-
Sara, femme de foi et d’une grande beautéLa Tour de Garde 1954 | 15 avril
-
-
Sara, femme de foi et d’une grande beauté
LA PAROLE de Dieu, la Bible, n’est pas un livre démodé. À aucun moment, la race humaine n’en viendra au point de ne vouloir ou de ne pouvoir profiter de la lecture des choses merveilleuses qui y sont rapportées. Toutefois, elle fut écrite pour notre temps, pour nous, afin que par la patience et la consolation des Écritures nous puissions obtenir l’espérance (Rom. 15:4 ; 1 Cor. 10:11). Les exemples fournis par les hommes et les femmes fidèles ne sont pas seulement une source d’encouragement, mais ils ont une signification prophétique. Tel celui de Sara, femme d’Abraham, célèbre pour sa beauté, sa foi et sa soumission.
D’après Genèse 20:12, Sara était la demi-sœur d’Abraham en même temps que sa femme, ayant le même père mais une autre mère. Jeune, elle dut être très belle, car à l’âge de soixante-six ans, les princes de Pharaon la lui vantèrent tellement que ce dernier, ayant appris qu’elle était la sœur d’Abraham, l’emmena dans sa maison. Fait plus remarquable encore : Vingt-cinq ans plus tard, Abimélec, roi de Guérar, la fit enlever alors qu’elle avait quatre-vingt-dix ans.
Mais Sara avait pour elle bien plus que sa beauté. En réalité, la Parole de Dieu ne dit pas beaucoup de bien de la beauté seule. En elle-même, “ trompeuse est la grâce, et vaine est la beauté ; la femme qui craint Jéhovah est celle qui sera louée ”. (Prov. 31:30, Cr.) Non seulement Sara avait la grâce et la beauté mais elle craignait Jéhovah.
Nous pensons toujours à Abraham comme à celui dont la foi fut si grande qu’il put avoir un fils dans sa vieillesse, mais avons-nous noté le fait que si Sara n’avait pas possédé une foi semblable, celle d’Abraham ne l’aurait pas rendu capable d’avoir d’elle un fils ? Que la foi de Sara joua un rôle essentiel en cette affaire ressort des paroles de Paul aux Hébreux (11:11) : “ C’est par la foi que Sara elle-même, malgré son âge avancé, fut rendue capable d’avoir une postérité, parce qu’elle crut à la fidélité de celui qui avait fait la promesse. ” La foi permit à Sara d’avoir un fils alors qu’elle était âgée de quatre-vingt-dix ans.
Nous lisons, il est vrai, que lorsqu’elle apprit qu’elle allait avoir un fils dans sa vieillesse, elle se mit à rire en disant : “ Étant vieille, aurai-je du plaisir ?... mon seigneur aussi est âgé. ” (Gen. 18:12, Da). Ces sentiments ne différaient pas de ceux qu’éprouva Abraham lorsque Jéhovah l’assura qu’il aurait un fils malgré son âge avancé. — Gen. 17:17.
Oui, Sara était une femme de foi, une épouse digne de l’homme de foi qu’était Abraham. C’est pourquoi Jéhovah ne changea pas seulement le nom d’Abram en celui d’Abraham, mot qui signifie “ père d’une multitude ”, mais celui de Saraï en celui de Sara qui signifie “ princesse ”, Sara étant la forme féminine du mot hébreu sar, prince. — Gen. 17:5, 15.
FEMME SOUMISE
Non seulement Sara est citée comme exemple de foi pour les chrétiens, mais elle est offerte comme modèle de soumission conjugale, aux épouses chrétiennes en particulier. Après avoir exhorté les chrétiens à être soumis les uns aux autres, l’apôtre Pierre dit encore, dans sa première épître : “ Femmes, soyez de même soumises à vos maris... Ayez, non cette parure extérieure qui consiste dans les cheveux tressés, les ornements d’or, ou les habits qu’on revêt, mais la parure intérieure et cachée dans le cœur, la pureté incorruptible d’un esprit doux et paisible, qui est d’un grand prix devant Dieu. Ainsi se paraient autrefois les saintes femmes qui espéraient en Dieu, soumises à leurs maris, comme Sara, qui obéissait à Abraham et l’appelait son seigneur. ” — I Pi. 3:1, 3-6.
Si nous examinons les Écritures hébraïques, nous ne trouvons aucun exemple précis où Sara s’adressa à son mari en l’appelant “ seigneur ”. Mais nous lisons qu’elle “ rit en elle-même, disant : “ Étant vieille, aurai-je du plaisir ?... mon seigneur aussi est âgé. ” (Gen. 18:12, Da). Elle lui adressait certainement la parole en l’appelant “ seigneur ”, non pour flatter sa personne mais parce qu’elle pensait vraiment qu’il était cela pour elle.
Son obéissance démontre qu’elle le pensait réellement en son cœur. Quand Dieu ordonna à Abraham de quitter son pays natal, Sara ne dressa pas d’obstacles sur son chemin mais obéit comme lui à l’ordre divin. Nous pouvons nous représenter que, pour elle, ce n’était pas une chose de peu d’importance, car, errer de lieu en lieu, dresser et démonter les tentes à maintes et maintes reprises, était bien plus pénible pour une femme que pour un homme.
Sa soumission se manifesta d’une manière particulièrement remarquable dans les deux circonstances rapportées plus haut, quand des rois païens la désirèrent pour sa beauté. Pour éviter que sa vie soit en péril, chaque fois, Abraham se prétendit le frère de Sara. Ce ne fut certainement pas une petite épreuve pour elle, mais elle s’y soumit volontiers. Elle aurait pu exiger qu’Abraham présentât clairement les faits et combattît pour elle, mais elle s’en abstint. Bien que le récit soit silencieux sur ce point, nous pouvons être sûrs que si Sara avait dit quelque chose, cela nous aurait été rapporté. Au lieu de critiquer son mari, elle mit sa foi en Jéhovah, et Jéhovah la récompensa en veillant à ce qu’aucun des rois ne la touchât. — Gen. 12:17-19 ; 20:3-18.
Quand les messagers angéliques rendirent visite à Abraham, Sara montra son empressement à l’aider, comme nous pouvons le voir : “ Abraham alla promptement dans sa tente vers Sara, et il dit : Vite, trois mesures de fleur de farine, pétris, et fais des gâteaux. ” Elle ne se plaignit pas d’être commandée et bousculée, mais se mit immédiatement au travail tandis qu’Abraham prenait un veau tendre et le donnait à l’un de ses serviteurs pour l’égorger et l’apprêter. Il en résulta qu’en un minimum de temps Abraham put préparer un festin pour ses invités. — Gen. 18:1-8.
NE MANQUAIT PAS DE VOLONTÉ
Il ressort des autres événements rapportés que la soumission de Sara venait de ce qu’elle reconnaissait la véritable règle théocratique et non du fait qu’elle était une femme servile et avilie, souffrant d’un complexe d’infériorité. Abraham et Sara devenaient vieux et n’avaient pas de postérité ; alors, Sara suggéra à Abraham de prendre pour femme sa servante Agar afin d’avoir un fils. Cependant, lorsque cette servante, devenue enceinte, méprisa sa vieille maîtresse, Sara la traita avec sévérité. Nous ne pouvons l’accuser de dépit ou de jalousie car l’ange de Jéhovah ne la réprimanda pas à ce sujet, mais ordonna à Agar, qui s’était enfuie à cause des mauvais traitements, de retourner vers sa maîtresse. — Gen. 16:1-9.
Ismaël naquit, et des années après, Sara conçut et enfanta un fils Isaac, nom qui signifie “ rire ”. Lorsqu’il fut sevré, Abraham prépara un grand festin au cours duquel Sara remarqua qu’Ismaël, le fils de sa servante, se moquait de son fils Isaac. Inquiète pour le bonheur de son fils, elle demanda à Abraham de chasser Agar et Ismaël. Elle dut faire preuve d’un certain courage pour faire cette suggestion à son “ seigneur ”, d’autant plus qu’elle ne pouvait ignorer combien il hésiterait à y donner suite.
Mais, une fois encore, Sara reçut l’aide de Jéhovah car, bien qu’Abraham fût peu disposé à suivre le conseil de Sara, il l’écouta, dit-on, et renvoya Agar et Ismaël de sa maison. Si certains critiques, sages selon ce monde, condamnent Sara en cette affaire comme ils le font à propos de sa précédente manière d’agir envers sa servante, néanmoins, étant donné l’appui que Jéhovah donna à sa proposition et l’application qui en est faite dans les Écritures grecques chrétiennes, nous ne pouvons la blâmer à bon droit. La postérité de la promesse, c’était Isaac et non Ismaël, le fils d’Agar. Ses intérêts étaient primordiaux et devaient être sauvegardés. — Gen. 21:8-12.
Sara mourut, âgée de 127 ans, après avoir vu son fils grandir et atteindre environ quarante ans. Comme elle est citée par l’apôtre Paul, dans son épître aux Hébreux, chapitre 11, nous pouvons espérer en toute confiance qu’elle ressuscitera bientôt après Harmaguédon. — Héb. 11:11, 39, 40 ; Apoc. 11:15-18.
Sara était une femme de foi et d’une grande beauté qui apprécia convenablement les relations unissant une femme à son époux, et qui, dans sa vieillesse, donna un fils à son mari. Dans tout cela, elle était une figure très appropriée de la “ femme ” de Jéhovah Dieu, son organisation universelle qu’il trouve très belle. Avant de donner naissance à la postérité promise, Jésus-Christ, et au Royaume, cette “ femme ” a aussi été stérile pendant longtemps. Tous ceux qui feront partie de l’organisation de Dieu, ainsi que ceux qui viennent sous sa domination et reçoivent ses bénédictions, doivent, à l’instar de Sara, exercer une foi réelle dans les promesses de Jéhovah et être soumis au plus grand Abraham, Jéhovah Dieu. — És. 54:1 ; 66:7, 8 ; Gal. 4:22-31.
-
-
Questions de lecteursLa Tour de Garde 1954 | 15 avril
-
-
Questions de lecteurs
● Dans les Actes 14:14 il est fait mention des “ apôtres Barnabas et Paul ”. Pourquoi Barnabas, qui n’était pas un des douze apôtres, est-il appelé ici apôtre ? — H. B., Zone du Canal de Panama.
“ Apôtre ” signifie envoyé ou ambassadeur. Dans les Actes 14:14 Barnabas est désigné comme étant un apôtre parce qu’il accomplissait un voyage missionnaire avec Paul ; l’assemblée chrétienne d’Antioche, instruite à cet effet par le saint esprit, l’avait envoyé (Actes 13:1-4). Dans II Corinthiens 8:23 Paul parle de “ nos frères ” et dit qu’ils sont des “ apôtres des églises ” ou “ des assemblées ” (Botte, Da), le mot “ apôtre ” signifiant ici “ délégué, envoyé ” (Jé, La). Ils étaient envoyés par les assemblées comme leurs représentants et à leurs frais. Dans Philippiens 2:25 l’apôtre Paul parle d’Épaphrodite comme étant leur messager (Botte), envoyé (La), apôtre (GV). Il est parlé de Jésus-Christ comme étant l’apôtre de Dieu, parce qu’il lui avait confié une mission terrestre. — Héb. 3:1.
Cette explication nous montre qu’il n’y a pas de contradiction (comme certains le pensaient) entre les textes d’Actes 9:26, 27 et de Galates 1:17-19. Dans les Actes il est dit qu’à l’époque où Paul vint à Jérusalem et chercha à se joindre aux disciples, ceux-ci le craignaient car ils n’avaient pas de preuve certaine de sa conversion, et qu’alors “ Barnabas, l’ayant pris avec lui, le conduisit vers les apôtres ” et leur parla en détail de sa conversion et de la conduite chrétienne qu’il eut ensuite à Damas. En parlant, dans son épître aux Galates, du voyage qu’il fit à Jérusalem trois années après son retour à Damas d’un voyage qui l’avait conduit en Arabie, Paul dit : “ Je montai à Jérusalem pour faire la connaissance de Céphas, et je demeurai quinze jours chez lui. Mais je ne vis aucun autre des apôtres, si ce n’est Jacques, le frère du Seigneur. ” Céphas ou Pierre fut donc le seul des douze apôtres que Paul vit lors de son voyage à Jérusalem. Cela ne conteste toutefois pas le fait qu’à cette époque Barnabas “ le conduisit vers les apôtres ”. Il n’est pas dit que Barnabas l’a conduit vers les douze apôtres ou auprès du comité des douze. Pierre était le seul des douze que Paul rencontra à ce moment-là. Les autres apôtres qu’il peut avoir vus n’étaient que des envoyés ou délégués. Dans ce sens Jacques, le frère du Seigneur, pouvait être appelé apôtre comme Paul semble le nommer.
● Qu’entend-on par “ nouer les liens des pléiades ” ou “ détacher les cordages de l’Orion ” ou “ faire paraître en leur temps les signes du zodiaque ” ou “ conduire la Grande Ourse avec ses petits ”, ainsi que le mentionne Job 38:31, 32 ? — W. S., New-York.
Il y a des gens qui attribuent à ces constellations ou à ces groupes d’étoiles des propriétés surprenantes et qui émettent sur Job 38:31, 32 des interprétations personnelles qui frappent d’étonnement leurs auditeurs. Leurs opinions ne sont pas toujours saines, au point de vue de l’astronomie, et considérées à la lumière de la Bible, elles ne reposent sur aucun fondement. Pourquoi ? Parce que nous ne savons pas à quelles étoiles ou groupes d’étoiles ces versets font allusion. Les expressions Pléiades, Orion et Grande Ourse ne sont pas des noms figurant dans la Bible. Quelques traductions semblent donner aux signes du zodiaque le nom de Grande Ourse. Des traducteurs anglais ont simplement repris tels quels ces noms païens donnés aux constellations ou groupes d’étoiles et les ont introduits dans leurs versions en lieu et place des noms primitifs, contenus dans les Écritures hébraïques, où figurent les noms de Kimah, Kesil, Mazzaroth et Ayisch. À l’heure actuelle, nous ne savons pas exactement à quelles étoiles ou groupes d’étoiles ces noms se rapportent. Il est dès lors inutile de se laisser aller à des spéculations infructueuses. Nous ferons remarquer en passant que les Pléiades ne peuvent plus être considérées comme étant le centre de l’univers et nous serions mal avisés d’essayer de placer le trône de Dieu à un endroit déterminé de l’univers. Si nous devions admettre les Pléiades comme étant le siège de son trône, nous serions tentés de vouer à ce groupe d’étoiles un culte injustifié. — Deut. 4:19 ; II Chron. 2:6 ; 6:18.
II n’est pas nécessaire que nous connaissions les groupes d’étoiles auxquels se rapportent les paroles originales de Job 38:31, 32 pour comprendre la leçon qui nous est donnée dans le cas qui nous occupe. Jéhovah pose ici quelques questions pour prouver combien Job, en tant qu’homme, est insignifiant comparé à son Créateur. Job peut-il dominer le ciel ? Peut-il conduire les corps célestes visibles ? Peut-il nouer les liens d’un groupe d’étoiles de manière qu’il reste une constellation durable ? Ou bien peut-il détacher les cordages de ce groupe d’étoiles de manière qu’il se disperse pour ne plus constituer une constellation fixe ? Ou bien encore peut-il faire monter ce groupe au moment voulu ou conduire cette constellation dans la course céleste qui lui est prescrite ? Non, il ne le pouvait pas et devait l’admettre et reconnaître en même temps le pouvoir suprême de Jéhovah, le Dieu tout-puissant. Il devait reconnaître que Jéhovah règne sur toutes les créatures de l’univers et qu’il peut disposer pour son plaisir de toute la création animée et inanimée. Aucune créature douée de raison dans les cieux et sur la terre n’a le droit de critiquer un de ses actes, quel qu’il soit. Telle est la leçon que nous donne Job 38:31, 32.
Cette leçon s’applique particulièrement au peuple de Jéhovah de ce jour. Dans le drame prophétique de Job, celui-ci représente les fidèles disciples du Christ sur cette terre à la fin de l’ordre de choses actuel, et cela surtout à partir de l’année 1918. Il représente le reste des membres oints du corps du Christ, tels qu’ils étaient à cette époque, accablés, captifs de l’organisation de Satan, avant tout de la chrétienté babylonienne. Ils ne pouvaient comprendre pourquoi Jéhovah permettait cette détresse, infligée par ce monde et surtout par la chrétienté. Ils ne distinguaient pas clairement les desseins de Jéhovah à leur égard, et il était donc indiqué que Dieu se révélât spécialement à eux comme étant le Très-Haut de l’univers et leur montrât que le grand litige embrasse sa domination universelle sur toute la création animée et inanimée. À partir de l’année 1918, Jéhovah a mis ces points en évidence. Il a rétabli son peuple et lui a donné un état réjouissant, en redonnant à sa chair, théocratiquement parlant, la condition des jours de sa jeunesse. Il a ouvert ses yeux, afin qu’il puisse voir son rang suprême, sa souveraineté universelle, l’objet du litige, en présence de toute la création. Son peuple reconnaît que Dieu possède la toute-puissance dans les cieux et sur la terre, qu’il peut disposer de n’importe qui comme bon lui semble et que personne n’a le droit de se plaindre, de l’interroger, même si la créature ne comprend pas, à ce moment-là, pourquoi Dieu permet certaines afflictions. Grâce à Dieu, le peuple de Jéhovah comprend maintenant l’objet du litige et sait pourquoi il tolère les souffrances dans le présent ordre de choses !
-