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ÉzéchiasAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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à leur place (II Rois 18:9-12). Par conséquent, il ne restait plus que le royaume de Juda pour représenter le gouvernement théocratique de Dieu et le vrai culte, comme un îlot entouré d’ennemis.
Sennachérib, fils de Sargon, désirait ajouter la prise de Jérusalem à ses trophées, d’autant plus qu’Ézéchias s’était retiré de l’alliance que le roi Achaz, son père, avait contractée avec l’Assyrie. Dans la quatorzième année du règne d’Ézéchias (732), Sennachérib “monta contre toutes les villes fortifiées de Juda et se mit en devoir de s’en emparer”. Ézéchias proposa un présent à Sennachérib pour sauver la ville de Jérusalem menacée. Sennachérib réclama alors un énorme tribut de trois cents talents d’argent et de trente talents d’or. Pour réunir cette somme, Ézéchias fut obligé de donner tout l’argent qui se trouvait dans le temple et dans le trésor royal, outre les métaux précieux dont il avait fait recouvrir les portes et les montants du temple. Cela ne devait contenter le roi d’Assyrie que provisoirement. — II Rois 18:13-16.
TRAVAUX DE CONSTRUCTION ET RÉALISATIONS TECHNIQUES
Face à une attaque imminente de l’avide Sennachérib, Ézéchias montra sa sagesse et sa compétence en matière de stratégie militaire. Il fit obstruer toutes les sources situées hors de la ville de Jérusalem, afin de priver les Assyriens d’eau en cas de siège. Il renforça les fortifications de la ville et “fit des armes de jet en abondance et des boucliers”. Toutefois, ce n’était pas dans cet équipement militaire qu’il plaçait sa confiance.
Le canal d’Ézéchias fut l’une des plus grandes réalisations techniques de l’Antiquité. Il partait du puits de Guihon, à l’est de la partie septentrionale de la ville de David, et, suivant un parcours assez irrégulier sur une longueur de 533 mètres, aboutissait à l’étang de Siloam, dans la vallée du Tyropœon, au-dessous de la ville de David, mais à l’intérieur d’un nouveau mur d’enceinte construit au sud de la ville. — II Rois 20:20; II Chron. 32:30; voir ARCHÉOLOGIE, p. 111.
L’ÉCHEC DE SENNACHÉRIB DEVANT JÉRUSALEM
Comme Ézéchias l’avait prévu, Sennachérib décida d’attaquer Jérusalem. Ézéchias en fut profondément affligé, mais il continua de s’en remettre à Jéhovah et de le prier dans le temple. En outre, il envoya quelques chefs du peuple vers le prophète Ésaïe. Par la bouche de ce dernier, Jéhovah fit savoir que Sennachérib entendrait une nouvelle et retournerait dans son propre pays, où il serait assassiné (II Rois 19:1-7; És. 37:1-7). Sennachérib, qui avait quitté Lachis pour Libnah, apprit que Tirhacah, le roi d’Éthiopie, était sorti pour combattre contre lui. Malgré cette nouvelle, il envoya des messagers porter à Ézéchias des lettres dans lesquelles il réitérait ses menaces et continuait à provoquer Jéhovah, le Dieu d’Israël. Dès qu’il reçut ces lettres extrêmement outrageantes, Ézéchias les étala devant Jéhovah, qui répondit de nouveau par ‘intermédiaire d’Ésaïe. Dans sa réponse, Dieu provoquait à son tour Sennachérib et affirmait que les Assyriens n’entreraient pas dans Jérusalem, car, déclarait-il, “je défendrai cette ville pour la sauver, à cause de moi et à cause de David, mon serviteur”. — II Rois 19:8-34; És. 37:8-35.
Durant la nuit, Jéhovah envoya son ange, qui détruisit 185 000 hommes de l’élite des troupes de Sennachérib, “tous les hommes puissants et vaillants et tous les conducteurs et chefs dans le camp du roi d’Assyrie, si bien que celui-ci s’en retourna, la honte au visage, dans son propre pays”. Par la suite, “il advint, comme il se prosternait dans la maison de Nisroch, son dieu, qu’Adrammélech et Scharézer, ses propres fils l’abattirent avec l’épée”. Ainsi la menace que Sennachérib faisait peser sur Jérusalem fut complètement levée. — II Chron. 32:21; És. 37:36-38.
PROLONGATION MIRACULEUSE DE LA VIE D’ÉZÉCHIAS
Vers l’époque où Sennachérib menaçait Jérusalem, Ézéchias fut atteint d’un furoncle malin. Le prophète Ésaïe lui conseilla de régler ses affaires en vue de sa mort. En ce temps-là, Ézéchias n’avait pas encore de fils. Il semblait donc que la lignée davidique risquait de s’éteindre. Ézéchias adressa à Jéhovah une prière fervente, avec larmes, sur quoi Jéhovah dit à Ésaïe de retourner vers le roi et de l’informer que sa vie serait prolongée de quinze ans. Dieu lui donna un signe miraculeux en faisant circuler l’ombre du soleil de dix degrés sur “l’escalier d’Achaz”. (Voir CADRAN SOLAIRE.) Au cours de la troisième année après cet événement, Ézéchias eut un fils, Manassé, qui lui succéda sur le trône. — II Rois 20:1-11, 21; 21:1; És. 38:1-8, 21.
LA FAUTE D’ÉZÉCHIAS ET SON REPENTIR
Les Écritures rapportent qu’“Ézéchias ne paya pas de retour, selon le bienfait qu’il avait reçu, car son cœur devint hautain et il y eut de l’indignation contre lui et contre Juda et Jérusalem”. (II Chron. 32:25.) La Bible ne dit pas si cette arrogance était liée à l’initiative malavisée qu’il avait prise en montant tout le trésor de sa maison et tout son domaine aux messagers que le roi babylonien Bérodach-Baladan (Mérodach-Baladan) avait envoyés auprès de lui après sa guérison. Peut-être Ézéchias avait-il exhibé toutes ses richesses pour impressionner le roi de Babylone et pour s’en faire un allié possible contre le roi d’Assyrie. Mais ce geste, évidemment, ne pouvait qu’exciter la cupidité des Babyloniens. D’ailleurs, le prophète Ésaïe désapprouvait toute alliance avec Babylone ou toute dépendance à l’égard de cet ennemi séculaire de Dieu. Quand il apprit comment Ézéchias avait reçu les messagers babyloniens, Ésaïe prononça une prophétie, sous l’inspiration de Jéhovah, annonçant qu’un jour viendrait où les Babyloniens transporteraient tous les biens d’Ézéchias à Babylone et déporteraient certains de ses descendants. Mais le roi s’humilia et Dieu voulut bien permettre que ce malheur n’arrivât pas durant sa vie. — II Rois 20:12-19; II Chron. 32:26, 31; És. 39:1-8.
Aux jours de Jérémie, certains chefs du peuple de Jérusalem firent l’éloge du roi Ézéchias, parce qu’il avait écouté humblement Michée de Moréscheth, prophète de Jéhovah. — Jér. 26:17-19.
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ÉzéchielAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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ÉZÉCHIEL
(Dieu fortifie).
Ce fils du prêtre Buzi était au nombre des captifs que Nébucadnezzar emmena à Babylone en même temps que Jéhoïakin, en 617 avant notre ère. Il contempla ses premières visions de Dieu “dans la trentième année, au quatrième mois, le cinquième jour du mois”, soit dans “la cinquième année de l’exil du roi Jéhoïakin”. Il prophétisa aux Juifs installés près du fleuve Kébar, lequel, au dire de certaines autorités, serait l’un des grands canaux de Babylone. L’expression “trentième année” semble se rapporter à l’âge d’Ézéchiel. C’est à cette époque qu’il commença à remplir la fonction de prophète. — Ézéchiel 1:1-3.
Par conséquent, Ézéchiel avait environ vingt-six ans quand il dut partir en captivité avec Jéhoïakin, en 617. Puisqu’il appartenait à une famille sacerdotale, il était certainement bien au fait du temple et de toutes les activités dont celui-ci était le théâtre. Sans doute était-il aussi fort versé dans la Loi.
Ézéchiel connaissait vraisemblablement Jérémie et ses prophéties; en effet, Jérémie avait servi à Jérusalem durant la jeunesse d’Ézéchiel. Par ailleurs, il avait pu apprécier ce qu’était la vie en Juda pendant une partie du règne de Josias, un roi juste qui avait détruit les autels de Baal et les images sculptées, qui avait entrepris de réparer le temple et qui redoubla d’efforts pour réformer le culte pur en Juda lorsqu’on découvrit dans le temple le livre de la Loi (apparemment l’original rédigé par Moïse) (II Chron. chap. 34). La carrière prophétique d’Ézéchiel fut aussi contemporaine de celle de Daniel.
Ézéchiel servit au milieu du peuple juif et de ses chefs en Babylonie et poursuivit à cet endroit l’œuvre des prophètes. Ainsi, tandis que les Juifs de Jérusalem pouvaient profiter de la présence du temple, de son grand prêtre et de Jérémie, qui était à la fois prêtre et prophète, Jéhovah n’abandonna pas ceux qui se trouvaient à Babylone. En effet, Ézéchiel était pour eux le prophète de Dieu, et, s’il ne pouvait pas offrir de sacrifices, il n’en était pas moins conseiller et enseignant de la loi de Dieu.
Il existe une étroite relation entre Jérémie et Ézéchiel pour ce qui est de leur œuvre prophétique. En effet, l’un et l’autre réfutèrent et s’efforcèrent de chasser de l’esprit des Juifs, tant à Jérusalem qu’à Babylone, l’idée selon laquelle Dieu allait mettre rapidement un terme à l’hégémonie babylonienne et ne permettrait pas la chute de Jérusalem. En fait, Jérémie alla jusqu’à envoyer une lettre aux captifs de Babylonie pour les inviter à s’établir et à faire avec Babylone, parce que soixante-dix ans devaient encore s’écouler avant leur délivrance. Sans doute Ézéchiel eut-il vent de la teneur de cette lettre. Peut-être entendit-il aussi la lecture du livre que Jérémie envoya plus tard, livre qui annonçait la chute de Babylone. — Jér. chap. 29; 51:59-64.
IL PROPHÉTISE AUX “OBSTINÉS”
Les captifs de Babylonie étaient dans une meilleure situation vis-à-vis de Jéhovah que les Juifs qui étaient restés en Palestine, comme cela fut illustré par les corbeilles de bonnes et de mauvaises figues que vit Jérémie (Jér. chap. 24). Pourtant, la tâche d’Ézéchiel était loin d’être aisée, car les Israélites exilés faisaient eux aussi partie de la maison rebelle. En effet, Dieu lui fit savoir que c’était parmi ‘des obstinés et des choses qui le piquaient, et c’était parmi des scorpions qu’il habitait’. (Ézéch. 2:6.) Sur l’ordre de Jéhovah, Ézéchiel élut domicile au milieu des exilés de Tel-Abib, au bord du fleuve Kébar (Ézéch. 3:4, 15). Bien qu’ils fussent exilés, les Juifs habitaient leurs propres maisons (Jér. 29:5). Ils étaient donc à même de conserver, au moins dans une certaine mesure, leur organisation religieuse. Les aînés de Juda purent venir consulter Ézéchiel à plusieurs reprises (Ézéchiel 8:1; 14:1; 20:1). D’ailleurs, lorsque l’heure de la restauration sonna, au terme des soixante-dix ans, nombre de Juifs ne voulaient même plus quitter Babylone.
LA MORT DE SA FEMME
Ézéchiel nous apprend que sa mission lui fut confiée près du fleuve Kébar, dans la cinquième année de l’exil du roi Jéhoïakin (soit en 613). Il prophétisa pendant au moins vingt-deux ans, c’est-à-dire jusqu’en 591, sa dernière prophétie datée remontant à la vingt-septième année de la captivité (Ézéch. 29:17). Tout porte à croire que le prophète était heureux en ménage quand Jéhovah lui dit: “Fils d’homme, voici que je t’enlève par un coup la chose désirable à tes yeux.” (Ézéch. 24:16). Peut-être sa femme s’était-elle montrée infidèle envers lui ou envers Jéhovah. Toutefois, quelle que fût la raison de sa mort, Ézéchiel reçut l’ordre de ne pas pleurer, mais de soupirer sans souffler mot. Il devait porter sa coiffure, sans aucune manifestation, sans aucune marque qui pût montrer qu’il était en deuil. En fait, tout cela devait constituer pour les Israélites en captivité à Babylone un signe annonçant que Jéhovah profanerait son propre sanctuaire, dont ils étaient si fiers, et que, contrairement à tous leurs espoirs, Jérusalem serait bel et bien détruite. — Ézéch. 24:17-27.
UN “GUETTEUR”
Ézéchiel se vit confier sa mission d’une façon analogue à Ésaïe. Dans une vision grandiose, il contempla Jéhovah sur son trône, avec, à son service, des créatures vivantes pourvues de quatre faces et d’ailes et accompagnées par des roues disposées à l’intérieur d’autres roues, roues qui se déplaçaient avec les créatures vivantes. Alors Jéhovah parla, donnant à Ézéchiel le titre de “fils d’homme”, titre qui allait le distinguer comme prophète de Jéhovah tout au long de son livre (Ézéch. chaps 1, 2; comparez avec Ésaïe chapitre 6). Il fut envoyé pour servir de guetteur à la maison d’Israël afin de l’avertir des conséquences de sa voie mauvaise. Bien que les Israélites eussent le cœur très dur, il était néanmoins nécessaire de les avertir pour qu’ils puissent savoir que Jéhovah avait placé un prophète au milieu d’eux. Malgré leur refus d’écouter, si le prophète ne les avait pas avertis au moyen des paroles que Jéhovah lui avait transmises, il aurait été tenu responsable de leurs vies et se serait par là même chargé d’une dette de sang. — Ézéch. 3:7, 17, 18; 2:4, 5; 33:2-9.
REPRÉSENTATIONS ET ILLUSTRATIONS
Les prophéties d’Ézéchiel comportent des représentations ou des actes symboliques, des visions, des allégories et des paraboles. Parmi les images saillantes de sa carrière figure la représentation du siège de Jérusalem, qui dura 390 jours puis 40 jours et qui renfermait une importante prophétie chronologique. Il fallait de l’obéissance, de la patience et beaucoup de foi pour réaliser cet avertissement imagé devant un peuple incrédule et moqueur. Pendant le siège de Jérusalem, Ézéchiel attira prophétiquement l’attention sur les nations païennes qui haïssaient Israël, qui aideraient à sa chute et s’en réjouiraient, et il décrivit le châtiment que Jéhovah leur infligerait. Une fois Jérusalem tombée, les prophéties d’Ézéchiel changèrent de ton. Après avoir condamné vigoureusement les bergers avides d’Israël et Séir, il consacra son œuvre prophétique à édifier la foi de ses compatriotes dans la promesse de Dieu selon laquelle Israël serait revivifié, rassemblé, réuni et béni sous la houlette de “David”, le glorieux “serviteur” de Jéhovah, et sous une alliance de paix pour des temps indéfinis (Ézéch. chap. 37). Après quoi Ézéchiel présenta une description détaillée du temple reconstruit, d’après “l’épure” que Jéhovah avait tracée pour lui. En fait, le temple de la vision ne devait trouver sa réplique que dans un avenir très lointain, car jamais pareil temple ne fut réellement construit. — Ézéch. chaps 40-48.
L’ESPÉRANCE D’ÉZÉCHIEL
Ézéchiel, homme fidèle à Dieu, exécuta tous les ordres qu’il reçut, bien que sa tâche fût loin d’être aisée. Il figure au nombre des prophètes qui endurèrent grâce à la foi et qui aspiraient “à un lieu meilleur, c’est-à-dire un lieu qui appartient au ciel”. — Héb. 11:16.
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Ézéchiel (Livre d’)Auxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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ÉZÉCHIEL (LIVRE D’)
Cette suite d’avertissement et de visions prophétiques remarquables porte le nom du prophète qui la reçut. Ézéchiel, fils du prêtre Buzi, a pu achever la rédaction de son livre en Babylonie, en 591 avant notre ère. L’ouvrage embrasse une période de quelque vingt deux ans, de 613 à 591 environ. — Ézéch. 1:1-3; 29:17.
AUTHENTICITÉ
L’authenticité du livre se vérifie par l’accomplissement des prophéties qu’il renferme. De plus, l’archéologie nous en fournit d’autres preuves. Dans son livre (The Bible After Twenty Years of Archaeology), le célèbre archéologue américain W. Albright écrivit: “Les découvertes archéologiques ont (...) prouvé sans contestation possible que les livres de Jérémie, d’Ézéchiel, d’Esdras et de Néhémie sont des ouvrages authentiques; elles ont confirmé l’image traditionnelle des événements et l’ordre dans lequel ils se sont produits.”
L’authenticité du livre d’Ézéchiel est aussi appuyée par l’harmonie qui l’unit aux autres livres de la Bible, bien qu’il ne soit cité directement par aucun rédacteur des Écritures grecques chrétiennes. En effet, on rencontre quantité d’allusions à certaines de ses déclarations, ainsi que des expressions analogues à celles de son livre. Ézéchiel et Jésus parlèrent l’un et l’autre du dessèchement d’un arbre humide (Ézéch. 17:24; Luc 23:31). Tous deux décrivirent un jugement des hommes en les comparant à des brebis et à des chèvres (Ézéch. 34:17; Mat. 25:32, 33). Le livre de la Révélation emploie de nombreuses illustrations semblables à celles d’Ézéchiel. — Comparez Ézéchiel 1:28 avec Révélation 4:3; Ézéchiel 10:3, 4 avec Révélation 15:8; Ézéchiel 12:25 avec Révélation 10:6; Ézéchiel 37:10 avec Révélation 11:11.
Il est intéressant de noter que dans les papyrus grecs de la collection Chester Beatty figurent, entre autres parties de la Bible, les livres d’Ézéchiel, de Daniel et d’Esther, rassemblés en un seul codex qui devait se composer à l’origine de 118 feuilles. Cette copie fut rédigée par deux scribes, vraisemblablement dans la première moitié du IIIe siècle, et prouve l’intégrité fondamentale du livre d’Ézéchiel tel qu’il nous est parvenu.
Puisque Jérémie et Ézéchiel étaient contemporains l’un et l’autre, leurs prophéties comportent nombre de points communs (comparez Ézéchiel 18:2 avec Jérémie 31:29; Ézéchiel 24:3 avec Jérémie 1:13; Ézéchiel 34:2 avec Jérémie 23:1). On constate également des similitudes de langue dans l’œuvre d’Ézéchiel et celle de Daniel, lesquels vivaient également à la même époque. Ézéchiel, lié avec des cordes, prophétisa sur le royaume de Juda et montra que, dans la réalisation, une année correspondrait à chacun des jours de sa prophétie (Ézéch. 4:4-8). Pareillement, dans une prophétie relative au Royaume, Daniel parla d’une souche d’arbre cerclée et d’une donnée chronologique qui faisait, elle aussi correspondre un jour à une année. — Dan. 4:23.
ORDRE DES MATÉRIAUX
La majeure partie des prophéties et des visions d’Ézéchiel sont classées dans l’ordre chronologique, ainsi que par sujets. Les versets 17 à 20 du chapitre 29 ne se présentent pas dans l’ordre chronologique (comparez avec Ézéchiel 29:1; 30:20), mais du point de vue du sujet, ils ont leur place à cet endroit, avec la prophétie relative à l’Égypte. Jusqu’au dixième mois de la neuvième année à compter du premier exil, les prophéties d’Ézéchiel sont essentiellement axées sur la prise de Jérusalem et sur sa désolation totale, tandis que peu d’allusions sont faites à sa restauration. Telle est la teneur des vingt-quatre premiers chapitres 1–24. Pendant le siège de Jérusalem, le prophète s’emploie surtout à prononcer le malheur sur les nations païennes qui, selon ce que Jéhovah a prévu, se réjouiront de sa chute. Après l’arrivée de la nouvelle que Jérusalem est tombée, le prophète fait retentir une note plus brillante: celle de la restauration, qui devient le thème prédominant de tout le reste du livre. — Ézéch. 33:20, 21.
Le livre d’Ézéchiel révèle que la fausse religion babylonienne avait fait son chemin jusque dans l’enceinte du temple de Jéhovah, surtout sous la forme du culte de Tammuz, dieu de Babylone (Ézéch. 8:13, 14). Outre ce faux culte détestable dans le temple même de Jéhovah, les Juifs apostats avaient rempli de violence le pays de Juda. Rien d’étonnant donc à ce qu’Ézéchiel, dans sa vision, entende l’appel lancé aux exécuteurs, appel qui les invite à venir avec leurs armes pour fracasser et à se tenir à côté de l’autel, dans la cour intérieure du temple. Jéhovah leur donne ensuite l’ordre de passer par le milieu de la Jérusalem infidèle et de tuer quiconque ne porte pas la marque distinctive des adorateurs de Jéhovah. — 9:6.
Les prophéties par lesquelles Ézéchiel annonça le rétablissement ont dû réconforter les Juifs exilés. En 593, le prophète, alors dans sa vingt-cinquième année d’exil, reçut une vision grandiose du nouveau temple, dont les plans venaient de Jéhovah lui-même, ainsi que d’une ville contiguë nommée Jéhovah-Schammah, ce qui signifie “Jéhovah lui-même est là”. (40:1 à 48:35.) Au sein d’un pays où régnaient l’idolâtrie et le paganisme, cette vision avait de quoi affermir, chez les exilés juifs repentants, l’espoir d’adorer de nouveau le vrai Dieu, dans son temple.
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