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Géants des forêts africainesRéveillez-vous ! 1977 | 8 novembre
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de nourriture qu’il enfourne dans sa bouche avec sa trompe qui, décidément, lui sert à tout. Aussi, quand l’animal est blessé à cet endroit, par exemple par un piège, sa survie devient problématique. On a vu des éléphants ainsi handicapés brouter l’herbe à genoux.
Des dents et des défenses énormes
Pour mâcher de telles quantités de nourriture, il faut des dents volumineuses. Curieusement, une seule dent pousse de chaque côté de la mâchoire, soit quatre en tout qui servent simultanément. Mais quelles dents ! Chacune pèse jusqu’à quatre kilos et mesure au moins trente centimètres. Outre ses premières dents de lait, l’éléphant emploiera six groupes différents de molaires géantes.
Dès que les nouvelles molaires apparaissent, elles repoussent les racines usées. Les dernières dents poussent vers l’âge de quarante ans. Quand elles sont usées, l’animal n’est plus capable de mastiquer convenablement et finit par mourir à l’âge de soixante ou soixante-dix ans, vraisemblablement de malnutrition.
Toutefois, l’éléphant est surtout connu pour ses autres “dents”, beaucoup plus visibles celles-là. C’est en somme un cas extrême de dents en avant, car les grandes défenses de notre pachyderme ne sont rien d’autre que ses incisives supérieures. Aucun animal vivant ne possède des dents aussi longues et aussi lourdes. Comme elles continuent de grandir tout au long de la vie de l’éléphant, on estime qu’elles peuvent atteindre cinq mètres de long chez la femelle et six mètres chez le mâle.
Ces “dents en avant” servent à creuser le sol à la recherche de sel, de nourriture ou d’eau et à soulever des charges. Les mâles s’en servent aussi pour se livrer bataille afin d’attirer l’attention de la femelle de leur cœur. L’une des deux défenses est toujours plus usée que l’autre ; elle est même parfois plus courte parce qu’elle a été fendue ou cassée. On peut donc penser qu’il y a des éléphants droitiers et gauchers.
Quand il mourut à l’âge de cinquante-cinq ans, en 1974, Ahmed, le plus grand mâle connu du Kenya, avait des défenses qui pesaient chacune approximativement 67 kilos. Les incisives géantes d’Ahmed auraient valu jusqu’à 10 000 dollars (50 000 francs français) sur le marché de l’ivoire. On comprend aisément pourquoi il était protégé par un décret spécial du président. Il avait une véritable fortune sur la tête !
La croissance
Quand les jeunes éléphants mâles avancent en âge, ils ne deviennent pas les courageux défenseurs du troupeau, comme on pourrait le penser. Au contraire, ils n’y restent que jusqu’à l’âge de dix à treize ans puis, quand ils commencent à manifester leur “virilité” de façon intempestive, les femelles les chassent. Ces jeunes mâles vivent alors seuls, en célibataires, bien que parfois ils se réunissent en petits groupes. Ils ne se mêlent aux femelles que lorsqu’ils ont des intentions “amoureuses” à l’égard de celles qui sont prêtes à s’accoupler.
Les grands troupeaux sont donc avant tout des sociétés matriarcales. Ils sont généralement conduits par une femelle qui est la mère, la sœur ou la tante des autres membres. Les liens étroits qui unissent les femelles maintiennent donc le troupeau bien uni et contribuent à la survie des jeunes.
Quand un éléphant d’Afrique arrive à l’état adulte, il est vraiment impressionnant : c’est le plus grand animal terrestre. Les mâles africains atteignent 3,50 m au garrot et pèsent environ sept tonnes. Toutefois, un mâle africain tué en 1955 mesurait 4 mètres au garrot et pesait, dit-on, douze tonnes — un véritable géant !
La mort des géants
Les “cimetières d’éléphants” existent-ils réellement ? Eh bien, les éléphants semblent effectivement s’intéresser aux os et aux défenses de leurs compagnons morts. Pour vérifier ce curieux comportement, on plaça des carcasses d’éléphants dans le voisinage d’un troupeau en train de brouter. Dès qu’elles sentirent l’odeur, les bêtes s’approchèrent avec un intérêt évident et se mirent à inspecter soigneusement les restes avec leurs trompes.
Certains observateurs ont même remarqué que les éléphants tentaient d’enlever les défenses. On aurait également vu des éléphants transporter des os jusqu’à un kilomètre des carcasses. Mais il n’existe jusqu’à présent aucune confirmation de l’existence de “cimetières d’éléphants”, c’est-à-dire d’endroits où les animaux âgés iraient mourir en secret. En fait, ce qui précède indiquerait plutôt le contraire, c’est-à-dire que les os seraient dispersés plutôt que rassemblés en un seul endroit.
Dernièrement, un nouveau-né mourut. Le garde-chasse vit la mère porter le bébé sur ses défenses pendant environ trois jours, la trompe autour du corps flasque pour le maintenir en place. Plus tard, on vit la mère seule, près d’un arbre ; elle ne mangeait plus et chargeait quiconque s’approchait. Quand finalement elle s’en alla, quelques jours après, le garde découvrit qu’elle avait creusé une petite tombe sous cet arbre et avait enterré le corps de son petit.
L’intelligence remarquable de ces merveilleuses créatures joue actuellement contre eux, car les éléphants se sont rendu compte que les parcs nationaux d’Afrique offraient un refuge contre les fusils et les flèches empoisonnées des chasseurs d’ivoire clandestins et aussi contre les fermiers et les éleveurs qui s’étaient emparés de leur territoire. Comme l’homme a bouleversé la nature, les éléphants se sont rassemblés dans les parcs au lieu de s’éparpiller, de sorte que les arbres des forêts sont dépouillés et que la région devient peu à peu impropre à leur survie.
Il est malheureux de voir ainsi menacée l’existence de créatures qui reflètent si merveilleusement la sagesse et les dons de Celui qui les a créées. Leurs caractéristiques passionnantes sont un témoignage supplémentaire de la générosité de Dieu envers les hommes à qui il donne le plaisir d’observer ces animaux. Nous pouvons être reconnaissants envers le Créateur, le Propriétaire de “tous les animaux sauvages de la forêt” et des “bêtes sur mille montagnes”, qui a formé ces créatures pour le plaisir et le bien éternels de l’humanité. — Ps. 50:10.
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Des éventails naturelsRéveillez-vous ! 1977 | 8 novembre
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Des éventails naturels
Les grandes oreilles de l’éléphant ne servent pas seulement à recueillir les sons. Ces oreilles en forme d’éventail ont aussi pour fonction de le rafraîchir. Au cours d’une étude portant sur les éléphants de Sri Lanka (Ceylan), des hommes de science ont particulièrement noté que la cadence à laquelle les éléphants battaient des oreilles était fonction des conditions atmosphériques. Quand la température monte, les battements sont plus rapides, ce qui rafraîchit les vaisseaux sanguins situés dans le pavillon de l’oreille.
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