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L’unité de l’Église chrétienneLa Tour de Garde 1960 | 1er décembre
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L’unité de l’Église chrétienne
“ Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un comme nous sommes un. ” — Jean 17:22.
1. Pourquoi peut-on appeler Jéhovah le grand Unificateur ?
JÉHOVAH est le grand Unificateur. Il est Celui qui sait unir d’une manière merveilleuse des créatures intelligentes pour le but qu’il désire. Pendant des millions d’années avant que l’homme vît la lumière du jour, Jéhovah travailla en parfaite union avec son Fils premier-né, par l’intermédiaire duquel il créa toutes choses. À mesure que l’œuvre de création de Jéhovah faisait des progrès et qu’augmentait le nombre des créatures intelligentes, la conséquence ne fut pas le désordre. Jéhovah les unit toutes en un groupe harmonieux en les attachant à Lui et les uns aux autres par les liens de l’amour. Pour illustrer cette union heureuse, il parle de son organisation universelle de créatures célestes fidèles comme de sa femme à qui il est uni par un heureux mariage. — Col. 1:16 ; I Jean 4:8, 11-13 ; És. 54:5, 6.
2. Quel est le plus fort lien d’union ? Comment Israël devint-il la seule vraie assemblée ou Église de Dieu ?
2 Quand Jéhovah se mit à bâtir la société humaine, il commença par sa plus petite unité, le mariage, qui est normalement l’une des plus fortes unions dont l’homme fait partie. Il en est ainsi parce que le lien du mariage est l’amour et c’est là le ciment le plus solide que puisse connaître une union de créatures. En fait, c’est l’unique base capable de faire durer une union. Décrivant des cercles plus grands, parents et enfants sont attachés par de solides liens d’amour au sein de la famille, et ce furent les familles ou tribus des douze fils de Jacob, le patriarche, que Jéhovah Dieu rassembla dans une unité nationale. Un accord ou alliance se fit entre Lui et les Israélites afin qu’il fût leur Roi et aussi leur Dieu. Cela fit d’Israël non seulement une nation mais encore une assemblée ou Église de Dieu, la seule vraie Église de cette époque. — Gen. 2:24 ; Ex. 19:5, 6, 8 ; 20:1, 2 ; Actes 7:38 ; Ps. 147:20.
3. Jéhovah montra-t-il un esprit nationaliste en choisissant Israël comme assemblée ?
3 Pourquoi Dieu choisit-il la nation d’Israël pour en faire une Église ou assemblée ? Était-il un Dieu nationaliste ? Non. C’est en raison d’une promesse faite à son ami Abraham, l’ancêtre des Israélites, qu’il leur fut permis de constituer le corps de cette nouvelle Église. Mais Jéhovah n’empêcha pas, par esprit nationaliste, les non-Israélites de devenir, par circoncision, membres de la seule Église véritable. Tous les hommes craignant Dieu qui désiraient se joindre à Israël pour adorer le seul Dieu étaient acceptés, quelles que fussent leur nationalité et leur race, leurs attaches religieuses et politiques. Des dispositions furent prises pour faire de tous ces étrangers circoncis une partie de l’unité régnant entre Dieu et Israël en leur réservant constitutionnellement une place au sein de l’organisation d’Israël. Il fut dit à Israël d’aimer l’étranger comme Jéhovah l’aime. Dieu ne témoigna pas non plus d’égard particulier pour une nationalité ou race en formant des unités ou Églises séparées avec ses adorateurs circoncis d’origine non israélite. Il n’y avait qu’un seul temple où rencontrer Dieu, un seul grand prêtre, une seule loi, une seule unité ou Église au sein de laquelle tous les adorateurs devaient se grouper. Le récit biblique montre que certains peuples ou tribus, tels que la foule de gens de toute espèce qui sortit d’Égypte, les Gabaonites circoncis et les Récabites circoncis, ainsi que des personnes telles que Rahab et Ruth, furent unis à Israël. Ainsi Jéhovah se révéla être le premier Unificateur véritable des nations. — Deut. 10:17-19 ; I Rois 8:41-43 ; Ex. 12:38 ; II Sam. 21:1, 2 ; Jér. 35:18-19.
4. Comment l’assemblée chrétienne devint-elle la vraie Église de Dieu ?
4 L’Église ou assemblée juive, cependant, ne témoigna pas de l’amour pour Jéhovah à la longue. La conséquence en fut que Dieu s’en sépara et c’est l’assemblée chrétienne qui devint la vraie Église de Dieu à la Pentecôte de l’an 33.
UNITÉ
5, 6. Qu’est-ce qui nous fait dire que l’assemblée de Dieu doit être une ? Qui est compris dans cette unité ?
5 Un des traits marquants de l’Église primitive était son unité. En premier lieu, elle était unie à Jéhovah Dieu et à Jésus-Christ, et c’est là la plus importante des unions. Jésus souligna cette unité dans la comparaison du cep : “ Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors. ” — Jean 15:4-6.
6 L’union avec le Christ doit conduire à l’unité parmi ceux qui lui sont attachés. Aussi dans la prière qu’il fit peu avant d’être trahi, Jésus demanda que pareille unité règne parmi ses disciples, disant : “ Ce n’est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole, afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu’eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un comme nous sommes un, — moi en eux, et toi en moi, — afin qu’ils soient parfaitement un, et que le monde connaisse que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. ” Voyez toute la portée de cette unité. Tous ses disciples doivent être un, non seulement ceux qui vivaient à l’époque mais également ceux qui croiraient par leur parole, celle de ses disciples. Ainsi cette unité se porte dans l’avenir et comprend tous les chrétiens de notre temps. En même temps, elle atteint les cieux et englobe Jéhovah Dieu et Jésus-Christ afin que ses disciples soient, selon la parole de Jésus, “ un en nous ”. — Jean 17:20-23.
ÉTENDUE DE L’UNITÉ
7. Qu’est-ce qui rend faible une union ? Qu’est-ce qui la rend forte ?
7 Quel genre d’unité Jésus demandait-il dans sa célèbre prière ? Quels seraient le nombre et la force de ses liens ? Toutes les unions ne sont pas également fortes. Certaines unions n’intéressent qu’un domaine particulier de la vie de leurs membres. Par exemple, des personnes peuvent être membres de la même association pour la protection des animaux et cependant être divisées comme l’Est et l’Ouest sur des questions de religion, de politique et autres. Pareilles unions ne sont pas solides. Par contre, le mariage et la famille sont des unions fortes, étroites, parce qu’elles touchent un grand nombre d’intérêts dans la vie de leurs membres. Dans une famille normale des choses telles que les liens du sang, l’amour mutuel, le foyer commun, l’atmosphère familiale, le nom de la famille, la tradition, la religion, le niveau de culture, la confiance jusqu’au point de se faire des confidences, le respect et la compréhension, sont toutes des choses que les membres ont en commun, et plus on a de choses en commun, plus étroite et plus forte est l’union.
8. Qu’est-ce qui donna une telle solidité à l’Église romaine chrétienne primitive ?
8 Revenons à notre question. De quel genre d’unité Jésus parlait-il dans Jean 17 ? N’était-ce que d’une union peu étroite, qui touchait seulement un ou deux intérêts dans la vie de ses disciples ? Non, il demandait l’union la plus forte qui soit. “ Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un comme nous sommes un. ” On ne peut imaginer unité plus étroite et plus solide que celle qui existe entre Jéhovah et son Fils Jésus-Christ. La force de cette unité se révéla par la voie d’obéissance que Jésus suivit même jusqu’à la mort sur un bois de supplice. C’est dans l’étroite union familiale de Dieu, à la qualité privilégiée de fils, que Jésus demanda que ses disciples soient admis et c’est à cette fin qu’il leur avait donné la gloire que Jéhovah lui avait donnée, “ une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père ”. (Jean 1:14.) Paul fait mention de certaines des choses qu’ils devaient avoir en commun dans Éphésiens 4:3-5 où il parle de “ conserver l’unité de l’esprit par le lien de la paix ”, puis il poursuit par cette énumération : “ Il y a un seul corps et un seul esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation ; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous. ” Quel corps uni et compact ont dû former ses disciples, quand on considère tout ce qu’ils avaient en commun !
9. Qu’illustre Paul par la comparaison du corps humain dans le chapitre 12 de I Corinthiens et au chapitre 4 de l’épître aux Éphésiens Ép 4 ?
9 Pour illustrer cette unité étroite, Paul use de la comparaison du corps : “ Car, comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps, — ainsi en est-il de Christ. Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul esprit (...) Dieu a disposé le corps de manière à donner plus d’honneur à ce qui en manquait, afin qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les membres aient également soin les uns des autres. ” “ Professant la vérité dans l’amour, nous (croissons) à tous égards en Celui qui est le chef, Christ. C’est de lui que le corps tout entier, bien coordonné et fortement uni par toutes les jointures qui font communiquer ses parties, tire son développement, selon la force mesurée à chacune d’elles, et s’édifie lui-même dans l’amour. ” Se peut-il qu’il y ait une unité plus parfaite que celle qui existe entre les membres du corps humain ? Est-il possible que le corps soit divisé ? Un corps peut-il avoir plusieurs têtes ? Quelle excellente image pour montrer la grande unité des nombreux membres composant l’assemblée chrétienne ! — I Cor. 12:12-25 ; Éph. 4:15, 16, Sy.
10. Pourquoi l’Église chrétienne fut-elle dès ses débuts un vrai miracle de l’esprit de Dieu ?
10 Dès le premier jour l’assemblée chrétienne se montra capable d’assimiler dans son unité non seulement des hommes de Palestine mais également des hommes de nombreux autres pays, des gens de toutes les sectes du judaïsme, des Juifs et des prosélytes circoncis, soumettant à la pensée chrétienne les diverses opinions locales et religieuses. Des gens de conditions absolument différentes, d’humbles pêcheurs, des cultivateurs, des bergers, des collecteurs d’impôts, furent unis à des pharisiens et à des médecins érudits, à des riches et à des pauvres, à des jeunes et à des vieux, à des femmes et à des enfants. Tous furent groupés dans l’unité de l’assemblée. Ils étaient un jusqu’au point qu’ils n’hésitèrent pas de partager leurs biens matériels pour faire face à une situation critique qui se développa à Jérusalem lors du premier grand afflux de membres et qui requérait des secours immédiats. “ La multitude de ceux qui avaient cru n’était qu’un cœur et qu’une âme. Nul ne disait que ses biens lui appartinssent en propre, mais tout était commun entre eux. ” C’était un véritable prodige de l’esprit de Dieu. Les trois premières années et demie de son existence, cependant, les membres de l’Église furent des Juifs et des prosélytes juifs qui étaient sortis du judaïsme. — Actes 2:5-11, 41 ; 4:32-35.
11. À quel égard un changement eut-il lieu dans l’assemblée chrétienne en l’an 36 ?
11 Puis en l’an 36 l’assemblée chrétienne entra dans une nouvelle phase de son histoire. Cette année-là se produisit un événement qui surprit tout le monde : un incirconcis et sa famille, donc des Gentils qui n’étaient pas en relations d’alliance avec Jéhovah Dieu, devinrent soudain membres de l’assemblée chrétienne avec égalité de droits et d’obligations, ainsi que le montre le fait que ces Gentils furent baptisés et qu’ils reçurent le saint esprit tout comme les croyants de l’organisation juive. Désormais le célèbre commandement de Jésus devait s’observer : “ Allez, faites de toutes les nations des disciples. ” Organisation composée de croyants juifs, l’assemblée chrétienne devait ouvrir ses portes au reste de l’humanité et devenir une organisation internationale, qui aurait à faire face à tous les problèmes qui se présentent aux groupements internationaux. Mais l’unité devait se préserver par les liens de la paix et de l’amour. — Actes 10:44-48 ; Mat. 28:19.
AUTRES ORGANISATIONS INTERNATIONALES
12. Pourquoi l’empire romain voulait-il unir les peuples conquis ? Comment s’y prit-il ? Ses efforts furent-ils couronnés de succès ?
12 L’empire romain de l’époque édifiait et maintenait de son mieux une organisation internationale. Après avoir conquis presque tout le monde civilisé, sa tâche consista à garder les nombreux peuples, races et nations dans la soumission à Rome. Comme toutes les autres puissances mondiales, les plus grands obstacles que cet empire rencontra pour unir cette variété d’hommes furent les sentiments religieux et nationaux. Il tenta de niveler les distinctions de classes, de remplacer les coutumes locales par des lois et une administration uniformes, et de substituer aux religions nationales une religion commune afin de transformer l’empire en un bloc solide. Mais ces efforts ne furent jamais couronnés de succès. Le Hastings Dictionary of the Bible, Volume IV, page 293, dit ceci : “ Rome ne fut jamais capable de faire une nation solide de son Empire (...) L’Empire avait des visées élevées dès le début, et le sentiment du devoir à l’égard du monde conquis augmenta avec le temps ; mais il ne put ni rétablir ni créer le patriotisme d’une nation. La vieille nation romaine s’était perdue dans le monde, et si le monde s’était perdu dans Rome, il ne constitua pas une nouvelle nation romaine. Grecs et Gaulois pouvaient s’appeler Romains et paraître oublier leur ancien peuple dans l’orgueil du civitas (État) romain ; mais Grecs et Gaulois ils demeuraient (...) C’était une grande variété de peuples ; mais les anciennes nations étaient mortes, et l’unique nouvelle nation ne vit jamais le jour. ”
13. Pourquoi les maîtres actuels du monde n’ont-ils aucune raison de mépriser Rome ?
13 Les dirigeants actuels du monde n’ont aucune raison de se glorifier car ils ne sont pas parvenus à de meilleurs résultats que les Romains, malgré les progrès du XXe siècle et les Nations unies. H.-G. Wells fait une comparaison des réalisations dans A History of the World : “ Le peuple romain se trouva engagé presque à son insu dans une vaste expérience administrative (...) Elle changeait toujours, elle n’atteignit jamais aucune fixité. En un sens l’expérience (administrative) échoua. En un sens l’expérience demeura inachevée, et l’Europe et l’Amérique sont encore à résoudre les énigmes de la diplomatie mondiale, qui se présentèrent d’abord au peuple romain. ” — Chapitre 33, “ The Growth of the Roman Empire ”, pages 149 à 151. Édité en 1922.
14. En tant que blocs, l’Ouest et l’Est ont-ils résolu le problème de l’unité des nations ?
14 En tant que bloc de nations, ni l’Ouest démocratique ni l’Est communiste n’ont résolu l’énigme de l’unité internationale. Dans le monde occidental, une alliance militaire internationale telle que l’OTAN se voit souvent privée de coopération par suite de l’orgueil national de la part de certains de ses membres. Dans l’Est, quand la Yougoslavie se sépara du reste du bloc communiste et préféra son propre genre de communisme, un mouvement international aussi hautement idéaliste que le mouvement communiste et opérant sous le slogan “ Travailleurs du monde entier, unissez-vous ! ”, dut faire face au fait que tous les communistes n’étaient pas prêts à sacrifier leur orgueil national sur l’autel de l’unité internationale communiste. Si le mouvement communiste a obtenu des résultats étonnants en unissant des hommes de beaucoup de nations autour d’un programme politique, il n’a pas réussi à faire une unité internationale des communistes. Le nationalisme, les races, les religions, les langues et bien d’autres facteurs de division sont comme autant d’écueils sur lesquels se brisent tôt ou tard les navires des dirigeants internationaux.
15. a) Pourquoi l’Église chrétienne internationale fut-elle un miracle plus grand que l’Église juive ? b) Comment réussit-elle ?
15 C’est pour cette mer, si pleine d’écueils et de naufrages, que la jeune assemblée chrétienne, qui n’avait aucune expérience dans les affaires internationales, devait s’embarquer. En s’étendant et en ouvrant ses portes aux gens de toutes nations, en rencontrant toutes sortes de religions et de philosophies païennes, l’orgueil national, les barrières de langues, les controverses sociales, politiques et raciales, pourrait-elle maintenir son unité absolue ? Le pourrait-elle sans faire de compromis sur ses enseignements et sur l’excellence des qualités exigées de ses membres ? Pourrait-elle maintenir sa forme théocratique d’organisation avec un collège dirigeant à Jérusalem ? Ne lui faudrait-elle pas se diviser en groupes nationaux avec quelque forme de gouvernement autonome pour chaque groupe, puis relier le tout d’une façon ou de l’autre ? Pourrait-elle rester elle-même ? Si l’Église nationale juive fut un miracle, ce n’était rien en comparaison de l’Église internationale, notamment quand on la regarde dans son contexte historique. Ce qui a été un problème insoluble pour les bâtisseurs de ce monde jusqu’à ce jour, ne fut pas un problème pour Jésus-Christ, le Chef de l’Église chrétienne. Les chrétiens s’attaquèrent à la racine même de ce qui est aussi bien cause de division que d’union, à savoir l’esprit humain. Ils se mirent à transformer l’esprit des gens humbles et craignant Dieu. Il ne fallut pas longtemps pour que ces croyants connussent un changement de personnalité quand ils se mirent à imiter leur Chef Jésus-Christ, et le résultat fut étonnant : toutes les barrières de séparation disparurent quand des gens de toutes nations furent incorporés dans le corps du Christ. À l’assemblée locale de Colosses en Asie Mineure Paul écrivit : “ (Dépouillez-vous) du vieil homme et de ses œuvres, et (revêtez-vous de) l’homme nouveau, qui se renouvelle dans la connaissance, selon l’image de celui qui l’a créé. Il n’y a ici ni Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni libre, mais Christ est tout et en tous. ” Et à ceux de l’Église de Galates il dit : “ Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ ; vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. ” — Col. 3:9-11 ; Gal. 3:26-28.
16. Que faut-il pour qu’il y ait une seule Église ? Cela existait-il chez les premiers chrétiens ?
16 Pour qu’une Église soit une, il faut l’unité de doctrine et de croyance, et tant que les apôtres et d’autres frères mûrs remplis de l’esprit furent présents, cette unité fut préservée. Quand se manifestèrent des tendances à créer des sectes au sein de l’assemblée de Corinthe, Paul lui déclara : “ Christ est-il divisé ? ” et l’exhorta “ à tenir tous un même langage, et à ne point avoir de divisions parmi vous, mais à être parfaitement unis dans un même esprit et dans un même sentiment ”. Une foi commune produit une Église commune, quels que soient l’identité des croyants et leur lieu de résidence. — I Cor. 1:10, 13.
17. Quel est un autre facteur d’unité internationale ?
17 Un autre facteur d’unité chrétienne fut la façon particulière dont les premiers chrétiens concevaient le gouvernement. Ils ne faisaient pas partie de ce monde et de son système politique, et cela seul peut créer une grande unité. Cependant ils ne se considéraient pas comme un peuple sans gouvernement ou chef, mais ils avaient confiance dans les Écritures hébraïques et dans les paroles de Jésus présentant le Christ comme le Roi réel dans un gouvernement réel et pourvu d’une armée assez puissante pour détruire tous les autres royaumes en temps voulu. Ils confessèrent que Jésus-Christ, le Roi supra-national, était leur Seigneur et vouèrent leur vie au Royaume de Dieu par son intermédiaire. C’étaient des citoyens obéissants dans les nations où ils vivaient, mais en cas de conflit entre les commandements de leur Seigneur et Maître et ceux de l’homme, ils décidaient d’obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Ils agissaient vraiment ainsi, comme purent le constater les Césars de Rome quand ils essayèrent d’intervenir dans l’union qui reliait les chrétiens à leur Dieu et à leur Roi. Ils ne pensaient pas que le Royaume de Dieu est quelque chose dans le cœur de l’homme, comme le croient beaucoup de chrétiens de nom. Se tenant séparés du monde, les yeux fermement fixés sur le royaume céleste et guidés par le saint esprit générateur d’amour, ils formaient un seul corps, bien que celui-ci fût international. — Jean 17:16 ; 18:36, 37 ; Dan. 2:44 ; Actes 5:29.
18. a) L’esprit guida-t-il directement les assemblées locales dans l’Église primitive ? b) Pourquoi n’aurait-il pas été surprenant de voir surgir des difficultés à la suite des décisions du collège dirigeant de Jérusalem ? Se produisirent-elles ?
18 Comme il n’y avait qu’une seule organisation, il ne pouvait y avoir qu’une seule direction administrative centrale pour toute l’organisation. Les apôtres et les frères mûrs de Jérusalem composèrent une telle direction visible ou collège central sous la conduite de l’esprit. On le reconnaissait partout et on coopérait avec lui. Les problèmes de portée internationale pour l’Église étaient présentés à Jérusalem où ils étaient tranchés. Quand la question de la circoncision fut soulevée, Paul ne convoqua pas à un synode les surveillants d’assemblée d’Antioche et du reste de la province de Syrie afin de discuter et de trancher la question. Il ne s’attendit pas non plus à voir l’esprit saint guider directement les assemblées mais il alla trouver le collège dirigeant visible de Jérusalem. Et après que la question fut réglée par l’action du saint esprit sur ces dirigeants, il fut envoyé vers les assemblées pour leur faire connaître la décision. Cette façon de procéder ne produisit aucune difficulté de la part des non-Juifs, comme on aurait pu s’y attendre en d’autres circonstances. Du point de vue de ce monde, il n’aurait pas été surprenant d’entendre les Grecs faire des objections et rappeler leurs traditions du passé. Après tout, les plus grands historiens, poètes, mathématiciens et architectes n’étaient-ils pas grecs ? Tout ce qui avait nom de culture dans l’empire romain n’était-il pas grec ? Et pourquoi les Romains, les citoyens de la capitale du monde, écouteraient-ils des Judéens méprisés, qui, à différentes époques, n’eurent pas le droit de vivre à Rome ? La domination du monde par la race sémitique n’était-elle pas passée entre les mains de la race aryenne avec la chute de Babylone ? Pourquoi des Grecs et des Romains aryens devaient-ils prendre des ordres auprès de Juifs d’expression araméenne, sémitique, à Jérusalem ? N’étaient-ils pas capables de penser par eux-mêmes ? Rien dans les textes n’indique qu’il y eut jamais de telles idées nationalistes et racistes s’attaquant aux racines de l’unité chrétienne. Tous voyaient cette unité avec les mêmes yeux, comme Paul le dit : “ Il n’y a aucune différence, en effet, entre le Juif et le Grec, puisqu’ils ont tous un même Seigneur. ” Au lieu de parler de division, le texte dit : “ En passant par les villes, ils recommandaient aux frères d’observer les décisions des apôtres et des anciens de Jérusalem. Les Églises se fortifiaient dans la foi, et augmentaient en nombre de jour en jour. ” — Actes 15:2, 41 ; 16:4, 5 ; Rom. 10:12.
19. Sous quel rapport l’Église chrétienne était-elle quelque chose qui ne s’était encore jamais vu ?
19 Ainsi l’Église fut un miracle et une remarquable exception dans l’histoire de l’homme. Ce fut une organisation qui, bien qu’internationale, se caractérisait par le fait qu’elle n’était qu’un cœur et qu’une âme, unie dans un même esprit et un même sentiment, un seul corps, un seul esprit, une seule espérance, qu’elle avait un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père (Actes 4:32 ; I Cor. 1:10 ; Éph. 4:4-6). C’est une chose qui ne s’était encore jamais vue, un vrai produit de l’esprit de Dieu. Jéhovah avait écouté Jésus quand il pria pour l’unité de l’Église chrétienne. — Jean 17:20-23.
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La marque de l’espritLa Tour de Garde 1960 | 1er décembre
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La marque de l’esprit
“ Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. ” — Jean 13:34, 35.
1. a) Pourquoi est-il logique de s’attendre à ce que l’unité chrétienne se voie dans le monde ? b) Quel est l’avantage de trouver cette unité ?
POUR Jésus, l’amour et l’unité régnant parmi ses vrais disciples étaient quelque chose d’unique, qui les distinguerait, quelque chose qui serait un signe pour le monde entier, un signe prouvant qu’il avait été envoyé par le Père et qu’eux avaient été envoyés par lui. Jésus ayant prié pour que ses futurs disciples fassent partie de l’unité chrétienne et promis que l’Hadès ne prévaudrait pas contre son assemblée et qu’il serait avec elle tous les jours jusqu’à la consommation du système de choses, il est légitime de s’attendre à ce que ce signe particulier soit visible pour le monde actuel. Il peut servir de moyen pour identifier son assemblée ou Église. Cela d’autant plus que l’Église catholique romaine, les Églises orthodoxes orientales et une conférence mondiale protestante œcuménique sont toutes d’accord pour dire que l’Église des Écritures grecques est une seule Église visible. Nous allons donc nous tourner vers les systèmes religieux se disant chrétiens pour voir le genre d’unité qui y règne. — Jean 13:35 ; 17:23 ; Mat. 16:18 ; 28:20.
LES ÉGLISES PROTESTANTES
2. Pourquoi aucune des Églises protestantes ne se déclare-t-elle la vraie Église ?
2 Comme on le sait, rien dans le monde protestant ne peut se comparer à l’unité de l’Église chrétienne primitive. Ni les Églises protestantes dans leur ensemble ni l’une quelconque d’entre elles ne peuvent se dire internationales ou universelles et revendiquer néanmoins une unité de foi et d’organisation. Cela est d’une telle évidence que pour cette raison et d’autres aucune des Églises protestantes ne se déclare la vraie Église ou ecclésia des Écritures grecques.
3. Devant la division évidente, comment les protestants expliquent-ils leur croyance en une seule Église ?
3 En acceptant le symbole de Nicée, les Églises protestantes déclarent toutes croire en une Église “ une, sainte, catholique, apostolique ” mais dans tous les autres domaines de croyance il y a un grand nombre de spéculations et de théories sur l’unité de l’Église. Il en est qui disent que l’unité n’est pas requise et que c’est même un désavantage. Dès les jours de la Réforme, beaucoup ont cru en une Église “ invisible ” et une Église “ visible ”, l’invisible comprenant les chrétiens sincères dans toutes les dénominations qui se sont voués à Dieu et ont été agréés par lui. Le groupe de ces chrétiens n’est pas perceptible à l’œil, c’est pourquoi il est appelé invisible par rapport au nombre ordinaire des membres des Églises, la partie visible, qu’on a trouvé difficile d’identifier aux vrais disciples du Christ. En Amérique, la “ théorie des sarments ” est commune. Les différentes Églises sont comparées aux sarments du cep dans la parabole de Jésus, au chapitre 15 de Jean, et sont censées former une unité en étant reliées au Christ, le cep. D’autres pensent que l’unité ne doit pas être dans l’organisation mais uniquement dans l’esprit. D’autres encore croient en une espèce d’unité mystique, surnaturelle, une unité qui existe déjà en Christ malgré tous les signes de désunion. Ainsi, paradoxalement, dans les rapports des conférences œcuméniques du Conseil mondial des Églises il est fait maintes fois mention de l’“ unité en Christ ” des Églises membres, bien que l’on n’ait jamais vraiment tenté d’expliquer en quoi consiste cette unité.
4. Qu’a dit à propos de l’Église la conférence mondiale de la Foi et de l’Ordre ?
4 Les discussions interconfessionnelles aboutissent rarement à un point de vue commun. Cependant, sur le sujet du corps du Christ, la conférence mondiale du mouvement œcuménique appelé Foi et Ordre, qui s’est tenue en 1952 à Lund en Suède, a déclaré dans son rapport officiel exprimant l’opinion de la majorité que “ l’image paulinienne de l’Église en tant que Corps du Christ n’est pas une simple métaphore, mais exprime une réalité vivante ”. Et encore : “ Nous sommes tous d’accord pour dire qu’il n’y a pas deux Églises, l’une visible et l’autre invisible, mais une seule Église, qui doit trouver une expression visible sur la terre. ”
5. Quelle conclusion l’évêque Giertz tire-t-il de la division de la chrétienté ?
5 Comprenant le besoin d’unité de l’assemblée chrétienne, rien n’afflige plus les Églises protestantes que le fait qu’elles ne sont pas une. Voici ce qu’a dit l’évêque suédois Bo Giertz sur la division de la chrétienté : “ Ce n’est rien d’autre qu’un péché, et c’est un péché des plus mortels, un péché contre le corps même du Christ (...) Et nous sommes contraints de tirer cette effrayante conclusion qu’une Église divisée n’est plus la vraie Église (...) Tant que nous sommes divisés, le corps du Christ saigne, et nous ne connaissons pas le jour où il mourra. ”
6. a) Qu’est-ce que le Conseil mondial des Églises ? b) Pourquoi n’est-il pas possible de reconnaître l’Église chrétienne primitive dans le monde protestant ?
6 Dans leur état, nombre de protestants mettent leur espérance dans les discussions œcuméniques ou interconfessionnelles qui ont commencé notamment en notre siècle et ont conduit à la fondation du Conseil mondial des Églises en 1948, organisation internationale comprenant la plupart des Églises protestantes et les Églises orthodoxes orientales, mais non l’Église catholique romaine. Cependant le Conseil national des Églises n’est pas une Église ; d’ailleurs telle n’est pas sa prétention. Il a déclaré n’être ni une “ Super-Église ” ni une “ Una Sancta ” ou la “ seule, sainte ” Église. Ce Conseil pense que son but est d’“ amener les Églises en contact vivant l’une avec l’autre ”. Quant à son pouvoir d’atteindre ce but, les théologiens ne sont pas tous du même avis. Regin Prenter, professeur danois, s’est exprimé comme suit : “ En tout cas, une chose est certaine : ce conseil national des Églises chrétiennes ne représente nullement une union réelle des Églises séparées. Le Conseil mondial des Églises n’est encore qu’une fédération de communautés ecclésiastiques mutuellement indépendantes (...) Cela peut également signifier que le nouveau contact que les Églises au sein du Conseil mondial des Églises entretiennent l’une avec l’autre conduira à une condamnation mutuelle plus sévère qu’auparavant, puisqu’elles ne se connaissaient simplement pas assez bien pour pouvoir se condamner l’une l’autre. ” Parmi les choses qui empêchent les chrétiens voués de reconnaître l’Église de Jésus-Christ et des apôtres parmi les systèmes protestants figure le manque d’unité dans les doctrines et l’organisation, sur les plans national et international.
LES ÉGLISES ORTHODOXES ORIENTALES
7. L’unité existe-t-elle dans l’Église orthodoxe ?
7 Les Églises orthodoxes orientales ne sont pas une seule Église mais un certain nombre d’Églises surtout en Europe orientale et dans la Péninsule des Balkans, qui luttèrent pour leur indépendance et l’arrachèrent au patriarcat d’Istanbul. Nominalement, certaines d’entre elles reconnaissent le patriarche d’Istanbul, d’autres le patriarche de Moscou mais aucun de ces patriarches n’a son mot à dire dans les affaires internes des autres Églises. Une lutte constante a lieu entre les deux patriarcats à propos de la juridiction sur les Églises de Finlande, de Pologne et de la colonie russe des émigrants de Paris. Puisque l’Église de Dieu et du Christ fut une Église internationale et non un certain nombre d’Églises nationales, on ne voit aucune trace dans les Églises orthodoxes de l’unité de la première Église chrétienne.
L’ÉGLISE CATHOLIQUE ROMAINE
8-11. Qu’est-ce qui prouve que l’Église romaine n’est pas un seul corps ? Dans quelle épreuve d’unité succombent l’Église romaine et d’autres ?
8 L’Église catholique romaine n’est-elle pas une imposante Église internationale ayant une unité de doctrine et d’organisation ? Si elle possède une série de dogmes uniformes pour l’Église internationale tout entière, les croyances religieuses des catholiques romains ne sont pas les mêmes en tous lieux. Dieu et Jésus-Christ ainsi que leur action sur l’humanité ne sont pas conçus de la même façon par un catholique italien que par un catholique haïtien pratiquant la religion vaudoue par-dessus le marché.
9 Et l’unité d’organisation n’est pas si solide que beaucoup le pensent. Si l’Église catholique est un seul corps ayant le pape pour chef visible, pourquoi tous les catholiques ne lui obéissent-ils pas ? Voici ce que dit Pierre Schindler, prêtre catholique et auteur, en défendant l’Église catholique contre l’accusation d’intolérance envers les protestants d’Espagne et de Colombie : “ Pourquoi le pape n’intervient-il pas ? Qui dit qu’il n’intervient pas ? Après tout, nous qui siégeons à Rome nous nous faisons une idée plus nette de son impuissance. Le pape n’est pas dictateur en Espagne ni président en Colombie, et si les catholiques locaux (guidés par leurs conducteurs religieux) ignorent la loi de leur propre Église comme ils ignorent en maints endroits les instructions papales (par exemple, les encycliques sociales), alors le pape lui-même est impuissant. ” Si les membres n’obéissent pas à la tête, peut-il y avoir un seul corps vivant ?
10 Si l’Église romaine est un seul corps, pourquoi les différents ordres, tels que les franciscains, les dominicains, les jésuites, etc., agissent-ils comme des corps distincts ? Pourquoi ces ordres se combattent-ils comme des partis politiques pour pouvoir acquérir une influence prépondérante sur le pape et la politique de l’Église ?
11 L’Église catholique est-elle vraiment un corps uni quand ses membres, comme les catholiques d’Italie, se trouvent dans tous les partis politiques, de l’extrême droite à l’extrême gauche ? Peuvent-ils jamais former un seul corps, un comme Jéhovah et Jésus-Christ sont un ? Peuvent-ils être un sur le plan international quand certains sont conduits par des cardinaux qui, pour des raisons nationalistes, sont brouillés ? En en cas de guerre, l’Église romaine et d’autres dénominations préservent-elles l’unité qu’elles revendiquent ? Tout le monde sait que non. Toutes succombent dans cette épreuve décisive de leur unité en tant qu’Église et montrent que les liens les unissant au monde sont plus forts que les liens les unissant à leur Église et à leur dieu. Ainsi il est impossible de voir l’unité de l’Église chrétienne dans l’organisation catholique romaine.
UN SIGNE POUR LE MONDE
12. a) Par quoi les témoins de Jéhovah appuient-ils leur affirmation d’être vraiment unis ? b) De quel droit reprennent-ils les paroles de Paul dans Romains 8:35-39 ?
12 Devant cette division décourageante, il est réjouissant de trouver un corps international de chrétiens où règne une unité véritable, une fraternité internationale, une unité de foi et d’organisation grâce aux liens de l’amour. C’est un fait dont tout le monde peut s’assurer et nous ne faisons pas preuve d’un manque de modestie en attirant l’attention sur le fait, que les témoins de Jéhovah, bien que formant un groupement international, sont un seul cœur et une seule âme, qu’ils sont unis en esprit et dans leurs sentiments, qu’ils ont un seul corps, un seul esprit, une seule espérance, un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père. Ce sont des chrétiens qui sont unis à Jéhovah Dieu, à Jésus-Christ et à leurs frères par des liens d’amour si forts que rien, pas même la guerre, ne peut les rompre. Leur Église internationale comprenant des témoins de nombreux pays est formée par le reste de la classe de l’Épouse de Jésus-Christ. Unie à eux au sein d’“ un seul troupeau ” sous la conduite d’“ un seul berger ”, se trouve une grande foule d’“ autres brebis ”. (Jean 3:28-30 ; 10:16). L’histoire moderne de ces témoins montre qu’ils ont suffisamment d’expérience pour dire avec l’apôtre Paul : “ Qui nous séparera de l’amour de Christ ? Est-ce que ce sera la tribulation, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l’épée ? selon qu’il est écrit : C’est à cause de toi qu’on nous met à mort tout le jour, qu’on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie. Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. ” — Rom. 8:35-39.
13. Quelles pensées suscite l’unité des témoins de Jéhovah ? De quoi est-elle un signe et pour qui ?
13 L’unité mondiale des témoins de Jéhovah suscite maintes pensées. Si la fraternité internationale de l’Église du premier siècle fut un miracle et l’œuvre du saint esprit, et si Dieu dans son Église a accompli ce que d’autres n’ont pas réussi à faire au long des siècles, on peut dire qu’une fraternité internationale identique au XXe siècle n’est pas moins un miracle et prouve non moins l’unique manifestation de l’esprit de Dieu ou force agissante invisible. Selon Jésus, pareille unité n’est pas un accident mais un signe pour le monde, un signe que Jéhovah aime les unis comme il aime Jésus et qu’ils sont ses disciples : “ Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. ” — Jean 13:34, 35 ; 17:23.
14. Pourquoi les premiers chrétiens pouvaient-ils légitimement prétendre que leur Église était la seule vraie ?
14 Les premiers chrétiens étaient convaincus d’appartenir à la seule vraie Église, l’“ assemblée de Dieu ”. C’eût été pécher contre le saint esprit que d’en douter. Un signe de la marque de l’esprit était sur eux, et un signe n’a de valeur que s’il est vu. Les premiers chrétiens ne pouvaient-ils pas légitimement désigner leur Église comme étant la seule qui possédait ce signe ? Par rapport à l’Église du judaïsme, les chrétiens faisaient-ils preuve d’un manque d’humilité en attirant l’attention sur cette marque de l’esprit, même si en agissant de la sorte ils révélaient l’absence de l’esprit divin sur la maison divisée d’Israël ? Au contraire, ils ne devaient pas mettre leur lumière sous le boisseau mais la faire luire devant les hommes “ afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux ”. — Mat. 5:14-16.
15. Est-ce un manque d’humilité de la part des témoins de Jéhovah que de désigner la société du monde nouveau, dont fait partie l’assemblée chrétienne ointe, comme la seule qui soit vraiment de Dieu ?
15 L’unité des témoins de Jéhovah dans le monde entier est une des raisons pour lesquelles ceux des témoins qui sont des membres oints du corps du Christ sont convaincus d’appartenir à la seule vraie Église, et puisque ceux des “ autres brebis ” sont unis à ces oints dans la société du monde nouveau, ils sont convaincus que c’est là vraiment l’assemblée de Dieu où se pratique la vraie adoration. Ne serait-ce pas pécher contre l’esprit que d’en douter ? Est-ce faire preuve d’un manque de modestie que d’attirer l’attention du monde sur le fait que c’est là la seule organisation qui montre la marque de l’esprit ? Au contraire, pour le profit de toutes les personnes au cœur droit désireuses de connaître l’assemblée visible du peuple uni de Dieu, et pour la gloire de Jéhovah et de Jésus-Christ, il ne faut pas qu’ils mettent leur lumière sous le boisseau même si on les accuse d’être imbus de leur propre justice.
BIBLIOGRAPHIE
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8. “ Katolicismen i vor Tid ” (danois), page 137. Auteur : Peter Schindler, prêtre catholique et auteur. Éditeurs : H. Hirschsprung Forlag, Copenhague 1957.
9. “ L’Espresso ” (journal italien). Article : “ Derrière le trône de Pie XII — L’attaque des jésuites et la capitulation des dominicains. ” Auteur : Dr. Carlo Falconi, Éditeur religieux.
10. “ Katolicismen i vor Tid ”, page 130.
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Comment je poursuis le but de ma vieLa Tour de Garde 1960 | 1er décembre
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Comment je poursuis le but de ma vie
Raconté par Homer McKay
TANDIS que j’écris, le train dans lequel je me trouve poursuit sa route. À l’extérieur, des champs de riz, des palmiers et, ici et là, des singes qui jouent dans les arbres. Dans les gares, les gens sont pour la plupart vêtus de blanc, car nous sommes sous les tropiques et il fait très chaud. Mêlés à la foule, on peut voir les corps demi-nus et peints des “ sadhus ”, chefs religieux. Comment suis-je venu ici ? Eh bien ! Tout a commencé il y a vingt et un ans environ, bien que je n’eusse aucune idée alors que les choses que j’apprenais me conduiraient à l’autre bout de la terre et dans un si étrange milieu. En 1939, deux de mes amis me firent connaître les vérités que la Bible enseignait. J’ai souvent admiré leur application, car non seulement je ne croyais pas en la Bible, mais je ne croyais pas en l’existence de Dieu.
Ce fut un jour passionnant que celui où j’en vins à connaître la vérité, là, à Brampton, Ontario, juste à quelques kilomètres de Toronto au Canada. Ma lecture de la Bible me révéla toute une nouvelle vie. J’étais particulièrement impressionné par des témoins comme Paul, qui parcoururent un si vaste territoire, rendant témoignage aux gens qui n’avaient jamais entendu parler de la bonne nouvelle du royaume de Dieu. À l’époque, je ne connaissais rien du travail chrétien à plein temps d’aucune sorte. Par conséquent, ce fut un vrai moment dans ma vie que ma rencontre avec le serviteur de circuit, frère Wainwright. Elle donna un nouveau but à ma vie, celui d’être un prédicateur à plein temps. Il ne fallut que quelques mois pour que je me voue et que j’entre dans le service de pionnier. Puis vint l’interdiction de la Watchtower Society au Canada ; l’œuvre de pionnier prit fin et je retournai à mon travail profane et me mariai dans l’intervalle. Quel changement cela produisit-il, car j’avais en plus grand nombre les choses matérielles de la vie.
Avant la levée de l’interdiction, un appel pour plus de pionniers parut dans le Ministère du Royaume (l’Informateur). Maintenant j’appréciais le confort et la sécurité qu’offrait un foyer et je ne voulais pas les abandonner ; j’apaisais ma conscience en invoquant mes “ obligations scripturales ”, une femme à nourrir et, de plus, Jéhovah m’employait comme serviteur d’assemblée. Cependant, intérieurement, je savais que j’avais voué toute ma vie et non une partie, et cela me tracassait. Puis, un jour, une lettre traitant du service de pionnier fut envoyée par la Société, et c’était plus que difficile de la mettre de côté. Tandis que je réfléchissais à la question, ma femme me dit : “ Et bien ! Pourquoi ne pas partir ? ” Mon “ obligation ” disparut. Je n’avais pas d’excuses. Immédiatement, ma femme et moi nous prîmes des dispositions pour abandonner notre maison et poursuivre le but de notre vie en étant pionniers ensemble. Mon vœu l’exigeait et je le savais, aussi éprouvais-je un réel sentiment de joie et de satisfaction en reconnaissant que j’avais fait la chose qu’il fallait faire. Je remerciai Jéhovah aussi, de ce que j’avais une aide qui m’encourageait à le servir.
Après deux semaines passées à Ottawa, le premier territoire qui nous fut assigné, la joie goûtée dans l’œuvre de pionnier ne laissa bientôt plus aucune place aux regrets que j’avais en partant. Bien que l’interdiction frappant nos publications se prolongeât, nous passâmes un temps fort agréable à aller aux portes, la Bible seule en mains, parlant aux habitants de ses merveilleuses vérités. En dépit de ces difficultés, les gens prenaient position et vouaient leur vie à Jéhovah. Collingwood, Ontario, fut le troisième territoire qui nous fut attribué. Là, encore, nous dûmes prendre une décision qui allait changer le reste de notre vie. C’était une invitation pour l’École de Galaad. Nous nous posions la question : “ Irions-nous à l’étranger ? ” Frère Knorr, lors des assemblées, avait prononcé devant nous un discours sur les difficultés rencontrées dans le champ étranger, la nourriture différente, les conditions de vie, et ainsi de suite. Mais le service de pionnier m’avait appris à mettre les choses à la place qui leur convenait. Il ne pouvait y avoir qu’une seule décision eu égard aux vœux formulés quand je fis le don de ma personne ; de plus, je savais que ce n’étaient pas les conditions sous lesquelles on vit qui apportent le bonheur, c’est le travail qu’on fait et la satisfaction qu’on en retire. La maison, c’était bien, mais Ésaïe n’a pas dit à Jéhovah : “ Cela dépend de l’endroit où tu m’enverras. ” Non, il a dit : “ Me voici, envoie-moi ! ”
TERRITOIRE ATTRIBUÉ : L’INDE
La remise des diplômes à Galaad eut lieu en février 1947. Ce fut un moment émouvant pour les élèves de dix-sept pays, composant la première classe internationale. Nous passâmes les quelques mois suivants dans le service de circuit au Canada. Ce furent des mois de grande activité, parmi les plus heureux que j’avais vécus jusqu’alors. Puis, un jour, à Ottawa, nous reçûmes notre affectation à l’étranger. L’Inde devait être notre nouvelle patrie. Nous ne pouvions aller beaucoup plus loin. C’est ainsi que lorsque notre bateau, la “ Marine Swallow ” quitta le quai du port de San Francisco, à la fin de l’après-midi du 27 novembre 1947, ma femme et moi nous nous trouvions à bord, en route pour l’Orient. Tandis que nous naviguions dans le Pacifique et que la côte américaine s’estompait, nous nous entretenions des expériences que nous avions faites, des amis et parents que nous n’avions plus l’espoir de revoir avant Harmaguédon. D’autre part, notre esprit se formait des images mentales d’un nouveau pays sous des conditions différentes.
Ce fut un merveilleux voyage, en compagnie d’amis pendant toute la traversée. À Yokohama, les deux seuls visiteurs Japonais à monter à bord — officiellement nous étions encore en guerre — étaient des amis montés pour
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