94-96.
Cet auteur jésuite reconnaît donc que le célibat sacerdotal ne devint pas obligatoire avant le douzième siècle, et qu’il n’est ni apostolique ni biblique. L’apôtre Paul écrivit, selon la Bible de Glaire (catholique) : “C’est pour que (...) tu constitues des prêtres dans chaque ville, ainsi que je te l’ai prescrit. Si donc quelqu’un est sans reproche, n’ayant épousé qu’une seule femme, et si ses enfants sont fidèles, (...) choisis-le.” (Tite 1:5, 6). Une trentaine d’années après la mort du Christ, le même apôtre écrivit encore (selon une autre Bible catholique) : “Il faut donc que l’évêque soit irréprochable, mari d’une seule femme, sobre, sage, digne, hospitalier.” — I Tim. 3:2, Liénart.
La Bible montre également que Pierre, considéré par l’Église comme le premier pape, était marié. Elle dit : “Étant allé dans la maison de Pierre, Jésus trouva sa belle-mère alitée, avec la fièvre.” (Mat. 8:14, Jérusalem). Les dignitaires de l’Église savent bien que la Bible n’impose pas le célibat. Hans Küng, éminent théologien catholique suisse, “nous rappelle que Pierre et les apôtres étaient mariés”. — Schweizerische Kirchenzeitung, 1967, No 31.
De nombreux et illustres théologiens catholiques ne sont pas d’accord avec le pape au sujet du célibat sacerdotal. Ils pensent que, tout comme les ministres de l’Église primitive, les prêtres devraient être libres de se marier. Des milliers de prêtres à travers le monde partagent ce point de vue. Les catholiques sont donc divisés sur cette question. Le Monde déclara au sujet des catholiques néerlandais : “Une véritable ‘bataille’ autour du célibat des prêtres se poursuit aux Pays-Bas.” — Le Monde, 19 décembre 1968.
Quelle est donc votre position ? Si vous êtes d’accord avec le pape, vous êtes en désaccord avec de nombreux autres catholiques et, plus important encore, avec l’enseignement vraiment apostolique à ce sujet que vous trouverez énoncé dans votre Bible.
Quelle que soit la position que vous adoptez, vous devez admettre que “l’unité de l’Église (...) fondée sur le Saint-Siège de Rome” n’existe pas. De plus, il est évident que le pape ne fonde pas ses décisions sur la Parole de Dieu, la Bible. Don Mazzi, le curé florentin dont nous avons parlé plus haut, déclara : “Obéir à la hiérarchie, c’est fermer les yeux sur les besoins les plus profonds des pauvres. Par contre, satisfaire ces besoins, c’est s’attirer l’opposition de la hiérarchie. Nous sommes donc obligés de devenir soit des Pharisiens soit des rebelles. Or, nous ne désirons être ni l’un ni l’autre.” (Time, 27 décembre 1968). Les catholiques sincères du monde entier se trouvent dans ce dilemme en ce qui concerne des questions d’ordre social, moral et doctrinal, questions qui sont d’une importance capitale.
Si vous êtes resté catholique jusqu’à maintenant, n’est-ce pas en grande partie parce que vous aviez la conviction d’appartenir à une Église unie et vraiment apostolique ? Or, les faits dont nous venons de parler montrent que cette raison n’est plus valable. Cependant, ne perdez pas courage. Plus d’un million de chrétiens unis, connus sous le nom de témoins de Jéhovah, pratiquent, dans le monde entier, le véritable christianisme apostolique. Probablement l’un d’eux vous a remis ce périodique. La prochaine fois que vous rencontrerez un de ces témoins, pourquoi ne pas lui demander de vous aider à résoudre les problèmes qui se posent à tous les catholiques sincères ?
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Voyagerez-vous à bord d’un “Jumbo” ?Réveillez-vous ! 1970 | 8 janvier
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Voyagerez-vous à bord d’un “Jumbo” ?
UN “JUMBO” ? En effet, c’est ainsi que l’on a surnommé le nouveau Boeing 747. Cependant, ce nouvel avion mérite-t-il son surnom qui signifie “éléphant” ou “géant” ? Une visite à l’usine où on le construit révèle effectivement que cet appareil est non seulement un géant, mais qu’il mérite encore le nom d’“Incroyable” que lui ont donné ses constructeurs. Lorsque je suis arrivé près de l’énorme usine, assez grande pour contenir plus de huit terrains de football, j’ai aperçu, brillant aux chauds rayons du soleil, le deuxième de ces appareils prêt à quitter la chaîne de montage. C’est le premier Boeing 747 à porter les couleurs (bleu, blanc et argent) de la ligne aérienne à laquelle il est destiné (la Pan-American).
En m’approchant de plus près, je me suis rendu compte
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