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DanAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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de Bilhah, servante de Rachel. Comme Rachel était stérile, elle donna Bilhah à Jacob en tant qu’épouse de second rang. C’est pour cette raison que Rachel adopta aussitôt l’enfant et l’appela du nom de Dan, déclarant: “Dieu a agi comme mon juge (...), si bien qu’il m’a donné un fils.” (Gen. 30:6). Dan était le frère germain de Nephtali. À l’époque où Jacob descendit en Égypte, en 1728 avant notre ère, emmenant avec lui toute sa descendance, Dan avait lui-même un fils du nom de Huschim (appelé aussi Schuham en Nombres 26:42) (Gen. 46:7, 23, 26). Dix-sept ans plus tard, quand Jacob fit venir ses fils à son chevet juste avant de mourir, Dan jouissait du même statut légal que ses onze autres frères, étant comme eux chef de famille d’une des douze tribus d’Israël. Jacob le bénit par ces paroles: “Dan jugera son peuple comme l’une des tribus d’Israël. Que Dan se révèle être un serpent au bord de la route, une vipère cornue au bord du chemin, qui mord les talons du cheval, de sorte que son cavalier tombe à la renverse! Oui, j’attendrai ton salut, ô Jéhovah!” — Gen. 49:16-18.
2. Tribu d’Israël qui tenait son nom du cinquième fils de Jacob. Comme Huschim, le fils de Dan était aussi appelé Schuham, les Schuhamites furent la seule famille recensée pour la tribu de Dan (Nomb. 26:42). Alors que Dan n’avait qu’un seul fils lorsqu’il entra en Égypte, quelque deux siècles plus tard, après avoir été délivrée de l’esclavage, la tribu comptait 62 700 hommes de vingt ans et au-dessus (Gen. 46:23; Nomb. 1:1, 38, 39). Elle occupait la deuxième place quant au nombre d’hommes en âge de porter les armes. Dans le désert, la tribu de Dan, dont le chef était Ahiézer, reçut l’ordre de camper au nord du tabernacle avec les tribus d’Aser et de Nephtali. Lors des déplacements, Dan occupait une position importante à l’arrière garde; c’était un hommage à son courage, à sa fidélité et à la confiance qu’elle inspirait. — Nomb. 2:25-31; 10:25.
Lors du partage de la Terre promise, la tribu de Dan, représentée par un de ses chefs, Bukki, fils de Jogli, reçut un territoire parmi les plus petits, alors qu’elle était toujours deuxième en importance numérique. Toutefois, son lot, le septième, constituait un territoire très désirable. Il touchait ceux des tribus de Juda, d’Éphraïm et de Benjamin, et il s’étendait depuis les vallées fertiles de la Séphélah jusqu’aux plaines côtières de la Méditerranée. Mais, pour n’avoir pas expulsé les nations qui habitaient le pays, comme Jéhovah l’avait ordonné, Dan eut à souffrir cruellement (Nomb. 26:43; 34:22; Josué 19:40-46; Juges 1:34). Se trouvant donc trop à l’étroit, une partie des membres de cette tribu montèrent vers l’extrémité septentrionale de la Palestine et prirent la ville de Léschem, ou Laïsch, qu’ils appelèrent “Dan”. (Josué 19:47, 48; Juges 18:11-31.) Au cours de cette expédition, les Danites dérobèrent une image sculptée appartenant à un certain Michée et ils l’érigèrent comme leur propre dieu. Pourtant, les membres de la tribu de Dan avaient été appelés dans le passé à se tenir sur le mont Ébal pour la malédiction qui déclarait entre autres: “Maudit est l’homme qui fait une image sculptée ou une statue de métal fondu, chose détestable pour Jéhovah.” (Deut. 27:13-15). Dan brilla par son absence lorsqu’il fallut aider le juge Barak à combattre les forces de Siséra. — Juges 5:17.
3. Ville située à l’extrême nord de la Palestine. Avant d’être prise par la tribu de Dan, elle était appelée Léschem ou Laïsch par les païens qui l’habitaient (Josué 19:47; Juges 18:7, 27). Les Danites rebâtirent la ville qu’ils avaient détruite et l’appelèrent “Dan, du nom de leur père, Dan”. (Juges 18:28, 29.) Cependant, quatre siècles plus tôt, il est déjà question de cette ville sous ce nom, dans le récit qui relate comment Abraham poursuivit Kédorlaomer et ses alliés “jusqu’à Dan”. (Gen. 14:14.) Il se peut que l’emploi de l’appellation “Dan” à cette époque reculée soit lié au nom du fleuve qui prend sa source juste au-dessous de la ville, le Nahr el-Leddan. Jérôme (Commentaire sur Matthieu xvi, 13) pensait que le Jourdain devait son nom à ses deux sources, appelées respectivement Jor et Dan, qui se réunissaient pour former un seul fleuve, le “Jourdain”, nom qui était déjà en usage au temps d’Abraham (Gen. 13:10). Quoi qu’il en soit, il n’y a rien à redire à l’utilisation du terme “Dan” à l’époque d’Abraham pour désigner cette ville. Il se peut que la similitude entre l’ancien nom de la ville et celui de l’ancêtre de la tribu de Dan ait été une coïncidence, à moins que ce fût de par la volonté divine.
Le terme “Dan” réapparaît dans le Pentateuque, en Deutéronome 34:1. Il sert à désigner une des limites du territoire que vit Moïse, lorsqu’il fut donné de regarder une dernière fois la Terre promise, du haut du mont Nébo. Comme Dan se trouve au pied des montagnes de l’Anti-Liban (et non loin du mont Hermon), cela peut valoir dire que Moïse a vu le pays jusqu’à cette chaîne de montagnes. Ici, l’emploi du mot “Dan” peut correspondre à celui que l’on trouve dans le récit concernant Abraham ou s’expliquer par le fait que la dernière portion de ce livre, qui relate des événements postérieurs à la mort de Moïse, fut rédigée par Josué.
Dan est situé “dans la basse plaine qui appartenait à Beth-Réhob”, une région fertile, très désirable et bien arrosée, au nord des eaux de Mérom et au sud du Liban (Juges 18:28). Le site a été identifié à Tell el-Qadi, nom qui signifie en arabe “tertre du juge” et qui a donc conservé le sens du mot hébreu “Dan”. Deux sources se rejoignent en ce lieu et forment le Nahr el-Leddan, le plus abondant des torrents qui se réunissent quelques kilomètres plus loin pour former le Jourdain. La ville se trouvait sur une hauteur d’une centaine de mètres, au pied du mont Hermon, et elle dominait le grand bassin de Houley. En outre, elle occupait une position stratégique sur la grande route commerciale qui reliait Tyr à Damas.
Dan devint synonyme de l’extrémité septentrionale d’Israël, comme l’attestent les nombreuses fois où revient l’expression “depuis Dan jusqu’à Béer-Schéba”. (Juges 20:1; I Sam. 3:20; II Sam. 3:10; I Rois 4:25; II Chron. 30:5.) En fait, le pays comprenait d’autres villes au nord de Dan, de même qu’il y en avait plusieurs au sud de Béer-Schéba, mais Dan était apparemment une des principales villes du nord, tout comme Béer-Schéba dans le sud. En raison de sa position, elle était évidemment parmi les premières à souffrir lorsque le pays était attaqué par le nord, comme dans le cas de l’invasion du Syrien Ben-Hadad (I Rois 15:20; II Chron. 16:4). C’est certainement cette situation que reflètent les déclarations prophétiques de Jérémie, en Jérémie 4:15 et 8:16. Après la division du royaume, Jéroboam érigea des veaux d’or à Dan et à Béthel, afin de dissuader ses sujets d’aller au temple de Jérusalem. — I Rois 12:28-30; II Rois 10:29.
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DANIEL
(Dieu est [mon] juge).
Éminent prophète de Jéhovah, issu de la tribu de Juda et rédacteur du livre qui porte son nom. On sait très peu de choses sur son enfance. Il nous dit avoir été emmené à Babylone, vraisemblablement jeune prince adolescent, avec d’autres Israélites de naissance royale ou noble. — Dan. 1:3-6.
SOUS LA DOMINATION BABYLONIENNE
Alors que de nombreux exilés résidaient sur les bords du fleuve Kébar, en dehors de la ville de Babylone, Daniel et ses trois compagnons furent choisis pour être spécialement instruits dans les sciences babyloniennes pendant trois ans, afin qu’ils puissent ensuite servir le roi. Selon la coutume, on leur attribua des noms babyloniens, et Daniel fut appelé Belteschazzar, ce qui signifie “Protège sa vie”. Ne voulant pas se contaminer avec la nourriture qui leur était assignée et qui pouvait contenir des mets interdits par la Loi mosaïque ou rendus impurs par des rites païens, Daniel demanda que son régime et celui de ses trois compagnons se limite à des légumes et à de l’eau. On leur enseigna toute la sagesse babylonienne, mais ce fut Jéhovah Dieu qui lui donna “connaissance et perspicacité en toute écriture et sagesse; Daniel avait de l’intelligence en toutes sortes de visions et de rêves”. (Dan. 1:17.) Quand le roi les interrogea trois ans plus tard, il les trouva “dix fois supérieurs à tous les prêtres-magiciens et incantateurs qui étaient dans tout son royaume”. — Dan. 1:20.
Les rêves de Nébucadnezzar
Dans la deuxième année de son règne (probablement à dater de la prise de Jérusalem en 607 avant notre ère), Nébucadnezzar eut un rêve qui ‘agita son esprit’. Alors que tous les sages avaient été incapables de le lui révéler, Daniel se présenta devant le roi et lui donna non seulement la version du rêve, grâce à une révélation divine, mais encore son interprétation, sauvant ainsi sa vie et celle des autres sages. Nébucadnezzar décida alors de constituer Daniel “chef sur tout le district juridictionnel de Babylone et préfet en chef sur tous les sages”. (Dan. 2:48.) Ses trois compagnons reçurent des postes importants en dehors de la cour, tandis que Daniel servit à la cour même du roi.
On ignore pour quelle raison Daniel ne se retrouva pas avec ses trois compagnons, Schadrach, Méschach et Abednégo, dans l’épreuve de leur intégrité, quand ils reçurent l’ordre d’adorer l’image d’or dressée dans la plaine de Dura (Dan. chap. 3). La voie que Daniel avait suivie auparavant ainsi que sa fidélité à Dieu par la suite, même sous la menace de mort, comme le montre le chapitre 6, garantissent que s’il était présent, et quelles que fussent les circonstances, il ne fit pas de compromis et ne se prosterna pas devant l’image. D’ailleurs, la Parole de Jéhovah déclare que Daniel était approuvé de Dieu pour son entier dévouement et elle associe son nom à ceux de Noé et de Job. — Ézéch. 14:14, 20; Mat. 24:15; Héb. 11:32, 33.
Quelque temps plus tard, Daniel interpréta un autre rêve de Nébucadnezzar: celui de l’arbre immense qui fut abattu, mais qui put repousser par la suite; il expliqua qu’il représentait le grand monarque babylonien lui-même (dans la signification la plus simple de la prophétie) (Dan. 4:20-22). Nébucadnezzar allait être atteint de folie pendant une période de sept ans, mais il retrouverait ensuite la raison et son royaume. Plus tard, le roi attesta que cela lui était vraiment arrivé de par la volonté de Dieu et jugea bon de proclamer la nouvelle dans tout le royaume. — Dan. 4:1, 2.
Ses visions
Daniel reçut deux visions (chaps 7 et 8) durant la première et la troisième année de Belschazzar. Dans ces visions, différents animaux représentaient une série de puissances mondiales qui devaient se succéder jusqu’au moment où elles seraient brisées avec force, tandis que la domination céleste serait donnée à “quelqu’un comme un fils d’homme”. (Dan. 7:11-14.) Il semble qu’après la mort de Nébucadnezzar, on cessa pratiquement, voire complètement, de faire appel aux conseils de Daniel, et cela pendant de nombreuses années, de sorte que la reine (probablement la reine-mère Nitocris) dut parler de Daniel à Belschazzar lorsque aucun des sages ne fut capable d’interpréter l’écriture inquiétante qui était apparue sur le mur du palais pendant l’orgie blasphématoire organisée par Belschazzar. Comme promis, Daniel eut l’honneur d’être nommé troisième personnage dans le royaume, Nabonide étant le premier et son fils Belschazzar le deuxième. Cette même nuit, la ville tomba aux mains des Mèdes et des Perses, et Belschazzar fut tué. — Dan. 5:1, 10-31.
SOUS LA DOMINATION MÉDO-PERSE
Durant le court règne de Darius le Mède, Daniel fut l’un des trois hauts fonctionnaires établis sur les 120 satrapes chargés de gouverner le royaume. Comme il excellait dans son service administratif, grâce à la faveur divine, Daniel fut sur le point d’être élevé au-dessus de tout le royaume. Alors, l’envie et la jalousie incitèrent les autres fonctionnaires à comploter sa mort. Il fallait que l’ordonnance qu’ils engagèrent le roi à établir touchât au culte que Daniel rendait à Dieu, puisqu’ils ne pouvaient lui trouver aucun tort autrement. Le roi appliqua à contrecœur la loi qui, selon la coutume, ne pouvait être abrogée, et il fit jeter Daniel dans la fosse aux lions. Eu égard à la ferme intégrité et à la foi de Daniel, Jéhovah envoya son ange pour le délivrer de la gueule des lions. Alors Darius punit les conspirateurs en les faisant dévorer par ces mêmes lions. — Dan. chap. 6.
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