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JougAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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généralement les bêtes par deux, zéugos peut désigner une “paire” d’animaux, par exemple une “paire de tourterelles”. (Luc 2:24; 14:19.) Le terme hébreu tsèmèdh correspond à peu près à zéugos et est aussi traduit par “paire” (Juges 19:3, 10; I Sam. 11:7; I Rois 19:19, 21) ou par “arpent”, surface de terrain qu’une paire de taureaux peut labourer en une journée (I Sam. 14:14; És. 5:10). Toutefois, un mot hébreu complètement différent (ʽôl) identifie l’instrument utilisé pour attacher ou unir des choses (Nomb. 19:2). Un autre terme hébreu (môta) se rapporte aux jougs (Lév. 26:13; És. 58:6, 9; Jér. 27:2; 28:10, 12, 13; Ézéch. 30:18; 34:27), mais son sens premier est “bâton”, “baguette” ou “perche”. On le retrouve en I Chroniques 15:15 où il est question des baguettes qui permettaient de transporter l’arche. Le mot grec zugos peut s’appliquer non seulement à un joug, mais encore à divers objets qui unissent deux ou plusieurs choses. Ainsi, le fléau d’une balance ‘met au joug’ deux plateaux; zugos peut donc être la “balance” elle-même, comme en Révélation 6:5. De même que le mot hébreu ʽôl (Gen. 27:40; És. 9:4), zugos peut aussi désigner le joug que l’on utilisait pour transporter des charges en les répartissant aux deux extrémités de celui-ci.
USAGE FIGURÉ
Les esclaves devaient souvent porter des fardeaux (voir Josué 9:23; I Timothée 6:1). C’est pourquoi le joug représentait bien l’esclavage ou l’assujettissement d’une personne à une autre, par exemple celui d’Ésaü à Jacob (Gen. 27:40), à un dirigeant ou à une nation (I Rois 12:4-14; II Chron. 10:4-14; Ézéch. 34:27). Il pouvait également évoquer l’oppression et les souffrances (És. 58:6-9). Un joug de fer symbolisait un asservissement plus pesant qu’un joug de bois (Deut. 28:48; Jér. 28:10-14). Ôter ou briser le joug signifiait libérer de l’esclavage, soulager de l’oppression et de la spoliation. — Lév. 26:13; És. 10:27; 14:25; Jér. 2:20; 28:2-4; 30:8; Ézéch. 30:18.
Quand Jérusalem tomba aux mains de Nébucadnezzar, ses habitants se retrouvèrent sous le joug écrasant de Babylone. Ce joug était particulièrement difficile à supporter pour les vieillards qui n’avaient jamais connu pareil asservissement auparavant (voir Ésaïe 47:6). Jérémie faisait de toute évidence allusion à cela en déclarant dans sa lamentation sur la destruction de Jérusalem: “Il est bon pour l’homme valide de porter le joug pendant sa jeunesse.” L’homme qui apprend à supporter un joug douloureux alors qu’il est encore jeune trouvera beaucoup plus facile d’en subir un sur le tard sans se décourager. — Lament. 3:25-30.
Contrairement aux hommes et aux nations qui ont opprimé les autres, Jéhovah Dieu n’a jamais placé un joug tyrannique et cruel sur ses fidèles serviteurs. Par la bouche du prophète Osée, il a d’ailleurs rappelé à Israël le traitement miséricordieux qu’il lui avait réservé; nous lisons: “Avec les cordages de l’homme terrestre je les tirais, avec les cordes de l’amour, si bien que je devins pour eux comme ceux qui soulèvent un joug de dessus leurs mâchoires, et avec douceur j’ai apporté de la nourriture à chacun.” (Osée 11:4). Effectivement, Jéhovah avait agi envers les Israélites comme quelqu’un qui enlevait ou repoussait suffisamment le joug d’un animal pour permettre à celui-ci de manger sans difficulté. C’est seulement quand ils brisaient le joug de Dieu (Jér. 5:5) qu’ils tombaient sous celui des nations ennemies oppressives. — Voir Deutéronome 28:48; Jérémie 5:6-19; 28:14.
La Loi qui fut donnée à la nation d’Israël constituait un joug, car elle lui imposait des devoirs et des responsabilités envers Jéhovah Dieu. La Loi étant sainte, juste et bonne, ses prescriptions ne causaient aucun tort aux Israélites (Rom. 7:12). Mais comme ils étaient imparfaits et pécheurs, ceux-ci furent dans l’impossibilité de l’observer parfaitement. Elle s’est donc révélée être un joug que ‘ni eux ni leurs ancêtres n’ont été capables de porter’ (puisqu’ils ont été condamnés pour l’avoir enfreinte). C’est ce qu’a montré Pierre quand il a expliqué qu’il n’était pas nécessaire d’obliger les chrétiens non-juifs à respecter la “loi de Moïse”. (Actes 15:4-11.) En fait, ce n’est pas la Loi elle-même qui rendait esclave, mais plutôt le péché (Rom. 7:12, 14). Si donc quelqu’un essayait d’obtenir la vie en respectant parfaitement la loi mosaïque, non seulement il tenterait quelque chose d’impossible, mais il se laisserait lui-même “remettre sous le joug de l’esclavage”. En effet, étant pécheur et esclave du péché, il serait condamné par la Loi qui ne pourvoit à aucun sacrifice véritablement capable d’effacer les péchés, contrairement à la rançon payée par Christ. — Gal. 5:1-6.
À l’époque où Jésus a accompli son ministère terrestre, les Juifs se trouvaient sous le joug de la loi mosaïque. De plus, ils étaient accablés de nombreuses traditions humaines. À propos des scribes et des Pharisiens, Jésus Christ a déclaré: “Ils lient de lourdes charges et les posent sur les épaules des hommes, mais eux, ils ne veulent pas les bouger du doigt.” (Mat. 23:4). Par conséquent, c’étaient surtout les gens du commun peuple qui étaient “chargés” du point de vue spirituel. C’est pourquoi Jésus leur a dit: “Venez à moi, vous tous qui peinez et qui êtes chargés, et je vous réconforterai. Prenez sur vous mon joug et devenez mes disciples, car je suis doux de caractère et humble de cœur, et vous trouverez du réconfort pour vos âmes. Car mon joug est doux et ma charge est légère.” (Mat. 11:28-30). Si Jésus pensait à un joug que son Père céleste avait placé sur lui, ces paroles signifient que d’autres personnes peuvent se mettre avec lui sous ce joug et qu’il les aidera. Si maintenant Jésus parlait d’un joug qu’il pose lui-même sur d’autres personnes, alors il montrait par cette déclaration que ses disciples doivent être soumis à son autorité et à sa direction. En Philippiens 4:3, l’apôtre Paul s’adressait vraisemblablement à un frère de la congrégation de Philippes qu’il appelait “véritable compagnon de travail” (littéralement ‘compagnon de joug’), entendant par là qu’il se trouvait avec lui sous le joug de Christ.
Puisque le mariage unit un homme et une femme, il est comparé à un joug (Mat. 19:6). Ainsi, le chrétien qui se marierait avec un incroyant formerait avec celui-ci un ‘attelage mal assorti’ (II Cor. 6:14), ce qui rendrait difficile toute unité de pensée et d’action.
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JourAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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JOUR
(hébreu yôm; grec hémèra).
Jéhovah Dieu introduisit cette division fondamentale du temps quand, après avoir dissous ou fait disparaître ce qui causait les ténèbres, il fit en sorte que la terre, alors recouverte d’eau, connaisse son premier jour et sa première nuit tout en tournant autour de son axe dans la lumière du soleil. “Dieu opéra une séparation entre la lumière et les ténèbres. Et Dieu commença à appeler la lumière Jour, mais il appela les ténèbres Nuit.” (Gen. 1:4, 5). Là, le mot “Jour” désigne le laps de temps pendant lequel la terre est éclairée par le soleil, par opposition avec la nuit. Toutefois, dans la suite du récit, le mot “jour” est utilisé pour désigner d’autres unités de temps de durée variable. Tant en hébreu qu’en grec, le mot “jour” est employé dans un sens littéral, figuré et même symbolique.
Le jour solaire, l’unité de temps fondamentale, est déterminé par la rotation complète de la terre autour de son axe, c’est-à-dire entre le moment où le soleil passe au méridien, son point le plus haut à midi, et celui où il y revient.
Pour les Hébreux, le jour commençait le soir, après le coucher du soleil, et se terminait le lendemain au coucher du soleil. Ils le comptaient donc d’un soir à un autre soir (Lév. 23:32), suivant en cela le modèle établi par Jéhovah avec les jours de création (Gen. 1:5). Mais si, officiellement, le jour commençait pour eux le soir, ils en parlaient parfois comme s’il débutait le matin. Par exemple, Lévitique 7:15 dit: “La chair du sacrifice d’action de grâces de ses sacrifices de communion devra être mangée le jour de son offrande. Il n’en devra rien réserver jusqu’au matin.” Il s’agissait sans doute simplement d’une expression pratique pour indiquer qu’il ne fallait pas en garder durant la nuit.
Comme le montre le récit de la création, le mot “jour” désigne aussi le temps que dure la lumière du jour (Gen. 1:5; 8:22). Dans la Bible, ce laps de temps est divisé en périodes naturelles, telles que le crépuscule du matin, l’aurore, juste avant le lever du soleil (Ps. 119:147; I Sam. 30:17; Job 3:9); viennent ensuite le matin (Gen. 24:54), midi (Deut. 28:29; I Rois 18:27; És. 16:3; Actes 22:6), puis le coucher du soleil, qui marque la fin du jour, suivi du crépuscule du soir (Gen. 15:12; Josué 8:29; II Rois 7:5, 7). Le peuple connaissait aussi le moment où les prêtres offraient certains sacrifices ou brûlaient de l’encens. — I Rois 18:29, 36; Luc 1:10.
À l’époque où Jésus a accompli son ministère sur la terre, la division du jour en heures était entrée dans les mœurs. Ainsi, selon Jean 11:9, Jésus dit: “N’y a-t-il pas douze heures de lumière dans le jour?” On les comptait généralement du lever au coucher du soleil, soit à peu près de six heures du matin à six heures du soir. La “troisième heure” correspondait donc approximativement à neuf heures du matin, heure à laquelle l’esprit saint fut répandu le jour de la Pentecôte (Mat. 20:3; Actes 2:15). C’est vers la “sixième heure”, ou midi, que Jésus, épuisé par un voyage, s’est assis près de la fontaine de Jacob. C’est encore à cette heure-là que Pierre éprouva le besoin de manger alors qu’il se trouvait à Joppé (Jean 4:6; Actes 10:9, 10). Le jour où Jésus fut mis à mort sur le poteau de supplice, c’est aussi vers midi que les ténèbres couvrirent tout le pays jusqu’à la “neuvième heure” ou trois heures de l’après-midi (Mat. 27:45, 46; Luc 23:44, 46). La neuvième heure était également appelée “l’heure de la prière”. (Actes 3:1; 10:3, 4, 30.) La “septième heure” correspond donc à une heure de l’après-midi, et la “onzième heure” à cinq heures (Jean 4:52; Mat. 20:6-12). La nuit était aussi divisée en heures. — Actes 23:23; voir NUIT.
Les Hébreux employaient parfois l’expression ‘jour et nuit’ pour désigner seulement une partie d’un jour solaire de vingt-quatre heures. Par exemple, nous lisons en I Rois 12:5, 12 que Roboam demanda à Jéroboam et aux Israélites de ‘s’en aller pour trois jours’ et de revenir ensuite. Il n’entendait pas par là trois jours complets de vingt-quatre heures, mais plutôt trois fois une partie d’un jour. En effet, Jéroboam et le peuple revinrent “le troisième jour”. En Matthieu 12:40, quand Jésus annonce qu’il resterait “trois jours et trois nuits” dans le Schéol, cette expression emporte la même idée. Selon le récit biblique, Jésus fut effectivement ressuscité le “troisième” jour. C’est d’ailleurs ainsi que les prêtres juifs avaient compris les paroles de Jésus, car, dans leur tentative pour s’opposer à la résurrection de Jésus, ils dirent à Pilate que Jésus avait déclaré: “Après trois jours je dois être relevé”, puis ils lui demandèrent d’ordonner “qu’on s’assure de la tombe jusqu’au troisième jour”. — Mat. 27:62-66; 28:1-6; notez d’autres cas similaires en Genèse 42:17, 18; Esther 4:16; 5:1.
Le mot “jour(s)” est également employé pour parler de l’époque durant laquelle a vécu un certain personnage, par exemple “aux jours de Noé” et “aux jours de Lot”. — Luc 17:26-30; És. 1:1.
Le terme “jour” est encore utilisé dans un sens assez large ou figuré dans les expressions suivantes: “Au jour où Dieu créa Adam” (Gen. 5:1), “le jour de Jéhovah” (Soph. 1:7), “un jour de fureur” (Soph. 1:15), “un jour de salut” (II Cor. 6:2), “le jour de jugement” (II Pierre 3:7), le “grand jour de Dieu le Tout-Puissant” (Rév. 16:14), etc.
Cet usage très souple du mot “jour” pour désigner des périodes de temps variables ressort clairement du récit de la création rapporté dans la Genèse où il est question d’une semaine de six jours de création suivis d’un septième jour de repos. — Voir CRÉATION.
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JourdainAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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JOURDAIN
(“le descendant”).
Le cours d’eau le plus important de la Terre promise; il constitue une limite naturelle entre l’est et l’ouest de la Palestine sur presque toute sa longueur (Josué 22:25). Les quatre sources qui se fondent pour former le Jourdain prennent naissance près du mont Hermon et s’alimentent des neiges qui le couvrent.
Le Jourdain descend vraiment. Sur une quinzaine de kilomètres, c’est-à-dire la distance qui sépare le bassin de Houléh de la mer de Galilée, on enregistre une dénivellation de 270 mètres. Entre la mer de Galilée et la mer Morte, le Jourdain est entrecoupé de 27 cascades et rapides qui lui font encore perdre 180 mètres.
Au sud de la mer de Galilée, le Jourdain traverse une vallée dont la largeur varie entre 6 et 13 kilomètres, mais à Jéricho, elle dépasse les 20 kilomètres. C’est dans la vallée de son cours inférieur de Zor), dont la largeur varie entre 400 mètres et 3 kilomètres, que le Jourdain serpente à travers des fourrés d’arbrisseaux épineux et de chardons, des vignes, des buissons, des lauriers-roses, des tamaris, des saules et
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