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La miséricorde divine montre la voie du retour aux égarésLa Tour de Garde 1974 | 15 novembre
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temps et dilapidé son argent dans une vie de débauche, en fréquentant même les prostituées. Il se trouva dans le besoin et connut la faim. Étant revenu à la raison, il décida de retourner chez son père. Remarquez ce que dit l’illustration : “Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut ému de pitié, et il courut se jeter à son cou et l’embrassa tendrement.” — Luc 15:20.
11 Quand il a aperçu son fils au loin, le père ne s’est donc pas dit : ‘Je ne ferai pas un pas et ne dirai pas un mot avant que ce pécheur se jette à mes pieds et me demande officiellement de l’accepter de nouveau.’ Au contraire, voyant approcher son fils et discernant quelles étaient ses pensées, le père est allé à sa rencontre. C’est après — et pas avant — cette manifestation paternelle de pitié que le fils demanda ouvertement pardon à son père.
12. Par quel moyen Jéhovah ramène-t-il les transgresseurs repentants ? Comment la prophétie d’Osée montre-t-elle cela ?
12 Cela nous rappelle l’allusion de l’apôtre Paul à “la bonté de Dieu [qui] veut te mener à la repentance”. (Rom. 2:4.) Oui, Jéhovah exprime sa juste colère contre le pécheur, mais il ne reste pas courroucé à jamais contre celui qui cesse ses transgressions. Il sait que la miséricorde chaleureuse exerce une merveilleuse influence sur le transgresseur repentant pour le ramener à un état dans lequel il peut être guéri. — Osée 6:1 ; 14:1, 2, 4.
13. a) Pourquoi ne devons-nous pas imiter le frère aîné de l’illustration ? b) Pour ce, qui est de leur attitude envers les égarés, quel exemple les aînés, les surveillants et les bergers doivent-ils considérer ? c) Que montrent les Psaumes quant à l’exemple de l’Aîné suprême ?
13 Nous ne voulons pas ressembler au frère aîné de l’illustration qui, au début, n’était pas du tout content de la façon dont était accueilli son frère égaré, de retour à la maison (Luc 15:25-32). Au contraire, nous nous efforcerons de ‘nous montrer fils de notre Père qui est dans les cieux’, en suivant son exemple de compassion (Mat. 5:44-48). Étant le Dieu d’éternité et “l’Ancien des Jours”, Jéhovah est l’Aîné suprême, le grand Berger et le Surveillant de nos âmes (I Pierre 2:25). Il donne toujours le meilleur exemple à suivre. Nous verrons dans la suite de notre discussion comment cet exemple peut nous aider dans de nombreux domaines pratiques. — Ps. 77:7-9 ; 103:9, 10, 13.
Considéré comme “un homme des nations et comme un collecteur d’impôts”
14. Sur quelle base plus ancienne l’apôtre Paul a-t-il fondé ses instructions concernant l’exclusion ?
14 Quand il écrivit à la congrégation de Corinthe pour lui donner un conseil apostolique sur l’exclusion, Paul disposait de renseignements inspirés antérieurs qui servirent de base à ses instructions. C’est Jésus Christ lui-même qui avait fourni ces renseignements. Ses instructions sur la façon de traiter des péchés (non pas de petits différends, mais manifestement des péchés vraiment graves) commis contre des individus sont rapportées dans Matthieu 18:15-17. Il indique que celui qui pèche ainsi et qui ne se repent pas peut être exclu. Après avoir décrit les efforts progressifs faits pour ‘gagner’ un tel homme en l’amenant à reconnaître sa faute et à se repentir, Jésus ajouta : “S’il n’écoute pas non plus la congrégation, qu’il soit pour toi comme un homme des nations et comme un collecteur d’impôts.”
15. a) Dans Matthieu 18:17, de quelle “congrégation” Jésus parlait-il ? b) Pourquoi ses paroles intéressent-elles néanmoins les membres de la congrégation chrétienne ?
15 À cette époque-là (en 32 de n. è.), la congrégation chrétienne n’avait pas encore été formée. La “congrégation” dont parlait Jésus concernait donc le système juif qui existait alors, avec ses collèges d’aînés, y compris ceux qui servaient comme juges et qui représentaient localement la congrégation dans cette fonction (Esdras 10:14 ; Luc 7:3). Cependant, les instructions de Jésus renfermaient un principe directeur qui allait aider la future congrégation chrétienne. Il est particulièrement intéressant pour nous de savoir ce que signifiait considérer un pécheur non repentant “comme un homme des nations et comme un collecteur d’impôts”. Pour cela, il nous faut voir comment un tel homme était effectivement considéré par la congrégation juive. Nous comprendrons mieux alors les instructions apostoliques consignées dans I Corinthiens 5:11-13, qui montrent quelle doit être notre attitude envers les personnes exclues par la congrégation chrétienne.
16. Pourquoi ne pouvons-nous pas nous fonder entièrement sur les écrits rabbiniques pour savoir quelle était l’attitude des Juifs envers les Gentils, et où trouvons-nous les renseignements ?
16 Pour connaître l’attitude des Juifs envers les gens des nations, nous ne pouvons nous baser entièrement sur les textes rabbiniques écrits après le ministère terrestre de Jésus. En effet, certains d’entre eux reflètent une attitude extrémiste, pratiquement la haine et le mépris des “Gentils”, les gens des nations. On peut y lire qu’un Juif ne devait pas venir en aide à un Gentil, même si celui-ci était menacé de mort (Maimonide, Rozeach. iv, 12 ; Encyclopédie de McClintock et Strong [angl.], t. III, p. 789). C’est plutôt dans les Écritures inspirées de Dieu que nous trouverons des renseignements dignes de foi sur l’attitude véritable des Juifs du premier siècle.
17. Selon les Écritures, quelle était l’attitude des Juifs envers les ‘hommes des nations’ au premier siècle de notre ère, et quelle en était la raison ?
17 Quand il fut envoyé vers Corneille, un Gentil de Césarée, l’apôtre Pierre déclara à ceux qui étaient réunis chez cet homme : “Vous savez bien comme c’est illicite, pour un Juif, de se joindre à un homme d’une autre race ou de l’approcher ; mais Dieu m’a montré que je ne dois appeler aucun homme souillé ou impur.” (Actes 10:27, 28). Plus tard, quand Pierre se rendit à Jérusalem, des partisans de la circoncision au sein de la congrégation chrétienne entrèrent en discussion avec lui, “disant qu’il avait pénétré dans une maison d’hommes incirconcis et avait mangé avec eux”. (Actes 11:2, 3.) D’une manière fondamentale, les Juifs ne devaient pas fraterniser avec les Gentils, mais les considérer comme impurs spirituellement. Ils devaient adopter cette attitude parce que les Gentils étaient “éloignés de l’État d’Israël et étrangers aux alliances de la promesse”, ne tenant pas une position d’hommes réellement approuvés devant Dieu et n’ayant pas avec lui des relations qu’il agréait (Éph. 2:11, 12). Pour les Juifs, fraterniser avec les Gentils en pénétrant chez eux et en mangeant avec eux revenait à se souiller spirituellement. — Voir Jean 18:28 ; Galates 2:11-14.
18. Quelles preuves avons-nous que Jésus ne s’est pas conformé au point de vue extrémiste des écrits rabbiniques dans ses relations avec les Gentils ?
18 Jésus Christ se conforma à cette règle fondamentale en s’abstenant de fraterniser avec les gens des nations. À propos de la prédication, il ordonna à ses disciples de ‘ne pas aller sur la route des nations [des Gentils] et de ne pas entrer dans une ville samaritaine ; mais d’aller plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël’. (Mat. 10:5, 6.) Toutefois, Jésus n’approuva ni ne suivit le point de vue extrémiste que l’on trouve dans les écrits rabbiniques selon lesquels tous les Gentils étaient des ennemis qu’il fallait traiter avec un véritable mépris, pas plus qu’il n’adopta pareille attitude envers les Samaritains (Jean 4:4-40). Bien au contraire, il a cité la Parole prophétique de son Père pour montrer que des gens des nations accepteraient le Messie, que le temple devait être une maison de prière pour toutes les nations et que le Messie se révélerait être une lumière pour elles (Mat. 12:18, 21 ; Marc 11:17 ; voir Luc 2:27-32 ; Actes 13:47). Quand un officier gentil, qui s’était montré très bienveillant envers les Juifs, demanda à Jésus de guérir un esclave, Jésus le fit (Luc 7:2-10). Ainsi, bien que Jésus n’ait jamais agi contrairement aux instructions de la Loi de Moïse, qui ordonnait de ne pas fraterniser avec ceux (les Gentils) qui n’étaient pas membres de la congrégation de Dieu, il n’a pas adopté un point de vue déséquilibré, extrémiste ou dur, ni une attitude hostile envers les gens des nations. Il discernait avec sagesse les principes renfermés dans les instructions divines et se laissait guider par eux.
19. a) Comment les Juifs considéraient-ils généralement les collecteurs d’impôts ? b) Quelle attitude équilibrée Jésus adopta-t-il envers eux ?
19 Il a agi de même envers les collecteurs d’impôts, généralement des Juifs et non des Gentils. Comme ils étaient souvent malhonnêtes, leurs frères juifs les considéraient généralement comme des gens de mauvaise réputation qu’il fallait classer avec les pécheurs notoires et les prostituées (Mat. 9:10, 11 ; 21:31, 32). Jésus n’excusait pas leurs mauvaises actions, mais il n’hésitait pas à aider de tels hommes quand ils manifestaient une inclination pour la justice, par exemple des collecteurs d’impôts comme Matthieu Lévi ou Zachée. Parce qu’il aidait de tels hommes à progresser spirituellement, Jésus fut faussement accusé d’être “un ami des collecteurs d’impôts et des pécheurs”. Pourtant, il y a une différence entre nouer des relations avec quelqu’un et faire des efforts pour guérir ceux qui sont malades spirituellement, afin de les inciter à la repentance et de les diriger sur le chemin de la justice, ce que fit Jésus. — Mat. 11:19 ; Luc 5:27-36 ; 19:2-10.
20. Comment ces renseignements sur l’attitude raisonnable des Juifs envers les ‘hommes des nations et les collecteurs d’impôts’ nous aident-ils à mieux comprendre les instructions apostoliques sur l’exclusion, et quelle conclusion en tirons-nous ?
20 L’exemple de Jésus nous empêchera donc d’adopter le point de vue extrémiste de certains écrivains rabbiniques quand il s’agit de considérer quelqu’un “comme un homme des nations et comme un collecteur d’impôts”. Nous constatons aussi une grande similitude entre l’attitude qui était adoptée envers ces hommes et celle qui est préconisée dans les instructions de l’apôtre Paul envers les personnes exclues de la congrégation chrétienne, à savoir ‘cesser de les fréquenter’ et “de ne pas même manger” avec elles (I Cor. 5:11). Il apparaît donc clairement que traiter un pécheur non repentant “comme un homme des nations et comme un collecteur d’impôts” signifie ne pas fraterniser avec lui. Mais, comme le montre l’exemple de Jésus, cela n’exige pas que nous le considérions comme un ennemi ou que nous refusions de faire preuve à son égard de la politesse et de la considération courantes. Cela n’interdit pas non plus d’aider ceux qui désirent corriger leur mauvaise voie et obtenir ou retrouver la faveur de Dieu.
Comprenons le sens de II Jean 9-11
21. Quelle exhortation l’apôtre Jean donne-t-il dans les 2Jn versets 9 à 11 de sa deuxième lettre, et quelles questions cela soulève-t-il ?
21 Dans sa deuxième lettre, l’apôtre Jean fait cette exhortation : “Quiconque va de l’avant et ne demeure pas dans l’enseignement du Christ n’a pas Dieu [c’est-à-dire n’est pas en union avec lui, n’a pas de relations avec lui ; voir I Jean 1:6]. Celui qui demeure dans cet enseignement, c’est lui qui a et le Père et le Fils. Si quelqu’un vient à vous sans apporter cet enseignement, ne le recevez pas chez vous et ne lui dites pas de salut. Car celui qui lui dit un salut s’associe à ses œuvres méchantes.” (II Jean 9-11). Ces paroles de l’apôtre s’appliquent-elles forcément à tous ceux qui ont été enlevés de la congrégation pour avoir commis une transgression ? Interdisent-elles nécessairement de dire une parole de réprimande ou d’exhortation à une personne exclue pour l’inciter à se repentir, à se retourner et à retrouver sa place dans la congrégation ? Si nous considérons le contexte de ces paroles apostoliques, nous comprendrons mieux le sens de cette exhortation.
22. a) D’après le contexte, à quel genre de personnes Jean faisait-il allusion ? b) Pourquoi ne convient-il pas de saluer de telles personnes ? c) Y a-t-il une différence entre l’attitude recommandée envers ceux que décrit Jean et l’attitude qui était adoptée couramment et avec raison envers un ‘homme des nations ou un collecteur d’impôts’ ?
22 Remarquez que dans le 2Jn verset sept, l’apôtre Jean dit que “beaucoup de trompeurs sont sortis dans le monde, gens qui ne confessent pas Jésus Christ comme venant dans la chair. C’est là le trompeur et l’antichrist”. Puis Jean nous met en garde et nous avertit de ne pas recevoir dans notre foyer de telles personnes, car ce sont des propagandistes actifs des faux enseignements et des défenseurs trompeurs de la mauvaise conduite. Nous ne devons pas leur donner la moindre possibilité de s’infiltrer davantage dans la congrégation. Il ne faut même pas les saluer, afin d’éviter toute participation à leurs œuvres méchantes. Notons à cet égard qu’à l’époque apostolique les Juifs se saluaient généralement par une expression qui signifie “Que la paix soit avec vous !”. Un chrétien ne désirait certainement pas souhaiter la paix à un homme qui était trompeur et un antichrist. Par contre, rien n’indique que les Juifs qui avaient un point de vue biblique équilibré refusaient de saluer un “homme des nations” ou un collecteur d’impôts. Lorsqu’il exhorta ses auditeurs à imiter Dieu et sa faveur imméritée envers ‘les méchants et les bons’, Jésus donna un conseil sur les salutations qui semble écarter pareille attitude rigide. — Mat. 5:45-48.
23. Jusqu’à quel point et dans quelles circonstances convient-il d’appliquer II Jean 9-11 à un exclu ?
23 Mais tous ceux qui sont exclus ressemblent-ils aux personnes décrites dans la deuxième lettre de Jean ? Au moment de leur exclusion, ils suivaient sans doute une voie semblable, ou tout au moins ils manifestaient une attitude d’esprit du même genre. À la page 171 du livre Une organisation pour prêcher le Royaume et faire des disciples, nous lisons : “Toute personne baptisée qui choisit délibérément de suivre une ligne de conduite impure rejette en fait les enseignements de la Bible au même titre que celui qui enseigne des choses contraires à ce que les Écritures nous apprennent sur l’identité de Dieu, la rédemption, la résurrection, etc. (Cf. Tite 3:10, 11 ; II Tim. 2:16-19.)” Si après avoir été exclue une personne cherche à justifier sa conduite impure devant d’autres chrétiens et s’efforce de les amener à partager ses pensées perverties, elle s’identifie sans aucun doute aux individus dont parle l’apôtre Jean dans sa deuxième lettre.
24, 25. a) Qu’est-ce qui prouve que les exclus ne s’identifient pas tous aux individus dont il est question dans II Jean 9-11 ? b) Quelle réaction cela suscite-t-il en nous, et quelle question importante allons-nous examiner ?
24 Cependant, tous ceux qui sont exclus ne suivent pas ensuite la voie de ces ‘trompeurs et de ces antichrists’. Tous ne se mettent pas à encourager activement la pratique du mal, à s’opposer à la vérité et à chercher à tromper d’autres chrétiens pour qu’ils les suivent dans la mauvaise voie qui aboutit à l’exclusion. C’est ce que révèle le nombre d’exclus repentants qui cherchent et parviennent à retrouver leur position de membres approuvés dans la congrégation. Par exemple, aux États-Unis (où il y a maintenant plus d’un demi-million de témoins de Jéhovah), au cours des dix ans allant de 1963 à 1973, 36 671 personnes ont dû être exclues pour divers péchés graves. Cependant, durant la même période, 14 508 exclus, qui se sont montrés sincèrement repentants, ont été rétablis et acceptés de nouveau dans la congrégation. Cela représente presque 40 pour cent du total des exclus. Nous devons certainement nous en réjouir avec Jéhovah et sa famille céleste. — Luc 15:7.
25 Cependant, si cela est possible, qu’est-ce qui peut être fait pour aider d’autres personnes exclues — mais qui ne suivent pas la voie des ‘antichrists’ décrite par Jean — à retrouver leur place dans la congrégation ? Voyons comment les principes bibliques examinés jusqu’ici s’appliquent dans la réalité.
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Gardons un point de vue équilibré sur les exclusLa Tour de Garde 1974 | 15 novembre
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Gardons un point de vue équilibré sur les exclus
1, 2. a) Pourquoi convient-il que la congrégation chrétienne intervienne contre ceux qui exercent une influence impure en son sein, et quels chrétiens assument une responsabilité particulière à cet égard ? b) Quel risque court-on en traitant ce genre d’affaire ?
UN PEU de levain peut faire fermenter toute une masse de pâte. De même, une influence impure peut s’infiltrer dans une congrégation et la corrompre entièrement. C’est donc fort justement que chaque congrégation doit désirer se protéger d’une telle influence et que ses aînés doivent particulièrement veiller à agir ainsi. — I Cor. 5:6 ; Actes 20:28-30.
2 Il est vraiment dangereux d’agir mollement dans ce domaine, à l’exemple de la congrégation de Corinthe qui se montra faible envers un de ses membres qui avait péché, en n’intervenant pas pour faire disparaître cette influence comparable au “levain”. Toutefois, il existe un autre danger, contraire. Lequel ? Celui d’aller trop loin dans l’autre direction, c’est-à-dire de passer de la faiblesse à l’intransigeance et à la dureté.
3, 4. Que signifient les paroles de Paul rapportées dans II Corinthiens 2:11 ?
3 Nous pouvons noter l’avertissement que Paul donne dans sa seconde lettre aux Corinthiens, de toute évidence (selon le contexte) en rapport avec le pécheur dont il parlait dans sa première lettre et qui dut être ‘ôté du milieu d’eux’. (I Cor. 5:1-5, 13.) Ce pécheur s’était manifestement repenti. Après avoir dit que la congrégation devait pardonner à cet homme pour la tristesse qu’il leur avait causé en tant que congrégation, Paul ajoute : “Afin que nous ne soyons pas dupes de Satan, car nous n’ignorons pas ses desseins.” (II Cor. 2:5-11). Que voulait dire l’apôtre ?
4 Satan a pour ‘dessein’ de dévorer le plus grand nombre possible de serviteurs de Dieu, et pour cela il agit “comme un lion rugissant”. (I Pierre 5:8.) L’homme qui a été exclu de la congrégation de Corinthe a été ‘livré à Satan’ en ce sens qu’ayant été ôté de la congrégation il a été jeté dans le monde qui est sous la domination de Satan (I Cor. 5:5 ; Actes 26:18 ; I Jean 5:19). Comme “un peu de levain” dans “toute la masse” de pâte, cet homme a été “la chair” ou l’élément charnel dans la congrégation. En enlevant l’homme qui avait pratiqué l’inceste, la congrégation qui désirait les choses spirituelles, a détruit “la chair” en son sein. Le but de Satan était alors de s’acharner sur cette proie jusqu’à ce qu’il parvienne à l’engloutir complètement, en détruisant spirituellement cet homme. Si maintenant la congrégation, même en toute bonne conscience, se montrait trop pointilleuse et hésitait exagérément à recevoir de nouveau le pécheur désormais sincèrement repentant, en retardant inutilement sa réintégration, cela arrangerait le dessein de l’Adversaire (voir II Corinthiens 2:7). D’autres traductions rendent ainsi II Corinthiens 2:11: “Afin de ne pas laisser à Satan l’avantage sur nous, car nous n’ignorons pas ses desseins.” (Segond). “Afin que nous ne soyons pas circonvenus par Satan, car nous n’ignorons pas ses desseins.” — Darby.
5, 6. a) Quelle mauvaise attitude envers les exclus les aînés et les membres de la congrégation doivent-ils éviter ? b) Donnez des exemples.
5 Les aînés ainsi que les autres membres d’une congrégation doivent donc se garder de développer une attitude du genre de celle que préconisaient des écrivains rabbiniques envers les Gentils en les considérant pratiquement comme des ennemis. Il est juste de haïr le mal commis par un exclu, mais il n’est pas bien de haïr la personne elle-même ni de la traiter de façon inhumaine. Comme nous l’avons dit précédemment, certains écrits rabbiniques affirmaient qu’il ne fallait pas venir en aide aux Gentils, même quand leur vie était menacée. Supposons maintenant qu’un membre d’une congrégation chrétienne se trouve en barque sur un lac et qu’il aperçoive une autre embarcation dans laquelle il y a une personne exclue. Cette embarcation chavire, et la personne exclue est précipitée dans l’eau où elle fait des efforts désespérés pour ne pas se noyer. Ce chrétien peut-il fermer les yeux sur le danger que court l’exclu, s’éloigner et n’éprouver aucun sentiment de culpabilité devant Dieu, parce que celui qui risque de se noyer est un exclu considéré “comme un homme des nations” ? Certainement pas. Ce serait cruel et inhumain. On ne peut pas imaginer Jésus agissant ainsi, pas plus d’ailleurs qu’un Juif du premier siècle ayant un point de vue équilibré n’aurait réagi de cette façon envers un Gentil ou un collecteur d’impôts qui courait un tel danger.
6 Mais considérons un cas moins exceptionnel. Une femme, qui a été exclue, assiste aux réunions de la congrégation. En quittant la Salle du Royaume elle s’aperçoit que sa voiture, stationnée à proximité, a un pneu crevé. Les hommes, membres de la congrégation, qui voient sa situation doivent-ils refuser de l’aider et laisser ce soin à une personne du monde ? Ce serait trop dur et inhumain. Pourtant, de tels cas se sont produits, et des chrétiens ont agi ainsi en toute bonne conscience, parce qu’ils n’avaient pas un point de vue équilibré.
7. Que nous apprend à ce sujet l’exemple de Jéhovah ?
7 Si nous imitons notre Père céleste, nous nous rappellerons qu’il a même eu certains égards pour le premier couple humain après son expulsion de l’Éden en lui fournissant de quoi se vêtir. (Gen. 3:21). C’était une faveur imméritée de sa part. Comme Jésus l’a rappelé à ses disciples, Jéhovah Dieu “fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons et (...) il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes” (Mat. 5:45.) Paul montra que malgré l’attitude indépendante et contraire aux voies de Dieu des nations gentiles, Jéhovah ‘ne s’est pas laissé sans témoignage : il a fait du bien, leur donnant du ciel des pluies et des saisons fécondes, remplissant à satiété leurs cœurs de nourriture et de joie’. (Actes 14:16, 17.) Le fait de ne pas “fréquenter” quelqu’un ou de le traiter “comme un homme des nations” ne nous empêchera donc pas de nous montrer aimables, polis, prévenants et humains.
Ce que signifient les relations spirituelles
8. a) Qu’implique le verbe grec traduit par “fréquenter” qu’emploie l’apôtre Paul dans I Corinthiens 5:9, 11 ? b) Que signifie avoir des “rapports” avec quelqu’un ? c) Peut-on dire qu’en exhortant un pécheur à se repentir on entretient des “rapports” avec lui ?
8 L’expression grecque utilisée par Paul pour “fréquenter” est le verbe sunanamignumi, qui signifie “mêler ou mélanger ensemble”. Le verbe dont elle tire son origine (mignumi) est utilisé dans Matthieu 27:34, où il est question de mêler du vin et du fiel, et dans Luc 13:1, à propos de Pilate qui mêla du sang aux sacrifices. Il signifie donc véritablement fusionner, amalgamer pour constituer une combinaison ou un composé. Pour nous, “fréquenter” d’autres personnes signifie avoir des “rapports” avec elles. Par “rapports”, il faut entendre des relations de camaraderie, des liens d’amitié ; ils sous-entendent une communauté d’intérêts, de pensées, etc. Avoir des “rapports” avec quelqu’un signifie donc l’accepter sur un pied d’égalité, s’intéresser à ses idées, les admettre et les échanger avec un état d’esprit ouvert et favorable. Entretenir des relations spirituelles avec une personne consiste en réalité à passer avec elle de bons moments d’ordre spirituel. Mais quand nous exhortons quelqu’un à se repentir, nous ne sommes pas pour autant liés à lui par des liens amicaux ; nous ne partageons pas le point de vue erroné ou le sentiment mauvais qu’il a pu manifester. Au contraire, nous le traitons comme une personne qui a besoin d’être corrigée.
9. a) Qu’est-ce qui détermine si un aîné de la congrégation peut ou non adresser des paroles d’exhortation à un exclu qu’il rencontre ? b) Pourquoi un aîné peut-il exhorter un exclu qui ne suit pas la voie décrite dans II Jean 7-11 ?
9 Que fera alors un aîné d’une congrégation s’il rencontre un exclu au cours de ses activités courantes, dans la rue, à son travail ou ailleurs ? Agira-t-il en contradiction avec la mesure d’exclusion prise par la congrégation s’il parle à cette personne pour l’exhorter à “se retourner” et à chercher à se réconcilier avec son Père céleste ? Cela dépendra des circonstances. Évidemment, si cet exclu suit la voie des faux enseignants et des propagandistes trompeurs dont il est question dans II Jean 7-11, en s’efforçant délibérément d’influencer d’autres chrétiens pour qu’ils adoptent ses croyances erronées ou sa conduite impure, l’aîné ne voudra avoir aucun contact avec lui. Mais tous ceux qui se sont égarés dans la voie du péché ne sont pas devenus des ‘trompeurs et des antichrists’. Si donc cet exclu ne fait pas partie de cette classe d’individus, l’exemple donné par Jéhovah lui-même n’autorise-t-il pas l’aîné à parler à cet exclu pour l’exhorter à faire des efforts, afin de retrouver une bonne position devant Dieu ? Loin d’agir en contradiction avec la mesure d’exclusion, par ses paroles d’exhortation l’aîné prouvera plutôt qu’il la soutient réellement en montrant qu’elle est juste et nécessaire.
10-12. a) Tous ceux qui sont exclus continuent-ils ensuite à montrer par leur attitude ou leur conduite qu’ils sont comparables au “levain” ? b) De quoi faut-il tenir compte pour déterminer la bonne attitude à adopter envers un exclu ? c) Comment cette façon de voir les choses est-elle bien mise en évidence dans l’illustration du fils prodigue ?
10 Remarquons encore que dans I Corinthiens 5:11, Paul nous met en garde contre la fréquentation de celui qui “est” un fornicateur ou qui pratique quelque autre péché aussi grave. Mais qu’en est-il de celui qui, ayant été exclu parce qu’il était ce genre de personne, donne au bout d’un certain temps, bref ou plus ou moins long, des preuves évidentes qu’il a renoncé à ses mauvaises pratiques ? Peut-on dire que cet homme ou cette femme “est” encore un fornicateur ou pratique toujours un autre péché très grave, ce qui le ou la rendrait comparable au “levain” par rapport à la congrégation ?
11 Par exemple, une jeune personne exclue pour fornication peut par la suite se marier, élever une famille et mener une vie respectable. Ou bien un exclu pour ivrognerie peut renoncer à son vice et boire modérément, s’il n’a pas cessé complètement. Grâce à ce changement de conduite, ces personnes ont peut-être gagné de nouveau le respect de ceux qui les entourent. Il est possible qu’elles ne soient pas encore revenues à la congrégation et qu’elles n’aient pas cherché officiellement à être réintégrées. Cependant, n’y a-t-il pas une différence évidente entre ces personnes et celles qui continuent à pratiquer le mal qui leur a valu l’exclusion ? Ceux qui ont abandonné leurs mauvaises pratiques montrent peut-être qu’ils apprécient encore la vérité chrétienne, allant même jusqu’à défendre la véritable congrégation chrétienne quand quelqu’un la calomnie. Ne doit-on pas accorder de l’importance à ces facteurs, et n’influencèrent-ils pas l’attitude de la congrégation envers un exclu ?
12 Il ne fait aucun doute que si le fils prodigue de l’illustration était revenu chez lui en état d’ébriété et avec une des prostituées qu’il avait fréquentées, la réaction de son père n’aurait pas du tout été la même. Mais le père avait des raisons de croire que son fils revenait avec un bon mobile. Aussi, ne soupçonnant pas le pire mais espérant le mieux, alla-t-il à la rencontre de son fils égaré.
13. a) Comme le montrent Jean le Baptiste et l’apôtre Paul, qu’est-ce qui constitue une preuve de repentir plus importante que les paroles ? b) Comment ce principe s’applique-t-il dans le cas d’un exclu ?
13 Aujourd’hui aussi, nous comprenons que la meilleure preuve de repentir ne consiste pas seulement à le déclarer formellement, mais à le démontrer par des actes (voir I Jean 3:18). Ainsi, quand des Juifs vinrent à lui, Jean le Baptiste (qui baptisait en symbole de repentance pour le pardon des péchés) ne considéra pas leur action publique comme le facteur le plus important ni que c’était la seule chose à faire. Il leur dit plutôt de produire “du fruit qui convienne à la repentance”. Donnant des exemples de ce qu’est ce fruit ou ces belles œuvres, il les exhorta à se montrer généreux, à cesser de tromper et d’extorquer leurs semblables et à s’abstenir de les harceler ou de les accuser faussement (Mat. 3:7, 8 ; Luc 3:7-14). De même, l’apôtre Paul encourageait ses auditeurs ‘à se repentir et à se tourner vers Dieu, en faisant des œuvres qui conviennent à la repentance’. (Actes 26:20.) C’est pourquoi, quand un exclu abandonne les pratiques mauvaises pour lesquelles la congrégation l’a ôté de son sein, tel du “levain”, ce changement peut être considéré comme étant au moins une indication qu’il ‘se retourne’ et se repent de sa conduite passée. — Actes 3:19.
14. De quelle autre façon un exclu produit-il ‘du fruit qui convient à la repentance’, et dans quelles circonstances un aîné peut-il juger bon d’aller parler à un exclu ?
14 Un exclu peut aussi donner la preuve qu’il produit ‘du fruit qui convient à la repentance’ en assistant aux réunions ouvertes au public. Répétons que s’il y vient pour expliquer ou justifier sa mauvaise conduite ou pour essayer de gagner d’autres chrétiens à son point de vue contraire aux Écritures, il s’identifie aux individus dont il est question dans II Jean 7-11. Mais s’il ne se conduit pas ainsi, un aîné n’agira pas contrairement aux conseils bibliques en s’approchant de lui (peut-être après avoir remarqué sa présence à plusieurs réunions) et en lui adressant quelques paroles d’encouragement en vue de sa guérison spirituelle et de son rétablissement complet comme membre approuvé de la congrégation. — Jacq. 5:19, 20.
15. Quand une personne exclue a de grandes difficultés pour venir aux réunions alors qu’elle le désire vraiment, que peut-on faire ?
15 Dans certains cas, un exclu, qui désire vraiment fréquenter les réunions chrétiennes, peut avoir de réelles difficultés. Il est possible qu’il habite très loin du lieu de réunions et qu’il n’y ait pas de transports publics lui permettant de s’y rendre. D’autres problèmes personnels ou des ennuis physiques peuvent également être un obstacle sérieux. Ainsi, une femme exclue dépensait huit dollars (environ quarante francs français) pour se rendre à une seule réunion. Elle informa les aînés qu’elle désirait assister aux réunions, mais que pécuniairement elle ne pouvait pas continuer ainsi. Un dimanche, elle démontra qu’elle était sincère en venant à la réunion à pied. Si des membres de la congrégation qui vont aux réunions en voiture passent à côté d’un exclu qui fait un long trajet à pied pour s’y rendre, ne feront-ils pas preuve de compassion en le prenant dans leur voiture s’il y a encore de la place ?
16. Pourquoi faut-il se montrer prudent, et à qui demanderons-nous sagement conseil ?
16 Bien sûr, si rien ne prouve que cette personne ‘produit du fruit qui convient à la repentance’ et s’il est connu qu’elle persévère dans sa conduite impure, cela change tout. En effet, en transportant ou en offrant une aide régulière du même genre à une telle personne, on pourrait jeter l’opprobre sur la congrégation. C’est pourquoi, si des membres de la congrégation connaissent un exclu qui semble avoir besoin d’être aidé ou qui désire l’être pour pouvoir fréquenter les réunions, ils feront bien de demander conseil aux aînés de la congrégation avant de prendre eux-mêmes des dispositions en ce sens. — I Pierre 2:12 ; 3:16.
Dans le cadre familial
17. Quelles relations et quelles obligations bibliques demeurent valables dans une famille dont un membre est exclu ?
17 Étant donné que les liens du sang et les liens conjugaux ne sont pas dissous par une exclusion prononcée par la congrégation, la situation au sein de la famille exige une considération spéciale. Une femme dont le mari est exclu n’est pas dégagée de l’obligation biblique de le respecter, car il a autorité sur elle. Seuls la mort ou un divorce pour des motifs bibliques la dégageraient de cette obligation (Rom. 7:1-3 ; Marc 10:11, 12). Pareillement, bien que sa femme ait dû être exclue, un mari ne doit pas pour autant cesser d’aimer celle qui ne forme qu’une “seule chair” avec lui (Mat. 19:5, 6 ; Éph. 5:28-31). De même, si leur fille ou leur fils mineur a été exclu, des parents sont toujours dans l’obligation ‘de continuer à élever leurs enfants dans la discipline et l’éducation mentale de Jéhovah’. (Éph. 6:4.) Quel que soit leur âge, des fils et des filles ont toujours le devoir ‘d’honorer leur père et leur mère’ même si l’un ou l’autre, voire les deux ont été exclus (Mat. 15:4 ; Éph. 6:2). Cela n’est pas difficile à comprendre quand on considère que selon les Écritures les chrétiens doivent honorer même les autorités politiques du présent monde. — Rom. 13:1, 7.
18. Si un de leurs enfants a été exclu, comment des parents peuvent-ils néanmoins s’acquitter de leur devoir d’élever leurs enfants dans la discipline et l’éducation mentale de Jéhovah tout en respectant la mesure prise par la congrégation ?
18 Les membres d’une famille peuvent s’acquitter de leurs obligations bibliques sans pour autant s’opposer à la mesure d’exclusion prise par la congrégation à l’encontre de l’un des leurs. Pour cela, ils n’entretiendront pas de relations spirituelles avec l’exclu. Mais comment des parents peuvent-ils obéir à l’ordre d’instruire leurs enfants en harmonie avec la Parole de Dieu si l’un de ceux-ci est exclu ? Ils peuvent toujours se servir de la Parole de Dieu ou de publications bibliques pour éduquer leur enfant, mais d’une manière qui vise à le corriger et non en passant de bons moments d’ordre spirituel avec l’exclu, comme c’est le cas avec leurs autres enfants. De quelle façon ? C’est aux parents d’en décider. Cela n’exige pas qu’ils se montrent durs, mais ils n’auront pas avec leur fille ou leur fils exclu les mêmes relations spirituelles qu’avec les autres enfants. L’exclu devrait être encouragé à assister à l’étude familiale de la Bible pour recevoir “l’éducation mentale de Jéhovah”.
19. Comment un chrétien marié peut-il contribuer au rétablissement de son conjoint exclu sans aller à l’encontre de la mesure prise par la congrégation ?
19 De même, quand un des deux conjoints est exclu, l’autre, qui forme “une seule chair” avec lui, peut avec raison faire son possible pour l’amener à se repentir et à se rétablir dans la congrégation. S’abstenir d’entretenir des relations spirituelles avec son conjoint exclu n’interdit pas d’utiliser la Bible ou des imprimés bibliques, car, comme nous l’avons vu, avoir des rapports avec quelqu’un implique une communauté de sentiments et de pensées, des liens de camaraderie sur un pied d’égalité. Par exemple, un mari qui projette de lire une portion des Écritures peut encourager sa femme exclue à écouter sa lecture. Une femme dont le mari est exclu peut lui demander s’il est disposé à écouter pendant qu’elle lira la Bible. Évidemment, cette lecture peut susciter une discussion. Dans ce cas, pour éviter d’avoir des relations spirituelles avec l’exclu, il faut veiller à ne pas partager les mauvaises pensées ou le mauvais état d’esprit qu’il pourrait avoir ni être disposé à l’écouter s’il cherche à justifier le péché pour lequel il a été exclu (voir le livre Une organisation pour prêcher le Royaume et faire des disciples, pages 171, 172).
20. a) Si un père autorise son enfant mineur exclu à revenir au foyer, perdra-t-il automatiquement ses privilèges dans la congrégation ? De quoi cela dépend-il ? b) Dans quel cas cependant pourrait-on se demander s’il convient qu’il continue d’assumer de telles responsabilités ?
20 Dans certains cas, un enfant mineur, garçon ou fille, peut être exclu et quitter le domicile paternel. Plus tard, il peut réfléchir et demander la permission de revenir au foyer. C’est aux parents, et plus spécialement au père, de l’autoriser ou non à revenir. Si l’enfant manifeste l’intention de respecter l’autorité de ses parents, le père peut lui permettre de revenir sous son toit ; ce sera peut-être une façon d’aider son enfant à se rétablir. Si le père est aîné ou serviteur ministériel, il ne sera pas forcément nécessaire de lui retirer cette responsabilité aussi longtemps qu’il gardera le respect de la congrégation. Évidemment, si l’enfant désire revenir dans sa famille mais continue de pratiquer le péché qui a motivé son exclusion, son père ne veillerait guère aux intérêts spirituels de sa famille s’il permettait que cette source de contamination spirituelle soit de nouveau admise dans le cercle familial. On pourrait alors fort bien douter qu’il ait les qualités requises pour assumer une responsabilité quelconque au sein de la congrégation. — I Tim. 3:4, 5, 12.
21. Qui doit déterminer dans quelle mesure on peut fréquenter des parents exclus vivant sous un autre toit ? Quand seulement les aînés sont-ils concernés ?
21 Chaque famille doit également décider dans quelle mesure elle fréquentera ceux de ses membres (autres que des enfants mineurs) qui sont exclus et qui ne vivent pas sous son toit. Il n’appartient pas aux aînés d’en décider à sa place. Les aînés, eux, veillent à ce que du “levain” ne soit pas réintroduit dans la congrégation par des relations spirituelles avec ceux qui, étant eux-mêmes du “levain”, en ont été ôtés. Si donc un membre exclu d’une famille va visiter son fils ou sa fille ou va voir ses petits-enfants et qu’on lui permette de rentrer dans ce foyer chrétien, cela ne regarde pas les aînés. Une telle personne est naturellement en droit de rendre visite aux membres de sa famille ainsi qu’à ses enfants ou petits-enfants. De même, quand des enfants honorent leur père ou leur mère exclus en leur rendant visite, afin de s’enquérir de leur santé ou de leurs besoins, on ne peut pas dire que par cette visite ils entretiennent des relations spirituelles avec des exclus.
22. Pour quelles raisons des membres exclus d’une famille, autres que les enfants mineurs, peuvent-ils être autorisés à vivre dans ce foyer chrétien, et qui peut prendre cette décision ?
22 Dans le cas où la personne exclue est âgée, très malade et dans le besoin, sa fille ou son fils pensera peut-être qu’il convient de la prendre chez lui ou chez elle pour s’acquitter de ses obligations filiales. De même, les parents d’un exclu majeur peuvent décider de le reprendre chez eux s’il a un grave problème de santé, s’il est sérieusement handicapé à la suite d’un accident ou s’il est dans le dénuement. Ce sont là des décisions d’humanité que les familles doivent prendre, et les aînés des congrégations ne sont pas tenus d’intervenir du moment que rien ne prouve de façon évidente qu’une influence corruptrice a de nouveau été introduite dans la congrégation.
23. Dans quel cas une famille chrétienne ne permettra-t-elle pas même à des parents d’entrer dans son foyer ?
23 En revanche, si un exclu se sert de ses liens familiaux comme d’un prétexte pour agir de la manière décrite dans II Jean 7-11, ses parents chrétiens lui interdiront avec raison l’entrée de leur foyer. Ils lui diront qu’il n’est pas le bienvenu parce qu’il leur rend visite pour mettre en avant ses croyances erronées et pour justifier sa mauvaise conduite. — Jude 3, 4 ; voir Deutéronome 13:6-8.
24. Quand il n’y a pas de liens familiaux en cause, qui les membres de la congrégation doivent-ils sagement laisser agir pour ce qui est du rétablissement d’un exclu ?
24 Dans le cas où il n’y a pas de liens familiaux en cause, les membres de la congrégation reconnaîtront avec sagesse que c’est aux aînés, les bergers du troupeau, d’assumer principalement la responsabilité d’exhorter les exclus ou de les inciter à chercher à se rétablir si, bien qu’étant “encore loin” comme le fils prodigue, ils démontrent leur désir de suivre la bonne voie. Parfois, les aînés penseront qu’un chrétien peut plus particulièrement aider un exclu à se rétablir parce que c’est lui qui l’a aidé à parvenir à la connaissance de la vérité biblique.
Les bienfaits que procure un point de vue équilibré
25. a) Qu’est-ce qui nous permettra de garder un point de vue équilibré envers les exclus ? b) Selon I Corinthiens 5:5, en quel sens un exclu est-il ‘livré à Satan pour la destruction de la chair, afin que l’esprit soit sauvé’ ?
25 En nous en tenant aux Écritures, c’est-à-dire en ne minimisant pas ce qu’elles disent et en ne leur faisant pas dire ce qu’elles ne disent pas, nous pourrons garder un point de vue équilibré sur les exclus. Nous n’oublierons pas la raison d’être de l’exclusion : faire en sorte que la congrégation reste pure, approuvée par Dieu et exempte de toute influence corruptrice. Un tel “levain” ferait “fermenter” spirituellement toute la “masse” de la congrégation. En réalité, la congrégation ‘détruit’ l’influence charnelle et pécheresse qui existe en son sein en excluant le pécheur non repentant, le rejetant dans le monde dominé par Satan. Elle agit ainsi pour que “l’esprit”, c’est-à-dire les pensées, les sentiments et les mobiles dominants de la congrégation, puisse être préservé ou sauvé. — I Cor. 5:5.
26. a) Qu’est-ce que les membres de la congrégation pourront refléter grâce à un point de vue équilibré, et comment cela aidera-t-il les exclus qui désirent être de nouveau acceptés dans la congrégation ? b) Qu’est-ce que les aînés jugeront peut-être bon de faire en faveur de certains exclus qui habitent dans le territoire de la congrégation ?
26 En même temps, un point de vue équilibré nous aidera à toujours refléter de façon harmonieuse les qualités de notre Père céleste, qui est à la fois juste et miséricordieux. Les exclus que leur cœur pousse sincèrement à revenir n’ont donc aucune raison d’être hésitants ou d’avoir des doutes quant à la façon dont seront considérés leurs efforts pour se rétablir. Ils ne craindront pas d’être rebutés par la froideur ou l’indifférence des autres. Ils comprendront que leur situation n’est pas désespérée et que les aînés de la congrégation les aideront en leur montrant ce qu’ils doivent faire pour retrouver une position d’approuvés dans la congrégation du peuple de Dieu et pour jouir de tous les bienfaits qu’elle procure. Si les aînés ont de bonnes raisons de penser que des exclus qui habitent dans le territoire de la congrégation ne connaissent pas ces dispositions, ils peuvent juger utile de les leur faire connaître.
27. a) Quelle qualité essentielle doit manifester quiconque désire être rétabli dans la position de membre approuvé de la congrégation ? b) Pourquoi ceux qui désirent être rétablis doivent-ils être incités à manifester cette qualité et à faire les pas nécessaires, pour la joie de toute la famille céleste et terrestre de Dieu ?
27 Certes, pour retrouver une position d’approuvé dans la congrégation, un exclu doit manifester une humilité sincère (És. 57:15 ; Jacq. 4:8-10). Mais c’est une question de vie. De plus, le “temps favorable” de la bienveillance et de la tolérance de Dieu touchant à son terme, les personnes exclues ne laisseront certainement pas l’orgueil les empêcher de se tourner vers leur Père céleste, afin de retrouver une position favorable à ses yeux et de jouir de nouveau complètement de la compagnie de ses enfants spirituels ou de ses futurs enfants dans des liens familiaux heureux (II Cor. 6:1, 2). Au contraire, elles seront reconnaissantes à Dieu de ce qu’il a pris de telles dispositions miséricordieuses pour leur pardon et leur rétablissement, et elles reconnaîtront que ‘la bonté de Dieu veut les mener à la repentance’. — Rom. 2:4.
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La mise en pratique des principes bibliques sauve un mariageLa Tour de Garde 1974 | 15 novembre
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La mise en pratique des principes bibliques sauve un mariage
LA FEMME d’un agent de police des États-Unis commença à étudier la Bible avec les témoins de Jéhovah, mais son mari manifesta de l’opposition. Toutefois, après une période de séparation entre les deux conjoints, le mari accepta d’étudier la Bible dans l’espoir de sauver son mariage. Cependant, ses collègues commencèrent à se moquer de lui. À cause de cela et d’autres pressions exercées sur lui, il cessa d’étudier. Peu après, il reprit ses mauvaises habitudes. Il buvait beaucoup et avait de nombreux problèmes dans son foyer. Cela amena les deux conjoints à se séparer de nouveau.
Lui-même raconte ce qui s’est passé ensuite : “Au bout d’un certain temps, ma femme m’informa qu’elle demandait le divorce, car elle avait des motifs bibliques et légaux pour cela. Je ne voulais pas divorcer, car j’aimais ma femme et mes six enfants. J’ai donc demandé au témoin qui avait commencé à étudier la Bible avec moi s’il ne voulait pas reprendre cette étude.”
Étant donné que cet homme mettait en pratique ce qu’il apprenait, sa femme constata qu’il opérait de réels changements dans sa conduite. Quand son mari lui demanda s’ils pouvaient essayer de nouveau de vivre ensemble, elle accepta. Tous deux sont maintenant unis, et leur famille est heureuse, grâce à la mise en pratique des conseils que donne la Parole de Dieu.
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