Coup d’œil sur le monde
La famine et ses conséquences
● Selon le quotidien Le Monde, “la conférence sur l’aide d’urgence à l’Afrique, organisée [en mars 1985] par M. Bradford Morse, administrateur du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement) (...), n’a pas atteint son objectif — réunir 1 milliard et demi de dollars, — en dépit des affirmations des participants à son issue. Aux dernières nouvelles, on ne pouvait espérer réunir que la moitié de cette somme, et on ignore toujours sur combien d’argent frais on peut compter”. Selon ce même article, un responsable de la Croix-Rouge a “rappelé (...) le désastre dû à l’action de l’homme, précisant que l’on pouvait se montrer inquiet devant ‘la propension croissante des pouvoirs locaux à se servir tant de la pénurie que des ressources apportées pour tenter d’en retirer un avantage politique ou militaire’”.
● Non seulement les famines mettent la vie des gens en danger, mais elles brisent aussi des valeurs séculaires. Selon un article du New York Times, dans certaines régions du Tchad où règne la disette, la notion de famille élargie qui voulait que l’on s’occupe de parents éloignés en situation de détresse est en train de s’effondrer. D’après le docteur Jan van Erps, médecin belge installé dans ce pays depuis plusieurs années, et Mme Catherine Joguet, une infirmière française qui travaille en sa compagnie, il n’est pas rare de voir des parents bien nourris accompagnés d’enfants sous-alimentés. Certains parents laisseraient leurs enfants mourir de faim tout en gardant le peu de nourriture qu’ils ont pour les membres de la famille qui ont le plus de chances de survivre. Selon M. van Erps, “les hommes mangent les premiers, puis les femmes et enfin les enfants. (...) Les cousins ne sont plus les bienvenus lorsqu’il s’agit de partager une nourriture devenue rare”.
L’archevêque guérisseur — suite
● Ceux qui suivent l’actualité religieuse se souviennent peut-être de Mgr Milingo qui opérait des guérisons dans son diocèse d’origine à Lusaka (Zambie). En 1983, il avait été nommé à un poste l’obligeant à résider à Rome. (Réveillez-vous! du 8 novembre 1983.) Selon le quotidien français Le Figaro, ce ‘transfert’ n’a rien résolu: “Depuis lors, à Rome, où il réside, les malades et les désespérés accourent. Il reçoit des lettres du monde entier.” À tous ceux qui lui demandent son aide par courrier, l’archevêque envoie une formule polycopiée où on peut lire: “Que le Seigneur passe sur vous sa main qui guérit pour chasser tout mal.” L’article du Figaro poursuit: “Comment pourrait-il ne plus exercer le don que Dieu lui a départi? Chaque mois, il impose les mains aux malades dans l’église des franciscains de la via Laurentina, qui devient alors cour des miracles.” Comme le rappelle l’auteur de cet article, journaliste catholique, “certains n’hésitent pas à parler de sorcellerie”.
De plus en plus de transplantations cardiaques
● Selon le New Scientist, périodique scientifique, “des médecins réunis à l’Université Stanford prévoyaient [récemment] que le nombre de transplantations cardiaques effectuées chaque année aux États-Unis allait passer à 700 avant la fin de la décennie. (...) Le chiffre actuel serait ainsi multiplié par presque cinq”. Ce genre d’opération avait pratiquement été abandonné à la fin des années 70, parce que la plupart des patients mouraient dans les semaines qui suivaient l’intervention. Mais la survie des opérés est maintenant beaucoup plus longue, ceci grâce à la découverte d’un médicament, la cyclosporine A, qui évite le phénomène de rejet. Selon l’article, “plus de 80 pour cent des malades opérés à Stanford étaient encore en vie un an après leur opération et plus de 67 pour cent trois ans après”. Chaque transplantation coûte 80 000 dollars [environ 760 000 francs français]. À ces frais chirurgicaux proprement dits il convient d’ajouter 45 000 dollars d’examens pré- et postopératoires. Le gouvernement américain se demande qui va couvrir tous ces frais.
Une visite controversée
● Dans un article intitulé “Un voyage pontifical qui ne fait pas l’unanimité”, le quotidien belge Le Soir dressait une liste des problèmes qui attendaient le chef de l’Église catholique avant sa visite en Belgique, au printemps 1985. Cet article soulignait notamment “l’ambiguïté sur la nature de la visite (voyage officiel du chef de l’État du Vatican, ou voyage pastoral du chef du monde catholique?)” et l’opposition de différents groupes à ces “dépenses fastueuses et inutiles consacrées (...) à la réception du chef de l’Église catholique et ce, à un moment où la crise économique, le chômage, la misère et la faim dans le monde devraient déterminer d’autres priorités que celles qui tendent à accroître le prestige d’un culte dont ne se réclame pas, loin s’en faut, l’ensemble de la population”.
La peur du SIDA — en Grande-Bretagne
Selon le Globe and Mail, journal de Toronto (Canada), “la mort (...) d’un aumônier de prison anglican a créé une véritable panique dans toute la Grande-Bretagne”. Cet ecclésiastique de 38 ans est la 52e victime du SIDA enregistrée dans ce pays. Le docteur Anthony Kirkland, responsable des services de santé à l’échelon régional, parle de la réaction du public en ces termes: “Nous recevons des appels téléphoniques de respectables paroissiennes qui ont bu du vin dans la même coupe que l’aumônier. Elles se demandent si elles ne risquent pas d’être contaminées, mais je peux leur garantir qu’elles n’ont absolument rien à craindre.” M. Kirkland précise que l’aumônier était homosexuel, mais qu’il “avait toujours veillé à maintenir une nette séparation entre les deux aspects de sa vie”.
Suicide chez les adolescents — en France
● Selon le quotidien La Voix du Nord, “un millier d’adolescents se donnent chaque année la mort en France et les suicides constituent la deuxième cause de décès après les accidents, chez les moins de 25 ans”. L’article mentionne aussi le nombre encore plus alarmant de tentatives de suicide, “entre 15 000 et 40 000 jeunes qui lancent ainsi un appel désespéré aux adultes, a souligné le Comité national de l’Enfance”. À l’occasion d’une conférence organisée à Paris par cet organisme, les spécialistes réunis ont expliqué que “bien qu’il ne soit généralement pas diagnostiqué par l’entourage, le syndrome présuicidaire existe bel et bien (...). Il se caractérise par un état dépressif, avec ennui permanent, une chute du rendement scolaire, le sentiment d’être sans valeur, une difficulté de communication, l’isolement par rapport aux autres adolescents et souvent, la rupture d’une relation privilégiée. D’autres signes, comme les fugues, l’abus de tabac, d’alcool, ou de drogue, l’anorexie [le manque d’appétit] ou son contraire, la boulimie, les insomnies et la fatigue, ont également valeur de clignotants, ont indiqué les pédiatres et psychiatres”.
Le syndrome des passeurs de drogue
● Comme le rappelle le périodique français La Presse Médicale, “certains trafiquants de stupéfiants ingèrent des sachets de cocaïne pour passer la douane sans encombre”. Ce n’est pas là une méthode sans danger, puisqu’ils peuvent être atteints du “syndrome des passeurs de drogue (...) caractérisé par une intoxication cocaïnique aiguë consécutive à la perte d’étanchéité d’un de ces sachets”. L’article de ce périodique cite le cas d’un homme qui s’est trouvé mal dans un aéroport parisien. Les médecins lui ont ouvert le ventre et ont constaté qu’il avait avalé près d’une soixantaine de sachets de 3 cm sur 1 cm. L’article précise qu’en cas de problème, “lorsque la cocaïne est en cause, (...) l’évolution est souvent fatale”.
Des économies de carburant
● Un inventeur américain, M. David Hick, a implanté dans son véhicule un petit appareil de 370 grammes qui pourrait être appelé à un grand avenir et faire le bonheur de tout automobiliste soucieux d’économie, puisqu’il diminue de 12 à 19 pour cent la consommation de carburant. Son principe découle des constatations suivantes: lorsque le moteur tourne, l’alternateur produit constamment de l’électricité, généralement plus que ce qui est nécessaire; une partie de l’énergie dépensée par le moteur sert donc à faire tourner inutilement cet alternateur. L’invention de M. Hick consiste à découpler l’alternateur, sauf quand les stops s’allument ou lorsque la batterie se décharge. L’alternateur étant le plus souvent débrayé, la charge imposée au moteur reste faible. Les ingénieurs du Service de l’Énergie des États-Unis sont convaincus de l’utilité d’un tel procédé. Il reste à voir si les constructeurs jugeront utile de le commercialiser.
Accidents dans les îles
● Dans la plupart des pays urbanisés, l’automobile est souvent la principale responsable des blessés ou des morts par accidents. Mais il n’en est pas ainsi dans certains pays moins industrialisés comme en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Selon le British Medical Journal, en examinant le registre d’admissions d’un hôpital régional de ce pays, des chercheurs se sont rendu compte que les arbres étaient impliqués dans 41 pour cent des accidents, soit parce que la personne était tombée de l’un d’eux, soit à cause de la chute d’une branche ou d’une noix de coco dont la force au moment de l’impact peut atteindre 900 kilos. À l’opposé de l’image populaire qui représente les habitants de ces îles couchés sous leurs arbres, les chercheurs ont tiré la conclusion suivante: “La plupart des villageois travaillent dur dans leur jardin et risquent souvent leur vie en grimpant pour récolter les fruits des arbres les plus hauts.”
Autant pour le tabac que pour le pain
● Pourquoi l’indice des prix, en Belgique, accorde-t-il une place si grande au tabac? Répondant à cette question, le ministre belge du Budget et du Plan donnait les explications suivantes rapportées par la revue Cancer-info: “Il convient d’apprécier l’indice des prix à la consommation comme un pur outil statistique dont l’objectif est de mesurer au mieux l’évolution du coût de la vie. Les poids attribués aux différents biens qui composent l’indice ne renferment évidemment aucun jugement de valeur. Si un même poids est attribué au tabac et au pain, c’est tout simplement parce que les ménages consacrent autant d’argent à la consommation du tabac qu’à celle du pain selon les enquêtes effectuées. On peut le regretter, mais l’indice des prix ne peut être que le reflet des habitudes réelles de consommation.”
Conservateurs dangereux
● Selon le Globe and Mail, périodique canadien, certains conservateurs, qu’on rencontre couramment dans le vin, la bière, le concentré de tomates ou les boissons artificielles à l’orange, “peuvent être très dangereux et même menacer la vie des personnes qui y sont sensibles, notamment les asthmatiques”. Parlant devant le Collège royal des médecins et des chirurgiens canadiens, le docteur William Yang, spécialiste en allergologie, a déclaré que le métabisulfite ou d’autres sulfites peuvent causer de violentes réactions dans la demi-heure, voire les minutes ou les secondes qui suivent l’absorption. Selon ce médecin, on doit donc être sur ses gardes lorsqu’on ne mange pas à la maison, car certains restaurants mettent de tels produits sur leurs salades pour les garder fraîches plus longtemps. Les gens qui ont mal à la tête après avoir bu du vin ou pris un repas dans un restaurant ont peut-être simplement une réaction à ces conservateurs, plutôt qu’au vin ou à la nourriture qu’ils ont absorbés.