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Les rois portaient eux aussi ce titre honorifique en raison des relations qu’ils entretenaient avec Jéhovah dans leur fonction royale. Ainsi en I Samuel 12:3, selon la Septante, Samuel parle de Saül comme du khristos. “Il est impensable, quant à moi, s’exclama David, (...) que j’avance ma main contre [Saül] l’oint [LXX, khriston] de Jéhovah!” (I Sam. 26:11). David ne permit pas non plus à son neveu Abischaï de porter la main sur Saül (I Sam. 26:8, 9). Il fit mettre à mort l’Amalécite qui prétendait avoir tué Saül, “l’oint [LXX, khriston]” de Jéhovah (II Sam. 1:13-16). Le titre et la fonction de roi furent également accordés à David qui, après cela, parla de lui-même comme de l’“oint” [LXX, khristoï] de Jéhovah (I Sam. 16:12, 13; II Sam. 22:51). Le roi Sédécias, héritier de David, qui était assis sur le trône, était lui aussi appelé “l’oint [khristos] de Jéhovah”. — Lament. 4:20.
Les prophètes étaient, eux aussi, appelés les oints de Jéhovah, comme le montre le parallélisme du texte de Psaume 105:15. Bien que la Bible ne décrive pas en détail l’onction proprement dite, Jéhovah donna néanmoins ce commandement à son prophète Élie: “Élisée, (...) tu devras l’oindre comme prophète à ta place.” — I Rois 19:16.
Dans la Septante, on trouve d’autres exemples de l’utilisation prophétique du mot khristos. Ainsi, dans le livre des Psaumes, ce mot est employé dix fois, notamment en Psaume 2:1, 2, où il est dit que les nations en tumulte et les rois de la terre se massent “contre Jéhovah et contre son oint”. Les apôtres citèrent ces paroles prophétiques et appliquèrent le titre “oint” au ‘saint serviteur Jésus que Jéhovah a oint’. (Actes 4:24-27.) Le même terme est également appliqué, de façon encore plus exceptionnelle, au roi perse Cyrus. Avant la naissance de celui-ci la prophétie d’Ésaïe (45:1-3) disait: “Voici ce qu’a dit Jéhovah à son oint [LXX khristoï], à Cyrus, dont j’ai saisi la droite.” Cyrus ne fut jamais vraiment oint avec de l’huile sainte comme l’avaient été les rois d’Israël. Mais, comme dans d’autres passages d el’Écriture, le mot “oint” est un titre par lequel Jéhovah s’adressa à lui en raison de la mission qu’il lui avait confiée.
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Chroniques (Livre des)Auxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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CHRONIQUES (LIVRES DES)
Deux livres inspirées des Écritures hébraïques qui, apparemment, ne formaient qu’un seul ouvrage dans le canon hébreu originel. Les Massorètes les considéraient comme un livre unique, et ils sont également comptés comme un seul livre sur la liste des 22 ou 24 livres des Écritures hébraïques; en revanche, ils comptent pour deux livres sur la liste des 39 livres sacrés. Il semble que ce soient les traducteurs de la Septante qui sont à l’origine de la division du livre en deux parties. Cette division est passée au XVIe siècle dans les éditions de la Bible hébraïque. Dans cette même Bible, les Chroniques figurent à la fin de la partie appelée “Écrits”. Le nom hébreu Dibhrê hayyâmîm signifie “Les annales des jours”. Jérôme proposa le nom “Chronicon”, d’où est tiré le titre “Chroniques” que l’on trouve dans la Bible française. Une chronique est un recueil de faits rapportés dans l’ordre de leur succession. Le titre grec (dans la Septante) est Paraleipomenôn, ce qui veut dire “Choses omises” (dans les livres de Samuel et des Rois); toutefois, comme les Chroniques ne sont en aucun cas un simple ouvrage complémentaire, la terminologie est inexacte.
RÉDACTEUR, DATE DE RÉDACTION, PÉRIODE QU’EMBRASSE LE TEXTE
Pour un certain nombre de raisons, le prêtre juif Esdras est reconnu comme le rédacteur des Chroniques. Depuis longtemps, la tradition juive les lui attribue. Cette opinion est aussi appuyée par la ressemblance frappante de style entre les Chroniques et le livre d’Esdras. En outre, le décret de Cyrus consigné à la fin du second livre des Chroniques est rapporté en entier dans le livre d’Esdras, ce qui indique qu’en achevant les Chroniques, l’écrivain avait l’intention d’écrire un autre ouvrage (Esdras), qui traiterait plus complètement du décret et de son exécution. Les Chroniques ont été achevées vers 460 avant notre ère. À l’exception possible des Psaumes, seulement trois autres livres du canon hébreu ont été complétés après cette date, à savoir Esdras, Néhémie et Malachie.
Mis à part les listes généalogiques qui commencent avec Adam, les Chroniques embrassent la période comprise entre la mort du roi Saül et l’exil à Babylone, la conclusion faisant allusion au décret de Cyrus publié à la fin des soixante-dix années de déportation.
SOURCES
Esdras tenait pour établi que ses lecteurs connaissent les livres des Rois et, par conséquent, il n’a pas traité des mêmes sujets. Les données qu’il utilisa — et qui, parfois reproduisent exactement ou presque quelques parties des livres des Rois, — ont été incluses uniquement pour garder ce qui, présentant certains liens, pouvait éclairer le complément d’information que donnent les Chroniques. Esdras a pu faire des emprunts aux livres de Samuel et des Rois ainsi qu’à d’autres parties de la Bible, mais il semble que dans la plupart des cas, sinon dans tous les cas, il eut accès à des ouvrages qui ont maintenant disparu. Il pouvait s’agir de documents officiels appartenant aux États d’Israël et de Juda, de documents généalogiques, d’ouvrages historiques rédigés par des prophètes, et d’autres documents qui étaient en la possession de chefs de tribu ou de famille. Il est hors de doute que quelque-uns de ces documents avaient été rédigés par des greffier (I Rois 4:3). Selon le livre apocryphe de II Maccabées 2:13, Néhémie a rassemblé des livres pour constituer une bibliothèque. S’il en est bien ainsi, Esdras a pu consulter ces livres, car il était non seulement “un habile copiste pour ce qui est de la loi de Moïse”, mais aussi un esprit chercheur hors du commun. — Esdras 7:6.
Esdras cite une liste impressionnante de sources. Selon certains, il consulta au moins 25 documents, et même davantage. Ils comprenaient à coup sûr les livres des Rois et d’autres écrits canoniques.
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