plus connu sous le nom de Paul, reconnut plus tard: “Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs. Et je suis, moi, le premier d’entre eux. Mais (...) il m’a été fait miséricorde.” — I Tim. 1:15, 16.

On pourrait demander, cependant, si une personne doit essayer de réparer les crimes ou les péchés dont elle s’est rendue coupable avant d’accepter le christianisme.

Nous nous souviendrons peut-être que sous la Loi mosaïque, la restitution et une compensation étaient requises en cas de vol. Par exemple, si un Israélite volait un taureau et était pris en flagrant délit, non seulement il devait rendre le taureau à son propriétaire, mais il devait encore lui en donner un autre pour le dédommager d’avoir été privé des services de son taureau. — Ex. 22:1, 3-9.

On pourrait encore se référer au récit de Luc concernant Zachée, collecteur en chef des impôts à Jéricho, qui avait sans doute usé de méthodes discutables pour s’enrichir en extorquant de l’argent. Après que Jésus lui eut prêté attention et lui eut témoigné sa faveur, Zachée dit: “Quoi que ce soit que j’aie extorqué à quelqu’un par une fausse accusation, je le rends au quadruple.” Jésus montra son approbation pour cette réponse sincère qui était empreinte de foi et de repentir, en lui disant: “En ce jour le salut est venu vers cette maison (...). Car le Fils de l’homme est venu pour chercher et sauver ce qui était perdu.” (Luc 19:1-10). Apparemment, Zachée pouvait calculer, d’après les registres des impôts, la somme exacte dont il était redevable, et il était financièrement en mesure de la rembourser. Même si le gouvernement ne l’accusait pas d’extorsion, sa conscience le poussait à essayer de rembourser ce qu’il avait extorqué.

Il convient de noter cependant que la loi stipulée en Exode 22:1, 3b-9 fut donnée aux Israélites voués à Dieu. Et Zachée, en sa qualité de fils d’Abraham, aurait dû se sentir tenu de suivre les principes élevés de la Bible. En remboursant, il montrait qu’il se repentait d’avoir transgressé ces principes. Mais que dire d’une personne qui vient seulement d’apprendre les exigences de Dieu et qui auparavant avait péché ou participé à un crime?

Le fait est que selon les Écritures, les humains ne sont plus soumis à la Loi mosaïque dont fait partie Exode 22:1, 3b-9 (Rom. 6:14). Et les Écritures grecques chrétiennes n’indiquent pas que Dieu requiert d’une personne qu’elle répare tous ses péchés ou crimes commis dans le passé pour pouvoir être baptisée.

Ceci est illustré par le cas d’Onésime que la Bible mentionne dans la lettre à Philémon. Alors qu’il était esclave dans la ville de Colosses, Onésime s’était enfui. En devenant un esclave fugitif (en latin fugitivus) il commettait un délit grave. De plus, certains pensent qu’Onésime avait peut-être volé son maître de manière à pouvoir s’enfuir au loin, en Italie. À Rome, il fit la connaissance de Paul et devint un chrétien baptisé. Paul ne demanda pas à Onésime de se livrer aux autorités pour recevoir un châtiment avant son baptême; il n’exigea même pas de lui qu’il retourne d’abord auprès de son maître. Cependant, quelque temps après qu’il fut devenu chrétien, Onésime suivit volontiers l’exhortation de Paul.

De même, il se peut qu’une personne qui accepte aujourd’hui le message de la Bible ait auparavant commis des crimes pour lesquels elle est recherchée et qu’elle soit en fuite. La Bible montre qu’une telle personne doit ‘se repentir et se retourner pour que ses péchés soient effacés’. (Actes 3:19.) Ceci signifie clairement qu’elle doit absolument renoncer à ses péchés et à sa conduite criminelle passée. Pierre écrivit aux chrétiens: “Qu’aucun de vous ne souffre comme meurtrier, ou voleur, ou malfaiteur, ou comme quelqu’un qui se mêle des affaires d’autrui.” — I Pierre 4:15.

C’est à la personne elle-​même de décider si elle essaiera, dans la mesure de ses possibilités, de rembourser ceux à qui elle a volé des biens ou de l’argent. L’amour du prochain nous pousse à agir dans ce sensa (Mat. 22:39; 7:12). De nombreux cas similaires, dans le passé, tels que l’aveu de dettes éventuelles, ont fourni un beau témoignage sur la bonne influence que peut exercer la vraie religion.

Cependant, dans certains cas, le coupable ne se souvient pas précisément des lieux ou des personnes qu’il a dévalisés. Ou bien, il se peut qu’il n’y ait aucun moyen de réparer le crime. Peut-être a-​t-​il provoqué la mort d’une personne. Aussi tourmentée que soit sa conscience, le coupable ne peut rendre la vie à la victime; Jéhovah est le seul qui puisse faire cela (Jean 5:28, 29). Mais même si elle ne peut effacer le passé, une telle personne devrait se confier à la miséricorde de Dieu et rechercher le pardon sur la base du sacrifice de Jésus. C’est ainsi qu’ont agi les voleurs et les extorqueurs du premier siècle, selon le récit très clair de la Bible; ils furent ‘lavés, sanctifiés, déclarés justes au nom de Jésus Christ et avec l’esprit de notre Dieu’. — I Cor. 6:9-11; I Pierre 4:1-4.

Il ne faut pas oublier que si une personne au passé chargé de crimes accepte le christianisme sans redresser légalement sa situation avant son baptême, son passé risque, plus tard, d’être connu publiquement; cette personne pourrait même être arrêtée et emprisonnée. Non seulement de tels événements nuiraient à sa bonne réputation, mais ils pourraient sembler jeter l’opprobre sur la congrégation chrétienne. Il est toutefois vrai que lorsqu’on reprocha à Jésus de manger avec des pécheurs et des collecteurs d’impôts qu’il acceptait comme disciples, il répondit qu’il était venu pour sauver les pécheurs, guérir les malades et non les bien portants. — Mat. 9:10-13.

N’importe quelle personne raisonnable et équitable peut observer la haute moralité qui règne parmi les membres des congrégations chrétiennes des Témoins de Jéhovah. Ce n’est pas parce que tous ceux qui sont chrétiens maintenant ont toujours été des personnes honnêtes et guidées par de bons principes que la moralité hors ligne des Témoins de Jéhovah a été louée publiquement par des profanes. Cette moralité témoigne plutôt des changements que peuvent opérer dans leur vie des personnes issues de tous les milieux, quand elles s’efforcent de se conformer aux critères de moralité enseignés dans la Parole de Dieu. Cela correspond à ce que l’historien John Lord écrivit au sujet des premiers chrétiens:

“Les vrais succès du christianisme se voyaient dans la transformation de ses adeptes plutôt que dans le changement extérieur des institutions, des gouvernements et des lois, ou même dans le relèvement de la grande masse d’incroyants. (...) Les témoignages abondent concernant leur vie exemplaire, leur moralité irréprochable, leur civisme (...).” — Le monde romain antique, pp. 551, 578.

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