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Voyage dans la mort aller et retourRéveillez-vous ! 1979 | 8 novembre
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Voyage dans la mort aller et retour
UN MORT peut-il revenir à la vie? C’est ce que laissent entendre certaines dépêches en provenance du monde entier. Citons ce gros titre paru le 20 février 1976 dans le quotidien Star de Toronto:
“Un jeune homme est réanimé après une ‘mort’ de 105 minutes”
Le journal donnait l’explication suivante:
“Après une ‘mort’ de 105 minutes survenue il y a trois semaines, un jeune homme âgé de 16 ans veut retourner à l’école.
“Lors d’une sortie scolaire en raquettes de neige, Edward Milligan s’est effondré. Son cœur cessa de battre et ses poumons de respirer pendant au moins 105 minutes. (...)
“Le docteur Arnold Tweed a dit que ‘c’est le plus long arrêt du cœur qui ait jamais été observé chez un patient réanimé sans lésions cérébrales apparentes’.”
Moins d’un an plus tard, le 20 janvier 1977, le New York Post publia un reportage encore plus fracassant sous le titre suivant:
“Record de mort apparente: ressuscitée au bout de 4 heures”
Il y était question d’une jeune Indienne chippewa âgée de 20 ans, Jean Jawbone, qui avait été trouvée inanimée dans une congère où elle était restée pendant près de deux heures à une température de 36 degrés au-dessous de zéro! Son cœur avait cessé de battre, et sa température était tombée à 24 °C! Le journal ajoutait:
“Les médecins ont pratiqué immédiatement un massage cardiaque, poursuivant pendant deux heures la compression du sternum pour remettre le cœur en route avant d’observer les premiers signes que la vie revenait.
“On glissa un tube dans la trachée de la jeune fille pour permettre d’y introduire de l’air.
“Finalement, on recourut à une technique peu courante, connue sous le nom de dyalise péritonéale, qui consista à injecter une solution tiède dans la cavité abdominale.
“Lorsque la température de la jeune femme se fut suffisamment élevée, on utilisa un défibrillateur pour donner un choc à son cœur et lui permettre de repartir avec des battements réguliers.
“La jeune fille reprit conscience, put dire quelques mots et ‘se comporta exactement comme une personne qui se réveille d’une anesthésie’, expliqua le docteur Pickering.
“Hier, Mademoiselle Jawbone ‘s’apprêtait à regagner son domicile’.”
Ce sont là des réanimations remarquables que les techniques médicales modernes rendent de plus en plus courantes. Néanmoins, elles soulèvent des questions déconcertantes, comme un titre du San Diego Union du 1er octobre 1978 s’en est fait l’écho:
“Au Texas, un cas soulève une fois de plus le problème de la ‘mort’”
Voici en effet ce qu’expliquait l’article:
“L’étonnant retour à la vie de Roger Ragland, après 12 heures de mort clinique apparente, soulève une fois de plus le problème de la définition de la mort. (...)
“‘Il présentait tous les signes neurologiques de mort cérébrale’, a déclaré le docteur J. Lindley, celui-là même qui avait examiné le jeune homme dans la salle d’urgences de l’hôpital Brackenridge:
“Les médecins avaient reçu de la famille l’autorisation de prélever les reins du jeune homme pour une transplantation et ils avaient branché le respirateur pour permettre aux tissus d’être alimentés régulièrement en sang et en oxygène. La famille avait averti les pompes funèbres.
“Or, le lendemain de l’accident, un neurochirurgien, le docteur Neely, observa un mouvement dans la jambe de Ragland, puis il détecta une activité cérébrale. (...)
“À l’heure actuelle, l’État du Texas ne dispose d’aucune définition légale de la mort. Celle-ci pourrait être proposée au corps législatif quand il se réunira en janvier prochain.”
Ces personnes avaient-elles réellement trouvé la mort? Peuvent-elles éclairer les vivants sur l’état des morts? Qu’est-ce au juste que la mort?
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Qu’est-ce que la mort?Réveillez-vous ! 1979 | 8 novembre
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Qu’est-ce que la mort?
PENDANT longtemps, beaucoup n’ont considéré la mort que comme un changement d’état entre deux vies. Vu sous cet angle, l’âme quitterait le corps à la mort et continuerait de vivre ailleurs. Mais est-ce bien le cas?
Nous reviendrons là-dessus un peu plus tard. Pour l’instant, arrêtons-nous sur quelques notions acquises au sujet de la mort. Précisons tout d’abord qu’elle ne se déroule pas en une seule fois. On distingue au moins deux étapes.
La mort clinique
“On peut considérer qu’il y a mort clinique lorsque le cœur et les poumons cessent de fonctionner”, déclare une encyclopédie (The World Book Encyclopedia). Cela n’empêche pas des milliers de nos contemporains de mener une vie normale après s’être trouvés morts cliniquement. L’arrêt de leurs fonctions cardio-respiratoires a pu être consécutif à une crise cardiaque, à une noyade ou à une électrocution. Mais il s’est trouvé à ce moment-là quelqu’un qui connaissait une méthode pour inverser le processus mortel.
Cette personne a alors entrepris de réanimer la victime, ce qui a permis à cette dernière de reprendre viea. Si les fonctions cardio-respiratoires d’une personne s’interrompent plus de quatre à six minutes, il est généralement trop tard pour la ramener à la vie, tout au moins à une vie normale. En effet, passé ce délai, le cerveau présente des lésions consécutives à la privation prolongée d’oxygène. Aussi vous demandez-vous peut-être comment il est possible à des gens qui sont quelquefois morts cliniquement pendant plusieurs heures de recouvrer la santé.
Cela s’explique par la chute brusque de la température interne du corps au moment de leur “mort”. Après avoir réanimé la jeune Indienne mentionnée dans l’article précédent, le docteur Pickering fournit l’explication que voici: “Elle a eu beaucoup de chance. L’intensité du froid a eu pour effet de réfrigérer son cerveau et de prévenir toute lésion cérébrale.” De même, on a réussi à ramener à la vie des gens qui étaient “morts” un certain temps à la suite d’une noyade dans une eau très froide.
A-t-on des lumières sur l’au-delà?
Des milliers de nos contemporains vaquent tranquillement à leurs affaires après avoir connu une mort clinique. Cet incident leur a-t-il ouvert des horizons nouveaux sur l’au-delà? Se rappellent-ils quoi que ce soit à ce sujet?
C’est du moins ce qu’affirment nombre d’entre eux. Les médecins ont interviewé pas mal de ces patients, et nombre de livres ont été publiés depuis sur les récits que ces ressuscités avaient faits. Des titres fracassants ont paru en tête de divers reportages. Par exemple, dans le Star de Toronto du 6 janvier dernier, on relevait ceci:
“La vie existe après la mort et c’est parfois l’enfer, dit un médecin
Un livre publie les témoignages de gens qui sont ‘morts’”
Un autre journal (National Observer) portait ce gros titre:
“Ont-ils connu la mort?
Quelques personnes qui l’ont vue de près disent avoir trouvé l’indice d’une vie dans l’au-delà”
Dans le même ordre d’idées, le journal Constitution (d’Atlanta) titrait:
“La vie après la vie
Des gens morts ‘cliniquement’ ont connu la sensation que leur âme quittait leur corps”
On est abasourdi par les récits saisissants publiés sous ces titres. Un cardiologue de l’hôpital de Chattanooga (États-Unis), le docteur Maurice Rawlings, a ramené des centaines de patients à la vie. Il raconte que ces derniers lui décrivent souvent des sensations très nettes au moment où on les ranime. Presque tous évoquent une impression de félicité, de béatitude. Mais tel n’est pas toujours le cas. C’est ainsi qu’un postier de 48 ans est “mort” dans l’accomplissement d’un travail fastidieux à son bureau. Le docteur Rawlings raconte qu’il a dû procéder à plusieurs réanimations successives et ajoute:
“À chaque fois que les battements de cœur et la respiration de ce patient reprenaient, il criait: ‘Je suis en enfer!’ Il était terrorisé et me suppliait de l’aider. (...)
“Le visage déformé par une grimace horrible, ce patient exprimait une intense épouvante. Il avait les pupilles dilatées, tremblait et transpirait. On eût dit qu’il était hérissé.
“Il déclara: ‘Ne comprenez-vous pas? Je suis en enfer. À chaque fois que vous cessez de me masser la cage thoracique, je retourne en enfer. Ne m’y laissez pas retomber!”’
Divers récits identiques ont amené le docteur Rawlings à la conclusion que la vie existe après la mort. Un certain nombre d’autres praticiens et chercheurs ont abouti à la même conclusion, à la suite des récits qu’ils avaient entendus de gens qui étaient “morts”. Ainsi, le New York Post parut avec ce titre:
“La science commence à croire qu’il y a une vie après la vie”
Pourquoi croit-on de tels récits?
De fait, certains récits de patients ressuscités sont tout à fait exceptionnels et déconcertants. Le docteur Kubler-Ross, l’une des principales chercheuses qui travaillent sur ces prétendues expériences de l’au-delà, raconte qu’une fillette de douze ans rencontra son frère aîné ‘en franchissant le seuil de l’au-delà’ et qu’elle en donna ensuite une description détaillée. Or, comme l’expliqua la doctoresse, ce frère était mort trois mois avant la naissance de la fillette, et ses parents ne lui en avaient jamais parlé.
Le docteur Raymond Moody a lui aussi interviewé quantité de ces patients: “Une jeune fille, entre autres, se trouvant à l’article de la mort, quitta son corps et s’en alla ainsi dans une pièce voisine où elle trouva sa sœur aînée en larmes et répétant: ‘Oh! Kathy, je t’en prie, ne meurs pas! Je t’en prie, ne meurs pas!’ La sœur en question demeura bouche bée lorsque, plus tard, Kathy lui dit exactement où elle se trouvait à ce moment-là et lui rapporta fidèlement les paroles qu’elle avait prononcées.”
Certains se sont demandé si ces récits ne constituaient pas une preuve que quelque chose quitte le corps à la mort pour continuer de vivre ailleurs. De l’avis du docteur Moody, “il n’existe pas d’explication normale au fait que ces gens aient deviné ce qui se passait dans la salle où ils étaient ‘morts”’. Il ajouta: “Quand la personne vous dit que son esprit planait au ras du plafond et qu’elle se met à vous décrire en détail tout ce qui se trouvait dans la pièce, ce qui s’y est passé et à quel moment, il paraît difficile de ne pas la croire.”
Est-ce bien vrai? N’existe-t-il vraiment aucune autre explication? Est-il exact de dire que les ressuscités étaient réellement morts? L’arrêt des fonctions cardio-respiratoires amène-t-il aussitôt la mort véritable?
La mort biologique
À toutes ces questions, la réponse est non. Comme nous l’avons signalé plus haut, la mort n’est pas un processus qui survient d’un seul coup. En voici l’explication (selon The World Book Encyclopedia): “Les cellules du corps continuent de vivre plusieurs minutes [après la mort clinique]. On peut réanimer la personne si le cœur et les poumons se remettent à fonctionner et que les cellules reçoivent l’oxygène dont elles ont besoin.” Mais que se passe-t-il lorsque cet oxygène indispensable n’arrive pas assez tôt?
Eh bien, l’encyclopédie poursuit: “Les cellules cérébrales, qui sont extrêmement sensibles à la privation d’oxygène, commencent à mourir. Bientôt, la mort devient irréversible. Peu à peu, les autres cellules de l’organisme meurent à leur tour. Les dernières à mourir sont les cellules des os, des cheveux et de la peau, qui peuvent continuer leur croissance, pendant quelques heures.”
Ainsi, ces personnes qui ont été ramenées à la vie n’étaient pas réellement mortes. Elles n’avaient pas connu la mort véritable, biologique. Simplement, leur cœur et leurs poumons avaient temporairement cessé de fonctionner.
D’où vient alors que tant de gens font des récits aussi étonnants après leur réanimation? N’est-il pas possible que leur état de mort clinique leur ait donné un avant-goût de ce qui les attendait dans l’au-delà? La mort est-elle une porte qui donne sur une autre vie dans l’au-delà?
[Note]
a Le Réveillez-vous! du 8 juin dernier a expliqué en détail aux pages 8 à 10 comment on procède à une réanimation.
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Sur quoi s’ouvrent les portes de la mort?Réveillez-vous ! 1979 | 8 novembre
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Sur quoi s’ouvrent les portes de la mort?
IL EST naturel de souhaiter connaître une vie heureuse qui se poursuive au-delà de l’existence présente. Sous sa forme actuelle, la vie est bien trop courte et comporte trop de vicissitudes. À ce propos, une réflexion d’un étudiant reflète tout à fait le point de vue général:
“Quand on a travaillé toute sa vie et que l’on a fait face à toutes les exigences de l’existence, il n’est pas facile de se poser cette question: N’y a-t-il vraiment rien d’autre que cela? Or, l’opinion générale est qu’il doit forcément y avoir quelque chose de plus que l’existence présente.”
Il est naturel qu’une telle pensée vienne à l’esprit humain. En effet, Dieu n’a pas créé l’homme pour vivre quelque 70 à 80 ans, mais pour vivre éternellement. D’ailleurs, la Bible parle d’une “espérance de la vie éternelle que Dieu, qui ne peut mentir, a promise”. — Tite 1:2.
Mais comment cet espoir va-t-il se réaliser? Est-ce, comme beaucoup le pensent, parce que l’âme serait immortelle?
Des récits contradictoires
La croyance en l’existence d’une âme immortelle est quasi universelle. Une revue de l’Église protestante réformée (Presbyterian Life, du 1er mai 1970) décrit ce concept courant en ces termes: “En chacun de nous réside une âme divine, prisonnière de notre corps. Lorsque nous quittons notre enveloppe charnelle, au moment de la mort, notre âme retourne à sa véritable demeure, le ciel.”
Les nombreux récits rapportés par des gens qui avaient été réanimés d’un état de mort apparente tendraient à confirmer cette conception. Voici par exemple la description typique faite par une femme sur ce qui lui était arrivé alors qu’on la croyait morte:
“Après m’être élevée doucement dans l’air, je suis passée à travers un tunnel sombre qui débouchait sur une éclatante lumière. Au bout d’un court instant, je me suis retrouvée parmi mes grands-parents, mon père et mon frère que j’avais perdus. Nous baignions dans la plus vive clarté. L’endroit était merveilleux. Il y avait des couleurs dont l’éclat n’a pas son équivalent sur terre. Les gens qui se trouvaient là étaient heureux.”
Par contre, la majorité des gens qui ont fait l’objet d’une réanimation ne parlent pas d’une vie dans l’au-delà. Un éminent cardiologue, le docteur Georges Burch, déclara: “J’ai recueilli les impressions d’une centaine de ces patients. (...) Ils m’ont dit que durant les quelques instants qui avaient précédé leur réanimation (jamais plus de trois minutes quinze), tous avaient eu l’impression d’être plongés dans un sommeil profond, agréable et paisible.” Ils ne se souvenaient de rien.
Pourquoi ces témoignages sont-ils contradictoires? Qu’advient-il réellement de nous à la mort?
La vie se poursuit-elle après la mort?
Un ouvrage intitulé Coutumes funéraires à travers le monde (angl.) révèle que “dans la plupart des cultures, on retrouve cette croyance qu’au moment de la mort quelque chose quitte le corps et lui survit”. Mais il est légitime de s’interroger sur l’origine de cette croyance et de se demander si la Bible l’enseigne.
Dans la revue protestante dont nous avons cité plus haut la définition du concept de l’âme tel qu’il est communément répandu, la source de cette croyance était identifiée comme suit: “L’immortalité de l’âme est une notion d’origine grecque, née des cultes relatifs aux mystères de l’Antiquité et élaborée par Platon, philosophe de la Grèce antique.” Après avoir tenté d’établir un parallèle entre les écrits antiques et les récits qu’il avait pu recueillir auprès de patients réanimés, le docteur Moody écrivit ceci: “Le philosophe Platon nous a laissé de certains phénomènes des descriptions très voisines des impressions ressenties par certains sujets qui se trouvaient aux portes de la mort.”
Et la Bible? N’enseigne-t-elle pas, elle aussi, la doctrine de l’immortalité de l’âme? Nullement, comme Moody fut bien obligé de le reconnaître. D’ailleurs, la conclusion de l’article de la revue protestante précitée ne laissait subsister nulle équivoque: “Rien dans l’Écriture n’appuie l’idée que les âmes sont dotées d’une existence immortelle.”
En accord avec ce qui vient d’être dit, l’Encyclopédie juive (angl.) note que “la croyance en la survie de l’âme en dehors de son enveloppe charnelle est une question qui relève plus de la spéculation philosophique ou théologique que de la simple foi. Aussi cette doctrine n’est-elle enseignée expressément nulle part dans les Saintes Écritures”. (C’est nous qui soulignons.)
Non, l’âme n’est pas une quelconque partie de la personne humaine susceptible de lui survivre après la mort. Comme l’explique la Nouvelle encyclopédie catholique (angl.), la Bible n’enseigne pas cette conception païenne, car “dans l’Ancien Testament, l’âme ne désigne pas une partie de l’homme, mais l’homme tout entier, autrement dit l’homme en tant qu’être vivant. De même, dans le Nouveau Testament, l’âme désigne la vie humaine, celle de l’individu, du sujet conscient”.
Poursuivez à votre gré vos recherches dans la Bible, vous ne rencontrerez aucun texte disant que l’âme est immortelle ou qu’elle survit à la personne décédée. Par contre, vous lirez de nombreux versets qui affirment que l’âme meurt ou qu’elle peut mourir, tel ce passage d’Ézéchiel 18:4, 20: “L’âme qui pèche — elle, elle mourra.”
La Bible n’enseigne donc pas que la mort est une porte qui donne sur une nouvelle vie dans l’au-delà. Pareille doctrine est fallacieuse. Dans un article paru en juillet 1977 (dans la revue Psychology Today) on relevait d’ailleurs ce qui suit: “Reportons-nous quelques milliers d’années en arrière. Voilà qu’un serpent déclare à une jeune femme: ‘Assurément, vous ne mourrez pas.’ Eh bien, depuis ce temps-là, il semble que nous n’ayons pas cessé de croire, ou de vouloir croire, ce premier mensonge.” (Gen. 3:4). La vérité, c’est que la mort est une ennemie implacable, la fin de la vie, le contraire de l’existence. — I Cor. 15:26.
Mais alors, d’où vient que certaines personnes, une fois réanimées, affirment avoir connu ce qu’est la vie après la mort? Ces gens-là ne peuvent pas être tous des menteurs, n’est-ce pas?
Quelques explications vraisemblables
De nombreuses personnes ont été instruites dès leur prime jeunesse dans l’idée que la vie subsiste après la mort, si bien que ces conceptions sur l’immortalité de l’âme se sont profondément ancrées dans leur esprit. Appelé à rencontrer fréquemment de tels patients réanimés, le docteur Schnaper fait peu de cas de leurs récits qu’il assimile à des fantasmes. “Ces gens font l’expérience d’un vide, dit-il, et, psychologiquement, le vide nous est intolérable. C’est une lacune qu’il faut combler; d’où ces récits imaginaires.”
Il ne faudrait pas en déduire que ces récits sont inventés à dessein. Néanmoins, il n’est pas sans intérêt de noter que d’autres malades, sous l’influence d’un traitement médicamenteux, ont signalé des hallucinations ainsi que l’impression de se détacher de leur enveloppe corporelle. Il en va de même au cours des minutes critiques qui précèdent la mort, alors que le cœur a cessé de pomper le sang, mais avant que ne meurent les cellules cérébrales. La privation d’oxygène entraîne dans le cerveau un état qui engendre ces effets spectaculaires. Les survivants ne font sans doute que décrire les phénomènes consécutifs à cette altération de l’état cérébral. Dans un article d’une revue médicale (Arizona Republic), J. De Vries explique ainsi les témoignages des patients:
“Quand l’activité physique est à son minimum, écrit-il, comme c’est le cas lors d’une anesthésie ou à la suite d’un traumatisme ou d’une maladie, il s’ensuit une réduction du contrôle exercé automatiquement sur les fonctions biologiques. Les neurohormones et les catécholamines du système nerveux sont alors libérées et sécrétées d’une façon anarchique, ce qui se traduit, entre autres manifestations, par des hallucinations que le sujet, redevenu conscient, s’efforce d’expliquer en imaginant qu’il est mort, puis qu’il a été rendu à la vie.”
Des questions sans réponse
Mais ce qui précède n’explique pas comment il se fait que certains patients, au sortir d’un état de mort apparente, soient au courant de choses qui se sont déroulées alors qu’ils étaient inconscients. Comme l’a souligné le docteur Moody, “quand la personne vous dit que son esprit planait au ras du plafond et qu’elle se met à vous décrire en détail tout ce qui se trouvait dans la pièce, ce qui s’y est passé et à quel moment, il paraît difficile de ne pas la croire”. Comment s’explique cet étrange savoir dont font preuve certains patients réanimés?
Une autre question: Si la mort met un terme à la vie, comment se réalisera l’espérance de vie éternelle promise par Dieu? Comment connaîtra-t-on la vie par-delà la tombe?
Ce sont les questions sur lesquelles nous allons nous pencher à présent.
[Illustration, page 8]
“Après m’être élevée doucement dans l’air, je suis passée à travers un tunnel sombre qui débouchait sur une éclatante lumière.”
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S’agit-il de révélations sur un autre monde?Réveillez-vous ! 1979 | 8 novembre
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S’agit-il de révélations sur un autre monde?
ON ENTEND trop parler de “révélations” en provenance de l’autre monde pour les passer sous silence. Le plus souvent, elles semblent provenir de morts qui ont été connus de leur vivant par celui qui en parle. Dans son journal intime, W. Mackenzie King, qui fut pendant plus de 20 ans Premier ministre du Canada, prétend avoir reçu de telles révélations. Le 3 janvier dernier, le Star de Toronto donnait en effet cette explication:
“Ses visions et ses séances spirites l’ont mis en contact avec sa défunte mère qu’il adorait tant, avec Hitler ainsi qu’avec le président Franklin Roosevelt, pour ne parler que de ceux-là.
“Le 29 août 1948 à Kingsmere, sa résidence de Gatineau Hills, au nord d’Ottawa, King écrivit qu’il avait eu une vision du dictateur allemand Adolf Hitler en train de marcher sur ‘quelque chose qui ressemblait à mon édredon et de disposer des fixations de boutons dessus’.
“Toutes ses ‘conversations’ et ‘visions’ étaient consignées par écrit dans son journal.”
J. Pike, qui fut un important évêque de l’Église épiscopale dans les années 50 et 60, reçut lui aussi des révélations de “l’au-delà”. Grâce au concours d’un médium, il était censé entrer en contact avec son défunt fils Jim. Voici une conversation entre “Jim” et son père, telle que la publia la revue Look:
“‘Merci, Jim, répondis-je. (...) Je vais appeler ta mère pour lui dire ce qui se passe ici en ce moment.’
“‘Bien, fut la réponse. Je veux qu’elle sache... qu’elle sache que je l’aime vraiment... que je suis en vie.’
“‘Elle le croit, Jim, répondis-je pour le rassurer. Elle, elle l’a toujours cru. Au fait, pour ce qui est de ton nouvel état, te trouves-tu seul ou bien...’
“‘Je suis entouré de plein de gens, quasiment tiré par des mains’, fut la réponse. Puis, après une pause, Jim ajouta: ‘Tant que je ne t’avais pas mis au courant, j’étais très malheureux.”’
Les récits sur des conversations de ce genre fourmillent, de même que ceux de gens qui ont été réanimés après une mort apparente. Il semble bien qu’ils soient entrés en contact avec quelqu’un, mais pas avec les morts! Là-dessus, la Bible ne laisse pas planer la moindre équivoque: “Les vivants, en effet, se rendent compte qu’ils mourront; mais quant aux morts, ils ne se rendent compte de rien du tout.” (Eccl. 9:5). La mort n’est pas une transition entre la vie actuelle et une vie future dans l’au-delà.
En ce cas, d’où proviennent ces fameuses révélations de “l’autre monde”?
L’origine du premier mensonge
Vous rappelez-vous la punition dont Dieu frapperait le premier couple humain s’il se montrait désobéissant? Dieu avait dit: “Tu mourras à coup sûr.” (Gen. 2:17; 3:3). Ce fut “le serpent originel, celui qui est appelé Diable et Satan, celui qui égare la terre habitée tout entière”, qui dit à Ève: “Assurément vous ne mourrez pas.” (Rév. 12:9; Gen. 3:4). Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que l’ange rebelle Satan ainsi que les anges qui l’ont suivi dans la rébellion contre Dieu soutiennent le mensonge que si les humains désobéissaient au commandement de Dieu ils ne périraient point, mais continueraient de vivre sur la terre.
Ce mensonge fut propagé par l’enseignement selon lequel, à la mort du corps, l’“âme” continuait de vivre dans les sphères spirituelles. Pour lui donner plus de poids, ils ont doté des sorciers, des médiums et des voyants d’une connaissance spéciale censément puisée auprès des âmes des défunts ou esprits des morts. Mais Jéhovah Dieu entreprit de protéger son peuple contre ces manigances trompeuses. Sur le point d’entrer en possession du pays de Canaan, les Israélites reçurent cet ordre:
“Tu ne devras pas apprendre à faire selon les choses détestables de ces nations. On ne devra trouver chez toi (...) personne qui emploie la divination, ni magicien, ni quelqu’un qui cherche des présages, ni sorcier, ni celui qui ensorcelle autrui par un sortilège, ni quelqu’un qui consulte un médium, ni individu faisant métier de prédire les événements, ni quelqu’un qui interroge les morts. Car quiconque fait ces choses est quelque chose de détestable pour Jéhovah.” — Deut. 18:9-12; Lév. 19:31; 20:6, 27.
Pourtant, les serviteurs de Dieu furent plus d’une fois tentés par des personnes que Satan utilisait pour propager cette fausseté qu’est l’immortalité de l’âme. On lit en effet: “Et si l’on vous dit: ‘Consultez les nécromanciens et les devins, ceux qui sifflotent et murmurent, un peuple ne doit-il pas consulter ses dieux, les morts en faveur des vivants?’” Alors, la Bible les enjoint de répondre: “Écoutez ce que le Seigneur vous enseigne! N’écoutez pas les médiums, ce qu’ils vous disent ne vous sera d’aucun bien.” — És. 8:19, 20, Traduction Œcuménique de la Bible, La Bible en anglais courant.
Mais quelqu’un dira: La Bible ne contribue-t-elle pas à entretenir l’idée que les vivants peuvent consulter les morts? Le roi Saül n’est-il pas allé consulter le prophète Samuel après sa mort? Arrêtons-nous à présent là-dessus.
Le roi Saül interroge un mort
Saül connaissait bien la loi de Dieu sur les médiums et les voyants. Aussi le récit qui rapporte comment il voulut consulter un mort commence-t-il avec le commentaire suivant: “Or Samuel était mort, et tout Israël s’était lamenté sur lui et l’avait enseveli à Ramah, sa propre ville. Quant à Saül, il avait ôté du pays les médiums et les hommes qui font métier de prédire les événements.” — I Sam. 28:3.
Mais, dans la quarantième année du règne de Saül, la situation devint catastrophique. Une puissante coalition philistine monta contre les troupes israélites stationnées au mont Guilboa, dans la vallée de Jizréel. Saül était terrorisé. Jéhovah ne répondait plus à ses appels depuis qu’il avait abandonné ses lois. Samuel avait refusé de voir Saül, et ce refus s’était poursuivi jusqu’à sa mort encore toute récente. Dans cette situation critique, Saül chercha conseil auprès d’un médium.
Ses serviteurs lui signalèrent qu’à En-Dor, à une quinzaine de kilomètres de là, habitait une spirite, pas très loin du camp des Philistins à Sunem. Saül se déguisa et entreprit en compagnie de deux hommes le voyage périlleux jusqu’à En-Dor, profitant du couvert de la nuit. Il découvrit la femme en question, et celle-ci, après avoir reçu l’assurance qu’elle ne serait pas dénoncée à cause de ses pratiques condamnées par Dieu, accepta d’évoquer Samuel (I Sam. 28:4-12). Au cours de la séance “Samuel” fit son apparition, décrit en ces termes à Saül par la sorcière:
“‘J’ai vu un dieu qui montait de la terre.’ Aussitôt il [Saül] lui dit: ‘Quelle est sa forme?’ Et elle dit: ‘C’est un vieillard qui monte, et il s’est couvert d’une tunique sans manches.’ Et Saül reconnut que c’était ‘Samuel’, et il s’inclina profondément, la face contre terre, et se prosterna.
“‘Samuel’ dit alors à Saül: ‘Pourquoi m’as-tu troublé, en me faisant monter?’ Et Saül dit: ‘Je suis dans une situation angoissante, car les Philistins combattent contre moi, et Dieu lui-même s’est retiré de moi et il ne me répond plus (...). Et ‘Samuel’ dit: “Pourquoi donc m’interroges-tu, quand Jéhovah s’est retiré de toi (...)?’” — I Sam. 28:13-16.
La Bible enseigne-t-elle ici que la sorcière avait réellement évoqué Samuel sous une forme spirituelle quelconque? Ou bien, l’esprit placé sous l’emprise des démons, s’était-elle figuré une représentation de Samuel?
Était-ce vraiment Samuel?
Rappelez-vous que la loi de Dieu condamnait les médiums en ces termes: “Ne vous tournez pas vers les médiums et ne consultez pas ceux qui font métier de prédire les événements, pour devenir impurs par eux. Je suis Jéhovah, votre Dieu. (...) Je tournerai assurément ma face contre cette âme et je la retrancherai du milieu de son peuple. Et quant à l’homme ou à la femme en qui se trouve un esprit de médium ou un esprit de prédiction, ils devront être mis à mort sans faute.” — Lév. 19:31; 20:6, 27.
Le Dieu Tout-Puissant était donc formellement hostile à toutes les pratiques spirites. Or, comme nous l’avons déjà noté, Dieu était également mécontent de Saül à cause de sa désobéissance. C’est pourquoi il refusait de lui répondre. Ainsi, en admettant qu’un médium puisse entrer en contact avec le mort, aurait-il le pouvoir de forcer Dieu à donner à Saül un message par l’entremise de Samuel? Un spirite serait-il plus fort que Dieu?
Arrêtez-vous également sur ceci: Samuel, prophète de Dieu, s’opposa énergiquement de son vivant aux spirites. Conformément à la loi de Dieu, il veilla à ce que ces gens-là soient exécutés. Alors, après sa mort, allait-il permettre à un médium de lui arranger une rencontre avec Saül? Si de son vivant Samuel refusait de parler à Saül, un spirite condamné par Dieu pouvait-il obtenir de lui cette concession après sa mort?
En outre, pourquoi Dieu considérait-il comme “impure”, “détestable” et passible de mort la pratique qui consiste à consulter les morts? Si l’on entrait réellement en contact avec des personnes chères, pourquoi un Dieu d’amour jugerait-il cet acte comme un crime terrible? Pourquoi priverait-il les vivants des messages réconfortants que leur donneraient les morts?
Non, il est clair que ce n’était pas avec Samuel que la sorcière d’En-Dor était entrée en contact. Samuel était mort, et, selon la Bible, à la mort on “retourne à son sol; en ce jour-là périssent ses pensées”. (Ps. 146:4.) La voix était plutôt celle d’un ange déchu, un ange de Satan qui jouait le rôle de Samuel. Ces puissants agents invisibles de Satan ont propagé pendant des milliers d’années par ce moyen le mensonge diabolique selon lequel l’âme humaine était immortelle.
D’où venaient les renseignements?
Ainsi, quand certains patients réanimés après avoir frôlé la mort de près rapportent des détails qu’ils ont appris pendant qu’ils étaient “morts”, cela peut être attribué à des rêves survenus soit pendant qu’ils sombraient dans l’inconscience, soit quand ils en émergeaient. Ou bien, puisque ces patients n’étaient pas vivants sous quelque forme pour être personnellement témoins des faits qu’ils rapportent, il se peut qu’ils aient reçu cette connaissance de la même source que la spirite d’En-Dor. Ainsi, dans leur état proche de la mort, à mesure que leur force vitale décline, les démons leur transmettent des renseignements qu’ils ne pourraient recevoir dans des conditions ordinaires.
Nous ne devrions pas être surpris que Satan opère par des voies aussi tortueuses, “car Satan lui-même se transforme continuellement en ange de lumière”. La Bible énonce cette mise en garde: “Le Dieu de ce système de choses a aveuglé l’esprit des incrédules, de peur que ne les éclaire l’éclatante lumière de la glorieuse bonne nouvelle au sujet du Christ, qui est l’image de Dieu.” — II Cor. 11:14; 4:4.
Ces “incrédules”, par exemple les personnes qui refusent d’accepter ce que dit la Bible sur la mort, préfèrent croire à des philosophies païennes et demeurent de ce fait dans l’aveuglement quant à “la glorieuse bonne nouvelle”. En ce cas, peut-être vous demandez-vous comment il sera possible de parvenir à la vie éternelle si, conformément à ce que déclare la Bible, la mort est bel et bien un anéantissement. Comment pourra-t-on jouir de la vie par delà la tombe?
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