BIBLIOTHÈQUE EN LIGNE Watchtower
Watchtower
BIBLIOTHÈQUE EN LIGNE
Français
  • BIBLE
  • PUBLICATIONS
  • RÉUNIONS
  • Pourquoi tant de nouvelles sectes?
    La Tour de Garde 1983 | 15 décembre
    • Pourquoi tant de nouvelles sectes?

      DIX MILLE sectes pour dix grandes religions! À en croire les dernières estimations, tel est maintenant le nombre des groupements religieux qui divisent le genre humain. Sur ce chiffre global, environ 6 000 seraient présents en Afrique, 1 200 aux États-Unis, 421 au Japon et 247 en France.

      Quelques-unes de ces sectes sont consacrées par l’Histoire et se considèrent comme des Églises à part entière. Au reste, certaines vieilles religions elles-​mêmes se ramifient en une multitude d’écoles qui se subdivisent à leur tour en sectes mineures. Par exemple, au Japon, le Shinto est une véritable mosaïque de 153 sectes et sous-sectes. Quant au bouddhisme, il est représenté dans ce pays par 171 organisations analogues. Soit dit en passant, de nombreux Japonais adhèrent à plusieurs sectes à la fois.

      En Afrique du Sud, le service des statistiques a recensé plus de 4 000 confessions différentes, dont quelque 500 se recrutent chez les Blancs et les autres parmi les Noirs. D’entre ces sectes soumises à la ségrégation raciale, il en est qui se disent chrétiennes.

      Église ou secte?

      Le terme “Église” n’a pas la même valeur dans tous les pays. Ainsi, dans les nations essentiellement catholiques, lorsqu’on fait mention de “l’Église” on entend évidemment l’Église catholique. En France, par exemple, le mot “Église” est rarement suivi de l’adjectif “catholique”, et pour ainsi dire jamais de l’épithète “romaine”. En effet, quand un Français parle de l’“Église” sans plus de précision, ce n’est pas pour créer l’équivoque. Il pense tout simplement à l’Église catholique romaine. Pareillement, dans les pays où l’une des Églises d’Orient est prédominante, ce vocable désigne exclusivement l’Église orthodoxe.

      En revanche, dans les nations d’obédience protestante, il n’est habituellement pas superflu de spécifier quelle Église on fréquente. Cependant, même là, quelqu’un ne se hasardera généralement pas à affirmer qu’il appartient à une Église s’il n’est pas membre d’une des grandes religions protestantes de vieille souche; sans quoi on risque de lui rappeler qu’il fait plutôt partie d’une secte. Certes, aux États-Unis, il n’est pas jusqu’à des groupements insignifiants qui ne soient affublés du titre honorifique d’“Église”. Toutefois, dans la plupart des autres régions du globe, les mêmes organisations devraient s’accommoder de l’appellation moins avantageuse de “secte”.

      Qu’est-​ce qu’une secte?

      On a défini le terme “secte” comme suit: “Partie, généralement minoritaire, d’une communion religieuse qui s’est détachée de celle-ci à la suite de divergences doctrinales.” Ou encore: “Parti religieux qui (...) se sépare d’une société religieuse, d’une Église, pour se gouverner d’après ses propres idées, ou qui en est repoussé à cause de ses innovations qualifiées d’hérésie.”

      Certains affirment que notre mot “secte” dérive du verbe latin secare (“couper”) et décrivent par voie de conséquence la secte comme un groupe qui s’est coupé d’une Église établie. D’autres font remonter son étymologie au verbe latin sequi (“suivre”) et entendent par “secte” une communauté qui suit un enseignant ou un maître humain.

      Le dédain de l’Église pour les sectes

      Qu’une secte consiste en une faction dissidente en rupture avec une institution religieuse plus importante, ou bien en un groupe de disciples qui marchent sur les traces d’un homme ou d’une femme, une chose est sûre: Les Églises traditionnelles ne dissimulent pas leur mépris pour les sectes. Au sujet de cette mésestime, la Grande Encyclopédie Larousse souligne que le mot “secte” et ses emplois “sont chargés de caractères fortement affectifs, voire passionnels: en général, c’est la communauté dont s’est séparé le petit groupe qui, se considérant comme authentique et offrant seule la plénitude de la doctrine et des moyens de grâce, parle avec une certaine pitié méprisante des sectaires. À cette condescendance s’ajoute parfois une bonne dose de hargne, tant il est vrai que, souvent, la secte présente impitoyablement à la religion installée le miroir de ce qu’elle n’est plus: une fraternité vivante et chaleureuse, dynamique et conquérante”.

      Pourquoi tant de nouvelles sectes?

      Les sectes sur lesquelles la presse s’attarde le plus volontiers, généralement pour parler de leurs activités financières ou de leurs méthodes d’endoctrinement, ont toutes vu le jour au cours des vingt ou trente dernières années. Cela nous incite à nous demander pourquoi notre époque a vu proliférer tant de nouvelles confessions. À ce propos, le Supplément de l’encyclopédie précitée paru en 1981 déclare: “Pourquoi le succès des sectes, enfin? D’abord, le climat de crise dans lequel se trouve la civilisation occidentale — contestation de toutes les institutions, famille, école, armée, Églises — leur fournit un terrain propice (...). Il faut en conclure que les sectes sont avant tout un révélateur, un signe des temps, le symptôme d’un malaise chez une jeunesse assoiffée d’autre chose que du clinquant des ‘sociétés de consommation’.”

      Dans le même ordre d’idées, voici ce qu’on lit sous la plume de R. Quebedeaux, qui s’est spécialisé dans l’étude des sectes: “Le laxisme qui caractérise notre société a engendré un besoin impérieux de rigueur, de discipline et d’autorité. Ils [les jeunes] sont las de cette société matérialiste; c’est pourquoi ils cherchent à donner un nouveau sens à la vie.”

      Ces deux explications démontrent, implicitement à tout le moins, que les religions installées n’ont pas réussi à combler les besoins des millions de gens de tous âges qui se sont tournés vers ces communautés relativement récentes. La floraison soudaine des sectes au cours des dernières décennies vient s’ajouter aux nombreux symptômes de “l’angoisse des nations”, angoisse qui, selon Jésus Christ, devait faire partie du “signe” attestant que le présent système de choses touche à sa fin et que “le royaume de Dieu est proche”. — Matthieu 24:3; Luc 21:10, 11, 25-31.

      Malheureusement, ces nouvelles sectes qui rassemblent tant d’adeptes ne présentent pas le Royaume de Dieu comme l’unique espoir des humains. En règle générale, leur doctrine s’apparente plutôt à une philosophie, et elle s’inspire souvent d’une religion orientale ou des enseignements de tel ou tel gourou (ou maître spirituel). Et réciproquement, tout gourou qui parvient à réunir un assez grand nombre de disciples fonde invariablement une nouvelle secte. Cela n’a rien d’anormal dans le cadre des religions orientales, puisque l’autorité des gourous y est ordinairement reconnue.

      En revanche, il est pour le moins étrange que sur les quelque 10 000 Églises et sectes que l’on dénombre dans le monde, des centaines, pour ne pas dire des milliers, se prétendent chrétiennes. Pourquoi s’en étonner? Parce que les membres d’une bonne partie de ces sectes suivent un homme qu’ils regardent comme leur guide, alors que Jésus Christ avait déclaré: “Un seul est votre Conducteur, le Christ.” (Matthieu 23:10). Il est tout aussi surprenant que les chrétiens de nom soient divisés en tant d’Églises, de confessions et de sectes disparates. En effet, le Christ avait prié son Père en faveur de ses disciples afin que “tous soient un”. — Jean 17:20, 21.

      Dès lors, pourquoi cette multiplicité d’Églises et de sectes qui se recommandent de Jésus Christ? Comment la confusion religieuse qui règne de nos jours a-​t-​elle pris naissance?

  • Pourquoi tant de religions dites chrétiennes?
    La Tour de Garde 1983 | 15 décembre
    • Pourquoi tant de religions dites chrétiennes?

      GROSSO MODO, le quart de la population mondiale se réclame du christianisme et déclare suivre les traces de Jésus Christ. Toutefois, cela n’empêche pas cette fraction de l’humanité d’être gravement morcelée. Ainsi, environ 580 000 000 de personnes appartiendraient à l’Église catholique, mais, depuis le concile Vatican II, le fossé se creuse entre les catholiques progressistes et les intégristes attachés à la liturgie latine. Les quelque 74 000 000 d’adeptes de la religion orthodoxe, de leur côté, sont répartis en plusieurs Églises nationales qui pratiquent des rites différents. Quant aux protestants, qui dépassent maintenant les 343 000 000, ils sont également divisés en une foule de confessions différentes, telles les Églises épiscopale, luthérienne, calviniste (presbytérienne ou réformée), baptiste ou méthodiste.

      Toutes ces Églises se tiennent pour “établies”, “orthodoxes” et “respectables”. À celles-ci il faut ajouter les centaines de petits groupes que les religions principales d’orientation catholique, orthodoxe ou protestante qualifient avec dédain de sectes.

      “Orthodoxes” ou “hérétiques”?

      En fait, quiconque interroge l’Histoire avec impartialité découvrira qu’aucune des Églises “chrétiennes” traditionnelles ne peut s’enorgueillir de représenter le christianisme originel. Au contraire, toutes étaient à leurs débuts des ramifications, en un mot des sectes. Tel est même le cas de la religion catholique, qui se targue pourtant d’être la plus ancienne Église chrétienne.

      L’Histoire nous apprend en effet que plusieurs villes pourraient prétendre avant Rome à la dignité d’avoir été l’un des premiers foyers du christianisme. Lorsque la congrégation chrétienne est fondée, le jour de la Pentecôte de l’an 33, il n’y a pas de chrétiens à Rome. Sans conteste, le premier centre de la congrégation n’est autre que Jérusalem. Il est vrai que des Juifs et des prosélytes de Rome se trouvent dans la ville sainte du judaïsme pour la Pentecôte. Sans doute certains d’entre eux deviennent-​ils chrétiens et fonderont-​ils une congrégation dans la capitale de l’empire à leur retour. Toutefois, le même phénomène se produit dans de nombreuses autres villes citées par la Bible. Du reste, les pèlerins venus de Rome à Jérusalem ne sont mentionnés qu’en fin de liste dans les Écritures, plus précisément juste avant les Crétois et les Arabes. — Actes 2:5-11.

      À l’aube du christianisme, Rome n’est d’ailleurs pas, de par sa situation géographique, un centre adéquat pour l’organisation des activités chrétiennes. Ce n’est pas à Rome, mais à Antioche de Syrie que les disciples de Jésus sont appelés chrétiens pour la première fois (Actes 11:26). C’est encore Antioche et non Rome que Dieu choisit comme point de départ des trois voyages missionnaires de l’apôtre Paul (Actes 13:1-4; 14:26; 15:35, 36; 18:22, 23). Certes, selon toute probabilité, Paul sera exécuté à Rome. Mais il ne figure pas parmi les douze apôtres de Jésus, car Judas Iscariote a été remplacé par Matthias avant même la conversion de Paul (Actes 1:23-26). En fait, nous ne disposons pas de la moindre preuve biblique indiquant qu’aucun des douze se soit jamais rendu à Rome ou y ait achevé ses jours. Jean, le dernier survivant du collège apostolique, mourra vraisemblablement à Éphèse ou dans les environs. Cependant, la disparition des apôtres ouvrira tout grand la porte au développement de l’apostasie. — I Jean 2:18, 19; II Thessaloniciens 2:3, 4.

      Avec le temps, d’autres villes prennent de l’importance au sein de ce qui n’est déjà plus qu’une caricature du christianisme. Citons Alexandrie et Carthage, en Afrique du Nord, ainsi que Byzance (qui sera plus tard rebaptisée Constantinople), à la lisière de l’Asie et de l’Europe. À l’ouest, la riche et puissante Église établie à Rome, dans la capitale même de l’empire, fait de plus en plus parler d’elle.

      L’essor de l’apostasie annoncée par les apôtres entraîne bientôt la formation d’un clergé. Des hommes influents s’élèvent au-dessus du troupeau et s’arrogent le titre d’évêque. Après bien des luttes, ils réussiront à prendre la tête des tendances ou sectes rivales de ce christianisme défiguré. Au début, aucun évêque et, partant, aucune ville ne jouit de la prééminence. Toutefois, on assistera vite à une véritable course au pouvoir, dans laquelle les différentes sectes ou ramifications issues du christianisme primitif se disputeront l’honneur d’être considérées comme l’Église “orthodoxe” et de pouvoir par là même taxer les autres d’“hérétiques”.

      Au commencement étaient les sectes

      Voici ce qu’on peut lire dans l’un des ouvrages les plus récents qui ait été publié sur cette question: “Dans le christianisme, en quoi consistait l’hérésie? Ou plutôt, où était l’Église? (...) Le christianisme [déviant] est né dans la confusion, dans la polémique et dans le schisme, et c’est dans ce contexte qu’il a grandi. Peu à peu, une Église orthodoxe dotée d’une structure ecclésiastique spécifique a fini par émerger (...). Évidemment, ces conflits, comme tous leurs pareils, n’avaient rien de particulièrement édifiant (...). Aux Ier et IIe siècles après Jésus Christ, la partie centrale et orientale du bassin méditerranéen fourmillait d’une infinité d’idées religieuses qui luttaient pour se propager (...). Ainsi donc, dès le départ cœxistaient de nombreuses formes de christianisme qui n’avaient pas grand-chose en commun (...). On ne peut soutenir qu’un courant dominant se soit dégagé parmi les chrétiens avant le milieu du IIIe siècle. Pour autant que nous puissions en juger, dès la fin du Ier siècle et pendant la quasi-totalité du IIe siècle, la majorité des disciples ajoutaient foi à différentes variétés de gnosticisme chrétien ou adhéraient à des sectes revivalistes rassemblées autour de maîtres charismatiques (...). L’orthodoxie était seulement l’une des diverses formes que le christianisme revêtait au cours du IIIe siècle, et elle ne s’est peut-être pas hissée à une position prépondérante avant Eusèbe [soit au début du IVe siècle].” — Histoire du christianisme (angl.), de Paul Johnson.

      La tournure que prenaient les événements avait été annoncée par l’apôtre Paul en ces termes: “Il viendra un temps où les hommes ne souffriront pas la saine doctrine; mais, dans leur démangeaison d’entendre des choses agréables, ils s’entoureront de docteurs selon leurs propres désirs, et ils fermeront l’oreille à la vérité pour l’ouvrir à des fables.” — II Timothée 4:3, 4, version Synodale.

      Certains de ces docteurs apostats devinrent ceux que la chrétienté appelle les Pères de l’Église. Généralement parlant, on distingue les Pères anténicéens des Pères postnicéens, le tournant ayant été marqué par le “premier concile œcuménique” convoqué en 325 à Nicée, en Asie Mineure, par Constantin, l’empereur de la Rome païenne.

      La primauté de Rome

      Il est à noter que la grande majorité des “Pères” des IIe et IIIe siècles ne résidaient pas à Rome. De plus, ils n’écrivaient pas en latin, mais en grec. À ce propos, l’Encyclopédie britannique déclare: “Jusqu’aux environs de 250, la plupart des dirigeants chrétiens de l’Occident parlaient le grec et non le latin (ex. Irénée et Hippolyte). En outre, l’essentiel de la théologie latine émanait non pas de Rome, mais d’Afrique du Nord (ex. Tertullien et Cyprien).”

      Pendant les premiers siècles de l’apostasie, quels étaient les grands centres de la théologie dite chrétienne? Il ne s’agissait pas de Rome, mais d’Antioche, d’Alexandrie, de Carthage, de Césarée, de Jérusalem et de plusieurs autres villes d’Asie Mineure. À ce sujet, l’Encyclopédie catholique (angl.) fait cette remarque: “Bien que Rome fût puissante et vénérée au IIe siècle (...), on constate à cette époque un vide absolu dans sa littérature. La littérature latine est donc (...) de presque deux siècles et demi plus jeune [que les œuvres grecques]. Tertullien constitue une exception, encore qu’il ait finalement versé dans l’hérésie. Avant le milieu du IVe siècle, seul un Père latin [Cyprien de Carthage, en Afrique du Nord] s’était manifesté (...). De Cyprien (mort en 258) à Hilaire [qui mourut vers 367] (...), la théologie était purement et simplement inexistante.”

      Comment l’Église de Rome réussira-​t-​elle donc à imposer sa suprématie aux Églises des autres villes, qui ont pourtant produit beaucoup plus de “Pères de l’Église”? Sans doute l’une des explications réside-​t-​elle dans le prestige que lui vaut son siège, la capitale de l’empire. Il s’agit en outre d’une Église riche qui subventionne les communautés plus pauvres implantées dans d’autres villes, ce qui n’est pas sans donner un certain pouvoir à son évêque. Avec le temps, celui-ci se mettra à revendiquer le droit de statuer en appel sur les jugements prononcés par les autres évêques à l’occasion d’infractions à la discipline ecclésiastique.

      Qui plus est, si Constantin, l’empereur païen de Rome, a bien compris qu’il peut se servir du christianisme hétérodoxe pour consolider l’empire, maintenant sur son déclin, il n’a pas non plus échappé à l’évêque de Rome que le paganisme a le pouvoir de rendre plus populaire le christianisme dénaturé qu’il incarne. De fait, l’Église romaine a déjà fixé Pâques un dimanche, jour cher aux païens, alors qu’à cette époque-​là les Églises d’Orient célèbrent toujours cette fête le 14 Nisan, selon le calendrier juif, quel que soit le jour de la semaine où cette date tombe. Par ailleurs, si plusieurs Églises d’Orient inclinent à suivre Arius, qui conteste la doctrine de la trinité, Rome, elle, s’est empressée d’adopter la conception païenne d’une divinité trine.

      Sur ces deux questions, Constantin se déclarera ouvertement en faveur de l’Église de Rome. Pour ce faire, il promulgue en 321 une loi sur l’observance du dimanche, puis il impose le dogme de la Trinité au Concile de Nicée en 325. Il amalgame ainsi le pseudo-christianisme et le culte païen des Romains pour ériger la nouvelle confession “universelle” ou “catholique” en religion d’État.

      Plus tard, en 382, l’empereur Gratien accordera par constitution à Damase, évêque de Rome, le droit d’entendre les appels interjetés par d’autres évêques, même par ceux qui habitent “les régions plus éloignées” de l’empire. Bien que cette décision soit contestée par les évêques orientaux, et même par quelques-uns de leurs confrères occidentaux, elle contribuera sans aucun doute à étendre l’influence de l’évêque de Rome. En outre, Damase accepte la dignité de pontifex maximus, fonction à laquelle Gratien lui-​même a fini par renoncer, considérant qu’elle ne sied pas à un chrétien. Mais Damase ne s’embarrasse pas de tels scrupules. D’après l’Encyclopédie catholique (angl.), cette désignation honorifique est toujours regardée comme “l’un des principaux titres” du pape. Du reste, en français, ce dernier est souvent appelé “le souverain pontife”, expression qui traduit littéralement la formule latine pontifex maximus.

      Schismes, dissidence et réforme

      Il va sans dire que la suprématie revendiquée par l’évêque de Rome n’est pas acceptée d’emblée par tout le monde. Dans des villes d’Orient telles qu’Alexandrie, Jérusalem, Antioche et surtout Constantinople, les autres chefs de file du christianisme déformé s’insurgent contre cette usurpation. Toutefois, si ces dignitaires sont unis par leur opposition à la domination de Rome, ils ne le sont pas autant en matière doctrinale, tant s’en faut. Dans ces cités et dans bien d’autres, la présence d’écoles rivales engendrera la formation de multiples sectes qui, toutes, se recommanderont du Christ.

      Dans l’espoir de combler l’abîme qui se creuse de plus en plus entre les sectes antagonistes siégeant respectivement à Rome et à Constantinople, et pour stigmatiser du nom d’“hérétiques” les “docteurs” qui enseignent dans d’autres villes, on organisera au fil des siècles plusieurs “conciles œcuméniques (ou universels) de l’Église”. Le premier, qui s’ouvre en 325 à Nicée, a pour objet de flétrir l’“hérésie” antitrinitaire d’Arius. D’autres se dérouleront à Constantinople (quatre dans cette ville), à Éphèse, à Chalcédoine (juste en face de Constantinople, de l’autre côté du Bosphore), puis de nouveau à Nicée. Ces sept premiers conciles sont reconnus tant par les Églises d’Orient que par l’Église catholique. Au nombre des articles de foi adoptés lors de ces assemblées solennelles figureront la trinité, la croyance en “Marie, mère de Dieu”, ainsi que d’autres dogmes qui n’ont rien à voir avec le christianisme de la Bible. Ces conciles condamneront par la même occasion diverses “hérésies”, ce qui contribuera à la formation de nouvelles subdivisions ou sectes apostates issues du christianisme.

      Il est à noter qu’aucun de ces premiers conciles “universels” de l’Église ne s’est tenu à Rome, la ville qui prétendait pourtant être le centre mondial du christianisme. Le premier concile dit “œcuménique” de Rome n’aura lieu qu’en 1123. Mais à cette date, le “grand schisme” aura déjà séparé Rome des Églises d’Orient. En effet, la première scission se produit en 867 et la rupture définitive est consommée en 1054. Ainsi donc, historiquement parlant, aucun concile œcuménique, c’est-à-dire universel ne s’est jamais déroulé à Rome.

      De son côté, la variante orientale du christianisme qui s’est séparée de Rome ne se réunira pas autour d’un autre évêque affirmant être le vicaire du Christ sur terre. Certes, l’Église de Constantinople (ville qu’on appelle aussi la “Nouvelle Rome”) ne serait pas mécontente de devenir l’homologue orientale de Rome. Mais elle n’y parviendra pas. Avec le temps, l’Église orthodoxe se divisera à son tour en 15 Églises nationales indépendantes ou autocéphales, qui ne reconnaîtront plus qu’une primauté d’honneur au patriarche de Constantinople, l’Istanbul moderne. À présent, on compte également plusieurs autres Églises d’Orient qui ne dépendent ni de Rome ni de Constantinople. Incontestablement, le “christianisme” oriental constitue lui aussi une maison bien divisée.

      Après le schisme d’Orient, sans renoncer à l’espoir de mettre un jour au pas les Églises orthodoxes, l’Église de Rome compte au moins rester la maîtresse incontestée sur son propre territoire, l’Occident. Mais elle n’est pas au bout de ses déconvenues. En effet, des dissidents ne tardent pas à s’exprimer. L’Église juge la chose intolérable et prend des mesures énergiques pour combattre ces “hérétiques”. C’est ainsi qu’elle instituera l’Inquisition. Toutefois, la dissidence ne désarmera pas pour autant. Au XVIe siècle, une révolte généralisée éclatera, pour des raisons d’abord religieuses, mais sur lesquelles viendront par la suite se greffer des motivations d’ordre politique.

      Cette révolte, qui recevra le nom de Réforme, enfantera une troisième famille de religions qui, elle aussi, se prétendra chrétienne. Toutefois, au lieu de rétablir l’unité et les doctrines véridiques qui caractérisaient le christianisme originel, celui de la Bible, le protestantisme se disloquera à son tour en une foule d’Églises et de sectes.

      Pourquoi tant de “christianismes”?

      Si vous appartenez à une Église ou à une secte qui se dit chrétienne, vous vous êtes certainement déjà demandé pourquoi il y a tant de religions qui affirment suivre le Christ et appliquer la Bible. Vous avez peut-être même été franchement écœuré par toutes ces divisions, qui dégénèrent régulièrement en persécutions et en guerres de religion depuis des siècles. Pour ces raisons ou pour d’autres encore, il se peut que vous ayez cessé de fréquenter l’Église et que vous vous contentiez à présent de votre propre conception du christianisme. Cependant, en votre for intérieur, vous vous doutez sûrement que pour être vraiment chrétien il faut faire davantage. Grâce à la Bible, vous savez que les tout premiers disciples du Christ formaient une famille spirituelle unie et heureuse. — Jean 13:34, 35; Éphésiens 4:1-6.

      De nos jours, les Témoins de Jéhovah constituent également une famille chrétienne heureuse. On ne peut voir en eux une secte, car ils ne sont pas les disciples d’un enseignant ou d’un maître humain, ni la ramification d’une Église ou d’une autre confession. Les Témoins sont issus de toutes les classes sociales. Ce n’est pas un homme qu’ils suivent, mais Dieu et son Fils Jésus Christ. Si vous leur demandiez pourquoi il y a tant de religions dites chrétiennes, ils vous répondraient: “Parce que tous ces groupements religieux ont suivi des hommes et non la Bible.” Les Témoins de Jéhovah seraient très heureux de vous aider à découvrir le christianisme authentique celui des Écritures. N’hésitez donc pas à vous ouvrir à ceux qui vous ont remis ce périodique ou à écrire à ses éditeurs.

      [Carte, page 6]

      (Voir la publication)

      Les principaux centres du pseudo-christianisme

      Carthage

      Rome

      Byzance (Constantinople)

      Nicée

      Éphèse

      Antioche

      Jérusalem

      Alexandrie

      [Illustration, page 9]

      Les Églises de la chrétienté — division chronique

  • ‘Ils introduiront discrètement des sectes destructrices’
    La Tour de Garde 1983 | 15 décembre
    • ‘Ils introduiront discrètement des sectes destructrices’

      “Il y aura de même parmi vous de faux enseignants. Ceux-ci introduiront discrètement des sectes destructrices.’ — II PIERRE 2:1.

      1, 2. a) À l’origine, qu’étaient toutes les Églises de la chrétienté? b) Quelles questions méritent donc d’être examinées?

      TOUTES les Églises de la chrétienté étaient au départ des sectes. Certaines d’entre elles — notamment l’Église de Rome et les diverses Églises nationales orthodoxes ou protestantes — prétendent avoir la primauté sur les autres religions dites chrétiennes qu’elles traitent d’ailleurs avec mépris et qualifient de sectes. Ce sont là des faits historiques qui ont été développés dans les deux articles précédents.

      2 Mais certains se posent peut-être ces questions: ‘Jésus Christ et ses fidèles apôtres avaient-​ils annoncé l’abandon du véritable christianisme? Avaient-​ils averti les chrétiens de ne pas suivre les hommes qui créeraient des sectes? Il y a dix-neuf siècles, les vrais disciples de Jésus devaient-​ils se tenir en garde contre les tendances à la division? La même vigilance est-​elle nécessaire aujourd’hui?’

      Les premières tendances à former des sectes

      3, 4. a) Quel avertissement Jésus a-​t-​il donné, et qu’indique-​t-​il au sujet du vrai christianisme? b) Quel avertissement du même genre Pierre a-​t-​il donné?

      3 Dans son Sermon sur la montagne, Jésus déclara: “Entrez par la porte étroite! Car large est la porte, facile est le chemin qui mène à la ruine, et nombreux sont ceux qui les utilisent. Mais étroite est la porte, difficile est le chemin qui mènent à la vie, et peu nombreux sont ceux qui les trouvent. Gardez-​vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en se donnant l’apparence de moutons, mais au-dedans ce sont des loups féroces. Vous les reconnaîtrez à leurs actions.” (Matthieu 7:13-16, Bible en français courant). Non Jésus n’a pas dit que le véritable christianisme deviendrait une religion large, facile, universelle ou “catholique” qui conviendrait à de “nombreux” humains. Il s’agirait plutôt d’un chemin étroit, resserré, et “peu nombreux” seraient ceux qui le trouveraient. Ces derniers, “peu nombreux”, ont été avertis que des faux prophètes apparemment inoffensifs chercheraient à les entraîner sur le chemin “facile” qui ‘mène à la destruction’.

      4 Plus de 30 ans après, l’apôtre Pierre écrivit: “Il y eut aussi de faux prophètes parmi le peuple [d’Israël], comme il y aura de même parmi vous [les chrétiens] de faux enseignants. Ceux-ci introduiront discrètement des sectes destructrices et iront jusqu’à renier le propriétaire qui les a achetés, amenant sur eux une prompte destruction. Beaucoup suivront leurs actes d’inconduite et, à cause d’eux, on parlera en mal de la voie de la vérité. Par convoitise, ils vous exploiteront avec des paroles artificieuses.” — II Pierre 2:1-3.

      5. Quand les “loups” apostats ont-​ils commencé à se manifester, et de quelle manière ont-​ils ‘introduit discrètement des sectes destructrices’?

      5 “La voie de la vérité” ou le chemin ‘qui mène à la vie’, c’est la voie du véritable christianisme. Les “faux prophètes” ou les “faux enseignants”, ce sont les apostats, des ‘loups se donnant l’apparence de moutons’, qui ont commencé à faire sentir leur présence parmi les premiers chrétiens avant même la mort des apôtres de Jésus (I Jean 2:18, 19; 4:1-3). L’apôtre Paul a lui aussi mis en garde les chrétiens contre ces “loups tyranniques”, identifiant ceux-ci aux hommes qui ‘se lèveraient et proféreraient des choses tortueuses, afin d’entraîner les disciples à leur suite’. (Actes 20:29, 30.) À partir de la seconde moitié du premier siècle, ces faux enseignants ‘introduisirent discrètement des sectes destructrices’, exploitant les premiers chrétiens “avec des paroles artificieuses”. À cause de ces apostats, on ‘parla en mal’ de “la voie de la vérité”, le véritable christianisme.

      Les premières sectes

      6. Comment le livre de la Révélation montre-​t-​il que des sectes avaient déjà fait leur apparition à la fin du premier siècle, et pourquoi Jésus les haïssait-​il?

      6 Dans la Révélation qu’il reçut vers 96 de notre ère, l’apôtre Jean rapporte une série de messages divinement inspirés reflétant les conditions spirituelles qui existaient dans les congrégations chrétiennes de l’époque, conditions qui pouvaient réapparaître au cours de l’Histoire. Deux de ces messages révèlent l’existence de sectes apostates que Christ, le Chef de la vraie congrégation chrétienne, haïssait. Il semble qu’au moins une de ces sectes tolérait l’idolâtrie et la fornication en son sein. — Révélation 2:6, 14, 15.

      7. Comment les lettres de Paul montrent-​elles que le combat contre les sectes était déjà engagé à son époque?

      7 Plusieurs lettres de l’apôtre Paul, écrites beaucoup plus tôt, laissent entendre qu’il avait déjà dû mener un dur combat contre cette tendance à former des sectes. Dans sa première lettre aux chrétiens de Corinthe, Paul déplore leur inclination à suivre des hommes, car elle provoque des “dissensions” et des “divisions”. (I Corinthiens 1:10-13; 3:1-4.) La même préoccupation transparaît dans ses lettres aux Galates (1:6-9; 5:19-21), à Tite (3:9, 10) et à Timothée. — I Timothée 1:3-7; 4:1-3; 6:20, 21; II Timothée 4:3, 4.

      8. Que croyaient les gnostiques, et pourquoi ‘parlait-​on en mal de la voie de la vérité à cause d’eux’?

      8 Plusieurs biblistes sont d’avis que dans sa première lettre aux Corinthiens, et plus spécialement dans celles aux Éphésiens et aux Colossiens, Paul utilise à dessein certains mots grecs particuliers (tels que gnôsis, connaissance, et plêrôma, plénitude) dans le but de réfuter le gnosticisme. Quoi qu’il en soit, Paul s’opposait certainement aux idées apostates que les gnostiques développèrent plus tard. Les gnostiques, qui prospérèrent au deuxième siècle, étaient dualistes: ils croyaient que tout ce qui est matériel est mauvais et que tout ce qui est spirituel est bon. Ils prétendaient aussi que le salut s’obtient grâce à la “connaissance” (gnôsis) mystique. Leur croyance selon laquelle le corps, qui est de chair, est mauvais les amena à adopter deux attitudes extrêmes: l’ascétisme ou la satisfaction de la chair. C’est dans une large mesure, à cause du gnosticisme prétendu chrétien qu’on ‘parla en mal’ de “la voie de la vérité”.

      9. Nommez et décrivez quelques-unes des premières sectes fondées par des chrétiens apostats.

      9 Au nombre des premières sectes, il y avait également celles des marcionites disciples de Marcion, le fils d’un “évêque” apostat d’Asie Mineure. Ce Marcion croyait qu’il y avait deux dieux: le Dieu imparfait de l’“Ancien Testament” et le Dieu d’amour qui se révèle dans le “Nouveau Testament”, ou plus précisément dans les parties de celui-ci qu’il acceptait (certains écrits de Paul et de Luc). Au deuxième siècle apparut aussi le montanisme. Montanus était un “prophète” d’Asie Mineure qui prêchait l’imminence de la seconde venue de Christ et l’instauration de la Nouvelle Jérusalem à Pépuze près de l’actuelle Ankara, en Turquie. Il critiquait également le pouvoir de plus en plus grand et le laxisme du clergé apostat. Tertullien adhéra au montanisme. Deux autres mouvements s’élevèrent contre le relâchement des mœurs parmi les prétendus chrétiens et contre la complaisance à l’égard des apostats: ce furent les novatiens, au troisième siècle, et les donatistes au quatrième siècle. Cependant, ces deux groupes schismatiques acceptaient les principales erreurs doctrinales des Églises plus anciennes.

      “L’homme qui méprise la loi” s’organise

      10. Qui doit être inclus parmi les “faux enseignants” qui ‘introduisirent discrètement des sectes destructrices’?

      10 Toutes ces sectes, et d’autres que nous n’avons pas mentionnées, étaient autant d’aspects de l’apostasie. Mais les hommes qui les ont créées n’étaient pas les seuls “faux enseignants” qui ‘ont introduit discrètement des sectes destructrices’. (II Pierre 2:1-3.) Pierre a également annoncé que ‘beaucoup suivraient leurs actes d’inconduite’. Or nous venons de voir que quelques-unes de ces sectes avaient précisément été fondées pour combattre l’inconduite du clergé, la classe dominante. Il faut donc également ranger ces ecclésiastiques parmi les “faux enseignants” et considérer leurs Églises comme autant de “sectes destructrices”.

      11. Quelle classe nouvelle a commencé à s’élever, et comment Paul avait-​il annoncé cela?

      11 Ainsi que nous l’avons déjà fait remarquer, toutes ces sectes apostates se disputaient la suprématie. Chacune d’elles voulait être considérée comme la seule et unique Église “orthodoxe”, “apostolique” et “catholique” (universelle), et traitait les autres d’hérétiques. Dans le même temps, au sein des Églises les plus importantes et les plus puissantes, une classe d’hommes, le clergé, cherchait à s’élever au-dessus du reste du troupeau. Parlant de l’apostasie et de l’apparition d’une classe dominante, le clergé, l’apôtre Paul écrivit: “Que personne ne vous séduise d’aucune manière car [le jour de Jéhovah] ne viendra pas à moins que d’abord ne vienne l’apostasie et que ne se révèle l’homme qui méprise la loi, le fils de la destruction. Il se dresse en adversaire et s’élève au-dessus de quiconque est appelé ‘dieu’ ou objet de vénération, si bien qu’il s’assoit dans le temple du Dieu, s’exhibant lui-​même en public comme dieu.” — II Thessaloniciens 2:2-4a.

      12. a) Qu’est-​ce que “l’homme qui méprise la loi” et quand cet “homme” s’est-​il tout à fait révélé? b) Quelles étapes ont abouti au développement complet de ce clergé? c) Décrivez l’organisation hiérarchique du clergé.

      12 L’apostasie était “déjà à l’œuvre” aux jours de Paul, mais elle ne se révéla tout à fait qu’après la mort des apôtres fidèles de Jésus, quand l’“obstacle” que constituait leur présence fut ôté (II Thessaloniciens 2:6, 7). Une classe d’ecclésiastiques apparut peu à peu. Au début du deuxième siècle, Ignace, “évêque” d’Antioche, parle dans ses écrits d’une hiérarchie à trois degrés: évêques, presbytres (prêtres) et diacres. “L’homme qui méprise la loi” commençait à prendre forme. Mais le “Père de l’Église” qui contribua vraiment à l’organisation du clergé en un système hiérarchique fut Cyprien, “évêque” de Carthage, en Afrique du Nord, qui mourut en 258. Selon le Dictionnaire de Théologie Catholique, ouvrage faisant autorité, Cyprien définit une hiérarchie monarchique à sept degrés, l’évêque occupant la position suprême. Au-dessous de l’évêque il y avait les prêtres, les diacres, les sous-diacres, les acolytes (servants), les lecteurs et les exorcistes. Plus tard, l’Église occidentale, latine ou romaine ajouta un huitième degré, celui des portiers. En revanche, l’Église orientale ou grecque établit une hiérarchie à cinq degrés. C’est ainsi qu’au troisième siècle “l’homme qui méprise la loi”, c’est-à-dire une classe d’hommes, le clergé apostat, était tout à fait “révélé”. Il a continué d’exister au cours des siècles dans toutes les Églises et sectes de la chrétienté dans lesquelles existe un ministère spécial, un clergé.

      “Des sectes destructrices” au temps de la fin

      13. Sous quels deux rapports les sectes de la chrétienté sont-​elles “destructrices”?

      13 Dans le texte grec original, l’expression “sectes destructrices” utilisée par Pierre se lit littéralement “sectes de destruction”. Elle a donc deux significations possibles. D’une part, les sectes et les Églises de la chrétienté ont détruit le christianisme pur, “la voie de la vérité”, et, d’autre part, elles sont elles-​mêmes des “sectes de destruction” en ce sens que leurs faux enseignants ‘amènent une prompte destruction’ sur eux et sur ceux qui ‘suivent leurs actes d’inconduite’. Pierre ajoute: “Pour eux [les faux enseignants], cependant, le jugement, dès les temps antiques, ne se meut pas avec lenteur, et leur destruction ne sommeille pas.” (II Pierre 2:1-3). Cette “prompte destruction” viendra sur eux lors de la “grande tribulation” qui approche à grands pas. — Matthieu 24:21.

      14. Quand “l’homme qui méprise la loi” sera-​t-​il détruit, et qu’indiquera sa destruction?

      14 Montrant que “l’homme qui méprise la loi”, qui est en fait une classe d’hommes, ne serait pas détruit avant la “présence” de Christ, l’apôtre Paul écrivit: “Alors sera révélé celui qui méprise la loi, lui que le Seigneur Jésus supprimera par l’esprit de sa bouche et réduira à néant par la manifestation de sa présence [parousias].” (II Thessaloniciens 2:8). Effectivement, la destruction de “l’homme qui méprise la loi”, c’est-à-dire la classe du clergé, et du reste de l’empire religieux babylonien de Satan sera une “manifestation” remarquable de la “présence” ou parousie du Christ. Elle démontrera aux amis comme aux ennemis du Seigneur Jésus que celui-ci est invisiblement présent et que la “grande tribulation” annoncée a commencé.

      Un avertissement pour les vrais chrétiens

      15. Quel avertissement la parabole du blé et de la mauvaise herbe renferme-​t-​elle à l’intention des chrétiens?

      15 Dans son illustration du blé et de la mauvaise herbe, Jésus montra que la “mauvaise herbe” que sont les chrétiens apostats au sein des Églises et des sectes, croîtrait à volonté au cours des siècles. C’est seulement à “la conclusion du système de choses” que se verrait nettement la différence entre ces faux chrétiens et les véritables “fils du royaume”, “le blé”. (Matthieu 13:24-30, 37-40.) Cependant, la parabole de Jésus renferme aussi un avertissement à l’intention des vrais chrétiens qu’ils soient des “fils du royaume” oints de l’esprit ou du nombre de leurs compagnons. Jésus déclara en effet: “Le Fils de l’homme enverra ses anges, et ils ramasseront de son royaume toutes les choses qui font trébucher et ceux qui se conduisent en individus qui méprisent la loi, et ils les jetteront dans la fournaise de feu. C’est là qu’il y aura leurs pleurs et leurs grincements de dents.” — Matthieu 13:41, 42.

      16. a) Quelle œuvre de séparation s’est poursuivie depuis 1919? b) Quel avertissement les apôtres ont-​ils encore donné, et quel commentaire Jude a-​t-​il ajouté?

      16 C’est en 1919 que commença la séparation du “blé” et de la “mauvaise herbe” dans le champ religieux. Toutefois, cela ne signifie pas que depuis cette date les anges du Fils de l’homme n’ont pas continué à ‘ramasser de son royaume toutes les choses qui font trébucher et ceux qui se conduisent en individus qui méprisent la loi’. Jude nous rappelle que “les apôtres de notre Seigneur Jésus Christ” ont donné l’avertissement suivant: “Au dernier temps il y aura des moqueurs, marchant selon leurs propres désirs de choses impies.” Et il ajoute: “Ce sont eux qui font des séparations [qui causent des divisions, Bible en français courant].” — Jude 17-19.

      17. Qu’a dit Jésus au sujet du “mauvais esclave”?

      17 Les paroles précitées de Jésus concernant le sort de ceux qui méprisent la loi et qui “font trébucher” les autres nous font penser à ce qu’il déclara un peu plus tard à propos des individus qui refuseraient de reconnaître “l’esclave fidèle et avisé”, c’est-à-dire les chrétiens oints constituant la classe du “blé”, que le Seigneur allait ‘établir sur tout son avoir’. Il donna en effet cet avertissement: “Mais si ce mauvais esclave dit en son cœur: ‘Mon maître tarde’, et qu’il commence à battre ses compagnons d’esclavage, et qu’il mange et boive avec les ivrognes invétérés, le maître de cet esclave viendra en un jour qu’il n’attend pas et à une heure qu’il ne connaît pas, et il le châtiera avec la plus grande sévérité et lui assignera sa part avec les hypocrites. C’est là qu’il y aura ses pleurs et ses grincements de dents.” — Matthieu 24:45-51.

      18. a) Comment certains manifestent-​ils les traits caractéristiques du “mauvais esclave”? b) Quelle sera leur fin s’ils continuent à ‘causer des divisions’?

      18 De nos jours, certains chrétiens infidèles manifestent les traits distinctifs de “ce mauvais esclave” en disant en leur cœur: “Mon maître tarde.” Ils s’identifient ainsi aux “moqueurs” qui demandent: “Où est sa présence promise?” (II Pierre 3:1-7). Comme Jude l’a annoncé, ils cherchent à ‘causer des divisions’. (Jude 19, Bible en français courant.) Ils ‘commencent à battre leurs compagnons d’esclavage’ en ce sens qu’ils critiquent la classe de “l’esclave fidèle et avisé” de laquelle ils ont reçu au départ leur connaissance de “la voie de la vérité”. S’ils persistent dans cette attitude qui cause des divisions, en temps voulu les anges les “ramasseront” et ‘leur part sera avec les hypocrites’ de la chrétienté. ‘C’est là qu’ils pleurent et grincent des dents’, comme par exemple lorsqu’ils vont jusqu’à faire connaître leurs prétendus griefs par le moyen des médias.

      19. a) Qu’a dit Paul au sujet des “sectes” qui apparaîtraient parmi les serviteurs de Dieu? b) Comment pouvons-​nous démontrer que nous sommes “approuvés” par Dieu?

      19 Cela nous rappelle ces paroles de Paul aux Corinthiens: “Car il faut qu’il y ait aussi des sectes parmi vous, pour que ceux qui sont approuvés deviennent manifestes parmi vous.” (I Corinthiens 11:19). Effectivement, s’il arrive aujourd’hui que quelqu’un ‘introduise discrètement des sectes destructrices’ parmi les Témoins de Jéhovah, c’est alors le moment pour les chrétiens fidèles de démontrer qu’ils sont “approuvés” par Dieu et Christ. Ils peuvent et doivent prouver qu’ils sont attachés à la véritable unité chrétienne, unité dont nous parlerons dans l’article suivant.

      [Note]

      a Pour une étude complète sur “l’homme qui méprise la loi”, reportez-​vous au chapitre 18 du livre Le Royaume millénaire de Dieu s’est approché publié par la Watchtower Bible and Tract Society of New York, Inc.

      Vous en souvenez-​vous?

      ◻ Quand et comment a commencé l’apostasie de laquelle est issue la chrétienté?

      ◻ Qui est ou qu’est-​ce que “l’homme qui méprise la loi”?

      ◻ En quel sens les Églises de la chrétienté sont-​elles “destructrices”?

      ◻ Quel avertissement Jésus a-​t-​il donné au sujet du “mauvais esclave”?

      [Illustration, page 11]

      Jésus avertit ses disciples que les faux prophètes ressemblent à des loups en vêtements de brebis.

      [Illustration, page 13]

      Les faux chrétiens sont comme la “mauvaise herbe” qui n’est bonne qu’à être brûlée.

  • “Un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême”
    La Tour de Garde 1983 | 15 décembre
    • “Un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême”

      “[Il y a] un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême; un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous.” — ÉPHÉSIENS 4:4-6.

      1, 2. a) Lorsqu’il s’est adressé à Moïse, qu’a montré clairement Jéhovah quant à sa propre personne? b) Pouvait-​il donc y avoir des opinions religieuses différentes en Israël?

      “JÉHOVAH, notre Dieu, est un seul Jéhovah. Vous ne devrez pas marcher à la suite d’autres dieux, dieux des peuples qui sont autour de vous (car Jéhovah, ton Dieu, au milieu de toi, est un Dieu qui réclame un attachement exclusif).” Moïse ne laissa aucun doute dans l’esprit des Israélites rassemblés dans les plaines de Moab, juste avant qu’ils entrent en Terre promise. Il leur déclara clairement que leur Dieu, Jéhovah, était un seul Dieu et qu’il exigeait de leur part un attachement exclusif. Dans un discours précédent, il leur avait dit: “Jéhovah est le vrai Dieu dans les cieux en haut et sur la terre en bas. Il n’y en a pas d’autre. Et tu dois garder ses prescriptions et ses commandements que je te commande aujourd’hui, afin que cela aille bien pour toi.” — Deutéronome 6:4, 14, 15; 4:39, 40.

      2 Ces paroles ne laissaient aucune place à des opinions religieuses différentes. Israël avait un seul Dieu, Jéhovah, qui montra clairement quelle était la seule façon de l’adorer.

      Apparition de sectes juives

      3. La majorité des Juifs n’étant pas restés fidèles à Jéhovah, que leur est-​il arrivé finalement?

      3 Pourtant, au lieu de pratiquer le culte pur du seul vrai Dieu, Jéhovah, la plupart des Israélites devinrent apostats et idolâtres (Jérémie 17:13; 19:5). ‘Cela n’alla donc pas bien pour eux.’ En 607 avant notre ère, les Babyloniens détruisirent Jérusalem et emmenèrent de nombreux Juifs en captivité à Babylone. Toutefois, un reste de Juifs fidèles revinrent à Jérusalem 70 ans plus tard et commencèrent la construction d’un second temple pour le culte de Jéhovah. Mais, avec le temps, la majorité des Juifs devinrent apostats et se divisèrent finalement en différentes sectes.

      4, 5. a) Décrivez quelques-unes des sectes juives qui se sont formées après la captivité à Babylone. b) L’apparition de ces sectes a-​t-​elle été un bien pour les Juifs? Expliquez.

      4 Au quatrième ou au troisième siècle avant notre ère, se développa la secte des Hassidim (“les pieux”) qui faisaient preuve d’un zèle excessif dans l’observance de la loi juive. On les considère généralement comme les précurseurs des Esséniens et des Pharisiens, deux autres sectes qui virent le jour au deuxième siècle avant notre ère. L’une et l’autre adoptèrent la doctrine grecque de l’immortalité de l’âme. Les Sadducéens, quant à eux, se distinguaient des précédents par le fait qu’ils ne croyaient pas à la survie. La Bible parle d’ailleurs des désaccords entre Pharisiens et Sadducéens aux jours des apôtres (Actes 23:7-10). Une encyclopédie juive (The Concise Jewish Encyclopedia) dit que “la tension entre les deux [sectes] provoqua même des massacres et la guerre civile”.

      5 Les zélotes formaient une autre secte juive au premier siècle de notre ère. C’étaient des nationalistes militants qui furent les principaux instigateurs de la révolte victorieuse des Juifs contre les Romains en 66. Ils cherchèrent ensuite à dominer les autres sectes armées de Jérusalem, ce qui provoqua la guerre civile et de grandes souffrances. Ces luttes armées entre sectes juives rivales se poursuivirent jusqu’à ce que les Romains assiègent une dernière fois Jérusalem et la détruisent en 70, et même pendant la durée du siège. Il est bien évident que ces divisions sectaires et l’infidélité des Juifs envers le culte pur et uni du seul vrai Dieu, Jéhovah, ne procurèrent aucun bienfait à ce peuple.

      Les premiers chrétiens ne formaient pas une secte

      6. Pourquoi les premiers chrétiens se sont-​ils tenus à l’écart des sectes juives?

      6 Inutile de dire que les premiers chrétiens se tinrent à l’écart de ces luttes entre les différentes sectes juives. Ils savaient que les Pharisiens et les Sadducéens étaient parmi les ennemis les plus virulents de Jésus. Par ailleurs, les disciples de Christ ne pouvaient ni adhérer à la croyance des Esséniens en l’immortalité de l’âme ni partager leur goût pour la vie ascétique, monastique. Étant neutres quant aux affaires politiques, ils n’avaient absolument rien en commun avec les zélotes nationalistes (Jean 17:16; 18:36). Les chrétiens, eux, pratiquaient le culte pur et uni du seul vrai Dieu, se conformant ainsi à ce que Jésus avait dit à une femme non juive, savoir: “L’heure vient, et c’est maintenant, où les vrais adorateurs adoreront le Père avec l’esprit et la vérité.” — Jean 4:23.

      7. Qu’ont déclaré Jésus et Paul, et qu’indiquent leurs paroles concernant le vrai culte chrétien?

      7 S’adressant à de vrais chrétiens, l’apôtre Paul déclara: “Il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui sont toutes choses, et nous pour lui; et il n’y a qu’un seul Seigneur, Jésus Christ, par l’entremise de qui sont toutes choses, et nous par son entremise.” (I Corinthiens 8:6). Le véritable christianisme est le culte uni du seul vrai Dieu Jéhovah, le Père, par l’entremise du seul Seigneur, Jésus Christ. Celui-ci dit à ses disciples: “Un seul est votre Conducteur, le Christ.” — Matthieu 23:10.

      8. Pourquoi ne convenait-​il pas de parler des premiers chrétiens comme d’une secte?

      8 Il est vrai que les membres des sectes juives déjà anciennes qualifièrent avec mépris le christianisme naissant de secte (grec haïrésis, mot qui désigne “un groupe d’hommes qui se sont séparés d’autres hommes pour suivre leur propre doctrine”) (Actes 24:5; 28:22). Mais dans sa défense devant le gouverneur Félix, l’apôtre Paul rejeta ce nom mal approprié. Il dit: “Selon la voie qu’ils [ses ennemis religieux] appellent une ‘secte’, c’est ainsi que je sers par un service sacré le Dieu de mes ancêtres.” (Actes 24:14). On ne pouvait certainement pas parler du culte des premiers chrétiens comme d’une “secte”, car ils ne suivaient pas un homme, mais Jésus Christ. D’autre part, leur culte n’était en aucun cas une ramification d’une des sectes juives qui existaient au premier siècle.

      Pas de divisions sectaires

      9, 10. a) Pourquoi le christianisme n’était-​il pas appelé à se diviser en Églises et sectes distinctes? b) Quelles théories sur les débuts du christianisme sont complètement fausses?

      9 Le christianisme primitif n’était pas une secte, et il n’était pas appelé non plus à se diviser en plusieurs sectes. Dans une prière qu’il adressa à son Père, Christ demanda que ‘tous ses disciples soient un’. (Jean 17:21.) Ils devaient donc avoir ‘de l’amour entre eux’ (Jean 13:35), ce qui excluait la formation de sectes facteur de division.

      10 Cela contredit les théories de nombreux théologiens et historiens selon lesquelles il y aurait plusieurs sortes de christianisme. Ainsi, ils parlent du “christianisme des Juifs” (qui serait défendu par Jacques, Pierre et Jean) par opposition au “christianisme des Gentils” (qui serait défendu par Paul). Ils se réfèrent également à la “théologie johannique [de Jean]” ou à la “théologie paulinienne [de Paul]”, et vont jusqu’à prétendre que le christianisme ne se serait jamais répandu dans le monde entier si Paul ne l’avait complètement transformé. Les hommes qui avancent ces théories n’ont donc pas foi dans le christianisme, à moins qu’ils ne considèrent comme une chose normale la division de la chrétienté en des centaines d’Églises et de sectes.

      11. a) Quels textes de l’Écriture prouvent que ce n’est pas Paul qui a eu l’idée d’étendre le christianisme aux non-Juifs? b) Paul approuvait-​il la formation de sectes? c) Quel événement confirme que Paul et ses collaborateurs étaient bien unis?

      11 Les faits sont complètement différents. Avant même que Paul ne devienne chrétien, Jésus Christ avait déjà confié à ses disciples la mission d’être ses témoins dans toutes les nations (Matthieu 28:19, 20; Actes 1:8). Paul lui-​même s’élève contre la tendance à suivre des hommes; il dit en effet: “Je vous exhorte (...) à ce qu’il n’y ait pas de divisions parmi vous.” (I Corinthiens 1:10-15; 3:3-5). Il est donc tout à fait futile de prétendre que Paul avait une conception du christianisme différente de celle de Jacques, de Pierre et de Jean. Tous étaient unis pour répandre la bonne nouvelle. En une certaine occasion, probablement en 49, quand un concile fut réuni à Jérusalem pour traiter de la circoncision, les quatre hommes coopérèrent tout à fait pour diviser le territoire où devait s’effectuer la prédication. — Galates 2:7-9.

      Des mises en garde contre la désunion

      12. Y a-​t-​il eu une hostilité durable entre Paul et Pierre?

      12 Les premiers chrétiens étant imparfaits, il y avait naturellement des divergences entre eux, même entre ceux qui assumaient d’importantes responsabilités dans la congrégation. Par exemple, à Antioche de Syrie, Paul a dû reprendre Pierre sur un certain point (Galates 2:11-14). Pierre est-​il parti et a-​t-​il formé une secte, comme pour montrer son désaccord avec le christianisme dit paulinien? Pas du tout, car quelques années plus tard, en 64, il parlait de Paul en termes affectueux. — II Pierre 3:15, 16.

      13, 14. a) Dans quoi Paul rangeait-​il les “divisions” et les “sectes”? b) Selon Paul, quelle attitude fallait-​il adopter envers ceux qui fondaient des sectes?

      13 Écrivant sous l’inspiration de Dieu, Paul rangea les “divisions” et les “sectes” parmi “les œuvres de la chair”. Il dit: “Or les œuvres de la chair sont manifestes; ce sont la fornication, l’impureté, l’inconduite, l’idolâtrie, la pratique du spiritisme, les inimitiés, la querelle, la jalousie, les accès de colère, les disputes, les divisions, les sectes (...): ceux qui pratiquent de telles choses n’hériteront pas le royaume de Dieu.” — Galates 5:19-21.

      14 Puisque les individus qui sont à l’origine des “divisions” et des “sectes” “n’hériteront pas le royaume de Dieu”, on ne peut tolérer leur présence dans la vraie congrégation chrétienne. Aussi Paul écrivit-​il à Tite: “Les questions sottes, les généalogies, la querelle, les luttes à propos de la Loi, évite-​les, car elles sont inutiles et futiles. Quant à l’homme qui fonde une secte, rejette-​le après un premier et un second avertissement, sachant qu’un tel homme s’est détourné de la voie et qu’il pèche: il s’est condamné lui-​même.” — Tite 3:9-11.

      L’unité de croyance

      15, 16. a) Pourquoi n’y a-​t-​il aucune place pour des écoles de pensée différentes au sein de la congrégation chrétienne, et que dit Paul à ce propos? b) Cela signifie-​t-​il qu’un chrétien ne devrait pas utiliser sa raison? c) Que disent Pierre, Jude et Paul sur le danger du doute et sur le risque d’être entraîné loin de la vérité?

      15 Tout ce qui précède montre à l’évidence qu’on ne peut diviser le véritable christianisme en diverses confessions et sectes. Plusieurs tendances ou écoles de pensée ne peuvent pas non plus coexister au sein de la congrégation chrétienne. Paul dit en effet aux Corinthiens: “Or je vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus Christ, à parler tous en parfait accord, et à ce qu’il n’y ait pas de divisions parmi vous, mais que vous soyez étroitement unis dans le même esprit et dans la même pensée.” — I Corinthiens 1:10.

      16 Cela ne signifie pas pour autant qu’un vrai témoin chrétien de Jéhovah ne peut pas faire usage de sa raison. Au contraire, l’apôtre Pierre exhortait ses lecteurs à faire usage de leur “faculté de réfléchir lucidement” pour réfuter les “moqueurs” qui, dans les “derniers jours” se manifesteraient et nieraient la “présence” de Christ (II Pierre 3:1-4). Dans sa lettre, Jude parle de ceux qui “ont des doutes”. (Jude 22.) Toutefois, ni Pierre ni Jude ne laissent entendre qu’un chrétien peut continuer à se moquer ou à douter ainsi. Pierre nous dit d’être ‘sur nos gardes’ à cause de gens ‘mal affermis qui tordent le sens des Écritures’ (II Pierre 3:16, 17), tandis que Jude explique que ceux qui ont des doutes sont en danger et doivent être ‘arrachés du feu’. (Jude 23.) Les chrétiens qui se sont laissé détourner de la vérité ont besoin d’être aidés “avec douceur” dans l’espoir “qu’ils reviennent à la raison en se dégageant du piège du Diable”. — II Timothée 2:23-26.

      17. De quelle manière le vrai chrétien utilisera-​t-​il sa raison, et que s’efforcera-​t-​il de faire sincèrement?

      17 Le véritable chrétien fait usage de sa “faculté de réfléchir lucidement”, mais avec humilité. Paul écrit: “Je vous supplie (...) de marcher d’une manière digne de l’appel dont vous avez été appelés, en toute humilité d’esprit et douceur, avec longanimité, vous supportant les uns les autres dans l’amour et vous efforçant sincèrement d’observer l’unité de l’esprit dans le lien unificateur de la paix. Il y a un seul corps et un seul esprit, de même que vous avez été appelés dans une seule espérance à laquelle vous avez été appelés; un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême; un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et par tous, et en tous.” — Éphésiens 4:1-6.

      Comment atteindre et préserver l’unité

      18. Que faut-​il entendre par les expressions a) “un seul Dieu”? b) “un seul Seigneur”? c) et “un seul esprit”? d) Quel est le seul guide pour les chrétiens?

      18 Paul parlait d’“un seul Dieu (...) qui est au-dessus de tous”. Moïse, quant à lui, déclara: “Jéhovah, notre Dieu, est un seul Jéhovah.” (Deutéronome 6:4). Cette vérité fondamentale n’a jamais changé. Elle est la clé de l’unité chrétienne. Il y a un seul Dieu et une seule façon acceptable de l’adorer “avec l’esprit et la vérité”. (Jean 4:23, 24.) Le “seul Seigneur”, c’est Jésus Christ, qui est “la tête du corps: la congrégation”. (Colossiens 1:18.) Par “un seul esprit”, il faut entendre la force agissante et unificatrice de Jéhovah. Jésus dit à ses disciples: “L’assistant, l’esprit saint, que le Père enverra en mon nom, celui-là vous enseignera toutes choses et vous rappellera toutes les choses que je vous ai dites. Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix.” (Jean 14:26, 27). Les ‘choses qui leur furent rappelées’ furent incluses dans les Écritures grecques chrétiennes qui, avec les Écritures hébraïques, constituent la Bible, le seul guide véritable pour les chrétiens.

      19. Que faut-​il entendre par “un seul corps”, et qui a été établi pour procurer la même nourriture spirituelle à tous les membres de ce “corps”?

      19 Le “seul corps” mentionné par Paul est la congrégation chrétienne dont Jésus est la “tête”. (Éphésiens 1:22, 23.) Tous les membres oints appartenant à cette congrégation unie allaient recevoir la même nourriture spirituelle. C’est dans ce but que leur “maître” a établi “l’intendant fidèle”, le corps ou la classe des chrétiens oints encore vivants sur la terre, et ce depuis la Pentecôte de l’an 33. Puisqu’en 1919, lorsqu’il est arrivé pour l’inspecter, le “maître” a trouvé le reste de ce corps en train de distribuer fidèlement et de façon avisée la “ration de vivres”, il l’a établi “sur tout son avoir”. (Luc 12:42-44.) Les faits démontrent que depuis cette date cet “intendant” s’est fidèlement occupé de cet “avoir”.

      20. a) Selon Ésaïe 65:11, 13, quelle différence y a-​t-​il entre le peuple de Dieu et les apostats? b) Qu’est-​ce qui a beaucoup contribué à l’unité du peuple de Jéhovah?

      20 Le clergé des nombreuses Églises et sectes de la chrétienté n’a pas été trouvé en train de distribuer la “ration de vivres” spirituels qui convenaient au ‘groupe des gens’ appartenant à Christ. C’est pourquoi ces ecclésiastiques et leurs ouailles ‘souffrent de la faim’. (Ésaïe 65:11, 13.) En revanche, “l’intendant fidèle” a veillé à avoir une “ration de vivres en temps voulu” et en abondance pour les chrétiens oints et, depuis 1935, pour la “grande foule” des “autres brebis” qui ne cesse de croître (Révélation 7:9, 10; Jean 10:16). Peu importe leur langue et l’endroit où ils vivent, les Témoins de Jéhovah du monde entier suivent le même programme d’étude basé sur la Parole de Dieu. Cela a largement contribué à établir et à maintenir leur unité.

      L’unité extraordinaire du peuple de Jéhovah

      21. Comment préserve-​t-​on aujourd’hui l’unité parmi les Témoins de Jéhovah, et quelle comparaison peut-​on faire avec l’organisation de la congrégation aux jours des apôtres?

      21 L’unité des quelque 45 000 congrégations de Témoins de Jéhovah réparties dans plus de 200 pays est également préservée grâce à leurs méthodes d’organisation fondées sur les Écritures. ‘Les apôtres et les aînés [anciens] de Jérusalem’ constituaient un collège central pour la congrégation chrétienne du premier siècle (Actes 15:2). Ce collège et ses représentants établissaient des “surveillants” et des “serviteurs ministériels” dans les congrégations et prenaient d’autres décisions pour diriger celles-ci (Philippiens 1:1; Tite 1:5; Actes 14:23; 16:4). Il en va de même aujourd’hui, un groupe de chrétiens oints, des anciens, constituent le Collège central des Témoins de Jéhovah. Et tout comme au premier siècle, les instructions du Collège central des Témoins de Jéhovah sont transmises aux congrégations qui sont visitées par des surveillants itinérants (Actes 15:22, 23, 30). Pareillement, ‘les congrégations s’affermissent dans la foi et croissent en nombre de jour en jour’. — Actes 16:5.

      22. De quoi les Témoins de Jéhovah sont-​ils particulièrement reconnaissants, et que continueront-​ils à faire?

      22 Les Témoins de Jéhovah se sont affranchis des divisions sectaires qui caractérisent la chrétienté. Sous la direction de leur “seul Seigneur”, Jésus Christ, et de son “intendant”, ils continuent à prêcher dans l’unité “cette bonne nouvelle du royaume”. (Matthieu 24:14.) Ils ‘s’efforcent sincèrement d’observer l’unité de l’esprit dans le lien unificateur de la paix’. En vérité, ‘ils tiennent ferme dans un même esprit, luttant côte à côte et d’une même âme pour la foi de la bonne nouvelle’. — Éphésiens 4:3; Philippiens 1:27.

Publications françaises (1950-2025)
Se déconnecter
Se connecter
  • Français
  • Partager
  • Préférences
  • Copyright © 2025 Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania
  • Conditions d’utilisation
  • Règles de confidentialité
  • Paramètres de confidentialité
  • JW.ORG
  • Se connecter
Partager