de chemin de fer dans trois provinces du nord : celles de Salta, de Formosa et de Chaco. Mais cette fois d’une façon tout à fait différente, car nos frères ne se contentent pas de diffuser des publications ; ils retournent conduire des études bibliques avec les personnes bien disposées et dirigent un plus grand nombre de ‘brebis’ vers la congrégation de Jéhovah.

Oui, quelle que soit la région de l’Argentine où nous nous trouvons aujourd’hui, il y a des témoins chrétiens de Jéhovah occupés à transmettre la nourriture spirituelle et la joie, en obéissant avec zèle au commandement de Jésus consigné dans le livre des Actes, au chapitre 1 et au verset 8, disant : “Vous serez mes témoins (...) jusqu’à la partie la plus lointaine de la terre Ac 1:8.”

Tchécoslovaquie

“LE CŒUR DE L’EUROPE”, — voilà comment on a souvent décrit la Tchécoslovaquie. Effectivement, du point de vue géométrique, le centre de l’Europe doit se situer quelque part dans cet État éloigné de la mer.

Historiquement, la Tchécoslovaquie est composée de trois régions : à l’ouest, la Bohême, où se trouve la capitale Prague, à l’est, la Moravie, et plus à l’est encore, la Slovaquie. D’est en ouest, ce pays s’étend sur quelque 800 kilomètres, et du nord au sud en moyenne sur 240 kilomètres environ. Les principales langues sont le tchèque et le slovaque, mais quelques minorités parlent l’allemand, le polonais et le hongrois.

Celui qui visite la Tchécoslovaquie peut trouver une grande variété de paysages reposants, depuis les Tatras, dont le point culminant atteint 2 663 mètres, et les pentes boisées de la forêt bohémienne, jusqu’aux plaines fertiles de la Slovaquie méridionale, où l’on cultive le tabac et la vigne. Il constate également que la Tchécoslovaquie est un État industriel avec des mines de charbon, des aciéries et des verreries où l’on fabrique le célèbre cristal de Bohême et des bijoux de fantaisie.

Au sixième siècle de notre ère, les Slaves arrivèrent dans cette région, venant de l’est, et s’établirent jusque dans la Bohême occidentale. C’étaient des cultivateurs et des éleveurs de bœufs et de moutons, qui ne dédaignaient pas de recueillir le miel sauvage. Ils pratiquaient le culte du dieu-soleil Svarog, de Peroun, le dieu de la foudre, et des dieux Radigast et Sviatovit. Ils croyaient à la survie.

En 863 de notre ère, ces immigrants arrivèrent à un tournant important, lorsque deux hommes, Constantin et Méthode, venus de la lointaine Thessalonique, prêchèrent en Moravie les doctrines religieuses de la chrétienté. Grâce aux activités de prédicateurs d’expression allemande, la première église catholique avait été construite en Slovaquie dès 833. Mais les deux missionnaires précités parlaient une langue slave, si bien que le peuple en général les comprenait. Bientôt tout le pays accepta les enseignements de la chrétienté et devint une partie de la communauté des nations européennes.

Au quinzième siècle, la Réforme, sous l’impulsion de Jan Hus en Bohême, contesta l’autorité de l’Église catholique romaine. À l’instigation des papistes vindicatifs, Hus fut exécuté sur le bûcher, ce qui ne manqua pas de choquer bien des gens, même à cette époque barbare. La Réforme en Tchécoslovaquie fut définitivement vaincue en 1620, et cette même année le royaume des Tchèques perdit son indépendance et dut se soumettre à la monarchie austro-hongroise. La population fut convertie au catholicisme par le moyen de la violence. Ce fut vraiment l’“âge des ténèbres”.

LES DÉBUTS DE L’ŒUVRE DE PRÉDICATION

Les premières graines de connaissance exacte relatives à la Bible furent semées dans la partie orientale de ce pays en 1912. Dans cette région, un pourcentage élevé de la population parle le hongrois. Quelque temps auparavant, Jozef Kiss et Karol Szabó, deux Étudiants de la Bible (nom sous lequel furent connus alors les témoins de Jéhovah) hongrois, avaient été envoyés des États-Unis par la Société Watch Tower à Erdel, en Hongrie, pour y prêcher le Royaume. Charles Russell, président de la Société, les avait chargés de faire imprimer nos publications en hongrois.

Frère Kiss finit par être expulsé d’Erdel et vint s’installer à Oborín, à l’intérieur des frontières de la Tchécoslovaquie moderne. Pendant huit mois, il prêcha dans toute la région. À Oborín et à Ladmovce, il réunit chaque semaine des groupes de personnes pour étudier la Bible, sans l’aide d’aucune publication. Ainsi, la prédication commença dans ce pays dès 1912.

Frère Kiss rentra en Hongrie en 1913, mais il resta en relations épistolaires avec le groupe d’Oborín. Plus tard, quatre frères furent envoyés d’Erdel pour accomplir le ministère à Oborín et dans les villages d’alentour. Cependant, l’opposition fut tellement sévère qu’ils durent se cacher dans la journée et étudier la Bible le soir avec les personnes qui s’intéressaient au message. Les premiers à s’opposer à eux furent un prêtre catholique et un magistrat local, qui cherchèrent à les faire arrêter et expulser du pays.

Les frères d’Erdel continuèrent à s’intéresser vivement à l’œuvre du Royaume effectuée à Oborín. En 1914, ils y envoyèrent frère Karol Szabó qui, cette fois-​ci, apporta un stock de publications en hongrois. Cela eut pour effet d’affermir la foi de ce petit groupe, si bien que ce frère put baptiser cinq sœurs dans l’Ondava.

Dès le début, ce petit troupeau de “brebis” d’Oborín dut faire face aux assauts des ennemis religieux, tout comme Jésus en