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Les racines du discoRéveillez-vous ! 1979 | 22 juillet
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restera probablement dans les mémoires comme le premier phénomène culturel dans lequel le rôle joué par les homosexuels a reçu une franche publicité.”
Il semble par ailleurs qu’un certain prestige découle de ces affinités homosexuelles. Richard Peterson, professeur de sociologie à l’Université Vanderbilt et spécialisé dans l’étude des implications sociales de la musique contemporaine, a noté que le lien qui unit l’homosexualité et le disco est jugé “non seulement acceptable, mais qu’en outre il est paré d’un certain chic”.
Il est bien évident qu’au cours des années passées, les critères de moralité sexuelle ont beaucoup changé. Les boîtes disco reflètent ces changements d’une façon peut-être encore plus nette que dans n’importe quel aspect de la vie moderne. C’est en tout cas ce que souligne la revue Horizon (angl.) de mai 1977:
“Par le fait que les hommes dansent avec d’autres hommes et les femmes avec d’autres femmes, le disco marque un changement absolument radical dans les conventions sociales et les rapports traditionnels entre les sexes.
“Ce n’est ni trahir un secret ni céder à la médisance que de reconnaître que les meilleures boîtes discos d’Amérique et d’Europe étaient à l’origine des établissements réservés aux homosexuels. Ceux-ci ont ensuite ouvert leurs portes à tous les amateurs de danse. (...) Les rubriques spectacles des journaux à grand tirage précisent à l’occasion si la fréquentation de telle ou telle discothèque est homosexuelle ou ‘mixte’, attitude qui considère comme acquise une liberté qui hier encore aurait provoqué un scandale.”
Un sujet d’inquiétude
Beaucoup voient plus un progrès qu’un motif d’inquiétude dans l’évolution des critères de moralité sexuelle au cours de ces dernières années. Ravi de voir enfin levés les vieux interdits, le public fait bon accueil à la libération sexuelle dont les adeptes des discos usent sans se cacher. Par contre, quiconque respecte profondément l’enseignement de la Bible ne voit pas les choses du même œil.
En effet, loin d’approuver, voire de tolérer l’homosexualité, la Bible la condamne. Dans la Loi qu’il donna à la nation d’Israël, Dieu déclarait: “Tu ne devras pas coucher avec un mâle comme on couche avec une femme. C’est une chose détestable.” (Lév. 18:22). Quelle était alors la gravité de ce vice?
La Parole de Dieu répond: “Lorsqu’un homme couche avec un mâle comme on couche avec une femme, tous deux ont fait une chose détestable. Ils devront être mis à mort sans faute. Leur propre sang est sur eux.” (Lév. 20:13). Oui, tel était le point de vue de Dieu sur l’homosexualité.
Dieu a-t-il changé d’avis entre-temps? Méditons l’avertissement suivant que l’apôtre Paul adressa à des chrétiens: “Ne savez-vous donc pas que les injustes n’hériteront pas du royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas! ni les débauchés, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les pédérastes de tout genre (...) n’hériteront du royaume de Dieu.” — I Cor. 6:9, 10, TOB.
Ainsi, la Parole de Dieu déclare sans ambages que l’homosexualité est une pratique mauvaise et que ceux qui s’y livrent ne peuvent prétendre recevoir la bénédiction de Dieu. Comprenez-vous maintenant pourquoi les surveillants chrétiens voient un motif d’inquiétude dans la popularité croissante du disco?
Mais ce ne sont pas là les seules racines du phénomène disco. Quelles sont les autres?
L’origine de la musique et de la danse
Comme nous l’avons vu dans le précédent article, la vogue du disco est un phénomène récent. Pourtant, aux dires de certaines autorités en la matière, ses origines remonteraient à une époque très ancienne. En septembre 1977, la revue Discoworld consacrait un article à “L’évolution de la musique disco”, dans lequel on lisait ce qui suit:
“En fait, ce qui tient le tout, ce qui fait la musique disco, c’est le tempo de la batterie.
“Précisons à l’intention du non-initié que ce tempo n’a pas vu le jour un beau matin de 1965, (...) ni même dix ans plus tard, lorsque Van McCoy a pris la tète du hit parade avec sa version de ‘The Hustle’. Le tempo qui constitue la base du disco est en réalité un mode d’expression africain.
“Parlons un peu de ces racines. Quand quelqu’un se rend aujourd’hui dans une boîte disco, il participe en réalité à la version modernisée des cérémonies qui se déroulaient jadis, dans la nuit des temps, sur les côtes d’Afrique occidentale. Certes, le disco s’est enrichi en puisant dans l’arsenal de la technologie la plus avancée, tel que l’enregistrement sur 24 pistes, les synthétiseurs, l’amplification à outrance, la superposition des partitions des cordes en accompagnement d’un chant volontairement langoureux. Mais que l’on dépouille cette musique de tous ses accessoires, et l’on retrouve immanquablement derrière elle le tempo qu’ont connu les ancêtres de Kunta Kinte [héros de ‘Racines’].”
Faut-il remettre en cause le disco simplement parce que son origine remonte à l’Antiquité africaine? Certes non, cela n’a pas plus d’importance que si cette origine était asiatique, européenne ou américaine. Mais ce qu’il importe de considérer, c’est l’inspiration qui présidait à cette musique. À quelle sorte de danse servait-elle de support?
Les ouvrages consacrés au disco mentionnent ces anciennes danses ainsi que ce qui les inspirait. D’ailleurs, les danseurs modernes sont invités à retrouver l’instinct primitif auquel s’abandonnaient les danseurs africains et à perdre toute retenue. Voici par exemple ce qu’on lisait dans la revue Discoworld de mai 1977:
“La danse frénétique des indigènes avait pour but d’exorciser les démons et les mauvais esprits enfermés dans leur corps ainsi que d’amadouer la Terre Nourricière pour en obtenir de nouvelles récoltes. Au printemps, ils dansaient au cours des ‘rites de la fertilité’, pour que leurs femmes perpétuent la race avec de beaux enfants. Ils dansaient à l’occasion des naissances et même pour se préparer à la mort. Mais, quel que fût le prétexte de ces danses, elles constituaient en réalité une forme de culte rendu aux dieux locaux pour les honorer, s’attirer leurs bonnes grâces ou apaiser leur courroux. (...) Bien souvent, quand l’hystérie collective était à son paroxysme, on procédait au sacrifice d’un agneau ou d’une jeune fille vierge, dans l’espoir que l’effusion de sang apaiserait les dieux.”
L’article poursuivait en donnant aux danseurs de disco le conseil suivant: “Il suffit de vous laisser aller. Commencez par vider votre esprit et votre corps suivra. Quand je danse, j’arrive presque à réaliser une projection astrale et à me détacher de mon corps.”
Un autre numéro de Discoworld soulignait également que le disco puise ses racines “chez les adeptes du vaudou, les tribus primitives, les Macumbas du Brésil ainsi que les Boschimans du Kalahari”; puis il poursuivait par le conseil suivant: “Votre corps est le point de convergence de plusieurs forces qui se combinent tout en restant liées à d’autres courants d’énergie cosmique encore plus puissants. C’est ainsi que les anciens les percevaient et que nous commençons à les redécouvrir aujourd’hui. Quand vous dansez, essayez de ressentir toutes ces sensations, jusqu’à ce que vous perdiez peu à peu conscience de vous-même pour vous fondre à l’univers qui vous entoure.”
Les danseurs de disco suivent-ils ce conseil? Les voit-on s’abandonner à leurs instincts primitifs? Notez ce que déclare le livre La fièvre du disco (angl.): “Les discothèques ont donné naissance au disco, forme de danse qui, quoique totalement affranchie du hustle, cohabite parfaitement avec lui sur les pistes. Le disco, qu’on le qualifie de danse libre ou de quelque autre appellation, consiste tout simplement à faire tout ce qui passe par la tête.” Oui, dans cette danse tout est permis, toutes les règles sont abolies.
Est-ce pour cela qu’il faut la proscrire? Est-il mal d’opter pour une danse que des peuplades réservaient autrefois au culte de leurs dieux? Les vrais chrétiens répondent par l’affirmative. En effet, ces dieux païens ont été condamnés par le Créateur, le Dieu de la Bible. Les danses de la fécondité qui se pratiquaient jadis visaient à exciter la sexualité tant des danseurs que des spectateurs et elles n’ont jamais reçu l’approbation de Dieu. Au contraire, le texte biblique déplore en ces termes la situation qui s’était développée parmi les Israélites des temps anciens:
“Et ils se bâtissaient, eux aussi, des hauts lieux [endroits où s’accomplissaient les rites licencieux], et des colonnes sacrées [symboles phalliques du dieu Baal], et des poteaux sacrés [représentations d’une déesse cananéenne de la fertilité], sur toute colline élevée et sous tout arbre touffu. Et il y eut même des prostitués sacrés dans le pays. Ils agirent selon toutes les choses détestables des nations que Jéhovah avait expulsées de devant les fils d’Israël.” — I Rois 14:23, 24; És. 57:5-8.
Mais y a-t-il vraiment lieu d’établir un rapprochement entre ce qui se passe dans une “disco” moderne et ces hauts lieux du passé où la fécondité s’exaltait par des danses qui stimulaient les désirs sexuels? Regardons le disco d’un peu plus près.
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Le genre d’endroit où se danse le discoRéveillez-vous ! 1979 | 22 juillet
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Le genre d’endroit où se danse le disco
DES millions de gens vont chaque semaine dans les discothèques du monde entier pour s’amuser. Quel genre d’endroit fréquentent-ils ainsi? Faut-il mettre tous les établissements dans le même sac?
Pas forcément, si l’on considère qu’il y a des différences notables d’une discothèque à l’autre. Comme le souligne le magazine Discothekin, “le disco, c’est tout simplement de la musique et de la danse. On lui donne le style que l’on veut. C’est la clientèle qui fait le succès d’un club, et s’il est perspicace, le gérant de la discothèque lui donnera un certain ton par le choix des musiques qu’il sélectionne, ce qui aboutira, suivant les cas, à l’ambiance des années 70, à celle des années 40, voire à celle de la Belle Époque”.
On trouve même des discothèques réservées aux enfants et d’autres conçues spécialement pour le troisième âge. Le Free Press de Detroit a noté à ce sujet qu’“il n’a pas été très difficile de convertir le swing en hustle et de moderniser le fox-trot pour l’adapter aux dîners dansants proposés par ces établissements”.
Il existe également des restaurants qui servent des repas en début de soirée, puis se transforment en discothèque à une heure plus avancée de la nuit. Cette formule permet au propriétaire d’augmenter les recettes de son établissement en le laissant ouvert à des heures où un restaurant normal serait fermé. En Europe, la plupart des discothèques ne sont pas exclusivement réservées à la danse; on y sert aussi des repas et des consommations.
Ainsi, toutes les discothèques ne sont pas identiques, et le terme peut s’appliquer à des endroits très différents. Mais qu’en est-il de l’essence, de l’âme, c’est-à-dire de la substance même du disco? Sur quelle mentalité met-il l’accent? Comment ce style se répercute-t-il dans la musique, la danse, la façon de s’habiller et dans bien d’autres domaines?
La nature profonde du disco
Voici la description d’une discothèque moderne, sous la plume de Kitty Hanson, au terme de nombreuses recherches qui ont fait d’elle une spécialiste de ce sujet: “Au-dessus des danseurs, la lumière scintille, tandis que le martellement de leurs pieds semble soulever le sol. L’atmosphère est tendue, survoltée, prête à éclater. Tout à coup, la salle explose; des cris, des appels, et des milliers de bras agités de convulsions frénétiques remplissent l’air, tandis que les danseurs semblent, sous l’influence de la musique, perdre contact avec la réalité. L’ambiance surchauffée laisse alors place à un moment de pure émotion primitive, qui est l’essence même du disco.”
Quelle est donc cette “pure émotion primitive”, cette “essence” du disco que ressentent les danseurs? En voici un aperçu, tel qu’il fut publié dans un article du Show Business intitulé “Dix années dynamiques de disco”:
“Le phénomène disco baigne dans une atmosphère de tolérance. Les vieux interdits sexuels, après avoir déjà perdu bien du terrain au cours des années 60, cèdent maintenant la place à une ère nouvelle de liberté, où les gens assument sans fausse honte leur sexualité et la vivent sans le moindre complexe.
“Les gens dansent côte à côte avec des homosexuels, et nul ne s’en soucie. Cette liberté aux multiples facettes constitue l’âme du disco. Quant à son cœur, il bat au rythme du tempo de la musique.”
L’essence, l’âme du disco, consiste donc à exprimer sa sexualité hors de toute entrave, de toute contrainte. Voilà qui évoque sans conteste les anciennes danses de la fertilité au cours desquelles les adorateurs païens, abandonnant toute retenue, éveillaient leurs instincts dans des gesticulations frénétiques qui pouvaient les mener jusqu’à l’acte sexuel, pour inciter la Terre Nourricière à produire de nouvelles récoltes.
S’il est vrai que le disco ne constitue pas toujours une incitation à s’affranchir de toute retenue, il va néanmoins de pair avec une mentalité qui ouvre la porte à toutes les manifestations de la sexualité. “Ce qui différencie le phénomène disco de la plupart des vogues qui l’ont précédé, c’est sa tendance non dissimulée à tourner à l’orgie, dit la revue Esquire. Tout phénomène disco s’identifie implicitement à une orgie (...), en offrant la satisfaction immédiate et totale de tous les désirs sexuels, dans une ambiance où l’imagination est excitée à son paroxysme. Le disco entraîne un état orgiaque d’exaltation, d’extase au sens premier du terme, c’est-à-dire que l’on est hors de soi.”
L’exaltation du moi
Certains ne voient dans le disco qu’une danse inspirée du hustle, et peut-être ont-ils partiellement raison. Mais ce n’est là qu’une vue incomplète du phénomène, car le danseur de disco pense moins à évoluer avec son ou sa partenaire qu’à faire ce qui lui passe par la tête ou, selon le terme consacré, à “se laisser aller”. Il s’agit là d’une forme d’exhibitionnisme, au sens sexuel du mot.
Nombreux sont les commentaires et les analyses en profondeur de cet aspect narcissique du disco. Voici par exemple un article paru dans le Daily News du 19 mars 1978, sous le titre “Disco, narcissisme et société”:
“Isolés les uns des autres par la musique assourdissante, exposés à un jaillissement de lumière aveuglante, les danseurs font tout ce qui leur passe par la tête, sans jamais se regarder ni même s’adresser la parole, comme si chacun se mouvait devant un miroir en criant sans arrêt: ‘Moi! Moi! Moi! Moi!’
“Ce narcissisme flagrant n’est que le reflet d’une philosophie dont notre société semble dangereusement imprégnée et selon laquelle, du moment qu’on a envie de les faire, tous nos actes sont justifiés, quelles qu’en puissent être les conséquences pour autrui.
“Cet état d’esprit transparaît dans le nombre croissant des divorces, des ménages brisés, ainsi que dans la prolifération des ouvrages et des mouvements axés sur l’individualisme et l’autosatisfaction.
“Cette philosophie qui imprègne le monde du disco est trop étroite pour laisser place à l’amour. Et c’est déplorable, car ceux qui ont oublié la joie de donner et de partager, s’ils l’ont jamais connue, passent à côté de l’aspect le plus enrichissant de la vie.”
Voici ce qu’on pouvait lire sous le titre “La mentalité disco: Aime-toi toi-même”, dans l’édition du 20 juin 1978 de la revue Esquire: “Prétendre que le disco est la remise au goût du jour d’une certaine manière de danser, ou qu’il dérive d’une variante latine du hustle, c’est tomber dans la propagande pour collégiens naïfs ou dans le mauvais journalisme pour revue féminine. La réalité, c’est que le vrai danseur de disco fait un numéro d’exhibition, tout comme John Travolta dans l’une des séquences clés du film La fièvre du samedi soir.”
Ce film a joué un tel rôle dans la popularité et l’expansion phénoménale du disco qu’il mérite qu’on s’y arrête un peu. Quelle mentalité ce film dépeint-il? De quel genre de vie se fait-il l’avocat?
“La fièvre du samedi soir”
Le héros du film ne vit que pour une seule chose: briller le samedi soir à la discothèque. Le film dépeint les frasques sexuelles des adeptes du disco, notamment la copulation orale, qui se pratique entre deux danses à l’intérieur d’une voiture. Le langage est des plus vils. Et pourtant tout ceci nous est présenté comme normal, comme le mode de vie qui caractérise la clientèle des discothèques. Voici d’ailleurs un article de presse paru sous la signature du psychologue new-yorkais Herbert Hoffman, sous le titre “‘La fièvre du samedi soir’ n’est pas un film pour adolescents”:
“Tout ce que Travolta et ses amis enseignent aux jeunes gens, c’est d’avoir avec les jeunes filles des rapports sexuels dépourvus de tout romanesque et à traiter leur partenaire en objet de plaisir, en dépersonnalisant totalement l’acte physique.
“Quand les adolescents quittent la salle de projection, ils sont remplis d’idées qui risquent de ruiner tragiquement toute leur vie.
“Ces jeunes voudront accumuler les conquêtes, comme si coucher avec une fille constituait en soi un exploit dont il faut se vanter auprès des copains pour se faire valoir.
“Quant aux jeunes filles, elles peuvent adopter deux attitudes: soit s’imaginer qu’il faut en passer par là pour se faire accepter par les garçons, soit que les hommes ‘ne pensent qu’à ça’. Dans un cas comme dans l’autre, leurs chances de connaître plus tard un attachement durable fondé sur des sentiments profonds et élevés seront fortement compromises.
“C’est donc un film malsain, à déconseiller énergiquement aux adolescents, à cause de leur vulnérabilité.”
Et pourtant, c’est par millions que les jeunes du monde entier, parfois accompagnés de leurs parents, se sont massés dans les salles de projection pour faire de ce film l’un des plus gros succès commerciaux de toute l’histoire du cinéma. Comme nous l’avons déjà dit, le disco y est présenté sous tous ses aspects. Mais d’autres manifestations de cette mode sont tout aussi révélatrices.
La musique, les vêtements et la drogue
Vu l’ampleur du phénomène, rares sont les personnes qui ignorent encore ce qu’est le disco. De nombreuses chansons à succès des années passées ont été reprises et adaptées en disco. C’est ainsi que des gens d’un certain âge, qui avaient autrefois connu et aimé certaines chansons, s’habituent peu à peu à les apprécier sous leur version moderne. Mais, encore une fois, où la musique disco puise-t-elle son inspiration?
Dans un article consacré à un groupe disco très connu, The Ritchie Family, la revue Discoworld écrit: “Dans ‘Baby l’m On Fire’ [Chéri, je brûle!], l’un des titres de leur dernier album intitulé ‘Arabian Nights’ [Les mille et une nuits], ces trois femmes scandent avec des halètements entrecoupés de ronronnements de chattes les mots ‘Ooooh! je suis en feu!’. La réplique phallique est donnée par un saxophone, et le tout se fond en un ensemble incroyable, digne d’accompagner les spectacles les plus osés de Times Square.” Et la revue d’ajouter que “le style des Ritchies, lourdement chargé d’allusions sexuelles, relève de la tendance fondamentale du disco moderne, à savoir célébrer avant tout le plaisir”.
La revue Time a montré également que le disco faisait une exploitation éhontée de la sexualité en cherchant à éveiller les désirs physiques. Sous le titre “Le règne tapageur de la Reine du Disco”, on lisait ceci: “Déjà, en 1976 (...), elle s’était vu attribuer un disque d’or pour avoir simulé l’orgasme à 22 reprises.”
Les couvertures des pochettes de disques reflètent également ce qu’est la musique disco. À côté des scènes déshabillées, on observe une exploitation souvent plus subtile de la sexualité. Notons comment Discoworld décrivait l’une de ces pochettes: “Les poses de Jaquie et de Dodie se combinent avec celle d’Ednah de manière à former un symbole de trois lettres qui risquent au premier coup d’œil d’échapper à l’observation, mais qui n’en sont pas moins instantanément perçues au niveau de l’inconscient comme les lettres S.E.X.”
Le style vestimentaire du disco s’inspire lui aussi de cette glorification de la sexualité. Le livre La fièvre du disco (angl.) montre la photographie d’une danseuse dans une discothèque de New York. La robe fendue jusqu’à la taille, elle lève la jambe de manière à montrer pratiquement toute la face interne de sa cuisse. La photo s’accompagne des commentaires suivants: “Cette scène (...) résume tout l’attrait qu’exerce le disco.” Parlant des personnes prises ainsi sur le vif dans une discothèque, Paulette Weiss, rédactrice de Stereo Review, disait: “J’ai déjà vu des femmes ôter leurs vêtements sur la piste de danse.”
Dans le même ordre d’idées qui consiste à glorifier un prétendu “plaisir”, la drogue circule librement et massivement dans les boîtes disco. Dernièrement, une arrestation pour usage de stupéfiants opérée dans la plus célèbre discothèque de New York faisait la une des manchettes des journaux américains. Mais le Daily News du 15 décembre 1978 notait qu’“à en croire les habitués, quiconque a eu l’occasion de passer un moment au Studio 54 ne sera pas surpris qu’on y ait trouvé de la drogue. Depuis l’ouverture de cet établissement, en avril dernier, l’échange, la vente et l’usage de drogues telles que la cocaïne et la marijuana y étaient, paraît-il, pratique courante”.
L’intensité sonore et les lumières
Le disco s’écoute à un volume sonore très élevé et avec des éclairages spéciaux. Le son atteint une puissance telle qu’il n’est plus seulement entendu, mais perçu par tout le corps.
Un tel volume sonore peut-il constituer un danger? Une dépêche en provenance de Rio de Janeiro disait ceci: “Le danger que les discothèques pourraient éventuellement représenter pour la santé a amené le gouvernement à différer l’octroi de licences à 20 établissements de la ville méridionale de Porto Alegre, dans l’attente des conclusions de l’enquête médicale qui est actuellement en cours.” L’enquête portait vraisemblablement sur le volume sonore, ce qui se comprend aisément.
Des vérifications effectuées l’an passé dans des discothèques de Long Island (États-Unis) ont révélé que dix-huit d’entre elles diffusaient un volume sonore supérieur à 95 décibels pendant plus de 30 secondes d’affilée. Toutes ces discothèques furent astreintes à afficher à l’entrée l’avertissement suivant: “LES NIVEAUX SONORES ATTEINTS À L’INTÉRIEUR DE CET ÉTABLISSEMENT PEUVENT CONDUIRE À DES DÉFICIENCES AUDITIVES IRRÉVERSIBLES.” Selon les conclusions d’une enquête médicale, les niveaux sonores couramment atteints dans les discothèques peuvent altérer de façon durable les facultés auditives de certaines personnes, surtout si elles y sont exposées régulièrement.
Un autre risque pour la santé provient des lumières. En effet, certaines discothèques sont équipées d’un système laser. “Si le rayon pénètre dans l’œil, dit le professeur Paul Ziemer, de l’Université Purdue, il peut se produire une brûlure de la rétine, avec formation d’une tache aveugle permanente.” En outre, les éclairs de lumière vive qui fusent au rythme de la musique provoquent parfois des vertiges, des nausées et des phénomènes hallucinatoires. Certaines autorités ont dénoncé les dangers de cette pratique, notamment le gouvernement britannique qui a fait paraître une mise en garde à ce sujet dans une brochure sur la sécurité dans les milieux scolaires.
Ces quelques considérations sur le disco, ses origines ainsi que le genre d’endroit que sont les discothèques vous aident-elles à comprendre les inquiétudes exprimées par les surveillants chrétiens réunis à Brooklyn en décembre dernier, lorsqu’il fut question de la popularité croissante de cet engouement?
Et pourtant ce sont précisément ces aspects, jugés dangereux par certains, qui font pour d’autres tout l’attrait du disco. Ils s’imaginent que les risques sont minimes, si tant est qu’ils existent. Ils se disent qu’ils valent la peine d’être courus si l’on veut se donner un peu de bon temps. Mais quelle est l’ampleur réelle du danger? Risque-t-on vraiment de compromettre ses chances de connaître un bien-être et un bonheur durables en fréquentant ces discothèques? Il y a là matière à réflexion.
[Entrefilet, page 22]
“La sexualité a envahi le disco. (...) Le disco porno est payant, et même très payant. C’est ce qui explique pourquoi les maisons de disques et les stations de radio sont si nombreuses à prendre le train en marche.” — US du 9 janvier 1979.
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Le point de vue chrétien sur le discoRéveillez-vous ! 1979 | 22 juillet
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Le point de vue chrétien sur le disco
EST-IL sage pour un chrétien d’aller dans une “disco” ou de regarder des films tels que La fièvre du samedi soir? Voilà une question qui a engendré bien des discussions et causé quelques inquiétudes dans plus d’un foyer.
Certains surveillants chrétiens ont abordé ce sujet du haut du pupitre, y compris devant de grands auditoires réunis en assemblée. Ils ont le plus souvent insisté sur les dangers auxquels un chrétien risque de se trouver confronté en de tels endroits. Dans quel esprit recevez-vous leurs conseils? Considérez-vous ces surveillants chrétiens comme des “rabat-joie” qui se soucient sans motif des distractions de leurs frères chrétiens?
Les conseils des revues spécialisées
Quels conseils donnent ceux qui suivent le disco de l’intérieur, tels les éditeurs de la revue Discoworld? Une jeune fille de 15 ans leur envoya la lettre suivante: “Il y a encore deux semaines, je fréquentais régulièrement les discothèques, jusqu’au jour où l’un de mes professeurs m’a surprise et en a informé mon père. Dès que les choses se seront calmées, j’ai l’intention d’y retourner, car, pour moi, il n’y a rien de mieux que de danser sur de la musique DISCO.”
Dans son numéro de mai 1977, la revue répondit à cette jeune fille dans les termes suivants:
“Chère Lidia,
“On ne peut pas dire que ce soit une très bonne idée pour une jeune fille de ton âge de fréquenter les discothèques. Il y a de dures réalités dans le monde actuel, et le jour où tu y seras confrontée, cela risque de constituer un cas de conscience aussi bien pour toi que pour ta famille. Je suis sûre qu’il y a un électrophone chez toi et que tu possèdes suffisamment de disques pour danser tout ton soûl. Si tu aimes danser en bande, invite tes amis.”
‘De dures réalités qui constituent un cas de conscience’
Quelles sont ces ‘dures réalités du monde actuel’ auxquelles on risque d’être confronté en fréquentant les discothèques? En quoi risquent-elles de poser un cas de conscience à une jeune fille ainsi qu’à sa famille?
Citons d’abord ce qui constitue l’âme, l’essence même du disco, à savoir l’absence de toute contrainte dans l’expression de sa sexualité.
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