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CésarAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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des petits fonctionnaires de César. Il n’est pas précisé si ces chrétiens de la maison de César le sont devenus grâce à la prédication de Paul. En tout cas, si son lieu de détention était rattaché à la garde prétorienne (Phil. 1:13), il se trouvait alors non loin du palais de Néron, donc d’un grand nombre des gens de “la maison de César” à qui il pouvait prêcher (Actes 28:16, 30, 31). Quelles que soient les circonstances dans lesquelles Paul a rencontré ces chrétiens de la maison de César, ceux-ci portaient apparemment un intérêt particulier aux frères de Philippes. Comme Philippes était une colonie romaine où s’étaient retirés des soldats et des fonctionnaires romains, des chrétiens habitant cette ville pouvaient très bien être des parents ou des amis de ceux dont Paul transmettait les salutations.
En 64, un immense incendie ravagea Rome et détruisit environ un quart de la ville. Tacite, historien romain, rapporte que pour se protéger des rumeurs selon lesquelles il avait ordonné cet incendie, Néron fit accuser “ces hommes détestés pour leurs abominations et que le vulgaire appelait chrétiens”. (Annales de Tacite, liv. XV, XLIV.) On arrêta donc un nombre considérable de chrétiens et de présumés chrétiens dont beaucoup furent torturés et mis à mort. Certains furent brûlés vifs en public. Ce fut le début d’une grande vague de persécution fomentée non pas par les adversaires religieux des chrétiens, mais par leurs ennemis politiques déterminés à faire disparaître la congrégation chrétienne. Paul, qui avait probablement été libéré après deux ans de prison à Rome (env. 59-61), fut sans doute incarcéré une seconde fois à ce moment-là (env. 64-65). On pense généralement qu’il fut ensuite mis à mort sur l’ordre de Néron. — Comparez avec II Timothée 1:16, 17; 4:6-8.
La révolte des Juifs commença en 66, deux ans avant la mort de Néron, et elle ne fut pas réprimée avant 70, sous le règne de Vespasien (69-79). On pense que l’apôtre Jean fut déporté dans l’île de Patmos au cours du règne de Domitien (81-96), ennemi acharné du christianisme. — Rév. 1:9.
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CésaréeAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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CÉSARÉE
Importante ville portuaire, bâtie par Hérode le Grand sur la côte méditerranéenne vers la fin du Ier siècle avant notre ère. Auparavant, ce lieu portait le nom de Tour de Straton ou Strato en l’honneur, pense-t-on, d’un roi sidonien. Appelé maintenant Kaïssariyéh, cet endroit est situé à une quarantaine de kilomètres au sud du mont Carmel et à environ 85 kilomètres au nord-nord-ouest de Jérusalem.
L’historien juif Josèphe est la principale source d’information concernant la construction de la ville et le début de son histoire. Hérode le Grand avait reçu ce terrain en cadeau de César Auguste, en même temps que Samarie et d’autres villes. Après avoir rebâti Samarie, qu’il appela Sebaste, il s’intéressa à la côte et se mit à construire une ville et un port magnifiques sur l’emplacement de la Tour de Strato. Les travaux durèrent de dix à douze ans, et la dédicace de la ville eut lieu, selon certains, vers l’an 10 avant notre ère. En l’honneur de Césarée et à son port celui de Sébastos. La ville fut bâtie dans le style grec avec des colonnades, des arches, un temple, un théâtre, en amphithéâtre et un hippodrome d’une capacité de quelque 20 000 places. Un aqueduc fournissait de l’eau fraîche à Césarée, et un système d’égouts souterrains permettait d’évacuer les eaux et les immondices à la mer.
Le véritable exploit fut cependant la construction du port artificiel de la ville. Dans cette région, la côte très régulière, n’offre pratiquement aucune protection aux bateaux contre les vents dominants du sud ouest. Hérode bâtit donc un môle ou brise-lames d’une soixantaine de mètres au moyen d’énormes blocs de pierres qui faisaient, selon Josèphe, 15 mètres de long, 5,50 mètres de large et 3 mètres de haut, et qui furent déposés en mer sur des fonds de 35 mètres de profondeur ou sur des récifs. L’entrée du port était située au nord, et des fouilles récentes ont révélé qu’elle faisait 165 mètres de large. Césarée rivalisa alors d’importance avec Joppée comme l’un des grands ports de la côte palestinienne au sud de la Phénicie. En outre, la ville était située sur la route des caravanes qui reliait Tyr à l’Égypte et elle avait également d’excellentes voies de communication avec les villes de l’intérieur.
Après la déposition d’Archélaüs, fils d’Hérode le Grand, Césarée devint la résidence officielle des procurateurs qui gouvernaient la Judée. Dans le récit biblique des Actes des Apôtres, la ville occupe une place importance, aussi bien en tant que port que comme siège du gouvernement.
Après avoir mené à bien son activité missionnaire à Samarie, Philippe entreprit d’‘annoncer la bonne nouvelle’ dans toutes les villes du littoral, en remontant depuis Aschdod, en Philistie, jusqu’à Césarée, à environ 90 kilomètres plus au nord (Actes 8:5-8, 40). Peu de temps après, Paul se convertit. Mais comme certains tramèrent un complot contre lui quand il se mit à prêcher à Jérusalem, les disciples locaux emmenèrent leur nouveau frère au port de Césarée et l’envoyèrent à Tarse, sa ville natale (Actes 9:28-30). Étant donné qu’à Césarée séjournait la principale garnison romaine, il était naturel que le centurion Corneille y résidât. On estime que la population de la ville, bien que comprenant un nombre assez important de résidents juifs, était essentiellement composée de Gentils. Il est significatif que ce soit dans cette ville que Pierre ait été appelé par Dieu en l’an 36, afin de donner le témoignage à un incirconcis, Corneille, à sa famille et à ses amis intimes, et de les baptiser, admettant ainsi les premiers Gentils incirconcis dans la congrégation chrétienne. — Actes 10:1-48.
C’est à Césarée qu’Hérode Agrippa Ier se retira après avoir tenté vainement de garder Pierre en prison. Là il reçut des délégations venant de Tyr et de Sidon, et il mourut peu après (en 44), à la suite d’un jugement de condamnation de la part de Dieu (Actes 12:18-23). Paul passa par Césarée quand il revint en Palestine vers la fin de ses deuxième et troisième voyages missionnaires (Actes 18:21, 22; 21:7, 8). Lors de sa deuxième visite, ses compagnons et lui logèrent chez Philippe l’évangélisateur, qui s’était peut-être établi à Césarée à la fin de la tournée de prédication qu’il avait effectuée auparavant. L’apôtre Paul se rendit ensuite à Jérusalem, accompagné de plusieurs disciples locaux, bien qu’à Césarée le prophète Agabus l’ait averti des dangers qui l’attendaient. — Actes 21:10-16.
Comme des Juifs de Jérusalem complotaient d’assassiner Paul, qui avait été arrêté, on l’emmena à Césarée sous bonne garde et on le remit au gouverneur Félix pour être jugé (Actes 23:23, 24). Tandis qu’à Jérusalem l’agitation prévalait et que les préjugés religieux étaient puissants, à Césarée, par contre, existaient des conditions relativement paisibles; ce contraste est interprété comme une preuve que Rome y exerçait une très grande influence et qu’il s’y trouvait bien la principale garnison romaine. Le gouverneur Festus, qui succéda à Félix, obligea les adversaires juifs de Paul à descendre de Jérusalem à Césarée pour porter leurs accusations contre lui. C’est alors que l’apôtre en appela à César, afin de ne pas être jugé à Jérusalem (Actes 25:1-12). À Césarée, où il attendait son transfert à Rome, Paul eut la possibilité de donner un puissant témoignage sur le christianisme devant Festus et ses visiteurs royaux, le roi Agrippa II et sa sœur Bérénice (qui entretenait avec celui-ci des relations incestueuses) (Actes 25:13, 22-27; 26:1-32). C’est de Césarée que le prisonnier Paul embarqua pour Rome. — Actes 27:1, 2.
Durant le règne de Néron, il s’éleva une âpre rivalité entre les habitants juifs syriens de Césarée, et on pense que les incidents qui se produisirent dans cette ville servirent de détonateur à la révolte qui aboutit plus tard à la destruction de Jérusalem en 70. L’année précédant la chute de Jérusalem, Vespasien fut proclamé empereur de Rome à Césarée, alors qu’il exerçait le commandement des armées romaines chargées de réprimer la révolte juive.
En 1961, on découvrit dans le théâtre de Césarée une pierre portant une inscription en latin qui mentionnait le nom de Ponce Pilate. C’était la première fois que l’on trouvait une inscription de ce genre.
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Césarée de PhilippeAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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CÉSARÉE DE PHILIPPE.
Ancienne ville bâtie près des sources du Jourdain sur le site de laquelle se trouve aujourd’hui le petit village de Baniyâs. Il est situé à une altitude de 350 mètres au-dessus du niveau de la mer dans un cadre d’une grande beauté naturelle. Le village est entouré de montagnes sur trois de ses côtés, le mont Hermon, couronné de neige, se dressant majestueusement au nord-est. À l’ouest s’étend une plaine verdoyante et luxuriante, arrosée par l’une des principales sources du Jourdain qui jaillit d’une grotte toute proche.
Alors que Jésus et ses disciples se rendaient ‘dans les villages de Césarée de Philippe’, Jésus leur demanda: “Qui est le Fils de l’homme au dire des hommes?” Cette question donna lieu à une conversation instructive concernant la masse rocheuse sur laquelle serait fondée la congrégation chrétienne et sur l’usage des clés du Royaume des cieux. — Marc 8:27; Mat. 16:13-20.
L’Histoire mentionne la ville pour la première fois à l’occasion d’une bataille qui s’y déroula entre l’Égypte et les forces victorieuses d’Antiochus le Grand (env. 200 av. n. è.). Elle était alors appelée Panéas en l’honneur du dieu païen Pan, divinité de la fertilité que l’on adorait en ce lieu. En l’an 20 avant notre ère, César Auguste donna Panéas à Hérode le Grand qui y fit bâtir un temple de marbre blanc qu’il dédia à Auguste. Par la suite, le tétrarque Philippe, fils d’Hérode, étendit et embellit la ville en l’honneur de Tibère César. C’est alors qu’on lui donna le nom de Césarée et, pour la distinguer de la ville portuaire du même nom, on l’appela Césarée de Philippe. Plus tard encore, la ville fut de nouveau agrandie et embellie par Agrippa II qui lui donna le nom de Néronias, nom qui ne tarda pas à tomber en désuétude après la mort de Néron. Josèphe raconte qu’après la destruction de Jérusalem en 70, le général Titus organisa à Césarée des combats de gladiateurs dont les victimes étaient des captifs juifs.
Avec le temps, la ville reprit son ancien nom de Panéas qui, en arabe (langue dans laquelle il n’y a pas de “p”), devint Baniyâs.
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ChacalAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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CHACAL
Sorte de chien sauvage, au museau long et pointu et à la queue bien fournie, qui ressemble au renard. On peut encore rencontrer cet animal aujourd’hui en Palestine. Bien que le chacal puisse attaquer et tuer la volaille et même les agneaux, en fait, il mange de tout, y compris des fruits; mais c’est essentiellement un animal nécrophage, qui se repaît de charognes. Le chacal rend donc des services appréciables, car, sans lui, les cadavres de bêtes mortes constitueraient un foyer idéal pour la prolifération microbienne. En général, les chacals chassent la nuit, seuls, par deux ou par petites bandes. Durant la journée, ils dorment dans des lieux déserts ou souterrains, dans des cavernes, des bâtiments abandonnés ou en ruines.
Puisque les chacals fréquentent les endroits sauvages, solitaires et même désertiques, leurs domaine est utilisé figurativement dans les Écritures pour représenter la solitude désolée, sans aucun habitant. Cette comparaison est faite dans plusieurs prophéties pour annoncer la désolation de Jérusalem, des villes de Juda, de Hazor, de Babylone et d’Édom (Jér. 9:11; 10:22; 49:33; 51:37; És. 34:5, 13; Mal. 1:3). La Bible fait aussi référence aux lamentations ou aux hurlements lugubres des chacals (És. 13:22; Michée 1:8). L’animal commence à pousser son cri au coucher du soleil; il s’agit d’une lamentation prolongée, répétée trois ou quatre fois, chaque répétition étant légèrement plus aiguë que la précédente. Finalement, cette lamentation s’achève par une série de jappements brefs et bruyants.
Dans les Écritures, le chacal est souvent utilisé pour illustrer une situation. Par exemple, pour décrire l’état lamentable dans lequel il se trouvait, Job dit qu’il était “devenu un frère pour les chacals”. (Job 30:29.) Parlant d’une défaite humiliante pour le peuple de Dieu, le psalmiste, qui faisait peut-être allusion au champ de bataille où se rassemblent les chacals pour se repaître des cadavres (comparez avec Psaume 68:23), se lamenta en ces termes: “Tu nous as écrasés dans le lieu des chacals.” (Ps. 44:19).
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