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Servez Jéhovah avec joieLa Tour de Garde 1963 | 15 juin
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le 14 juin 1943, l’interdiction fut levée, mais six autres mois s’écoulèrent avant que nous pussions revenir au Béthel. Quel heureux événement ! Il y avait tant à faire car l’armée n’avait pas pris soin comme nous de la maison, mais il était bien agréable de se retrouver en famille pour servir de nouveau.
En 1951, mon mari mourut, après plus de trente années passées à servir Jéhovah à plein temps ; son dévouement entier à Jéhovah et le service qu’il accomplit pour ses frères ont toujours été pour moi une source d’encouragements et de force. L’un de ses derniers conseils fut celui-ci : “ Attache-toi étroitement à l’organisation. ” Pour l’avoir fait, mon service n’a cessé de m’apporter la joie.
Nombre de choses sont venues augmenter cette joie. Par exemple, en 1955, la générosité d’une sœur me permit de l’accompagner aux assemblées en Europe. À Édimbourg et à Londres en particulier, j’eus la joie de rencontrer plusieurs de mes vieux compagnons de mes premiers jours dans la vérité et dont quelques-uns servent encore au Béthel ou comme serviteurs de circonscription ou comme pionniers. Une autre et très agréable expérience que je fis concerne la compagnie qu’il m’a été donnée de goûter avec les surveillants d’assemblée venus de divers coins du pays à l’École du ministère du Royaume.
Quand je me reporte au passé, je puis affirmer que j’ai pu trouver la plus grande des joies dans le service de Jéhovah parce que j’ai suivi le conseil de son organisation alors que j’étais jeune fille. J’ai mis les intérêts du Royaume à la première place et suis entrée dans le service de pionnier. Cette manière d’agir m’a apporté d’autres bénédictions encore, y compris trente années agréables passées à servir au Béthel. J’en remercie Jéhovah et bénis son nom. “ Car Jéhovah est bon, sa miséricorde est éternelle. ”
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Patriotisme et liberté religieuseLa Tour de Garde 1963 | 15 juin
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Patriotisme et liberté religieuse
DANS les périodes de crise nationale et de tension internationale, les gouvernements élaborent des programmes destinés à rallier les suffrages du peuple. Des cérémonies patriotiques sont préconisées dans les écoles publiques et l’hymne national fréquemment joué. Pourtant, c’est en un tel moment, où les nations sont prêtes à se battre pour garantir leur liberté, qu’elles sont portées le plus à fouler aux pieds, à l’intérieur de leurs propres frontières, les libertés qu’elles cherchent à protéger. Il y a alors une période critique. “ L’une des raisons pour lesquelles notre époque est dangereuse ”, a signalé l’historien Arnold Toynbee, “ c’est qu’on nous a enseigné à adorer notre nation, notre drapeau, l’histoire de notre passé ”.
Quiconque ne s’associe pas à cette expression de vénération à l’égard de la nation, peu importe la raison qu’il invoque, est considéré avec suspicion. Les patriotes condamneront sa conduite comme irrespectueuse, voire dangereuse pour l’intérêt de l’État. Tel fut le lot des premiers chrétiens. Loin d’être une menace pour l’État, ils étaient extrêmement respectueux des lois. Toutefois, ils ne pouvaient en conscience participer aux rites patriotiques de l’Empire romain. À ce sujet, on lit, dans The Book of Culture, le commentaire suivant : “ Néanmoins, les chrétiens, fermes dans leur foi, ne faisaient pas un tel serment de loyauté. Et, du fait qu’ils ne prêtaient pas serment de fidélité à ce qui, par analogie, représenterait le Drapeau pour nous aujourd’hui, on les considérait comme dangereux du point de vue politique. ”
La position des témoins de Jéhovah à l’heure actuelle est la même que celle des premiers chrétiens. Les rapports des autorités du pays à leur sujet sont excellents, en raison de leur vie pure et de leur obéissance aux lois. Mais les Témoins ne participent pas aux cérémonies patriotiques. Cette conduite leur vaut d’être calomniés par certains qui leur suscitent en outre de l’opposition à l’instar des Romains vis-à-vis des premiers chrétiens. D’autres personnes, disposées à envisager la situation avec plus de tolérance, se demandent néanmoins pourquoi les témoins de Jéhovah adoptent cette position-là. Après tout, quelle objection pourrait-il y avoir à saluer le drapeau national ?
LE SALUT AU DRAPEAU
Il est facile pour quelqu’un d’être emporté par l’émotion, mais les témoins de Jéhovah considèrent la Bible comme leur guide. Les Écritures font clairement comprendre que, pour plaire à Dieu, on doit “ fu[ir] l’idolâtrie ”. (I Cor. 10:14.) Il est notoire aussi que le second des Dix Commandements s’énonce ainsi : “ Tu ne te feras pas d’image taillée ni aucune figure de ce qui est en haut dans le ciel, ou de ce qui est en bas sur la terre, ou de ce qui est dans les eaux au-dessous de la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles et tu ne les serviras point. Car je suis Jéhovah ton Dieu, un Dieu jaloux (exigeant un dévouement exclusif, NW). ” (Ex. 20:4, 5, AC). Toutefois, les emblèmes nationaux portent de telles images et sont considérés comme sacrés, ce qui signifie que le salut qu’on leur rend revêt un sens religieux. Comme l’a fait ressortir Arnold Toynbee, l’adoration est rendue au drapeau ; et, pour corroborer cette affirmation, citons la déclaration récente du gouverneur de la Virginie, aux États-Unis : “ Je ne respecte pas seulement le drapeau de mon pays, je l’adore. ” À la lumière de ces faits, on peut voir que ce n’est pas par irrévérence à l’égard du drapeau mais par obéissance à Jéhovah Dieu que les témoins de Jéhovah s’abstiennent de le saluer.
Mais, s’exclamera-t-on, comment pouvez-vous dire que les drapeaux tombent sous l’interdiction scripturale quand la Bible elle-même montre que les Israélites avaient des enseignes ou bannières autour desquelles leurs divisions, composées chacune de trois tribus, se rassemblaient dans le désert ? (Nomb. 2:2.) Sous ce rapport, le commentaire de la Cyclopædia de McClintock et Strong est intéressant. Après avoir discuté les mots hébreux employés dans ce verset, elle dit : “ Néanmoins, aucun d’eux n’exprime l’idée que le mot bannière évoque à notre esprit, c’est-à-dire un drapeau. ” En outre, ces bannières n’étaient pas considérées comme sacrées, pas plus que des cérémonies n’étaient associées à leur utilisation. Elles avaient un but pratique et servaient simplement de signes pour indiquer au peuple l’endroit où il devait se rassembler.
HYMNES NATIONAUX
Le fait de rester debout quand on joue l’hymne national porte en soi le même sens que le salut au drapeau. En fait, souvent, le drapeau est déployé tandis que l’hymne est joué de sorte que, pour les témoins de Jéhovah, participer à l’une des cérémonies revêt le même sens que participer à l’autre.
La Bible nous relate à cet effet un incident très pertinent. Dans le troisième chapitre de Daniel, nous lisons que, dans l’ancienne Babylone, le roi Nebucadnetsar fit élever une image, un symbole de l’État, et ordonna au peuple de l’adorer quand il entendrait le son d’une certaine musique. En fait, c’était une cérémonie patriotique et y participer était considéré comme un témoignage de loyauté. Schadrac, Méschac
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