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Voici les Philippines !Réveillez-vous ! 1973 | 8 décembre
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exprimiez en anglais, vous êtes un “Americano”. Peut-être êtes-vous Français, Hollandais ou Allemand, mais peu importe ; tant que vous serez ici, on vous considérera comme un “Americano”.
Il nous faut aussi mentionner l’hospitalité exceptionnelle des Philippins. Ici l’hospitalité a un rapport étroit avec la nourriture. On vous servira de délicieux plats locaux comme le kari-kari ou le lapu-lapu, un poisson de la région. Ou bien, en guise de collation, vous vous régalerez de pancit, toujours apprécié, ou de quelques bibingka, et vous étancherez votre soif avec du halo-halo, boisson délicieusement fraîche. On aime beaucoup aussi les mets chinois qui, dit-on, sont les meilleurs du monde. Mais si vous préférez les plats américains ou espagnols, vous en trouverez également.
Dans certains quartiers de Manille, on rencontre beaucoup d’étrangers ; mais ils passent inaperçus. Par contre, dans les endroits plus écartés, comme les marchés autour de Cubao et dans la vieille ville de Pasig, vous serez un objet de curiosité pour les gens de l’endroit de même qu’eux en sont un pour vous. Il est vrai qu’en Orient les Occidentaux se font plutôt remarquer à cause de leur haute taille et de leur teint clair. Il vous arrivera, alors que vous examinez un étalage, de voir soudain un Philippin à côté de vous, comparant sa taille à la vôtre, à la grande joie de ses compagnons.
Ou bien encore un groupe d’enfants se rassemblera autour de vous, vous regardant fixement, les yeux écarquillés. Quelques-uns, plus hardis, vous crieront “He ! Joe !” en souvenir du temps, il y a déjà vingt-cinq ans, où tous les soldats américains s’appelaient “Joe”. Les troupes américaines étaient alors très populaires dans les rues de Manille, car elles avaient vaincu les forces japonaises d’occupation.
Rappelez-vous que chacun se montrera aimable. On rencontre très peu de xénophobie dans ces îles contrairement à ce qui se passe dans certains autres pays. Les enfants vous prendront même le bras pour le caresser, car ils aiment sentir la douceur des poils sur la peau. Peut-on être plus aimable ? Si vous entrez dans le jeu, vous prendrez plaisir à cette absence de cérémonie, à cette attitude détendue et à cette bienveillance, caractéristique de ce pays.
Si vous avez l’intention de visiter les Philippines, ne vous cantonnez pas aux endroits touristiques. Déplacez-vous dans ces curieuses “jeepneys” ou utilisez les autobus, non moins particuliers. Voyez comment vivent les Philippins. Leur mode de vie est différent du vôtre bien sûr mais pourquoi le considérer avec un esprit critique ? Si vous acceptez les choses telles qu’elles sont, vous pouvez être sûr d’un accueil chaleureux dans les Philippines ensoleillées.
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Monuments remarquablesRéveillez-vous ! 1973 | 8 décembre
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Monuments remarquables
Généralement, le touriste visitant les Philippines va voir le monument José Rizal qui se dresse au Luneta, le parc le plus célèbre de Manille. La plupart, cependant, ignorent tout des circonstances qui entourèrent la mort de Rizal, le héros national philippin. Il mourut devant le peloton d’exécution en 1896, à l’endroit même où le monument s’élève à présent. L’exécution eut lieu en présence des Dominicains et à l’instigation de cet ordre religieux puissant. Ces religieux étaient irrités par les écrits de Rizal qui stigmatisaient les abus des prêtres espagnols aux Philippines. Il s’agissait de deux romans intitulés l’un “Noli me tangere” et l’autre “El Filibusterismo”. Passant outre aux fortes objections du clergé, le Congrès philippin a décrété que ces ouvrages, qui dépeignent la vie sous la domination espagnole et les excès du clergé, devaient être lus obligatoirement dans tous les collèges et universités.
Toujours à Manille, le monument Andres Bonifacio est également remarquable. Ce personnage est l’un des héros de la révolution philippine qui mit fin à plus de 300 ans de domination espagnole. À la base du monument, on peut voir, racontées en images dans le bronze, les souffrances du peuple philippin sous le régime clérical des gouverneurs généraux espagnols. Lorsque la révolution éclata, les religieux, surtout les Dominicains, n’échappèrent pas à la vengeance du peuple. Beaucoup payèrent de leur vie leur cupidité et leurs actes sanguinaires.
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