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Ravalez votre orgueil, cela en vaut la peineLa Tour de Garde 1981 | 15 avril
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que l’on nous demande de venir occuper une meilleure place plutôt que d’être renvoyé à la position la moins en vue. — Luc 14:7-11.
Ne pensez-vous pas que nous avons véritablement de nombreuses raisons de ravaler notre orgueil? Cela en vaut vraiment la peine.
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Ce qui a donné un sens véritable à ma vieLa Tour de Garde 1981 | 15 avril
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Ce qui a donné un sens véritable à ma vie
Raconté par Jaya Reddy
C’EST mon amour pour les livres qui éveilla pour la première fois mon intérêt pour la religion. Car, aussi loin que je puisse me souvenir, les livres ont toujours exercé une fascination particulière sur moi.
Un jour, je cherchais quelque chose à lire dans une pile de livres, quand je tombai sur un ouvrage au titre original: Du paradis perdu au paradis reconquis. Il nous avait été laissé par un Témoin de Jéhovah qui avait frappé à notre porte. Personne ne l’avait lu et on l’avait oublié dans un tiroir. Je le trouvai singulièrement intéressant. À la fin de la semaine, je l’avais lu d’un bout à l’autre.
J’avais douze ans à l’époque. Ce livre éveilla mon intérêt pour la Bible, le livre saint d’une religion différente de la mienne. Je suis née dans une famille hindoue, mais je n’ai jamais vraiment pratiqué cette religion. Nous habitons à Durban, un port animé situé sur la côte est de l’Afrique du Sud.
HANDICAPÉE PHYSIQUEMENT
Ma mère a eu trois enfants et nous avons tous une chose en commun: nous sommes tous nés avec une maladie héréditaire, la dystrophie musculaire progressive. Il existe trois formes différentes de cette maladie. Mon frère aîné était affligé de la forme la plus grave et il mourut à quatre ans.
Quand nous sommes nés, nous avions tous l’air normaux et en bonne santé. Ce n’est que plus tard que les signes deviennent visibles: ce peut être d’abord une faiblesse dans les bras, un manque de force dans les jambes qui vous fait soudain trébucher, puis, au fil des années, une lourdeur progressive qui s’empare de vos membres et de vos muscles. La maladie s’insinue lentement et insidieusement dans votre corps.
Au cours des années, mes muscles se sont de plus en plus affaiblis à cause de la maladie, de sorte que je dois faire un effort plus qu’ordinaire pour manger ou me peigner. Le simple fait de rester assise peut demander un gros effort aux muscles. Les miens sont si faibles que je suis obligée de porter les vêtements les plus légers possible et que je ne peux me tenir assise qu’avec l’aide d’un corset orthopédique.
Quand les muscles sont fatigués, ils se raidissent et deviennent douloureux, parfois des jours durant. Certaines fois, la tension des muscles augmente tant que chaque nerf et chaque fibre crie de douleur. Les muscles qui permettent de se tenir assis se sont affaiblis au cours des années, et je commençai à souffrir d’une déviation de la colonne vertébrale.
À dix-huit ans, je subis une grave opération pour me redresser le dos. Selon la méthode Harrington, on visse des barres d’acier sur la colonne vertébrale pour la maintenir droite. Dans le cas de mon frère cadet, la maladie s’est développée beaucoup plus lentement, mais en fin de compte il finit, lui aussi, par se retrouver dans une chaise roulante alors qu’il était encore adolescent.
MES SUJETS D’INTÉRÊT
Le fait d’être confinée dans une chaise roulante ne m’empêcha pas de m’intéresser à de nombreux sujets. C’est ma mère que je dois remercier pour cela. Elle a fait tout son possible pour nous aider. Elle ne s’est rien épargné et a sacrifié beaucoup de choses pour nous. Elle nous a éduqués normalement. Nous n’avons été ni dorlotés ni élevés dans du coton.
J’avais onze ans quand maman me suggéra pour la première fois de me mettre à écrire. Ce serait l’idéal, me dit-elle. Je pourrais travailler à la maison, aux heures qui me conviendraient. Cette idée me séduisit. En dehors des considérations d’ordre pratique, j’aimais le monde de la fiction. Je m’adonnais également à l’introspection, aux songes et à la rêverie. Aussi mes premières tentatives d’écrivain furent-elles toutes des contes de fées.
Quand je me souviens de mes débuts, je suis contente d’avoir commencé très jeune, parce qu’écrire n’est pas un métier facile. En fait, c’est quelque chose qui grandit en vous et se développe avec vous. Cela finit par faire partie de vous au point qu’une portion de votre cerveau enregistre sans arrêt, et sans que vous en ayez conscience, des idées, des impressions et des pensées qui vous serviront plus tard.
Je me suis particulièrement intéressée à l’histoire et à la faune. De plus, j’ai lu tout ce que j’ai pu trouver sur la religion. J’aimais la poésie et la littérature, et je trouvais que la Bible était d’une rare beauté lyrique. Plus tard, comme je me rendais mieux compte des difficultés de la vie et des injustices dues à la cruauté de l’homme, je me suis intéressée à la sociologie et à la philosophie.
JE CHERCHE DES RÉPONSES DANS LA RELIGION
À quinze ans, je me joignis à une secte “chrétienne” de moindre importance, et j’assistai aux offices de temps à autre dans l’espoir de trouver quelque chose qui soit à la fois sain et satisfaisant. Mais la plupart des choses que j’y voyais ne m’apportaient aucune satisfaction.
Je remarquai que le prêtre, à quelques exceptions près, ne s’intéressait pas aux membres de son troupeau. Il semblait très prospère, car il changeait souvent de voiture et vivait très à l’aise. De plus, l’inégalité raciale faisait partie des institutions. Un prêtre noir gagnait beaucoup moins que son collègue blanc. Les sermons étaient d’un ennui mortel. Ils se ressemblaient tous, parce qu’ils n’examinaient qu’une poignée de textes bibliques.
Je mettais en doute les capacités de parler en langues et de guérir les infirmes que certains membres de l’Église disaient posséder. En dépit de ma condition physique, ma recherche de la vérité n’avait pas pour but la guérison de ma maladie. Il ne me semblait pas raisonnable de croire qu’un Dieu d’amour pourrait guérir
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