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  • g82 22/6 p. 13-15
  • Randonnée en forêt vosgienne

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  • Randonnée en forêt vosgienne
  • Réveillez-vous ! 1982
  • Intertitres
  • La forêt vosgienne
  • Une journée de retour à la nature
  • Le camp des bûcherons
  • Le retour
Réveillez-vous ! 1982
g82 22/6 p. 13-15

Randonnée en forêt vosgienne

UN PETIT village silencieux niché au creux d’une paisible vallée cernée de sapins; des futaies majestueuses qui habillent les versants de la montagne; de capricieux ruisseaux mués en cascades au moindre détour qu’impose la roche; un toit d’aiguilles vert sombre qui ondule sous la brise: ce sont les Vosges, cette chaîne de sommets verdoyants que l’horizon peint de tons opalins quand pointe la brume. Alors le vert pâlit, vire au pastel et découvre au regard la célèbre “ligne bleue des Vosges”. Imaginez-​vous grimpé sur un fier rocher, telle la ‘Tête du Coquin’, dans la vallée du Donon. Tout d’abord, c’est le profond silence qui vous saisit, puis le spectacle grandiose de cette ligne bleue dans le lointain. Promenez votre regard tout autour de vous: partout ce ne sont que sapins élancés aux branches courbées vers le sol, majestueux et sereins.

La forêt vosgienne

Avec ses quelque quatorze millions d’hectares de forêt, soit près du quart de son territoire, la France est de tous les pays d’Europe occidentale celui qui porte la plus grande surface boisée. Quant aux Vosges, elles n’évoquent pas que de vastes sapinières à flanc de montagne. Elles accueillent également d’autres essences de conifères: pins sylvestres, épicéas, douglas, pins weymouth, ainsi que des chênes, des hêtres et d’autres feuillus.

Si les Vosges n’arrivent qu’en septième position pour la superficie boisée, le département est par contre le troisième, après les Landes et la Gironde, pour ce qui est de la production de bois, en particulier de bois d’œuvre. En effet, les Vosges sont presque à moitié recouvertes de forêts, et leur contribution à la production française de bois s’élève à près d’un million de mètres cubes.

L’âge d’exploitation des arbres varie de 100 à 140 ans pour le sapin et l’épicéa; il est respectivement de 120 et 160 ans pour le pin sylvestre et le hêtre, et atteint 200 ans pour le chêne. Au moment de l’abattage, le diamètre des résineux ne dépasse pas cinquante centimètres, alors qu’il peut aller jusqu’à soixante centimètres chez les feuillus. Devant l’inégale répartition des richesses du sol vosgien, le rendement annuel d’une exploitation peut n’être que de trois à quatre mètres cubes par hectare dans les forêts feuillues les plus pauvres, sur terrain calcaire ou limoneux, pour atteindre dix, voire quinze mètres cubes dans les meilleures sapinières de la montagne granitique. Une partie de la récolte est sciée et transformée sur place, tandis que le reste part dans les départements limitrophes. La forêt est donc une source non négligeable de revenus, d’autant que sa présence suscite l’éclosion d’emplois, notamment dans les domaines du débardage et du bûcheronnage ainsi que dans les scieries, les ébénisteries, les papeteries et les fabriques de panneaux.

Cette forêt, déjà vantée par Pline l’Ancien comme la plus belle des Gaules, a beaucoup souffert des guerres. Il faudra encore un demi-siècle avant que l’on puisse se procurer une coupe sans risquer de trouver au beau milieu d’une planche un éclat d’obus, de la mitraille ou des balles, voire du fil barbelé. La forêt poursuit néanmoins son rôle protecteur, en empêchant la Moselle d’emporter le sol durant les crues. Elle abrite en outre des cerfs, des chevreuils et les derniers tétras.

Une journée de retour à la nature

Pour le citadin en proie au stress de la vie urbaine, la forêt vosgienne évoque surtout la paix, la quiétude et la sérénité. Et c’est à une reprise de contact avec la nature que nous vous convions, à l’occasion d’une randonnée à travers les sentes pédestres des Vosges.

Il est quatre heures du matin. Dehors, tout est sombre, sauf vers l’est où le noir se déchire lentement pour laisser filtrer des lueurs pourpres. L’aurore prend peu à peu des teintes de fleur de pêcher. Il est temps de mettre son havresac et de s’emplir les poumons de l’air frais du matin. Nous empruntons une sente à peine visible, tant la sapinière est dense. Tout en foulant la terre souple et élastique, nous arrivons à mi-côte au moment où le jour se lève. La crête baigne dans les reflets roses et jaunes, et la sapinière cède la place à une majestueuse futaie. Les arbres, qui atteignent une trentaine de mètres, semblent encore endormis, immobiles. Mais bientôt la vie commence à se manifester dans la forêt: les oiseaux nous donnent une aubade. Soudain, devant nous, on dirait que deux écureuils vont s’affronter: face à face, ils fouettent de leur queue le tronc d’un arbre. Approchons-​nous à pas furtifs. Trop tard! Ils nous ont aperçus et détalent en bonds souples et gracieux.

Peu à peu notre sentier se tapisse de feuilles sèches. Les hêtres commencent à remplacer les sapins. Le sol est plus humide, et, bientôt, de gros blocs de roche ponctuent notre itinéraire de leur masse moussue. Devant nous se dressent des bouleaux et, tout près du ruisselet qui coupe le sentier, un érable. Au fur et à mesure que nous progressons, nous rencontrons des houx au vert brillant et des sorbiers sur lesquels perchent des grives que notre arrivée fait s’enfuir à tire-d’aile.

Et ces geais, pourquoi manifestent-​ils si bruyamment leur présence? C’est qu’un chevreuil est là. Sortons vite les jumelles de l’étui! La bête se sauve déjà. C’est un jeu pour elle d’escalader les quelques roches qui la séparent de la crête toute proche.

Au détour du sentier notre chemin redevient plat, et la forêt reprend sa densité. Nous abordons le versant sud qui, lui, est couvert de pins. Puisque nous avons marché à un bon rythme, arrêtons-​nous pour savourer le calme, assis sur un tapis de mousse, tout en prenant une collation.

Après cette pause, nous reprenons la route. Il reste en effet encore une bonne heure de marche avant d’atteindre le sommet que nous avons choisi comme objectif. Les arbres qui nous entourent perdent peu à peu leur taille; leur fût devient plus conique; les branches sont moins massives. Il n’y a pas un nuage en vue, et pourtant, à cette altitude, les cimes frémissent.

Il ne nous reste plus qu’à escalader le dernier mètre qui nous sépare de la crête. Le dos moite, un peu essoufflés à cause de notre havresac qui commence à peser, nous gagnons le sommet, bientôt récompensés par la majesté du spectacle: sous nos yeux, à perte de vue, ce ne sont que mamelons boisés disposés sur un horizon bleu qui semble se fondre dans l’infini de la brume ouatée. La pureté de l’air, la splendeur du site, tout évoque alors ces vers du psalmiste: “Que tes œuvres sont nombreuses, ô Jéhovah! Toutes, tu les as faites avec sagesse. La terre est pleine de tes productions.” — Psaume 104:24.

Le camp des bûcherons

Tout à coup, une pétarade nous arrache à nos méditations. Dans le calme de la montagne, le puissant crépitement des tronçonneuses est ressenti comme une véritable agression. Chaque fois que retombe le silence, un arbre s’affale. Nul besoin cependant d’avoir le cœur serré. L’instrument de mort ne frappe que des arbres judicieusement choisis par les forestiers qui gèrent les domaines et les bois communaux. Chaque arbre à abattre est repéré par martelage, c’est-à-dire qu’il porte sur le tronc et la souche l’empreinte du marteau de l’État, empreinte indispensable pour que soit légale la vente du bois. Grâce à un recensement méticuleux, on connaît le nombre d’arbres que renferme chaque forêt ainsi que leur rythme de croissance et, partant, le nombre des coupes à effectuer.

Approchons-​nous. Nous arrivons dans la clairière au moment où la chaîne de la tronçonneuse découpe à la base du tronc un cran de chute qui amènera l’arbre à tomber dans la direction choisie. Le bûcheron contourne ensuite le tronc en sciant derrière le cran de chute, tandis que des éclats de bois volent de toutes parts. Puis notre homme enfonce rapidement à coups de merlin un coin dans la fente, afin de redresser le sapin pour qu’il tombe sur l’aire libre. Le moteur crépite de nouveau, alors que, peinant par moments, la machine attaque la base de l’arbre. La cime frémit. On entend un craquement sourd. Un coup de merlin sur le coin, et l’arbre s’affale dans un fracas de branches cassées. Un instant, la tronçonneuse s’est tue, puis elle repart, fouaillant dans l’amas de branches pour les scier au ras de l’écorce, en remontant du tronc vers la cime. Bientôt, le mètre à griffes court sur la grume: vingt-huit mètres! Un puissant tracteur de débardage va alors transporter le bois vers la scierie où il sera transformé. Mais déjà la tronçonneuse s’est attaquée à un autre centenaire qui s’effondre sur le sol.

Le retour

Nous quittons les bûcherons pour aller pique-niquer un peu plus loin, en suivant un sentier qui se glisse sous les arbres. De temps à autre, le paysage peint des taches d’un vert plus gai. Ce sont des chênes, des hêtres ou d’autres feuillus. Les buissons et les ronces envahissent le sous-bois. À condition d’être patients et de savoir garder le silence, peut-être aurons-​nous la joie d’admirer quelque biche, voire toute une harde au moment où elle croisera gracieusement notre chemin. Il ne faut cependant pas perdre de vue notre itinéraire, car à cet endroit, il est facile de s’égarer.

Le chemin du retour nous offre le plaisir de ramasser des brimbelles, les airelles vosgiennes, et des champignons comestibles qui nous sont familiers. La tronçonneuse s’est tue. Le jour décline. Quelques oiseaux virevoltent encore dans les branches avant de se nicher douillettement pour la nuit. Arrive enfin le moment où nous débouchons dans la vallée, les yeux encore remplis des splendeurs offertes par la nature et le cœur gonflé de gratitude et de vénération pour l’Auteur de la forêt et de la vie qu’elle renferme. — D’un de nos lecteurs.

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