Coup d’œil sur le monde
Le problème des réfugiés
● On estime entre trois et quatre millions le nombre de réfugiés en Afrique, “mais, selon le Times de Londres, la conjonction de catastrophes naturelles ou provoquées par l’homme et de la crise économique mondiale ont réduit d’une manière dramatique la capacité de l’Afrique d’aider ces personnes. (...) Au cours des deux dernières années, il n’y a eu aucun événement majeur qui aurait justifié un nouvel exode. (...) Mais les camps demeurent, même dans les pays les plus pauvres”. Ainsi, en Somalie, on estime à 700 000 le nombre des réfugiés dans les camps, et on pense qu’un nombre identique vivent en dehors des camps. Le Times rappelle que ces personnes ont besoin d’une aide urgente et ajoute que, dans le passé, “on a trop souvent mis l’accent sur les plans d’urgence au lieu de prévoir le développement à long terme” de ces pays africains.
Un espoir dans la lutte contre le paludisme
● Même si actuellement le paludisme reste l’une des maladies les plus répandues sur la planète, plusieurs équipes de chercheurs ont bon espoir d’arriver à vaincre un jour ce fléau. Grâce aux nouvelles techniques du génie génétique, plusieurs équipes de savants américains ont réussi à identifier et à synthétiser l’antigène spécifique qui immuniserait contre les sporozoïtes, nom donné au parasite responsable du paludisme à l’un des trois stades de la maladie. Des recherches parallèles sont aussi menées à l’Institut Pasteur, notamment à Cayenne, en Guyane française, et tendent vers le même résultat: la mise au point, dans un avenir proche, d’un vaccin qui serait d’abord testé sur des animaux. Même si ces tests sont positifs, l’essai sur l’homme ne se situera pas avant plusieurs années et n’empêchera pas les spécialistes de poursuivre leurs recherches en vue de la mise au point d’un vaccin qui immuniserait contre le paludisme à l’un quelconque de ses trois stades. Pour M. Franklin Top, un des responsables américains de ces recherches, “il faut mobiliser toutes les ressources pour combattre le paludisme: insecticides, médicaments et vaccins”.
Migrations en Indonésie
● Si le gouvernement indonésien gagne son pari, il aura fait déplacer, d’ici l’année 1989, 7,5 millions de personnes des îles centrales les plus peuplées vers celles de la périphérie du territoire national. Selon les autorités, ce projet vise à la mise en valeur de nouvelles régions, notamment sur le plan agricole. Pour inciter les familles à déménager, le gouvernement indonésien leur offre une maison, 2,5 à 4 hectares de terres et des rations alimentaires pour un ou deux ans. Malheureusement, la plupart des migrants, surtout ceux qui viennent des grandes villes, ont du mal à s’adapter à leurs nouvelles conditions de vie. Selon le périodique New Scientist, “si le mouvement se poursuit, c’est parce que beaucoup d’Indonésiens sont prêts à accepter les conditions de vie des pionniers pour se procurer un bout de terrain”.
L’alcoolisme chez les jeunes au Canada
● Sous le titre “Baptisée à la bière, vaccinée au whisky”, le périodique Plus, de Montréal, évoque le problème de l’alcoolisme pour la nouvelle génération des jeunes Canadiens. Constatant l’aggravation du phénomène au cours des dernières années, l’auteur de l’article explique: “On boit de plus en plus jeune parce que l’alcool est facilement accessible, socialement accepté et que son prix moyen est moins élevé que celui des autres drogues. On boit pour faire comme les autres, pour oublier le chômage et l’absence d’idéal et, encore plus simplement, on boit ‘parce qu’on aime ça’.” Le problème de l’alcoolisme chez les jeunes se pose avec d’autant plus d’acuité que “nombre de spécialistes (...) confirment que plus une personne commence à boire jeune, plus il y a de risques qu’elle devienne alcoolique rapidement. On estime qu’un jeune de 14 ou 15 ans qui consomme régulièrement de l’alcool peut ne mettre que six mois à devenir alcoolique. Chez les 16-20 ans, il ne faudra que deux ans. Chez les 20 à 23 ans, ce sera l’affaire de cinq ans”. Un spécialiste de ces questions précise “qu’il est difficile de soigner l’alcoolisme chez les adolescents parce que ceux-ci ont souvent peu de choses auxquelles se raccrocher. Une personne plus âgée est davantage motivée par la crainte de perdre son conjoint, son emploi, ses biens. Les jeunes n’ont souvent rien à perdre”.
La drogue et la criminalité
● L’International Herald Tribune, quotidien de langue anglaise édité à Paris, donnait récemment quelques chiffres pour montrer l’étendue des problèmes de criminalité posés en Espagne depuis la dépénalisation des drogues “douces” comme la marijuana. “Les chiffres du ministère de l’Intérieur montrent (...), entre 1982 et 1983, un accroissement de 51 pour cent des agressions contre les pharmacies et de 92 pour cent pour les attaques à main armée, de banques notamment.” Selon les services officiels, la drogue est à l’origine de trois délits sur quatre en Espagne. L’attaque d’une banque a fait les titres de l’actualité lorsque les agresseurs ont demandé de l’héroïne en échange des otages qu’ils détenaient. Les chiffres les plus récents montrent que la criminalité continue de progresser en Espagne.
Limiter la vitesse pour protéger l’environnement
● Pour les autorités suisses, la lutte contre la pollution de l’air passe par la réduction de la vitesse sur les routes et sur les autoroutes. C’est particulièrement pour préserver les forêts menacées par les pluies acides que le gouvernement fédéral vient de décider d’abaisser la vitesse de 100 à 80 km/h sur les routes et de 130 à 120 km/h sur les autoroutes, ceci à compter du 1er janvier 1985. Pour le quotidien français Le Monde, ce choix ne satisfait personne. “Parmi les partisans des limitations, les écologistes jugent les mesures prises insuffisantes. Au contraire, les adversaires ne sont pas convaincus du rapport de cause à effet entre la mort des forêts et la réduction de la vitesse...” Certains de ces adversaires ont même proposé de faire garantir par la Constitution les anciennes vitesses autorisées.
Comment éliminer la publicité
● Pour éviter de subir les assauts de la publicité, omniprésente dans leurs émissions de télévision, les Américains avaient pour habitude de changer de chaîne, le plus souvent à l’aide d’un dispositif de commande à distance, quand les spots apparaissaient. Maintenant, 10 pour cent des familles américaines possèdent des magnétoscopes et, selon le New York Times, “la moitié des programmes qui repassent avec ces appareils voient la publicité ‘éliminée’ grâce au bouton ‘avance rapide”’. L’article poursuit: “Si, jusque-là, certains téléspectateurs n’avaient pas assez d’énergie ou de jugeote pour se lever et changer de chaîne, il leur suffit maintenant d’appuyer sur un bouton quand la publicité apparaît, et tout cela passe aux oubliettes.” Les agents de publicité se font des cheveux blancs. Une grande marque a ainsi évalué à un million de dollars (9,5 millions de francs français) le budget publicitaire englouti pour des messages destinés à des auditoires fantômes.
Avec ou sans sel?
● Le docteur David McCarron, de l’université médicale de l’Oregon, États-Unis, a récemment suscité un certain émoi dans le milieu médical en déclarant que les gens ayant une pression sanguine élevée consomment généralement moins de sel et surtout beaucoup moins de calcium que le reste de la population. Ces paroles vont, en effet, à l’encontre de l’opinion communément admise selon laquelle trop de sel entraîne de l’hypertension. Depuis, d’autres chercheurs ont confirmé ses dires. Ainsi, M. McCarron recommande aux hypertendus d’absorber suffisamment de calcium, dans des produits laitiers par exemple, et de ne pas trop se soucier du sel qu’ils peuvent contenir. Certains de ses collègues appellent malades et médecins à une certaine prudence. Selon l’un de ceux-ci, “les données de M. McCarron ne sont pas tout à fait suffisantes pour qu’il puisse se permettre de faire des recommandations dans le domaine des régimes alimentaires”.
Des agresseurs bien protégés
● Comme dans beaucoup de pays du monde, la délinquance augmente dans les écoles japonaises. Face à ce problème, une compagnie de la ville de Maebashi a eu l’idée de proposer d’assurer non pas les victimes, mais les responsables des agressions. Selon le Mainichi Daily News, ce contrat couvrirait celui qui cause “des dommages corporels, blessures ou même coups mortels, ainsi que les dégâts occasionnés aux biens pendant les heures où les jeunes dépendent de l’autorité scolaire”. C’est la première fois qu’une assurance est proposée à des agresseurs et, si 60 pour cent des élèves des 16 écoles concernées ont souscrit ce contrat, les critiques vont bon train. On reproche à la compagnie de chercher à “blanchir la violence” et beaucoup de gens craignent que cette initiative ne fasse qu’accentuer le problème de la délinquance à l’école. La compagnie d’assurances a été fortement invitée à rayer ce type de police des services qu’elle propose à ses clients.
Réveil à prières
● M. Ahmed Bahat, ingénieur en électromécanique égyptien, vient de mettre au point un “réveil à prières” informatisé pour musulmans. Selon le périodique New Scientist, ce réveil indique à quel moment et dans quelle direction il convient de prier et ce, quel que soit l’endroit du monde où l’on se trouve. Il suffit pour cela de taper sur un clavier la date et l’heure locale ainsi que la latitude et la longitude du lieu — ou le code d’une des 200 villes-repères choisies. Au moment approprié, une sonnerie indiquera qu’il est l’heure de la prière. Ce réveil est également muni d’un compas qui permet au fidèle de se tourner vers La Mecque. Une firme américaine prévoit d’introduire cette année 100 000 de ces réveils en Arabie saoudite.
Reconnaissance céleste
● Plus que n’importe qui, les astronomes se soucient de la “pollution lumineuse”, principalement due à l’éclairage nocturne des grandes agglomérations, qui vient troubler leurs observations. Un certain nombre de villes s’efforcent de répondre aux demandes de ces savants et ont édicté de nouveaux règlements sur cet éclairage nocturne. La ville de San Diego, en Californie, a fait un effort particulier dans ce domaine et a équipé ses rues de lampes à basse vapeur de sodium, dont les radiations ne gênent pas les observations astronomiques de l’observatoire du mont Palomar, à une centaine de kilomètres au nord. Par reconnaissance, les astronomes travaillant à cet observatoire viennent de baptiser du nom de cette ville un astéroïde récemment découvert.
Des représentants peu conformes à leur image de marque
● Selon le journal Le Monde, “au cours des dix dernières années, 546 crimes ou délits particulièrement graves — pouvant valoir des peines d’au moins six mois d’emprisonnement — ont été commis par des membres du corps diplomatique en Grande-Bretagne”. Dans la liste de ces délits, communiquée par le ministère britannique des Affaires étrangères, on trouve “agressions à main armée, chantages, viols, incestes, attentats à la pudeur”. Les diplomates mis en cause sont jugés indésirables en Grande-Bretagne. “Il ne peut y avoir de procès dans ces cas, [et] les victimes ne peuvent pas normalement bénéficier de dommages-intérêts.”