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  • Une vision du ciel?
    Réveillez-vous ! 1985 | 8 janvier
    • Une vision du ciel?

      “LORSQUE j’ai quitté ce corps, cela a été le plus bel instant que le monde ait connu (...). Tout ce que j’ai vu était extrêmement agréable. Je ne peux rien imaginer dans le monde ou au-dehors qui puisse se comparer à ce que j’ai vu. Même les moments les plus beaux de la vie ne peuvent se mesurer avec ce que j’ai vécu.” — Un opéré du cœur, âgé de 54 ans.

      “Ce dont je me souviens, lors de mon passage au bloc opératoire, c’est d’avoir eu le sentiment de flotter près du plafond. (...) C’était une impression très drôle parce que j’étais en l’air et que mon corps se trouvait au-dessous. (...) Je pouvais voir les médecins opérer mon dos (...). Je me souviens même du docteur D. qui disait: ‘Voilà le disque intervertébral. Le voici.’ À ce moment-​là, je me suis approchée pour voir ce qui allait se passer.” — Une Américaine de 42 ans décrit sa propre opération comme si elle en avait été témoin.

      “Au cours de cette vision, je ne parvenais pas à me voir. J’étais dans un endroit élevé. Au-dessous de moi s’étendait le plus beau et le plus verdoyant des pâturages (...). Cela ressemblait à une journée ensoleillée. (...) L’ensemble avait l’aspect d’une pelouse d’un parcours de golf bien entretenu.” — Vision d’un ouvrier du textile de 55 ans lors d’un arrêt cardiaque.

      Quels sont les points communs à ces trois phénomènes? Eh bien, ils portent le nom d’expériences de la pré-mort, des expériences vécues par des sujets mourants. Les médecins et les scientifiques ont recensé des centaines de cas analogues. Bon nombre de ces patients de la pré-mort ont connu ce qu’on a appelé les expériences ‘hors du corps’. Ils ont raconté avoir vu une lumière brillante ou avoir été dans une région très belle, et même, dans certains cas, avoir vu Jésus ou Dieu.

      Dans son ouvrage Souvenirs de la mort (angl.), le docteur Michael Sabom écrit: “Bon nombre de ces personnes qui sont victimes d’un arrêt cardiaque (et d’autres situations où leur vie est menacée) se souviennent d’une série d’événements extraordinaires qui se sont déroulés alors qu’elles étaient inconscientes ou dans un état de pré-mort. Certaines d’entre elles ont considéré cette expérience comme une vision privilégiée de l’au-delà.”

      Peut-être vous demandez-​vous si ces expériences sont la preuve de l’existence d’un au-delà comme l’ont affirmé certains sujets. Il va sans dire que ces expériences de pré-mort soulèvent des questions qui exigent une réponse. Ces sujets ont-​ils réellement eu “la vision d’un au-delà” qui ferait suite à la mort? Étaient-​ils en mesure de décrire certaines phases de leur opération parce qu’ils existaient en tant qu’âmes ou esprits invisibles? Possédez-​vous une âme immortelle qui survit à votre mort? Y a-​t-​il une existence consciente après la mort? Cette série d’articles se propose d’examiner les faits.

  • L’expérience de la pré-mort — Preuve de l’immortalité?
    Réveillez-vous ! 1985 | 8 janvier
    • L’expérience de la pré-mort — Preuve de l’immortalité?

      “L’âme humaine est immortelle et impérissable.” — Platon, philosophe grec, vers 428-​348 avant notre ère.

      “Une telle harmonie est présente dans les âmes immortelles.” — William Shakespeare, dramaturge anglais, 1564-​1616.

      “L’âme est indestructible (...), son activité se poursuit pendant l’éternité.” — Johann Wolfgang von Gœthe, poète et dramaturge allemand, 1749-​1832.

      “Notre personnalité (...) survit dans une vie future.” — Thomas Edison, inventeur américain, 1847-​1931.

      PENDANT des milliers d’années l’homme a cru que l’immortalité lui était innée. Dans l’Égypte antique, les pharaons installèrent luxueusement leur tombe avec toutes les commodités de l’existence, afin que leur corps soit bien traité dans son union avec le ka ou âme.

      Les hommes ont donc tenté de se persuader que le caractère inexorable de la mort était annulé par la survie d’une âme ou d’un esprit immortel. D’autres personnes, tel le poète anglais Keats, désiraient y croire, mais connaissaient le doute. Il écrivit: “Je désire croire à l’immortalité. (...) Je souhaite croire à l’immortalité.” Et vous, quelles sont vos croyances sur le thème de la prétendue immortalité de l’âme humaine?

      Les propos de Keats nous mettent sur la piste des conclusions auxquelles sont parvenus médecins, psychiatres et sujets qui ont connu une expérience de la pré-mort. Lors d’examens effectués par Michael Sabom, un professeur de médecine, “la grande majorité des sujets ayant vécu une expérience de la pré-mort ont reconnu que leur peur de la mort avait nettement diminué et que leur croyance en une après-vie s’était nettement renforcée”. — C’est nous qui soulignons.

      La psychiatre Élisabeth Kübler-Ross a observé plus d’un millier de sujets ayant connu l’expérience de la pré-mort. À quelle conclusion est-​elle parvenue? Dans son livre Propos sur l’enfance et la mort (angl.), elle écrit: “Et il en va ainsi avec la mort (...), la fin précède un nouveau départ. La mort est le grand passage.” Elle ajoute: “Avec une recherche plus approfondie et la parution d’autres ouvrages, non seulement la plupart des gens croiront, mais ils auront la preuve que notre corps physique est le cocon, l’enveloppe externe de l’être humain. Notre moi intérieur, le moi véritable, le papillon, est immortel et indestructible. À l’instant que nous appelons la mort, il se libère.”

      Le docteur Kenneth Ring, professeur de psychologie et auteur de l’ouvrage La vie à l’instant de la mort (angl.), parvient à la conclusion suivante: “Bien sûr, je crois (...) que nous continuons à avoir une existence consciente après notre mort physique.” Puis il ajoute: “Ma propre compréhension de ces expériences de la pré-mort m’a conduit à les considérer comme des ‘enseignements’. Il me semble qu’elles sont par nature des expériences révélatoires (...). À cet égard, les expériences [de la pré-mort] sont apparentées aux expériences religieuses ou mystiques. [C’est nous qui soulignons.] (...) De ce point de vue, les voix que nous avons entendues dans ce livre [La vie à l’instant de la mort] sont celles de prophètes qui prêchent une religion de la fraternité universelle.”

      Une analyse différente

      Quelle est l’opinion d’autres chercheurs? Comment expliquent-​ils les expériences “hors du corps” et de la pré-mort? Le psychologue Ronald Siegel les envisage sous un angle différent; il précise: “On observe ces expériences au cours d’une grande variété de réactions stimulantes produites dans le cerveau humain, entre autres par le LSD, par une carence sensitive et par le stress lorsqu’il atteint son paroxysme. Le stress induit la projection d’images dans notre cerveau. Chez la plupart des sujets, ces images sont identiques parce que nos cerveaux sont tous ‘câblés’ de la même façon pour conserver des informations. Fondamentalement, ces expériences [de la pré-mort] sont l’affichage [dans notre cerveau] du contenu de ce câblage.”

      Par ailleurs, le docteur Richard Blacher, attaché à une faculté de médecine de Boston, écrit: “À mon avis, les sujets qui vivent ‘l’expérience de la mort’ connaissent un état hypoxique [carence en oxygène] au cours duquel ils tentent de faire face du point de vue psychologique aux différentes formes d’anxiété que provoquent les interventions médicales et les conversations autour d’eux. (...) Ici, nous avons affaire à un phantasme de la mort et non à la mort réelle. Ce phantasme [à l’intérieur du psychisme du patient] est des plus séduisants, puisqu’il résout en même temps plusieurs problèmes humains. (...) Le praticien doit être très prudent et ne pas prendre une croyance religieuse pour un fait scientifique.”

      Ronald Siegel fournit un autre élément de réflexion au sujet des “visions” de la pré-mort: “Selon les témoignages fournis par des sujets agonisants, les visions de l’après-vie ressemblent de manière suspecte aux images du monde présent, comme c’est d’ailleurs le cas lors d’hallucinations.” Ainsi, un homme âgé de 63 ans qui avait passé une grande partie de son existence au Texas a donné ce témoignage: “J’étais suspendu au-dessus d’une clôture (...). D’un côté de la clôture s’étendait une brousse clairsemée. (...) De l’autre s’étirait le plus joli pâturage que j’aie jamais vu. (...) [La clôture était faite] d’un treillage barbelé.” Ce patient a-​t-​il réellement vu du fil de fer barbelé “dans le ciel” ou dans l’au-delà? De toute évidence, ces images étaient basées sur l’existence que cet homme avait menée au Texas et faisaient appel aux informations contenues dans son cerveau. Dans le cas contraire, il nous faudrait croire que de “l’autre côté” il y a du fil de fer barbelé.

      En fait, tant d’expériences de la pré-mort ont un rapport avec le vécu des patients et avec leurs origines qu’il est déraisonnable de croire qu’ils ont eu une vision de l’au-delà. Par exemple, les sujets qui connaissent une expérience de la pré-mort et qui aperçoivent un “être de lumière” voient-​ils réellement la même personne s’ils sont chrétiens, juifs, hindous ou musulmans? Dans son livre La Vie après la vie, le docteur Raymond Moody donne cette explication: “L’identification de cet être [aperçu] varie singulièrement et semble dépendre en grande partie des antécédents, de l’éducation et des croyances religieuses de chaque individu. Ainsi, la plupart de ceux qui ont été élevés dans les traditions ou la foi chrétienne identifient cette lumière au Christ (...). Un homme et une femme de religion israélite voyaient dans cette entité un ‘ange’.”

      Sur un plan purement scientifique, le docteur Ring reconnaît: “Faut-​il rappeler à mes auditeurs que j’ai étudié des expériences de la pré-mort, et non des expériences post mortem. (...) Il est évident qu’on n’a aucune garantie de voir se poursuivre ces expériences de la façon dont elles ont commencé, ni même de les voir se poursuivre tout court. Je crois que c’est là la position scientifique correcte qu’il convient d’adopter sur la signification réelle de ces expériences.”

      Le bon sens et la Bible

      En ce qui concerne la mort, le psychologue Siegel donne son opinion: “Ce qui fait suite à la mort sur le plan physique n’est pas un mystère. Après la mort, le corps se désintègre et il est absorbé dans la matière inerte qui compose l’environnement. L’humain mort perd à la fois sa vie et son niveau de conscience (...). La supposition la plus logique serait que la conscience partage un sort identique à celui du cadavre. Ô surprise! cette opinion pleine de bon sens n’est pas la plus répandue, et la majorité des humains (...) continue de manifester son désir profond de survivre et formule une multitude de croyances touchant la survie de l’homme après la mort.”

      Il y a environ trois mille ans, cette même “opinion pleine de bon sens” fut exprimée par un roi qui écrivit: “Les vivants, en effet, se rendent compte qu’ils mourront; mais quant aux morts, ils ne se rendent compte de rien du tout, et ils n’ont plus de salaire, car leur souvenir est oublié. De plus, leur amour et leur haine et leur jalousie ont déjà péri, et ils n’ont plus de portion, jusqu’à des temps indéfinis, dans tout ce qui doit se faire sous le soleil. Tout ce que ta main trouve à faire, fais-​le avec ta force, car il n’y a ni œuvre, ni combinaison, ni connaissance, ni sagesse dans le Schéol [la tombe commune aux hommes], le lieu où tu vas.” — Ecclésiaste 9:5, 6, 10.

      Il est de fait que la Bible ne permet pas d’envisager les expériences de la pré-mort comme un prélude à la vie après la mort. La description de la mort et de ses conséquences faite par le roi Salomon ne contient aucune allusion à une âme immortelle qui survivrait sous une autre forme d’existence consciente. Les morts “ne se rendent compte de rien du tout”.

      Bien entendu, ceux qui pratiquent le spiritisme et qui communiquent avec les “morts” ne sont que trop contents de disposer du soutien apparent des centaines d’expériences de la pré-mort. Le psychologue Siegel cite un conférencier qui, s’exprimant sur les phénomènes paranormaux, a déclaré: “S’il nous faut examiner la preuve d’une après-vie avec honnêteté et sans parti pris, nous devons nous affranchir de la tyrannie du bon sens.” (Psychology Today, janvier 1981). Il faut noter que ce même conférencier “soutient que les fantômes et les apparitions sont, bien sûr, des hallucinations, mais qu’elles sont projetées depuis les esprits des morts vers ceux des vivants par télépathie”. On est bien loin de la conclusion de Salomon pour qui les morts sont bien morts et ne savent rien.

      Comment expliquer les expériences de la pré-mort?

      Dès lors, comment les expériences “hors du corps” et celles de la pré-mort peuvent-​elles s’expliquer? Dans le fond, il y a au moins deux possibilités: l’une est celle que proposent des psychologues; ils déclarent que le cerveau toujours en activité d’un mourant restitue des images enregistrées lorsqu’il est soumis au paroxysme d’un stress. Ces images sont alors interprétées par les patients et les chercheurs et deviennent des visions de la vie après la mort. En fait, comme nous l’avons vu dans la Bible, il ne peut en être ainsi, car l’homme ne possède pas une âme immortelle, et dans ces cas de figure, ce n’est donc pas une vision de la vie après la mort qui est perçue.

      Mais il existe une seconde possibilité dont il nous faut tenir compte et qui peut expliquer certaines de ces expériences. C’est un élément dont la plupart des chercheurs n’admettront pas l’existence. C’est ainsi que le docteur Moody a expliqué dans son livre La Vie après la vie que “très rares ont été les auditeurs qui proposaient d’expliquer les expériences des mourants par des interventions du démon, insinuant que ces visions ne pouvaient être produites que par des forces malveillantes”. Toutefois, ce médecin rejette cette idée puisqu’il estime qu’au lieu d’être animé par une plus grande piété après une expérience de la pré-mort, ‘le patient devrait suivre la voie de la haine et de la destruction sur laquelle Satan engage plutôt ses serviteurs’. Il ajoute: “Il [Satan] a misérablement échoué — pour autant que je puisse en juger — à former des disciples convaincants en faveur de son propre programme.”

      Sur ce point, le docteur Moody commet une double erreur. En premier lieu, Satan ne dispensera pas nécessairement la haine et la destruction lors de ces expériences, ceci pour une raison bien simple qu’énonce la Bible: “Satan lui-​même se transforme continuellement en ange de lumière. Ce n’est donc pas extraordinaire si ses ministres aussi se transforment continuellement en ministres de justice.” (II Corinthiens 11:14, 15). S’il peut perpétuer le premier mensonge qu’il n’a cessé de proférer, savoir “assurément vous ne mourrez pas”, Satan peut y parvenir par les moyens qui sont en apparence les plus innocents et les plus brillants. — Genèse 3:4, 5.

      En second lieu, Satan n’a pas échoué lamentablement dans la formation d’émissaires disposés à défendre son programme mensonger concernant l’immortalité de l’âme. Bien au contraire, il dispose à présent de médecins, de psychologues et de scientifiques qui soutiennent totalement le mensonge qu’il a proféré tout au long des âges par la bouche des prêtres et des philosophes. Combien est approprié le résumé de la situation proposé par Paul en ces termes: “Si cependant la bonne nouvelle que nous annonçons est bel et bien voilée, elle est voilée parmi ceux qui périssent, parmi lesquels le dieu de ce système de choses a aveuglé l’esprit des incrédules, de peur que ne les éclaire l’éclatante lumière de la glorieuse bonne nouvelle au sujet du Christ, qui est l’image de Dieu.” — II Corinthiens 4:3, 4.

      Néanmoins, comme nous l’avons vu, des psychologues croient que l’homme a une existence consciente après la mort. Cette interprétation personnelle de la signification des expériences de la pré-mort nous contraint à soulever deux questions pertinentes dans l’intérêt de ceux qui croient en la Bible. Les voici: Y a-​t-​il un fondement biblique à la déclaration selon laquelle le corps possède une âme immortelle qui abandonne l’organisme comme un papillon sort d’un cocon? Qu’en est-​il des textes de la Bible qui emploient les mots “âme” et “immortalité”?

      [Entrefilets, page 5]

      “Notre corps physique est seulement le cocon (...). Notre moi intérieur, le moi véritable (...), est immortel.” — Docteur Kübler-Ross.

      “Nous avons affaire à un phantasme de la mort et non à la mort réelle.” — Docteur Blacher.

      [Illustration, page 6]

      La philosophie de Platon a contaminé des enseignements de nombreuses religions.

      [Illustration, page 7]

      Le poète anglais Keats ‘voulait croire à l’immortalité’.

  • L’âme — Est-ce vous? Ou est-ce une partie de vous?
    Réveillez-vous ! 1985 | 8 janvier
    • L’âme — Est-​ce vous? Ou est-​ce une partie de vous?

      CROYEZ-​VOUS posséder une âme immortelle qui survit à votre mort? La plupart de ceux qui ont une formation religieuse, qu’ils soient chrétiens, musulmans, juifs, shintoïstes, bouddhistes ou hindous, partagent cette croyance. Pour quelle raison? Disposent-​ils de preuves? Ou bien est-​ce parce que cette doctrine a été enseignée à la fois par l’usage et par la plupart des religions? Comment le concept de l’âme immortelle s’est-​il infiltré dans l’enseignement “chrétien”?

      Dans son livre La mort ne dominera plus (angl.), Douglas Holden écrit: “La théologie chrétienne est à ce point imprégnée de philosophie grecque qu’elle a produit des individus dont la pensée est grecque pour les neuf dixièmes et chrétienne pour le dixième restant.” La croyance largement répandue en l’immortalité de l’âme illustre bien ce propos. D’ailleurs, Platon, philosophe grec du quatrième siècle avant notre ère, écrivit: “L’âme est immortelle et impérissable, et nos âmes existeront assurément dans un autre monde.”

      Selon Platon, où va l’âme lorsque le corps meurt? “Et ceux qui dans leur vie n’ont fait ni le bien ni le mal vont au fleuve Achéron, (...) et y demeurent pour être purifiés de leurs mauvaises actions; ayant purgé la peine pour les injustices qu’ils ont commises envers autrui, ils sont absous.” Cela ne rappelle-​t-​il pas l’enseignement de la chrétienté relatif au purgatoire? Et où vont les âmes des méchants? “Celles-ci sont précipitées dans le Tartare [pour les Grecs de l’Antiquité, ce mot désignait une partie de l’Hadès réservée au châtiment des coupables invétérés], c’est le sort qu’ils méritent, et ils n’en sortiront jamais.” À coup sûr, les Grecs de l’Antiquité croyaient aux tourments éternels de l’enfer, bien avant que les théologiens de la chrétienté prennent le relais.

      Y a-​t-​il des raisons de douter?

      Si ses dialogues reflètent le fond de sa pensée, Platon était convaincu d’avoir une âme immortelle. Ses écrits ne tardèrent pas à convaincre d’autres personnes qui avaient de l’estime pour ce philosophe. Par suite de quoi le platonisme fut même accepté par les auteurs chrétiens du second siècle. Sous ce rapport, l’Encyclopædia Britannica déclare: “Les chrétiens platoniciens accordaient la primauté à la révélation et considéraient le platonisme comme le meilleur instrument pour la compréhension et la défense des enseignements de l’Écriture et de la tradition de l’Église. (...) À partir du milieu du IIe siècle les chrétiens qui avaient une certaine connaissance de la philosophie grecque commencèrent à éprouver le besoin d’exprimer leur foi selon les termes de cette philosophie, tant pour leur satisfaction intellectuelle que pour convertir des païens instruits. La philosophie qui leur convenait le mieux était le platonisme.”

      Cependant, des dissidents de renom se sont opposés au cours des siècles aux conceptions grecques sur l’immortalité de l’âme. William Tyndale (env. 1492-​1536), traducteur de la Bible, écrivit dans la préface de sa traduction: “En faisant aller les âmes des trépassés au ciel, en enfer ou au purgatoire, vous réduisez à néant les arguments avancés par le Christ et par Paul pour prouver la résurrection. (...) Si l’âme est au ciel, dites-​moi alors pourquoi il doit y avoir une résurrection.” Voilà une question logique. Si la mort est vaincue par le truchement d’une âme immortelle et impérissable, alors à quoi sert la résurrection enseignée par Jésus et à laquelle croyaient les patriarches hébreux de l’Antiquité? — Hébreux 11:17-19, 35; Jean 5:28, 29.

      Dans son essai L’agonie du christianisme, l’écrivain espagnol Miguel de Unamuno fut aux prises avec la même contradiction. Au sujet du Christ, il écrivit: “Il croyait (...) à la résurrection de la chair, selon la pensée juive, et non à l’immortalité de l’âme, selon la pensée platonicienne.” Cet écrivain poursuivit en ces termes: “L’immortalité de l’âme (...) est un dogme de la philosophie païenne. (...) Il suffit de lire le Phédon [De l’âme] de Platon pour s’en convaincre.”

      Le terme “âme” dans la Bible

      Le poète américain Longfellow a écrit: “Poussière tu es et à la poussière tu retourneras, ceci n’est pas dit de l’âme.” (C’est nous qui soulignons). Ce poète avait-​il raison? Lorsque Dieu dit: “Car tu es poussière et tu retourneras à la poussière”, à qui s’adressait-​il? Au premier homme Adam. Cette condamnation à mort s’appliquait-​elle seulement au corps d’Adam ou à Adam en tant qu’âme qui respire?

      Genèse 2:7 déclare nettement: “Alors Jéhovah Dieu forma l’homme de la poussière du sol et souffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme devint une âme vivante.” Ce texte est essentiel à la compréhension du mot “âme” qui est employé dans la Bible. Il établit clairement que “l’homme devint [et non qu’il eut] une âme vivante”. Ainsi Dieu déclara que l’âme vivante ou créature qui respire, à savoir Adam, s’il désobéissait, mourrait à coup sûr et retournerait aux éléments de la terre à partir desquels elle avait été formée — Genèse 2:17; 3:19.

      Notez bien qu’il n’est pas fait mention d’une autre destination pour la soi-disant âme de l’homme. C’est parce qu’Adam, avec toutes ses facultés, était une âme. Il ne possédait pas une âme. Si des lieux comme l’enfer et le purgatoire existaient, n’est-​ce pas précisément dans cet endroit de la Bible qu’on aurait dû en parler? Pourtant, il n’en est même pas fait mention. Il en est ainsi, car le simple jugement encouru par suite de la désobéissance était précisément le contraire de la vie dont Adam jouissait dans le paradis; c’était la mort, et non la vie dans un autre endroit. Paul décrit ce jugement en Romains 6:23: “Car le salaire que paie le péché, c’est la mort.” (Voir aussi Ézéchiel 18:4, 20). Il n’est pas fait mention ici de l’enfer ou du purgatoire, mais de la mort. Au fait, un tel châtiment ne suffit-​il pas?

      Ne négligeons pas un autre élément. La plus élémentaire notion de justice exige que l’homme ait connu avant de désobéir toute la portée du châtiment qu’il encourrait. Pourtant, dans le récit de la Genèse, on ne trouve aucune mention de l’âme immortelle, de l’enfer ou du purgatoire. En outre, si l’homme avait vraiment été créé avec une âme immortelle, l’ensemble des doctrines relatives à l’âme immortelle et à sa destinée aurait dû faire partie de l’enseignement hébraïque et juif depuis les temps les plus reculés. Or, ce n’est pas du tout le cas.

      Une autre question logique se pose. Si le dessein originel de Dieu était que les humains vivent éternellement sur une terre paradisiaque, quel dessein aurait-​il poursuivi en dotant l’homme d’une âme immortelle et séparée du corps? Serait-​elle immortelle qu’elle serait superflue! — Genèse 1:28.

      De plus, les Écritures hébraïques montrent de toute évidence que les hommes et les femmes fidèles du passé attendaient une résurrection, ainsi que Paul l’a exprimé en Hébreux 11:35: “Des femmes ont reçu leurs morts par résurrection [lors de certains miracles]; mais d’autres hommes ont été torturés parce qu’ils n’acceptaient pas de libération moyennant quelque rançon, afin d’aboutir à une meilleure résurrection [pour la vie éternelle].” Manifestement, ces hommes et ces femmes ne croyaient pas au mythe du “papillon qui s’envole” de la philosophie humaine.

      Mais peut-être vous êtes-​vous interrogé sur la signification des propos de Paul lorsqu’il parle de l’immortalité? Il est vrai que Paul s’est exprimé en ces termes: “Il faut en effet que ceci, qui est corruptible, revête l’incorruptibilité, et que ceci, qui est mortel, revête l’immortalité. Or quand ceci, qui est corruptible, revêtira l’incorruptibilité et que ceci qui est mortel, revêtira l’immortalité, alors se réalisera la parole qui est écrite: ‘La mort est engloutie pour toujours.”’ (I Corinthiens 15:53, 54). Notez bien que dans ces propos il n’est question en aucune façon d’une âme immortelle. Paul parle de ‘revêtir l’immortalité’. Par conséquent, ce n’est pas quelque chose d’inhérent à l’homme, mais au contraire, il s’agit d’une nouvelle création touchant ceux qui régneront avec Christ dans son Royaume céleste — II Corinthiens 5:17; Romains 6:5-11; Révélation 14:1, 3.a

      Même les théologiens modernes en viennent à reconnaître ce point après des siècles pendant lesquels la chrétienté a enseigné l’immortalité de l’âme. Ainsi le théologien catholique Hans Küng écrit: “Lorsque Paul parle de la résurrection, il n’exprime pas le concept grec de l’immortalité de l’âme qui doit se libérer de la prison du corps mortel. (...) Quand le Nouveau Testament parle de la résurrection, il ne fait pas allusion à la perpétuation indéfinie d’un esprit-âme indépendant de notre corps physique.” Le catéchisme pour adultes de l’Église luthérienne d’Allemagne (Evangelischer Erwachsenenkatechismus) déclare au sujet de l’enseignement de Platon relatif à la division de l’âme et du corps: “Les théologiens évangéliques modernes mettent en doute cette combinaison de la pensée grecque avec la Bible. (...) Ils rejettent cette division de l’homme en un corps et une âme. Puisque c’est l’homme tout entier qui est pécheur, à la mort il meurt complètement, corps et âme. (...) Il y a un abîme entre la mort et la résurrection. Au mieux, la personne continue à vivre dans le souvenir de Dieu.”

      Les Témoins de Jéhovah des temps modernes enseignent cela depuis plus d’un siècle! Ils n’ont jamais accepté la philosophie païenne de Platon, car ils connaissent très bien ce que Jésus a enseigné en ces termes: “Ne soyez pas surpris de ceci, car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux commémoratifs entendront sa voix et sortiront, ceux qui ont fait des choses bonnes, pour une résurrection de vie, ceux qui ont pratiqué des choses mauvaises, pour une résurrection de jugement.” (Jean 5:28, 29). L’expression “tombeaux commémoratifs” laisse entendre que Dieu garde en souvenir ces personnes qui sont mortes. Il les ramènera à la vie. Voilà quelle est l’espérance véritable pour les morts. Elle se réalisera à l’époque où la terre sera totalement placée sous l’autorité du Christ, le chef du gouvernement ou Royaume de Dieu. — Matthieu 6:9, 10; Révélation 21:1-4.

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