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L’évolution d’une langue internationaleRéveillez-vous ! 1972 | 8 avril
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la Chine. Ils revenaient chargés de soieries et d’épices et parlaient de junks, de coolies, de china et de tea.
Des pionniers traversaient dans des chariots bâchés les vastes plaines américaines et utilisaient dans les lettres qu’ils envoyaient à leurs parents en Angleterre, des mots comme hominy (bouillie de farine de maïs), chipmunk (tamias) et raccoon (raton-laveur), empruntés au vocabulaire de l’Indien américain. Le terme Sequoia était à l’origine le nom d’un chef Cherokee.
L’esprit d’exploration et d’aventure ouvrit donc des horizons pleins de promesses. Les expériences et les produits nouveaux ajoutaient d’autres mots à la langue. Il suffit de feuilleter pendant quelques minutes un dictionnaire étymologique pour constater que l’anglais a emprunté des termes au russe, à l’hébreu, à l’arabe, au hongrois, à l’hindoustani, au bengali, aux idiomes de Java, d’Australie, de Tahiti et de bien d’autres pays encore.
En se référant encore au dictionnaire étymologique, on peut apprendre d’où dérivent des mots comme jaguar, rickshaw (pousse-pousse) et mongoose (mangouste). Même des termes qui paraissent être tout ce qu’il y a de plus anglais comme measles (rougeole) et golf, se révèlent être d’origine néerlandaise, tandis que candy vient du vocable arabe qandi.
Cet enrichissement du vocabulaire s’est poursuivi jusqu’aux dix-neuvième et vingtième siècles. Certains termes comme zipper (fermeture à glissière) sont des noms de marque déposée entrés dans la langue. Les domaines de la médecine, de l’électricité et de la physique ont donné naissance à d’innombrables néologismes. En effet, pour Shakespeare, des termes comme penicillin, endocrine, dynamo, quantum ou radium, seraient incompréhensibles, de même que carburetor, hubcap, (enjoliveur) et sparking-plug (bougie d’allumage).
Parfois on forme un nouveau mot en juxtaposant deux anciens, comme dans le terme steam-roller (rouleau compresseur). D’autres néologismes comme limousine dérivent de noms propres. L’anglais a si bien assimilé tous ces mots que pour les personnes d’expression anglaise ils n’ont plus rien d’étranger. Cependant, leur origine étrangère se reflète dans l’orthographe. À la différence de l’espagnol et de l’italien notamment, en anglais des mots contenant des syllabes qui se prononcent de la même manière, s’écrivent souvent de façon différente, comme shoe, blue, crew, too, et through. Ce sont souvent les emprunts aux autres langues qui expliquent l’illogisme de l’orthographe anglaise. On a fait de nombreux efforts en vue de la réformer, mais il n’y a guère de chances, semble-t-il, que ceux-ci aboutissent un jour.
C’est ainsi que le curieux méli-mélo du quinzième siècle, qualifié avec mépris de “langue vulgaire”, a évolué de manière à devenir une importante langue internationale dotée de l’un des vocabulaires les plus riches du monde, car il compte environ 600 000 mots.
L’anglais réunit la puissance de l’allemand et la beauté du français. Il est capable d’exprimer des nuances très subtiles. Puisque cette langue permet de communiquer avec les millions de gens qui la parlent, ne vaut-il pas la peine de l’apprendre ? Dans les domaines commercial, scientifique, religieux et social, une connaissance de l’anglais est incontestablement utile. De plus, il existe en anglais de grandes œuvres littéraires. C’est pourquoi ceux qui ne parlent pas l’anglais auraient sans doute intérêt à l’apprendre, et ceux qui le connaissent à apprendre à mieux le parler.
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Les citadinsRéveillez-vous ! 1972 | 8 avril
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Les citadins
Quelque 375 millions de personnes, soit approximativement dix pour cent des habitants de la terre, vivent dans des agglomérations comptant au moins un million d’habitants. On pense qu’il existe environ deux cents villes de cette importance à travers le monde à l’heure actuelle.
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