BIBLIOTHÈQUE EN LIGNE Watchtower
Watchtower
BIBLIOTHÈQUE EN LIGNE
Français
  • BIBLE
  • PUBLICATIONS
  • RÉUNIONS
  • La course à l’énergie
    Réveillez-vous ! 1978 | 8 juin
    • La course à l’énergie

      “ELLE a une portée qu’on ne peut même pas imaginer (...). Il est presque certain qu’elle donnera lieu à un terrible chaos social, dans les pays développés plus qu’ailleurs.” C’est ce que disait récemment l’océanographe Jacques Cousteau en parlant d’une “crise grave de l’énergie dans les années 80”.

      Par ailleurs, beaucoup d’autres gens produisent des graphiques et des statistiques qui indiquent que la terre contient assez de pétrole, de charbon et d’autres ressources pour fournir de l’énergie en abondance. Manifestement, dans tout ce qu’on écrit concernant la “crise de l’énergie”, on constate des divergences de vue et de la confusion.

      D’où vient la confusion?

      Y a-​t-​il vraiment une crise? Après tout, quand on manque d’énergie, on s’en aperçoit. Une maîtresse de maison sait bien quand son buffet est vide. Pourquoi alors semble-​t-​il impossible d’obtenir une réponse simple à ce problème des réserves d’énergie?

      Parce qu’il n’est pas simple et qu’on se trouve plutôt en présence d’un ensemble de problèmes. De même, les solutions proposées sont nombreuses. Comme le déclarait une autorité en la matière, la “crise” est “en partie physique, en partie politique et en partie économique”.

      En outre, beaucoup de solutions sont aléatoires. S’il y avait une plus grande coopération entre les nations, si l’homme pouvait découvrir un moyen d’obtenir économiquement de l’énergie de telle ou telle source, si l’énergie pouvait être transportée et distribuée là où c’est nécessaire, alors nous aurions une solution. En théorie, il y a beaucoup de possibilités; en pratique, on n’a guère le choix.

      Dans le monde d’aujourd’hui, si une nation possède de l’énergie bon marché, elle peut offrir une plus grande sécurité économique à ses ressortissants. Selon nombre de scientifiques, le mode de vie de centaines de millions de gens est en jeu. Comme le disait un fonctionnaire de l’Énergie aux États-Unis, “quand le pétrole viendra à manquer, il sera trop tard pour chercher autre chose”.

      N’oublions pas non plus qu’une nation qui possède de l’énergie exerce une puissante influence politique et économique sur les autres. Comme on peut le constater, la course à l’énergie révèle des mobiles divers.

      Pour comprendre la complexité du problème, considérons une seule source d’énergie, le pétrole. Cet “or” noir et abondant semblait pouvoir satisfaire les besoins de l’homme en énergie pour des temps indéfinis. Aujourd’hui ce n’est plus vrai. En effet, s’il y a encore beaucoup de pétrole dans les profondeurs de la terre, les gisements ne sont pas distribués de façon égale. La plupart se trouvent dans la péninsule Arabique et en Union soviétique. Ainsi, un petit nombre de pays peuvent avoir une influence énorme sur l’économie mondiale en jouant sur le prix du pétrole. De grandes et puissantes nations craignent d’être manœuvrées du point de vue économique à cause de leur dépendance à l’égard du pétrole.

      Pour elles, une des solutions serait de mettre au point d’autres sources d’énergie à l’intérieur de leurs frontières. Mais pour les découvrir et les utiliser efficacement il faut une technologie avancée. Quand on examine tous les avis contradictoires sur ces nouvelles sources, on constate que dans bien des cas l’énergie potentielle existe, mais qu’on ne sait pas comment en tirer parti de façon économique. Personne ne veut payer l’énergie plusieurs fois le prix qu’elle coûte actuellement.

      Où cherche-​t-​on?

      Voici quelques sources d’énergie aux possibilités limitées ou qui font encore l’objet de recherches:

      ● La géothermie, c’est-à-dire la chaleur qui vient de la terre (voir “Réveillez-vous!” du 8 mai 1978).

      ● La fusion nucléaire (et non la fission, qu’opèrent actuellement les centrales nucléaires). Il s’agit de la fusion des noyaux de deux éléments, ce qui engendre une puissante explosion d’énergie. Problèmes: la technologie est extrêmement complexe et le coût actuel très élevé. On prévoit que ce procédé deviendra commercialisable en l’an 2000.

      ● Un regain d’intérêt pour le charbon, surtout pour en faire du gaz et du combustible liquide.

      ● Les moulins à vent, les éoliennes et les usines marémotrices sont très prometteurs, mais ils ont besoin d’être mis au point.

      En plus de ce qui précède, il existe deux importantes sources d’énergie qu’exploitent déjà plusieurs pays: la fission nucléaire et l’énergie solaire.

      Les problèmes et les possibilités de ces deux sources sont examinés dans les articles suivants par nos correspondants en Allemagne et au Japon. Sans doute ces rapports reflètent-​ils des situations locales, mais ils nous donnent quelques aspects de la course mondiale à l’énergie.

  • Le dilemme de l’énergie nucléaire en Allemagne
    Réveillez-vous ! 1978 | 8 juin
    • Le dilemme de l’énergie nucléaire en Allemagne

      De notre correspondant en République fédérale d’Allemagne

      LA GUERRE NUCLÉAIRE! Cette seule pensée fait frémir d’horreur. L’effondrement rapide des forces hitlériennes, au printemps 1945, évita vraisemblablement à l’Allemagne l’honneur peu enviable d’être le premier pays à subir la guerre nucléaire. Mais actuellement, plus de 30 ans après, ce pays connaît ce que d’importants journaux et revues appellent une “guerre atomique” d’un autre genre, un conflit grave qui peut avoir des conséquences à longue échéance.

      La seule chose sur laquelle tout le monde, est d’accord est celle-ci: il s’agit de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire. C’est donc une “guerre atomique pacifique”, si l’on peut dire. Mais ici s’arrête l’accord et commencent les dissensions. Est-​il judicieux et indispensable d’accorder la priorité à la construction de centrales nucléaires? Si c’est le cas, accorde-​t-​on assez d’attention aux mesures de sécurité? Comment compte-​t-​on se débarrasser des déchets radioactifs? Est-​il sage et souhaitable de vendre des centrales nucléaires à d’autres pays? Par quelles méthodes empêchera-​t-​on les terroristes de faire un mauvais usage des techniques nucléaires?

      L’homme a réussi à opérer la fission de l’atome, mais il n’est pas parvenu à empêcher cette connaissance de rompre l’unité de sa société et de ses gouvernements. “L’énergie nucléaire fait éclater notre pays”, disait en première page le journal Die Zeit du 25 février 1977. L’atome se vengerait-​il?

      Construire ou ne pas construire?

      Les partisans de l’énergie nucléaire font valoir qu’il est vital d’avoir des sources d’énergie supplémentaires pour soutenir l’industrie de la nation. Il n’existe pas pour l’instant, disent-​ils, d’autres sources d’énergie que le nucléaire. Bien qu’ils admettent certains dangers, ils affirment que les précautions nécessaires sont prises pour les réduire à un minimum.

      D’autre part, Horst-Ludwig Riemer, ministre des Affaires économiques de l’État du Rhin-septentrional-Westphalie, a déclaré: “Je ne suis pas impressionné par les pronostics qui disent que, selon la loi des moyennes, on ne doit s’attendre à un mauvais fonctionnement d’un réacteur qu’une fois en 10 000 ans. Personne ne peut m’assurer que cela n’arrivera pas pendant la première année de sa mise en service.” Le Süddeutsche Zeitung est d’accord là-dessus: “En principe, si quelque chose peut arriver un jour, cela peut très bien aussi arriver maintenant.”

      Les noms de trois des plus de 20 centrales nucléaires allemandes en fonction ou en construction sont devenus presque synonymes de mouvement de protestations — Wyhl, Grohnde et Brokdorf. Décrivant les affrontements violents entre les manifestants et les forces de l’ordre, à Brokdorf en novembre 1976, le Hamburger Morgenpost parlait “d’actions de guerre”. La revue Stern employait l’expression “guerre civile à Brokdorf” et disait encore: “La guerre atomique se livre sur de vertes prairies, avec des armes conventionnelles. Ses radiations ne tuent pas, mais les ondes de choc qui proviennent des répressions les plus brutales depuis l’agitation estudiantine de 1968 sont, elles aussi, empoisonnées, particulièrement pour les hommes politiques. Ceux qui persistent à étouffer leurs critiques au lieu de les écouter, sont en train de transformer un État démocratique en un État policier.”

      Les mouvements civiques organisés pour empêcher la construction d’autres centrales nucléaires prétendent qu’il existe des moyens moins dangereux pour obtenir l’énergie dont l’État a besoin. Ils protestent en employant des slogans frappants, tels que ceux-ci: “Mieux vaut être actifs aujourd’hui que radioactifs demain.” Ou encore: “L’énergie nucléaire — la mort certaine.” Ils soulèvent aussi la question du devenir des déchets radioactifs.

      Dans un État démocratique, les citoyens ont le droit de protester pacifiquement. Les autorités ne s’opposent pas aux mouvements civiques par principe et elles admettent même que le gouvernement a trouvé bon de revoir son programme énergétique et ses règles de construction à cause justement des arguments présentés par ces groupements. Malheureusement, des éléments extrémistes et des malfaiteurs s’introduisent dans ces mouvements civiques et transforment des marches de protestation qu’on voulait pacifiques en émeutes violentes. Certains organisateurs reconnaissent le danger de ces infiltrations d’éléments extrémistes, mais ils ne veulent pas être classés parmi les terroristes, les extrémistes et les malfaiteurs. Ils estiment qu’on ne peut les tenir pour responsables si des gens se servent de ces marches à des fins politiques. En outre, disent ces organisateurs, on ne doit pas s’attendre à ce qu’eux-​mêmes abandonnent leur droit aux protestations pacifiques simplement pour éviter que d’autres en fassent un mauvais usage. Ils affirment aussi que parfois la police exagère et emploie des méthodes trop violentes.

      Les dirigeants politiques ne sont pas d’accord sur la manière de résoudre le problème des protestations. Un article à ce sujet, paru dans Die Zeit, avait pour titre “Le gouvernement est divisé”. Il en va de même des tribunaux. Alors qu’un tribunal décidait de faire arrêter la construction d’un réacteur, moins d’un mois plus tard un autre tribunal déclarait que les travaux concernant une deuxième centrale pouvaient se poursuivre. Dans les deux cas, la même question était en jeu. C’est pourquoi on continue à se demander: Faut-​il bâtir ou ne pas bâtir?

      Vendre ou ne pas vendre?

      En 1975, la République fédérale d’Allemagne accepta de vendre au Brésil huit réacteurs nucléaires, une usine d’enrichissement de l’uranium et une autre de reconversion du combustible nucléaire. Les États-Unis étaient fortement opposés à cette décision, mais le gouvernement allemand passa outre et mena ses projets à bonne fin en avril 1977. Il en est résulté une tension entre ces deux membres puissants de l’OTAN, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord. Il est vraiment paradoxal que l’utilisation de l’énergie atomique en temps de paix ait menacé l’unité d’une organisation établie pour empêcher le mauvais usage de cette énergie en temps de guerre.

      La répression de la menace terroriste

      Un autre facteur est la crainte que les terroristes ne se servent de l’énergie nucléaire. Au cours des dernières années, l’Allemagne a eu sa part d’activité terroriste. Aussi a-​t-​on peur que les terroristes ne parviennent à se procurer des matériaux fissibles et à fabriquer une bombe atomique. Reconnaissons que c’est difficile, mais ce n’est pas du tout impossible. Jusqu’où le gouvernement peut-​il se permettre d’aller lorsqu’il prend des mesures préventives? Est-​il en droit d’employer au besoin des méthodes illégales et inconstitutionnelles?

      Ces questions sont très pertinentes si l’on se souvient qu’en mars 1977, la presse a dévoilé que Klaus Traube, savant atomiste allemand, était victime d’écoutes téléphoniques. On le soupçonnait d’avoir des relations avec des terroristes et, de peur que ces derniers n’acquièrent par lui des connaissances nucléaires, le gouvernement viola ses propres lois sur les écoutes téléphoniques.

      Cette révélation déclencha une réaction en chaîne qui mit en lumière un autre fait troublant. Le gouvernement reconnut qu’en 1975 et 1976, les conversations privées entre les chefs, alors condamnés, du groupe de terroristes Baader-Meinhof et leurs avocats avaient été illégalement enregistrées. Craignant que ses conversations ne soient aussi enregistrées, Ulrike Meinhof, qui s’est suicidée durant son procès en cours depuis deux ans, avait par moments refusé de parler avec ses avocats et insisté pour communiquer avec eux par écrit. Bien que cet événement n’ait pas un rapport direct avec le problème nucléaire, c’est la crainte que les terroristes ne fassent un mauvais usage des connaissances nucléaires qui l’a mis en lumière. Il a aussi, sans aucun doute, aggravé la “crise de confiance” entre le gouvernement et les citoyens et rendu plus difficile encore un accord sur l’énergie nucléaire.

      Les accidents

      En temps de guerre, on compte des milliers ou des millions de morts, de blessés et de disparus, et une guerre sans morts passerait vraiment inaperçue. Jusqu’à présent, la “guerre nucléaire pacifique” en Allemagne n’a pas fait de morts, mais il est possible que les choses changent dans l’avenir. À Grohnde, 20 000 adversaires de l’énergie nucléaire et 4 000 policiers se sont battus en se servant de gourdins, de chaînes, de barres de fer, de cocktails Molotov, de grenades lacrymogènes et de lances d’incendie. Plus de 300 personnes ont été grièvement blessées. De telles confrontations peuvent aisément occasionner des morts. De plus, si à cause d’un mauvais fonctionnement la substance radioactive s’échappe, comme les manifestants le craignent, il pourrait y avoir de nombreuses victimes.

      En un certain sens, le gouvernement lui-​même est devenu une victime. La multiplication des frictions tend à affaiblir la démocratie à l’intérieur et les alliances internationales à l’extérieur. Les victoires juridiques remportées par les mouvements civiques et la publicité qu’elles ont reçue ont contribué à accroître la puissance de ces mouvements et à élargir leur rayon d’action. Moins de trois mois après les émeutes survenues à Grohnde, on a ordonné l’arrêt temporaire des travaux. Cela a fait naître la crainte que les mouvements civiques ne deviennent assez forts pour entraver le bon fonctionnement du gouvernement. Si cette crainte devait se justifier, ce serait le chaos.

      Il n’est pas étonnant que le citoyen moyen soit inquiet. Il a peur que la liberté ne soit menacée et que le gouvernement ne s’écroule. D’autre part, il craint la prolifération nucléaire, la pollution radioactive et le mauvais usage éventuel de l’énergie nucléaire par des terroristes.

      Ce dilemme n’est que l’un de ceux auxquels les peuples doivent faire face dans diverses parties de la terre. Manifestement on a besoin de nouvelles solutions. L’énergie solaire en serait-​elle une?

  • La “Maison solaire” est-elle une solution?
    Réveillez-vous ! 1978 | 8 juin
    • La “Maison solaire” est-​elle une solution?

      De notre correspondant au Japon

      LE DISQUE rouge vif sur fond blanc qui sert d’emblème national au Japon rappelle également le temps où la déesse du Soleil, Amaterasu Omikami, était adorée dans ce pays. Ces derniers temps, l’attention des Japonais est de nouveau dirigée vers le ciel, mais cette fois à la recherche d’une source d’énergie d’un prix raisonnable.

      En réalité, il y a déjà de nombreuses années que des chauffe-eau solaires se dressent sur les toits des dizaines de milliers de maisons japonaises. Cependant, c’est seulement depuis l’embargo sur le pétrole en 1973, et les menaces de rationnement qu’on s’est penché sérieusement sur l’utilisation de l’énergie solaire à une échelle plus vaste.

      Dans cet ordre d’idées, une étape importante a été franchie à Numazu, ville de plus de 203 000 habitants, située entre le mont Fuji et la mer. Les fonctionnaires et les ingénieurs ont décidé de réduire la consommation de pétrole et d’électricité de la ville en utilisant l’énergie solaire. Les premiers résultats pratiques ont été la construction de la nouvelle Salle Kanaoka et de l’annexe du Bureau municipal appelé avec à propos Taiyo no Ie, c’est-à-dire “Maison du Soleil” ou “Maison solaire”. Dans l’année qui suivit sa construction, ce bâtiment a fait économiser 25 000 F environ à la ville grâce à l’utilisation de la lumière du Soleil absorbée par le toit. Voulez-​vous savoir plus en détail pourquoi cette maison solaire est un succès?

      Comment tirer profit de l’énergie solaire

      On dit que la Terre reçoit 20 000 fois plus d’énergie du Soleil que les hommes n’en emploient. Cet astre constitue donc une abondante source d’énergie. Mais il y a deux inconvénients majeurs. D’abord, la source d’énergie n’est pas continue du fait de la rotation de la Terre et à cause des nuages qui la couvrent par moments. Ensuite, sa faible intensité nécessite de grandes surfaces collectrices.

      Les différents systèmes employés pour exploiter l’énergie solaire vont du simple fourneau réflecteur, qui peut faire bouillir un litre d’eau en 20 minutes, jusqu’aux cellules photovoltaïques (généralement au silicium) qui convertissent l’énergie solaire directement en électricité. Dans le Sud de la France, un grand fourneau solaire, équipé de 3 500 petits miroirs concentrés sur un point central, produit des températures qui vont jusqu’à 2 980 degrés. Certains hommes de science recommandent de placer des collecteurs sur orbite et d’envoyer l’énergie (sous forme de micro-ondes) à de grands récepteurs sur la Terre. D’autres estiment qu’on pourrait satisfaire les besoins des États-Unis en électricité en plaçant des collecteurs d’énergie solaire dans de vastes régions désertiques et en employant l’énergie ainsi recueillie pour produire de la vapeur qui ferait tourner des turbines.

      Il y a en effet de nombreuses façons d’exploiter l’énergie solaire. Néanmoins, bien des recherches sont encore nécessaires avant qu’on ne puisse se servir de la plupart de ces méthodes sur une grande échelle. Toutefois, le système employé dans la “Maison du Soleil” épargne de l’argent, des ressources et ne pollue pas. Il fonctionne si bien que Kyohiko Watenabe, chef adjoint du service de la Construction et des Réparations du bureau de l’Environnement, estime que, d’ici trois ans, on placera des systèmes semblables sur tous les nouveaux bâtiments officiels.

      Au lieu d’attendre que l’on ait mis complètement au point un système total d’énergie solaire, la municipalité de Numazu a décidé de se servir des possibilités existantes. La méthode est simple, mais elle a un rendement de 30 pour cent. Les jours ensoleillés, on recueille assez d’énergie pour chauffer ou rafraîchir le bâtiment d’un étage, qui a une superficie totale de 716 mètres carrés, et fournir de l’eau chaude pour faire la lessive et le thé. Quand il pleut ou si le ciel est couvert, on met en marche une chaudière auxiliaire, qui fonctionne environ un jour sur trois. Néanmoins, obtenir du Soleil les deux tiers de l’énergie nécessaire au chauffage de cette maison est certainement remarquable dans un pays qui doit importer 98 pour cent de son pétrole. Comment cette “Maison du Soleil” utilise-​t-​elle l’énergie solaire?

      Deux cent vingt-quatre collecteurs sont alignés sur le toit et posés à un angle de 25 degrés pour saisir directement les rayons du Soleil. Chaque collecteur est recouvert d’une vitre à travers laquelle passe la lumière. À l’intérieur, l’eau circule dans de petits tuyaux noirs où elle est chauffée, puis elle s’écoule dans un réservoir de 20 tonnes où la température peut atteindre le point d’ébullition. Quand l’eau du réservoir est devenue plus froide que celle qui se trouve dans les collecteurs du toit, une petite pompe la fait circuler dans des radiateurs à l’intérieur du bâtiment, et des accélérateurs distribuent la chaleur. Comme cette eau contient des produits chimiques pour prévenir la formation de rouille et de tartre, elle n’est pas potable. Mais un récipient de cinq tonnes, à l’intérieur du grand réservoir, est chauffé pour fournir de l’eau pour la lessive et le thé.

      En appliquant les principes employés dans un réfrigérateur à gaz, on peut aussi utiliser l’énergie solaire pour rafraîchir la maison. Ainsi, plus il fait chaud dehors, plus il y a d’énergie pour rafraîchir le bâtiment. Quand on entre dans la “Maison du Soleil” un jour d’été très chaud et que la température y est de 25 degrés, on a là une preuve qu’il existe plusieurs moyens d’utiliser l’énergie solaire.

      La “Maison du Soleil” de Numazu est un exemple pratique de l’utilisation d’une source d’énergie abondante. C’est particulièrement possible entre 35 degrés de latitude nord et 35 degrés de latitude sud. La municipalité de Numazu était tellement convaincue d’avoir choisi la bonne voie qu’elle a fait installer un système de chauffage et de rafraîchissement solaire dans une nouvelle clinique.

      La superficie totale à chauffer dans ce nouveau bâtiment est le double de celle de la “Maison du Soleil”, aussi la capacité de son système est-​elle deux fois plus grande. Cinq cent vingt-deux collecteurs placés sur le toit fournissent de l’énergie pour le chauffage et le rafraîchissement ainsi que de l’eau chaude pour le thé et les bains. Comme on a prévu un nombre supplémentaire de collecteurs (cent mètres carrés), en vue d’une expansion future, le système a un rendement de 37 pour cent et l’énergie peut être emmagasinée pour un usage ultérieur.

      Une solution aux futurs problèmes énergétiques?

      L’utilisation de l’énergie solaire présente-​t-​elle des difficultés et des désavantages? Oui. Équilibrer le flux de l’eau à travers les collecteurs de deux mètres carrés et les tuyaux constituait le plus gros problème. Mais il a été résolu et le système a continué à fonctionner sans beaucoup d’entretien. Le désavantage le plus important est le prix initial, qui est beaucoup plus élevé que celui d’un système au gaz ou au mazout. Cependant, grâce aux économies d’énergie réalisées, les frais supplémentaires seront amortis en sept ans et peut-être même moins si le prix du pétrole continue à monter. La construction de la clinique précitée a coûté 18 500 000 yens de plus, soit environ 300 000 F, mais on estime que ces frais seront amortis en un peu plus de quatre ans. En effet, les frais d’énergie pour le chauffage et le rafraîchissement s’élèvent à 750 000 yens par an, soit quelque 12 000 F, alors que dans un bâtiment semblable qui abriterait également 50 personnes, un système conventionnel coûterait 5 200 000 yens par an, c’est-à-dire à peu près 87 000 F.

      Ainsi, la “Maison du Soleil” nous a appris à considérer l’énergie solaire avec réalisme. Il ne s’agit pas d’un système d’énergie autonome, car on a encore besoin d’électricité pour s’éclairer et faire fonctionner les machines de bureau ainsi que les pompes et les accélérateurs. De plus, quand il pleut ou si le temps est nuageux, il faut employer la chaudière auxiliaire (laquelle ne constitue pas un système indépendant, car elle chauffe simplement l’eau du système d’énergie solaire). D’autre part, lorsque le soleil brille, ce qui arrive à peu près pendant les deux tiers de la journée, l’énergie, qui autrement serait réfléchie dans l’atmosphère ou absorbée par le toit est mise à profit par un système non polluant.

      En voyant une ville abandonner les moyens habituels de chauffage et de rafraîchissement, cela nous incite à penser à la manière dont les ressources de la terre sont employées. Beaucoup de personnes craignent qu’au rythme où ils sont extraits, les combustibles fossiles ne soient épuisés au bout d’un temps relativement court. Cependant, comme il est commode de se servir de ces combustibles, les gens ont du mal à adopter de nouvelles méthodes, car ils devraient réviser leurs conceptions sur l’énergie ou consentir à un investissement initial plus important. Pourtant, à longue échéance, cela donnerait de meilleurs résultats.

      En outre, en utilisant l’énergie solaire, on apprend à apprécier les choses simples et celles qu’on avait toujours acceptées comme un dû. L’ingénieur de la ville qui nous a fait visiter la “Maison du Soleil” a déclaré qu’avant la construction de ces bâtiments, il n’avait jamais apprécié à sa juste valeur le fait que le Soleil se lève chaque matin. Pensez donc, sans cet astre, la température de la Terre serait de moins 240 degrés.

      Même sans collecteurs sur le toit, l’énergie solaire influence notre vie de bien des façons. Grâce à la lumière du Soleil, les plantes transforment le gaz carbonique de l’air et l’hydrogène de l’eau renfermée dans le sol en glucides qui deviennent notre nourriture. Les vents sont une forme d’énergie solaire indirecte, car ils naissent quand les continents et l’atmosphère se réchauffent puis se refroidissent. Chaque jour, la chaleur du Soleil fait évaporer de grandes quantités d’eau qui plus tard retombent en pluie ou en neige. Quand cette eau est recueillie dans les rivières et des réservoirs, l’homme se sert de l’énergie solaire ainsi emmagasinée, par le moyen de turbines et de centrales hydroélectriques.

      Chaque année, la Terre reçoit 700 quatrillions (7 × 10⁠17) de kilowattheures en énergie solaire. Cependant, ce chiffre fantastique ne représente qu’une petite fraction de l’énergie émise par le Soleil, car cet astre brille dans toutes les directions. Dans quelle mesure l’homme sera-​t-​il capable de mettre en valeur cette source d’énergie quasi illimitée? L’avenir seul le dira. Mais il est certain qu’il peut s’en servir dès maintenant, s’il choisit de le faire. Des bâtiments modernes, comme la “Maison du Soleil”, en sont la preuve.

Publications françaises (1950-2025)
Se déconnecter
Se connecter
  • Français
  • Partager
  • Préférences
  • Copyright © 2025 Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania
  • Conditions d’utilisation
  • Règles de confidentialité
  • Paramètres de confidentialité
  • JW.ORG
  • Se connecter
Partager