-
Jéhovah Dieu, le grand PotierLa Tour de Garde 1965 | 1er octobre
-
-
signification prophétique pour notre temps. — Ex. 5:2, AC.
AUTHENTICITÉ
10, 11. a) Comment certains critiques considèrent-ils le récit des dix plaies ? b) Quelle réponse leur a été donnée par un professeur d’université ?
10 L’authenticité du récit inspiré où ces dix plaies sont rapportées a été mise en doute par certains critiques qui ne croient pas que Jéhovah Dieu est le grand Potier ayant la possibilité et le désir d’intervenir dans les affaires humaines conformément à sa volonté souveraine. Ces critiques n’ont pas compris que la question de la souveraineté universelle était impliquée dans l’affaire des dix fléaux. Ils voudraient nous faire croire que l’histoire de ces plaies, tout comme celle de la création et du déluge, est fondée sur des mythes. Un ouvrage de tendance moderniste affirme à ce sujet : “On a essayé à maintes reprises de rationaliser ces histoires fantastiques.” — The Interpreter’s Bible, tome II, page 839.
11 Mais les théologiens qui rejettent les miracles de la Bible ne font que trahir leurs préjugés et leur ignorance. La science n’ose plus nier les miracles rapportés dans l’Écriture. À ce propos, un professeur d’université a déclaré : “Le savant n’est plus à même d’affirmer honnêtement qu’une chose est impossible. Tout au plus, il peut dire qu’elle est improbable. Il lui est cependant permis de déclarer qu’une chose est impossible à expliquer dans l’état actuel de nos connaissances. La science est incapable de prétendre qu’elle connaît toutes les propriétés de la matière et toutes les formes d’énergie. Que faut-il ajouter aux miracles pour les traduire en une chose possible et explicable ? Nous ne pouvons rien faire pour changer un miracle en un événement probable, mais il se peut que nous puissions y ajouter des renseignements qui le feront tomber dans le domaine du possible. Il faudrait, par exemple, ajouter des renseignements sur une source d’énergie inconnue de nos sciences biologiques et physiologiques. Dans nos Écritures, cette source d’énergie est identifiée à la puissance de Dieua.”
12, 13. Quelles autres citations bibliques confirment le récit des dix plaies ?
12 Par ailleurs, on ne peut jeter le discrédit sur l’Exode sans discréditer les autres livres de la Parole de Dieu qui y font allusion. Si ces dix plaies miraculeuses ne sont que des contes fantastiques, comment se fait-il que Josué, Samuel, deux psalmistes, Jérémie, Étienne et l’apôtre Paul en parlent comme de faits historiques ? Ainsi, d’après I Samuel 6:6, quelque quatre cents ans après qu’Israël eut quitté l’Égypte, des prêtres et devins des Philistins donnèrent cet avertissement à leur peuple : “Pourquoi endurciriez-vous votre cœur, comme les Égyptiens et Pharaon ont endurci leur cœur ?” — Voir aussi I Samuel 4:8.
13 Les dix plaies sont mentionnées également en détail dans les Psaumes 78 et 105. Quelque neuf cents ans après l’époque des plaies, Jérémie s’y référa, non comme à des contes fantastiques, mais comme à des faits, en disant : “Tu as fait des miracles et des prodiges dans le pays d’Égypte (...) et tu t’es fait un nom.” Quant à Étienne, il parla de Moïse et déclara qu’il avait “fait des prodiges et des signes en Égypte”. Et nous avons déjà vu que l’apôtre Paul, lui aussi, fit allusion aux plaies comme à des faits historiques. — Jér. 32:20 ; Actes 7:36.
14-16. Comment peut-on réfuter l’argumentation de ceux qui voudraient expliquer les dix plaies par des causes “naturelles” ?
14 D’autres théologiens de la chrétienté admettent la réalité des dix plaies, mais ils essaient de les attribuer à des causes naturelles. Ce faisant, ils enlèvent au grand Potier son droit d’intervenir directement dans les affaires humaines. Certes, les eaux du Nil prennent parfois une teinte rougeâtre. Cependant, le récit biblique ne dit pas simplement que le Nil eut l’apparence du sang, à cause d’un pullulement de micro-organismes ou parce que la vase devint rouge. Il affirme que les eaux du Nil devinrent du sang, que les poissons et d’autres créatures du fleuve moururent et que les hommes ne pouvaient plus boire l’eau. — Ex. 7:19-21.
15 Il en est de même des autres plaies. Inutile de nier le caractère miraculeux de ces fléaux simplement parce que de tels phénomènes se sont produits à d’autres moments de l’histoire de l’Égypte. En effet, pourquoi les plaies s’abattirent-elles à l’heure précise annoncée par Moïse, et cessèrent-elles suivant ses ordres ? Et comment se fait-il qu’après le troisième fléau, les Israélites dans le pays de Gosen ne furent pas frappés comme les Égyptiens ? — Ex. 8:22, 23 8:26, 27, NW.
16 La dixième plaie, en particulier, ne peut s’expliquer par des causes naturelles. Quel fléau naturel a jamais frappé uniquement les premiers-nés des hommes et des bêtes ? Un fléau naturel eût-il épargné les maisons dont les montants et le linteau des portes avaient été éclaboussés de sang ? Ces choses ne peuvent s’expliquer par des phénomènes de la nature. Une telle explication soulèverait plus de problèmes qu’elle n’en résoudrait. Ceux qui l’acceptent montrent par là qu’ils n’ont pas la foi, qu’ils refusent de se soumettre à la volonté du grand Potier et qu’ils désirent plaire aux hommes sans foi.
17. Pourquoi était-il indispensable que ces plaies fussent manifestement miraculeuses ?
17 Dès lors que nous comprenons pourquoi Jéhovah envoya ces plaies, à savoir pour faire connaître à Pharaon et aux Égyptiens son nom et sa grande puissance et pour que son nom fût déclaré par toute la terre afin d’endurcir les uns et rendre les autres plus malléables, alors nous saisissons la raison pour laquelle Jéhovah décida d’employer des moyens surnaturels pour frapper les Égyptiens. En effet, pour atteindre le but que Dieu leur avait fixé, il fallait absolument que ces plaies fussent visiblement miraculeuses, sinon elles n’auraient pas tranché la question et magnifié le nom de Jéhovah, surtout en ce qui concerne les huit derniers fléaux (Ex. 8:16-19 8:20-23, NW). On trouve un exemple de ce principe dans I Samuel 6:7-12.
LE VASE MOÏSE
18, 19. a) Quel vase humain Jéhovah façonna-t-il pour cette occasion, et par quels moyens le fit-il ? b) Comment Moïse manifesta-t-il sa fidélité envers son peuple et son Dieu ?
18 Moïse, homme de Dieu, fut le remarquable vase humain que le grand Potier Jéhovah Dieu forma pour cette occasion et façonna conformément à ses desseins. Moïse naquit après que le pharaon de ce temps-là eut légalisé le génocide en décrétant que tous les fils nouveau-nés fussent jetés dans le Nil (Ex. 1:22). Jéhovah veilla à ce que Moïse fût épargné, recueilli par la fille de Pharaon puis élevé par ses propres parents “dans la discipline et les conseils autorisés de Jéhovah”. Le père et la mère de Moïse eurent foi en Jéhovah ; le rédacteur de la lettre aux Hébreux leur rend témoignage en ces termes : “Par la foi, Moïse, à sa naissance, fut caché par ses parents pendant trois mois, parce qu’ils virent que le petit enfant était beau et qu’ils ne craignirent pas l’ordre du roi.” — Éph. 6:4 ; Héb. 11:23.
19 Les parents de Moïse s’acquittèrent fidèlement de leurs devoirs de père et de mère, si bien que Moïse resta fidèle à Jéhovah, à son peuple et aux justes principes divins bien que, par la suite, il fût instruit dans toute la sagesse des Égyptiens. Il prouva cet attachement quand il tua le chef de corvée égyptien qui maltraitait un de ses frères. Mais le peuple de Moïse n’appréciait pas ce que celui-ci faisait pour lui, aussi Moïse jugea-t-il bon de se réfugier au pays de Madian. — Ex. 2:11-15 ; Actes 7:23-29.
20. Pourquoi les premiers efforts de Moïse en faveur de son peuple échouèrent-ils ?
20 Moïse avait embrassé la bonne cause, celle de Jéhovah. “Par la foi, Moïse, quand il fut devenu grand, refusa d’être appelé le fils de la fille de Pharaon, choisissant d’être maltraité avec le peuple de Dieu plutôt que d’avoir la jouissance temporaire du péché, estimant l’opprobre (...) [en tant que serviteur oint par Dieu] comme une richesse supérieure aux trésors de l’Égypte.” Cependant, il n’avait pas choisi le bon moment ni, à coup sûr, la bonne méthode pour être l’instrument dont le grand Potier se servirait pour délivrer son peuple. Ajoutons aussi que cet homme sincère, fidèle, enthousiaste et impulsif, qui se voyait déjà comme le libérateur de son peuple, n’était pas encore prêt pour assumer cette tâche. Aussi Jéhovah continua-t-il de façonner le vase Moïse en vue de son futur rôle de sauveur, en le laissant pendant quarante ans au pays de Madian. Là, Moïse, devenu berger paisible, a dû penser souvent à ses frères esclaves en Égypte ! — Héb. 11:24-27.
21. Quel effet son séjour de quarante ans dans le désert produisit-il sur Moïse ?
21 Au terme de ces quarante années, Moïse avait été façonné comme vase et était devenu un homme mûr, doux, patient et longanime, qualifié pour remplir les fonctions de surveillant de plusieurs millions de brebis appartenant à Dieu, “un homme très modeste, plus qu’aucun homme sur la face de la terre”. (Nomb. 12:3, NC.) En fait, il devint tellement modeste qu’il se montra très peu empressé à accepter la mission que Jéhovah voulait lui confier, celle de délivrer son peuple, tâche qu’il avait essayé d’entreprendre quarante ans auparavant. Même après que Jéhovah eut assuré Moïse qu’il serait avec lui, et qu’il lui eut donné le pouvoir d’opérer trois miracles pour montrer la nature divine de sa mission, Moïse hésita encore. Certes, Jéhovah se fâcha et reprit sévèrement Moïse, néanmoins, par compassion, il lui donna Aaron comme porte-parole. — Ex. 3:11 à 4:31.
L’ÉGYPTE ET PHARAON À L’ÉPOQUE DE MOÏSE
22. Quels contrastes frappants existaient à cette époque-là entre l’Égypte et Israël ?
22 On aurait du mal à trouver un contraste plus frappant que celui qui existe entre Moïse, l’homme le plus modeste sur la face de la terre, et Pharaon, l’un des rois les plus orgueilleux de tous les temps. La différence était également saisissante entre le culte de Jéhovah Dieu pratiqué par les Israélites fidèles et la religion des Égyptiens. Un dictionnaire biblique déclare à ce propos : “La religion des Égyptiens était complètement différente de celle des Hébreux. (...) Le culte des grandes divinités [égyptiennes] suivait toujours le même modèle, qui consistait à traiter le dieu exactement comme on traiterait un roi terrestre. On le réveillait chaque matin en chantant un hymne, on le lavait et l’habillait (c’est-à-dire son image) et lui donnait à manger (...). On ne peut guère imaginer de contraste plus frappant que celui qui distinguait le Dieu d’Israël, indépendant et sans cesse éveillé, (...) d’avec ces dieux de la nature, ces divinités terrestres des Égyptiensb.”
23. Quelles divinités et quelle doctrine caractérisaient la religion de l’Égypte ?
23 À cette époque-là, l’Égypte était non seulement la puissance mondiale dominante, surtout du point de vue économique, mais encore elle s’était attachée plus que toute autre nation au culte démonolâtrique. Elle adorait les forces de la création visible, et plus particulièrement le soleil, la chaleur, la lumière et les animaux inférieurs. L’Égypte possédait des dizaines de divinités, et nulle autre nation de l’Antiquité n’était plus dévouée et plus constante dans le service de ses dieux que les Égyptiens superstitieux, sous la domination de leurs prêtres despotiques. Leur croyance principale était la réincarnation ou la transmigration de l’âme, doctrine qui leur promettait une récompense dans une vie future, en fonction de leur conduite dans la vie présente, et qui permettait aux prêtres de tenir le peuple assujetti.
24. Que savons-nous sur les prêtres d’Égypte ?
24 Les prêtres étaient très nombreux en Égypte. Ils ne payaient pas d’impôts et le peuple les tenait en haute estime. Ils s’habillaient de lin blanc et se baignaient deux fois par jour. Même les tâches les plus banales étaient réglementées par des ordonnances religieuses. Les Égyptiens célébraient plus de fêtes religieuses que tous les autres peuples, et leur pays était rempli de temples. Chaque ville possédait son dieu protecteur représenté par un animal sacré et adoré dans un temple desservi par un grand nombre de prêtres. D’après l’historien John Lord, le pouvoir que les prêtres exerçaient sur le peuple était comparable à celui des prêtres de la chrétienté dans les premiers siècles du Moyen Âgec.
25. Quel était l’aspect le plus dégradant de la religion des Égyptiens ?
25 L’aspect le plus répugnant et dégradant de la religion des Égyptiens était le culte des animaux. Tout chat, même de gouttière, avait à leurs yeux plus de valeur qu’un homme. L’étranger qui tuait un chat, fût-ce accidentellement, était lynché par la foule déchaînée. Les taureaux Apis étaient adorés par les Égyptiens, qui croyaient que certains dieux habitaient en eux. On gardait le taureau dans un temple somptueux et à sa mort, on l’ensevelissait dans un immense sarcophage très coûteux, tandis que toute l’Égypte le pleurait. Parmi les nombreux animaux tenus pour sacrés par les Égyptiens, citons le crocodile, l’oxyrhynque (un poisson) et l’ichneumon (une mouche). Pour certains de ces animaux (comme le chat), tous les individus de l’espèce étaient considérés comme sacrés ; pour d’autres (tel que le taureau), seules les bêtes portant certaines marques faisaient l’objet d’un culte.
26. Dans l’esprit des Égyptiens, qu’était leur pharaon ?
26 Le culte du roi ou pharaon occupait aussi une place d’honneur dans la religion des Égyptiens. Un livre d’histoired déclare à ce propos : “Le pharaon était lui-même l’un des dieux, et la vie de ses sujets était axée sur lui. Le pharaon régnant était à la fois une incarnation d’Horus, le dieu-ciel représenté par un faucon, et Horus (...) en tant qu’héritier légitime du trône de son père, Osiris. La prospérité de l’Égypte dépendait directement de celle du roi (...). Chaque pharaon était le successeur de tous ses ancêtres royaux, remontant au-delà des dynasties humaines (...) jusqu’aux dynasties des dieux sur la terre, et à sa mort chaque roi allait rejoindre cette auguste compagnie”, du moins dans l’esprit des Égyptiens !
27. Pourquoi Jéhovah toléra-t-il si longtemps le faux culte et l’oppression des Égyptiens ?
27 Voilà donc l’Égypte dans laquelle Israël se trouvait en captivité, le pays où Dieu allait renvoyer Moïse. Ses habitants étaient, à n’en pas douter, des “vases de courroux rendus prêts pour la destruction”. (Rom. 9:17-22.) Pourtant, le grand Potier permit à l’Égypte de continuer en tant que grande puissance mondiale. Pourquoi ? Jéhovah le permit à cause de son grand nom. Du reste, n’avait-il pas prédit que les descendants d’Abraham seraient opprimés pendant quatre cents ans ? Aussi, jusqu’au terme de cette période, Dieu permit-il à l’Égypte d’opprimer son peuple élu. — Gen. 15:13.
28, 29. Pourquoi tous les Égyptiens devaient-ils souffrir à cause de l’obstination de Pharaon ?
28 En examinant le récit biblique, nous remarquons qu’il relate comment le grand Potier a agi envers un seul homme, Pharaon. On pourrait se demander pourquoi une nation tout entière devait souffrir à cause d’un seul homme. Il existe plus d’une raison valable. D’abord, Pharaon n’aurait pas pu opprimer la nation d’Israël et défier Jéhovah tout seul. Il lui fallait le concours d’une puissante organisation ; aussi, tous ceux qui l’aidaient à défier Dieu et à opprimer les Israélites se rendaient-ils complices de ses crimes. Par ailleurs, n’est-il pas vrai qu’une foule de non-Israélites, “une multitude de gens d’origine diverse”, quitta l’Égypte et marcha vers la liberté en compagnie des Israélites (Ex. 12:38, NC) ? Assurément ! Par conséquent, on ne peut accuser d’injustice le grand Potier, Jéhovah Dieu.
29 En outre, les Écritures parlent de la responsabilité collective. C’est pourquoi, en Israël, dans le cas d’un meurtre dont l’auteur était inconnu, les anciens de la ville la plus proche devaient prendre certaines dispositions pour dégager tous les habitants de la cité de la responsabilité du sang versé (Deut. 21:1-9). En vertu de ce même principe, toute la tribu de Benjamin fut déclarée coupable quand elle refusa de rendre les débauchés de Guibéa qui avaient tué la concubine d’un certain Lévite en abusant d’elle (Juges 20:8-48). En fait, aujourd’hui encore, on reconnaît le principe de la responsabilité collective, témoin l’indemnisation volontaire des Juifs et d’autres victimes des persécutions nazies par l’Allemagne de l’Ouest.
30, 31. Pourquoi les événements se rapportant aux dix plaies nous intéressent-ils tout particulièrement ?
30 Le récit biblique nous expliquant comment le grand Potier agit envers ses vases à l’époque de Moïse, nous intéresse tout particulièrement. En effet, l’étude de ce récit nous aidera à mieux apprécier la sagesse, la justice, la puissance et l’amour du grand Potier, Jéhovah Dieu. Elle nous fera bien comprendre également l’importance de nous soumettre à Lui et de nous laisser guider par sa Parole, son esprit saint et son instrument visible, son canal de communication sur la terre. Car qui peut résister à sa volonté déclarée ?
31 Cette étude affermira grandement notre foi, car nous découvrirons que ces événements du passé ont leur parallèle de nos jours. Enfin, l’examen de ce sujet permettra aux ministres chrétiens de mieux saisir l’importance de leur mission consistant à prêcher, puisqu’ils ont le privilège de verser les plaies modernes sur l’Égypte des temps actuels, y compris Babylone la Grande. Ce sont là, à coup sûr, des raisons valables nous incitant à poursuivre cette étude avec le plus grand intérêt !
-
-
Le grand Potier façonne des vases humainsLa Tour de Garde 1965 | 1er octobre
-
-
Le grand Potier façonne des vases humains
“Je suis Iahvé et il n’y en a pas d’autre. Je forme la lumière et je crée les ténèbres, je réalise la paix et je crée le malheur : moi, Iahvé, je réalise tout cela.” — Is. 45:6, 7, Dhorme.
1. Pour qui Jéhovah forme-t-il la lumière et réalise-t-il la paix, et pour qui crée-t-il les ténèbres et le malheur ? Pourquoi ?
EN SA qualité de grand Potier, Jéhovah Dieu a le droit d’agir envers ses créatures conformément à sa volonté souveraine. À son gré, il forme la lumière et réalise la paix, ou bien il crée les ténèbres et le malheur, comme nous venons de le lire dans Isaïe 45:7. Pour les justes, il donne la lumière et la paix, ainsi qu’il est écrit : “La lumière est semée pour le juste.” “Il y a beaucoup de paix pour ceux qui aiment ta loi.” Mais pour les méchants, Jéhovah crée les ténèbres et le malheur. “La voie des méchants est comme les ténèbres.” “Il fait pleuvoir sur les méchants des charbons, du feu et du soufre.” — Ps. 97:11 ; 119:165 ; Prov. 4:19 ; Ps. 11:6.
2. Tout en faisant lever le soleil et en envoyant la pluie sur les bons et les mauvais, qu’est-ce que Jéhovah fait parfois subir aux hommes désobéissants, et quel exemple le prouve ?
2 Le grand Potier fournit un exemple frappant de son pouvoir de réaliser tout cela lorsqu’il envoya les dix plaies, et surtout les sept derniers fléaux, sur l’ancienne Égypte, à l’époque de Moïse. De même que Jéhovah fait lever le soleil et fait pleuvoir sur les méchants comme sur les bons, inversement il lui arrive, en accord avec son dessein souverain, d’envoyer le malheur sur son propre peuple, quand celui-ci se montre désobéissant, tout comme il l’envoie sur ses ennemis. Ainsi, nous remarquerons que les trois premières plaies frappèrent aussi son propre peuple, Israël. — Mat. 5:45.
3, 4. a) Comment les plaies qui frappèrent l’Égypte soulignent-elles le rôle joué par Jéhovah en tant que grand Potier ? b) Pourquoi le récit de ces choses devrait-il nous intéresser ?
3 L’effet que ces plaies produisirent sur les uns et les autres souligne le rôle souverain joué par le grand Potier. Ces fléaux accomplirent son dessein, puisqu’ils révélèrent la disposition de cœur de ceux qui en souffrirent. Quand Dieu fit cesser les plaies, le cœur de Pharaon s’endurcit, et il en fut de même de ceux de ses sujets qui manifestaient le même esprit que lui. En revanche, les trois premières plaies, qui frappèrent également les Israélites, n’incitèrent pas Moïse et son peuple à se plaindre. En fait, il faut croire qu’une “multitude de gens d’origine diverse” tira des leçons des dix plaies, sinon cette foule d’étrangers n’aurait pas quitté l’Égypte avec les Israélites pendant cette nuit mémorable du 14 nisan. — Ex. 12:38, NC.
4 Le récit des dix plaies d’Égypte, on l’a déjà vu, n’intéresse pas les chrétiens simplement du point de vue historique. Ce récit fait partie de “toutes les choses qui ont été écrites dans le passé (...) pour notre instruction, afin que par notre endurance et par la consolation des Écritures nous ayons l’espérance”. À cet effet, la Parole de Dieu nous fournit, entre autres, des figures prophétiques comportant des personnes, des lieux et des événements qui ont leur pendant de nos jours. — Rom. 15:4.
FIGURES PROPHÉTIQUES
5. Que convient-il de préciser à propos des figures prophétiques, mais en ce qui concerne la compréhension de ces choses, quel principe biblique entre en ligne de compte ?
5 En général, une figure prophétique ne révèle pas des vérités, mais elle confirme et élucide des vérités exposées ailleurs dans les Écritures. Ainsi, les figures prophétiques rapportées dans Hébreux 7:26 à 10:22 servent principalement à confirmer ce qui est annoncé plus clairement dans le reste des Écritures grecques chrétiennes, à propos de Jésus en tant que grand prêtre. Certes, il faut se garder d’être dogmatique en ce qui concerne les figures prophétiques dont les Écritures ne font pas elles-mêmes l’application. Néanmoins, il semble que l’esprit de Dieu rend ces choses compréhensibles, conformément à ce qui est écrit dans Proverbes 4:18 (Dhorme), savoir : “La route des justes est comme la lumière qui point et dont la clarté va croissant jusqu’au grand jour.”
6, 7. a) Qui est préfiguré par Moïse ? b) Par moments, qui est le représentant du Moïse antitypique, et quel exemple semblable trouve-t-on dans les Écritures ?
6 Dans le récit des dix plaies, qui est une scène prophétique, nous trouvons Jéhovah Dieu, Moïse, Aaron et la nation d’Israël opposés à Satan le Diable, à Pharaon, à ses conseillers religieux et au reste de la nation égyptienne. Qui est préfiguré par Moïse ? En sa qualité de grand libérateur de son peuple, il figure bien Jésus-Christ, le grand Sauveur et Libérateur. En fait, Moïse prédit lui-même la venue d’un prophète qui lui ressemblerait, en disant : “Jéhovah, ton Dieu, te suscitera du milieu de toi, d’entre tes frères, un prophète tel que moi : vous l’écouterez.” (Deut. 18:15, AC). Qu’en disant cela Moïse parlait de Jésus-Christ, l’apôtre Pierre l’atteste en citant cette prophétie et en l’appliquant à Jésus-Christ. — Actes 3:22, 23.
7 Dans cette scène prophétique, bien qu’en général Moïse figure le Christ lui-même, par moments il le figure en tant que celui-ci est représenté par les membres de sa congrégation, et plus particulièrement par le reste des héritiers du Royaume qui sont sur la terre à l’époque de l’accomplissement de cette prophétie. Cela ne devrait pas nous surprendre, car ne rencontrons-nous pas le même cas dans le Psaume 69 ? En effet, dans ce psaume, David parle prophétiquement de Jésus-Christ quand il déclare 69:9 : “Le zèle de ta maison me dévore, et les outrages de ceux qui t’insultent tombent sur moi.” Pourtant, dans un autre verset du même psaume, David dit 69:5 : “Tu connais ma folie, et mes fautes ne te sont point cachées”, paroles qui s’appliquent, non au Christ, mais à ses représentants sur la terre, sa congrégation.
8. De qui Aaron est-il une figure, et pour quelles raisons ?
8 Aaron, frère de Moïse, figure bien les frères spirituels du grand Moïse, et particulièrement le reste qui se trouve actuellement sur la terre. Aaron était le porte-parole de Moïse. Vraisemblablement, Moïse avait un empêchement de la langue ou, pour reprendre ses propres termes, il était “incirconcis des lèvres”, c’est-à-dire qu’il avait comme un prépuce aux lèvres qui les rendait longues et épaisses, gênant son parler (Ex. 6:12, Jé n. m.). C’est là une figure de Jésus-Christ qui, étant au ciel et revêtu de la glorieuse nature divine, a un empêchement, en quelque sorte, pour ce qui est d’annoncer personnellement le message de Dieu aux créatures humaines sur la terre. Aussi emploie-t-il comme porte-parole le reste de ses frères spirituels, l’Aaron moderne. Quant à la nation d’Israël, elle représente l’ensemble du peuple de Dieu opprimé par Satan le Diable et son organisation.
9. Que représentent Pharaon, l’Égypte et les prêtres-magiciens ?
9 Pharaon, roi d’Égypte, celui qui avait bravé orgueilleusement Jéhovah Dieu et opprimé cruellement son peuple, est de toute évidence une figure de Satan lui-même. En tant que puissance mondiale, l’Égypte représente le monde ou organisation visible de Satan, comme cela est indiqué dans Révélation 11:8, en ces termes : “La grande ville qui, au sens spirituel, est appelée (...) Égypte, là où leur Seigneur aussi a été mis au poteau.” Les prêtres-magiciens de Pharaon et leurs acolytes préfigurent les chefs religieux et politiques du monde, qui essaient de neutraliser le message annoncé par les serviteurs de Dieu. Le peuple d’Égypte qui, en soutenant volontairement Pharaon, partageait sa responsabilité, représente les humains qui, de nos jours, soutiennent volontairement l’organisation visible de Satan.
RESSEMBLANCES ET DIFFÉRENCES
10, 11. a) Quelles ressemblances y a-t-il entre les plaies d’Égypte et les fléaux de la Révélation ? b) En quoi les premières diffèrent-elles des seconds ?
10 Avant d’examiner dans le détail les plaies d’Égypte, il convient de signaler sous quels rapports elles ressemblent aux fléaux de Révélation chapitre 16, et en quoi elles sont différentes de ceux-ci (voir La Tour de Garde du 1er mars 1964). Les deux séries de plaies se ressemblent d’abord en ceci : leur nombre (sept dans la Révélation et dix dans Exode) est un chiffre complet. De même, toutes ces plaies représentent des messages de jugement qui tourmentent l’organisation visible de Satan, surtout la chrétienté et ses chefs religieux. Enfin, pour l’une et l’autre séries de plaies, le peuple de Dieu joue un rôle actif dans l’annonce de ces messages tourmentants, et les deux prophéties ont leur accomplissement entre 1919 et la bataille d’Harmaguédon.
11 Passons maintenant aux différences. Les fléaux de la Révélation sont explicitement prophétiques et ne figurent dans le récit biblique que sous cet angle-là, alors que les dix plaies sont des événements historiques qui se produisirent conformément à la volonté divine mais dont la nature prophétique et l’accomplissement moderne ne se voient que par déduction. Nul doute que la dixième plaie, qui donna lieu à la célébration de la Pâque, soit prophétique. Deuxièmement, aucun des sept fléaux de la Révélation ne frappe le peuple de Dieu, tandis que les trois premières plaies d’Égypte touchèrent également les Israélites. Il est donc raisonnable de penser que dans leur application prophétique, ces plaies toucheraient le peuple de Dieu de nos jours. Troisièmement, rien ne permet de conclure que les représentants de Satan soient à même d’imiter l’un quelconque des sept fléaux de la Révélation ; en revanche, les prêtres-magiciens d’Égypte donnèrent au moins l’apparence d’imiter les deux premières plaies, et il devait en être de même dans l’accomplissement de cette prophétie. Enfin quatrièmement, alors qu’il n’y a qu’un seul accomplissement des fléaux de la Révélation, il semble que les plaies envoyées contre l’Égypte symbolique ont eu un accomplissement en petit lors de la première venue du Christ et au temps de ses apôtres, comme le prouve la première réalisation, à cette époque-là, de la prophétie de Joël sur le fléau de sauterelles. — Voir La Tour de Garde du 1er mai 1962.
12. Puisque les plaies frappèrent certaines choses en particulier, que pouvons-nous en déduire ?
12 Quant aux plaies d’Égypte, il convient d’en signaler deux autres caractéristiques qui nous aideront à comprendre leur signification prophétique. Primo, nous remarquons qu’au temps jadis, ces plaies frappèrent certaines choses en particulier, et nous verrons qu’il en est de même aujourd’hui. Ainsi, la cinquième plaie, la peste, ne frappa que les animaux ; les sauterelles ne touchèrent que la végétation ; hommes et bêtes furent atteints par les moustiques, les tumeurs ou furoncles bourgeonnant en pustules et par la mort des premiers-nés, tandis que la septième plaie, la grêle, frappa aussi bien les hommes que les animaux et la végétation.
13. D’après d’autres récits bibliques, que nous faut-il comprendre quant à l’ordre dans lequel les plaies antitypiques se produisent ?
13 Secundo, on notera avec intérêt que les plaies mentionnées dans les Psaumes 78 et 105 ne sont pas présentées dans l’ordre original. On peut en déduire que dans l’accomplissement de cette prophétie, on ne sera pas surpris si les fléaux ne frappent pas dans l’ordre chronologique de jadis. Il semble que les rédacteurs inspirés qui eurent l’occasion d’énumérer les plaies n’attachèrent pas une grande importance à l’ordre dans lequel elles furent envoyées.
PREMIÈRE PLAIE — LES EAUX DU NIL CHANGÉES EN SANG
14. Pour prouver que Jéhovah lui était réellement apparu, quels pouvoirs Moïse reçut-il, et quel fut le résultat de son emploi de ces signes ?
14 Entre le jour où Jéhovah apparut pour la première fois à Moïse, dans le buisson en feu, vers la fin des quarante années que le prophète passa dans le désert comme berger, et le jour où Jéhovah lui ordonna de faire venir sur l’Égypte la première des dix plaies, plusieurs événements marquants se produisirent. Entre autres, Dieu donna à Moïse le pouvoir d’opérer trois miracles devant son propre peuple, pour prouver aux Israélites que Jéhovah, le Dieu de leurs pères, lui était réellement apparu. Moïse reçut le pouvoir 1) de changer son bâton en serpent et de le faire redevenir un bâton, 2) de se donner la lèpre à une main puis de guérir cette dernière, enfin 3) de transformer de l’eau en sang. Il n’est pas étonnant que lorsque le peuple vit ces signes, il crut. — Ex. 3:1 à 4:31.
15. Quel résultat Moïse obtint-il la première fois qu’il se présenta devant Pharaon ?
15 Lorsque Moïse se présenta la première fois devant Pharaon pour lui demander de laisser Israël partir dans le désert pendant trois jours afin d’adorer Jéhovah, Pharaon répondit : “Qui est Jéhovah pour que j’obéisse à sa voix, en laissant aller Israël ? Je ne connais pas Jéhovah, et je ne laisserai pas aller Israël.” Non seulement Pharaon rejeta la demande des Israélites, mais il augmenta leur peine en leur ordonnant de ramasser eux-mêmes la paille qu’il leur fallait pour fabriquer des briques. — Ex. 5:1-23, AC.
16, 17. a) Quel miracle Moïse opéra-t-il la deuxième fois qu’il se présenta devant Pharaon et sa cour ? b) En quoi consistait la première plaie, et quelles en furent les conséquences pour l’Égypte ?
16 La deuxième fois que Moïse se présenta devant Pharaon, il opéra un miracle : celui de changer son bâton en serpent et de faire en sorte que celui-ci avalât les serpents que les magiciens de Pharaon semblaient produire à l’imitation du miracle de Moïsea. Ce miracle ne fit pas fléchir Pharaon, aussi Dieu dit-il à Moïse de rencontrer le roi égyptien au bord du Nil et d’y faire venir la première plaie, consistant à changer les eaux du Nil en sang, non seulement celles qui coulaient dans le lit du fleuve, mais aussi celles qui se trouvaient dans les canaux, les étangs couverts de roseaux et dans les vases de pierre ou de bois.
17 Cette plaie était une véritable catastrophe pour l’Égypte. Il n’y avait plus d’eau, pas plus pour les hommes que pour les animaux et la végétation. Du coup, le Nil cessa d’être une voie commerciale, tant ses eaux sentaient mauvais. C’était également un coup assené à la religion d’Égypte, car le Nil passait pour être un fleuve sacré. Cette plaie dura sept jours et toucha aussi bien les Égyptiens que les Israélites. Les prêtres-magiciens de Pharaon imitèrent apparemment ce fléau, mais ils furent incapables de l’arrêter. — Ex. 7:17-25.
18, 19. Qu’est-ce qui correspond aujourd’hui à la première plaie ?
18 Que préfigure cette plaie ? En tant qu’artère vitale de l’économie égyptienne, le Nil représente bien le commerce ou le mercantilisme, qui est l’artère vitale de l’“Égypte” des temps modernes. Tout comme Satan considérait le Nil comme une possession, de même il se sert du commerce pour tenir les hommes sous sa dépendance. Le miracle qui changea les eaux du Nil en sang figure le message annoncé par le peuple de Jéhovah dénonçant le commerce comme égoïste, cupide, oppressif et conduisant à la mort. — Rév. 11:8 ; Ézéch. 29:3.
19 Dès son numéro du 1er janvier 1921 (éd. angl. ; éd. fr. d’avril 1921), le journal La Tour de Garde avait montré que le commerce cupide est une partie intégrante de l’organisation de Satan. Parmi d’autres publications de la Société Watch Tower qui ont dévoilé l’oppression du commerce et le piège du matérialisme, citons les livres Délivrance, Gouvernement et Justification (tome II), ainsi que les périodiques La Tour de Garde et Réveillez-vous ! (y compris les prédécesseurs de ce dernier). On pourrait dire aussi que le disciple Jacques prononça un tel message dans le cinquième chapitre de sa lettre, et Jésus fit de même quand il déclara : “Malheur à vous, les riches.” — Jacq. 5:1-5 ; Luc 6:24.
20. Comment les chefs religieux ont-ils imité apparemment cette plaie ?
20 En dénonçant la cupidité, l’oppression et la cruauté du commerce, qui n’hésite pas à se faire fauteur de guerres pour protéger ses intérêts, et en démasquant le matérialisme comme une tromperie, les publications de la Watch Tower ont frappé l’Égypte moderne tels des fléaux. Mais comment les chefs religieux, les magiciens de l’Égypte des temps modernes, ont-ils apparemment imité cette plaie ? Ils l’ont imitée en dénonçant le commerce cupide dans ce qu’ils appellent l’“Évangile social”. En fait, ils ne l’ont dénoncé qu’apparemment, car le clergé dépend du soutien des financiers. Il n’y a aucune comparaison entre le message annoncé par le peuple de Jéhovah et celui prêché par le clergé. Ni leur but ni les résultats obtenus ne sont comparables. Seuls les vrais serviteurs de Dieu ont dévoilé le commerce et souligné la nécessité du Royaume de Dieu. Seul leur message a ramolli le cœur des hommes honnêtes et endurci celui des hommes cupides, tout comme les plaies d’Égypte.
21. Que préfigure le fait que la première plaie frappa aussi bien les Israélites que les Égyptiens ?
21 Le fait que cette plaie toucha aussi bien les Israélites que les Égyptiens indique que le message prononcé contre le commerce et le matérialisme s’adresse également au peuple de Dieu. Ce message lui a bien fait comprendre que l’“amour de l’argent est la racine de toutes sortes de choses mauvaises” et que “ceux qui sont déterminés à être riches tombent dans la tentation et dans un piège et dans beaucoup de désirs insensés et funestes, qui plongent les hommes dans la ruine et la destruction”. Tout comme les autres plaies, celle-ci continuera jusqu’à Harmaguédon. — I Tim. 6:9, 10.
DEUXIÈME PLAIE — LES GRENOUILLES
22, 23. a) En quoi consistait la deuxième plaie ? b) Que préfigurait-elle ?
22 La deuxième plaie fut celle des grenouilles. Elles montèrent de tous les cours d’eau et les étangs, couvrant littéralement le pays et pénétrant jusque dans les fours et les pétrins du palais de Pharaon. La grenouille était un objet de culte en Égypte ; en effet, la déesse Héqet était une divinité à tête de grenouille. En faisant de cet objet de culte un véritable fléau, cette plaie traitait avec mépris la religion des Égyptiens. Certes, les magiciens de Pharaon semblaient imiter ce fléau, mais c’était là une piètre consolation, puisqu’ils n’arrivaient pas à l’arrêter ! Pharaon supplia Moïse de faire cesser la plaie, et Moïse lui promit de l’arrêter “afin que tu saches que nul n’est pareil à Jéhovah, notre Dieu”. — Ex. 8:1-15, AC.
23 Quelle est la signification prophétique de cette plaie ? Outre le récit de la deuxième plaie qui frappa l’Égypte, le seul autre passage de l’Écriture où il est question de grenouilles se trouve dans Révélation 16:13, et ce texte nous aide à comprendre le sens de la plaie en question. Vous remarquerez que les “expressions inspirées (...) qui ressemblaient à des grenouilles” sont qualifiées d’“impures”. Non seulement la grenouille est un animal impur, selon la Loi mosaïque, mais elle habite des lieux malsains, elle est laide, ses coassements sont désagréables et certains crapauds, du même ordre que les grenouilles, ont une peau munie de glandes à venin. Dans Révélation 16:13, les grenouilles sortent de certaines bouches, symbolisant une propagande impure. Mais dans Exode 8:5, 6, (AC ; 8:1, 2 dans Sg) les grenouilles montent des eaux de l’Égypte. Cette plaie des grenouilles envoyée contre l’Égypte figure bien la façon dont le peuple de Jéhovah dénonce l’impureté et la corruption du monde. Le journal L’Âge d’Or, dont le titre a été changé d’abord en celui de Consolation puis en celui de Réveillez-vous !, a été l’instrument principal utilisé pour frapper de cette plaie l’Égypte des temps modernes, témoin le numéro spécial de Réveillez-vous ! daté du 8 avril 1965, et portant le titre “L’effondrement des mœurs”. Rien qu’en anglais, ce numéro a été tiré à plus de 3 750 000 exemplaires, sans compter les 2 450 000 exemplaires imprimés en vingt-cinq autres langues. Jadis, les grenouilles pénétrèrent partout ; de même aujourd’hui, le fléau dévoilant la corruption des mœurs dans toutes les parties de l’organisation de Satan pénètre un peu partout. Ainsi, un long article à ce sujet qui parut dans les colonnes de Réveillez-vous ! fut reproduit in extenso en juillet 1964 dans le Congressional Record (Journal officiel) des États-Unisb. Les Égyptiens des temps modernes sont tourmentés par ces messages démasquant leur impureté morale et spirituelle.
24, 25. a) Comment le clergé a-t-il apparemment imité la deuxième plaie ? b) Comment les serviteurs de Jéhovah ont-ils été touchés par ce fléau ?
24 Mais comment les membres du clergé, les prêtres-magiciens de notre temps, imitent-ils apparemment cette plaie ? C’est qu’ils dénoncent, eux aussi, la décadence morale et spirituelle. Cependant, loin de résoudre le problème — témoin l’état des mœurs au sein de leurs propres Églises —, ils se montrent souvent tout aussi corrompus que nombre d’hommes de ce monde. Seuls les messages annoncés par le peuple de Jéhovah révèlent quelle est la vraie situation et tourmentent l’Égypte des temps modernes comme par une invasion de grenouilles.
25 Et comment cette plaie a-t-elle touché également le peuple de Dieu ? De deux façons : d’abord, ces messages ont repris ceux d’entre les serviteurs de Jéhovah dont la conduite laissait à désirer. Citons, à titre d’exemple, l’article publié récemment dans La Tour de Garde sous le titre “Prenez garde à ne pas jouer avec l’immoralité sexuelle”. Deuxièmement, certains membres du peuple de Jéhovah ont été agacés par la franchise du langage employé pour dénoncer ces conditions. Il suffit de savoir qu’en 1964, rien qu’aux États-Unis, il y eut quelque 3 000 exclusions, pour comprendre combien ce message contre l’impureté est important, même pour le peuple de Dieu.
TROISIÈME PLAIE — LES MOUSTIQUES
26, 27. a) En quoi consistait la troisième plaie, et que durent avouer les prêtres-magiciens d’Égypte ? b) Quelle est la signification de cette plaie aux temps modernes ?
26 La troisième plaie consistait en moustiques, petits moucherons qui piquèrent les bêtes et les hommes, aussi bien les Israélites que les Égyptiens. Les prêtres-magiciens de Pharaon ne réussirent pas à imiter ou à faire semblant d’imiter cette plaie ; aussi avouèrent-ils : “C’est le doigt de Dieu !” — Ex. 8:12-15 8:16-19, NW.
27 Cette plaie doit représenter un message annoncé uniquement par les serviteurs de Dieu et qui, pourtant, les touche également, tout comme la troisième plaie frappa aussi les Israélites. Elle semble figurer le message qui distingue l’organisation de Satan d’avec celle de Jéhovah, et qui révèle que la première est comme infestée de vermine. Il est intéressant de se rappeler que les Pharisiens retenaient au filtre le moucheron, non pas simplement pour enlever l’insecte, mais parce que le moucheron était un insecte rituellement impur. Pourtant, ils avalaient figurément des chameaux, bien que le chameau fût, lui aussi, un animal impur ! — Mat. 23:24.
28. Que représente le fait que les prêtres-magiciens de Pharaon furent incapables d’imiter la troisième plaie ?
28 Que préfigure le fait que les prêtres-magiciens de Pharaon furent incapables d’imiter cette plaie ? C’est là une preuve que les chefs religieux de ce monde n’annoncent aucun message comparable à celui prêché par le peuple de Jéhovah, qui montre la différence entre l’organisation de Jéhovah et celle de Satan. Comment pourraient-ils annoncer un tel message, dès lors qu’ils ne reconnaissent pas l’existence de l’organisation de Satan ? Il est peu étonnant que ce message tourmente les prêtres et les pasteurs ! Dès 1924, dans son édition anglaise du 15 novembre (page 341, § 24), La Tour de Garde employait le terme “organisation du Diable” pour désigner les serviteurs de celui-ci, et depuis, toutes les publications des serviteurs de Jéhovah ont utilisé cette expression. Tout ce que la Société Watch Tower a publié depuis lors sur la neutralité et la nécessité pour le chrétien de se tenir à l’écart de la politique et de la lutte des classes, oui ! tout ce qui a souligné la différence entre les deux organisations a fait partie de cette plaie. Les livres Délivrance (1926) et “Que ta volonté soit faite sur la terre” (1958), entre autres, sont particulièrement explicites à ce sujet.
29. Comment la troisième plaie a-t-elle touché le peuple de Jéhovah en ces temps modernes ?
29 Comment cette plaie a-t-elle touché le peuple de Jéhovah, à l’exemple de la troisième plaie qui frappa également les Israélites ? Elle touche les serviteurs de Dieu en ce sens qu’on leur rappelle sans cesse qu’ils doivent se garder séparés de l’organisation ou système de choses de Satan. Ces chrétiens sont dans le monde (l’Égypte antitypique), mais ils ne peuvent en faire partie ; ils ne peuvent participer à la lutte des classes ou se mêler de politique. Cette plaie envoyée contre l’Égypte antitypique touche souvent les chrétiens, parce qu’à l’école leurs enfants sont appelés à assister à des cérémonies soit religieuses, soit nationalistes ou vouées au culte des héros. Elle grave profondément dans l’esprit des chrétiens voués l’importance de ces paroles consignées dans Jacques 1:27 : “La forme de culte qui est pure et sans souillure au point de vue de notre Dieu et Père, la voici : s’occuper des orphelins et des veuves dans leur tribulation, et se garder de toute tache du monde.”
30. Que peut-on remarquer à propos des plaies qui se succédèrent jadis et de celles qui sévissent de nos jours ?
30 Il est à remarquer que les plaies d’Égypte infligèrent aux Égyptiens des tourments de plus en plus intenses. Les deux premiers fléaux furent plutôt des incommodités, la troisième infligea des douleurs physiques, mais la plaie la plus dévastatrice fut la dixième : la mort des premiers-nés. Il en est de même à notre époque. Le message révélant que les prêtres et les pasteurs font partie de l’organisation de Satan a tourmenté le clergé plus que les messages précédents au sujet du commerce et de la corruption morale.
31. Quelle différence Jéhovah établit-il à partir de la quatrième plaie ?
31 Les trois premières plaies avaient frappé les Égyptiens et les Israélites, mais à propos du quatrième fléau et de ceux qui allaient suivre, Jéhovah déclara à Pharaon : “Je distinguerai, ce jour-là, le pays de Gessen [Gosen], où mon peuple habite, (...) afin que tu saches que je suis Jéhovah au milieu de cette terre. J’établirai ainsi une différence entre mon peuple et ton peuple ; c’est demain que ce signe aura lieu.” Et “Jéhovah fit ainsi”. — Ex. 8:22-24, AC.
32. Au lieu d’apprendre par l’expérience, que deviennent les orgueilleux, les rebelles et les méchants ?
32 Cette distinction avait pour but de souligner dans l’esprit de Pharaon que la question à trancher était bien celle de la souveraineté universelle. Les trois premières plaies ne lui avaient rien appris. Les hommes rebelles et méchants ne savent pas tirer une leçon des conséquences de leurs méfaits. Ils s’enfoncent dans le mal. Nous trouverons qu’il en fut ainsi pour Pharaon. Étant donné les parallèles intéressants que nous avons pu établir jusqu’ici dans cet épisode prophétique, nous attendons avec impatience l’explication des sept plaies suivantes, et surtout de la dixième plaie. Que préfigurait la mort des premiers-nés ? Le lecteur trouvera une réponse à cette question dans un de nos prochains numéros.
[Notes]
a “Semblait produire” parce qu’il n’est pas raisonnable de penser que les émissaires de Satan eussent réellement possédé le pouvoir de créer des animaux vivants avec des choses inanimées.
b Congressional Record-Appendix, 22 juillet 1964, pages A3837-A3839.
[Illustration, page 595]
Moïse donne à Aaron l’ordre de frapper les eaux du Nil, qui deviennent du sang.
-
-
“Je ne te laisserai (...) en aucune façon”La Tour de Garde 1965 | 1er octobre
-
-
“Je ne te laisserai (...) en aucune façon”
● Au Brésil, comme dans les autres pays du monde, la Société Watch Tower a ouvert une école spéciale appelée l’École du ministère du Royaume, afin de dispenser un cours de formation aux surveillants des congrégations. Bien que ce cours fût donné gratuitement, les surveillants ont dû vaincre de grandes difficultés pour y assister, car ils devaient néanmoins assurer l’entretien de leurs familles pendant leur absence qui durait un mois.
À San Salvador, dans l’État de Bahia, au Brésil, l’un de ces surveillants, qui avait une femme et quatre enfants, jugeait sa situation si difficile sous ce rapport qu’il croyait ne pas pouvoir suivre le cours. Deux semaines avant que celui-ci ne commence pour le groupe d’étudiants dont il faisait partie, il n’avait toujours pas trouvé la solution à son problème. Aussi a-t-il prié Jéhovah Dieu, et la réponse exacte peut être résumée par les paroles contenues dans Hébreux 13:5, où Jéhovah fait cette promesse : “Je ne te laisserai ni ne t’abandonnerai en aucune façon.” Plusieurs frères, connaissant les soucis d’ordre pécuniaire du surveillant, ont pris soin de sa famille sur le plan matériel, pendant que lui, quoique pauvre en biens de ce monde, s’enrichissait de la connaissance de Dieu et recevait une formation qui lui permettrait d’être de plus en plus utile aux frères de sa congrégation.
-