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    Réveillez-vous ! 1971 | 8 mars
    • Une décision maternelle justifiée

      De notre correspondant au Canada

      LES manchettes ci-dessus firent connaître au monde l’histoire dramatique de la lutte courageuse d’une mère pour protéger son enfant contre une intervention dangereuse et inutile.

      Le lieu : un hôpital de Kingston, dans l’Ontario. Le moment : le 2 avril 1970 à 1 h 30. Un médecin se préparait à administrer du sang à un nouveau-né, une petite fille. La mère, Mme Lynn De Waal, témoin de Jéhovah, supplia le praticien d’utiliser la photothérapie, traitement sans danger, pour soigner la fillette, mais avec colère il refusa. Courageusement, la mère, secondée par plusieurs membres de sa famille, sortit son enfant de l’hôpital, bien que deux médecins aient essayé de la retenir de force.

      Beaucoup de gens changent de médecin ou d’hôpital, mais en général personne ne s’en inquiète. Or, l’action de Mme De Waal souleva un tollé général. La nouvelle se répandit à travers le Canada jusqu’aux États-Unis, l’Amérique centrale, la Grande-Bretagne et le continent européen. Les journaux, la radio et la télévision montèrent l’événement en épingle, les manchettes parlant même d’“enlèvement”. Les médecins firent de sombres prédictions. Un ministre du gouvernement provincial annonça que l’on avait porté plainte contre la mère ; plus tard, il se rétracta et déclara qu’aucune plainte n’avait été déposée contre elle. La police obtint un mandat de perquisition. La Société d’aide à l’enfance demanda l’autorisation de prendre l’enfant sous sa garde. Le juge refusa de déroger à la procédure judiciaire. Finalement, l’Avocat de la Couronne reconnut que la mère avait le droit d’enlever son enfant.

      La cause de toute cette agitation était une petite fille, Eunice Devina De Waal, qui vint au monde le matin du 1er avril à l’hôpital Saint-François de Smiths Falls, dans l’Ontario. À la naissance, l’enfant pesait 3 kilos 77 grammes. Plus tard dans la journée, elle manifesta les symptômes d’une incompatibilité sanguine qualifiée toutefois par l’un des médecins de “cas bénin”.

      Mme De Waal dut quitter l’hôpital à 18 heures le jour même de la naissance de son enfant, pour se rendre au tribunal (elle était en instance de divorce, son mari l’ayant abandonnée). Le personnel hospitalier lui assura que son bébé serait là lors de son retour. Cependant, lorsqu’elle revint deux heures plus tard, l’enfant avait disparu. Elle apprit que la Société d’aide à l’enfance avait transféré le bébé à l’hôpital de Kingston, à près de cent kilomètres de là. La jeune mère fut donc conduite en voiture à Kingston par ses parents et ses frères. Le bébé avait été confié, sans sa permission, aux soins du Dr D. G. Delahaye, médecin qui avait déjà essayé plusieurs fois d’administrer du sang de force aux enfants des témoins de Jéhovah.

      Mme De Waal discuta de l’état de son enfant avec le Dr Delahaye. Selon lui, le taux de bilirubine du bébé était monté à 18 milligrammes par 100 millilitres de sang. Puisque l’enfant était forte et active, ce seul taux de bilirubine ne justifiait pas une exsanguino-transfusion. L’attitude du médecin était péremptoire. “Je vais administrer du sang à l’enfant même si cela me vaut la prison”, déclara-​t-​il. On lui demanda d’essayer la photothérapie, beaucoup moins dangereuse, mais il refusa catégoriquement.

      Devant une telle divergence d’opinions, à qui revient le droit de prendre la décision : à la mère ou au médecin ? Les médecins peuvent avoir raison, mais ils peuvent également avoir tort. À qui appartient l’enfant ? Qui a le plus à perdre en cas de mauvaise décision : la mère ou le médecin ? Lequel des deux a le plus à cœur le bonheur futur de l’enfant ?

      Il faut admettre aussi que dans certaines circonstances les médecins prennent des décisions sans faire preuve de la réflexion et de la circonspection que l’on pourrait attendre d’eux. Le Journal de l’Association des médecins canadiens publia un article contenant cet aveu : “Il arrive trop souvent que dans les cas impliquant des témoins de Jéhovah l’équipe médicale se laisse influencer par les sentiments, perde son sang-froid et agisse de façon déraisonnable. (...) On fait preuve de beaucoup d’intolérance à l’égard des témoins de Jéhovah.” Un médecin qui “se laisse influencer par ses sentiments”, qui agit “de façon déraisonnable”, prendra-​t-​il une décision sage, au mieux des intérêts de l’enfant ?

      Facteurs à prendre en considération

      Quels facteurs les médecins auraient-​ils dû prendre en considération avant de choisir la thérapeutique à appliquer dans le cas de la petite Eunice De Waal ? Son état exigeait-​il une exsanguino-transfusion ou bien la photothérapie aurait-​elle suffi ?

      Le professeur Hans Keitel, premier pédiatre du Centre médical Jefferson et rédacteur en chef du journal hautement respecté Pediatric Clinics of North America, analysa les facteurs dont le médecin devrait tenir compte quand il a affaire à un enfant ayant un taux élevé de bilirubine. Sous le titre “On n’apprécie pas pleinement les risques d’une exsanguino-transfusion”, il écrivit :

      “J’estime regrettable l’habitude de pratiquer d’office une exsanguino-transfusion dès que le taux de bilirubine atteint 20 milligrammes par 100 millilitres (ou s’en approche) au cours de la première semaine de la vie [le taux de bilirubine de la petite Eunice était de 18 milligrammes]. Nous devrions avoir le courage de dire toute la vérité aux parents, de les mettre au courant des incertitudes et des risques de ce traitement. Beaucoup de personnes pensent qu’il vaut mieux avoir un enfant vivant qui ne risque guère d’avoir le cerveau endommagé (si le taux de bilirubine ne dépasse pas 25 milligrammes par 100 millilitres pendant moins d’un jour au cours de la première semaine de la vie), et ils ne veulent pas exposer cet enfant à un danger mortel.” — 1965, vol. 12, page 210.

      Mme De Waal était de ceux qui voulaient un “enfant vivant”, aussi ne voyait-​elle pas la nécessité de risquer une exsanguino-transfusion (qui pourrait se révéler mortelle) alors que le taux de bilirubine était bien au-dessous du niveau dangereux de 25 milligrammes par 100 millilitres.

      En effet, les dangers de l’exsanguino-transfusion sont grands, tandis que la photothérapie (traitement par rayons lumineux), demandée par la mère, est recommandée dans de nombreuses publications médicales. Écrivant dans le journal Pediatrics (vol. 41, 1968), le Dr J. A. Lucey la qualifie de “simple, peu coûteuse et sans danger”.

      Était-​il raisonnable de la part du Dr Delahaye de vouloir absolument recourir à la thérapeutique la plus dangereuse ? Il semble plutôt s’être laissé influencer par ses sentiments, ce qui l’a conduit à agir “de façon déraisonnable”, comme le disait si bien le Journal de l’Association des médecins canadiens.

      Mme De Waal reprend son enfant

      Puisque le médecin refusait de tenir compte des désirs de la mère, celle-ci décida de faire soigner son enfant ailleurs. Elle tenait celle-ci dans ses bras. L’un de ses compagnons lui dit : “Le mieux que nous ayons à faire c’est de partir.” Le Dr Delahaye saisit la veste de cet homme en s’écriant : “Vous ne partirez pas !” Une bousculade s’ensuivit. Deux membres du personnel de l’hôpital (des femmes) essayèrent d’enlever le bébé à sa mère, risquant de faire du mal à l’enfant et meurtrissant le bras de Mme De Waal.

      Celle-ci, serrant toujours son bébé dans ses bras, réussit, avec l’aide de son frère, à gagner l’ascenseur (elle se trouvait au sixième étage). Pendant que l’ascenseur descendait, les sonnettes d’alarme retentirent. Mme De Waal se demandait si, au rez-de-chaussée, le gardien la laisserait passer. Toutefois, ce dernier, troublé par la sonnette d’alarme, s’engouffra dans l’ascenseur au moment où elle en sortait, et il monta jusqu’au sixième. La mère et l’enfant quittèrent alors le bâtiment et montèrent dans la voiture qui les attendait. Entre-temps, le Dr Delahaye essayait de retenir les hommes qui avaient accompagné Mme De Waal, se débattant avec eux même dans l’escalier et dehors sur le trottoir, afin de les empêcher de monter dans leur voiture.

      Il serait normal qu’un gardien de prison essaie d’empêcher les détenus de se sauver, mais il s’agissait en l’occurrence d’un hôpital et non d’une prison. Ce médecin ajouta un nouveau chapitre à l’histoire de l’étiquette médicale.

      La réaction officielle

      Comment les autorités réagirent-​elles ?

      Des journaux parlaient de l’“enlèvement” de l’enfant et on donna l’ordre à la police de la rechercher. Des questions furent posées à la législature provinciale. John Yaremko, ministre des Services sociaux et familiaux, déclara que l’on avait porté plainte contre la mère. Un fonctionnaire du ministère de M. Yaremko démentit aussitôt cette déclaration. La police obtint un mandat l’autorisant à perquisitionner au domicile de Mme De Waal. L’Avocat de la Couronne annula ce mandat.

      La Société d’aide à l’enfance demanda l’autorisation de prendre Eunice sous sa garde et se plaignit du juge qui refusa cette autorisation. Le juge Garvin, homme respectueux des lois, voulait entendre d’abord les parents et il refusa de se laisser bousculer. Il se rappela que la Cour suprême de l’Ontario avait décidé lors d’une affaire antérieure impliquant des témoins de Jéhovah, que ceux-ci ont le droit de recevoir un avis préalable et de comparaître devant le tribunal. Respectant cette décision de la Cour suprême, il refusa donc de déroger à la procédure prévue en pareil cas.

      L’Avocat de la Couronne, C. J. Newton, loua l’action du Dr Ashwell de Smiths Falls, mais il fit également cet aveu : “La mère avait le droit d’enlever son enfant de l’hôpital.”

      Devant les opinions divergentes, le Globe and Mail de Toronto déclara : “Hier, on était en pleine confusion en ce qui concerne l’aspect juridique de la disparition d’un enfant de trois jours.”

      Et pourtant, en réalité, tout était clair. La mère était dans son droit. Il s’agissait de son propre enfant. Les gens ont le droit de louer les services d’un médecin ou de se dispenser de ses services. C’est là une condition fondamentale des relations entre médecins et malades. Ces relations doivent être fondées sur la confiance mutuelle. La contrainte officielle n’y a aucune place.

      Il en va de même de l’hôpital. Un hôpital n’est pas une prison. Le malade ou les parents d’une enfant malade n’ont pas besoin de la permission d’un “gardien” (le médecin) pour quitter l’établissement. Certains hôpitaux ont dû payer des dommages-intérêts pour avoir essayé de retenir de force des malades qui désiraient partir.

      L’exagération médicale

      Dans de tels cas, les médecins ont l’habitude de faire de sombres prédictions. Ils affirment que l’enfant mourra ou que son cerveau sera endommagé s’il ne subit pas une exsanguino-transfusion.

      Ce qu’ils ne disent pas au public, c’est qu’après ces transfusions il y a presque inévitablement une certaine arriération, sans parler du grand nombre de mortalités (estimé par certains à 10 pour cent des cas).

      Dans son numéro du 16 janvier 1970, Medical World News déclara, sous le titre “Risques des exsanguino-transfusions” : “Les enfants qui commencent leur vie avec une érythroblastose assez grave pour nécessiter une exsanguino-transfusion, n’arrivent jamais à rattraper complètement les autres enfants de leur âge.” Le Dr Edward Schlesinger, dans un compte rendu des résultats des tests auxquels on avait soumis des enfants ayant subi une exsanguino-transfusion, dit : “Le plus grand nombre de mauvais points était concentré dans le groupe d’enfants qui, ayant souffert de l’érythroblastose du fœtus, avaient subi une exsanguino-transfusion.”

      Étant donné ces résultats, l’article poursuivit en disant : “Les exsanguino-transfusions, de moins en moins recommandées par les pédiatres, sont en passe de disparaître.”

      Le Dr Ashwell, le médecin qui avait accouché Mme De Waal, fit les sombres prédictions classiques en pareilles circonstances. “Il y a à peu près autant de chances de voir cette fillette survivre ou du moins vivre sans avoir le cerveau endommagé de façon irréparable, que de me voir, moi, gagner le tiercé aujourd’hui”, dit-​il au représentant du Telegram. Cependant, cette affirmation perdit une grande partie de sa force quand le Dr Ashwell déclara par la suite : “En toute honnêteté, je ne peux pas vous décrire cette maladie parce que je ne la comprends pas pleinement moi-​même.”

      Et qu’advint-​il de la petite Eunice De Waal ? La cause innocente de tant de controverses fut emmenée par sa mère chez des amis dans une autre localité. Là, une infirmière très expérimentée la soigna au moyen de la photothérapie. Au bout de cinq jours de traitement par rayons bleus, elle se rétablit complètement.

      Un médecin qui l’examina estima qu’elle était “active”, qu’elle “poussait bien” et qu’elle ne manifestait “aucun symptôme anormal”. Au moment de la rédaction de cet article, elle se trouve chez sa mère. C’est une enfant heureuse, intelligente et normale sous tous les rapports.

      Le Dr Delahaye manifesta, bien sûr, son mécontentement. Non seulement il prédit pour l’enfant les plus terribles conséquences, mais il accusa la Société d’aide à l’enfance de “négligence” parce qu’elle n’avait pas essayé de retrouver le bébé. Il accusa également la Cour suprême de l’Ontario d’avoir “usé de faux-fuyants”.

      Le 3 avril, lors d’une entrevue avec un représentant du Telegram, il parla d’un autre cas impliquant l’enfant de deux témoins de Jéhovah, lequel “souffrait de leucémie. Avant que les médecins n’aient eu le temps de pratiquer une transfusion sanguine, les parents enlevèrent l’enfant de l’hôpital de Kingston. Les médecins de Toronto décidèrent de respecter la volonté des parents et de ne pas administrer du sang”. “Ironie du sort, ajouta le Dr Delahaye, l’enfant survécut.”

      Ironie du sort, la petite De Waal survécut aussi, de même que tous les autres enfants de témoins de Jéhovah que ceux-ci ont repris d’un hôpital pour les empêcher de subir une exsanguino-transfusion. En revanche, six enfants de témoins de Jéhovah canadiens ont été enlevés à leurs parents afin de leur faire subir de force une exsanguino-transfusion. Tous les six moururent.

      Le 3 juin, Mme De Waal, son enfant et son avocat ont pris part à Ottawa à une émission télévisée destinée à expliquer au public ce qui s’était passé et pourquoi. Peu de temps avant, le Dr Delahaye avait dit qu’il y avait beaucoup de chances que l’enfant soit morte, mais la petite Eunice attesta bruyamment qu’elle était bel et bien en vie. L’émission fut retransmise par la suite à travers tout le Canada.

      Les circonstances de cette affaire font penser aux paroles suivantes de Howard Oleck, professeur de droit, rapportées dans Medical World News du 5 décembre 1969. Cette autorité en la matière affirma que les rapports entre malades et médecins s’amélioreraient si ces derniers “cessaient de se conduire comme s’ils étaient les élus de Dieu”.

      De nombreux bons médecins font preuve de respect pour les parents, et on ne peut que louer leur attitude. De tels médecins sont heureux de connaître la volonté des parents et de respecter leurs décisions. Il en résulte une bonne collaboration et des rapports mutuellement profitables.

      Les événements que nous venons de relater prouvent qu’il est peu prudent de traiter à la légère la décision des parents. Eunice De Waal a été protégée par sa mère, qui n’était pas du même avis que le médecin. Par son développement normal, sa vitalité et sa joie de vivre, cette petite fille a justifié la décision maternelle.

  • Le poisson comme aliment
    Réveillez-vous ! 1971 | 8 mars
    • Le poisson comme aliment

      La chair du poisson est riche en protéines, en graisses, en minéraux et en vitamines, autant d’éléments nutritifs dont l’homme a besoin. La pêche annuelle mondiale est de quelque 45 millions de tonnes. Les huiles extraites du foie de divers poissons fournissent à l’homme une grande partie des vitamines qu’il utilise, particulièrement les vitamines A et D.

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