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Existe-t-il plusieurs façons d’être chrétien ?La Tour de Garde 1967 | 15 mai
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et recevant en eux-mêmes la pleine rétribution que méritait leur égarement.” — Rom. 1:27.
LA MISSION CHRÉTIENNE
‘Existe-t-il plusieurs façons d’être chrétien ?’ C’est encore là une question qu’il conviendrait de poser à propos de la mission du chrétien. C’est peut-être dans Matthieu 28:19, 20 que cette mission est énoncée sous la forme la plus courte. Ce passage nous rapporte les paroles suivantes de Jésus : “Allez donc et faites des disciples de gens de toutes les nations, les baptisant au nom du Père et au nom du Fils et au nom de l’esprit saint, les enseignant à observer toutes les choses que je vous ai ordonnées.”
Mais le théologien allemand Schleierbach, qui vécut il y a environ 150 ans et semble avoir préparé la voie aux théologiens libéraux modernes, s’attira des ennuis avec le gouvernement prussien à cause de son “activité politique libérale8”. À notre époque nous voyons également dans le monde entier le clergé s’immiscer dans la politique et des ecclésiastiques toujours plus nombreux soutenir des causes profanesc. Feu Albert Schweitzer était un ministre protestant qui, ayant perdu la foi dans les éléments surnaturels de la vie du Christ, renonça au pastorat, étudia la médecine et s’en alla en Afrique afin de pourvoir aux besoins matériels et médicaux de ses habitants.
De nombreux missionnaires suivent son exemple et négligent les besoins spirituels du peuple au profit de ses besoins matériels. On fait leur éloge parce qu’ils se soucient des “besoins réels du peuple9”. À propos de cette tendance de plus en plus marquée du clergé, un missionnaire déclara franchement : “Le missionnaire évangélisateur est souvent obligé d’assumer un rôle d’enseignant ou de conseiller ou quelque tâche du même ordre où il lui est difficile d’entreprendre directement une œuvre d’évangélisation10.”
Mais Jésus pensait-il à ce genre de mission lorsqu’il ordonna à ses premiers disciples d’enseigner à leurs semblables tout ce qu’il leur avait ordonné ? Il est vrai que Jésus subvint parfois aux besoins matériels du peuple, mais ces actes de générosité étaient absolument inséparables des bienfaits spirituels qu’il offrait. Ils étaient dispensés par des moyens surnaturels et surtout dans le but de prouver l’origine divine de sa mission. Le rôle principal du Christ consistait à être un enseignant. C’est pourquoi nous le voyons quelque quarante fois désigné sous ce nom dans la Bible, alors qu’il n’est appelé qu’une seule fois “Médecin”. Une autre fois, il se désigna lui-même sous ce nom de médecin, mais de médecin guérissant des maladies spirituelles et non physiques. — Luc 4:23 ; Mat. 9:9-13 ; 23:8.
C’est dans ce sens que les premiers disciples comprirent la mission du chrétien. Le récit de leur activité révèle combien l’accent était mis sur “la folie de ce qui est prêché”, seul moyen par lequel les hommes pouvaient être sauvés. Tous les chrétiens étaient des prédicateurs ; il n’y avait parmi eux aucune distinction entre le clergé et les laïques. — I Cor. 1:21 ; Actes 8:4 ; Rom. 10:9-15.
POURQUOI TANT D’OPINIONS DIVERGENTES ?
De ce qui précède il ressort qu’il n’y a pas plusieurs façons d’être chrétien, mais une seule. Le chrétien croit en un Dieu personnel, aux miracles rapportés dans la Parole de Dieu, il se laisse gouverner par les principes énoncés dans la Bible et il reconnaît qu’il a pour mission d’aller et de faire des disciples. Dans ce cas, comment expliquer qu’il y ait des points de vue différents et des opinions divergentes qui ne résistent pas aux claires déclarations de la Parole de Dieu, opinions adoptées par des hommes qui prétendent être des ministres et des théologiens “chrétiens” ?
Les Écritures, la raison et les faits nous fournissent des réponses logiques. Par exemple, nous avons la déclaration de Paul qui affirme que “tous ne possèdent pas la foi”. Est-il possible de trouver une réponse plus claire ? Et dès lors que, selon une autre déclaration de l’apôtre, “nous [chrétiens] marchons par la foi, non par la vue”, nous devons nous attendre à ce que ceux qui ne possèdent pas la foi soient incapables de comprendre, d’apprécier et d’accepter la Bible en tant que Parole inspirée de Dieu. — II Thess. 3:2 ; II Cor. 5:7.
D’autre part, la Parole de Dieu nous apprend que, “si maintenant la bonne nouvelle que nous déclarons est en fait voilée, elle est voilée chez ceux qui périssent, chez qui le dieu de ce système de choses a aveuglé l’esprit des incroyants, afin que l’éclat de la glorieuse bonne nouvelle sur le Christ, qui est l’image de Dieu, ne les atteigne pas”. En effet, que pourrions-nous attendre d’autre, puisque Satan “abuse la terre habitée tout entière”, et ‘se transforme en ange de lumière’ afin de tromper de nombreux hommes ? — II Cor. 4:3, 4 ; Rév. 12:9 ; II Cor. 11:14.
Une autre raison a amené les théologiens “libéraux” à adopter cette position : il semble en effet que ce soit leur souci de plaire aux hommes, d’avoir l’estime de ceux qui sont saturés de la sagesse de ce monde ; et c’est pourquoi ils font toutes sortes de concessions. Ils partent de ce principe que l’“homme contemporain” ou l’“homme intelligent” ne peut croire et ne croit pas en un Dieu personnel ni aux miracles. Mais en cela ils se trompent fortement. C’est ainsi qu’on peut lire dans un livre qui circule actuellement, qu’“il a été publié au cours des dernières années de nombreux ouvrages dans lesquels les hommes de science, de genres très divers, ont exprimé et justifié leur foi en la véracité du christianisme. Ils n’ont pas simplement affirmé que la science et le christianisme sont compatibles, mais ils ont déclaré aussi que c’est seulement à la lumière de la doctrine chrétienne qu’on peut arriver à comprendre les exploits et les réalisations scientifiques11”.
À toutes ces raisons expliquant pourquoi les théologiens veulent qu’il y ait plusieurs façons d’être chrétien, et en dehors de celles clairement exprimées dans les Écritures grecques chrétiennes, on pourrait encore ajouter celle-ci : ces hommes préfèrent à la Bible la sagesse de ce monde, la philosophie et la psychologie par exemple. On a même dit que Paul Tillich avait choisi la philosophie pour carrière, le ministère au sein de l’Église luthérienne n’étant pour lui que la porte par laquelle il voulait accéder à l’étude de cette science particulière11.
On ne trouve aucun précédent de ce genre dans les Écritures. L’apôtre Paul n’utilisait pas la sagesse de l’homme mais celle de Dieu, afin que la foi de ses auditeurs soit fondée non pas sur l’homme, mais sur la Parole de Dieu. Il montra bien qu’“il n’y a pas beaucoup de sages au sens charnel qui ont été appelés (...) ; mais Dieu a choisi les choses folles du monde, pour faire honte aux hommes sages”. — I Cor. 1:26, 27 ; 2:1-16.
Il existe encore une autre raison expliquant pourquoi il y a diverses opinions sur la façon d’être chrétien. Beaucoup de personnes ne comprennent pas pourquoi Dieu a permis le mal et la méchanceté. Elles se laissent donc prendre aux arguments des athées et d’autres hommes qui nient l’existence de Dieu et prétendent qu’il est impossible que Dieu soit une personne ou du moins qu’il n’est pas digne de notre adoration, car, selon eux, soit il n’est pas tout-puissant, soit il n’est ni juste ni un Dieu d’amour, sans quoi il aurait mis fin à la méchanceté. Cependant, la Bible révèle que Dieu a de bonnes raisons de permettre le mal et la méchanceté, et qu’il y mettra fin au temps qu’il a fixéd.
Et, fait des plus graves, il y a la question d’honnêteté qui se pose. Pourquoi des hommes, en réalité athées, continuent-ils de parler en termes religieux ? Certains d’entre eux reconnaissent même leur déloyauté, tel ce professeur de théologie qui déclara : “Je demanderais à être défroqué si cela pouvait se faire discrètement, sans que ce soit offensant ; mais c’est impossible (...). S’il faut se battre autour d’un nom, alors m’est avis que je suis obligé de reconnaître que je ne suis pas précisément un chrétien12.” De toute évidence, il est malhonnête de se dire “athée chrétien”.
La question est claire si l’on se base sur les Écritures et la raison. Elles montrent que les vrais chrétiens auront foi en un Dieu personnel, capable d’accomplir des miracles ou de les faire accomplir par ses serviteurs sur la terre ; les chrétiens reconnaîtront les principes élevés énoncés par Jésus-Christ et ils accompliront la mission consistant à prêcher et à enseigner. La Parole de Dieu ne permet d’être chrétien d’aucune autre façon.
RÉFÉRENCES
1 Time Magazine du 29 octobre 1965, p. 80.
2 The Shaking of the Foundations (1949), p. 63, 65, de Paul Tillich.
3 Honest to God (1963), p. 13, 14, de J. A. T. Robinson.
4 New Testament Theology and Mythology de Bultmann.
5 The Koran, sourate 17, verset 59, version “Ali”.
6 The New Yorker du 20 novembre 1965.
7 Medical World News du 9 juin 1961.
8 Encyclopedia Americana (1956), tome XXIV, p. 378.
9 The Christian Century du 8 décembre 1965.
10 International Review of Missions de janvier 1966, p. 88.
11 The Secularization of Christianity (1966), p. 193, de E. L. Mascall.
12 The New Yorker du 13 novembre 1965.
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Employons le “denier” avec reconnaissanceLa Tour de Garde 1967 | 15 mai
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Employons le “denier” avec reconnaissance
“Lorsque vinrent les hommes de la onzième heure, ils reçurent chacun un denier.” — Mat. 20:9.
1. Depuis 1919, quels sont ceux qui ont employé le “denier” avec reconnaissance ? Conformément à quel principe prophétique cela a-t-il eu lieu ?
QUELS sont ceux qui ont employé le “denier” avec reconnaissance ? Ce sont, sur la terre, les “derniers” auxquels les conducteurs religieux qui occupent une place de premier rang auraient pensé ! Cela est prouvé par des faits dignes de foi survenus depuis 1919. Bien que contraire à l’attente générale, ce qui arriva était en plein accord avec le principe prophétique énoncé bien longtemps auparavant en ces termes : “De cette manière les derniers seront les premiers, et les premiers les derniers.” — Mat. 20:16.
2. Qu’est-ce qui a été un type de ce qui a lieu à notre époque ? Comment l’examen de ce type nous aide-t-il à comprendre l’application moderne du principe ?
2 Les événements survenus il y a dix-neuf siècles étaient un type de ce qui a lieu à notre époque. Ce qui s’est passé alors a accompli le principe énonçant le renversement des positions, tant celles des premiers que celles des derniers. Ce fut une figure de ce qui devait avoir lieu de nos jours, c’est-à-dire un double accomplissement de ce principe prophétique. Évidemment,
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