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C’est bien beau de vouloir la paix — encore faudrait-il que les nations désarmentRéveillez-vous ! 1979 | 22 avril
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Comment cette promesse se réalisera-t-elle? Il est évident que ce n’est pas sur l’ONU qu’il faut compter. Alors, quelles raisons nous poussent à affirmer qu’une paix durable sera quand même instaurée? La réponse serait-elle du côté de la religion?
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Y aura-t-il un jour une paix véritable?Réveillez-vous ! 1979 | 22 avril
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Y aura-t-il un jour une paix véritable?
BIEN souvent, le public voit dans la religion le principal défenseur de la paix, particulièrement vers Noël, lorsque les Églises rendent hommage à l’enfant Jésus, le “Prince de paix” promis. C’est l’époque où, dans les églises du monde entier, on évoque le récit biblique des anges qui sont apparus aux bergers et qui leur ont déclaré: “Gloire dans les hauteurs à Dieu, et sur terre paix aux hommes de bonne volonté.” — Luc 2:14, Liénart.
Quel son agréable rendent ces paroles dans le présent monde menacé par la guerre et déchiré par tant de conflits! L’humanité souhaite ardemment voir s’instaurer une paix réelle. C’est ce qui explique pourquoi la promesse biblique selon laquelle ‘on n’apprendra plus la guerre’ fait vibrer une corde sensible chez beaucoup de gens (És. 2:4). Mais peut-on compter sur les religions établies pour amener cette paix tant attendue?
Tirons une leçon de l’Histoire
Dressons le bilan des résultats obtenus par les religions établies. Ont-elles travaillé à la paix ou bien ont-elles milité activement en faveur des guerres? Avant de répondre, remontons quelques siècles en arrière:
L’Encyclopédie de religion et d’éthique (angl.) de J. Hastings note que “la religion égyptienne n’a jamais condamné la guerre. (...) En clair. toute guerre était pour elle morale, parfaite, surnaturelle et ratifiée par un précédent divin”. Quant à l’Assyrie, voici ce qu’écrit W. Wright dans son ouvrage sur les Cités antiques (angl.): “Combattre, c’était l’affaire de la nation, et les prêtres étaient des fauteurs de guerre qui ne connaissaient pas de répit (...). Cette race de pillards était excessivement religieuse.”
Mais, direz-vous, tout cela se passait bien avant la venue du christianisme. Sur ce point, vous avez tout à fait raison, car les premiers chrétiens, eux, ne soutenaient aucun conflit, comme l’explique W. Hydes dans son livre Du paganisme au christianisme sous l’Empire romain (angl.): “Au cours des trois premiers siècles (...), les chrétiens refusaient d’être tueurs de métier dans les armées romaines. Mais cet état d’esprit du début se modifia peu à peu.” De fait, au fil des siècles, les Églises de la chrétienté faillirent aux principes enseignés par le Christ, témoin cet aveu de l’historien catholique E. Watkin:
“Aussi pénible à admettre que cela puisse être, nous ne pouvons pas, pour donner un faux encouragement ou par loyalisme malhonnête, nier ou feindre d’ignorer ce fait historique: les évêques ont toujours donné leur appui aux guerres livrées par les gouvernements de leur pays. Je ne connais aucun exemple de hiérarchie nationale qui ait condamné comme injuste une guerre quelconque (...). En cas de guerre, quelle que soit la théorie officielle, dans la pratique les évêques catholiques restent fidèles à la maxime selon laquelle ‘mon pays a toujours raison’.”
H. Fosdick, pasteur protestant qui eut son heure de célébrité, écrivit dans la même veine: “Même dans nos églises nous avons déposé nos étendards (...). D’un coin de la bouche nous avons adressé des louanges au Prince de la Paix, et de l’autre nous avons glorifié la guerre.” Il n’est pas besoin de remonter trop loin pour vérifier la justesse de ces dires. Rappelons par exemple qu’au cours de la Seconde Guerre mondiale, les troupes américaines chantaient: “Louez le Seigneur et passez-nous les munitions!”
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