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La neutralité chrétienne à la veille de la guerre de DieuLa Tour de Garde 1980 | 1er février
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La neutralité chrétienne à la veille de la guerre de Dieu
“Quant au prophète qui prophétise la paix, ce sera lorsque se réalisera la parole du prophète que se fera connaître le prophète que Jéhovah a véritablement envoyé.” — Jér. 28:9.
1. Pourquoi les paroles contenues en Jérémie 27:9 contre l’occultisme conviennent-elles tout à fait à la situation mondiale actuelle?
“QUANT à vous, n’écoutez pas vos prophètes, ni vos devins, ni vos faiseurs de rêves, ni vos magiciens, ni vos sorciers, qui vous disent: ‘Vous ne servirez pas le roi de Babylone.’ ” Ces paroles, qui furent prononcées il y a fort longtemps, aux jours de l’Empire babylonien, conviennent tout à fait à la situation mondiale actuelle. Pourquoi? Parce que le monde est toujours plein de faiseurs de rêves, de magiciens, de devins et de sorciers (Jér. 27:9). Des capitales comme Washington sont réputées pour leurs spirites que des hommes politiques perplexes s’empressent d’aller consulter. Du fait que ces occultistes — diseurs de bonne aventure, voyants, médiums, interprètes de rêves et prophètes — conseillent les personnalités gouvernementales, ils peuvent, tout en ne se mêlant pas directement de politique, jouer un rôle important dans ce domaine.
2. Peut-on accuser la Bible de s’ingérer dans la politique pour la simple raison qu’elle prédit les événements mondiaux? Quelle réponse I Jean 2:15-17 apporte-t-il à cette question?
2 Il existe un livre très ancien qui, tout en prévenant ses lecteurs contre les diverses formes d’occultisme, renferme néanmoins de nombreuses prédictions concernant les événements mondiaux de notre vingtième siècle. Ce livre parle beaucoup des affaires politiques d’aujourd’hui. S’y ingère-t-il pour autant? Encourage-t-il ses lecteurs à se mêler de politique, afin de contrarier les projets des dirigeants? Aux hommes politiques qui veulent accuser la Sainte Bible d’être un ouvrage de ce genre, nous répondons non. L’apôtre chrétien Jean écrivit dans l’un des derniers livres de la Bible:
“N’aimez pas le monde ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui; car tout ce qui est dans le monde, — le désir de la chair, le désir des yeux et l’exhibition de ses ressources, — ne provient pas du Père, mais provient du monde. Et le monde passe et son désir aussi, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure pour toujours.” — I Jean 2:15-17.
Le tout dernier livre de la Bible, dont Jean fut aussi le rédacteur, décrit la façon dont le présent monde et sa politique passeront.
3. Quelle attitude envers la politique les chefs religieux recommandent-ils aux chrétiens? Quels exemples bibliques invoquent-ils?
3 On voit cependant des chefs religieux, et même des papes, des patriarches et des archevêques, discuter la neutralité chrétienne et affirmer que chaque chrétien a le devoir sacré de prendre une part active aux affaires politiques du monde. Ils invoquent à l’appui de cette thèse l’exemple des anciens prophètes hébreux, tel Jérémie, fils du prêtre Hilkiah, qui vécut au septième siècle avant notre ère. D’ailleurs, les paroles contenues en Jérémie 27:9, que nous avons citées au début du présent article, font partie du message que Jéhovah Dieu transmit à ce prophète pour qu’il le porte aux diplomates des royaumes d’Édom, de Moab, d’Ammon, de Tyr et de Sidon (Jér. 27:1-4). Puisque la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant” approche à grands pas, examinons donc la façon dont Jéhovah se servit jadis de Jérémie. L’exemple de ce prophète permet-il aux vrais chrétiens modernes de violer leur neutralité chrétienne et de se mêler à l’un quelconque des systèmes politiques du monde? Voyons cela ensemble.
4. Comme il l’expliqua par l’entremise de Jérémie dans la première année du règne de Jéhoïakim, qu’est-ce que Jéhovah menaçait de faire à Jérusalem et à son temple?
4 Reportons-nous en l’année 628 avant notre ère, soit vingt et un ans avant que les Babyloniens ne détruisent Jérusalem. Cette année-là fut la première du règne de Jéhoïakim, qui ne devait avoir que deux successeurs sur le trône de Jérusalem. Dans la quatrième année de ce roi, Jérémie devait prononcer sa prophétie sur Nébucadnezzar, roi de Babylone, et sur la “coupe” que Jéhovah allait tendre à plus de vingt rois et royaumes, parmi lesquels figuraient Édom, Moab, Ammon, Tyr et Sidon (Jér. 25:1-3). Le prophète situe pour nous la prophétie qui nous intéresse, en disant:
“Au commencement de la domination royale de Jéhoïakim, fils de Josias, roi de Juda, cette parole advint de la part de Jéhovah, disant: ‘Voici ce qu’a dit Jéhovah: “Tiens-toi dans la cour de la maison de Jéhovah, et tu devras dire au sujet de toutes les villes de Juda, qui entrent pour se prosterner dans la maison de Jéhovah, toutes les paroles que je t’ordonnerai de leur dire. Ne retranche pas une parole. Peut-être écouteront-ils et reviendront-ils chacun de sa mauvaise voie, et je devrai avoir regret du malheur que je songe à exécuter sur eux à cause de la malice de leurs manières d’agir. Et tu devras leur dire: ‘Voici ce qu’a dit Jéhovah: “Si vous ne m’écoutez pas, en marchant dans ma loi que j’ai mise devant vous, en écoutant les paroles de mes serviteurs, les prophètes, que je vous envoie, oui, me levant de bonne heure et les envoyant, ceux que vous n’avez pas écoutés, alors je rendrai cette maison comme celle de Siloh, et je ferai de cette ville une malédiction pour toutes les nations de la terre.”’”’” — Jér. 26:1-6.
5. Pourquoi Jérémie ne mélangeait-il pas sacerdoce et politique en annonçant le message précité?
5 Jérémie était prêtre. Mais il n’essayait pas, en obéissant à cet ordre divin, de mélanger prêtrise et diplomatie. Il ne faisait que transmettre l’avertissement que Jéhovah avait lancé dans l’intérêt même de la nation. Le prophète laissa aux dirigeants et au peuple le soin d’observer l’avertissement divin. Puisqu’il était le Dieu du royaume de Juda et qu’il avait contracté une alliance nationale avec ce royaume, Jéhovah avait à la fois le droit et le devoir d’avertir le peuple. Dans la Loi qu’il lui avait donnée par le truchement de Moïse, Dieu avait averti cette nation de ce qui arriverait si elle rompait l’alliance conclue entre Dieu et l’homme. Ainsi donc, le prophète Jérémie n’essayait pas de mélanger sacerdoce et politique, mais il communiquait simplement aux Juifs l’avertissement du Dieu avec qui ils avaient fait alliance. S’ils continuaient à rompre cette alliance, l’Arche de Jéhovah quitterait le temple de Jérusalem comme elle avait quitté le tabernacle de Siloh.
6. Quelle charge la classe de Jérémie n’a-t-elle pas reçue de Jéhovah, ce qui lui interdit de s’ingérer dans la politique de la chrétienté? À quelles paroles de Jésus cette classe se conforme-t-elle?
6 Jérémie ne montrait donc pas le chemin du cléricalisme aux ecclésiastiques de la chrétienté moderne. Ceux qui appartiennent aujourd’hui à la classe de Jérémie se rendent compte qu’ils n’ont pas le droit de s’ingérer dans la politique de quelque nation ou bloc de nations, même quand ces dernières font partie de la chrétienté. Ils savent qu’en dépit de ses prétentions, la chrétienté ne se trouve pas dans des relations d’alliance avec Jéhovah. Elle a beau se dire partie contractante dans la nouvelle alliance conclue par l’intermédiaire de Jésus Christ, le Personnage plus grand que Moïse, les faits démentent cette affirmation. Aussi la classe de Jérémie comprend-elle très clairement qu’elle n’a pas reçu de Jéhovah la charge de régenter la politique des nations de la chrétienté ni d’y prendre une part active. Le fait que cette classe proclame fidèlement l’avertissement de Jéhovah à la chrétienté, ainsi qu’aux nations non chrétiennes, ne constitue en aucune manière une immixtion dans la politique du monde. Ses membres n’aiment “pas le monde ni les choses qui sont dans le monde”, mais ils continuent de se conformer à ces paroles de Jésus: “Ils ne font pas partie du monde.” (Jean 17:14, 16; I Jean 2:15). Observant une stricte neutralité, ils se tiennent à l’écart de toutes les questions politiques.
LA RÉACTION DE LA RELIGION
7. D’après Jérémie 26:12-15, que déclara le prophète pour clore sa défense?
7 Les autres prêtres et les soi-disant “prophètes” traînèrent Jérémie jusqu’à l’une des portes du temple devant les princes rassemblés en tribunal et devant le peuple. Ils l’accusèrent d’avoir tenu des propos séditieux et dirent: “Jugement de mort pour cet homme, car il a prophétisé au sujet de cette ville, comme vous l’avez entendu de vos propres oreilles.” (Jér. 26:7-11). Jérémie termina sa défense en déclarant au tribunal de Jérusalem: “Seulement vous devez bien savoir que, si vous me mettez à mort, c’est du sang innocent que vous mettez sur vous, et sur cette ville, et sur ses habitants, car en vérité Jéhovah m’a bien envoyé vers vous pour prononcer à vos oreilles toutes ces paroles.” — Jér. 26:12-15.
8. Comment le clergé de la chrétienté a-t-il imité l’exemple des “patriotes” de Jérusalem dans son attitude vis-à-vis de la classe de Jérémie?
8 Quel nationalisme chez ces hommes qui réclamaient le sang de Jérémie! Pour un peu, leur esprit nationaliste entraînait le tribunal, comme ce fut récemment le cas lors de plaidoyers patriotiques. En revanche, personne ne répondit à l’appel divin au repentir. Les accusateurs de Jérémie feignirent d’ignorer leur culpabilité devant Dieu et apaisèrent ainsi leur conscience. Il en a été de même pour les procès impliquant la classe ointe de Jérémie à notre époque. Les chefs religieux de la chrétienté ont eux aussi requis des mesures sévères contre la classe de Jérémie et ont même réclamé sa mise à mort, pour ne plus entendre les reproches de leur conscience.
9. Les princes cédèrent-ils aux pressions religieuses dans le procès de Jérémie? Comment essayèrent-ils d’éviter le malheur?
9 Parmi les princes qui s’employèrent à éviter la condamnation à mort de Jérémie se trouvait Ahicam, fils de Schaphan. Ces princes ne cédèrent pas aux pressions religieuses, mais reconnurent que Jérémie était bien le porte-parole de Jéhovah. Ils ne voulurent pas que Jéhovah leur impute la responsabilité d’avoir versé le sang de son fidèle serviteur. Ils se prononcèrent en faveur de Jérémie, et leur verdict fut: non coupable. La défense du prophète les avait prédisposés à l’évocation d’exemples historiques. Ainsi, il y avait environ cent ans que Michée avait prophétisé contre Juda et Jérusalem. Mais le roi Ézéchias se garda de contracter une dette de sang et n’ordonna pas la mise à mort de Michée sur l’accusation de propos séditieux et contraires aux intérêts de l’État. Les anciens qui étaient pour la prudence dans le jugement de Jérémie ajoutèrent donc: “Ainsi nous préparons un grand malheur contre nos âmes.” — Jér. 26:16-19, 24; Michée 3:9-12.
10. Quel contraste peut-on établir entre la conduite du roi Jéhoïakim avec le prophète Urie et celle du roi Ézéchias?
10 Contrairement au roi Ézéchias, qui prit à cœur l’avertissement divin transmis par Michée, son descendant à la quatrième génération, qui n’était autre que Jéhoïakim, entacha de sang la première année de son règne à Jérusalem en faisant tuer Urie, fils de Schémaïah. Le prophète avait fui en Égypte pour échapper à la colère du roi Jéhoïakim. Mais ce personnage vindicatif fit pourchasser Urie et, apparemment sans même demander son extradition, le fit ramener de force au pays de Juda pour qu’il y subisse le martyre (Jér. 26:20-23). En cette même première année du nouveau roi, Jérémie avait donc des raisons supplémentaires de prophétiser comme il l’avait fait, en obéissance à l’ordre de Jéhovah. Notons en passant que c’est le pharaon Nécoh qui avait installé Jéhoïakim sur le trône de Juda (II Rois 23:34, 35), et qu’il a donc pu se faire complice dans le meurtre d’Urie.
11. Quel malheur Jéhoïakim attira-t-il sur lui?
11 Jéhoïakim attira le malheur sur lui-même. Dans la huitième année de son règne, le roi Nébucadnezzar assiégea Jérusalem et fit de Jéhoïakim un vassal de la nouvelle puissance mondiale babylonienne. Trois ans plus tard, Jéhoïakim mourut de façon prématurée et son corps fut jeté hors des murs de Jérusalem, où il eut un “enterrement d’âne”, comme Jérémie l’avait annoncé (Jér. 22:18, 19; II Chron. 36:5-8; II Rois 24:1-6). Quelle fin terrible, n’est-ce pas?
12. À l’instar du prophète d’autrefois, comment la classe moderne de Jérémie a-t-elle échappé aux griffes mortelles des éléments religieux?
12 Comme Jérémie, fils de Hilkiah, la classe de Jérémie du vingtième siècle a échappé à la mort. Tous les pays et tous les tribunaux n’ont pas cédé aux intentions malveillantes des puissants éléments religieux de la chrétienté. Certains juges ont reconnu les droits et la liberté religieuse de la classe de Jérémie, classe qui représente sur la terre la “femme” ou organisation de Jéhovah Dieu. Les choses se sont passées de la façon prédite en Révélation 12:15, 16. Les éléments démocratiques de la “terre” sont venus au secours des représentants de la “femme” de Dieu et ont contrecarré les efforts des séides religieux de Satan le Diable pour précipiter la classe de Jérémie dans une ruine définitive.
13. Qu’est-ce que les membres de la classe de Jérémie continuent d’annoncer? Sur quelle question refusent-ils de faire des compromis?
13 Les membres de la classe de Jérémie continuent d’annoncer l’intégralité du message que Dieu leur commande de proclamer à l’encontre de la réplique moderne de Jérusalem et de Juda ainsi qu’à l’encontre de tous les éléments politiques du présent système de choses. Même lorsque certains pays les relèguent dans la clandestinité, ces chrétiens n’essaient pas de renverser les gouvernements en place dans le but de forcer les événements à confirmer leurs dires. Ils se contentent de résister à toutes les pressions que l’on exerce sur eux pour qu’ils fassent des compromis avec tel ou tel parti politique. Ils refusent d’abdiquer leur neutralité chrétienne.
14. La classe de Jérémie reconnaît que la guerre est livrée par qui? Qu’offrira la terre, une fois cette guerre terminée?
14 Ils continuent, intransigeants, à ‘ne pas faire partie du monde’. Ils sont convaincus que Jéhovah Dieu le Tout-Puissant sait gérer ses propres affaires. La guerre est la sienne et non la leur. Aussi maintiennent-ils fermement leur intégrité chrétienne, confiants que “la guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant” s’est approchée, les forces démoniaques invisibles employant leurs pouvoirs occultes pour rassembler les dirigeants de la terre dans la situation mondiale que la Bible appelle symboliquement Har-Maguédon (Rév. 16:13-16). La classe de Jérémie se réjouit donc de ce que son inflexible neutralité chrétienne soutient la souveraineté universelle de Jéhovah. Quel magnifique lieu de résidence la terre offrira à la classe de Jérémie et à ses frères chrétiens neutres une fois qu’ils auront assisté au triomphe de la souveraineté divine à Har-Maguédon!
COMPLOT CONTRE LE SERVITEUR ROYAL DE JÉHOVAH
15. Pourquoi vivons-nous à l’heure du plus grand complot international de toute l’histoire humaine? D’après Révélation 14:12, qu’est-ce que cela devait signifier pour les chrétiens pieux?
15 Toutefois, les chrétiens bâtis sur le modèle biblique doivent pour l’instant se soumettre à une épreuve de leur neutralité et de leur intégrité. Nous vivons à l’heure du plus grand complot international de toute l’histoire humaine: celui des Nations unies qui regroupent aujourd’hui cent cinquante et un États membres. Pourquoi parler des Nations unies comme d’une conspiration ou d’un complot international? Parce que cette organisation a été fondée par les hommes dans le but de contrecarrer aussi longtemps que possible la domination légitime du Royaume de Jéhovah et de son Christ. Qui l’emportera, du Royaume messianique de Jéhovah ou des Nations unies? De l’issue de cette question dépendent la paix et la sécurité de tous les humains. Annonçant le caractère critique de l’époque où les Nations unies fonctionneraient en tant qu’organisme pour la protection du monde, Révélation 14:12 déclarait: “C’est ici que doit se montrer l’endurance des saints, ceux qui observent les commandements de Dieu et la foi de Jésus.” — Voir aussi Ésaïe 8:12, 13.
16. Quelle conspiration internationale se forma il y a dix-neuf siècles? Qu’annonçait cet accomplissement partiel de Psaume 2:1-4?
16 II y a dix-neuf siècles, Dieu permit qu’un complot international se forme et que des efforts se coalisent contre le Christ, afin de provoquer le martyre de Jésus (Actes 3:13; 4:27; 13:28, 29; I Tim. 6:13). Ceci avait été prédit en Psaume 2:1-4. Mais tant ce psaume que son accomplissement partiel il y a dix-neuf siècles annonçaient la conspiration internationale qui se formerait contre Jéhovah et contre son Christ à notre époque où le “royaume du monde” leur revient de plein droit. — Rév. 11:15-18.
17. Les Témoins de Jéhovah reconnaissent que l’organisation mondiale actuelle agit contre qui? Quelle position adoptée en 1919 maintiennent-ils toujours?
17 Reconnaissant que l’actuelle conspiration est dirigée contre Jéhovah et contre son Christ, les vrais chrétiens persévéreront dans la voie de neutralité chrétienne et maintiendront fermement la position qu’ils ont prise en 1919 au cours de l’assemblée que l’Association internationale des Étudiants de la Bible tint à Cedar Point (aux États-Unis). Lors de ce congrès, en effet, ils prirent position pour le Royaume de Jéhovah et du Christ, et contre la Société des Nations, organisme pour la paix et la sécurité mondiales qui était alors en projet et qui a été remplacé plus tard par les Nations unies. La position de ces chrétiens est celle qu’adopterait Jérémie lui-même. En effet, ce prophète parla lui aussi, sous l’inspiration divine, d’un complot semblable dirigé contre la domination du “serviteur” royal de Jéhovah.
18. Qu’est-ce que Jérémie reçut l’ordre de fabriquer dans la première année du règne de Jéhoïakim? À qui devait-il les envoyer accompagnés d’un message?
18 La prophétie consignée en Jérémie chapitre 27 a donc une portée pour notre époque. Nous y lisons:
“Au commencement du règne de Jéhoïakim, fils de Josias, roi de Juda [en 628 avant notre ère], cette parole advint à Jérémie de la part de Jéhovah, disant: ‘Voici ce que m’a dit Jéhovah: “Fais-toi des liens et des barres de joug, et tu devras les mettre sur ton cou. Et tu devras les envoyer au roi d’Édom, et au roi de Moab, et au roi des fils d’Ammon, et au roi de Tyr, et au roi de Sidon, par la main des messagers qui viennent à Jérusalem, vers Sédécias, roi de Juda. Et tu devras leur donner un ordre pour leurs maîtres, en disant: ‘Voici ce qu’a dit Jéhovah des armées, Dieu d’Israël; voici ce que vous devrez dire à vos maîtres.’”’” — Jér. 27:1-4.
19. Selon le texte hébreu courant, quand Jérémie reçut-il cette mission de la part de Jéhovah? En quelle occasion l’exécuta-t-il?
19 Nous remarquons que ce passage mentionne deux rois au pouvoir sur Juda et Jérusalem: Jéhoïakim et son frère Sédécias, le second ayant succédé au fils du premier, c’est-à-dire à Jéhoïakin. Si le nom de Jéhoïakim indiqué en Jérémie 27:1 est exact, cela veut dire que Jérémie reçut la prophétie de Jéhovah en 628 avant notre ère et qu’il attendit onze ans avant de la proclamer. Cependant, trois manuscrits hébreux, ainsi que les versions arabe et syriaque, lisent en Jérémie 27:1 “Sédécias” au lieu de “Jéhoïakim”, leçon qu’ont retenue beaucoup de traductions modernesa. Quoi qu’il en soit, le texte situe l’exécution du commandement divin pendant le règne de Sédécias et lors d’une visite que lui rendirent à Jérusalem les envoyés de cinq pays avoisinants: Édom, Moab, Ammon, Tyr et Sidon. À cette époque-là, Nébucadnezzar était empereur à Babylone depuis au moins huit ans, il y avait déjà déporté le roi Jéhoïakin et avait installé son oncle Sédécias sur le trône de Jérusalem. En tant que vassal, Sédécias devait allégeance à Babylone.
20. Quel genre de manœuvre la visite des cinq envoyés représentait-elle? Pourquoi Jérémie leur dit-il de ne pas écouter les propos des occultistes?
20 La visite de ces envoyés venus de cinq pays voisins était une action ou manœuvre concertée. Il ressort de ce que Jérémie était chargé de dire à ces envoyés qu’ils tramaient une révolte contre l’empereur Nébucadnezzar. Et cette révolte avait la faveur des devins et de ceux qui pratiquaient les arts occultes. C’est pourquoi Jérémie avait reçu ordre de dire aux messagers: “Et quant à vous, n’écoutez pas vos prophètes, ni vos devins, ni vos faiseurs de rêves, ni vos magiciens, ni vos sorciers, qui vous disent: ‘Vous ne servirez pas le roi de Babylone.’ Car c’est le mensonge qu’ils vous prophétisent, afin de vous faire emmener loin de dessus votre sol; et je devrai vous disperser, et vous devrez périr.” — Jér. 27:9, 10.
21. À quoi les démons incitaient-ils les nations en question?
21 Tout comme les démons conduisent aujourd’hui les chefs politiques vers Har-Maguédon et vers “la guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”, les mêmes démons incitaient les chefs politiques des pays représentés à fomenter une révolte unie contre Nébucadnezzar, le “serviteur” de Jéhovah (Rév. 16:13-16). Comme on pouvait s’y attendre, ces nations approuvèrent la rébellion de Sédécias, roi de Juda, dans la neuvième année de son règne.
22. En transmettant le message divin aux envoyés, Jérémie se mêlait-il de politique? En quels termes Jéhovah mit-il l’accent sur sa souveraineté dans ce message?
22 En transmettant le message divin aux envoyés des cinq nations coalisées, Jérémie ne se mêlait pas de politique, car c’était son Dieu, Jéhovah, le “Roi des nations”, qui faisait une faveur à ces cinq pays en leur adressant un avertissement d’une importance nationale. Jéhovah mit d’ailleurs l’accent sur sa souveraineté universelle en chargeant Jérémie de leur dire:
“Moi, j’ai fait la terre, les humains et les bêtes, qui sont sur la surface de la terre, par ma grande force et par mon bras tendu; et j’ai donné cela à qui il a paru juste à mes yeux de le donner. Et maintenant, moi, j’ai donné tous ces pays en la main de Nébucadnezzar, roi de Babylone, mon serviteur; et même les bêtes sauvages des champs, je les lui ai données pour qu’elles le servent. Et toutes les nations devront le servir, lui, et son fils [Évil-Mérodac], et son petit-fils [Belschazzar], jusqu’à ce que vienne le temps de son propre pays, et de nombreuses nations et de grands rois devront l’exploiter comme serviteur.” — Jér. 27:5-7; II Rois 25:27; Dan. 5:1, 11, 18, 22.
23. Combien de temps devait durer l’asservissement au roi de Babylone? Que deviendrait la nation qui s’opposerait au décret de Jéhovah?
23 Jéhovah avait donc décrété que pendant de nombreuses années (exactement soixante-dix), les nations que l’Empire babylonien avait annexées devraient porter le joug de la servitude. C’est cette servitude que représentaient les liens et les barres de joug que Jéhovah avait demandé à Jérémie de fabriquer puis de remettre aux envoyés étrangers en visite chez le roi Sédécias. La révolte de ces nations ne parviendrait pas à annuler le décret divin.
“‘Et il adviendra sans faute que la nation et le royaume qui ne le serviront pas, lui, Nébucadnezzar, roi de Babylone, (...) c’est par l’épée, et par la famine, et par la peste, que je tournerai mon attention sur cette nation’, telle est la déclaration de Jéhovah, jusqu’à ce que je les aie supprimés par sa main.’” — Jér. 27:8.
24. Pourquoi Jésus Christ, le serviteur royal de Jéhovah, domine-t-il à présent au milieu de ses ennemis?
24 Aujourd’hui, du vivant de la classe de Jérémie, comme au temps du roi Sédécias, mieux vaut suivre le conseil du Souverain Seigneur de l’univers que celui des démons (Jér. 27:9-11). Nous ne voulons pas nous trouver mêlés à une conspiration internationale dirigée contre Jésus Christ, le Serviteur royal de Jéhovah. La classe ointe de Jérémie a averti les chefs politiques, et en particulier ceux de la chrétienté, par de nombreux messages. Mais ces dirigeants ont préféré demeurer au sein des Nations unies (Jér. 27:12-15; Rév. 17:12, 13). Ils s’accrochent à leur souveraineté nationale et refusent catégoriquement de mettre leur cou sous le joug royal du Serviteur de Jéhovah. Ne prenant pas au sérieux la fin des temps des Gentils en 1914, ces chefs ne veulent pas reconnaître qu’ils trempent dans une conspiration mondiale dirigée contre la domination universelle du Serviteur royal de Jéhovah. Mais les chefs politiques, y compris ceux de la chrétienté, ont néanmoins été tolérés, tout comme Sédécias le fut par Nébucadnezzar, le “serviteur” de Jéhovah. Jésus Christ leur a permis de continuer à gérer les affaires politiques après 1914 et doit donc maintenant régner au milieu de ses ennemis, au milieu de ceux qui conspirent contre lui.
25. a) Puisque les dirigeants refusent d’écouter, vers qui la classe de Jérémie doit-elle se tourner? b) Si les prophètes qui annonçaient un soulagement prochain venaient de Jéhovah, pour quoi devaient-ils prier?
25 Puisque les dirigeants politiques démontrent qu’ils ne mettront pas leur cou sous le “joug” du Serviteur de Jéhovah, son Fils intronisé dans les cieux, que doit faire la classe de Jérémie? Se tourner vers chaque personne individuellement et lui dévoiler qui sont les chefs de la conspiration.
“Voici ce qu’a dit Jéhovah: ‘N’écoutez pas les paroles de vos prophètes qui vous prophétisent, en disant: “Voici que les ustensiles de la maison de Jéhovah sont ramenés de Babylone, bientôt maintenant!” Car c’est le mensonge qu’ils vous prophétisent. Ne les écoutez pas. Servez le roi de Babylone et demeurez en vie. Pourquoi cette ville deviendrait-elle un lieu dévasté? Mais s’ils sont des prophètes et si la parole de Jéhovah existe chez eux, s’il vous plaît, qu’ils sollicitent Jéhovah des armées, pour que les ustensiles qui restent encore dans la maison de Jéhovah, et dans la maison du roi de Juda, et dans Jérusalem, n’arrivent pas à Babylone.”’ — Jér. 27:16-18.
26. D’après la déclaration de Jéhovah, au lieu de rendre les ustensiles en leur possession, qu’allaient faire les Babyloniens des accessoires qui étaient restés au temple?
26 Le temple de Jérusalem et ses colonnes étaient encore debout. Dans la cour, il y avait toujours le grand bassin pour les ablutions, que l’on appelait “la mer”, les chariots avec lesquels on transportait les cuves mobiles, et bien d’autres ustensiles à l’usage des prêtres et des Lévites. Qu’allaient devenir tous ces accessoires du temple?
“Voici ce qu’a dit Jéhovah des armées, Dieu d’Israël, au sujet des ustensiles qui restent encore dans la maison de Jéhovah, et dans la maison du roi de Juda, et dans Jérusalem: ‘“C’est à Babylone qu’ils seront emportés et c’est là qu’ils resteront jusqu’au jour où je tournerai mon attention vers eux”, telle est la déclaration de Jéhovah. “Et je les ferai remonter et revenir en ce lieu.”’” — Jér. 27:19-22.
27. a) Que signifiait la déclaration de Jéhovah pour ce qui était du complot international? b) Quelle conduite nous vaudra d’avoir part, dans l’ordre nouveau, aux bienfaits de la victoire que le commandant en chef de Jéhovah remportera?
27 Que signifiait cette déclaration de Jéhovah? Ceci: Le complot international contre son “serviteur” échouerait. Il apparaîtrait que les prophètes religieux et les occultistes avaient menti et conduit le peuple crédule à la destruction, il est plus sûr de ne pas les écouter. Mettons notre confiance dans le Royaume de Jéhovah et de Jésus Christ, son Serviteur royal, et non dans les Nations unies ni dans quelque autre organisation internationale. Nous resterons neutres quant aux affaires politiques du monde et mettrons notre cou sous le joug du Personnage désigné par Jéhovah, de Celui dont il a fait son commandant en chef en vue de la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant” à Har-Maguédon. Nous pourrons ainsi avoir part aux bienfaits que sa glorieuse victoire procurera dans l’ordre nouveau de Jéhovah.
“S’il s’élève au milieu de toi un prophète ou un rêveur de rêve, s’il te donne un signe ou un présage, et que se réalise le signe ou le présage dont il t’a parlé, en disant: ‘Marchons à la suite d’autres dieux, que tu n’as pas connus, et servons-les’, tu ne devras pas écouter les paroles de ce prophète, ni le rêveur de ce rêve, car Jéhovah, votre Dieu, vous éprouve pour savoir si vous aimez Jéhovah, votre Dieu, de tout votre cœur et de toute votre âme. C’est à la suite de Jéhovah, votre Dieu, que vous devrez marcher, et c’est lui que vous devrez craindre, et ce sont ses commandements que vous devrez garder, et c’est sa voix que vous devrez écouter, et c’est lui que vous devrez servir, et c’est à lui que vous devrez vous attacher.” — Deut. 13:1-4.
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Le jugement divin contre les faux prophètes de la chrétientéLa Tour de Garde 1980 | 1er février
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Le jugement divin contre les faux prophètes de la chrétienté
1, 2. a) À quelle tentation nous exposent les prophéties dénuées de fondement selon lesquelles de bonnes choses seraient destinées à arriver prochainement? b) Quelle est la plus importante question actuellement en suspens? Qu’est-ce qui l’a mise au premier plan?
NATURELLEMENT, nous aimons tous entendre prophétiser ou annoncer que de bonnes choses sont destinées à arriver prochainement, de notre vivant. Mais cela nous expose à une grande tentation. En effet, nous pourrions désirer ajouter foi à une prédiction simplement parce qu’elle nous plaît, et non parce qu’elle repose sur un fondement solide ni parce qu’elle vient d’une source autorisée. Nous risquerions ainsi d’adopter une conduite qui nous serait finalement préjudiciable. C’est notamment le cas en ce qui concerne notre avenir éternel, oui, c’est le cas AUJOURD’HUI. Pourquoi donc?
2 La raison en est que la plus importante question qui fût jamais en suspens se pose aujourd’hui en termes clairs à tous les humains. Cette question est la suivante: Qui dominera le monde? Ce qui a mis cette question primordiale au premier plan, ce n’est pas la lutte sans fin qui oppose la libre entreprise et les nations capitalistes aux nations socialo-communistes, mais plutôt la proclamation du Royaume de Dieu et de son Christ par les témoins chrétiens de Jéhovah. Ce Royaume a droit à la domination depuis la fin des temps des Gentils en 1914.
3. a) Les gens se sont donc vus contraints de prendre position sur quelle question? b) Pourquoi les nations gentiles devraient-elles céder leur souveraineté à Jéhovah?
3 Les gens qui ont entendu la proclamation du Royaume à travers le monde entier, en quelque cent quatre-vingt-dix langues, se sont vus contraints de prendre position. Sont-ils pour la domination légitime de Jéhovah et du Christ? La terre sur laquelle nous vivons appartient à son Créateur et non aux créatures que nous sommes. D’après la chronologie qui figure dans la Bible, le livre du Créateur, le temps que Dieu avait accordé aux nations de la terre, dont celles de la chrétienté, pour dominer le monde, est venu à expiration au début de l’automne 1914. Comment Jéhovah a-t-il marqué la fin des temps des Gentils? En prenant son “grand pouvoir” royal et en s’adjoignant son Fils céleste, Jésus Christ, dans le gouvernement céleste universel (Rév. 11:15-18). Son Fils est donc actuellement au pouvoir (Ézéch. 21:25-27). L’heure est venue pour les nations gentiles de céder leur souveraineté à Jéhovah.
4, 5. a) Quelle menace pesait sur le Moyen-Orient en 614 avant notre ère? b) Qu’étaient alors devenus les ustensiles du temple de Jérusalem, et à quelle condition seulement la prédiction de Hananiah pourrait-elle se réaliser?
4 En 614 avant notre ère, une situation semblable existait dans le royaume de Juda. Une menace pesait alors sur le monde. D’où venait-elle? De ce que Dieu appela “les familles du nord”, c’est-à-dire de la Puissance mondiale babylonienne qui allait envahir le Moyen-Orient par le nord (Jér. 1:13-15; 25:9, 26). Le Moyen-Orient était déjà sous la domination de Nébucadnezzar, roi de Babylone, notamment depuis 620, date à laquelle Jéhoïakim, roi de Jérusalem, devint vassal du souverain babylonien. Son frère Sédécias, que Nébucadnezzar mit sur le trône après lui avoir fait prêter serment d’allégeance, fut le dernier roi de la ville sainte. Quand le roi de Babylone quitta Jérusalem pour retourner chez lui, il emmena en exil l’ex-roi Jéhoïakin et les nobles de Juda. Il emporta également les ustensiles sacrés du temple de Jéhovah et les déposa dans les maisons des faux dieux, à Babylone. Combien de temps ces ustensiles sacrés et d’autres objets précieux allaient-ils rester à Babylone? Cette question fut à l’origine d’une vive controverse qui éclata dans la quatrième année du règne de Sédécias.
5 Un faux prophète nommé Hananiah, fils d’Azzur, répondit, soi-disant au nom de Jéhovah: “Deux années entières.” Ceci ne serait possible que si l’Égypte redevenait puissance mondiale et renversait Babylone. Par cette prédiction contre Babylone, Hananiah soutenait donc les partisans d’une révolte internationale contre Nébucadnezzar, révolte qui allait à l’encontre du décret de Jéhovah et du conseil qu’il avait donné par la bouche de Jérémie.
6. Selon Jérémie 28:8, 9, en quoi la prophétie de Hananiah différait-elle de celles qu’avaient prononcées les prophètes antérieurs à Jérémie?
6 Étant donné que Hananiah donnait de faux espoirs au pays de Juda, Jérémie lui répondit en face du peuple et de tous les prêtres rassemblés dans le temple, et il conclut en disant: “Pour ce qui est des prophètes qui ont paru avant moi et avant toi, depuis le temps jadis, ils prophétisaient aussi, au sujet de nombreux pays et au sujet de grands royaumes, la guerre, et le malheur, et la peste. Quant au prophète qui prophétise la paix, ce sera lorsque se réalisera la parole du prophète que se fera connaître le prophète que Jéhovah a véritablement envoyé.” — Jér. 28:1-9.
7. Qu’est-ce que Jésus Christ a prédit pour notre époque? Quelle question se pose donc aujourd’hui au sujet des vrais prophètes?
7 Jésus Christ, le plus grand des prophètes de Jéhovah, prédit pour notre époque (à partir de 1914 notamment) la guerre, la peste, des tremblements de terre et d’autres malheurs qui atteindraient leur point culminant lors d’une “grande tribulation” sans précédent dans toute l’histoire humaine (Mat. 24:4-22). Aujourd’hui, les Témoins de Jéhovah expliquent comment cette prophétie de Jésus s’est progressivement réalisée depuis 1914. Christ n’annonça pas une paix durable pour le monde dans un avenir proche, pour la génération actuelle. Qui donc Jéhovah a-t-il envoyé pour parler en son nom: le clergé de la chrétienté qui prédit l’inverse du Christ, ou la classe moderne de Jérémie? Les événements futurs nous apprendront qui dit vrai.
8. Quand Jérémie lui eut répondu, quel geste énergique Hananiah accomplit-il? Quelle prédiction fit-il?
8 Le faux prophète Hananiah avait sans doute confiance dans le succès d’une révolte internationale contre le “serviteur” de Jéhovah, car il fit le geste énergique que voici:
Il “prit la barre de joug de dessus le cou de Jérémie, le prophète, et la brisa. Puis Hananiah dit devant les yeux de tout le peuple: ‘Voici ce qu’a dit Jéhovah: “C’est comme ceci que d’ici encore deux années entières je briserai le joug de Nébucadnezzar, roi de Babylone, de dessus le cou de toutes les nations.”’” — Jér. 28:10, 11.
9. Quel message relatif aux barres de joug Jéhovah chargea-t-il Jérémie de proclamer? Pourquoi?
9 Mais une telle prophétie allait-elle s’accomplir simplement parce qu’elle était prononcée au nom de Jéhovah? Non; Dieu ne pouvait faire ce que Hananiah prophétisait tout en réalisant la prédiction inverse qu’avait faite Jérémie. La révolte internationale contre le “serviteur” de Jéhovah était donc vouée à l’échec. Dieu dit par la suite à son prophète: “Va, et tu devras dire à Hananiah: ‘Voici ce qu’a dit Jéhovah: “Tu as brisé des barres de joug en bois, et à leur place tu devras faire des barres de joug en fer.” Car voici ce qu’a dit Jéhovah des armées, Dieu d’Israël: “Je mettrai un joug de fer sur le cou de toutes ces nations, pour qu’elles servent Nébucadnezzar, roi de Babylone; et elles devront le servir. Et même les bêtes sauvages des champs, je les lui donnerai.”’” (Jér. 28:12-14). Le complot international d’Hananiah était voué à l’échec. Mais en outre, Jéhovah allait livrer à Nébucadnezzar les pays des conspirateurs, afin de lui donner “même les bêtes sauvages des champs”.
LE CONJURATEUR RELIGIEUX REÇOIT CE QU’IL MÉRITE
10. Qu’est-ce que la classe de Jérémie est autorisée à faire vis-à-vis du clergé qui, comme Hananiah, soutient la conspiration internationale contre Jéhovah?
10 Les prophètes du clergé de la chrétienté soutiennent ouvertement la conspiration internationale contre le Royaume de Jéhovah et de son Christ. Si les Témoins de Jéhovah ne sont pas autorisés à condamner à mort l’un quelconque de ces hommes, ils peuvent cependant reprendre la déclaration inspirée de Dieu et l’appliquer à ces faux prophètes ecclésiastiques qui, en tant que classe, furent préfigurés par Hananiah. Mais avant de poursuivre, intéressons-nous donc à la démarche prophétique de Jérémie.
“Puis Jérémie, le prophète, dit à Hananiah, le prophète: ‘Écoute, s’il te plaît, ô Hananiah! Jéhovah ne t’a pas envoyé, mais toi, tu as fait que ce peuple se confie au mensonge. C’est pourquoi voici ce qu’a dit Jéhovah: “Voici que je te renvoie de dessus la surface du sol. Cette année, toi, tu devras mourir, car tu as proféré la révolte pure contre Jéhovah.”’” — Jér. 28:15, 16.
11. a) Combien de temps Hananiah continua-t-il à vivre? b) De quoi le clergé est-il lui aussi coupable? Que doit donc montrer la classe de Jérémie?
11 Hananiah, le partisan de la révolte pure des conspirateurs nationaux contre Jéhovah, ne vécut qu’environ deux mois. “Hananiah, le prophète, mourut donc cette année-là [614 avant notre ère], au septième mois.” (Jér. 28:17, 1). À la lumière de ce drame prophétique, que peut-on dire aujourd’hui des faux prophètes ecclésiastiques de la chrétienté? Ceux-ci soutiennent les chefs politiques dans leur refus de mettre leur cou sous le joug du Serviteur royal de Jéhovah, qui est pourtant bien supérieur au Nébucadnezzar de l’Antiquité. Sur ce point, il n’y a aucune entente possible entre le clergé et la classe de Jérémie, qui doit continuer de montrer vers quel malheur les ecclésiastiques sont en train de mener le peuple.
12. Quel message divin Jérémie adressa-t-il aux Juifs déjà exilés à Babylone au sujet des faux prophètes Achab et Sédécias?
12 À cette époque lointaine où les troubles politiques secouaient le Moyen-Orient, il n’est pas jusqu’aux Juifs déportés à Babylone qui n’aient eu leurs faux prophètes. Aussi Dieu chargea-t-il Jérémie d’envoyer le message suivant à ces pseudo-prophètes qui faisaient naître de fausses espérances chez les Juifs exilés au pays de Nébucadnezzar:
“Et quant à vous, entendez la parole de Jéhovah, vous tous les exilés, que j’ai chassés de Jérusalem à Babylone. Voici ce qu’a dit Jéhovah des armées, Dieu d’Israël, au sujet d’Achab, fils de Colaïah, et à l’adresse de Sédécias, fils de Maaséïah, qui vous prophétisent le mensonge en mon nom: ‘Voici que je les livre en la main de Nébucadnezzar, roi de Babylone, et il devra les abattre devant vos yeux. Et d’eux on tirera une malédiction, chez tout le groupe des exilés de Juda qui est à Babylone, disant: “Que Jéhovah te rende comme Sédécias et comme Achab, que le roi de Babylone a rôtis au feu!” parce qu’ils se sont livrés à des folies en Israël, et qu’ils continuent à commettre l’adultère avec les femmes de leurs compagnons, et qu’ils continuent à prononcer mensongèrement, en mon nom, la parole que je ne leur ai pas ordonnée. “Et je suis Celui qui sait et je suis témoin”, telle est la déclaration de Jéhovah.’” — Jér. 29:20-23.
Nébucadnezzar, le “serviteur” de Jéhovah, avait sans doute de bonnes raisons politiques de faire rôtir au feu Sédécias et Achab, qui avaient méprisé le conseil de Jéhovah en agissant contre les intérêts de la Babylone impériale.
13. Les Juif exilés devaient-ils s’attendre à une délivrance prochaine de Babylone? Quelles instructions leur donnait la lettre de Jérémie?
13 Les paroles ci-dessus sont tirées d’une lettre que Jérémie envoya de Jérusalem aux anciens, aux prêtres, aux prophètes et au peuple qui étaient exilés dans la lointaine Babylone. Il fit porter ce message par Élasah, fils de Schaphan, et par Guémariah, fils de Hilkiah, lorsque le roi Sédécias envoya ces deux émissaires à Nébucadnezzar (Jér. 29:1-3). Dans cette lettre, Jéhovah dit aux exilés de ne pas s’attendre à une délivrance prochaine de Babylone, mais de s’installer dans le pays, de s’y marier et de s’y multiplier. Plutôt que de préparer une révolte, “cherchez la paix de la ville où je [Jéhovah] vous ai fait aller en exil, et priez Jéhovah en sa faveur, car dans sa paix il y aura la paix pour vous. (...) Car voici ce qu’a dit Jéhovah: ‘En accord avec l’accomplissement de soixante-dix ans à Babylone, je tournerai mon attention vers vous, et je ratifierai à votre égard ma bonne parole, en vous ramenant en ce lieu.’” — Jér. 29:4-10.
14. À l’instar de l’ancien prophète, à quoi la classe de Jérémie exhorte-t-elle les chrétiens baptisés, ou qu’ils vivent?
14 Fidèle à l’exemple de l’ancien prophète, la classe moderne de Jérémie exhorte tous les témoins voués et baptisés de Jéhovah à être des citoyens paisibles et respectueux des lois dans le pays où ils vivent, spirituellement parlant, “comme des étrangers et des résidents temporaires”. (I Pierre 2:11-15.) Leur soumission relative aux “autorités supérieures” leur permet de rester en paix avec Dieu. — Rom. 13:1-4.
15. Qu’avait fait Schémaïah, le faux prophète en exil à Babylone? De quoi se plaignit-il auprès du “grand surveillant” du temple?
15 Avant même que Jérémie n’eût composé et envoyé sa lettre, un faux prophète en exil à Babylone, Schémaïah de Néhélam, avait écrit à Sophonie, fils de Maaséïah, “grand surveillant” du temple de Jérusalem. Jéhovah fit donc allusion à cette correspondance dans la lettre que Jérémie adressa aux exilés. Il déclara:
“Et à Schémaïah de Néhélam tu diras: ‘Voici ce qu’a dit Jéhovah des armées, Dieu d’Israël: “Parce que, toi, tu as envoyé en ton nom des lettres à tout le peuple qui est à Jérusalem, ainsi qu’à Sophonie, fils de Maaséïah, le prêtre, et à tous les prêtres, disant: ‘Jéhovah lui-même t’a fait prêtre à la place de Jéhoïada, le prêtre, pour devenir le grand surveillant de la maison de Jéhovah envers tout homme dément et se comportant comme un prophète, et tu devras le mettre aux ceps et au pilori; maintenant donc, pourquoi n’as-tu pas tancé Jérémie d’Anathoth, qui pour vous se comporte en prophète? En effet, voilà pourquoi il nous a envoyé un message à Babylone, disant: “Cela se prolonge! Bâtissez des maisons et habitez-les, et plantez des jardins et mangez-en les fruits, — ”’”’” — Jér. 29:24-28; voir aussi Jérémie 29:4-6.
16. Que fit le “grand surveillant” du temple lorsqu’il reçut la lettre de Schémaïah ? Quelle prophétie concernant Schémaïah Jéhovah inspira-t-il à Jérémie?
16 Cependant, le prêtre Sophonie, “grand surveillant” du temple, ne mit pas Jérémie aux ceps ni au pilori après avoir reçu la lettre de Schémaïah. Il la lui lut (Jér. 29:29). Qu’allait-il se passer maintenant?
“Alors la parole de Jéhovah advint à Jérémie, disant: ‘Envoie un message à tous les exilés, disant: “Voici ce qu’a dit Jéhovah au sujet de Schémaïah de Néhélam: ‘Parce que Schémaïah vous a prophétisé, alors que, moi, je ne l’ai pas envoyé, et qu’il a voulu vous faire vous confier au mensonge, à cause de cela, voici ce qu’a dit Jéhovah: “Voici que je tourne mon attention sur Schémaïah de Néhélam et sur sa descendance. Il n’aura pas un homme qui habite au milieu de ce peuple; et il ne sera pas spectateur du bien que je fais pour mon peuple”, telle est la déclaration de Jéhovah, “car il a proféré la révolte pure contre Jéhovah.”’”’” — Jér. 29:30-32.
17. Pourquoi la révolte que Schémaïah fomentait contre Babylone était-elle une révolte contre Jéhovah?
17 En prophétisant et en écrivant comme il le faisait, Schémaïah préparait la révolte du roi Sédécias, révolte qui avait l’appui du pharaon d’Égypte, cet adversaire acharné de la Puissance mondiale babylonienne. Mais cette rébellion n’était pas seulement dirigée contre Babylone. C’était une rébellion contre Jéhovah, qui avait fait du roi de Babylone son “serviteur”. Jéhovah étant le Maître céleste de ce roi, toute révolte contre Babylone serait principalement dirigée contre Jéhovah.
LES CHRÉTIENS NEUTRES SE REPOSENT SUR JÉHOVAH
18. Comment Schémaïah essayait-il de devancer Jéhovah? Quelles en furent les conséquences pour lui et sa descendance?
18 À Babylone, Schémaïah n’avait pas envie d’attendre que Jéhovah délivre les exilés juifs, dont il faisait partie. Il ne croyait pas à la prophétie d’Ésaïe 44:28 à 45:4 à propos de Khoresch ou Cyrus le Perse, celui qui devait renverser Babylone et rétablir les exilés dans leur pays. Voulant devancer Jéhovah, Schémaïah prépara sa délivrance et celle de ses compagnons comme il l’entendait. Il soutint une politique qui allait amener le roi de Babylone à placer un “joug de fer” sur le cou du royaume vassal de Juda (Jér. 28:13, 14). Non seulement la révolte n’apporterait pas la délivrance à Schémaïah, mais sa descendance serait retranchée et n’aurait aucune part au rétablissement d’Israël.
19. Quelle est l’attitude de la réplique moderne de Schémaïah depuis 1914?
19 Nous ferons bien, aujourd’hui, de suivre le conseil que Jérémie donna dans sa lettre (Jér. 29:8, 9). Cela nous évitera d’emboîter le pas à la réplique moderne de cet ancien fauteur de révolte contre les dispositions divines que fut Schémaïah de Néhélam. Depuis la fin des temps des Gentils en 1914, les ecclésiastiques de la chrétienté n’ont pas écouté la classe de Jérémie et se sont révélés être des “figues fendues qu’on ne peut pas manger à cause de leur mauvaise qualité”. Cette classe a attiré leur attention sur les divers composants du “signe” annoncé par Jésus Christ et qui se réalise depuis 1914, savoir sur l’“épée” de la guerre, qui a même pris des proportions mondiales, sur les ravages de la “famine”, sur la propagation de la “peste” et sur la ‘dispersion’ de populations sans ressources, conditions que l’on retrouve même au sein de la soi-disant “chrétienté”. (Jér. 29:16-19; Mat. 24:4-20.) Mais les ecclésiastiques démontrent qu’ils ne croient pas à la signification biblique du “signe” et ils n’encouragent pas les nations à déposer leurs souverainetés nationales aux pieds du Serviteur royal de Jéhovah maintenant au pouvoir, c’est-à-dire Jésus Christ qui, depuis 1914, partage avec son Père céleste le “royaume du monde”, un empire bien plus grand que celui de Nébucadnezzar. Le clergé accorde sa préférence aux plans humains et soutient les Nations unies plutôt que la domination divine.
20. Quel châtiment mérité encourent ceux qui se révoltent contre l’autorité? Comment assurerons-nous notre salut éternel?
20 De même que les nations punissent de mort quiconque se révolte contre l’autorité établie, de même la révolte non chrétienne contre Jéhovah et son Serviteur royal se sanctionnera par la destruction des chefs religieux soi-disant chrétiens qui profèrent “la révolte pure contre Jéhovah”. (Jér. 29:32.) Leur destruction fut d’ailleurs préfigurée par celle du faux prophète Schémaïah et de sa descendance, qui ne virent jamais le “bien” que Jéhovah se proposait de faire aux exilés soumis. Nous n’avons donc pas à recourir à des moyens humains pour essayer d’obtenir une délivrance immédiate. Nous assurerons notre salut éternel en nous reposant avec patience et confiance sur Jéhovah pour qu’il nous délivre par l’intermédiaire de Jésus Christ, le “serviteur” plus grand que Khoresch ou Cyrus le Grand.
21. Quelle attitude des exilés juifs, prédite par Jéhovah en Jérémie 29:12-14, devrions-nous imiter aujourd’hui?
21 Essayer de devancer Jéhovah n’apportera jamais la délivrance tant attendue. Plutôt que de tourner le dos à Jéhovah et de ne plus tenir compte de lui, nous ferons bien d’imiter ceux que Dieu sauva et qu’il rétablit dans leur pays au temps qu’il avait fixé. Jéhovah avait prédit la conduite exemplaire de ces gens-là en ces termes: “À coup sûr, vous m’appellerez, et vous viendrez, et vous me prierez, et je vous écouterai. Et vous me chercherez et vous me trouverez, car vous me rechercherez de tout votre cœur. Et je me laisserai trouver par vous.” — Jér. 29:12-14.
22. Puisque nous sommes encore dans l’“année de bienveillance” de Jéhovah, quelle espérance devrait nous pousser à l’action?
22 L’“année de bienveillance de la part de Jéhovah” touche à sa fin (És. 61:2). Aussi les paroles suivantes s’appliquent-elles encore à nous: “‘Car je connais bien, moi, les pensées que je pense à votre égard’, telle est la déclaration de Jéhovah, ‘pensées de paix et non de malheur, pour vous donner un avenir et une espérance.’” (Jér. 29:11). L’“avenir” que Jéhovah réserve à ceux qui se soumettent dès maintenant à sa domination souveraine est le plus beau que l’on puisse désirer; c’est une vie éternelle dans la paix, le bonheur et la prospérité que nous procurera son Serviteur royal, Jésus Christ. Oui, telle est l’espérance que Jéhovah place devant nous. Pleins de reconnaissance, agissons de manière à en voir la réalisation.
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