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Qu’est-il arrivé au Rhin ?Réveillez-vous ! 1977 | 8 mars
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que d’abandonner les commodités que leur procure l’industrie. De plus, on peut être sûr que les magnats du commerce, pour qui le profit est le seul objectif, s’opposeraient de toutes leurs forces à une diminution de la productivité.
La pollution du Rhin n’est qu’un témoignage de plus de l’égoïsme et de la cupidité des hommes. Seul le Dieu Tout-Puissant pourra faire disparaître ce fléau et d’autres encore quand il ‘saccagera ceux qui saccagent la terre’. — Rév. 11:18.
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La Grèce protège la liberté de réunionRéveillez-vous ! 1977 | 8 mars
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La Grèce protège la liberté de réunion
De notre correspondant en Grèce
LE VRAI christianisme n’est pas nouveau en Crète. Il y a dix-neuf siècles, l’apôtre Paul avait laissé Tite, un de ses collaborateurs, dans cette île de la Méditerranée, pour qu’il règle quelques problèmes et qu’il effectue des nominations d’anciens dans les congrégations. Cette tâche n’était pas facile, car les Crétois avaient très mauvaise réputation. Un de leurs prophètes, sans doute Épiménide qui vivait au sixième siècle avant notre ère, avait dit : “Les Crétois sont toujours menteurs, ce sont des bêtes sauvages néfastes, des gloutons désœuvrés.” — Tite 1:10-12.
Cela n’a pas empêché le vrai christianisme d’exercer une très bonne influence sur les Crétois qui l’ont adopté. L’apôtre Paul s’attendait à ce que Tite trouve parmi eux des hommes qui auraient une excellente réputation. Il définit comme suit les conditions à remplir chez ceux qui allaient se voir confier des responsabilités : “Il faut qu’un surveillant soit exempt d’accusation, comme intendant de Dieu, qu’il ne soit pas obstiné, pas irascible, que ce ne soit pas un ivrogne querelleur, ni quelqu’un qui frappe, qu’il ne soit pas avide de gains déshonnêtes, mais hospitalier, ami du bien, plein de bon sens, juste, fidèle, maître de soi.” — Tite 1:7, 8.
L’attitude du clergé
Les conducteurs religieux de la Crète se sont-ils hissés au niveau que Tite devait rechercher chez ceux à qui il pouvait confier des responsabilités dans les congrégations ? Leur conduite à l’occasion d’une paisible assemblée des témoins chrétiens de Jéhovah parle d’elle-même.
Ce congrès devait avoir lieu du 29 juillet au 1er août 1976, au stade Ergotélès d’Héraklion, port au nord de la Crète. Le programme allait consister en discours bibliques, en représentations dramatiques et en démonstrations qui développeraient le thème “Le service sacré”. Ce programme avait pour but d’exhorter chacun à se conformer à ce qu’enseignent les Écritures sur les parents, les conjoints, les enfants et notre prochain. Ces quatre jours de saine discussion sur la Bible pour montrer comment servir le Très-Haut auraient dû être favorablement considérés par les croyants. Mais le clergé orthodoxe crétois ne l’entendit pas de cette oreille.
Les préparatifs de l’assemblée commencèrent vers la mi-juillet dans l’enceinte du stade que les Témoins avaient loué. Les ecclésiastiques exercèrent de fortes pressions sur la direction du stade Ergotélès pour lui faire annuler le contrat. Ce n’est pas le genre de démarche à laquelle on s’attendrait chez des gens qui sont censés être des modèles de justice, de loyauté et de bonne conduite. C’est tout à l’honneur de la direction du stade d’avoir refusé de céder au clergé et d’avoir tenu parole en honorant la signature qu’elle avait apposée sur le contrat.
Les conducteurs religieux s’efforcèrent ensuite de faire interdire l’assemblée des Témoins de Jéhovah par les autorités crétoises puis par celles d’Athènes. Les prêtres d’Héraklion adressèrent la protestation suivante au préfet, au procureur de la république et au chef de la gendarmerie : “Nous avons l’honneur de vous informer que les prêtres de la région d’Héraklion se sont réunis aujourd’hui, 16 juillet, à 9 heures du matin, à l’archevêché de Crète, pour s’entretenir du congrès qui doit avoir lieu dans notre ville du 29 juillet au 1er août, et qui est organisé par les Millénaristes ou Témoins de Jéhovah. Ce sont des ennemis de notre foi et de notre pays, des agents du sionisme international. Nous exprimons notre indignation au sujet de leur présence intolérable à l’occasion du scandaleux congrès d’obédience juive qu’ils vont tenir pour détourner les croyants, et nous protestons aussi vigoureusement au nom de nos paroissiens. (...) Nous vous demandons donc de faire tout le nécessaire pour interdire ce congrès qui est une provocation. S’il devait néanmoins avoir lieu, nous déclinons toute responsabilité quant aux conséquences qui pourraient s’ensuivre.”
L’assemblée approchait, et les protestations du clergé et de certaines ouailles s’intensifiaient. Le 26 juillet, 5 000 personnes menacèrent de détruire le stade Ergotélès, mais la police déjoua leur tentative. Un journal d’Athènes raconta toute l’histoire sous l’en-tête : “5 000 personnes veulent brûler le stade d’Héraklion.” L’article était illustré par une photo montrant un groupe de prêtres rassemblés à l’extérieur du stade.
Malgré une opposition constante, le congrès commença le 29 juillet, comme prévu. La police était là, prête à empêcher tout agitateur de troubler la bonne marche de l’assemblée. Le premier jour, tout alla bien jusqu’au moment où les congressistes se séparèrent ; c’est alors que des émeutiers fanatiques jetèrent des pierres sur les voitures, endommageant sérieusement les véhicules et blessant plusieurs congressistes. Les efforts de la police et l’ordre de se disperser que donna le procureur de la république n’empêchèrent pas la foule excitée par le clergé de continuer de jeter des pierres.
Ces attentats violaient le décret du chef de gendarmerie d’Héraklion qui disait : “Nous interdisons tout rassemblement et toute marche de protestation contre les Millénaristes [Témoins de Jéhovah], dans le but de déranger leur congrès ou de les molester.” Toute violation pouvait entraîner une peine de cinq à vingt ans d’emprisonnement, ce qui n’a pas empêché le clergé et les fanatiques qu’il avait mobilisés de violer effrontément la loi. Ils transgressaient ainsi le commandement biblique qui dit : “Que toute âme soit soumise aux autorités supérieures”, c’est-à-dire aux gouvernements. — Rom. 13:1.
Le lendemain matin, un représentant de la Société Watch Tower, accompagné de deux avocats d’Athènes, informa le procureur de la république de ce qui s’était passé. Ce dernier l’assura qu’il allait prendre des dispositions pour que cette situation ne se renouvelle plus.
L’effet de l’opposition du clergé
L’assemblée se termina sans incident ; on entendit seulement quelques vociférations de temps à autre, et des pétards furent lancés depuis les rues avoisinantes. La campagne d’intolérance du clergé prit une telle ampleur qu’on parla du congrès des Témoins de Jéhovah non seulement en Crète, mais dans toute la Grèce. Les journaux d’Héraklion et d’Athènes donnèrent une très large publicité à l’attitude du clergé.
Il fut ainsi révélé que les conducteurs religieux n’avaient pas hésité à recourir au mensonge. À l’encontre des chrétiens que Tite avait nommés comme anciens, le clergé crétois s’était conduit comme ceux qu’un de leurs prophètes condamnait. Par exemple, le clergé avait essayé de faire passer les Témoins de Jéhovah pour des sionistes. Le journal Patris, d’Héraklion, publia une mise au point du Conseil israélite central d’Athènes qui montrait la fourberie de ces affirmations du clergé. Le rectificatif disait : “En ce qui concerne le congrès des Millénaristes, nous protestons énergiquement contre toute tentative d’assimilation de ce mouvement à la religion juive ou au sionisme. Tout le monde sait que les Millénaristes n’ont rien à voir ni avec le judaïsme ni avec le sionisme.”
Rendons à la majorité des habitants courtois et hospitaliers d’Héraklion le mérite qui leur revient pour avoir désapprouvé les infractions à la loi et l’intolérance du clergé et des fanatiques. De nombreuses personnes ont exprimé leur réprobation. Un commerçant fit cette remarque aux Témoins : “Je vous félicite, votre attitude a été exemplaire.”
La propagande mensongère du clergé et ses infractions à la loi ont permis aux gens de voir qui pratiquait vraiment le christianisme. Les chefs religieux ne se sont pas montrés à la hauteur des conditions requises des anciens, conditions qui figurent dans la Bible. Au lieu d’avoir une conduite irréprochable, ils se sont comportés d’une manière déplorable et ils ont incité leurs fidèles à commettre des délits. Heureusement, leur entreprise intolérante a avorté grâce aux autorités qui ont eu le courage de rester justes et qui ne se sont pas plus laissé intimider par les menaces que par les agitateurs.
Devant pareille intolérance de la part du clergé crétois, on peut se demander quel enseignement “chrétien” des gens aussi répréhensibles peuvent donner ! N’est-ce pas plutôt parmi ceux qui se sont assemblés paisiblement pour entendre parler du service sacré de Dieu que l’on trouvera l’enseignement des premiers chrétiens ?
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