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“ Votre adversaire, le Diable ”La Tour de Garde 1954 | 1er octobre
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Que révèle la Bible sur Satan, le Diable ? Elle nous enseigne, disons-le brièvement, qu’il est une personne, une créature spirituelle invisible, méchante, responsable des maux et de la méchanceté dont l’humanité a souffert depuis toujours. Qu’il est devenu le Diable de par sa propre volonté, que Dieu a de bonnes raisons de le laisser en vie jusqu’à ce jour et qu’il l’anéantira au temps fixé.
Nous ne devrions avoir aucune difficulté de croire à l’enseignement biblique relatif à un diable personnel, invisible. Bien que n’ayant pas vu Dieu, nous savons qu’il existe, qu’il a toujours existé et existera à jamais (Ex. 33:20 ; Ps. 14:1 ; 90:2). La Bible ne nous dit-elle pas que des créatures invisibles le servent ? En effet, elle nous enseigne cela. Lorsque fut créée la terre, avant l’apparition de l’homme, Jéhovah dit à Job : “ Les étoiles du matin éclataient en chants d’allégresse, et... tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie. ” (Job 38:5-7). Daniel dit avoir vu mille milliers servir Jéhovah et dix mille millions se tenant en sa présence (Dan. 7:9, 10). Sur l’ordre de Dieu des créatures spirituelles se matérialisèrent et apparurent à Abraham, Moïse, Gédéon, aux parents de Samson, à Pierre, Jean, Corneille et à d’autres. De plus, de nos jours les serviteurs de Dieu ont constaté à maintes reprises que “ l’ange de Jéhovah campe autour de ceux qui le craignent, et il les sauve du danger ”. — Ps. 34:8, Cr 34:7, NW.
LA PERSONNALITÉ DU DIABLE
Le témoignage des Écritures relatif à l’existence de créatures invisibles collaborant avec Jéhovah Dieu étant catégorique, nous ne devrions avoir aucune difficulté d’accepter l’enseignement de la Bible selon lequel quelques-unes d’entre elles se rebellèrent et devinrent méchantes, ou bien ? C’est précisément ce que dit la Bible.
Dans les Écritures hébraïques le nom de Satan figure pour la première fois dans les deux premiers chapitres du livre de Job, où il s’entretient avec Jéhovah Dieu et reconnaît s’être promené sur la terre et avoir observé Job, l’ami de Dieu. Jéhovah ne conversa certainement pas avec une personne imaginaire, un principe, pas plus qu’un principe eût été capable d’infliger de telles souffrances à Job, comme Satan le fit. Disons en passant que Job était une figure historique et non allégorique ; cela ressort du fait qu’il est cité avec Noé et Daniel, auxquels Jésus se référa en tant que personnes ayant vécu (Ézéch. 14:14). Il est également fait mention de lui dans Jacques 5:11 comme exemple de persévérance. Si Job n’avait pas existé, l’exemple n’aurait aucun sens.
Satan est cité également dans I Chroniques 21:1 comme ayant incité David à dénombrer les enfants d’Israël, raison pour laquelle Jéhovah envoya une plaie dans la nation. Dans Zacharie 3:2 (Cr) il est encore mentionné comme étant une personne, en ces termes : “ Jéhovah dit à Satan : Que Jéhovah te réprime, Satan, que Jéhovah te réprime, lui qui a choisi Jérusalem ! ”
Et Jésus dit avoir vu Satan “ tomber du ciel comme un éclair ”. Vit-il tomber une idée ou un mauvais principe ? Les remarques que Jésus fit au clergé de son temps se rapportent manifestement à la personnalité du Diable : “ Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. ” Le principe de l’erreur était-il jadis semblable au principe de la vérité ? — Luc 10:18 ; Jean 8:44.
Les chefs religieux du temps de Jésus connaissaient l’existence du Diable et accusèrent Jésus d’accomplir son œuvre par la puissance du prince des démons. Jésus ne répondit pas en niant l’existence d’un diable mais en indiquant qu’il s’agissait du Diable en personne : “ Si Satan chasse Satan, il est divisé contre lui-même : comment donc son royaume subsistera-t-il ? ” (Mat. 12:26). De plus, en raison de la tentation que subit Jésus dans le désert, est-il raisonnable de conclure que le parfait, loyal et toujours obéissant Fils de Dieu fut tenté de la sorte par des pensées nées dans son esprit ? Et si le Diable n’était qu’un mauvais principe ou la personnification de la méchanceté en nous, comment aurait-il pu dire ensuite à Jésus : “ Toutes ces choses (les royaumes du monde et leur gloire), je te les donnerai, si tu te prosternes et me fais un acte d’adoration ” ? Devait-il adorer un principe ? Non, c’est un non-sens que de nier la personnalité de Satan, le Diable. — Mat. 4:9, 10, NW.
Paul nous dit encore que Satan a la puissance de la mort et que le Christ l’anéantira. Pierre s’exprime ainsi : “ Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera. ” Jude nous dit qu’une contestation s’éleva entre Satan et Michel au sujet du corps de Moïse et Jean relate que Satan a égaré toutes les nations, que lui et ses anges ont été chassés du ciel et seront enfermés dans un abîme pour mille ans, puis déliés pendant un court laps de temps et ensuite anéantis dans l’étang de feu, la seconde mort. — I Pi. 5:8 ; Héb. 2:14 ; Jude 9 ; Apoc. 12:7-9 ; 20:2, 3, 7-10.
LA PERSONNALITÉ DES DÉMONS
Le témoignage biblique de l’existence de Satan, le Diable, est non seulement clair et convaincant, mais il ne laisse subsister aucun doute sur la présence de démons ou diables de moindre importance. Le chapitre 6 de la Genèse, versets 1-4 Ge 6:1-4, nous apprend que des anges, des “ fils de Dieu ”, se rebellèrent avec Satan en venant sur la terre et en habitant avec les filles des hommes. Leurs descendants, bien qu’hommes, étaient des bâtards et des géants ayant des anges pour pères. Pierre se rapporte à eux en tant qu’“ anges qui ont péché ”. Avec leurs descendants géants ils étaient en grande partie responsables de la méchanceté et de la violence dont la terre était remplie. — II Pi. 2:4 ; Gen. 6:5, 11.
Dans Daniel 10:12-21 nous lisons qu’un ange chargé par Jéhovah d’un message à Daniel fut retenu pendant trois semaines par un ange impie jusqu’au moment où Michel, un des principaux princes, lui vint en aide, ce qui permit à ce messager de se rendre auprès de Daniel et de s’acquitter de sa mission. Cet ange était chargé d’un message prophétique à Daniel. Tout cela n’était pas que pure imagination ! Des Israélites qui apportaient leurs offrandes à des faux dieux il est dit qu’ils sacrifiaient aux démons. L’apôtre Paul soulève cette question des offrandes sacrifiées à des idoles. Jésus reconnut l’existence de Béelzébul, le chef des démons, et laissa entendre par cela qu’il y avait encore d’autres démons. — Deut. 32:17 ; Ps. 106:37 ; I Cor. 10:20, 21 ; Mat. 12:27.
Bien que dans de nombreux livres on ait cherché à faire passer l’obsession démoniaque pour de simples cas de psychiatrie, d’aliénation mentale, d’épilepsie ou d’attaques, une étude approfondie des circonstances où Jésus entra en contact avec les démons ne lui donne pas cette signification.
Si l’obsession suscitée par un démon n’eût été que du somnambulisme ou de l’aliénation mentale (Mat. 4:24), les personnes dérangées eussent été incapables de témoigner l’une après l’autre que Jésus était le Messie, tel que le firent ces gens possédés des démons. Nous ne pouvons pas en déduire non plus que Jésus lui-même ne comprit pas mieux ces choses ou qu’il induisit volontairement en erreur afin de faire impression, et de duper. Comme nous le lisons, les démons se trouvant dans les possédés étaient des personnalités : “ Il chassa aussi beaucoup de démons, et il ne permettait pas aux démons de parler, parce qu’ils le connaissaient. ” — Marc 1:34.
Examinons le récit du possédé habitant dans les rochers, qu’aucune chaîne ne pouvait retenir et qui répondit en ces termes à la question de Jésus : “ Légion est mon nom... car nous sommes plusieurs (beaucoup, NW). ” Puis nous lisons : “ Il y avait là, vers la montagne, un grand troupeau de pourceaux qui paissaient. Et les démons le prièrent, disant : Envoie-nous dans ces pourceaux, afin que nous entrions en eux. Il le leur permit. Et les esprits impurs sortirent, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau se précipita des pentes escarpées dans la mer : il y en avait environ deux mille, et ils se noyèrent dans la mer. ” — Marc 5:6-13.
Comment expliquer ce récit sans admettre l’existence des démons ? Marc, Matthieu et Luc qui en parlèrent ont-ils été trompés ? N’était-ce qu’une pure coïncidence et Jésus commit-il une imposture ? Ou pouvons-nous nous représenter que l’insanité d’une seule personne puisse entrer dans deux mille pourceaux et les contraindre à se jeter dans la mer où ils se noyèrent ? Non, nier le témoignage explicite des Écritures au sujet de l’existence du Diable et des démons signifie non seulement contester la véracité de la Bible, mais cette manière de voir susciterait plus de problèmes qu’elle n’en résoudrait.
D’où Satan vient-il ? Dieu ne l’a certainement pas créé en tant que Satan car ses œuvres sont parfaites (Deut. 32:3, 4). Satan était autrefois un ange parfait, chargé de garder le premier couple humain en Éden. Nous lisons à son sujet : “ Tu étais en Éden, le jardin de Dieu... Tu étais un chérubin protecteur... Je t’avais placé et tu étais sur la sainte montagne de Dieu... Tu as été intègre dans tes voies, depuis le jour où tu fus créé jusqu’à celui où l’iniquité a été trouvée chez toi... Ton cœur s’est élevé à cause de ta beauté. ” — Ézéch. 28:13-18.
Qu’est-ce qui corrompit sa sagesse ? Son ardent désir d’être semblable à Jéhovah Dieu, le Très-Haut, désir exprimé plus tard en ces termes : “ Je monterai au ciel, j’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu ; je m’assiérai sur la montagne de l’assemblée, à l’extrémité du septentrion. Je monterai sur le sommet des nues, je serai semblable au Très-Haut. ” (És. 14:13, 14). Si nous acceptons les textes susmentionnés et le récit bien connu des événements qui se déroulèrent en Éden, nous savons que Satan était un ange établi en qualité de gardien du premier couple humain. Mais la mission qui lui avait été confiée lui monta à la tête, il devint ambitieux, chercha à se faire l’égal de Jéhovah Dieu et détourna le premier couple humain de son Créateur. Il devint un diable séducteur, un adversaire et un destructeur. — Gen. 3:1-19.
Ces paroles : “ Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera ” ne sont donc pas un mythe. — I Pi. 5:8.
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Questions de lecteursLa Tour de Garde 1954 | 1er octobre
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Questions de lecteurs
● Pourriez-vous me renseigner sur la traduction de l’expression “ jeune femme ” dans Ésaïe 7:14 (version Zadoc Kahn) ? Pouvez-vous me dire si cela signifie, dans l’ancienne version “ jeune fille (vierge, Li) ” ? — A. G., États-Unis.
Non seulement la version de Zadoc Kahn, mais aussi la Revised Standard Version (angl.), parue en 1952, contient dans Ésaïe 7:14 l’expression “ jeune femme ”. Le mot hébreu rendu par “ jeune femme ” est, comme on le sait, ‘al-mah’ et ne se rencontre, dans les saintes Écritures hébraïques, que sept fois, soit dans Genèse 24:43, Exode 2:8, Proverbes 30:19, Psaume 68:26 68:25, NW, Cantique des Cantiques Cant. 1:3 et 6:8, et Ésaïe 7:14, ce passage est présentement en discussion. Quiconque examine personnellement ces textes constate que ‘al-mah’ se rapporte, du moins dans quelques cas, à des jeunes filles, et il est possible que dans les sept versets bibliques, ce mot s’applique à des jeunes filles (vierges), nous ne tenons cependant pas à être dogmatiques. La plus ancienne version écrite des Écritures hébraïques est la Septante grecque (LXX) ; elle fut commencée au troisième siècle avant Christ par des Juifs parlant le grec. Ils admirent que ‘al-mah’ pouvait signifier une jeune fille, traduisant ce mot hébreu dans Genèse 24:43 et dans Ésaïe 7:14 par “ jeune fille ” en utilisant le mot grec par-then’os, qui signifie en effet “ jeune fille ”. Ainsi les Juifs eux-mêmes donnèrent au mot hébreu ‘al-mah’ dans Ésaïe 7:14 le sens de “ jeune fille ”.
Il est vrai que le mot ‘al-mah’ ne signifie pas nécessairement “ jeune fille ” comme par exemple le mot hébreu bethu-lah’, mais il peut être et est appliqué avec raison aux jeunes filles, constituant ainsi un synonyme pour jeune fille. Le Compendious Hebrew-English Dictionary, paru à Tel-Aviv, Israël, rend le vocable ‘al-mah’ par “ fille, jeune femme ”. Dans le Dictionnaire Hébreu et Araméen (en allemand), Wilhelm Gesenius dit que ‘al-mah’ signifie “ une fille nubile, une jeune fille mûre ; ce mot désigne simplement la fille mariable, non comme vierge, et ni mariée, ni célibataire et, selon Soncino, la femme (l’épouse) jusqu’à ce qu’elle ait eu un enfant ”. Le Lexique de L. Koehler et W. Baumgartner, paru récemment, corrobore ce qui précède, où il est dit que ce mot hébreu signifie “ fille nubile, jeune femme (jusqu’à la naissance de son premier enfant) ”. Le Hebrew and English Lexicon de Brown, Driver et Briggs dit que ‘al-mah’ signifie “ jeune femme (nubile ; fille ou jeune mariée) ”. Le Lexique Hébreu-Espagnol, catholique romain, de Segundo M. Rodriguez donne à ce terme la signification de “ jeune fille, femme adulte, nubile ”. Quelques-uns pensent que ce mot vient du verbe hébreu “ couvrir ” et qu’il signifie dès lors “ femme couverte ”, c’est-à-dire une femme qui ne s’est encore découverte à aucun époux en vue d’accomplir l’acte sexuel.
L’auteur divin des Écritures hébraïques poursuivait certainement un but lorsqu’il employa dans Ésaïe le mot hébreu ‘al-mah’ au lieu de bethu-lah’ (“ jeune fille ”). Le nom d’Emmanuel devait être donné à son fils, nom qui signifie “ Dieu avec nous ”. Notre périodique La Tour de Garde, dans son numéro du 1er avril 1947, pages 103 et 104, se rapportait à cette prophétie et à son accomplissement et continuait à la page 106, alinéa 38 en ces termes : “ Ils seront ainsi semblables à Ésaïe, à ses fils Schéar-Yaschoub et Maher-Schalal-Hasch-Baz, et peut-être à un troisième fils nommé “ Emmanuel ”. ” En d’autres termes la prophétie d’Ésaïe 7:14 aura eu un premier accomplissement dans le cas du prophète Ésaïe lui-même, qui eut un enfant d’une jeune femme ou d’une jeune fille. La naissance de cet enfant, appelé Emmanuel, n’aurait pas été, par nature, une naissance virginale. On conçoit combien raisonnable est cette manière de voir, quand nous voyons que la prophétie d’Ésaïe 7:14 relative à la naissance d’Emmanuel issu d’une jeune fille devait constituer un signe au profit du roi Achaz, auquel s’adressait alors le prophète Ésaïe. La naissance virginale d’un enfant sept cents ans plus tard ne pouvait guère être pour le méchant roi Achab, de son vivant, un signe à son intention. Dans le cas d’Ésaïe, la mère du fils Emmanuel serait une ‘al-mah’, une jeune femme nubile. Cependant la prophétie d’Ésaïe 7:14 a été faite dans des conditions tellement solennelles et au sein d’un tel développement prophétique des choses qui préfiguraient l’avenir que cette prophétie de la naissance d’Emmanuel issu d’une ‘al-mah’, considérée à l’époque du roi Achab, devait s’accomplir dans l’avenir. Il en est particulièrement ainsi, Ésaïe, inspiré, ayant dit : “ Voici que moi et mes enfants que Dieu m’a donnés, nous sommes des signes et des présages en Israël, de la part de Jéhovah des armées, qui habite sur la montagne de Sion. ” (És. 8:18, Cr). Ainsi cet enfant Emmanuel constituait, par sa naissance particulière et d’après le sens de son nom, un signe miraculeux d’une chose qui devait se réaliser dans l’avenir. Il en résulte que la prophétie d’Ésaïe 7:14 devait s’accomplir d’une façon grandiose et complète après les jours d’Ésaïe et à une époque que Dieu avait fixée.
L’historien juif Matthieu, l’écrivain du livre qui porte son nom, s’exprimait également en grec. Il cita Ésaïe 7:14 de la Septante qui utilise le terme grec par-then’os, signifiant “ jeune fille ” (vierge). Décrivant l’accomplissement de cette prophétie, Matthieu s’exprime ainsi : “ Tout cela arriva afin que s’accomplît ce que le Seigneur avait annoté par le prophète : Voici, la vierge sera enceinte, elle enfantera un fils, et on lui donnera le nom d’Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous. ” (Mat. 1:22, 23). Puis Matthieu applique cette prophétie d’Ésaïe 7:14 à la naissance de Jésus à Bethléhem, conçu par une vierge juive, Marie, de la lignée du roi David. Matthieu, de même que l’écrivain chrétien Luc, décrivent la façon dont cette naissance virginale eut lieu. Joseph, l’homme qu’elle épousa ensuite, n’eut avec elle aucun rapport conjugal jusqu’à ce qu’elle eût accompli la prophétie d’Ésaïe 7:14. Puis il arriva qu’elle se découvrit devant lui et eut avec lui des rapports conjugaux, de sorte qu’elle cessa d’être vierge. Ainsi nous voyons comment s’accomplit la prophétie d’Ésaïe 7:14, aussi bien selon son original hébreu que selon la version grecque établie par des Juifs, afin de justifier la vérité infaillible de la Parole sacrée de Dieu.
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