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La voix de la conscienceLa Tour de Garde 1975 | 15 juillet
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La voix de la conscience
“Quand les gens des nations qui n’ont pas de loi pratiquent les choses de la loi, (...) [ils] montrent que la substance de la loi est écrite dans leur cœur, tandis que leur conscience rend en même temps témoignage.” — Rom. 2:14, 15.
1, 2. a) Que peut-on dire aujourd’hui des principes moraux ? b) Pourquoi a-t-on particulièrement besoin d’un guide moral depuis 1914 ?
DE NOS jours, la notion du “bien” et du “mal” change constamment. Dans un discours sur la “moralité publique”, le Dr Emanuel Demby déclara : “Il est très difficile de définir la moralité exacte de notre temps parce que, entre autres raisons importantes, il s’agit d’une période de transition.” Les principes qui étaient largement suivis ou acceptés il y a encore quelques années, ont été changés ou remplacés. Étant donné que la vie devient de plus en plus compliquée, qui peut dire si ces nouveaux principes ont une valeur réelle ou combien de temps ils demeureront valables ? De quel guide disposons-nous ?
2 Cette situation existe plus particulièrement depuis 1914. Pourquoi ? Le Dr Archibald Chisholm fit cette remarque : “Le bouleversement des pensées et des mœurs a été si grand que, selon certains, nous devrions considérer que nous vivons en l’an [61] a. b. (anno belli [l’année de la guerre]), afin de montrer qu’une ère nouvelle a commencé avec le début” de la Première Guerre mondiale. Ce seul fait : le bouleversement des pensées et des mœurs depuis 1914, montre à quel point nous avons besoin d’un guide, d’une voix qui nous indique la direction à suivre.
3. Quelles questions se posent à propos de la conscience ?
3 Beaucoup de gens, qui sont conscients de ce besoin, pensent qu’en dernier ressort chacun devrait suivre sa conscience. Ils disent : “Laissez-vous guider par votre conscience.” Par “conscience”, ils entendent la “voix” qui semble être en chaque individu, c’est-à-dire un sentiment intérieur qui permet de discerner le bien et le mal. Mais est-il vrai que l’on peut toujours se laisser guider par sa conscience ? Connaissez-vous l’origine de la conscience ? Savez-vous exactement quelle est son étendue ? Dans quelle mesure ce sentiment intérieur est-il digne de confiance ? Si d’autres personnes peuvent se fier à leur conscience, le pouvez-vous vous aussi ?
D’OÙ VIENT LA CONSCIENCE ?
4. Selon certains, d’où vient la conscience ?
4 Si vous demandiez à des intellectuels ou à des philosophes de vous expliquer d’où vient la conscience, ils vous diraient peut-être qu’elle est le résultat d’une évolution. Selon l’évolutionniste Charles Darwin, “n’importe quel animal doué d’instincts sociaux bien affirmés (...) devait inévitablement acquérir un sens moral ou conscience dès que ses capacités intellectuelles seraient aussi bien ou presque aussi bien développées que celles de l’homme”. Quant à Sigmund Freud, il pensait que nous pouvions “rejeter l’idée d’une faculté originelle — on pourrait dire naturelle — de discerner entre le bien et le mal”.
5. La Bible soutient-elle ces théories humaines ?
5 Mais ces points de vue fournissent-ils la bonne explication ? Le récit le plus ancien et le plus digne de foi de l’histoire et des actions de l’homme répond : Non. Tout d’abord, la Bible énonce une vérité qui a été confirmée par des observations scientifiques honnêtes, à savoir que tout ce qui a vie se reproduit “selon son espèce”. L’homme n’est donc pas le produit d’une simple évolution, pas plus que sa conscience d’ailleurs (Gen. 1:21-26). D’autre part, la Bible nous dit avec exactitude quelle est l’origine de cette voix ou conscience qui est en nous. Elle montre pourquoi les hommes de toutes les parties de la terre ont toujours une conscience malgré les efforts de certains individus, tel Hitler qui déclara avec orgueil : “Je libère l’homme de la chimère avilissante connue sous le nom de conscience.” De plus, la Bible peut vous aider à faire un bon usage de votre conscience et à en retirer des bienfaits.
6, 7. a) Que dit la Bible sur l’origine de la conscience ? b) Que peut-on dire sur la conscience d’Adam ?
6 Les Écritures nous disent que le Créateur a fait l’homme à son image en le dotant de l’intelligence et d’un sens moral, qualités qu’il possède lui-même (Gen. 1:27). Dès le début, le premier homme avait donc une conscience qui lui venait de Dieu. Ce n’est pas une faculté qu’il a développée au fur et à mesure que la société humaine s’est agrandie. C’est ce que montre l’attitude d’Adam après qu’il eut transgressé le commandement de Dieu concernant l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais (Gen. 2:17). Le récit nous dit qu’Adam et Ève “allèrent se cacher de devant la face de Jéhovah Dieu parmi les arbres”. Puis, quand Jéhovah parla, Adam ne répondit pas aussitôt. Pourquoi ? Parce qu’il éprouvait un sentiment de culpabilité. C’était comme si une voix intérieure le condamnait et l’accusait, témoignant qu’il avait péché. — Gen. 3:7-10.
7 Ainsi, le récit historique le plus ancien dont nous disposions montre que dès le début la conscience agissait chez l’homme. Il est intéressant de noter qu’au premier siècle de notre ère, l’historien juif Flavius Josèphe, qui écrivait en grec, parla de l’hésitation d’Adam à répondre à Dieu comme d’une preuve de sa “mauvaise conscience”. Josèphe utilisa le mot sunéïdêsis qui signifie littéralement “connaissance ou savoir partagé avec soi-même”. Adam avait reçu sa conscience de Dieu. C’était son sens moral, qui est lié à l’esprit intelligent. Adam avait été créé à l’image de Dieu. Aussi, quand il agit contrairement aux qualités ou à la volonté révélée de Dieu, il s’aperçut qu’un combat se livrait en lui. Mais quel rapport cela a-t-il avec nos sentiments et nos actions ? Les descendants d’Adam ont-ils hérité de cette conscience ? Les preuves bibliques et non bibliques indiquent qu’il en a bien été ainsi, et cela jusqu’à notre époque.
8. Quel récit biblique postérieur montre que les hommes ont hérité d’un sens moral ?
8 Lisez le récit historique de ce qui est arrivé à Joseph plus de deux mille ans après qu’Adam eut péché. Joseph était esclave dans la maison de Potiphar, fonctionnaire à la cour d’Égypte. Peut-être parce qu’elle trouvait que Joseph était un bel homme, la femme de Potiphar essaya de le séduire. Puisqu’il n’était qu’un esclave, Joseph aurait pu se croire obligé de lui obéir et même espérer améliorer sa situation. Mais il rejeta catégoriquement les propositions immorales de cette femme, en disant : “Comment donc pourrais-je commettre ce grand mal et pécher bel et bien contre Dieu ?” (Gen. 39:1-9). Qu’est-ce qui incita Joseph à considérer l’adultère comme un péché contre Dieu ?
9. Pourquoi Joseph a-t-il rejeté l’adultère comme un ‘péché contre Dieu’ ?
9 Il n’a pas réagi ainsi à cause d’une loi écrite de Dieu qui interdisait l’adultère, car les Dix Commandements ne furent donnés que bien plus tard (Ex. 20:14). De plus, Joseph se trouvait en Égypte, loin de sa famille. Il n’était donc pas sous l’influence de celle-ci ou des règles patriarcales. C’est manifestement sa conscience qui était impliquée. L’adultère heurtait son sens moral. Il pouvait sans doute “sentir” qu’il était mal de s’approprier quelque chose qui ne lui appartenait pas, en l’occurrence la femme d’un autre homme. Il avait pu fortifier ce sentiment en réfléchissant au fait qu’un homme et sa femme ne font qu’“une seule chair”, vérité qu’Adam connaissait très bien (Gen. 2:24 ; Mat. 19:4, 5). Il connaissait également la vie d’Abraham et d’Isaac, qui désapprouvaient l’adultère (Gen. 20:1-18 ; 26:7-11). Ainsi, même en l’absence de toute loi condamnant l’adultère, la conscience de Joseph pouvait l’inciter à rejeter cet acte impur.
10. Quelle preuve avons-nous que d’autres peuples avaient aussi hérité d’une conscience ?
10 Mais alors, si Adam a transmis une certaine conscience à ses descendants, la femme de Potiphar n’aurait-elle pas dû, elle aussi, être consciente que l’adultère est un péché ? Sans doute, mais elle s’est laissé dominer par la passion. Pour les Égyptiens comme pour les autres peuples de la terre, l’adultère était un acte immoral très grave. Les plus anciens textes religieux de l’Égypte associent le Jugement dernier à l’examen du “cœur”. Mais sur quelle base un homme était-il jugé ? Le “Livre des Morts”, papyrus égyptien, nous décrit un homme décédé en train de proclamer son innocence en disant : ‘Je n’ai pas volé. Je n’ai tué aucun homme. Je n’ai pas menti. Je n’ai souillé la femme d’aucun homme.’ C’est donc leur conscience qui avait amené les Égyptiens à considérer l’adultère comme un acte immoral. Faisant intervenir la conscience, l’historien Josèphe écrivit plus tard que Joseph supplia la femme de Potiphar de rejeter une passion qui lui causerait du remords et des souffrances, et de rester fidèle à son mari, afin d’avoir une “bonne conscience”.
11. Comment des documents bibliques et non bibliques décrivent-ils la réaction de la conscience ?
11 Des textes bibliques et non bibliques nous montrent d’une manière imagée comment agit la conscience. En une certaine occasion David fit faire le recensement de la nation d’Israël. La Bible nous révèle comment David réagit quand il se rendit compte qu’il avait péché. Montrant comment fonctionne la conscience, elle nous dit que “le cœur de David commença à lui battre”. (II Sam. 24:1-10.) La prière d’un Babylonien qui avait péché a été conservée jusqu’à notre époque sur une tablette cunéiforme. Elle nous révèle la réaction semblable de cet homme dont la conscience était tourmentée. Il suppliait son dieu de l’écouter “à cause de son cœur qui gémit comme une flûte qui résonne”.
12. a) Comme le montre Paul, à quelle conclusion exacte arrivons-nous concernant la conscience ? b) Tous les hommes ont-ils une conscience ?
12 Tout cela montre que nous possédons une conscience parce que nous avons hérité d’Adam une intelligence et un sens moral. C’est pourquoi même des nations qui ignoraient complètement la Loi que Dieu avait donnée par l’intermédiaire de Moïse condamnaient le vol, le mensonge, l’inceste, le meurtre et l’adultère. En effet, même si elles “n’ont pas de loi” elles “pratiquent naturellement les choses de la loi”. L’apôtre Paul révéla la base de leurs règles morales en disant que “leur conscience [en grec sunéïdêsis] rend en même temps témoignage et qu’ils sont, entre leurs propres pensées, accusés ou aussi excusés”. (Rom. 2:14, 15.) La conscience que Dieu a donnée à l’homme est une faculté si universelle qu’une encyclopédie déclare : “Jusqu’à présent, on n’a découvert aucune culture dans laquelle la conscience ne serait pas considérée comme un fait.” À propos des individus qui semblent “n’avoir aucune conscience”, le Dr Geoffrey Stephenson écrivit : “Cela était considéré, et certains le considèrent encore, comme une véritable forme de folie ou de psychose.” — Voir Tite 1:15.
LA CONSCIENCE — COMMENT ELLE AGIT ET COMMENT ON LA FORME
13. Pourquoi ne suffit-il pas de savoir que nous avons une conscience ?
13 Pouvons-nous donc tout simplement ‘pratiquer naturellement les choses de la loi’ ? Non, autre chose est nécessaire. Pour profiter parfaitement de notre conscience, il ne suffit pas de connaître sa véritable origine ni de savoir comment elle nous a été transmise. Rappelez-vous que chez les anciens Égyptiens certaines règles morales reflétaient l’influence de leur conscience. Mais cela était-il suffisant ? Cela les protégeait-il de toute pratique impure ? Leur culte répugnant, qui consistait à ‘servir par un service sacré la création plutôt que Celui qui a créé’, prouve qu’il ne suffit pas d’avoir une certaine conscience (Rom. 1:20-25). Nous ne devons donc pas seulement reconnaître que nous avons une conscience, mais aussi savoir comment elle agit, comment on peut la former et ce que Dieu dit sur son rôle dans la vie.
14. Quelle est une des manières dont la conscience fonctionne ?
14 Les exemples bibliques que nous avons cités illustrent les deux façons essentielles dont votre conscience peut et doit agir. La première, celle à laquelle on pense le plus souvent, consiste à vous faire regarder en arrière pour juger la moralité d’une action passée. Nous remarquons que c’est ainsi qu’ont réagi la conscience d’Adam et celle de David après que ces deux hommes eurent péché. Leur conscience les a torturés. Votre conscience n’a-t-elle jamais réagi de cette façon en vous ? Cette voix intérieure qui torture ceux qui ont commis le mal peut être si tenace qu’ils réagiront énergiquement pour retrouver une conscience pure ou qu’ils seront tourmentés par elle pendant des années.
15. Quel pas important peut-elle vous aider à faire ?
15 Toutefois, la conscience peut avoir une action beaucoup plus importante. En effet, influencé par elle, quelqu’un peut se repentir conformément à la volonté de Dieu. David écrivit : “Quand je gardais le silence, mes os s’usaient par mes gémissements tout au long du jour. Mon péché, je te l’ai finalement confessé, et je n’ai pas couvert ma faute. J’ai dit : ‘Je ferai la confession de mes transgressions à Jéhovah.’ Et toi, tu as pardonné la faute de mes péchés.” (Ps. 32:3, 5). Si elle est active, votre conscience peut donc vous ramener à Dieu en vous aidant à reconnaître que vous avez besoin de son pardon et que vous devez suivre désormais ses voies. — Ps. 51:1-4, 9, 13-15.
16. De quelle autre façon votre conscience peut-elle et doit-elle agir ?
16 La conscience agit encore d’une autre façon en intervenant à l’avance pour guider et conseiller celui qui doit opérer un choix ou prendre une décision d’ordre moral. Eric D’Arcy, maître de conférences, fit cette remarque : “Dans les écrits païens, la conscience n’intervient qu’après l’action commise, et son rôle est purement judiciaire. En revanche [la Bible] attribue à la conscience un rôle législatif.” C’est ce rôle de la conscience qui permit à Joseph de comprendre qu’il ne devait pas commettre l’adultère. Il suivit sa conscience et rejeta une conduite qui était contraire à son sens moral. Votre conscience agit-elle ainsi ? Vous aide-t-elle comme elle le devrait ?
17, 18. a) Pourquoi est-il dangereux d’étouffer sa conscience ? b) Dans quelle condition se trouverait-on alors ?
17 Si nous voulons que par ces deux fonctions notre conscience nous guide et nous procure des bienfaits, nous devons lui accorder notre attention et la former. On ne peut négliger aucune des deux fonctions de la conscience. Cela est évident quand on considère ce qui se passe dans un tel cas. Normalement, la conscience héritée d’Adam doit nous aiguillonner ou nous avertir qu’il est mal de mentir ou de voler. C’est un peu comme lorsque vous approchez la main d’une flamme. Votre sens du toucher vous avertit du danger et vous retirez votre main. Mais que se passe-t-il si votre main est devenue très calleuse ou si vous avez une cicatrice importante due à une brûlure antérieure ? Dans ce cas, votre sens du toucher peut être émoussé. L’endroit de votre main où il y a des callosités ou une cicatrice est devenu insensible. De la même manière, quelqu’un peut rendre sa conscience insensible s’il n’en tient jamais compte ou s’il l’étouffe. L’apôtre Paul parla d’hommes qui étaient “comme marqués au fer rouge dans leur conscience”. (I Tim. 4:2.) Selon Paul, de tels hommes, qui n’avaient aucun remords de conscience, pouvaient mentir, agir hypocritement ou tromper volontairement des chrétiens.
18 Par conséquent, si quelqu’un ignore ou étouffe sa conscience, non seulement elle ne le tourmentera plus quand il fera le mal, mais elle ne le guidera pas convenablement pour lui éviter de commettre une mauvaise action. L’état des gens qui agissent ainsi est décrit dans Éphésiens 4:19 par ces mots : “Leur sens moral une fois émoussé, ils se sont livrés à la débauche au point de perpétrer avec frénésie toute sorte d’impureté.” (Jérusalem). Il est facile de comprendre pourquoi Hitler voulait amener les hommes à cet état. Leur conscience ne les retenant plus, ils feraient alors tout ce qu’on leur demanderait, même les choses les plus viles. Nous ne voulons certainement pas devenir ainsi. Nous désirons plutôt que notre conscience continue à fonctionner, à réagir.
19. Comment la Bible nous aide-t-elle à faire en sorte que notre conscience agisse bien ?
19 La Bible est une aide précieuse sous ce rapport. Puisqu’elle nous donne les meilleurs renseignements possibles sur les qualités et les voies de Dieu, elle peut nous aider à nous conformer à l’image de Dieu. Le psalmiste chanta : “Enseigne-moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu. Ton esprit est bon ; qu’il me guide dans le pays de la droiture !” (Ps. 143:10). Plus nous étudions et apprécions les actions et la volonté de Dieu, plus l’influence de notre conscience formée par Dieu grandit (Ps. 119:1-16). Cette voix intérieure devient plus forte et plus claire, tout comme la voix d’un chanteur gagne en justesse à force d’exercice.
20. Puisque chaque homme a hérité d’une conscience, pourquoi la Bible renferme-t-elle des lois qui condamnent certaines transgressions ?
20 Dieu a fait consigner dans la Bible des lois et des commandements très clairs qui condamnent les graves transgressions d’ordre moral comme le vol, le mensonge, l’adultère et le meurtre. Ces mauvaises actions étaient condamnées par la Loi que Dieu donna à Israël. Elles le furent de nouveau par les conseils divins que reçurent les chrétiens (Ex. 20:13-16 ; Éph. 4:28 ; Col. 3:9 ; I Cor. 6:9, 10 ; Rév. 21:8). Par conséquent, même si, à cause de l’éducation qu’il a reçu ou en raison de ses propres expériences, un homme a endurci sa conscience au point qu’elle ne réagit plus quand il commet ces péchés, il apprendra facilement grâce à la Bible que sa conduite est mauvaise. Il ne pourra pas dire : “Mais ma conscience ne m’a pas tourmenté ; je ne pensais pas mal agir.” D’autre part, de telles lois permettent aux responsables de la congrégation chrétienne d’intervenir pour protéger leurs compagnons contre tout pratiquant du péché. Celui-ci doit être retranché ou exclu. — I Cor. 5:11-13.
21. Quelle valeur complémentaire les principes bibliques ont-ils ?
21 Outre ces lois qui condamnent les péchés très graves, les Écritures renferment aussi de nombreux principes moraux qui révèlent la personnalité, les voies et les préceptes de Dieu. Ce sont des indications générales qui montrent ce que nous devons faire pour être à l’image de Dieu. On pourrait citer de nombreux principes bibliques, mais remarquez que les Écritures mettent clairement en évidence la justice et l’impartialité de Dieu. Elles le font d’abord d’une manière directe (Deut. 32:4 ; Job 34:10, 12 ; Actes 10:34, 35). Mais ces déclarations directes sont appuyées par des exemples qui révèlent comment Dieu manifeste ces qualités. Ainsi, quand un roi d’Israël, oint par Dieu, péchait et agissait injustement envers un de ses sujets, Jéhovah déclarait nettement que sa conduite était mauvaise. Respectant sa propre justice, il ne lui épargnait pas le châtiment, bien qu’il fût roi (II Sam. chap. 11, 12). En faisant pénétrer dans notre cœur et dans notre esprit ces principes moraux et ces renseignements sur la personnalité de Dieu, nous fortifions notre conscience pour qu’elle agisse d’une manière sûre. C’est pourquoi nous lisons : “Dans toutes tes voies tiens compte de lui, et lui, il rendra droits tes sentiers.” — Prov. 3:6 ; Ps. 16:8.
22. Citez un exemple de principe biblique important. Comment peut-il influencer votre conscience, et avec quelles conséquences heureuses ?
22 Une fois que vous avez appris combien Jéhovah est juste et impartial, votre conscience n’est-elle pas plus sensible à l’injustice ou à la partialité dont sont victimes certaines personnes ? Peut-être vous a-t-on élevé avec des préjugés contre certaines catégories de gens, ce qui fait que votre conscience ne vous tourmentait pas quand vous agissiez injustement envers eux. Par exemple, si vous travailliez dans un magasin, aviez-vous tendance à faire semblant de ne pas voir certains clients ou à vous montrer moins aimable envers eux ? Mais vous avez appris, grâce à l’étude de la Bible, que Dieu est juste et qu’il exige la justice et l’impartialité chez ceux qui désirent avoir sa faveur (Michée 6:8 ; Prov. 24:23). Vous avez reconnu que tous les hommes sont issus du même couple originel : Adam et Ève (Actes 17:26 ; Gen. 3:20). Si maintenant vous vous trouvez dans la même situation qu’à l’époque où vous vous montriez injuste, la “voix” de votre conscience vous pousse désormais à agir avec justice et impartialité. Mais s’il vous arrivait de ne pas en tenir compte et de vous conduire comme autrefois, avec les mêmes préjugés, vous seriez probablement tourmenté ensuite par votre conscience. Ce serait comme si une voix intérieure vous condamnait parce que vous auriez adopté une attitude que vous saviez être mauvaise. Vous voyez donc que votre conscience a été instruite et aiguisée ; elle est devenue plus sensible. Elle est désormais un meilleur guide pour vous, car elle vous permet de vous conformer davantage à l’image de Dieu.
23. Pourquoi est-il encore plus difficile aujourd’hui de prendre des décisions ?
23 Comme nous l’avons déjà dit, nous assistons aujourd’hui au bouleversement, voire à la décadence des mœurs. Il est donc de plus en plus difficile d’écouter la voix de sa conscience. D’autre part, la vie ne devient-elle pas de plus en plus compliquée ? Felix Frankfurter, juge à la Cour suprême des États-Unis, déclara un jour : “Il est rare que les questions vraiment compliquées qui sont soumises à la Cour n’impliquent pas plus d’un principe. N’importe qui peut prendre une décision quand un seul principe est en jeu.”
24, 25. a) Que pouvons-nous faire quand nous devons prendre une décision difficile ? b) Comment notre conscience nous y aidera-t-elle ?
24 Par conséquent, plus notre connaissance des principes divins donnés dans la Bible est grande, plus nous sommes capables d’apprécier les choses et de faire un choix. Quand nous devons répondre à une question ou prendre une décision, nous pouvons réfléchir aux principes bibliques qui paraissent s’appliquer à la situation présente. Voici quelques-uns des principes auxquels on peut penser selon les cas : respecter l’autorité (Col. 3:18, 20) ; être honnête en toutes choses (Héb. 13:18) ; haïr le mal (Ps. 97:10) ; rechercher ce qui favorise la paix (Rom. 14:19) ; obéir aux autorités gouvernementales (Rom. 13:1 ; Mat. 22:21) ; accorder un attachement exclusif à Dieu (Mat. 4:10) ; rejeter les mauvaises compagnies (I Cor. 15:33) ; ne pas faire trébucher les autres (Phil. 1:9, 10). Ces principes nous aideront ; mais si nous augmentons notre connaissance des préceptes et des voies de Dieu et si nous les apprécions toujours plus, notre conscience sera encore plus sûre. Paul écrivit que ‘sa conscience attestait avec lui’. (Rom. 9:1.) La nôtre agira de la même manière. Les coups d’aiguillon de notre conscience, qui est instruite par la Parole de Dieu, nous aideront à réfléchir sur la personnalité et les qualités de Dieu lorsque nous aurons à prendre une décision.
25 Ainsi, Dieu nous a donné à tous une conscience pour nous guider. Cependant, si nous augmentons notre connaissance des qualités et des principes divins, nous aurons une conscience encore plus sûre pour guider nos pas et pour nous aider à prendre de bonnes décisions.
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Êtes-vous guidé par une conscience chrétienne sensible ?La Tour de Garde 1975 | 15 juillet
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Êtes-vous guidé par une conscience chrétienne sensible ?
1. De quelle façon la vérité biblique a-t-elle influencé la vie de nombreuses personnes ?
BEAUCOUP de ceux qui sont devenus chrétiens ont dû opérer de grands changements dans leur vie. Avant de devenir chrétiens, des membres de l’ancienne congrégation de Corinthe se livraient à la fornication, à l’idolâtrie, à l’homosexualité, au vol et à l’ivrognerie. Mais après avoir entendu et mis en pratique la Parole de Dieu, ils ont changé et ont “été lavés”. (I Cor. 6:9-11.) Connaissez-vous des personnes qui ont opéré de tels changements ? Peut-être avez-vous changé vous-même avec l’aide de Dieu.
2. Quel effet la Parole de Dieu a-t-elle sur les consciences, et pourquoi est-ce bénéfique ?
2 Il est agréable de voir que des personnes qui ont entendu le message chrétien ne ressemblent plus à celles que Paul décrit ainsi dans Tite 1:15: “Pour les gens souillés et sans foi, rien n’est pur ; au contraire, leur esprit et leur conscience sont souillés.” Toutefois, celui qui étudie les lois et les principes de Dieu ne se contente pas de rejeter les pratiques franchement immorales ; il rend aussi sa conscience plus sensible. En connaissant mieux et en appréciant davantage la volonté et la personnalité de Dieu, votre conscience n’est-elle pas devenue plus sensible ? C’est une excellente chose. Avez-vous une conscience sensible et en tenez-vous compte ? Si oui, elle vous aidera à obtenir la faveur de Dieu, à mener une vie paisible, à éviter les souffrances que connaissent bien souvent ceux qui ont une conscience souillée et à avoir une conduite qui reflète le véritable christianisme. — Voir I Pierre 3:21.
QUELLE EST LA SENSIBILITÉ DE VOTRE CONSCIENCE ?
3. Quel genre de conscience les chrétiens ne doivent-ils pas avoir ?
3 En tant que chrétiens, nous ne désirons certainement pas avoir une conscience “souillée” ou ‘marquée au fer rouge’, car elle ne nous serait d’aucune aide pour être à l’image de Dieu (Éph. 4:19). Inversement, notre conscience ne doit pas être sensible à l’excès ni manquer de bon sens. Comme nous sommes imparfaits, cela pourrait arriver si nous ne faisions pas attention.
4. Quelle attitude pourrait-on adopter à propos des impôts à cause d’une conscience excessivement sensible ou qui manque d’équilibre ?
4 Par exemple, nous comprenons que Jéhovah ne soutient pas les guerres des nations, mais qu’il exhorte ses serviteurs à apprendre comment vivre en paix (És. 2:4). D’autre part, nous savons que les nations financent généralement leurs armées avec une partie des impôts. Alors, un chrétien ferait-il preuve de bon sens et suivrait-il les Écritures si, par motif de conscience, il refusait de payer ses impôts ou s’il en retenait un certain pourcentage qui correspond à celui que le gouvernement consacre au budget militaire ? Certaines personnes ont adopté cette attitude. Mais la Bible ne les approuve pas. Elle dit clairement que les chrétiens doivent payer leurs impôts, et cela a été écrit dans la Bible alors que le gouvernement romain de l’époque entretenait une armée puissante (Mat. 22:17-21 ; Rom. 13:1, 7). Le chrétien qui a une conscience claire, instruite avec bon sens par la Parole de Dieu, peut donc payer ses impôts en laissant au gouvernement la responsabilité d’utiliser cet argent comme il l’entend.
5, 6. a) Inversement, que ferons-nous en étant influencés par une conscience sensible ? b) Comment la Bible appuie-t-elle cela ?
5 De plus, ce conseil biblique doit former la conscience d’une personne de sorte qu’elle paie tous ses impôts. Est-ce ce que votre conscience vous incite à faire ? Ou bien est-elle influencée par l’habitude, si courante aujourd’hui, de recourir à la fraude fiscale ? Par exemple, si votre situation familiale a changé, — peut-être parce que vos enfants se sont mariés et ont quitté le foyer paternel, — vous devriez alors payer davantage d’impôts. Mais votre conscience vous pousse-t-elle à signaler ce changement et ensuite à payer tous vos impôts ? Certes, il est très improbable que votre déclaration de revenus soit vérifiée attentivement et qu’on s’aperçoive de votre changement de situation. Mais le chrétien qui a une conscience sensible n’agit pas avec honnêteté uniquement pour éviter une amende. Sa conscience est un facteur déterminant. Est-ce votre cas ?
6 Paul écrivit à ce sujet : “D’où la nécessité d’être soumis, non seulement à cause de ce courroux [contre les transgresseurs], mais encore à cause de votre conscience.” (Rom. 13:5). Votre conscience chrétienne sensible et bien équilibrée doit être une force qui vous retient et vous guide pour que vous fassiez le bien. En est-il ainsi ? Dans quelle mesure votre conscience est-elle sensible, et vous est-elle utile ? Voyons quelques exemples qui vous aideront à répondre.
VOTRE CONSCIENCE ET VOTRE EMPLOI
7. Quel est le rôle de notre conscience pour ce qui est de notre emploi ?
7 L’emploi d’un chrétien l’oblige souvent à résoudre de nombreux problèmes de conscience. Certains emplois, comme ceux qui consistent à fabriquer des idoles ou à travailler dans une maison de jeu ou pour une organisation de la fausse religion, sont nettement condamnés par les Écritures. Les chrétiens les refusent (I Jean 5:21 ; Col. 3:5 ; Rév. 18:2, 4, 5). Mais la situation n’est pas aussi claire pour tous les emplois. Elle peut être confuse. Ainsi, on demande parfois à un chrétien, dont le travail en général n’a rien de répréhensible, de faire exceptionnellement une tâche douteuse. Sa conscience est alors concernée.
8, 9. a) Donnez un exemple d’emploi où la conscience a un rôle à jouer. b) À quoi a dû penser un chrétien qui occupe un tel emploi ?
8 Citons, par exemple, des problèmes en rapport avec le sang. La Bible déclare nettement que les serviteurs de Dieu ne doivent pas se nourrir de sang (Gen. 9:3, 4 ; Actes 15:19, 20). C’est pourquoi les témoins chrétiens de Jéhovah ne mangent pas d’aliments contenant du sang, tels que le boudin, et n’acceptent pas de transfusions de sang. Mais que feriez-vous si, dans le cadre de votre travail, on vous demandait parfois de manipuler du sang ou des produits dérivés du sang ? Votre conscience vous le permettrait-elle ? Un témoin du Colorado travaillait dans un hôpital en tant que technicien médical principal, chargé des analyses en tous genres. Il devait, entre autres choses, analyser des échantillons de sang. Parfois, il s’agissait seulement de contrôler le taux de sucre ou de cholestérol dans le sang d’une personne. Mais dans d’autres cas, ces analyses de sang étaient spécialement faites en vue d’une transfusion. Pouvait-il alors procéder à ces analyses ?
9 Ce chrétien a réfléchi sérieusement à son problème. Il comprenait qu’un chrétien ne pouvait pas travailler exclusivement pour une banque de sang, car tout ce qui est fait dans un tel établissement va à l’encontre de la loi de Dieu. Mais ce n’était pas son cas. Il faisait des analyses de toutes sortes. Un chrétien qui est médecin, donc responsable de la décision à prendre, ne pourrait pas ordonner une transfusion de sang à un malade, pas plus qu’un chrétien propriétaire d’un magasin ne pourrait commander et avoir en stock des images religieuses ou des cigarettes. Mais ce technicien comprenait que, dans son cas, il ne faisait que des analyses de sang, tout comme une infirmière avait fait la prise de sang, un coursier avait apporté l’échantillon au laboratoire et quelqu’un d’autre pourrait faire une transfusion ou donner quelque autre médicament selon les prescriptions d’un médecin. Il a également pensé au principe énoncé dans Deutéronome 14:21. Selon ce texte, un Juif qui trouvait un animal mort pouvait s’en débarrasser en le vendant à un étranger qui n’était pas soumis aux restrictions de la Loi concernant la chair d’un animal non saigné. À cette époque-là, la conscience de ce chrétien ne l’empêcha donc pas de faire des analyses de sang, même lorsque c’était pour faire une transfusion de sang à des malades qui ne se souciaient pas de la loi de Dieu concernant le sang.
10. Quelles questions pouvons-nous nous poser pour savoir comment résoudre un tel problème ?
10 Votre conscience aurait-elle réagi ainsi ? Sinon, pour votre gouverne, demandez-vous si votre conscience vous permettrait de porter un échantillon de sang dans un laboratoire pour le faire analyser. Ou bien, si vous étiez chauffeur, travail qui n’a pas de rapport direct avec les transfusions de sang proprement dites, livreriez-vous dans un hôpital le matériel nécessaire pour faire de telles analyses ? Ou encore, votre conscience vous autoriserait-elle à fabriquer le verre nécessaire à la fabrication de ce matériel ? Il est clair qu’on ne peut raisonnablement conclure que toutes ces tâches contribuent directement à la transgression de la loi de Dieu sur le sang. Mais où est la “ligne de démarcation” ? C’est là qu’intervient la conscience. Le chrétien rejettera tout ce qui est incontestablement contraire à la loi de Dieu, mais dans bien des cas il doit faire appel à sa conscience pour prendre une décision. Pourriez-vous compter sur votre conscience dans de tels cas ? Est-elle sensible ?
11. Comment la conscience de ce chrétien l’a-t-elle influence des années plus tard ?
11 Dans le cas particulier que nous venons de citer, ce chrétien continua à faire des analyses pendant des années. Puis sa conscience commença à être troublée. Mais personne n’était en droit de lui dire si ce qu’il faisait était mal. Il ne pouvait pas non plus demander à quelqu’un d’autre de prendre une décision à sa place. Alors il s’est dit : “Est-il logique que je parle d’amour à mes semblables tout en contribuant dans une certaine mesure à leur faire transgresser la loi de Dieu ?” (Mat. 22:39 ; Actes 21:25). Conscient de son devoir de subvenir aux besoins de sa famille, il parla de cette question avec sa femme (I Tim. 5:8). Tous deux arrivèrent à la conclusion que si la conscience du mari était troublée, il valait mieux qu’il change de travail. Il quitta donc son emploi, qui lui rapportait 15 000 dollars (environ 75 000 francs français) par an, et se mit à faire des travaux de ménage qui, au début, ne lui rapportaient que 3 600 dollars (18 000 francs français) par an.
12. Cela signifie-t-il que sa décision antérieure était mauvaise ? Sinon, quelle leçon tirons-nous de cet exemple ?
12 Ne nous trompons pas sur le sens de cet exemple. Il n’a pas été cité pour laisser entendre qu’un chrétien ne peut être technicien médical. Il y a encore aujourd’hui des chrétiens qui font ce métier ou qui sont infirmiers, conducteurs de camions, etc. Cet exemple a été donné pour montrer que la conscience peut intervenir dans les questions d’emploi. Votre travail et les tâches qu’il implique sont peut-être tout à fait différents. Toutefois, chaque chrétien devrait réfléchir et se demander s’il vit en se conformant le plus possible aux voies et aux principes de Dieu. Si votre conscience, instruite par la Parole de Dieu, est tourmentée par ce qu’on vous demande de faire, la faites-vous taire ? D’après vous, quelle est l’importance d’avoir une conscience pure devant Dieu et devant les hommes ? — I Tim. 1:5, 19.
13. Comment pouvons-nous réfléchir avec profit à notre emploi ?
13 Évidemment, nous ne pouvons pas éviter tous les problèmes relatifs au travail, car nous sommes encore dans ce système de choses (I Cor. 5:9, 10). Vous devez donc comprendre qu’il ne vous est pas possible d’amener votre patron à cultiver une conscience chrétienne. Il décidera de transgresser certaines lois, d’exagérer les qualités de ses produits ou d’emmagasiner des objets que vous ne voudriez pas avoir si vous étiez à sa place. Il se peut aussi que vos collègues falsifient leurs rapports de production ou traînent à leur travail quand le patron n’est pas là. Mais vous, vous pouvez et vous devez suivre votre conscience quand elle vous empêche de faire certaines choses, même si on se moque de vous parce que vous travaillez avec zèle. L’apôtre Pierre écrivit : “Si quelqu’un, par conscience à l’égard de Dieu, supporte des afflictions, souffrant injustement, c’est une chose agréable.” — I Pierre 2:18, 19.
DES CONSCIENCES SENSIBLES, MAIS DIFFÉRENTES
14, 15. a) Quel autre cas implique la conscience ? b) Quel principe le chrétien doit-il suivre dans ce domaine ?
14 Les cérémonies patriotiques sont un autre domaine dans lequel la conscience peut être impliquée. S’il vous arrive de vous trouver en un lieu public et qu’une cérémonie patriotique ait lieu, comment votre conscience vous incite-t-elle à agir ? C’est une question appropriée, car dans ce cas-là, comme dans d’autres, la conscience de plusieurs chrétiens peut réagir différemment.
15 Les témoins chrétiens de Jéhovah savent que beaucoup de gens sont sentimentalement très attachés à certains actes patriotiques, dont le plus courant est le salut au drapeau. C’est ce que montre Carlton Hayes dans son livre Essais sur le nationalisme (angl.) ; il dit : “Le drapeau est le principal symbole de foi et l’objet central du culte pour le nationalisme. De curieuses cérémonies ont été imaginées pour ‘saluer’ (...) le drapeau.” Tout en reconnaissant que les hommes sont libres d’agir à leur guise dans ce domaine, les témoins de Jéhovah, guidés par leur intelligence de la Bible, ne participent pas à de telles cérémonies. — Jean 17:16 ; I Cor. 10:14.
16. Quelle attitude différente deux chrétiens, guidés l’un et l’autre par leur conscience, peuvent-ils adopter ?
16 Mais si vous êtes présent à une cérémonie patriotique, quelle attitude votre conscience vous dictera-t-elle ? Supposons qu’on demande aux spectateurs, dont vous êtes, de se lever et de saluer le drapeau national. Étant chrétiens, vous vous abstiendrez de tout acte idolâtrique. Mais votre conscience vous permettra-t-elle de vous lever ? Un chrétien qui se trouve dans une telle situation jugera peut-être qu’il doit rester assis, car de cette façon il a la certitude de ne pas être mêlé à la cérémonie. Votre conscience vous incite-t-elle à agir ainsi ? Un autre chrétien, qui se trouve dans la même situation, peut décider de se lever. Il pense que ce n’est pas comme si on demandait aux spectateurs uniquement de se lever pour montrer qu’ils participent à la cérémonie. En effet, on les prie de se lever et de saluer. Il peut se souvenir des trois jeunes Hébreux qui se sont sans doute tenus debout devant la statue dressée par Nébucadnezzar, mais sans se prosterner. Il peut en conclure que, dans le cas présent, participer à la cérémonie patriotique exige de se lever et de saluer. Sa conscience lui permet donc de se lever respectueusement sans saluer. — Dan. 3:1-18.
17. Cela signifie-t-il que l’une des deux attitudes est mauvaise ? Pourquoi pareille différence est-elle possible ?
17 Ainsi, la conscience de deux chrétiens qui se trouvent dans la même situation peut les amener à tirer des conclusions légèrement différentes, bien que l’un comme l’autre s’abstiennent de faire ce que condamne la Bible (Ex. 20:4, 5 ; I Jean 5:21). Ces conclusions différentes que permet l’action de la conscience ne signifient pas que la confusion ou la division règne parmi les chrétiens. Cela ne prouve pas non plus que l’un des deux chrétiens a mal agi. Cette différence doit plutôt être considérée comme le résultat attendu de l’existence et de l’action de la conscience chrétienne.
18. Quels bienfaits retirons-nous si nous nous laissons guider par notre conscience ?
18 Mais l’action de la conscience est-elle profitable ? Est-il préférable de suivre sa conscience plutôt que d’obéir à des “règles” ? Sans aucun doute. Vous retirerez des bienfaits si vous êtes disposé à instruire votre conscience et à vous laisser guider par elle, au lieu de suivre les règles d’un “talmud” à propos de toutes les situations possibles, aussi variables soient-elles. Pareille attitude vous aidera à réfléchir davantage sur les principes bibliques. D’autre part, il ne fait aucun doute que vous améliorerez votre capacité de penser clairement et que votre esprit en sera stimulé et fortifié. C’est ce qu’a montré une étude faite en Australie sur la “capacité créatrice” des enfants de douze ans. Le rapport disait entre autres choses :
“En particulier, un nombre proportionnellement très élevé d’enfants à l’esprit créateur étaient témoins de Jéhovah. Quatre enfants sur 394 étaient membres de cette religion. Or, tous quatre témoignèrent d’une grande capacité créatrice. La fillette qui obtint le meilleur résultat aux tests Torrance et le seul enfant, également une fillette, à figurer parmi les 80 meilleurs dans chacune des cinq épreuves étaient tous deux témoins de Jéhovah.” — Journal of Personality, mars 1973.
Comment a-t-on expliqué les remarquables capacités créatrices de ces enfants témoins de Jéhovah ? Cette étude attirait particulièrement l’attention sur le fait qu’ils ne participaient pas passivement aux cérémonies patriotiques prévues à l’école, mais qu’ils réfléchissaient sur les principes de la Parole de Dieu et qu’ils réagissaient à l’action de leur conscience chrétienne sensible.
SENSIBLE, MAIS PAS FORCÉMENT PLUS RIGIDE
19, 20. a) Pourquoi une conscience sensible n’est-elle pas forcément plus restrictive ? b) Comment Paul montra-t-il cela en parlant de la viande et des idoles ?
19 Nous avons vu que lorsque vous instruisez votre conscience et que vous la conformez davantage aux voies et à la volonté révélée de Dieu, elle devient généralement plus rigide. Elle ne vous permet plus de faire certaines choses que vous faisiez récemment encore, car vous savez maintenant qu’elles sont contraires aux principes divins. Toutefois, le fait d’instruire votre conscience par la Parole de Dieu ne signifie pas nécessairement qu’elle deviendra plus rigide en toutes choses. Au contraire, votre conscience bien instruite vous permettra peut-être de faire des choses que vous jugiez inconvenantes avant de connaître la volonté de Dieu.
20 C’est la connaissance exacte qui amène ce changement. On peut citer comme exemple ce qu’écrivit Paul à propos de la viande qui, après avoir été offerte à une idole, était vendue dans un marché ou dans une sorte de restaurant attenant au temple qui abritait l’idole en question. Une personne qui avait abandonné depuis peu le paganisme pour devenir chrétienne pouvait refuser de manger une telle viande par souci de rejeter tout ce qui avait rapport aux idoles. Mais avec le temps elle pouvait augmenter sa connaissance et son intelligence. Paul écrivit : “Nous savons qu’une idole n’est rien (...) et qu’il n’y a pas d’autre Dieu, hormis un seul.” (I Cor. 8:4). Ayant compris cela, ce chrétien a pu alors discerner qu’une viande vendue publiquement n’était ni souillée ni empoisonnée pour la seule raison qu’elle avait été offerte à un dieu qui en fait n’en était pas un. Sa conscience, qui était fortifiée par cette connaissance, a pu l’autoriser à acheter cette viande au marché ou dans un restaurant public. — I Cor. 8:10 ; 10:25.
21. La même chose est-elle vraie aujourd’hui ?
21 La même chose peut se produire aujourd’hui. Par exemple, un jeune homme avait grandi avec la conviction qu’un chrétien ne doit pas boire de boissons alcooliques. Il avait même retenu les mises en garde contre l’ivrognerie que l’on trouve au chapitre 23 des Proverbes. Ces dernières années, alors qu’il était devenu un serviteur de Dieu, sa conscience ne lui permettait toujours pas de boire du vin ou de la bière. Puis il écouta un discours traitant du point de vue exact des Écritures sur l’alcool ; ce discours le fit réfléchir, car il montrait que la Bible condamne sans équivoque l’ivrognerie (Prov. 23:20, 21 ; Éph. 5:18 ; I Pierre 4:3), mais qu’elle n’interdit pas l’usage modéré de boissons alcooliques. D’ailleurs, Jésus a fait et a bu du vin en une certaine occasion (Gen. 14:18 ; Ps. 104:15 ; Eccl. 9:7 ; Jean 2:3-11 ; Luc 22:17, 18). Ce chrétien connaissait bien ces textes, mais il ne discernait pas la conclusion raisonnable à en tirer. Plus tard, quand un Italien hospitalier lui offrit un petit verre de vin, sa conscience chrétienne lui permit de l’accepter.
22. Quel facteur important celui qui a une conscience forte ne doit-il pas oublier ?
22 Vous êtes-vous rendu compte qu’en augmentant votre connaissance de la Parole et des voies de Dieu, votre conscience devenait plus forte et plus équilibrée ? Si oui, vous comprenez également l’importance de tenir compte des sentiments de ceux dont la conscience peut réagir différemment. C’est ce que Paul voulait montrer quand il parla de la viande qu’on avait offerte à une idole qui en réalité n’était “rien”. Il écrivit : “Toutefois, cette connaissance n’est pas chez tous.” (I Cor. 8:4, 7). À cause du culte qu’ils avaient voué aux idoles, certains chrétiens ne pouvaient pas manger cette viande et avoir une conscience pure, et cela bien que cette viande ait été vendue ensuite publiquement. Si un chrétien qui avait de la “connaissance” et une conscience forte ne tenait pas compte des autres et mangeait “de tout”, il pouvait provoquer la “ruine” d’un frère “pour qui Christ est mort”. Paul ajouta donc : “Si [cette viande] fait trébucher mon frère, je ne mangerai plus jamais de chair.” — I Cor. 8:10-13 ; 10:27-29.
23. De quelle manière devons-nous tenir compte de la conscience des autres quand nous prenons une décision ?
23 Qu’en pensez-vous ? Votre connaissance de la volonté révélée de Dieu et votre conscience peuvent vous autoriser à faire certaines choses. Il s’agit, par exemple, de votre coiffure ou de votre façon de vous habiller, de la décoration de votre logement ou de vos divertissements. Mais que ferez-vous si de nombreux autres chrétiens de votre entourage pensent que cela ne convient pas à un chrétien et que leur conscience est troublée ? Vos sentiments chrétiens vous amèneront-ils à tirer cette conclusion heureuse : “Si cela fait trébucher mon frère, je ne le ferai pas, car je ne veux pas être une pierre d’achoppement pour lui.”
24. Que devrions-nous faire quand notre conscience est en conflit avec celle d’une personne qui a autorité sur nous ? Pourquoi devons-nous tenir compte de sa conscience ?
24 Vous devez aussi tenir compte de la conscience des autres dans un domaine différent. Supposons que vous aimiez une certaine mode ou une certaine coupe de cheveux qui ne heurte pas votre conscience. Si vous êtes mineur, vous devez demander la permission de l’adopter à votre père, et si vous êtes une femme mariée, vous la demanderez à votre mari. Tenez-vous compte de leur conscience ? Maintenant, si vous souhaitez avoir un privilège de service spécial dans la congrégation chrétienne, la conscience du collège des aînés est impliquée (I Tim. 3:9). Les aînés comprennent que le choix d’une coiffure est une question de goût. Mais quand on leur demande de vous recommander pour un service spécial, il faut alors que leur conscience soit tranquille. Ils assument une responsabilité importante pour ce qui est de la réputation du christianisme dans le territoire de la congrégation et ils comprennent que les chrétiens ayant des privilèges spéciaux doivent être des exemples (I Tim. 3:2, 7, 10 ; 5:22). Par conséquent, si certaines choses, que votre conscience vous permet de faire, heurtent la conscience de ceux qui vous dirigent ou de ceux qui ont autorité sur vous, qu’il s’agisse de vos parents, de votre mari ou des surveillants chrétiens, soyez disposé à opérer les changements nécessaires, afin qu’ils puissent vous donner l’autorisation demandée ou vous recommander à un service spécial tout en ayant une “bonne conscience”.
CULTIVEZ UNE CONSCIENCE SENSIBLE
25. Que signifie le fait qu’une décision est laissée à notre conscience ?
25 Cultiver une conscience sensible et équilibrée et lui obéir exige une grande attention. Il est très facile de subir la mauvaise influence de gens du monde dont la conscience est trop indulgente, émoussée ou souillée (Tite 1:15). Vous devrez résoudre de nombreux problèmes en accord avec votre conscience à vous. Si vous vous êtes efforcé de cultiver une conscience chrétienne sensible, elle vous sera d’un grand secours. Soyez disposé à écouter attentivement votre conscience et ne pensez pas que si telle décision est laissée à votre conscience, c’est qu’elle n’est pas très importante. Non, cela a une grande importance. En effet, votre décision risque d’influencer toute votre conception de la vie, votre réputation de chrétien, votre spiritualité et, ce qui est encore plus grave, vos relations avec Jéhovah Dieu.
26, 27. a) Comment un aîné peut-il nous aider, mais que ne peut-il pas faire ? b) Comment une conscience sensible nous aidera-t-elle ?
26 S’il s’agit d’un problème très grave, bien que la décision soit laissée à votre conscience, n’hésitez pas à en parler avec des chrétiens mûrs, par exemple avec les aînés de la congrégation. Bien sûr, ils ne peuvent prendre la décision à votre place. (À propos d’un certain problème familial, un chrétien sincère demanda : “Cela est-il contraire à la conscience chrétienne ?”) Un aîné ne peut pas vous dire comment doit réagir votre conscience. Cependant, il vous rappellera quelques bons conseils bibliques sur lesquels vous pourrez réfléchir. Si votre conscience a été formée selon les voies et la personnalité de Jéhovah et si elle se laisse guider par ses principes, elle vous aidera à rendre droit votre sentier (Ps. 25:4, 5). Votre conscience sensible vous guidera.
27 Nous sommes vraiment très heureux de pouvoir faire appel à notre conscience, qui est un don de Dieu. C’est une bénédiction. Si nous gardons notre conscience sensible et équilibrée grâce à l’influence de la Parole de Dieu, elle nous aidera à marcher avec sagesse devant Dieu et devant les hommes (II Cor. 4:2). Elle pourra témoigner que nous nous conduisons de manière à mériter la faveur éternelle de Jéhovah. — II Cor. 1:12.
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Une famille très privilégiée — pourquoi ?La Tour de Garde 1975 | 15 juillet
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Une famille très privilégiée — pourquoi ?
NE SERAIT-CE pas pour une famille un grand honneur que de compter parmi ses membres un homme capable de fournir le moyen de faire disparaître pour toujours la maladie, la douleur, l’insécurité et la violence ? Il y a dix-neuf siècles, une famille a connu cet honneur, celle dans laquelle est né Jésus, le Messie ou Christ.
Pourquoi cette famille a-t-elle été choisie entre toutes pour recevoir cet honneur ? Était-elle célèbre et riche et avait-elle réalisé de grandes choses dans le monde romain ? Nous ne devons pas nous attendre à ce qu’il en soit ainsi, car Jéhovah Dieu ne juge pas d’après les apparences, mais il scrute le cœur, ses mobiles et ses désirs (I Sam. 16:7) Un examen du récit biblique concernant les parents humains de Jésus peut donc nous aider à discerner ce que le Créateur s’attend à trouver chez ceux qui deviennent ses serviteurs et qui ont son approbation.
MARIE
Le Messie devait venir dans la lignée royale de David. Jéhovah choisit une femme humble et modeste, qui descendait de David, pour être la mère de son Fils. Il s’agit de Marie, fille de Hélia. Quand elle l’apprit, Marie répondit avec modestie : “Voici l’esclave de Jéhovah !” En voyant que cette vierge fiancée était enceinte, les gens de son entourage allaient se poser des questions quant à sa prétendue chasteté. Néanmoins, elle se soumit humblement à la volonté de Dieu, disant à l’ange Gabriel : “Que cela se passe pour moi selon ta déclaration !”
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