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Les prisons enrayent-elles la criminalité?Réveillez-vous ! 1979 | 22 octobre
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Les prisons enrayent-elles la criminalité?
Les détenus y entrent-ils déformés pour en sortir réformés?
“CE QUI nous fait peut-être le plus défaut, ce n’est pas tant une nouvelle conception de la répression pénale que l’élaboration d’une nouvelle morale”, déclara Alan Huggins, doyen des juges de Hong-Kong.
De fait, cette constatation touchait au cœur du problème, en notre époque où la criminalité ne cesse d’augmenter et où le public aspire à un renforcement de la législation ou tout au moins à une révision du code pénal.
Comment, sinon l’enrayer, du moins réduire la criminalité’? Où le bât blesse-t-il dans la guerre menée contre la délinquance? Les uns réclament un renforcement pénal et une application plus stricte de la loi, les autres sont partisans d’un assouplissement des lois et souhaiteraient plus de clémence dans les verdicts. Beaucoup de gens sont d’accord pour reconnaître que le système pénitentiaire n’amende pas les criminels. C’est ce qui a amené certains gouvernements, au cours des dix années passées, à réviser leur système juridique et pénitentiaire. D’ardentes controverses sont nées à propos du châtiment suprême. En effet, si un certain nombre de pays ont aboli la peine capitale, on observe à présent que plusieurs États aimeraient la rétablir. Des délits tels que l’adultère sont devenus si courants que le sentiment général, dans certaines régions, est d’abolir toutes les peines qui les sanctionnent.
En étudiant ce problème de la recrudescence de la criminalité, certains sont arrivés à la conclusion que celle-ci ne dépend ni de la sévérité ni de la clémence des lois, mais de la disparité des verdicts rendus d’un tribunal à l’autre, disparité qui affaiblit le respect des lois au même titre que la corruption qui règne dans les milieux judiciaires. Enfin, facteur non négligeable, les prisons apparaissent dans bien des cas comme l’école du crime.
Des conditions pénitentiaires déplorables
Dans son reportage sur un important pays d’Amérique du Sud, un journaliste donnait cette description d’une grande prison: “Les agressions de type sexuel sont monnaie courante. Pour échapper à de tels sévices, un jeune détenu a préféré être jeté dans une cellule qui ne faisait qu’un mètre carré. Qu’attendre d’individus en marge de la société, que l’on a isolés dans une prison dont l’effectif a triplé (5 200 détenus dans des locaux conçus pour un maximum de 1 800) et qui sont entassés par plusieurs dizaines dans des cellules où règne une incroyable promiscuité? On ne saurait récupérer un délinquant s’il quitte la prison encore plus perverti qu’à son arrivée.”
Dans le même ordre d’idées, un détenu fit cette remarque au terme de 20 mois passés dans une prison d’Europe: “Jour après jour, la conversation ne tournait que sur les délits passés et sur ceux que l’on commettrait une fois sortis. Cet échange de compétence, de techniques et d’expérience formait le prisonnier pour que, la fois suivante, le crime paie.”
Un chrétien, à qui son attitude de neutralité avait valu d’échouer dans quatre prisons différentes, déclara: “Loin d’être une institution de réforme, la prison est l’école du crime. Une formule courante était que l’on entre “pour être réformé et que l’on sort déformé’. On peut citer le cas de ces détenus qui sont jetés en prison pour la première fois à la suite d’un quelconque délit de droit commun, tel qu’un vol ou une escroquerie, et qui reviennent ensuite comme récidivistes, pour finir comme repris de justice. J’ai connu un prisonnier qui parlait couramment cinq langues et qui écrivait des romans. Il était en prison comme récidiviste. Il m’expliqua que la société, sa famille et ses amis l’avaient rejeté et qu’il était sans travail. Alors, que faire? Commettre un nouveau délit, puis retourner en prison où il pourrait travailler, manger et dormir.” Certes, sa philosophie était mauvaise, mais, de frustration en frustration, il était devenu un multirécidiviste.
Les efforts de rééducation en cours
Pour remédier à ces conditions alarmantes qui règnent dans presque tous les pays, on a mis au point des programmes de rééducation. Consciencieusement réalisés, ils permettraient à un grand nombre de délinquants, particulièrement chez les délinquants primaires, de se réformer et de devenir des citoyens honorables dans une société qu’ils contribueraient à rendre prospère. En outre, le lourd fardeau des dépenses imposées au public par l’échec du système pénitentiaire dans la rééducation des détenus serait notablement allégé.
Les maigres succès enregistrés par ces programmes de rééducation sont fonction du zèle, ou de l’absence de zèle, des autorités juridiques et pénitentiaires ainsi que du budget qui leur est alloué. Une enquête récente sur la situation de centaines de prisons dans 19 pays a révélé que les conditions de détention s’étaient améliorées. Les prisons sont devenues plus propres. Les condamnés pour des délits mineurs, particulièrement les délinquants primaires, sont séparés des récidivistes et des criminels endurcis. Un certain nombre d’aménagements légaux offrent un plus grand éventail pénal aux juges, ce qui leur permet d’user de clémence quand l’inculpé bénéficie de circonstances atténuantes. Dans de telles conditions, le délinquant se sent plus enclin à s’amender.
Un certain nombre d’organismes se sont créés pour fournir des Bibles aux détenus et organiser des réunions religieuses avec eux. Les prisonniers bénéficient également d’un programme de rééducation qui leur enseigne un métier utile. Certaines prisons permettent même de poursuivre des études. Quelques détenus savent saisir ces avantages, mais la majorité n’en tire aucun profit.
Si bien qu’en dépit d’efforts bien intentionnés, le système pénitentiaire n’offre guère de résultats positifs dans la répression de la criminalité. Existe-t-il une formule juridique ou un code pénal qui permette d’y parvenir? La solution passe-t-elle par un durcissement ou au contraire un assouplissement des lois? Les lois d’origine religieuse rencontrent-elles plus de succès? Suffit-il d’édicter des lois pour que les gens pratiquent la justice? Peut-on espérer qu’un jour la criminalité disparaîtra et que l’on n’aura plus à redouter ce fléau? Toutes ces questions qui nous concernent feront l’objet des articles suivants.
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Les lois religieuses sont-elles mieux respectées?Réveillez-vous ! 1979 | 22 octobre
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Les lois religieuses sont-elles mieux respectées?
Tout en restant croyants, beaucoup refusent la tutelle des Églises
QUE se passe-t-il là où les Églises édictent leurs propres lois? Une Église peut-elle exiger le loyalisme de ses adeptes sous prétexte qu’elle représente Dieu? Est-elle en pouvoir d’édicter des lois qui entraînent l’obéissance implicite de ses membres?
Des problèmes au sein de l’Église
Prenons l’exemple de l’Église catholique. Pendant des siècles, elle a exercé une autorité incontestée, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. L’autorité quasi absolue de jadis a dû reculer devant la contestation aussi bien d’une proportion élevée de laïcs que de nombreux prêtres. Non pas qu’ils se soient retirés de l’Église, mais plutôt qu’une grande diversité d’opinions règne sur des sujets tels que la contraception, le divorce, le remariage, l’homosexualité, l’accès des femmes à la prêtrise et le mariage des prêtres. Il ne semble pas que les défections des fidèles soient en proportion des critiques qu’ils adressent contre les canons de l’Église.
Un sondage effectué en 1978 aux États-Unis par l’Institut Gallup notait que “les catholiques de formation universitaire ont de plus en plus tendance à rejeter les enseignements de l’Église sur l’avortement ou d’autres questions de ce genre, mais qu’ils sont moins enclins que par le passé à quitter pour autant le catholicismea”. On observe la même tendance chez les catholiques moins instruits, bien qu’elle s’explique par d’autres raisons.
Dans la province la plus catholique du Canada, le Québec, le doute jeté sur les enseignements de l’Église est apparu au grand jour. En effet, les divorces, qui étaient de 9 pour cent en 1960, sont passés à 23 pour cent dix ans après. Selon une dépêche de l’Associated Press datée de novembre 1977, “même le tapage autour de la séparation de corps de Margaret Trudeau d’avec son mari, le premier ministre québécois Pierre Elliott Trudeau, n’a pas soulevé une grande indignation chez les habitants de la province qui était jadis le fer de lance du catholicisme en Amérique du Nord”.
Le rapport se poursuivait par un commentaire sur une autre doctrine séculaire de l’Église: “Selon les autorités ecclésiastiques, le nombre moyen d’enfants par famille catholique québécoise est tombé de cinq ou six à moins de trois en raison des méthodes contraceptives qui se répandent de plus en plus ainsi que du déclin général de l’intérêt du public pour la doctrine et les traditions catholiques.”
Dans d’autres religions, on s’aperçoit également que les fidèles mettent en doute les préceptes religieux, qu’ils n’en tiennent aucun compte, voire qu’ils les tournent en dérision. Charles Dubin, membre de la cour d’appel de l’Ontario, a fait cette observation: “Toutes nos institutions, aussi bien l’Église que la loi et les tribunaux, sont controversées. Le public exige des changements.” En ce qui concerne l’évolution rapide de la société, évolution qui s’est répercutée dans l’attitude du public envers la loi, ce magistrat déclara: “Jamais je n’ai considéré la loi comme un amusement pour les juges et pour les avocats. Elle n’a pour unique objet que de servir le public. La loi est l’affaire de tous. Mais il faut se rappeler qu’elle est le reflet de la mentalité des gens qu’elle a pour objet de protéger.” Il ajouta que “tous ceux qui s’inquiètent de l’administration de la justice canadienne poursuivent un même but, mais qu’ils ne partagent pas les mêmes opinions sur les moyens de parvenir à cet objectif ultime qu’est l’élimination de la criminalité”.
Un problème qui ne touche pas que la chrétienté
Qu’en est-il des religions non chrétiennes? La situation est-elle meilleure là où elles occupent traditionnellement une position forte et où elles exercent une influence notable sur la morale publique? En Inde, par exemple, où prédomine l’hindouisme, les punitions étaient jadis très sévères, sauf pour les brahmanes. Ceux-ci avaient droit à des sentences moins lourdes que les membres des castes inférieures. Mais, sous l’influence des Anglais, cet état de choses s’est modifié, quoique la mentalité du public reste obscurcie pour des questions de religion, de caste, de sexe, de richesse et d’opportunisme. D’une façon générale, il est difficile d’amener les gens à collaborer avec l’appareil judiciaire.
Ce qui vient d’être dit de l’hindouisme est également vrai d’autres religions qui exercent une influence puissante sur des millions de gens. Le véritable problème consiste donc à déterminer si une loi, religieuse on non, suffit à endiguer la criminalité.
[Note]
a New York Times du 29 janvier 1979.
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Est-il possible d’éliminer la criminalité à coups de lois?Réveillez-vous ! 1979 | 22 octobre
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Est-il possible d’éliminer la criminalité à coups de lois?
Une leçon à tirer de la Loi de Moïse
LA LÉGISLATION pénale varie énormément d’un pays à l’autre. Toutefois, on observe un certain parallèle dans ce qui entre dans la catégorie des crimes ainsi que dans le degré de gravité des différents crimes et délits. Bien que Dieu n’ait donné la Loi de Moïse qu’à la nation d’Israël et à nulle autre, nombre de codes actuels reflètent les principes de cette Loi, similitude qui provient en partie de ce que certains gouvernements ont littéralement puisé à la Loi de Moïse.
Quant aux législations qui n’ont pas subi l’influence de cette Loi donnée à la nation d’Israël, elles présentent néanmoins des ressemblances avec elle, du fait que, comme l’explique l’apôtre Paul, “quand les gens des nations qui n’ont pas de loi pratiquent naturellement les choses de la loi, ces gens, bien que n’ayant pas de loi, sont pour eux-mêmes une loi. Ce sont eux précisément qui montrent que la substance de la loi est écrite dans leur cœur, tandis que leur conscience rend en même temps témoignage et qu’ils sont, entre leurs propres pensées, accusés ou aussi excusés”. — Rom. 2:14, 15.
Une enquête effectuée dans plusieurs pays sur les sanctions infligées à différents crimes et délits par leur code pénal a révélé que le crime jugé le plus grave était presque toujours le meurtre et qu’il était également le plus lourdement frappé. La gravité attribuée aux autres infractions suivait en gros la Loi de Moïse. Le tableau ci-dessus indique les sanctions attribuées à certains crimes et délits graves dans les 19 pays qui avaient fait l’objet d’une enquête.
Plusieurs de ces pays prévoyaient une compensation ou un dédommagement de la victime. Par exemple, si la police retrouvait le montant du larcin, il était restitué. Dans certains pays, le voleur est tenu de dédommager sa victime. Dans d’autres, celle-ci peut intenter une action en dommages et intérêts avec de sérieuses chances d’être reçue par le tribunal. La sévérité des sentences varie en fonction des circonstances du délit, telles que l’âge de l’inculpé, sa situation économique, les coutumes et les usages, etc. Dans les pays où la peine de mort est en vigueur, celle-ci est infligée par pendaison ou strangulation, à moins que le criminel ne passe devant un peloton d’exécution.
Quelques aspects de la Loi de Moïse
Contrairement à la nation d’Israël, plus aucune nation ne suit aujourd’hui la Loi de Moïse. Néanmoins, l’examen de cette Loi permet de bien se représenter comment Dieu considère la criminalité. Dans ce code pénal d’antan, toutes les lois étaient parfaitement claires et précises, bien que les juges aient disposé d’une certaine marge dans l’application des sentences, en fonction des circonstances propres à chaque cas. Ils pouvaient rendre un verdict plus ou moins sévère, ou au contraire faire preuve de mansuétude quand ils le jugeaient utile. (Voir Exode 21:28-32.) Seules les preuves incontestables étaient acceptées, et, dans les cas graves, il fallait obligatoirement au moins deux témoins pour que les juges puissent rendre un verdict. — Deut. 17:6.
Dans tous les cas, l’homicide volontaire, avec préméditation, était puni de mort (Nomb. 35:16-18, 20, 21, 30, 31). L’exécution se faisait par lapidation. Dans les cas particulièrement odieux, on commençait par lapider le criminel, puis son corps était brûlé ou bien pendu à un arbre toute une journée pour servir d’exemple au peuple (Lév. 20:14; 21:9; Deut. 21:22, 23). En cas d’homicide involontaire ou accidentel, il était prévu des villes de refuge où le coupable devait fuir et se mettre à l’abri de la vengeance que n’aurait pas manqué d’exécuter un proche parent de la victime (Nomb. 35:22-25). Dans ces villes, les homicides pourvoyaient à leurs besoins en travaillant.
L’adultère était puni de mort (Lév. 20:10). L’inceste à ses différents degrés, la bestialité ainsi que l’homosexualité entraînaient le châtiment suprême (Lév. 20:11-13, 16). La fornication avec une jeune fille fiancée valait la peine capitale aux deux personnes, à moins que la jeune fille n’ait résisté et appelé au secours (Deut. 22:23-27). Si un homme commettait la fornication avec une jeune fille non fiancée, il était tenu de l’épouser (à moins que le père de la jeune fille ne refuse son consentement) et il ne pouvait pas divorcer d’avec elle (Ex. 22:16, 17; Deut. 22:28, 29). Grâce à cette dernière loi, les femmes d’Israël ne risquaient pas de tomber dans la prostitution. Toutes ces lois sur l’adultère, l’inceste et la fornication tendaient également à prévenir les naissances illégitimes.
Le voleur était tenu de rembourser sa victime au double, parfois plus. S’il n’était pas solvable, il devait être vendu en esclavage à un résident du pays (de préférence à sa victime), jusqu’à ce qu’il ait racheté sa faute par son travail (Ex. 22:3b, 4, 7). Ainsi, la victime était dédommagée non seulement du montant du vol, mais aussi du temps perdu, du manque à gagner, des soucis et autres inconvénients consécutifs au vol.
Par contre, il n’existait aucune mesure d’emprisonnement. Ainsi, le condamné n’était pas à la charge de la société. Il n’était pas non plus jeté parmi d’autres criminels, dans un milieu où, frustré et privé de sa dignité humaine, il aurait pu céder facilement aux suggestions des autres captifs. La vie carcérale, avec toutes ses humiliations, sa saleté et ses périodes de dépression, ses gardiens cruels qui infligent impunément des punitions sadiques, tout cela n’existait pas. En conséquence, il était plus facile au délinquant de se réhabiliter.
Pourquoi aucun code de lois ne peut établir la justice
La Loi que Dieu donna à Israël était bonne, saine, juste et supérieure aux lois modernes des nations. Mais, si elle a notablement enrayé la criminalité, l’a-t-elle pour autant complètement éliminée en Israël? La réponse est non. Faut-il en déduire qu’aucun code de lois ne saurait venir à bout de la criminalité, qu’aucune loi ne peut amener les gens à l’obéissance et à la justice? Ou encore que ni l’assouplissement ni le renforcement sévère des lois n’engendrent un monde exempt de délinquance? Malheureusement, oui. Il est certain que si une loi qui venait de Dieu (écrite de son “doigt” pour ce qui est des Dix Commandements fondamentaux) n’est pas parvenue à établir la justice, aucune loi humaine non plus ne risque de réaliser cet objectif (Ex. 31:18). Peut-on dès lors espérer connaître un monde exempt de criminalité?
Pour examiner cette question, commençons par considérer le but de la Loi de Moïse. Avant de devenir chrétien, l’apôtre Paul avait fait ses études auprès de l’un des meilleurs juristes d’Israël. D’autre part, il était très zélé pour l’application de la Loi dans toute sa rigueur. Il écrivit aux chrétiens: “Alors pourquoi la Loi? Elle a été ajoutée pour rendre les transgressions manifestes, jusqu’à ce que vienne la postérité à qui la promesse avait été faite.” (Gal. 3:19). En désignant nommément les infractions que les hommes commettent, la Loi montrait à l’évidence que chacun était pécheur et ne pouvait parvenir au niveau d’une Loi aussi parfaite. Paul poursuivit: “Vraiment, je n’aurais pas appris à connaître le péché n’eût été la Loi; ainsi, je n’aurais pas appris à connaître la convoitise, si la Loi n’avait dit: ‘Tu ne dois pas convoiter.’” — Rom. 7:7; Ex. 20:17.
Quel que soit son mode de vie, même s’il n’avait jamais volé ni commis l’adultère ou un meurtre ou l’une quelconque des transgressions énoncées nommément par la Loi, nul homme ne pouvait affirmer qu’il n’avait jamais convoité ou désiré quelque chose de mal. Chacun se savait donc pécheur. Mais la Loi avait ceci de bien qu’elle montrait que ni un tel homme ni personne d’autre ne pouvait mener une vie à la hauteur de quelque code que ce soit. — Rom. 3:10-20.
Tous les humains ayant en eux le péché, ils sont tous imparfaits et désobéissants par nature. Or, bien que pécheurs, certains arrivent à respecter les lois; on pourrait donc se demander comment il est possible d’affirmer que le mépris de la loi ne peut pas être aboli. C’est que la condition de pécheur qui est la nôtre et que nous léguons à notre descendance est bien pire que nous ne l’imaginons. On en a une preuve irréfutable dans la Bible avec le cas de la nation qui est restée 15 siècles sous cette Loi de Moïse. S’adressant à d’autres chrétiens comme lui, l’apôtre Paul déclara: “Quand nous étions en accord avec la chair, nos passions pécheresses, excitées par la Loi, étaient à l’œuvre dans nos membres, afin que nous produisions du fruit pour la mort.” (Rom. 7:5; I Cor. 15:56). Il ressort de cette citation que les divers commandements de la Loi, en interdisant certaines mauvaises actions, incitaient les gens à commettre précisément ces actions.
La Loi était-elle mauvaise pour autant? Ou encore, est-il mal d’avoir des lois aujourd’hui? En aucun cas! L’apôtre Paul s’expliqua: “Alors, ce qui est bon est-il devenu pour moi la mort? Que ce ne soit jamais le cas! Mais c’est le péché, afin qu’il fût manifesté comme péché produisant pour moi la mort par le moyen de ce qui est bon; afin que le péché devînt extrêmement pécheur par le moyen du commandement. Nous savons en effet que la Loi est spirituelle; mais moi je suis charnel, vendu sous le péché.” (Rom. 7:13, 14). Ce texte ne reflète-t-il pas combien le péché est présent en nous? Ne faut-il pas non plus voir une preuve de notre condition de pécheur dans le fait que nous sommes si rebelles et si enclins à la désobéissance, oui, si indociles que lorsque les autorités nous disent de ne pas faire quelque chose qui pourrait nous causer du tort, c’est justement ce que nous avons envie de faire, bien que nous n’y ayons peut-être jamais pensé auparavant?
Un criminologue américain, Jerome Skolnick, souligna cette tendance humaine en disant: “Tout le monde ne respecte pas le droit pénal, ou tout au moins pas de la même façon. Lorsque nous édictons une loi, nous courons le risque que l’action que nous voulons interdire ne se répande encore plus.”
Ceci montre pourquoi les gouvernements actuels ne peuvent extirper la criminalité à coups de lois. Alors, vers quel espoir se tourner?
[Tableau, page 7]
(Voir la publication)
SANCTIONS LÉGALES CONCERNANT CERTAINS CRIMES ET DÉLITSa
Peine de Emprisonnement 5 années de
mort à vie prison ou plus
Homicide
volontaire,
avec
préméditation 13 1 5
Homicide
involontaire,
par
imprudence,
etc. 3 16
Emprisonnement 2 ans de
prison ou plus
Viol 3 16
Peine Emprisonnement Emprisonnement De 4 à Depuis Châtiments
de mort ou peine jusqu’à 10 années une corporels
de mort la réclusion de amende (fouet)
perpétuelle prison jusqu’à
10 ans
de prison
Vol 1 2 5 11
qualifiéb
Vol 1 1 16 1
simple
[Notes du tableau]
a Enquête portant sur 19 pays.
b Le vol est dit “qualifié” quand il s’accompagne de circonstances aggravantes, telles que la violence, les menaces, etc.
[Illustration, page 9]
La Loi de Moïse prouva qu’aucun humain imparfait ne pouvait observer parfaitement un code de lois.
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Comment la criminalité prendra finRéveillez-vous ! 1979 | 22 octobre
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Comment la criminalité prendra fin
Il faut s’attaquer au cœur du problème
L’ÉLIMINATION de la criminalité exige bien évidemment aussi celle du péché, autrement dit l’effacement chez chaque être humain de toute séquelle de sa condition de pécheur. Aucune loi ne peut prendre effet ni réaliser ses objectifs si les gens n’en soutiennent pas les principes individuellement. À l’inverse, si le péché disparaissait, l’amour et les justes principes, autrement dit la substance même de la loi, seraient observés à partir de mobiles profonds, nés dans le cœur. Il n’y aurait alors nul besoin d’un code de lois pour définir telle ou telle transgression ou pour promulguer des sanctions.
Comme le dit la Bible, “la loi est promulguée, non pas pour le juste, mais pour les gens qui méprisent la loi et sont insoumis, pour les impies et les pêcheurs”. (I Tim. 1:9.) Dépourvu de tout désir mauvais et de toute pensée malsaine, l’homme juste ferait “naturellement” le bien.
C’est pour nous révéler ce fait et nous informer de nos besoins que Dieu donna la Loi à Israël et la fit consigner par écrit pour que chacun puisse la lire. Convaincus de notre mauvaise situation, nous sommes mieux à même de rechercher la justice telle que Dieu la définit. Seul Dieu, Souverain de l’univers, peut énoncer la voie à suivre. C’est ce qu’il a d’ailleurs fait, et cette voie est très simple.
Les dispositions de Dieu pour établir la justice
La Bible expose les mesures que Dieu a prises, mesures qui sont à la portée de chaque être humain. Puisque nous sommes tous pécheurs, à cause de l’héritage d’imperfection légué par nos ancêtres (à commencer par le pécheur Adam), nous ne pouvons rien par nous-mêmes. Aucune loi ne peut nous sauver. La seule planche de salut consiste à ce qu’un innocent prenne sur lui la sanction du péché. C’est justement ce que Dieu avait prévu lorsqu’il envoya son Fils sur la terre en tant qu’homme parfait et juste. On lit en effet ceci: “Étant donné qu’il y avait une incapacité du côté de la Loi, en ce qu’elle était faible à cause de la chair, Dieu, en envoyant son propre Fils dans la ressemblance de la chair pécheresse et au sujet du péché, a condamné le péché dans la chair.” — Rom. 8:3.
Cela ressort encore plus clairement de ce qu’ont écrit les apôtres Paul et Pierre dans les textes suivants: “Celui qui n’a pas connu le péché [le Christ], il l’a fait péché pour nous, afin que par son moyen nous devenions justice de Dieu.” “Il [Christ] a lui-même porté nos péchés en son propre corps, sur le poteau, afin que nous en ayons fini avec les péchés et vivions pour la justice.” — II Cor. 5:21; I Pierre 2:24.
Même si l’on approuve les mesures adoptées par Dieu et si l’on exerce la foi dans les dispositions qu’il a prises par l’entremise du Christ, on n’est pas débarrassé pour autant de l’imperfection. Néanmoins, on acquiert une plus grande justice devant Dieu. Alors, “si quelqu’un vient à commettre un péché, nous avons un assistant auprès du Père, Jésus Christ, un juste. Il est, lui, un sacrifice propitiatoire pour nos péchés, et pas seulement pour les nôtres, mais encore pour ceux du monde entier”. (I Jean 2:1, 2.) Ainsi, chacun a la possibilité, s’il le désire, d’exercer la foi dans les dispositions et les promesses de Dieu.
Ce pas franchi, celui qui a la foi vivra du mieux qu’il peut en accord avec les principes justes établis dans la Bible, particulièrement dans les principes qui ressortent des Écritures grecques chrétiennes, appelées communément Nouveau Testament. Et même s’il pèche, il pourra recevoir le pardon, à condition de se repentir et de prier Dieu sur la base du sacrifice propitiatoire du Christ. (Comparez avec Psaume 51:1-7.) Il fera ensuite tout son possible pour ne pas retomber dans ce péché. Mais Dieu ne le blâmera ni ne le condamnera en vertu de quelque code de lois, car le chrétien est affranchi de la Loi mosaïque (Gal. 5:18). L’apôtre Paul expliqua que Dieu nous donne son esprit pour nous aider. Il se déclara ministre “non d’un code écrit, mais de l’esprit, car le code écrit condamne à mort, mais l’esprit rend à la vie”. — II Cor. 3:6.
Mais comment pourrait-il exister un monde sans lois si ceux qui exercent la foi en Christ et s’efforcent de suivre son exemple commettent quand même des péchés? C’est que les chrétiens s’attendent à être rendus parfaits au temps voulu par Dieu, exempts de toute souillure du péché héréditaire. Quant à un monde où la justice régnera sans qu’il y ait besoin de lois, cela est conforme à cette prière: “Notre Père qui es dans les cieux, que ton nom soit sanctifié! Que ton royaume vienne! Que ta volonté se fasse, comme dans le ciel, aussi sur la terre!” (Mat. 6:9, 10). L’accomplissement de la volonté de Dieu sur la terre comme dans les cieux implique que la perfection absolue régnera sur cette planète, comme Dieu l’avait prévu à l’origine en créant l’humanité (Gen. 1:26-28). Il a en effet promis de restaurer de telles conditions en purifiant la terre de tous ceux qui se complaisent dans le mépris de la loi (Ps. 37:34). En Révélation 21:3, 4, Dieu décrit ainsi les conditions qui régneront sur la terre quand elle sera administrée par son Royaume: “Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus; ni deuil, ni cri, ni douleur ne seront plus. Les choses anciennes ont disparu.”
Alors, quand l’humanité sera composée de gens qui aimeront Dieu et s’aimeront entre eux, qui prendront plaisir au bien et non au mal, il n’y aura plus besoin d’un code de lois. Comment sera-ce possible? C’est que l’esprit qui prédominera alors sera l’esprit de Dieu et qu’il guidera les gens non à partir d’un code écrit, mais du plus profond de leur cœur. Voici d’ailleurs, selon la Bible, l’influence qu’exerce l’esprit de Dieu: “Le fruit de l’esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la foi, la douceur, la maîtrise de soi. Contre de telles choses, il n’y a pas de loi.” (Gal. 5:22, 23). Aucune loi n’est nécessaire pour refréner ou restreindre ces qualités. La législation en vigueur à ce moment-là est décrite dans la Bible comme “la loi parfaite qui appartient à la liberté”. (Jacq. 1:25.) Dieu écrira cette loi “dans leur cœur”. (Héb. 8:10; 10:16.) La paix progressera en proportion de la manifestation de ces fruits. C’est là la liberté que Dieu promet à ceux qui deviendront par la foi ses enfants. — Rom. 8:21.
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