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DanielAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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Dans la première année de Darius, Daniel discerna, d’après les écrits de Jérémie, que les 70 ans de désolation de Jérusalem touchaient à leur terme (Jér. 25:11, 12). Humblement, il reconnut les péchés de son peuple et pria Jéhovah de faire briller sa face sur le sanctuaire désolé de Jérusalem (Dan. 9:1, 2, 17). Il eut le privilège de recevoir une révélation prophétique de Gabriel, celle des 70 semaines, qui indiquait avec précision l’année de la venue du Messie. Vers la fin de sa longue carrière, durant la troisième année de Cyrus (vers 536 av. n. è.), alors qu’il était très âgé, Daniel reçut une vision de la part d’un ange qui, pour effectuer sa mission, avait dû lutter contre le prince de Perse. L’ange révéla ce qui devait arriver au peuple de Daniel “dans la période finale des jours, car c’est une vision encore pour les jours à venir”. (Dan. 10:14.) Commençant avec les rois de Perse, il décrivit l’histoire à l’avance. Cette prophétie annonçait que la scène du monde serait dominée par deux principales puissances politiques ennemies appelées “le roi du nord” et “le roi du sud”, et que cette situation subsisterait jusqu’à ce que Michel se lève, événement qui serait suivi d’un terrible temps de détresse. — Dan. chaps 11, 12.
Daniel eut la joie de voir les Juifs retourner à Jérusalem sous la conduite de Zorobabel en 537 avant notre ère, mais il n’est pas dit qu’il les accompagna. Il n’a peut-être pas vécu assez longtemps après cette date. L’ange lui déclara: “Et quant à toi, va vers la fin: et tu te reposeras, mais tu te lèveras pour ton lot à la fin des jours.” Ces paroles laissent supposer que sa vie touchait à sa fin, mais elles lui donnaient aussi l’assurance d’une résurrection. — Dan. 12:13.
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Daniel (Livre de)Auxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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DANIEL (LIVRE DE)
LIEU ET DATE DE RÉDACTION
Le cadre du livre est Babylone, à l’exception d’une des visions qui se situe à Suse, près de la rivière Ulaï. Toutefois, on ne peut pas dire avec certitude si Daniel se trouvait à Suse effectivement ou en vision seulement. Le livre embrasse une période qui va de 618 à 536 environ avant notre ère, date à laquelle sa composition fut achevée. — Dan. 8:1, 2.
RÉDACTEUR
Le livre lui-même atteste que Daniel en est le rédacteur (Dan. 7:1). C’est également ce qui ressort des chapitres 7 à 12 qui sont écrits à la première personne.
Le fait que les chapitres 1 à 6 sont écrits à la troisième personne ne met pas en doute l’identité du rédacteur. Daniel écrit du point de vue d’un observateur qui rapporte des faits vécus par lui-même et par d’autres personnes. Ce procédé est utilisé couramment par un autre rédacteur biblique, Jérémie (voir Jérémie 20:1-6; 21:1-3 et les chapitres 26 et 36 Jr 26, 36), qui a aussi écrit certaines portions de son livre à la première personne. — Jér. chaps 1, 13, 15, 18.
SA PLACE DANS LE CANON
Dans les Bibles françaises, le livre de Daniel est placé avec les grands prophètes, aussitôt après Ézéchiel. C’est l’ordre suivi par la Septante et par la Vulgate latine. Dans le canon hébreu, il est classé parmi les “Écrits” ou “Hagiographes”.
SON AUTHENTICITÉ
Certains critiques mettent en doute l’authenticité du livre de Daniel, bien que des biblistes compétents aient réfuté d’une manière probante leurs théories, lesquelles ne sont basées que sur des suppositions. Ceux qui contestent l’authenticité du livre adoptent la même position qu’un philosophe païen du troisième siècle, Porphyre, un ennemi du christianisme, qui prétendait que le livre de Daniel avait été forgé par un Juif palestinien de l’époque d’Antiochus Épiphane. Selon Porphyre, ce faussaire aurait pris des événements du passé qu’il aurait présentés sous la forme de prophéties. Toutefois, après Porphyre, l’authenticité du livre de Daniel n’a plus été sérieusement mise en doute jusqu’au début du dix-huitième siècle. Les détracteurs du livre de Daniel contestent certains événements historiques ou des détails sur la vie à Babylone au sixième siècle avant notre ère, alors qu’ils ne savent que très peu de choses sur ces questions. Ils ont néanmoins la prétention de pouvoir juger de l’exactitude des déclarations de Daniel. Au fut et à mesure que de nouvelles découvertes archéologiques enrichissent nos connaissances sur cette période, il s’avère que le livre de Daniel est véridique et que ses détracteurs ont tort. Toutefois, le fait que Jésus Christ lui-même acceptait la prophétie de Daniel est une preuve encore plus convaincante de son authenticité. — Mat. 24:15; Dan. 11:31.
SON HISTORICITÉ
On a découvert trois manuscrits contenant chacun une portion du livre de Daniel ainsi que de nombreux fragments de ce livre dans les grottes de la mer Morte. Ces manuscrits remontent au premier et au deuxième siècle avant notre ère. À cette époque, le livre de Daniel était considéré comme une partie intégrante des Écritures et il était si bien connu des Juifs qu’on en avait déjà fait de nombreuses copies. À l’appui de l’affirmation selon laquelle il était accepté comme livre canonique à cette période, citons le rédacteur du premier livre des Maccabées (2:59, 60), ouvrage apocryphe, mais historique, qui rapporte que Daniel fut délivré de la fosse aux lions et les trois Hébreux de la fournaise ardente.
Nous possédons également le témoignage de l’historien juif Josèphe qui déclare que l’on montra les prophéties de Daniel à Alexandre le Grand quand il vint à Jérusalem. Cet événement est antérieur à l’année 323 avant notre ère et précède donc de plus de 150 ans l’époque des Maccabées. Josèphe en fait le récit suivant: “Ce souverain pontife [le grand prêtre] lui fit voir ensuite le livre de Daniel dans lequel il avait été écrit qu’un prince grec détruirait l’empire des Perses, et lui dit qu’il ne doutait point que ce ne fût de lui que cette prophétie se devait entendre.” (Histoire ancienne des Juifs, liv. XI, chap. VIII, par. 4). L’Histoire rapporte également qu’Alexandre accorda de grandes faveurs aux Juifs, en raison pense-t-on, de ce que Daniel avait écrit à son sujet dans ses prophéties.
LA LANGUE UTILISÉE
Certaines critiques sans fondement ont été formulées à cause du langage employé par Daniel, mais de solides arguments viennent étayer les déclarations du livre en ce qui concerne sa date de rédaction. Un dictionnaire biblique (The International Standard Bible Encyclopaedia, t. II, p. 785) déclare: “Toutefois, nous prétendons que l’araméen mixte utilisé par Daniel concorde avec presque toutes les caractéristiques orthographiques, étymologiques et syntaxiques de l’araméen des inscriptions sémitiques septentrionales datant des neuvième, huitième et septième siècles avant notre ère, ainsi que de celui des papyrus égyptiens du cinquième siècle avant notre ère. Il diffère, par contre, de l’araméen des Nabatéens qui ne comprend aucun mot perse, hébreu ou babylonien, mais est truffé d’expressions arabes, et de celui des Palmyréens qui abonde en termes grecs, alors qu’il ne comporte qu’un ou deux mots perses et aucun mot hébreu ou babylonien.”
On trouve certains mots soi-disant d’origine perse dans le livre de Daniel, mais cela n’est pas surprenant étant donné que les Juifs traitaient fréquemment avec les Babyloniens, les Mèdes, les Perses et des gens d’autres nations. En outre, la plupart des mots étrangers employés par Daniel sont des titres de fonction, des noms de vêtements, des termes juridiques et d’autres expressions pour lesquels il n’y a apparemment pas d’équivalent en hébreu ou en araméen. Daniel écrivait pour ses compatriotes qui habitaient pour la plupart en Babylonie et dont beaucoup d’autres étaient dispersés dans divers lieux, à cette époque. Par conséquent, il s’efforça d’écrire dans une langue qui leur était compréhensible.
SA DOCTRINE
Les détracteurs de la Bible ont également objecté que Daniel fait allusion à la résurrection (Dan. 12:13). Certains estiment qu’il s’agit là d’une doctrine qui s’est développée après l’époque de Daniel ou qui a été empruntée aux croyances païennes. Toutefois, les Écritures hébraïques contiennes de nombreuses déclarations d’hommes qui avaient foi en la résurrection, comme celles que nous trouvons en Job 14:13, 15 et Psaume 16:10, et elles rapportent plusieurs cas réels de résurrection (I Rois 17:21, 22; II Rois 4:22-37; 13:20, 21). En outre, une autorité aussi incontestable que l’apôtre Paul déclara qu’Abraham croyait que les morts seraient relevés (Héb. 11:17-19) et que d’autres fidèles serviteurs de Dieu des temps anciens espéraient en la résurrection (Héb. 11:13, 35-40; Rom. 4:16, 17). Jésus lui-même déclara: “Mais que les morts soient relevés, Moïse lui-même l’a révélé, dans le récit du buisson, quand il appelle Jéhovah ‘le Dieu d’Abraham, et le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob’.” — Luc 20:37.
Ceux qui prétendent que le livre n’est pas vraiment prophétique mais qu’il a été écrit après les événements qu’il décrit, devraient situer sa rédaction à une date postérieure au ministère de Jésus sur la terre, puisqu’il est reconnu que le neuvième chapitre contient une prophétie relative à la venue de Jésus et à son sacrifice (Dan. 9:25-27). En outre, la prophétie se prolonge bien au delà de cette époque, pour englober une période postérieure de plusieurs siècle au règne d’Antiochus Épiphane, puisqu’elle relate l’histoire des royaumes qui devaient gouverner jusqu’au “temps de la fin”, époque où ils seraient détruits par le Royaume de Dieu, sous l’autorité de son Messie. — Dan. 7:9-14, 25-27; 2:44; 11:35, 40.
VALEUR DU LIVRE
Le livre de Daniel est remarquable par les périodes de temps prophétiques qui y sont consignées: les 69 semaines (d’années) depuis le décret de reconstruire Jérusalem jusqu’à la venue du Messie; les événements qui devaient marquer la soixante-dixième semaine, suivis peu après par la destruction de Jérusalem; les “sept temps”, que Jésus appela “les temps fixés des nations”, indiquant par là qu’ils se poursuivaient encore à l’époque où il était sur la terre, leur fin étant pour beaucoup plus tard; les périodes de 1 290, 1 355 et 2 300 jours, ainsi que celle d’“un temps, et des temps, et la moitié d’un temps”. Toutes ces périodes prophétiques sont capitales pour comprendre la façon dont Dieu agit à l’égard de son peuple. L’interprétation divinement inspirée que l’ange donna au sujet de la prophétie relative aux bêtes, interprétation qui montre que celles-ci représentent des puissances mondiales (Dan. 8:20, 21), aide considérablement les biblistes à comprendre le symbolisme des bêtes de la Révélation. — Dan. 4:25; Luc 21:24.
En outre, Daniel nous renseigne sur les puissances mondiales qui devaient se succéder depuis l’époque de l’antique Babylone jusqu’au moment où le Royaume de Dieu les écrase et les anéantit pour toujours. Cette prophétie attire notre attention sur le Royaume de Dieu qui est remis à son Roi établi et aux “saints” qui lui sont associés, en le présentant comme le gouvernement qui durera éternellement, pour le bien de tous ceux qui servent Dieu. — Dan. 2:44; 7:13, 14, 27.
Dans son livre, Daniel relate la délivrance de ses trois compagnons, qui avaient été jetés dans la fournaise ardente pour avoir refusé de se prosterner devant la grande statue d’or érigée par Nébucadnezzar (chap. 3), récit qui prend acte de la reconnaissance légale du droit des adorateurs de Jéhovah de lui vouer un attachement exclusif sur tout le territoire de la Première Puissance mondiale de la période dite des “temps des Gentils”. En outre, ce récit aide les chrétiens à comprendre que leur soumission aux autorités supérieures, soumission dont il est question en Romains 13:1, est relative, ce qui est en harmonie avec l’attitude des apôtres rapportée en Actes 4:19, 20 et Ac 5:29. Il affermit les chrétiens dans leur position de neutralité vis-à-vis des affaires des nations, tout en leur révélant que cela peut leur attirer des difficultés. Toutefois, que Dieu les délivre de l’épreuve ou qu’il permette qu’ils soient tués à cause de leur intégrité, les chrétiens adoreront et serviront Jéhovah Dieu seul. — Dan. 3:16-18; voir le livre “Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile”, pp. 130-135.
CONTENU
I. Formation des captifs royaux et de naissance noble amenés à Babylone en 617 avant notre ère (chap. 1).
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