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  • L’amour qui mène à la vie
    La Tour de Garde 1965 | 1er août
    • L’amour qui mène à la vie

      “Le fruit de l’esprit, c’est l’amour.” — Gal. 5:22, MN.

      1. Quelles questions montrent qu’il n’y a rien d’anormal à ce qu’il y ait quatre mots grecs pour exprimer l’idée de l’amour ? Pourquoi les réponses à ces questions devraient-​elles nous intéresser ?

      ON DIT que “les Grecs avaient un mot pour tout”, et pour ce qui est de l’amour, on peut presque le croire. En effet, pour exprimer les différents aspects de cette qualité, les Grecs disposaient de non moins de quatre mots distincts : érôs, storgê, philia et agapê. Il n’y a là rien d’anormal quand on considère combien l’amour est complexe. Il suffit d’essayer de le définir pour s’en rendre compte. Au fait, qu’est donc l’amour ? S’agit-​il simplement d’un sentiment, d’une impulsion ? Va-​t-​il toujours de pair avec l’affection, et se manifeste-​t-​il seulement à l’égard de quelqu’un qu’on admire ou vers qui on est attiré à cause de ses qualités ? Peut-​on aimer celui pour qui on n’éprouve pas de la sympathie ? Quelle est la source de l’amour ? Le cœur, l’esprit, ou bien l’un et l’autre ? Enfin, existe-​t-​il un moyen de mesurer et d’éprouver l’amour, afin d’en connaître la valeur ? On dit que “tout ce qui brille n’est pas or”, et tout ce qui présente l’apparence de l’amour n’est pas l’amour véritable. Souvenons-​nous du baiser de Judas — tendre mais perfide ! — Marc 14:44, 45.

      2. Qu’est-​ce qui prouve qu’on peut apprendre à aimer ?

      2 “L’amour est la leçon la plus difficile enseignée par le christianisme ; c’est pourquoi nous devrions nous appliquer tout particulièrement à l’apprendre.” Tel était l’avis de William Penn, fondateur de l’État de Pennsylvanie. L’idée qu’on puisse apprendre à aimer semblera étrange à certains, et cependant la Bible indique clairement qu’il en est ainsi (I Thess. 4:9, 10, MN). Le mot “disciple” signifie littéralement “élève” ou “celui qui apprend”. Or, la nuit avant sa mort, le Fils de Dieu déclara à ceux qu’il avait formés et enseignés. “À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour entre vous.” — Jean 13:35, MN.

      3. a) Pourquoi l’amour véritable est-​il le signe caractéristique des vrais chrétiens ? b) Quel danger guette aujourd’hui la congrégation chrétienne ?

      3 Un amour de ce genre-​là serait rare, tellement rare qu’il serait le signe caractéristique qui distinguerait les vrais élèves ou disciples de Jésus d’avec tous les autres habitants de la terre. Ce fut le cas du temps de Jésus ; trouve-​t-​on pareil amour de nos jours ? Lisez les journaux, écoutez la radio ou regardez tout simplement ce qui se passe autour de vous. Vous constaterez, à n’en pas douter, que la prédiction suivante de l’apôtre Paul se réalise devant vos yeux : “Mais sache ceci : que dans les derniers jours il y aura des temps critiques, difficiles à affronter. Car les hommes seront amis d’eux-​mêmes, amis de l’argent, (...) désobéissants aux parents, ingrats, déloyaux, sans affection naturelle, (...) sans amour du bien, (...) enflés d’orgueil, amis des plaisirs plus qu’amis de Dieu, ayant une forme de pieux dévouement mais reniant ce qui en est la force ; et de ceux-là éloigne-​toi.” (II Tim. 3:1-5, MN). Jésus alla même jusqu’à prédire que l’amour véritable ferait tellement défaut que même la congrégation chrétienne serait sérieusement éprouvée sous ce rapport. N’oubliez pas que ce fut, non en parlant du monde en général, mais à propos de ceux qui se diraient ses disciples au temps de la fin, que le Christ affirma : “Et à cause de l’accroissement de l’iniquité, l’amour du grand nombre se refroidira.” Ces paroles signalent un danger ! — Mat. 24:12, MN.

      4. Citez une définition du mot “sentiment”, et expliquez un incident prouvant qu’il ne s’agit pas là de l’amour véritable.

      4 Quelle sorte d’amour vous anime ? Vous différencie-​t-​il des hommes en général, montrant que vous êtes un disciple ou élève de Jésus-Christ ? Ou bien, votre amour est-​il surtout sentimental ? L’une des définitions du mot “sentiment” est la suivante : “Jugement, opinion qui se fonde sur une appréciation subjective, sur une croyance (et non sur un raisonnement logique).” Bien des gens agissent et parlent sous l’impulsion des sentiments ou de l’émotion, et pensent exprimer ainsi leur amour. Au début de sa carrière de disciple, l’apôtre Pierre avait tendance à agir de la sorte, ce qui ne manqua pas, plus d’une fois, de lui attirer des ennuis. Ainsi, lorsque Jésus parla à ses disciples des souffrances et de la mort qui l’attendaient, Pierre, agissant par impulsion, prit Jésus à part et se mit à soulever de fortes objections, en lui disant : “Montre-​toi bon pour toi, Seigneur ; tu n’auras pas cette destinée du tout.” Jésus accepta-​t-​il cet appel aux sentiments comme une expression de l’amour véritable ? Le récit nous donne la réponse en ces termes : “Mais, tournant le dos, il dit à Pierre : ‘Passe derrière moi, Satan [adversaire] ! Tu m’es une pierre d’achoppement, parce que tu penses, non les pensées de Dieu, mais celles des hommes.’” — Mat. 16:21-23, MN.

      5. Par quoi l’homme sentimental se laisse-​t-​il diriger, et pourquoi l’amour véritable est-​il supérieur au sentimentalisme ?

      5 L’esprit de certains se laisse dominer plutôt par les sentiments que par la vérité ; guidés par leurs émotions, ils tâtonnent comme un aveugle. En effet, l’homme sentimental ferme les yeux à la nécessité de raisonner logiquement pour déterminer comment agir au mieux des intérêts de son prochain. En revanche, celui qui est mû par l’amour véritable fait preuve de prévoyance et ne se laisse pas diriger par ses émotions. Il oriente ses sentiments dans la bonne direction, celle qu’il a choisie en raisonnant. — Rom. 8:5-8, MN.

      6. a) À propos de l’amour, que pourrons-​nous comprendre grâce à notre faculté de raisonner ? b) Pourquoi l’homme honnête reconnaîtra-​t-​il que les pensées de Dieu lui sont nécessaires pour manifester l’amour ?

      6 Mais celui qui possède l’amour doit avant tout penser “les pensées de Dieu”. Il doit reconnaître que Dieu avait raison quand il déclara : “Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées.” (És. 55:9). Grâce à notre faculté de raisonner, nous pouvons arriver à la conclusion que les membres de la famille humaine dépendent les uns des autres, puisqu’ils ont tous les mêmes besoins d’ordre physique, mental et spirituel. De même, nous nous apercevons que si nous pouvons pourvoir par nos propres moyens à certains de ces besoins, il y en a d’autres qui ne peuvent être satisfaits que par ceux qui nous aiment, et que notre bonheur dépend de ces besoins. La logique nous dira peut-être que l’homme animé par l’amour saura discerner ces besoins et fera tout son possible pour les satisfaire. Cependant, comme ses moyens sont limités, l’amour l’incitera à déterminer quels sont les besoins les plus urgents de son prochain, afin d’y porter toute son attention. Notre intelligence nous permettra sans doute de comprendre que, pour aider quelqu’un, de nombreux facteurs entrent en ligne de compte et que l’amour véritable nous poussera à agir, non selon nos préférences, celles des autres, voir même celles de l’intéressé, mais au mieux des intérêts de ce dernier. Grâce à la réflexion, vraisemblablement nous comprendrons la nécessité de désirer de tout cœur agir en faveur de notre prochain. Il n’empêche que si nous sommes honnêtes, nous avouerons qu’il nous faut les “pensées de Dieu” pour savoir comment satisfaire au mieux les besoins de nos semblables, pour connaître réellement leurs besoins les plus urgents, pour agir au mieux de leurs intérêts présents et futurs, enfin pour stimuler notre désir d’agir ainsi. Nous ne nous tromperons jamais si nous nous laissons guider par Dieu, puisque “tout don de qualité, tout présent parfait vient d’en haut, car il descend du Père des lumières célestes, et chez qui il n’y a pas le changement provenant du mouvement de l’ombre”. — Jacq. 1:17, MN.

      LE MOT “AMOUR” EN GREC

      7. Quel est le sens propre de chacun des quatre mots grecs signifiant “amour” ?

      7 Revenons à présent aux Grecs et aux quatre termes qu’ils employaient pour exprimer l’idée de l’amour. Dans les temps bibliques, les Grecs se servaient du mot érôs pour parler de ce que nous appelons aujourd’hui l’amour physique ou sexuel. Ils disaient storgê pour désigner l’amour entre les membres d’une famille, par exemple l’amour paternel ou maternel. Philia emportait l’idée de l’affection entre amis, d’un amour caractérisé par l’attachement mutuel dû à l’affinité des personnalités. Enfin, agapê désignait l’amour fondé sur des principes, un amour réfléchi et désintéressé.

      8. a) Grâce à qui comprenons-​nous clairement le sens de ces termes ? b) Pourquoi le mot agapê désigne-​t-​il l’amour qui mène à la vie ?

      8 Ce furent les Grecs qui nous fournirent ces termes mais, paradoxalement, c’est grâce à des Hébreux qui écrivaient en grec que nous sommes à même de bien les comprendre. Nous parlons des rédacteurs de cette partie de la Bible appelée les Écritures grecques chrétiennes. Nous sommes arrivés à l’intelligence de ces mots grâce surtout à l’emploi tout à fait particulier que ces écrivains firent du terme agapê, pour désigner l’amour fondé sur des principes (plutôt que sur l’attrait physique, la parenté ou la compatibilité des personnalités). À ce propos, le Dictionnaire biblique de Douglas (angl.) nous informe qu’agapê est l’“un des mots les moins souvent rencontrés dans les écrits classiques grecs”. Ainsi, on trouve rarement ce terme chez Platon, Socrate ou Aristote, tandis que Pierre, Paul, Jean et les autres rédacteurs des livres compris entre Matthieu et l’Apocalypse ou Révélation se servirent de ce vocable dans des acceptions tout à fait nouvelles. Dans leurs écrits, les Écritures grecques chrétiennes, on ne trouve nulle part le mot érôs, on y rencontre trois fois seulement des composés de storgê, le verbe philéô y figure moins de cent fois, tandis que le terme agapê y est employé 250 fois environ. L’apôtre Jean utilisa ce mot dans sa phrase : “Dieu est amour [agapê].” (I Jean 4:8, MN). Le même apôtre mit ce terme dans la bouche de Jésus, en écrivant : “Tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour [agapê] entre vous.” (Jean 13:35, MN). Paul l’employa également quand il affirma que “le fruit de l’esprit, c’est l’amour [agapê]”. (Gal. 5:22, MN.) Un peu plus loin, l’apôtre ajouta : “Celui qui sème ayant l’esprit en vue, récoltera de l’esprit la vie éternelle.” Il y va donc de notre vie d’apprendre à pratiquer cet amour fondé sur des principes et produit par l’esprit de Dieu (Gal. 6:8, MN). L’apôtre Jean souligna cette pensée quand il écrivit : “Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons [agapaô, forme verbale d’agapê] les frères. Celui qui n’aime pas demeure dans la mort.” — I Jean 3:14, MN.

      9. a) À cause du manque d’amour, quelle question fut soulevée au début de l’histoire humaine ? b) Comment Jéhovah Dieu réagit-​il à cette manifestation d’égoïsme ?

      9 Quels sont les principes qui déterminent la pratique de cet amour désintéressé ? Dans sa Parole écrite, Dieu nous révèle que la grande question de la souveraineté universelle a été soulevée quand l’un de ses fils spirituels se rebella contre son Créateur et le calomnia devant le premier couple humain en Éden, afin de se concilier le soutien du premier homme et de la première femme, même au prix de leur vie. Adam ne manifesta à l’égard de sa femme Ève que l’amour érotique ou charnel ; tournant le dos à son Père céleste, il se joignit à elle dans la désobéissance. En méprisant sa position d’homme juste devant Jéhovah Dieu et en renonçant à sa perfection humaine, il se priva dans une large mesure de la possibilité de témoigner à sa femme un amour véritable. Inévitablement, ses enfants vinrent au monde imparfaits, sous le coup du péché héréditaire et dans une condition de mortalité, tout comme leur père. Mais malgré cette ingratitude égoïste, Jéhovah ne s’aigrit pas et il ne laissa pas son amour se refroidir. En effet, tout en prononçant son juste jugement contre les trois rebelles, il annonça son dessein de produire par la suite une Postérité qui mettrait fin à tout le mal que son adversaire aurait provoqué. Ce thème se rencontre d’un bout à l’autre de la Bible, exposant le déroulement des desseins divins pendant une période de quatre mille ans. Au terme de cette période, Dieu envoya ici-bas le Fils qui lui était le plus cher, d’abord pour défendre la cause de son Père et se montrer indéfectiblement attaché à lui en tant que Souverain légitime, ensuite pour fournir aux hommes ce dont ils avaient le plus grand besoin, savoir : une rançon leur ôtant le péché et la condamnation à mort et les réconciliant avec le Père céleste. — Gen. 3:14-24 ; Jean 3:16, 36.

      10. a) Quelles perspectives les prophéties bibliques laissent-​elles entrevoir à ceux qui manifestent l’amour véritable ? b) Quelle œuvre l’amour les incite-​t-​il à accomplir ?

      10 La Bible révèle, en outre, que les bienfaits de la rançon seront dispensés aux hommes et aux femmes obéissants et aimants par un Royaume gouverné par Jésus-Christ, et qu’il en résultera un ordre complètement nouveau sur la terre. Le présent ordre, fondé sur l’égoïsme, la violence et la désobéissance envers Dieu, sera anéanti lors de la guerre universelle d’Harmaguédon. Les prophéties bibliques réalisées dans les événements et les conditions des temps actuels attestent que depuis 1914 nous sommes au “temps de la fin” du présent ordre, et que sous peu notre génération verra la terre purifiée et délivrée des maux qui l’accablent : haines, convoitises, luttes, meurtres, vols, oppressions, adultères, calomnies et autres fruits d’un monde sans amour qui ignore l’esprit de Dieu (Mat. 24:7-14, 33-35 ; Gal. 5:21). La Bible indique aussi que l’amour de nombre de ceux qui se déclarent disciples de Jésus ‘se refroidirait’ ; en revanche, d’autres endureraient et accompliraient une œuvre désintéressée. Laquelle ? Jésus la décrit en ces termes : “Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée par la terre habitée tout entière en témoignage à toutes les nations ; et alors la fin viendra.” — Mat. 24:14, MN.

      11. Qui nous apprend le vrai sens du mot amour ?

      11 À présent, nous comprenons mieux pourquoi la Bible déclare dans I Jean 4:19 (MN) : “Pour nous, nous aimons, parce qu’il nous a aimés le premier.” Une connaissance des actes et des desseins bienveillants de Dieu nous aide à comprendre réellement l’amour et nous incite à imiter notre Créateur sous ce rapport. Puisque, à l’origine, l’homme fut fait à l’image de Dieu, il est de notre devoir d’exprimer un amour semblable au sien. — Gen. 1:26, 27.

      L’AMOUR PHYSIQUE

      12, 13. a) La Bible désapprouve-​t-​elle et passe-​t-​elle sous silence l’amour sexuel, et quels exemples peut-​on citer à ce sujet ? b) Pour que l’amour physique contribue au bonheur, qu’est-​ce qui est nécessaire, et que nous apprend le cas des Grecs et des Romains de l’Antiquité ?

      12 Examinons d’abord l’amour sexuel, que les Grecs appelaient érôs. Vous vous demandez peut-être quel rapport existe entre cet amour-​là et l’amour réfléchi (agapê) dont il a été question plus haut. Certes, les écrivains bibliques ne se servirent jamais du terme érôs. Il n’empêche que la Bible parle très franchement de l’amour physique. Pour s’en rendre compte, il suffit de lire la Genèse (Adam et Ève, Isaac et Rébecca, Jacob et Rachel), le Cantique des Cantiques ou les conseils donnés dans Proverbes 5:15-19. Cependant, la Bible ne déifie pas l’amour charnel. Tout en précisant que Rébecca était “très belle de figure” et que Rachel était “belle de taille et belle de figure”, la Bible montre que ce qui rendait ces femmes réellement belles était leur dévouement envers le vrai Dieu Jéhovah et à l’égard de leur mari (Gen. 24:16 ; 29:17). Pour ce qui est des Écritures chrétiennes, dans sa première lettre aux Corinthiens (chapitre sept), l’apôtre Paul donne des conseils très francs sur l’amour conjugal, et on aurait du mal à le taxer de “puritanisme”.

      13 Mais dans tout ce que la Bible déclare à ce sujet, elle souligne la pensée suivante : L’amour physique ne peut contribuer au bonheur que dans la mesure où il est maîtrisé, et non adoré ; et pour le maîtriser, il nous faut l’amour fondé sur des principes. De nos jours, le monde entier commet, semble-​t-​il, la même erreur que les Grecs de l’Antiquité. Ils adoraient le dieu Éros, se prosternaient devant son autel et lui offraient des sacrifices. Les Romains agissaient de même à l’égard de Cupidon, identifié avec l’Éros grec. Mais l’Histoire atteste que le culte de l’amour sexuel ne produisit que la dégradation, la débauche et la dissolution. C’est peut-être ce qui explique pourquoi les écrivains bibliques évitèrent d’employer le mot érôs.

      14. Comment l’amour réfléchi peut-​il résoudre les problèmes conjugaux ?

      14 Aujourd’hui, l’incompatibilité d’humeur est responsable d’un nombre toujours croissant de divorces, à telle enseigne que dans certaines régions des États-Unis, un mariage sur deux se termine par un divorce. Comme les hommes ont besoin de l’amour fondé sur des principes ! Que de problèmes — même intimes — seraient résolus si les hommes et les femmes se souvenaient que l’amour (agapê) “ne se conduit pas de manière indécente, ne cherche pas ses propres intérêts, ne s’irrite pas” ! (I Cor. 13:5, MN.) Les racines de la mésentente conjugale et des scènes de ménage seraient extirpées si les conjoints suivaient ces sages conseils de Paul : “Toutefois, que chacun de vous en particulier aime [agapaô] ainsi sa femme, comme lui-​même ; d’autre part, la femme doit avoir un profond respect pour son mari.” (Éph. 5:33, MN). Animés d’un tel amour, le mari et la femme ne voudront pas posséder, mais partager. Au lieu de toujours dire “je”, “moi” ou “le mien”, ils diront “nous” et “notre”. Ils chercheront à connaître les besoins et les désirs l’un de l’autre puis, avec amour, ils agiront en conséquence, pour leur plus grand bonheur mutuel.

      L’AMOUR AU SEIN DE LA FAMILLE

      15. Pourquoi l’amour (storgê) traverse-​t-​il actuellement une crise, et que faut-​il faire pour le protéger ?

      15 Quel plaisir de voir une famille unie par les liens de l’amour ! On y trouve une beauté et un charme tout à fait particuliers, et l’on passe des moments délicieux en son sein. Cette affection naturelle (gr. storgê) qui existe entre les membres d’une famille est citée par Paul comme un exemple des sentiments familiaux qui devraient exister parmi les chrétiens (Rom. 12:10, MN). Mais l’apôtre prédit également qu’à notre époque cette “affection naturelle” ferait défaut parmi la généralité des hommes (II Tim. 3:3, MN). La vie familiale d’antan n’a pas résisté aux pressions des temps modernes. Aujourd’hui, les membres d’une famille prennent leurs repas de moins en moins souvent ensemble et c’est rarement qu’ils se trouvent réunis pour profiter de la compagnie les uns des autres. La délinquance adulte et juvénile divise de plus en plus les foyers. La raison en est que l’affection naturelle ne peut, à elle seule, résister aux pressions des temps actuels. Par contre, l’amour fondé sur des principes peut préserver l’unité d’une famille, parce que l’“amour [agapê] (...) est un parfait lien d’union”. — Col. 3:14, MN.

      16. Quels conseils la Bible adresse-​t-​elle aux parents qui désirent agir au mieux des intérêts de leurs enfants ?

      16 Parents, voulez-​vous que vos enfants vous aiment ? Sans doute voudriez-​vous que vos enfants soient comme ceux dont la Bible parle en ces termes : “Enfants, soyez obéissants envers vos parents en union avec le Seigneur, car cela est juste : ‘Honore ton père et ta mère’ ; ce qui est le premier commandement avec une promesse : ‘Pour que tu t’en trouves bien et subsistes longtemps sur la terre.’” Votre désir est-​il de voir vos enfants obtenir la vie éternelle sur une terre édénique sous le Royaume de Dieu ? Si oui, il vous faut jouer votre rôle, savoir : “Et vous, pères, n’irritez pas vos enfants, mais continuez de les élever dans la discipline et les conseils autorisés de Jéhovah.” Pour faire cela en ces temps difficiles, il vous faudra faire preuve non seulement d’affection, mais d’amour, d’un amour fondé sur les bons principes. — Éph. 6:1-4, MN.

      17. a) Pourquoi ne fait-​on pas preuve d’amour quand on gâte un enfant ? b) Pourquoi un manque de discipline peut-​il être néfaste aussi bien pour les enfants que pour les parents ?

      17 Le père qui n’élève pas ses enfants dans la saine discipline mais qui cède à tous leurs caprices fait preuve, à vrai dire, d’égoïsme. Il dira peut-être : “Je sais que je n’aurais pas dû leur acheter cela mais ils y tenaient tellement, et je n’aime pas leur faire de la peine.” Au lieu de servir les intérêts futurs de ses enfants, un tel père agit égoïstement en songeant surtout à se concilier leur affection, qui risquerait de diminuer provisoirement s’il leur appliquait une juste mesure disciplinaire. Qui aurait l’idée de donner à son enfant une bombe à retardement ? C’est pourtant ce que font certains parents quand ils achètent une voiture à leur fils alors qu’il est encore trop jeune, ou quand ils permettent à leur fille de jouir d’une liberté trop grande pour son âge. Lorsqu’un père faible sacrifie ses principes sur l’autel de la sentimentalité, il pratique un faux culte, et souvent l’affection qu’il s’attend à recevoir plus tard de ses enfants fait cruellement défaut. Le sage proverbe déclare : “Celui qui ménage sa verge hait son fils, mais celui qui l’aime cherche à le corriger.” (Prov. 13:24). Corriger ou discipliner, c’est enseigner et éduquer. Tout comme notre Père céleste nous discipline et nous enseigne, nous devons corriger nos enfants si nous voulons leur témoigner un amour véritable. — Héb. 12:5-11, MN.

      L’AMOUR ENTRE AMIS

      18, 19. a) Sur quoi se fonde l’amour entre amis (philia), et quel exemple montre qu’il n’y a pas de mal à avoir des amis ? b) Pour qu’une amitié soit durable, que faut-​il y ajouter, et pourquoi ?

      18 On s’enrichit également en aimant ses amis. Pour cet amour-​là, les Grecs employaient le mot philia. Comme la vie serait stérile si nous n’avions pas d’amis ! En général, on éprouve de l’amitié pour quelqu’un quand on trouve chez lui des qualités qu’on apprécie. Une amitié peut naître également quand deux personnes partagent les mêmes expériences pendant un certain temps, posant ainsi un fondement pour l’affection et la fidélité. Une confiance réciproque existe entre deux amis. Jésus-Christ lui-​même témoigna une amitié spéciale à trois de ses disciples : Pierre, Jacques et Jean. Et des trois, Jean est mentionné comme étant particulièrement cher à Jésus. — Jean 19:26 ; 20:2.

      19 Toutefois, pour qu’une amitié soit durable, elle doit s’accompagner de l’amour fondé sur des principes. C’est pourquoi l’apôtre Pierre nous exhorte à ajouter à notre “affection fraternelle [philadélphia] l’amour [agapê]”. (II Pierre 1:7, MN.) Sinon, notre affection risque de dégénérer en flatterie et cajolerie. Elle pourrait nous inciter à nous joindre à quelqu’un dans des activités mauvaises et nuisibles qui déshonorent Dieu et font du tort à notre prochain. Or, l’“amour [agapê] ne fait pas de mal au prochain”. — Rom. 13:10, MN.

      20. Comment l’amitié de Dieu devrait-​elle nous guider dans le choix de nos amis ?

      20 À vrai dire, l’amour fondé sur les bons principes devrait nous guider dès le début dans le choix de nos amis. Imaginez la joie des disciples de Jésus lorsqu’ils entendirent celui-ci dire : “Le Père lui-​même a de l’affection [philéô] pour vous.” Mais pourquoi Dieu les honorait-​il de la sorte ? Les paroles suivantes de Jésus nous donnent la réponse : “Parce que vous avez de l’affection pour moi et que vous croyez que je suis sorti comme le représentant du Père.” (Jean 16:27, MN). Oui, Dieu n’a de l’affection que pour ceux qui le méritent, et ce sont les seuls à qui il accorde son amitié (Jacq. 2:23). C’est donc à juste titre que l’avertissement suivant nous est donné : “Celui donc qui veut être ami [philos] du monde se constitue ennemi de Dieu.” Nos amis devraient être, avant tout, ceux qui aiment Dieu et sont ses amis. — Jacq. 4:4, MN.

      21. Pourquoi ne faut-​il pas en conclure que notre amour sera désormais limité à quelques personnes seulement ?

      21 Ces considérations sont-​elles une entrave à l’expression de notre amour ? Nullement, car l’amour fondé sur des principes [agapê] peut et doit entrer en ligne de compte là où on n’éprouve aucune affection [philia]. La récompense de la vie éternelle ne sera pas accordée à ceux qui se bornent à témoigner de l’amour et de l’attachement à leur conjoint, à leur famille et à leurs amis intimes. Jésus déclara : “Si, en effet, vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense avez-​vous ? Les percepteurs d’impôts ne font-​ils pas la même chose ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-​vous d’extraordinaire ? Les gens des nations ne font-​ils pas la même chose ? Vous devez donc être parfaits comme votre Père céleste est parfait.” (Mat. 5:46-48, MN). De ce qui précède il ressort très clairement que l’on peut aimer quelqu’un pour qui on n’éprouve pas de la sympathie. Il y va même de notre vie d’agir ainsi.

      22. Quelles questions devrions-​nous nous poser très sérieusement ?

      22 Réfléchissez un peu et posez-​vous les questions suivantes : Quelle est la qualité de mon amour ? Est-​il fondé sur des principes ou est-​il surtout sentimental ? Mon amour est-​il limité à ceux que j’aime naturellement : conjoint, parents, enfants, amis qui me sont sympathiques ? Et même l’amour que j’ai pour mes amis intimes est-​il motivé par le désir de servir leurs intérêts éternels ou par les avantages que leur amitié me procure ? À quel point mon amour est-​il sincère ? La valeur de toute votre existence dépend de la réponse à ces questions. — I Cor. 13:1-3, MN.

  • Aimons-nous conformément au nouveau commandement
    La Tour de Garde 1965 | 1er août
    • Aimons-​nous conformément au nouveau commandement

      “Je vous donne un nouveau commandement, que vous vous aimiez les uns les autres ; tous comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez les uns les autres.” — Jean 13:34, MN.

      1. Selon l’apôtre Paul, quelle sorte d’amour Dieu exprima-​t-​il en pourvoyant à la rançon ?

      LE PLUS grand don que Dieu ait fait aux hommes est basé non sur l’affection, mais sur l’amour fondé sur des principes. C’est là le raisonnement de l’apôtre Paul dans Romains 5:7-10 (MN), où il dit : “À peine, en effet, quelqu’un mourra-​t-​il pour un homme juste ; certes, pour l’homme de bien peut-être quelqu’un osera-​t-​il même mourir. Mais Dieu nous recommande son amour [agapê] en ce que, alors que nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous. (...) Car si, lorsque nous étions ennemis [et non amis], nous sommes devenus réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, bien plus, à présent que nous sommes devenus réconciliés, serons-​nous sauvés par sa vie.” En donnant son Fils, ce ne fut pas simplement de l’affection que Jéhovah Dieu témoigna aux hommes pécheurs. Quelles qualités ces derniers possédaient-​ils pour mériter son affection ? Dieu manifesta à leur égard l’amour, un amour fondé sur des principes, un désir désintéressé d’agir au mieux de leurs intérêts. Il pourvut à leur besoin le plus vital : le moyen leur permettant de se réconcilier avec lui, la Source de la vie, par le sacrifice rédempteur de son Fils.

      2, 3. a) Pourquoi l’amour désintéressé est-​il nécessaire pour obéir au commandement donné dans Matthieu 24:14, et comment les témoins de Jéhovah manifestent-​ils un tel amour ? b) Comment Jésus agissait-​il autrement que les philanthropes des temps modernes ?

      2 Il nous faut aujourd’hui posséder cette sorte d’amour, si nous voulons être chrétiens ou disciples du Fils de Dieu. Sans cette qualité, nous ne pourrions jamais accomplir, avant la fin du présent système de choses, la prophétie de Jésus selon laquelle “cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée par la terre habitée tout entière en témoignage à toutes les nations”. Jésus mit en garde les porteurs de cette bonne nouvelle en ces termes : “On vous livrera à la tribulation et on vous tuera, et vous serez des objets de haine pour toutes les nations à cause de mon nom.” — Mat. 24:9, 14, MN.

      3 À l’heure actuelle, les témoins de Jéhovah, mus par un amour désintéressé, répandent la bonne nouvelle du Royaume dans 194 pays et îles. Quelle autre qualité pourrait les inciter à continuer à dépenser leur temps et leurs forces à parcourir les villes et les villages, alors que dans tant de foyers ils sont éconduits ? Ils n’emploient pas des méthodes philanthropiques pour acheter la bonne volonté des gens en leur distribuant de l’argent, des denrées ou d’autres biens matériels. Deux fois, il est vrai, Jésus-Christ donna miraculeusement à manger aux foules qui s’étaient déplacées de loin pour venir l’écouter. Mais il n’en fit pas une habitude, car il n’attirait pas ses disciples en leur offrant des avantages d’ordre matériel. Une fois il déclara à la foule : “Vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé les pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour la nourriture qui demeure pour la vie éternelle, que le Fils de l’homme vous donnera.” Il poursuivit en prononçant quelques vérités dures à entendre, en un langage que certains trouvèrent “choquant”, si bien que “beaucoup de ses disciples s’en allèrent vers les choses qui sont en arrière et ils ne marchaient plus avec lui”. Ils aimaient le pain qui périt, mais non la vérité, qui “demeure pour la vie éternelle”. — Jean 6:25-27, 60, 66, MN.

      4, 5. Qu’est-​ce qui prouve qu’en donnant son nouveau commandement, Jésus ne parlait pas simplement de l’amour du prochain ?

      4 En revanche, d’autres disciples restèrent auprès de lui jusqu’à la fin de son ministère. Au cours de la dernière nuit qu’il passa avec eux, il leur dit : “Je vous donne un nouveau commandement, que vous vous aimiez les uns les autres ; tout comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez les uns les autres.” (Jean 13:34, MN). Pourquoi a-​t-​il pu affirmer qu’il leur donnait un “nouveau commandement” ?

      5 Quelque quinze cents ans auparavant, Dieu, par l’entremise de Moïse, avait donné à Israël sa Loi, qui déclarait entre autres : “Tu aimeras ton prochain comme toi-​même.” (Lév. 19:18). Certes, l’histoire de cette nation révèle qu’elle échoua lamentablement pour ce qui était de suivre cette Loi, néanmoins ce Code existait pendant tous ces siècles. Il est donc évident que l’amour du prochain n’était en aucune façon un commandement nouveau. Jésus cita ce verset pour répondre à un légiste juif qui lui avait demandé quel était le plus grand commandement de la Loi. Jésus lui dit : “‘Tu dois aimer Jéhovah ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme et de tout ton esprit et de toute ta force.’ Voici le second : ‘Tu dois aimer ton prochain comme toi-​même.’” (Marc 12:29-31, MN). Il est vrai que l’alliance de la Loi conclue avec Israël fut accomplie et écartée par la mort de Jésus et l’institution d’une nouvelle alliance, cependant les principes de ces deux grands commandements furent conservés au sein de la congrégation chrétienne nouvellement établie (Rom. 12:1, 2 ; 13:8-10 ; Jacq. 2:8, MN). Aussi, afin de mieux comprendre le nouveau commandement de Jésus, il convient que nous examinions d’abord ces commandements antérieurs.

      ESPRIT, CŒUR, ÂME ET FORCE

      6. Que devons-​nous faire pour aimer Dieu de tout notre esprit ?

      6 Tout ce que nous sommes est englobé dans le commandement nous prescrivant d’aimer Jéhovah de tout notre esprit, de tout notre cœur, de toute notre âme et de toute notre force (Marc 12:30 ; Mat. 22:37). L’esprit est le siège de l’intelligence. Pour aimer Dieu de tout notre esprit, il nous faut employer toute notre intelligence pour connaître notre Créateur, ses desseins et ses principes, puis appliquer intelligemment ces connaissances dans tous les domaines de notre existence, conformément à la volonté divine. Il est évident qu’on ne peut aimer Dieu de tout son esprit en l’adorant par des cérémonies formalistes ou des prières et des louanges apprises par cœur et prononcées machinalement, car ces pratiques ne demandent pas plus qu’une intelligence infantile. Le Dieu infiniment sage qui créa notre merveilleux univers si grandiose et varié ne pourrait sûrement pas accepter un tel culte stéréotypé comme l’expression d’un amour véritable à son égard. Si vous voulez aimer Dieu de tout votre esprit, vous devez être “transformés en renouvelant votre esprit, afin d’examiner pour vous-​mêmes quelle est la bonne et l’agréable et la parfaite volonté de Dieu”. — Rom. 12:2, MN.

      7. Pour aimer Dieu, suffit-​il de le servir et de lui obéir parce que notre esprit a compris la nécessité de le faire ? Expliquez.

      7 Le cœur représente le siège du désintéressement, de l’altruisme extériorisé, la source de nos affections, de nos mobiles, de notre conscience et de nos mœurs. Si nous aimons Dieu de tout notre cœur, nous ne lui obéirons ni ne le servirons simplement parce que nous nous sentons obligés de lui plaire. Adorer Dieu avec un cœur partagé indique qu’on le sert dans un but intéressé : celui d’en profiter au maximum, tout comme l’ouvrier qui ne sert son patron que pour toucher un salaire. Celui qui aime Jéhovah Dieu de tout son cœur accomplira la volonté du Créateur, non seulement parce que c’est son devoir et que sa vie en dépend, mais surtout parce qu’il désire l’accomplir. Les sentiments profonds de son cœur l’incitent à agir de façon à plaire à son Père céleste. — I Jean 5:3.

      8. Comment devons-​nous aimer Dieu ‘de toute notre âme’ ?

      8 Aimer Dieu de toute notre âme revient à dire qu’en tant que créatures intelligentes, nous l’aimons de toute notre vie. Dès lors, il ne suffit pas d’aimer Dieu une fois par semaine ou de l’adorer seulement le jour du sabbat ou de certaines fêtes qui reviennent tous les ans. Pour nous, la vie et le temps sont inséparables. Tant que nous sommes en vie, nous avons du temps à notre disposition ; dès que nous mourons, le temps cesse d’exister pour nous, tout au moins jusqu’à ce que notre Père céleste juge bon de nous ramener à la vie par une résurrection. Par suite, si nous aimons Dieu de toute notre âme, notre vie tout entière sera axée sur l’accomplissement de sa volonté. Nous ne nous leurrerons pas en pensant que nous pouvons consacrer la première moitié de notre existence à la poursuite de nos propres désirs, et ce qui reste, y compris nos vieux jours, à l’accomplissement de la volonté divine. — Eccl. 12:3 12:1, NW.

      9, 10. a) Pouvons-​nous aimer Jéhovah Dieu de ‘toute notre force’ tout en travaillant pour subvenir à nos besoins matériels et à ceux de notre famille ? Expliquez. b) Pourquoi notre amour pour Dieu est-​il intime ?

      9 Aimer Dieu de toute notre force, c’est le servir énergiquement, faire de réels efforts pour lui plaire. Bien entendu, nous pouvons dépenser nos forces pour gagner notre vie, subvenir aux besoins de notre foyer et même pour nous divertir de temps en temps, mais nous réserverons à Jéhovah Dieu le meilleur de nos forces vitales. Écrivant à des hommes qui avaient déjà voué leur vie à Dieu, l’apôtre Paul déclara : “Je vous supplie donc, frères, par les compassions de Dieu, de présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, un service sacré avec votre faculté de raisonner.” Puisque Jéhovah “fait que toutes ses œuvres ensemble coopèrent pour le bien de ceux qui aiment Dieu”, ne serait-​il pas raisonnable de notre part de faire que toutes nos œuvres coopèrent pour sa louange et pour le bien de tous ceux qui l’aiment ? — Rom. 12:1 ; 8:28, MN.

      10 Que pourrait-​il y avoir de plus intime que cet amour pour Dieu, qui est une exigence biblique ? Nous avons beau parler du rôle individuel joué par l’esprit, le cœur, l’âme et la force, si nous voulons que notre amour soit vrai, nous devons faire concourir tous ces moyens à cette fin. Toutes nos facultés sont nécessaires, sans exception.

      AIMONS NOTRE PROCHAIN COMME NOUS-​MÊMES

      11. De quelles façons différentes pouvons-​nous ‘aimer notre prochain comme nous-​mêmes’ ?

      11 Jésus nous a ordonné d’aimer notre prochain, non en nous abstenant de nous aimer nous-​mêmes, mais comme nous-​mêmes, c’est-à-dire en faisant à notre prochain ce que nous voudrions qu’il nous fasse. Nous ne nous attendons pas à ce que notre prochain pourvoie à tous nos besoins, et que nous ne fassions rien nous-​mêmes. La vie perdrait une bonne partie de son intérêt si d’autres nous servaient comme des laquais. Par contre, nous apprécions la générosité de nos amis quand ils partagent avec nous des bonnes choses matérielles et mieux encore des choses qui remplissent nos besoins intellectuels et spirituels, telles qu’une conversation édifiante ou des paroles encourageantes. Nous sommes reconnaissants quand on nous protège du mal ou nous met en garde contre un danger caché, quand on nous guide et conseille lorsque nous sommes dans le doute ou dans l’embarras. En revanche, nous aimons qu’on nous accorde le droit d’exercer notre jugement et de prendre la décision finale dans les questions d’ordre personnel. Nous ne voudrions pas qu’on nous prive de notre droit de propriété en nous volant ou en faisant un mauvais usage de nos biens. Nous serions encore plus mécontents si notre prochain essayait de s’interposer entre nous et ceux qui nous sont chers : conjoint, membres de la famille, amis, etc. Nous sommes jaloux de tous ces privilèges. Nous devrions aussi désirer voir notre prochain jouir de ces choses, et faire tout notre possible à cet effet. Comme l’a dit Jésus, “c’est là, en fait, ce que signifient la Loi et les Prophètes”. — Mat. 7:12, MN.

      LE NOUVEAU COMMANDEMENT

      12, 13. a) D’après le nouveau commandement de Jésus, de quelle façon spéciale faut-​il témoigner de l’amour ? b) Comment Jésus fit-​il preuve d’un amour extraordinaire pendant son ministère sur la terre ?

      12 Étant donné que depuis des siècles la Loi et les Prophètes exigeaient l’amour du prochain, c’est-à-dire qu’on se souciât des intérêts du prochain, il est évident que Jésus parlait d’autre chose quand il déclara à ses disciples qu’il allait leur donner un “nouveau commandement”. De quoi parlait-​il ? Ses paroles nous donnent la réponse : “Que vous vous aimiez les uns les autres ; tout comme je vous ai aimés.” Même les disciples ne saisirent pas immédiatement toute la portée de ces paroles, mais ils ne tardèrent pas à l’apprendre. — Jean 13:34, MN.

      13 Les disciples comprirent par la suite que Jésus avait quitté sa demeure afin de se rendre auprès d’eux. Oui, il avait laissé son Père, ses frères, ses proches collaborateurs, ses amis les plus chers, ses possessions et ses privilèges. Voilà ce qu’il avait laissé dans sa demeure céleste en se dépouillant de sa vie spirituelle en tant que “Parole de Dieu” et en naissant comme humain dans une étable, afin de faire œuvre de missionnaire (Jean 1:14 ; Luc 2:7). Le changement était bien plus radical pour lui que pour n’importe quel missionnaire qui quitte son pays, aussi prospère soit-​il, pour se rendre dans une contrée pauvre et très arriérée. Mais l’amour de Jésus ne s’arrêta pas là ; ce ne fut que le commencement. Bien qu’étant un homme parfait, sans péché et supérieur sous tous les rapports à ceux qui l’entouraient, il n’hésita pas à vivre, à travailler, à manger, à boire et à dormir parmi des gens imparfaits, pécheurs, malades et mourants. Si l’on peut qualifier les trente premières années de sa vie de “normales”, les trois dernières années et demie étaient loin de l’être. Pendant trente ans, il avait aimé son prochain comme lui-​même, mais maintenant il allait témoigner son amour envers ses semblables d’une façon toute particulière. Il parcourut la Palestine d’un bout à l’autre, se dépensant sans compter pour enseigner son prochain et défendre la vérité relative aux desseins de son Père. Quand il n’enseignait pas en public, il formait ses disciples. Parfois, il y avait tellement de monde qu’“il n’était même pas commode de prendre un repas”. — Marc 6:31, MN.

      14. Qu’est-​ce qui prouve que Jésus fit preuve d’abnégation mais non d’ascétisme ?

      14 Peut-​on accuser Jésus d’ascétisme ? Absolument pas ! Il accepta de nombreuses invitations à des repas, à des banquets et à au moins une noce, et sans doute il y prit part avec joie. Il était reconnaissant quand on se montrait bon à son égard. Une fois qu’il prenait un repas avec son ami Lazare, Marie, sœur de Lazare, oignit les pieds de Jésus d’une huile parfumée très coûteuse, évaluée à environ 250 de nos francs (français). Judas exprima son indignation, prétendant se soucier des pauvres à qui on aurait pu donner l’argent résultant de la vente du parfum. Mais Jésus lui dit : “Laisse-​la tranquille, afin qu’elle garde cette observance en vue du jour de mon ensevelissement. Car vous aurez toujours les pauvres avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours.” (Jean 12:1-8, MN). Même si l’amour désintéressé qu’il manifestait par son ministère n’incitait pas tous les autres à témoigner de l’amour, Jésus ne permettait pas à leur manque d’amour de diminuer le sien.

      15. a) Comment Jésus fit-​il comprendre à ses disciples l’importance de l’amour ? b) Conformément au nouveau commandement, qui devait faire l’objet de l’amour des disciples, et sur quoi cet amour était-​il fondé ?

      15 Dès lors, sera-​t-​on surpris d’apprendre que pendant la dernière nuit que Jésus passa avec ses disciples, il souligna fortement l’importance de l’amour, l’amour véritable fondé sur des principes ? Il prononça plus de trente fois les mots “amour” et “aimer”, et il répéta trois fois le commandement “que vous vous aimiez les uns les autres”. (Jean 13:34 ; 15:12, 17, MN.) Comment pouvaient-​ils prouver qu’ils étaient ses disciples si l’amour leur faisait défaut ? Suffisait-​il d’aimer ‘son prochain comme soi-​même’ ? Cet amour-​là était nécessaire, à coup sûr, mais ce n’était pas là le nouveau commandement. Ils devaient s’aimer les uns les autres. L’amour devait régner entre eux, un amour semblable à celui que Jésus leur avait témoigné, à eux, ses chers disciples qui aimaient son Père, la vérité et lui-​même. Jésus déclara : “Nul n’a de plus grand amour [agapê] que ceci : que quelqu’un livre son âme pour ses amis. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande.” (Jean 15:13, 14, MN). Le lendemain matin, les disciples comprirent de quoi il parlait.

      16. a) Comment Jésus fournit-​il la preuve suprême de son amour pour ses amis ? b) De quelles paroles ses disciples auraient-​ils dû se souvenir ?

      16 Il se peut que l’un des disciples observât de loin ce qui se produisit ce matin-​là. Quant à nous, nous sommes obligés de faire appel à notre imagination. Nous voyons les bourreaux prendre les mains de Jésus, les placer l’une sur l’autre et les transpercer d’un gros clou qu’ils enfoncent dans le bois. Le sang coule de ses mains pendant qu’ils prennent une autre pointe de fer pour attacher ses pieds au poteau. Puis ils mettent le bois debout, de sorte que tout le poids du corps est suspendu à ces deux clous. Six heures plus tard, il sera mort, et ainsi on n’aura pas besoin de lui briser les jambes. Si ses disciples ne virent pas tout ce qui s’était passé, ils ne tardèrent pas à l’apprendre des témoins oculaires (Jean 19:25-27). Eurent-​ils honte de lui ? Essayèrent-​ils de nier qu’ils avaient suivi cet homme, accepté ses enseignements et cru qu’il était celui que Dieu avait choisi pour gouverner son Royaume ? Pierre, au moins, aurait dû se souvenir de ce que Jésus avait dit après l’avoir repris pour avoir soulevé des objections sentimentales quand il entendit Jésus prédire sa propre mort. Jésus avait déclaré : “Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-​même et qu’il prenne son poteau de torture et me suive continuellement. Car quiconque veut sauver son âme la perdra ; mais quiconque perd son âme à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera. (...) Car quiconque a honte de moi et de mes paroles dans cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l’homme aura honte de lui quand il arrivera dans la gloire de son Père avec les saints anges.” — Marc 8:34-38, MN.

      17, 18. a) Quels buts désintéressés Jésus réalisa-​t-​il par sa mort ? b) Quels rapports merveilleux pouvons-​nous entretenir avec Jésus et son Père, mais qu’est-​ce qui nous sera nécessaire ?

      17 Par sa mort, Jésus réalisa le but principal de sa venue sur la terre, savoir : la justification du précieux nom de son Père (Jean 17:6 ; 18:37). Il fournit aussi une rançon pour tous les hommes qui l’accepteraient et à qui il pourrait dire : “Vous êtes mes amis [parce que] vous faites ce que je vous commande.” (Jean 15:14, MN). Jésus obtint le droit d’exercer les fonctions de roi d’un nouveau gouvernement capital ayant son trône dans les cieux, et d’être le grand prêtre de Dieu exerçant ses fonctions en faveur de ses disciples. “Car nous n’avons pas un grand prêtre qui est incapable de compatir à nos faiblesses, mais quelqu’un qui a été éprouvé à tous égards comme nous-​mêmes, mais sans péché.” — Héb. 4:15, MN.

      18 Quarante jours après sa résurrection, Jésus retrouva sa demeure céleste, mais il n’a jamais oublié la terre où il résida pendant trente-trois ans et demi et fit œuvre de missionnaire. Aujourd’hui, son Royaume est établi et en sa qualité de Roi, il porte son attention vers la terre. Si nous montrons que nous sommes ses disciples, nous pouvons recevoir dès maintenant les bienfaits de l’amour et l’affection de Jésus et de son Père, Jéhovah Dieu. Mais à notre tour, il nous faudra aussi faire preuve d’amour. — Mat. 25:31-40 ; Jean 15:7-10.

      19. a) Quelle qualité les gens du monde ont-​ils remarquée chez les témoins de Jéhovah, et pourquoi cela leur semble-​t-​il extraordinaire ? b) Pourquoi l’amour véritable nous oblige-​t-​il à mener une vie que beaucoup considèrent “anormale” ?

      19 Les fidèles disciples de Jésus obéirent au nouveau commandement et, de nos jours, les témoins de Jéhovah organisés en société d’un monde nouveau s’efforcent sincèrement de l’observer. Leurs assemblées nationales et internationales ont attiré l’attention du public sur eux, et dans leur prospection de porte en porte ils ont rencontré des millions de familles. Leur grand amour pour Dieu, pour le prochain et les uns pour les autres a fait l’objet de commentaires dans les journaux, à la radio et dans les actualités cinématographiques dans de nombreuses nations. Les différends internationaux, les divisions nationales et les controverses raciales n’ont pas réussi à briser les liens de leur amour. Ils ne se sont pas laissé aigrir par les persécutions et les outrages (I Cor. 13:6, 7, MN). Aux yeux de beaucoup, les témoins ne mènent pas une vie “normale”, en assistant trois fois par semaine aux réunions de leur congrégation et en consacrant une bonne partie de leurs soirées et de leurs week-ends à leur œuvre d’instruction biblique. Mais les témoins de Jéhovah savent que le présent monde n’est pas “normal” et que les temps actuels ne sont pas “normaux”. L’accomplissement des prophéties de la Bible prouve sans contestation possible que nous vivons à l’époque la plus anormale et la plus remarquable de l’Histoire. Celui qui est animé par le vrai amour ne fermera pas les yeux à ces faits. En effet, vu l’imminence d’Harmaguédon, nous devrions nous rendre pleinement compte que des millions, voir des milliards de vies humaines risquent d’être subitement abrégées sous peu, nous privant de toute possibilité future de leur témoigner notre amour. — Mat. 24:34-42, MN.

      20. a) Pour ce qui est de la vie “normale”, que nous demande le nouveau commandement ? b) Pourquoi est-​il si important d’apprendre dès maintenant à connaître le vrai amour ?

      20 Qu’en est-​il de nous personnellement ? Obéirons-​nous individuellement à ce commandement : “Tout comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez les uns les autres.” Sommes-​nous prêts à renoncer à ce que le monde appelle une vie “normale” afin d’aider nos frères et tous les hommes qui aiment la justice à obtenir la vie éternelle, même au point de mourir pour eux s’il le faut ? Tous les jours, il y a des témoins de Jéhovah qui consentent de tels sacrifices derrière le rideau de fer et ailleurs. Il n’y a là rien d’anormal. “À ceci nous sommes venus à connaître l’amour, parce que celui-là a livré son âme pour nous ; et nous sommes dans l’obligation de livrer notre âme pour nos frères.” (I Jean 3:16, MN). Il nous faut apprendre à bien connaître l’amour maintenant, pour que cette qualité nous incite à agir avec droiture et à persévérer lors des épreuves, des tentations et des situations difficiles qui nous attendent. Alors, même si le monde fait appel à nos sentiments et essaie de nous faire oublier nos principes et notre devoir de protéger les intérêts vitaux du prochain, nous verrons clairement comment agir selon les exigences de l’amour. — Jacq. 1:12 ; I Jean 4:17, 18.

      21. Vu la proximité du nouvel ordre promis par Dieu, quelles perspectives l’amour véritable nous offre-​t-​il, et qu’est-​ce que cela devrait nous inciter à faire ?

      21 Le nouvel ordre promis par Dieu est tout proche, et quand il sera là ses sujets terrestres accompliront avec amour des choses mille fois plus merveilleuses que tout ce qu’a produit le présent ordre égoïste. Ils feront de notre planète non seulement un paradis terrestre mais encore un paradis spirituel, rempli des fruits de l’esprit : l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la foi, la douceur, la maîtrise de soi. Ayant à cœur vos intérêts vitaux, nous demandons dans la prière “que votre amour abonde encore de plus en plus avec la connaissance exacte et un entier discernement ; pour que vous vous assuriez des choses les plus importantes, de sorte que vous soyez sans défaut et que vous ne fassiez pas trébucher les autres jusqu’au jour de Christ, étant remplis du fruit de justice, qui est par Jésus-Christ, à la gloire et à la louange de Dieu”. — Phil. 1:9-11, MN.

  • “Jéhovah des armées”
    La Tour de Garde 1965 | 1er août
    • “Jéhovah des armées”

      ◆ Avez-​vous remarqué cette expression dans votre Bible ? Que signifie-​t-​elle pour vous ? Elle n’est pas étrangère aux lecteurs de la Bible, car elle apparaît 281 fois dans le texte hébreu. Elle devrait vous rappeler que Jéhovah est non seulement le Créateur de l’armée visible des corps célestes, mais encore le Commandant en chef des troupes ou armées angéliques invisibles qu’il peut employer contre ses ennemis pour accomplir son dessein irrésistible. Cette expression devrait fortifier le peuple de Dieu quand il est harcelé par un nombre apparemment écrasant d’adversaires. Elle devrait nous rappeler que nous n’avons pas à résister avec nos propres forces, que nous ne sommes pas seuls. — És. 47:4, AC.

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