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Qu’est-il arrivé à la “révolution verte”?Réveillez-vous ! 1980 | 22 novembre
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Les experts n’attendent pas de solution de ce côté-là.
C’est ainsi que dans sa lettre mensuelle, la Banque royale du Canada écrivait: “Bien que la révolution verte ait accompli des merveilles, nul ne prétendra qu’elle soit la solution globale au problème alimentaire qu’affronte aujourd’hui l’humanité.” On lisait un peu plus loin: “Il ne faut pas compter sur la science à elle seule pour sortir de là.”
Dans la revue U.S.News & World Report, on a posé cette question à L. Brown: “Faut-il s’attendre à des progrès techniques qui permettront d’accroître considérablement dans l’avenir la production alimentaire?” Voici sa réponse:
“J’aimerais bien pouvoir répondre par l’affirmative, mais il n’y a guère de chances de ce côté-là.
“Quand on considère où en est la recherche aujourd’hui, il est très difficile de voir quoi que ce soit qui débouche sur le même bond de géant que celui qui a été réalisé à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, avec les nouvelles techniques d’hybridation du maïs, la diffusion des engrais chimiques, l’augmentation de l’irrigation et l’introduction de blé et de riz à haut rendement.”
Faut-il en déduire qu’aucun remède n’existe? Nullement. Il y a une solution, et celle-ci va se présenter à coup sûr. Elle satisfera tout le monde. Mais en attendant, comment peut-on tirer enseignement de la façon dont d’autres personnes se nourrissent?
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Ce que l’homme peut mangerRéveillez-vous ! 1980 | 22 novembre
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Ce que l’homme peut manger
LE MOT “nourriture” évoque dans certaines régions du monde un plat de viande quotidien, des fruits, des légumes, du dessert et des boissons.
Mais des centaines de millions de nos contemporains ne voient guère de viande durant leur vie, si tant est qu’ils en mangent. Leur régime alimentaire se limite à quelques plats de base, par exemple du riz trois fois par jour, agrémentés de quelques légumes. Peut-être à l’occasion mangeront-ils un peu de poisson ou de viande. Parfois, c’est qu’il est impossible de mieux équilibrer leurs repas, mais il est très possible aussi qu’ils soient simplement trop pauvres pour y parvenir.
Pourtant, il y a quantité d’aliments que l’on mange dans certaines régions du monde et qui aideraient bien des affamés en d’autres endroits.
Qu’est-ce que la nourriture?
Par nourriture, il faut entendre “tout aliment absorbé par l’organisme pour croître ou réparer ses tissus”. C’est aussi “tout ce qui nourrit, développe ou entretient” le corps.
Devant pareille définition, il semble que la liste des plantes, des animaux et des insectes qui peuvent servir de nourriture est infinie. Malheureusement, rien que dans le monde végétal, nos contemporains se contentent de vivre sur quelques cultures de base, alors qu’au fil des siècles les humains ont mangé plusieurs milliers de plantes différentes.
Un groupe de savants a publié un rapport sur trente espèces de plantes tropicales peu connues qui contribueraient à l’alimentation du monde, mais que l’on n’utilise pas à l’heure actuelle. Un savant africain a noté plusieurs milliers d’espèces de plantes qui poussent en Afrique, alors qu’on n’en consomme que quelques-unes, notamment le maïs, le riz et la patate douce. Encore faut-il préciser qu’il s’agit d’un “emprunt” à d’autres civilisations.
D’autres sortes de nourriture
Certains diront que les cultures peu connues sont trop exotiques pour qu’on les mange. Mais un savant a répondu en ces termes: “Rappelez-vous que presque tout sert d’aliment dans une partie ou une autre du monde.”
C’est ainsi qu’un savant a recommandé d’améliorer la teneur en protéine des aliments en y mêlant des vers de terre. Une telle suggestion vous fait-elle frémir? Pourtant, la revue Science Digest a rapporté le cas d’une Américaine, diplômée d’économie dans une université californienne, qui “mange bel et bien régulièrement des insectes, ses préférés étant les termites, les sauterelles, les abeilles et le tribolium ou escargot de la farine”.
On a fait goûter ces “friandises” à un échantillon de personnes. Qu’en ont-elles pensé? Après avoir essayé le pilaf aux termites, la soupe d’abeilles chinoise, le pain jiminy (dans lequel entrent des criquets ou des sauterelles passés à la moulinette), les goûteurs n’ont pas caché leur enthousiasme. L’un d’eux a dit: “C’est le pilaf aux termites que j’ai préféré.”
L’anthropologue américain A. Williams prépare des “pizzas au poisson” à base de morue. Il fait aussi des gâteaux à la chenille, à la sauterelle grillée, au papillon, au ver de terre et à l’abeille. “Je sais que cela peut sembler dégoûtant, mais quand on y réfléchit, c’est presque comme si l’on mangeait des escargots. Il n’y a guère de différence entre éplucher une sauterelle ou une blatte pour la manger et décortiquer une crevette.”
Une question d’optique
Comme l’homme est le même partout, son organisme peut s’alimenter à partir des mêmes sources de nourriture. Comment se fait-il alors que tout le monde ne mange pas pareil?
Eh bien, qu’évoque en vous l’idée que l’on mange du chien, du chat, du rat, de la souris, du serpent, de la grenouille, du ver de terre, du cheval, du singe ou de l’éléphant? Cela vous lève-t-il le cœur? Quels que soient vos sentiments, pensez que vos aliments préférés sont peut-être jugés répugnants dans une autre partie du monde.
Le problème ne tient donc peut-être pas tant à ce qui sert de nourriture qu’à l’endroit où l’on est né et aux aliments que l’on a pris l’habitude de manger depuis son enfance. C’est peut-être aussi une question de culture ou de religion.
Par exemple, un Nord-Américain ou un Européen seront heurtés par l’idée que l’on se régale de vers de terre en Afrique. Mais nombre d’Africains sont dégoûtés rien qu’à l’idée d’apprendre que ces mêmes Européens et maints Américains se régalent avec de la grenouille.
En Inde, l’idée que les Occidentaux mangent de la viande de vache suscite la colère. Pour un musulman, c’est la consommation de porc qui est sacrilège. Enfin, certains Européens riraient de voir un adulte manger du maïs, alors que c’est le plat que préfèrent d’autres peuples.
Un point de vue équilibré
En somme, le fait que certains mangent des aliments que d’autres jugent insolites ou écœurants est avant tout une question de tournure d’esprit. Comme certaines personnes se nourrissent à partir de ces aliments, on peut en déduire que, du point de vue purement physique, tout le monde pourrait s’alimenter de cette façon.
L’homme est entouré de toutes sortes d’aliments. Mais comme il est difficile, il a des goûts et des dégoûts. Tant que règne l’abondance, tout va bien. Mais que survienne une famine, et ce trait de caractère prive l’homme de nourriture.
Fait intéressant, voici ce que dit la Bible à propos des aliments dont l’homme devait se nourrir à l’origine: “Voici que je [Dieu] vous ai donné toute végétation portant semence qui est sur la surface de toute la terre et tout arbre dans lequel il y a du fruit d’arbre portant semence. Que cela vous serve de nourriture!” (Gen. 1:29). Un peu plus tard, Dieu ajouta ce qui suit: “Tout animal qui se meut et qui est vivant pourra vous servir de nourriture. Comme pour la végétation verte, je vous donne tout cela. Seulement la chair avec son âme — son sang — vous ne devrez pas la manger.” — Gen. 9:3, 4.
Dieu avait donc pourvu à quantité de plantes, d’animaux et d’insectes pour servir de nourriture à l’homme. C’est d’ailleurs ce que précise la Bible, lorsqu’elle dit un peu plus tard que “toute création de Dieu est excellente, et rien n’est à rejeter [comme aliment] si c’est pris avec action de grâces”. — I Tim. 4:4, 5.
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Où réside la solution?Réveillez-vous ! 1980 | 22 novembre
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Où réside la solution?
IL EST certain que nos contemporains pourraient manger bien d’autres choses que ce qu’ils consomment à l’heure actuelle. Mais, si l’on est réaliste, il ne faut pas s’attendre à ce que, d’un seul coup, chacun se mette à aimer ce qu’il n’aurait jusque-là jamais mangé. C’est pourquoi certains continuent de souffrir de la faim alors qu’ils ont de la nourriture à proximité, mais que celle-ci diffère de ce qu’ils ont l’habitude de manger.
Comme on l’a déjà dit, il ne faut pas s’attendre non plus à un progrès de la technologie qui permettrait à l’homme de résoudre le problème de la faim. Si une telle percée était possible, il n’y aurait pas aujourd’hui un milliard d’humains qui se couchent tous les soirs le ventre creux. Il faut donc regarder en face le fait bien réel qu’en dépit des solutions nobles et sincères que l’on a proposées, la course engagée pour nourrir les pauvres de la terre est perdue.
Le docteur W. Santos, membre de la société diététique du Brésil, a dit: “On observe dans tous les pays développés un sentiment quasi général de déception devant les promesses et les prévisions faites jadis et les résultats observés à présent. Partout on ressent le besoin et le désir d’un changement radical de la politique adoptée jusqu’ici, car elle n’a fait qu’aggraver les différences socioéconomiques au lieu de les estomper.”
D’où cela provient-il? De ce que la réponse au problème de l’alimentation du monde dépasse les possibilités humaines. Aussi savants que soient les chercheurs, aussi habiles que soient les politiciens, aussi perspicaces que se montrent les économistes, nul n’a pu résoudre le problème de la faim, en dépit du temps, des efforts et de l’argent investis. Il ne faut pas s’attendre à ce que cela change dans l’avenir.
L’égoïsme et la cupidité humaine, la soif de pouvoir, l’inclination naturelle à jouir de ses avantages au détriment d’autrui, tout cela fait obstacle au règlement d’un problème qui comporte bien d’autres éléments.
Si l’homme n’est pas près de trouver la solution, où va-t-on? Tous ces savants qui annoncent une famine sur une échelle que l’humanité n’a jamais connue auraient-ils raison? N’existe-t-il aucune échappatoire?
Une solution toute proche
La solution est-elle proche? Comment cela se
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