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Le vrai livre de la libertéLa Tour de Garde 1957 | 15 février
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forces spirituelles iniques dans les lieux célestes ”, et contre “ les expressions inspirées et trompeuses et les enseignements des démons ”.
Mais l’influence perverse de Satan embrasse bien plus que les seules affaires spirituelles. Quelquefois, vous entendez des gens dire d’un certain dictateur : “ Il agit comme le Diable lui-même. ” Il y a souvent dans cette affirmation plus de vérité qu’on ne pense. Il est évident que les dirigeants du monde peuvent exécuter les ordres de Satan : ils oppriment les hommes et les réduisent à un esclavage à la fois physique et mental. Que les nations elles-mêmes soient ainsi asservies à Satan, cela est montré dans Apocalypse 16:14 (NW), qui déclare que les “ expressions inspirées par des démons ” accompliraient des signes et iraient “ vers les rois de la terre habitée tout entière afin de les rassembler pour la guerre du grand jour de Dieu, le Tout-Puissant ”.
Satan fait tout ce qu’il peut pour occuper les hommes avec les troubles et les difficultés de la terre afin qu’ils ne prennent pas le temps de s’arrêter, de regarder autour d’eux, de se reconnaître et d’apprendre par le vrai livre de la liberté que c’est en réalité Satan qui conduit ce monde et qu’il est le seul vrai responsable de ses guerres, de ses difficultés et de la mort.
LA SOURCE DE LA LIBERTÉ
Ainsi, ce n’est pas la puissance de l’homme qui apporte la véritable liberté. Si l’homme pouvait la trouver par lui-même, le monde moderne et prétendument si sage du vingtième siècle pourrait secouer les chaînes qui entravent son esprit, chasser ses psychiatres, abattre ses asiles d’aliénés, abolir ses camps d’esclaves, chasser ses dictateurs, empêcher que de nouveaux ne les remplacent et exercer la liberté que l’effort personnel apporterait. Mais l’homme ne peut faire ces choses de lui-même. Il essaie, il produit quelques améliorations, mais les problèmes fondamentaux subsistent. Il y a eu des guerres dès les temps anciens, des dictateurs totalitaires ont surgi depuis la naissance des premiers gouvernements sur la terre et, d’après l’anthropologiste George Peter Murdock, de l’Université Yale, la psychiatrie est née directement du guérisseur-sorcier qui laissa les autres devenir guérisseurs par les plantes et rebouteux et limita l’exercice de sa médecine aux maladies de l’esprit. Pourquoi ces problèmes des plus anciens affligent-ils encore le monde du vingtième siècle ? Parce que les personnes qui ont promis d’en libérer les hommes ne peuvent triompher de la puissance de Satan. Elles peuvent seulement s’occuper des symptômes, non de la cause réelle. “ Ils leur promettent la liberté, quand ils sont eux-mêmes esclaves de la corruption. ” — II Pi. 2:19.
Cela signifie-t-il qu’il n’y a pas de personnes libres ? Non ! Aujourd’hui, il existe des personnes qui sont libres même quand elles sont jetées en prison. Il y a actuellement des gens dans les camps de travailleurs-esclaves communistes que leur attitude mentale rend plus libres que la majeure partie des gens de ce monde. Ils ont la même liberté d’esprit que les hommes de Dieu du passé. Noé fut l’un de ces hommes des temps anciens. Au moment où la fin d’un monde était proche, il ne se blottit pas dans un coin, par la crainte, mais obéit sagement à Dieu et survécut au déluge qui purifia la terre d’un ordre de choses corrompu. Moïse, également, était affranchi de la crainte, même quand son obéissance à Dieu le soumit à la colère du puissant Pharaon égyptien. Dans Hébreux 11:27, nous lisons : “ C’est par la foi qu’il quitta l’Égypte, sans être effrayé de la colère du roi ; car il se montra ferme, comme voyant celui qui est invisible. ”
Naturellement, Jésus-Christ fut l’exemple le plus frappant d’une telle liberté, et il ouvrit le chemin de la véritable liberté pour les autres qui l’accepteraient. Il le fit en fournissant la rançon qui peut supprimer l’esclavage que la désobéissance d’Adam apporta à l’humanité. Dans Romains 5:18, il est écrit : “ Ainsi donc, comme par une seule offense la condamnation a atteint tous les hommes, de même par un seul acte de justice, la justification qui donne la vie s’étend à tous les hommes. ”
Oui, le Christ est le principal libérateur de l’homme, envoyé par Dieu. Il affranchira les hommes de l’esclavage sous toutes ses formes. Il libérera la terre des guerres, de la maladie, de l’oppression et de la mort. Et il amènera la paix parfaite de la main de Dieu.
Vous l’avez invoqué pour qu’il fasse cela. Dans votre prière, vous avez demandé à Dieu : “ Que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. ” Pour que la volonté de Dieu soit faite, il faut que tout mal ait disparu ; la méchante domination de Satan doit prendre fin. Le Christ ne nous aurait pas enseigné à prier pour que cela se fasse si cela ne devait pas arriver. Il nous enseigna à prier pour cela, et cela arrivera ! — Mat. 6:10.
La certitude que la volonté de Dieu se fera bientôt sur toute la terre comme elle l’est dans le ciel vous apporterait-elle une grande paix de l’esprit ? Le livre de la liberté nous donne cette assurance. Il montre que la partie céleste de ce nouvel ordre de choses a déjà été établie, et que la partie terrestre est en voie de développement. Il donne la preuve que pendant la génération vivant maintenant la volonté de Dieu sera faite sur toute la terre, exactement comme elle l’est dans le ciel. La Bible est le livre de la plus grande liberté car elle montre comment vous pourrez vivre à ce moment-là et profiter des bénédictions du Royaume.
Dans Apocalypse 12:12, il est dit de notre époque : “ C’est pourquoi, réjouissez-vous, cieux, et vous qui habitez dans les cieux. Malheur à la terre et à la mer ! car le diable est descendu vers vous, animé d’une grande colère, sachant qu’il a peu de temps. ”
Ces malheurs ont accablé l’humanité depuis 1914. Les guerres, la famine, les tremblements de terre, la persécution mondiale des véritables chrétiens, le dérèglement accru, la crainte et l’insécurité universelles, et même la délinquance juvénile et la prédication actuelle du Royaume étendue à la terre entière, furent prédits comme une partie du grand signe qui marquerait le moment où Satan aurait été chassé des cieux dans le voisinage de la terre et où le royaume du Christ s’établirait. Le fait que ces choses sont venues sur notre génération marque notre époque comme le temps de la fin de la méchante domination de Satan, et en même temps, de l’établissement de conditions réellement justes. — Mat. 24:6-21 ; Luc 21:26 ; II Tim. 3:1-3.
LE RECOUVREMENT DE LA LIBERTÉ
Toutes ces informations viennent du vrai livre de la liberté. Ce livre, la Bible, dit encore bien d’autres choses au sujet de notre époque. Voulez-vous profiter de la connaissance vivifiante qu’il contient ? Alors, vous devez le lire. Vous devez étudier d’autres publications, comme celle-ci, qui vous aideront à le comprendre. Vous devez vous associer aux réunions de groupe avec d’autres personnes qui s’intéressent sincèrement à ce que dit réellement ce livre de la liberté. Rappelez-vous ces paroles : “ Mais lorsque les cœurs se convertissent au Seigneur, le voile est ôté. Or, le Seigneur, c’est l’esprit ; et là où est l’esprit du Seigneur, là est la liberté. ” — II Cor. 3:16, 17.
Mais vous direz peut-être : “ Tout cela est bien, mais je n’ai vraiment pas le temps de le faire. ” Bien des personnes disent cela, mais est-ce réellement vrai ? Le fervent du football s’intéresse aux performances de son équipe. Les hommes d’affaires lisent leurs journaux commerciaux. Des millions et des millions de personnes, chaque semaine, passent leur temps à lire des revues, des journaux ou à assister à des séances de cinéma. Toutes ces choses peuvent être agréables, voire profitables parfois, mais en réalité la raison pour laquelle les gens trouvent le temps de les faire vient de leur désir de les faire. Désirez-vous la liberté et la vie ? La liberté et la vie sont-elles aussi importantes pour vous que le classement des équipes de football, ou qu’une revue courante, un film ou un programme de télévision ? Si oui, alors vous trouverez certainement le temps d’étudier le livre de la vraie liberté et de vous associer avec d’autres personnes qui s’intéressent aussi à ces choses importantes.
C’est heureux que vous n’ayez pas à faire cela par vos propres moyens. Les témoins de Jéhovah, qui sont tout aussi occupés que vous, prendront de leur temps pour venir chez vous et vous aider à acquérir cette connaissance nécessaire de la Parole de Dieu. Alors, au fur et à mesure que vous obtiendrez cette connaissance de la Bible, vous comprendrez comment Dieu pense, comment il regarde et fait les choses, quelles sont ses lois et ses pratiques. Votre esprit commencera à changer. Vous le remplirez de bonnes choses. Vous ne penserez plus comme le monde pense. Vous ne serez plus asservi à sa ligne de conduite égoïste ou à ses craintes. Vous obéirez au conseil suivant : “ Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformé(s) par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait. ” — Rom. 12:2.
Ce que vous pensez dirige ce que vous faites, et quand vous pensez à de bonnes choses et les accomplissez, vous usez de votre liberté pour vivre une vie propre, honnête, morale. Vous resterez éloigné de la voie du principal asservisseur de l’humanité, Satan, qui sera bientôt détruit, et vous survivrez à la destruction pour jouir des nouvelles conditions justes qui s’ensuivront. Sous ces nouvelles conditions du juste royaume de Dieu, il n’y aura pas de dirigeants injustes, pas de crainte de guerre, d’incapacités émotives, de mensonges religieux, ni aucune raillerie de la véritable source de la liberté. Tous ces problèmes auront été résolus par l’application des principes justes sous la direction de Jésus-Christ, le roi du nouvel ordre de choses.
Ainsi donc, en acceptant la Bible et en croyant en elle qui est le vrai livre de la liberté, en l’étudiant et en la suivant, vous pourrez dès maintenant acquérir la liberté de l’esprit ainsi qu’une complète liberté physique sous les bénédictions du juste royaume de Dieu, qui apportera bientôt une paix durable à la terre et à toutes les personnes éprises de justice qui l’habiteront.
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Éprouvez votre mémoireLa Tour de Garde 1957 | 15 février
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Éprouvez votre mémoire
Après avoir lu la présente édition, vous souvenez-vous de ces points ?
✔ Pourquoi les hommes sont-ils aujourd’hui en esclavage ? p. 51, § 8.
✔ Où se trouve la vraie liberté ? p. 63, § 9.
✔ Quel changement la Bible est-elle capable d’opérer dans votre vie ? p. 64, § 1.
✔ De quelle façon merveilleuse Paul a-t-il montré où était son cœur ? p. 52, § 2.
✔ Comment peut-on obtenir les richesses les plus précieuses ? p. 54, § 11.
✔ Comment peut-on fortifier sa foi ? p. 54, § 17.
✔ Quelles questions précises toute personne se réclamant du christianisme devrait-elle se poser ? p. 56, § 26.
✔ Comment Jésus parlant à Pierre a-t-il démontré de quelle manière nous devrions lui prouver notre affection ? p. 57, § 4.
✔ Combien de temps a été consacré à la prédication, combien de visites complémentaires ont été faites et combien d’études bibliques ont été conduites par les témoins de Jéhovah l’année passée ? p. 60, § 15.
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Comment je poursuis le but de ma vieLa Tour de Garde 1957 | 15 février
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Comment je poursuis le but de ma vie
D’Esther M. Rydell
LE 25 décembre 1948, je pris pied dans mon territoire en tant que missionnaire, au Venezuela, Amérique du Sud. Le temps a passé si vite que je m’en souviens comme si c’était hier. En me remémorant les années écoulées, je me rends compte combien Jéhovah a été bon envers moi et combien ont été riches les bénédictions qu’il a répandues sur moi pendant que je poursuivais le but de ma vie dans un territoire étranger. Par l’intermédiaire de l’organisation visible de Jéhovah, nous avons été à l’abri du besoin, et tout a été fait pour nous rendre heureux dans notre territoire.
À présent, je suis tellement absorbée par mon service que j’oublie entièrement que je n’ai pas toujours été missionnaire. Comme dans toute chose, il fallait bien commencer par le commencement et, en tout cas, je ne devins pas missionnaire du jour au lendemain. Je le devins peu à peu. Cela me fait remonter quelques années en arrière quand, le 15 avril 1936, je commençai le service de pionnier. Je ne l’oublierai jamais, car ce fut un des jours les plus heureux de ma vie. Il y avait bien longtemps que je pensais devenir pionnier, et chaque fois que la Société envoyait une de ces lettres encourageant les frères à devenir pionnier, je me demandais vraiment pourquoi je n’en étais pas un. Eh oui, bien des années auparavant j’avais voué ma vie à Jéhovah pour le servir, mais il me semblait que le service de pionnier n’était pas pour moi, puisque je n’étais pas forte physiquement. Mais enfin, après avoir entendu lire une de ces lettres, et me rendant compte que je n’avais pas la conscience tranquille, parce que je ne faisais pas autant d’heures dans le champ que j’aurais dû, je pris la décision définitive de devenir pionnier. Je renonçai à mon poste de secrétaire et à mon bureau particulier dans l’un de ces prétentieux gratte-ciel de New-York. Il était facile de prendre congé de tout cela, puisque, chaque jour, je rêvais de marcher dans un beau chemin de campagne avec une serviette pleine de livres sous le bras, cherchant les maisons où je pourrais offrir l’eau de la vie à ceux qui voudraient bien l’accepter. Le premier jour, je ne me sentais pas de joie, car je savais que Jéhovah m’avait aidée à atteindre ce but. J’étais certaine qu’il entendrait mes prières et qu’il m’aiderait à prendre la bonne décision, ce qu’il fit.
Pendant que j’exerçais mon ministère dans différentes régions des États-Unis, les bénédictions furent innombrables. La formation que j’obtins en rencontrant des gens de toutes sortes, vivant dans diverses parties du pays, en entrant et en sortant des prisons, tout cela rendit le service de pionnier encore plus intéressant, pour ne pas dire davantage. Mais le privilège le plus important était celui d’enseigner à tant de gens la vérité sur les desseins de Jéhovah à leur égard. Je me rappelle nombre de personnes qui me disaient : “ Apprenez-moi à prier, je ne sais pas comment faire. ” “ Lisez-moi dans la Bible, je ne vois pas bien. ” “ Dieu a dû vous envoyer chez moi. ” “ Merci d’être venue à ma porte ; votre message m’a fait tant de bien. ” Je pourrais continuer à me rappeler tous ces visages. Aujourd’hui, ces mêmes personnes connaissent les bénédictions que je recevais alors. Ai-je jamais regretté d’avoir décidé de devenir pionnier ? Non, jamais ; pas un instant.
J’étais si heureuse d’être pionnier que j’aurais voulu continuer à l’être dans mon pays natal, mais il se produisit quelque chose de merveilleux. Au printemps de 1945 je fus invitée à aller à Galaad. Cela dépassait tous mes rêves. Il me souvient comment, en tant qu’enfant, je lisais pendant des heures les “ rapports sur les assemblées ” (nous les appelions ainsi du temps des “ pèlerins ”), et j’avais souvent souhaité pouvoir prêcher ici et là. Les quelques rapports sur les pays étrangers me ravissaient. Je ne me rendis guère compte qu’un jour j’aurais l’occasion d’aller dans une autre partie du monde comme missionnaire. J’étais enchantée.
Je fis partie de la cinquième classe de Galaad. Je n’avais pas entendu dire grand-chose sur Galaad, excepté que c’était merveilleux. C’était plus que cela : j’avais le sentiment d’avoir quitté ce vieux monde pour entrer dans le monde nouveau. J’acceptai tout cela comme un don magnifique de Jéhovah, et je serai toujours reconnaissante de l’entraînement que j’y reçus. Ce séjour m’aida à obtenir une compréhension beaucoup plus profonde de l’organisation de Jéhovah, autant invisible que visible. On me montra l’obligation de servir Jéhovah efficacement avec bonté et amour, puisqu’on ne nous témoignait que de la bonté et de l’amour. On me montra comment étudier la Bible et en retirer le maximum. On me montra comment m’exprimer clairement et, avant tout, comment garder mon esprit et mon cœur tournés vers le service de Jéhovah et remplis de choses qui en valent la peine. Depuis, je n’ai pas cessé de m’appliquer à suivre cette règle de conduite. Galaad sera toujours cher à mon cœur ; j’en aimai chaque minute. Je pense que chaque pionnier qui en a la possibilité se rend volontiers à Galaad pour y être formé en vue de l’œuvre missionnaire à l’étranger. Je suis heureuse d’y avoir été. Regardez où je suis aujourd’hui : au Venezuela, en Amérique du Sud. Ai-je regretté d’avoir pris la décision d’aller à Galaad ? Non, parce que je pris cette décision avec l’aide de Jéhovah, ayant l’assurance qu’il m’aiderait à venir à bout de cette période d’entraînement.
En juillet 1945, je reçus mon diplôme, et je brûlais de me rendre dans mon territoire à l’étranger pour mettre en pratique tout ce que je venais d’apprendre. Je ne m’y rendis pas tout de suite, mais j’eus beaucoup à faire comme missionnaire aux États-Unis, et j’étais heureuse ; en décembre 1948 je figurais parmi les six heureux missionnaires qui s’embarquèrent sur un paquebot de la “ Grace Line ” en partance pour Maracaibo, Venezuela. Nous étions tellement ravies que nous avions hâte de quitter le port de New-York, car alors seulement nous nous sentirions vraiment en route.
Après huit jours de traversée, nous aperçûmes la terre : notre territoire à l’étranger ! L’air chaud qui nous cingla le visage nous donna l’impression de sortir d’une fournaise. Des centaines de toits de tôle brillaient au soleil. Tout cela ressemblait à une ville de désert dans un océan de sable. J’étais si heureuse de quitter le bateau que tout me paraissait bon, et j’étais reconnaissante à Jéhovah de nous avoir conduites à bon port. Ce que l’avenir me réservait dans ce pays étranger, je ne le savais pas et ne m’en souciais pas, sachant que Jéhovah prendrait soin de moi si je continuais à poursuivre le but de ma vie.
En écrivant ces lignes je ne puis m’empêcher de sourire, en nous voyant débarquer de ce bateau, chacune chargée de valises, de boîtes de bonbons et de gâteaux, de gros manteaux d’hiver, de chapeaux, de gants, de bas — par 38 degrés de chaleur. Nous commençâmes à ruisseler de transpiration et nous éclatâmes de rire. Il n’y avait nulle part un brin d’ombre. Un frère indigène ainsi qu’un frère parlant anglais venu d’une ville voisine nous attendaient. Nous voilà arrivées avec un vocabulaire de quelques mots d’espagnol, sans logis et ne comprenant qu’un dixième de ce que le frère indigène nous disait, sous un soleil tropical de plomb. Le frère qui parlait l’anglais nous dit qu’une famille pourrait nous héberger. Elle avait une petite maison, aussi pensait-il que nous pourrions y loger toutes. Le mari manifestait depuis peu de l’intérêt pour le message, et la femme n’y était pas opposée. Ils avaient deux enfants ; avec nous six cela ferait dix. Nous allâmes voir cette petite maison et la trouvâmes sur un tas de sable. Nous fûmes chaleureusement invitées à partager la maison avec eux, mais au moment où nous eûmes empilé nos quinze malles, 40 cartons de publications, tous nos gros habits et nos paquets, il resta à peine de la place pour bouger. Ils n’y virent pas d’inconvénient. Mais où allions-nous dormir ? C’était facile. Ils tendirent quatre autres hamacs par-ci par-là, et ma sœur et moi nous nous arrangeâmes un lit avec des cartons de livres. Était-ce là une privation ? Non, c’était une réelle expérience. Nous n’avions jamais eu un logement de ce genre et partagé une maison avec des personnes si aimables. Bien que pauvres et le père sans travail leurs visages resplendissaient de bonheur tellement elles étaient heureuses de nous accueillir chez elles. Notre conversation était très restreinte, mais un mois plus tard, lorsque nous les quittâmes pour nous installer dans le home missionnaire, elles pleurèrent et nous aussi. Elles ne comprenaient pas pourquoi nous ne pouvions pas continuer à vivre chez elles. Nous savions que Jéhovah bénirait cette famille pour la bonté qu’elle nous avait témoignée. En 1953, le père et la mère assistèrent à l’Assemblée de la Société du Monde Nouveau, au Yankee Stadium, à New-York, et l’année suivante, la mère et ses deux enfants s’engagèrent dans le service de pionnier pendant l’été. Ces chers amis ne sauront jamais ce que leur bonté fut pour nous. C’est avec joie que nous acceptâmes cet humble logement comme venant de Jéhovah, c’est pourquoi nous appréciâmes notre territoire dès le premier jour de notre arrivée.
Notre home missionnaire ne tarda pas à être confortablement meublé. Nous organisâmes un groupe qui se composait d’un seul frère, de quelques personnes de bonne volonté et de nous six. Le groupe augmenta rapidement et, en 1954, il y avait deux unités dans cette ville.
Deux jours après notre arrivée à Maracaibo, nous nous rendîmes dans le champ, nous plaçâmes beaucoup de publications. À chaque porte nous rendîmes brièvement témoignage, mais ne comprenions pas un mot de ce que nous disaient les habitants. Je pense qu’il devait leur sembler plus facile d’accepter des publications que d’essayer de nous faire comprendre qu’ils n’en voulaient pas. Quinze jours après notre arrivée, le prêtre catholique annonça que nous étions là. Chacune de nous fut décrite à la radio et tout le monde encouragé à ne rien accepter de notre part. C’était très bien ! Maintenant, chacun en ville savait qui nous étions, et bien des fois les gens vinrent à nous pour nous demander des livres et des Bibles. Souvent, nous avions placé notre premier livre vers 7 heures du matin. À cause de la chaleur les gens se levaient tôt et nous aussi.
Nous travaillâmes durement et trouvâmes beaucoup de personnes de bonne volonté chez qui nous conduisions des études avec nos maigres connaissances d’espagnol. Je me rappellerai toujours avec beaucoup de plaisir l’une des premières études que j’avais eues. La dame ne savait pas lire, je lisais donc pour elle. Je ne savais pas très bien lire, mais nous arrivâmes ensemble à déchiffrer ce que disaient les paragraphes. Elle devint bientôt proclamatrice ; son mari voulut aussi que je lui lise le livre. À ce moment-là je lisais un peu mieux et étais capable de donner de meilleures explications. Je commençais à me rendre compte qu’il me fallait faire un gros effort pour apprendre vite la langue et que je ne pouvais pas prendre mon temps, puisqu’il y avait ici des brebis pressées de s’instruire. Je n’ai pas beaucoup de facilité à apprendre une langue étrangère, mais c’était intéressant, et plus satisfaisant au fur et à mesure que je comprenais ce que disaient les gens. Chaque jour, nous achetions un journal et essayions de le lire. Je lus des livres sur le Venezuela et trouvais qu’il était très intéressant d’y vivre. Jusqu’à ce jour, je me tiens au courant de tout ce qui s’y passe, et cela me donne l’impression d’en faire partie.
Après avoir travaillé pendant trois ans et six mois dans la chaleur de Maracaibo, nous fûmes transférées à Barquisimeto, ville jouissant d’un climat plus frais, située à l’intérieur du pays. Une ville d’un genre tout à fait différent ; les habitants sont très fanatiques, pauvres, et plus de la moitié ne savent pas lire. Cela voulait dire que nous devrions travailler avec plus de difficulté pour trouver les brebis ; maintenant nous y avons une organisation forte, qui croît et qui est pure. Nos cœurs nous portent vers ces habitants ; car ils sont tellement aveuglés par les prêtres qui les mettent continuellement en garde contre nous et la Bible. Un jour, alors que je rendais témoignage dans un magasin, un prêtre s’approcha de moi, m’arracha une brochure des mains, la déchira en quatre et essaya de me la rendre. Je lui dis que c’était mon bien et qu’il devait me la payer. Il fouilla dans sa soutane et me remit sans mot dire le prix de la brochure.
Lorsque les “ saints ” sont portés d’une église à l’autre, des milliers d’habitants les suivent dans les rues et portent des cierges. La plupart d’entre eux n’ont jamais vu une Bible, ni ne savent qui est Jéhovah. Une femme me dit qu’elle avait son propre dieu et courut dans la maison le chercher : elle revint avec une image de Marie. Elle me dit : “ C’est ça mon dieu. ”
Quelle meilleure carrière aurais-je pu choisir pour poursuivre le but de ma vie que d’être missionnaire à l’étranger et d’avoir le privilège de faire connaître à ces gens la Bible, la sainte Parole divine de vérité ? Où aurais-je pu recevoir plus de bénédictions que celles reçues dans mon service missionnaire ? Je songe souvent aux riches bénédictions que je n’aurais pas connues, s’il m’avait fallu retourner dans mon pays après quelques mois ou la première année de séjour dans mon territoire. Je n’aurais pas appris une nouvelle langue, ni à vivre dans les tropiques où je me réjouis de voir des fleurs toute l’année, de manger des mets nouveaux, de voir surgir de nouveaux groupes là où la vérité n’avait jamais été entendue, et de m’associer avec d’“ autres brebis ” d’une race différente.
Je pourrais continuer et écrire un livre sur les joies du ministère, mais je pense qu’il est préférable de passer mon temps dans le champ pour trouver encore d’autres brebis désireuses de connaître le bonheur des serviteurs de Dieu. Que Jéhovah agrée mes remerciements pour le privilège qu’il m’accorde d’être missionnaire.
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CommunicationsLa Tour de Garde 1957 | 15 février
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Communications
ACQUÉREZ LA RÉCOMPENSE DIVINE EN VOUS EXERÇANT ACTIVEMENT — I Tim. 4:7, 8, NW.
Quel est l’exercice essentiel auquel nous devrions accorder notre attention ? C’est celui-ci : “ Exerce-toi à la piété. Les exercices corporels, eux, ne servent pas à grand-chose : la piété au contraire est utile à tout, car elle a les promesses de la vie, de la vie présente comme de la vie future. ” Obéissant à ce conseil clairement exprimé, tous les témoins de Jéhovah désirent suivre l’exemple du grand Instructeur, le Christ Jésus, notre modèle et notre maître. Comme lui a prouvé son dévouement à Dieu par un ministère fidèle, ainsi nous devons le faire. Conformément à son ordre de prêcher “ cette bonne nouvelle du royaume ”, nous prouverons, au cours du mois de février, notre dévouement à Jéhovah en participant au travail de maison en maison pour offrir un abonnement annuel à La Tour de Garde. Chaque nouvel abonné recevra gratuitement trois brochures éditées par la Société.
ÉTUDES DE “ LA TOUR DE GARDE ” POUR LES SEMAINES DU
17 mars : “ Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur ”, § 1-13. Page 52.
24 mars : “ Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur ”, § 14-30. Page 54.
31 mars : “ Pais mes agneaux. ” Page 57.
TEXTES QUOTIDIENS POUR MARS
16 Qu’il ne sorte de votre bouche aucune parole mauvaise, mais, s’il y a lieu, quelque bonne parole, qui serve à l’édification et communique une grâce à ceux qui l’entendent. Que toute amertume, toute colère (...) toute clameur (...) et toute espèce de méchanceté, disparaissent du milieu de vous. — Éph. 4:29, 31. wF 15/9/56 7
17 Je suis Jéhovah, ton Dieu, un Dieu qui exige un attachement exclusif. — Ex. 20:5. wF 15/3/56 19, 21
18 Dis, je te prie, que tu es ma sœur, afin que je sois bien traité à cause de toi, et que mon âme vive grâce à toi. — Gen. 12:13. wF 15/6/56 14
19 Si tu leur dis toutes ces choses, ils ne t’écouteront pas ; si tu cries vers eux, ils ne te répondront pas. — Jér. 7:27. wF 1/8/56 16
20 Faites en tout temps par l’esprit toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance. — Éph. 6:18. wF 15/10/56 14, 15
21 Et il a donné les uns comme (...) docteurs pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère. — Éph. 4:11, 12. wF 15/11/56 11, 12b
22 La Jérusalem actuelle (...) est dans la servitude avec ses enfants. Mais la Jérusalem d’en haut est libre, c’est notre mère. — Gal. 4:25, 26. wF 1/1/57 4
23 Je te ferai jurer par Jéhovah (...) que tu ne prendras pas pour mon fils une femme parmi les filles des Chananéens (...) mais ce sera dans mon pays et dans ma patrie que tu iras. — Gen. 24:3, 4, AC. wF 15/1/57 7, 8
24 Qui est réellement l’esclave fidèle et prudent que son maître a établi sur ses domestiques pour leur donner la nourriture au temps convenable ? — Mat. 24:45, NW. wF 15/7/56 23, 24a
25 (...) afin de t’apprendre que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais de tout ce qui sort de la bouche de Dieu. — Deut. 8:3, AC. wF 15/8/56 10, 11
26 La crainte n’est pas dans l’amour, mais l’amour parfait bannit la crainte ; car la crainte suppose un châtiment. — I Jean 4:18. wF 15/12/56 12a
27 Je me souviens de la foi sincère qui est en toi, qui habita d’abord dans ton aïeule Loïs et dans ta mère Eunice. — II Tim. 1:5. wF 15/9/56 8
28 Lorsque vous vous assemblez, les uns ou les autres parmi vous ont-ils un cantique, une instruction (...) Car vous pouvez tous prophétiser successivement, afin que tous soient instruits et que tous soient exhortés. — I Cor. 14:26, 31. wF 15/11/56 8-10b
29 Jésus prit du pain et, après avoir prononcé une bénédiction, il le rompit et, le donnant à ses disciples, il dit : “ Prenez, mangez. Ceci signifie mon corps. ” — Mat. 26:26, NW. wF 15/2/56 18, 19
30 Si tu veux être accompli, va, vends ce que tu possèdes, donne aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel, puis viens et sois mon disciple. — Mat. 19:21, NW. wF 15/12/56 6, 7
31 Afin que vous soyez irréprochables et purs, des enfants de Dieu irrépréhensibles au milieu d’une génération perverse et corrompue, parmi laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde. — Phil. 2:15. wF 15/11/56 20b.
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