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L’exercice corporel ou le pieux dévouement ?La Tour de Garde 1973 | 1er mai
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Bible en japonais, nous ne disposions, dans cette langue, que du second volume du livre Lumière, publié en 1930, et d’une brochure. De plus, il fallait compter avec la situation économique d’après-guerre ; les Japonais travaillaient de très nombreuses heures les sept jours de la semaine.
Aucun des étrangers résidant au Japon n’imaginait que nous réussirions. Un jour que je prenais ma ration de pain, un Anglais, depuis quarante ans au Japon, nous a dit, à un autre missionnaire et à moi, que ni son Église ni aucune autre d’ailleurs n’avaient réussi à faire de nombreux chrétiens au Japon. D’après lui, nous nous serions rendus plus utiles si nous avions été dentistes ou médecins. Nous l’avons remercié de nous avoir fait connaître son opinion, et nous avons continué d’apprendre le japonais et de prêcher, conscients de vivre dans une époque critique.
Depuis, vingt ans se sont écoulés ; il y a actuellement au Japon plus de 14 500 vrais chrétiens qui fréquentent les 334 congrégations de témoins de Jéhovah que compte ce pays. Jéhovah a abondamment béni l’œuvre consistant à prêcher le Royaume et à faire des disciples dans ce pays.
J’ai le privilège de servir en qualité de surveillant de circonscription et de district
En 1951, N. H. Knorr, président de la Société Watch Tower, a visité pour la première fois le Japon. Il y avait alors de petites congrégations dans cinq des six principales villes du pays, et il convenait d’inaugurer l’œuvre de surveillant de circonscription. J’ai été désigné pour assumer cette fonction. N’ayant que peu de visites à effectuer, la Société s’est arrangée pour me faire passer deux semaines là où il y avait des missionnaires. La seconde semaine je leur enseignais le japonais, une heure le matin et une heure le soir. Puis, le second dimanche, je faisais un autre discours public.
Quand je songe à ma première tournée dans la circonscription au printemps de 1951, je me rends compte de l’importante progression de l’œuvre au cours des vingt dernières années. Après avoir desservi la congrégation de Tokyo, qui comptait une quarantaine de personnes, je me suis rendu à Ishinomaki, près de Sendai, à environ neuf heures de train de Tokyo. Frère et sœur Miura habitaient cette ville ; j’ai eu le privilège de les encourager et d’être encouragé par eux. Avant la Seconde Guerre mondiale, ils étaient prédicateurs à plein temps, et frère Miura avait été jeté en prison à Hiroshima, en raison de sa neutralité chrétienne. Il s’y trouvait encore emprisonné au moment où la bombe atomique a été larguée ; il sortait indemne, et après la guerre, il a pu reprendre le ministère et prêcher la bonne nouvelle en compagnie de sa famille.
J’ai ensuite visité l’unique personne bien disposée d’une ville située près de Wakkanai, à la pointe la plus septentrionale de l’île d’Hokkaido. Le couple Miura et cette personne étaient les seuls proclamateurs au nord de Tokyo. Au sud, il y avait des missionnaires et de petites congrégations à Yokohama, à Nagoya, à Osaka et à Kobe.
En outre, il y avait frère et sœur Ishii à Kure et frère Hayashi à Kagoshima ; tous trois fréquentaient le peuple de Dieu avant la Seconde Guerre mondiale. Je visitais donc une centaine de personnes réparties dans neuf villes différentes, soit approximativement le nombre de ceux qui commencèrent à prêcher le jour de la Pentecôte de l’an 33 de notre ère. Il y avait toutefois une grande différence ; en effet, le Japon comptait à l’époque plus de 70 millions d’habitants !
En tant qu’étranger, j’ai amassé une moisson de souvenirs en visitant mes frères chrétiens du Japon. Le riz et le poisson cru étaient les éléments de base des repas. Il m’a fallu du temps pour m’y habituer, mais une fois que mon esprit et mon estomac se furent adaptés, je trouvais cela excellent. Que dire du logement ? La plupart des maisons japonaises n’ont pas de murs solides ; elles comportent plutôt des cloisons à glissière, dépourvues de serrures. Lorsqu’il y a de jeunes enfants curieux dans la maison, il ne faut pas s’étonner de voir la porte s’ouvrir soudainement, et à tout moment. À la campagne, certains n’avaient jamais vu un étranger de près. J’ai eu maintes fois l’occasion de satisfaire leur curiosité et de leur faire connaître les raisons de ma venue au Japon.
En 1955, j’ai épousé Norrine Miller, qui poursuivait son service missionnaire à Nagoya, après avoir été obligée de quitter la Corée par avion, quand la guerre éclata dans ce pays en 1950. Peu après, j’ai été envoyé dans l’œuvre de district, et Norrine m’a accompagné.
À Iwakuni, non loin d’Hiroshima, nous avons rencontré un homme qui étudiait la Bible avec les témoins et avait fait de si grands progrès qu’il désirait être baptisé. Deux jours avant l’ouverture de l’assemblée de circonscription, il nous a invités, le surveillant de circonscription, ma femme et moi, à prendre le repas du soir avec lui et sa famille. Après quoi, il m’a demandé de le suivre au premier étage. Nous nous sommes assis, puis il a ouvert un album et m’a montré une photo sur laquelle on voyait un général anglais en train de se rendre aux Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale. Désignant du doigt un soldat japonais, il m’a dit que c’était lui. Vu ses antécédents militaires, cet homme voulait savoir si Jéhovah accepterait l’offrande de sa personne. J’ai eu le privilège de parler avec lui de cette question et de le rassurer en lui disant qu’il suivait la ligne de conduite approuvée par Dieu, à l’exemple de l’officier Corneille, au premier siècle de notre ère. Il a été baptisé et continue de servir en qualité de surveillant dans la congrégation chrétienne.
Ainsi, en accordant au pieux dévouement la première place dans ma vie, j’ai goûté à de nombreux bienfaits de “la vie pour le présent”. J’ai eu la joie de passer plus de trente années dans l’œuvre de prédication à plein temps. Mais ce n’est pas tout ! L’apôtre Paul a ajouté : “Le pieux dévouement (...) détient la promesse de la vie (...) qui est à venir.” Je suis donc heureux d’avoir pris la bonne décision quand il m’a fallu choisir entre l’exercice corporel et le pieux dévouement ! — I Tim. 4:8.
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Y croyez-vous sincèrement ?La Tour de Garde 1973 | 1er mai
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Y croyez-vous sincèrement ?
ON DIT souvent : “Je crois cela”, alors qu’on se borne en réalité à reconnaître mentalement l’exactitude d’une chose. Cela ne signifie pas qu’on agira conformément à ce qu’on croit. On peut ressembler à certains chrétiens du premier siècle à qui le disciple Jacques écrivit : “Tu crois qu’il y a un seul Dieu, n’est-ce pas ? Tu fais bien. Les démons croient aussi pourtant, et ils frémissent. Mais veux-tu savoir, ô homme vain, que la foi en dehors des œuvres est inactive ?” — Jacq. 2:19, 20.
Les anges qui se sont faits démons en se rebellant savaient que Dieu existe. Ils ont dû croire en lui, mais cela ne les a pas incités à agir en harmonie avec la volonté divine.
Par conséquent, la foi qui a du prix aux yeux de Dieu ne consiste pas simplement à croire en quelque chose. Celui qui agit en harmonie avec sa croyance prouve la sincérité de sa foi.
La foi pousse à l’activité
Si vous êtes un témoin voué à Jéhovah, vous êtes convaincu que la présente génération est en train de vivre ses “derniers jours”. Vous jugez qu’il est urgent d’aider vos semblables à devenir des serviteurs approuvés de Jéhovah Dieu et à se préparer à survivre à la “tribulation” qui va bientôt mettre fin aux “derniers jours”. Vous croyez aussi que la volonté de Dieu est que “toutes sortes d’hommes soient sauvés et parviennent à une connaissance exacte de la vérité”. (I Tim. 2:4.) Ce que vous croyez au sujet des “derniers jours”, de la “tribulation” à venir et du dessein de Dieu à l’égard de l’humanité vous incite-t-il à l’activité ? Par votre mode de vie tout entier, démontrez-vous que vous croyez sincèrement que nous sommes dans les “derniers jours” et que la vie des gens est en danger ?
Le chrétien qui est réellement voué à Jéhovah Dieu et qui aime profondément ses semblables agit en harmonie avec sa foi. Il s’emploie de toutes ses forces à proclamer le message du Royaume. Voilà pourquoi les témoins de Jéhovah sont très occupés dans cette œuvre. Même dans les pays où celle-ci s’accomplit au sein de grandes difficultés, ils continuent de prêcher “cette bonne nouvelle du royaume”. (Mat. 24:14.) En fait, dans onze de ces pays, le nombre total des heures que les témoins de Jéhovah ont consacrées à la prédication publique de la Parole de Dieu a été beaucoup plus élevé durant l’année de service 1972 que pendant la précédente. Ce fait s’est aussi vérifié dans d’autres pays, y compris l’Italie, le Japon, la Corée, le Mexique, les Pays-Bas, le Nigeria, l’Espagne et la Zambie.
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