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La lutte pour la liberté de prêcher dans le monde entierLa Tour de Garde 1955 | 1er mai
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La lutte pour la liberté de prêcher dans le monde entier
“ Le roi donnait aux Juifs... la permission de défendre leur vie. ” — Esther 8:11.
1. Quelles prophéties indiquent qu’une lutte pour la liberté de prêcher est en cours dans le monde entier ?
JÉHOVAH Dieu ordonne que la bonne nouvelle soit prêchée dans le monde entier (Mat. 24:14). Jésus a donné cet avertissement : “ Vous serez haïs de toutes les nations, à cause de mon nom. ” (Mat. 24:9). David a déclaré : “ Pourquoi ce tumulte parmi les nations... et les princes se liguent-ils... contre l’Éternel et contre son oint ? Brisons leurs liens, délivrons-nous de leurs chaînes ! ” (Ps. 2:1-3). Cela signifie une lutte pour la liberté de prêcher dans le monde entier.
2. Notre lutte pour la liberté de prêcher a-t-elle eu son parallèle dans l’Antiquité ?
2 Cette lutte mondiale a eu son parallèle dans l’Antiquité. Au cinquième siècle avant Jésus-Christ, l’empire perse était passé au rang de puissance mondiale. Il était gouverné par Assuérus, plus connu dans l’Histoire sous le nom de Xerxès. Le peuple de Dieu se trouvait captif et disséminé dans cet empire. Le premier ministre Haman voulait le détruire (Esther 3:6). Il amena le roi par ruse à signer un décret immuable ordonnant l’extermination de ce peuple. Jéhovah se servit alors de la nouvelle femme du roi, Esther. Sur les instances de Mardochée, elle intervint. Elle demanda au roi de délivrer son peuple de l’extermination qu’il avait ordonnée. Le souverain fit droit à sa requête. Il ne révoqua pas l’édit, mais donna aux Juifs dans chaque province la permission de se rassembler et de défendre leur vie (Esther 8:11, 12). Les Juifs se groupèrent dans les villes et les provinces et défendirent leur vie dans tout l’empire. — Esther 9:16.
3, 4. a) Pourquoi est-il vital que nous luttions pour la liberté de prêcher ? b) Quel est le principal ennemi de notre lutte pour la liberté de prêcher ?
3 Les témoins actuels de Jéhovah ne se trouvent-ils pas dans la même situation que ces anciens serviteurs de Dieu ? Exactement. Nous devons défendre notre vie dans le monde entier. Comme notre vie est en jeu, nous luttons pour la liberté de prêcher. Jéhovah nous ordonne de prêcher la bonne nouvelle. Notre vie dépend de notre obéissance à cet ordre. Malheur au plus petit d’entre nous s’il ne proclame pas publiquement et courageusement la bonne nouvelle (Ézéch. 3:20 ; I Cor. 9:16). Jéhovah a déclaré : “ Quand je dis au méchant : Méchant, tu mourras ! si tu ne parles pas pour détourner le méchant de sa voie, ce méchant mourra dans son iniquité, et je te redemanderai son sang. ” (Ézéch. 33:8). Ce n’est qu’en proclamant, pour leur salut, la bonne nouvelle à nos semblables que nous pouvons espérer être sauvés. — I Tim. 4:16.
4 Le Diable est le dieu invisible du présent ordre de choses (II Cor. 4:4.) Satan ne connaît-il pas les Écritures ? Certes, il les connaît ! Ne les a-t-il pas citées à Jésus ? (Mat. 4:6). Il sait que le seul moyen de détruire les témoins de Jéhovah, selon Ézéchiel 33:8, 9, c’est de les contraindre à cesser leur prédication aux nations, ordonnée par Jéhovah. Il sait que si nous interrompons notre prédication nous encourrons la mort. Pour nous empêcher de proclamer la bonne nouvelle, il ourdit dans le monde entier l’iniquité au moyen de la loi. La Parole révélée de Dieu nous montre que nous devons par conséquent lutter pour la liberté. Appelons notre combat “ La lutte pour la liberté de prêcher dans le monde entier ”.
5, 6. a) Quel est l’Auteur de la liberté ? De qui se sert-il pour nous affranchir ? b) Comment pouvons-nous demeurer libres ? Quel exemple Jésus donna-t-il sous ce rapport ?
5 D’où vient notre liberté ? Est-ce des nations et de leurs dirigeants ? Non ! Jéhovah Dieu est l’auteur de la liberté. Il est écrit dans II Corinthiens 3:17 : “ Or, le Seigneur (Jéhovah, NW) c’est l’esprit ; et là où est l’esprit du Seigneur, là est la liberté. ” Nous avons été affranchis par le Fils de Dieu, Jésus-Christ. “ Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres. ” (Jean 8:31, 32, 36). Nous avons reçu cette précieuse liberté, mais il nous faut combattre pour la conserver. C’est le fait de connaître la vérité et d’en parler qui préserve notre liberté.
6 Qui posséda le premier cette liberté ? Jésus fut le premier à la revendiquer. Il fut persécuté. Il dut défendre son droit de prêcher. Il dut poursuivre cette lutte sans être protégé par le gouvernement romain. Il proclama le droit de prêcher, reçu de Dieu. Il donna cette liberté à d’autres personnes (Gal. 5:1). Réclama-t-il une garantie quelconque en tant que citoyen ? Non, sa patrie n’était pas Rome, mais les cieux. Il revendiqua le droit fondamental de prêcher donné par Dieu. Craignait-il parce qu’il ne recevait aucune protection du gouvernement de César ? Non ! Il proclama sa liberté avec un courage étonnant. Il manifesta la confiance qu’il avait en la puissance de Jéhovah, le donateur de la liberté. Il déclara : “ Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne. ” — Mat. 10:28.
7, 8. Pourquoi la persécution ne devrait-elle pas nous surprendre ? Comment devrait-elle plutôt nous affecter ?
7 Cela ne montre-t-il pas que Jésus s’attendait à être persécuté par les dirigeants parce qu’il proclamait la liberté donnée par Dieu ? Oui ! Jésus savait aussi que la persécution ne s’arrêterait pas avec sa mort. Il savait que chacun de ses disciples serait persécuté comme lui. Indiqua-t-il que la persécution ne sévirait que dans quelques nations ? Non ! Il montra que la persécution se déchaînerait dans toutes les nations. Il en donna la raison : ce serait parce que nous porterions son nom. Il déclara : “ S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi... Mais ils vous feront toutes ces choses à cause de mon nom. ” — Jean 15:20, 21 ; Mat. 24:9.
8 La persécution ne nous surprend pas comme s’il nous survenait quelque chose d’étrange, d’inattendu (I Pi. 4:12). Nous décourage-t-elle ? Non, elle nous encourage. Elle prouve que nous sommes dignes de porter son nom. Jésus indiqua que la persécution qui s’abattrait sur nous serait un signe de la fin prochaine du présent ordre de choses. C’est pourquoi nous levons la tête et nous réjouissons. La persécution est un signe certain de notre délivrance complète et prompte du présent ordre de choses. “ Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et levez vos têtes, parce que votre délivrance approche. ” (Luc 21:28). Cela nous incite à poursuivre “ la lutte pour la liberté de prêcher dans le monde entier ”.
LUTTER SANS ÊTRE GARANTI DE LA PERSÉCUTION
9, 10. a) En dépit des persécutions et de l’absence de garanties légales, quelle ligne de conduite adoptèrent les apôtres ? b) Quelle était leur position à l’égard du droit de prêcher ?
9 Les apôtres et les premiers disciples renoncèrent-ils à la prédication de l’Évangile simplement parce qu’ils n’avaient pas l’autorisation de César ni de garantie impériale contre la persécution ? Un seul apôtre était citoyen romain. C’était l’apôtre Paul. Tous les autres étaient Juifs et se trouvaient sous l’occupation militaire romaine, sans aucun des droits que conférait la nationalité romaine. À l’exemple de Jésus, ils continuaient tous à prêcher courageusement, bien que leurs droits ne fussent pas garantis par César. Les droits de Paul en tant que citoyen romain ne le préservèrent nullement de la persécution. Il semble avoir été plus persécuté que les autres apôtres. Tous durent lutter pour la liberté de prêcher. Les apôtres ne cessèrent pas leur activité faute d’autorisation ou de garantie de César. Ils continuèrent à prêcher. Beaucoup même donnèrent leur vie pour la bonne nouvelle.
10 Ils combattirent pour la liberté de prêcher la Parole de Dieu. Parce qu’ils se réclamaient de la liberté reçue de Jéhovah, les premiers apôtres furent molestés, arrêtés, persécutés, emprisonnés et battus (Actes 4:3 ; 5:17-27). Les adeptes de la fausse religion ne pouvaient supporter leur message tranchant. On accusa les apôtres de bouleverser le monde (Actes 17:6). Le souverain sacrificateur leur défendit de parler au nom de Jésus. Pierre et les apôtres proclamèrent leur déclaration des droits, leur liberté reçue de Dieu. Ils déclarèrent : “ Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. ” (Actes 5:29). La haine qui poursuivait leur prédication et leur liberté ne s’arrêtait pas devant les tribunaux. Quand ils gagnaient leur cause devant les juges et se voyaient acquittés, ils étaient suivis par la populace qui assistait au jugement. Leurs persécuteurs les firent battre de verges (Actes 5:40). La justice rendue par les tribunaux n’excita-t-elle pas davantage l’ennemi ?
11, 12. a) Qui souffrit pour avoir lutté pour la liberté de prêcher ? b) De quel instrument légal Paul se servit-il dans sa lutte pour la liberté de prêcher ?
11 Que déclencha encore la lutte courageuse de l’Église primitive pour préserver sa liberté ? On sait qu’Étienne fut, après Jésus, le premier martyr chrétien. Il fut traîné de force devant le sanhédrin où il rendit un témoignage éloquent. La populace s’empara alors de lui, le poussa hors de la ville et se mit à le lapider. Saul, qui devint plus tard l’apôtre Paul, était présent et approuva le meurtre d’Étienne (Actes 6:11–8:1). N’oubliez pas, en outre, que le roi Hérode fit décapiter Jacques. — Actes 12:2.
12 L’apôtre Paul lui-même fut lapidé et traîné hors de la ville de Lystre. On pensait qu’il était mort (Actes 14:8-19). Le développement de l’œuvre missionnaire de Paul et de Silas souleva contre eux, à Philippes, une foule composée de religionistes. Ils furent chargés de coups et jetés en prison où on leur mit les ceps aux pieds. Un tremblement de terre au milieu de la nuit les délivra (Actes 16:16-26). Les autorités effrayées voulurent faire sortir secrètement de la ville ces témoins de Jéhovah. Paul et Silas acceptèrent-ils ce compromis ? Non. Ils se firent mettre ouvertement en liberté. Paul se réclama de sa qualité de Romain. Cela stupéfia ses accusateurs. Sa hardiesse les effraya (Actes 16:37, 38). Paul fit-il usage de ses droits de citoyen pour combattre pour la liberté de prêcher ? Quand il comparut devant Festus, il en appela sans hésiter à César, droit que n’avaient pas les Juifs (Actes 25:10-12). Paul n’aurait pu en appeler à César ni comparaître à Rome s’il n’avait été citoyen romain.
13, 14. Comment Paul luttait-il pour sa liberté de prêcher et quel conseil nous laissa-t-il ?
13 Paul lutta pour la liberté de prêcher dans le monde entier. Il était toujours prêt à répondre. Il était toujours vigilant dans son combat pour la liberté de prêcher. Il écrivit : “ Il est juste que je pense ainsi de vous tous, parce que je vous porte dans mon cœur, soit dans mes liens, soit dans la défense et la confirmation de l’Évangile, vous tous qui participez à la même grâce que moi. ” (Phil. 1:7). Il combattit pour le droit de prêcher hardiment, même dans les chaînes (Éph. 6:19, 20). Même quand il était prisonnier à Rome, attendant de comparaître devant César, il n’interrompit pas sa prédication. Pendant les deux années qu’il passa gardé par un soldat, il prêcha la bonne nouvelle. Il prêcha à tous ceux, nombreux, qui vinrent le voir, “ avec pleine assurance et sans obstacle ”. — Actes 28:30, 31, Jé.
14 Paul passa probablement plus de temps en prison que n’importe quel autre apôtre. Il fut excessivement battu et souvent sur le point de perdre la vie. Se laissa-t-il abattre par ces épreuves ? Non ! Il fit face à tous ces dangers et à bien d’autres encore, il les surmonta dans sa lutte pour prêcher dans le monde entier (II Cor. 11:21-27). Nous donna-t-il un conseil ? Notez les paroles qu’il adressa à Timothée et par lesquelles il nous engage à lutter pour la liberté de prêcher : “ Combats le bon combat de la foi. ” — I Tim. 6:12.
15. Quels sont nos véritables ennemis ? Quelle est notre seule arme ?
15 L’apôtre Paul identifia clairement nos véritables ennemis. Étaient-ils de chair et de sang ? Non ! Il montra qu’on ne pouvait les atteindre par les armes charnelles de ce monde inique. Qui sont-ils ? Ce sont les démons invisibles avec leur chef Satan qui régissent ce vieux monde (Jean 14:30 ; II Cor. 4:4 ; Éph. 6:12). Ne nous laissons donc pas envahir par la crainte lorsque les hommes se déchaînent contre nous. Nous voyons clairement que les armes de guerre de ce vieux monde ne sont d’aucune efficacité dans la lutte pour la liberté de prêcher. La seule arme que nous utilisions dans cette lutte est l’épée à deux tranchants de l’esprit, qui est la parole de Dieu. N’est-elle pas puissante pour renverser les forteresses de l’erreur de ce monde ? Elle est la plus puissante arme de guerre (Éph. 6:17). L’apôtre Paul écrivit : “ Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du cœur. ” (Héb. 4:12). Cela est un fait ! Ne l’oubliez jamais !
IDENTIFIÉ PAR LA PERSÉCUTION
16. Comment serons-nous semblables à Jésus ?
16 Quelle preuve avons-nous que Jéhovah Dieu se sert de nous pour accomplir la prophétie de Jésus ? La preuve indéniable, c’est que nous sommes persécutés comme Jésus, et pour la même raison ! Il se sert de la persécution qui nous accable pour identifier clairement le temps où nous sommes aujourd’hui (Mat. 24:9). À Pilate Jésus déclara : “ Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix. ” (Jean 18:37). Nous marchons sur ses traces, investis par Jéhovah de la même mission, à savoir : rendre témoignage à la vérité ! Aussi sommes-nous persécutés dans le monde entier. Nous sommes haïs en tous lieux à cause de son nom.
17, 18. a) Comment les témoins de Jéhovah ont-ils lutté pour la liberté de prêcher de 1933 à 1945 ? b) Depuis lors, quelles épreuves ont-ils subies dans les pays sous tutelle communiste ?
17 Nous avons tous entendu parler de la lutte pour la liberté de prêcher soutenue de 1933 à 1945 par les témoins de Jéhovah dans les pays sous la botte nazie ou fasciste. Des milliers d’entre eux furent jetés dans les camps de concentration. Beaucoup furent torturés et mis à mort. Un grand nombre subit la mort pour avoir voulu rester loyal envers Jéhovah Dieu. On leur aurait laissé la vie s’ils avaient renié le nom de Jéhovah Dieu. Les personnes informées ont entendu parler de l’intense persécution des témoins de Jéhovah qui sévit aux États-Unis et au Canada, de 1933 à 1945. Les cas portés devant les tribunaux se comptèrent par milliers et les assauts de foules excitées par centaines. Au cours des quarante années écoulées, plus de soixante-dix pays ont pris des mesures contre les témoins et les ont persécutés.
18 La chute de l’Allemagne nazie, de l’Italie fasciste et du Japon à la fin de la Seconde Guerre mondiale interrompit-elle la persécution ? Non ! Dans les pays de l’Europe orientale sous tutelle communiste, notre œuvre a été interdite parce que nous refusons de cesser de prêcher. Les témoins de Jéhovah y ont été jetés par milliers en prison et dans les camps de concentration. Voyez ce qui s’est passé dans l’Allemagne de l’Est, en Pologne, en Tchécoslovaquie et en d’autres pays. Des milliers de chrétiens s’y trouvent en prison ou dans des camps de travail ! Dans tous les pays communistes les témoins de Jéhovah sont aujourd’hui poursuivis et traqués comme du gibier ; les chasseurs sont les sbires de la police secrète. Des mesures sont prises pour interrompre complètement la prédication dans les pays communistes. Nos frères persécutés dans ces pays ont subi un simulacre de jugement. Beaucoup ont été tués.
19. Les raisons qui motivèrent l’arrestation de certains membres du clergé sont-elles les mêmes que celles pour lesquelles on incarcéra les témoins de Jéhovah ?
19 Aucune autre organisation religieuse de la terre n’a été persécutée pour le nom de Jéhovah, contenu aussi dans celui de Jésus. Il est vrai que quelques ecclésiastiques ont été jetés en prison dans les pays communistes, mais ce n’était pas pour la justice (I Pi. 3:14). Ils furent emprisonnés pour des raisons politiques et non pour avoir rendu témoignage à Jéhovah Dieu ou pour avoir porté le nom de Jésus. Aujourd’hui les églises catholiques et protestantes ont toujours le droit de célébrer leur culte dans des pays tels que la Pologne, la Tchécoslovaquie, l’Allemagne de l’Est et autres pays communistes. Dans tous ces pays les témoins de Jéhovah ne peuvent adorer Dieu publiquement.
20. a) Dans quels autres pays les témoins de Jéhovah ont-ils subi durant les deux dernières années de violentes persécutions ? b) Qu’ont montré les rapports de l’Annuaire pour les neuf dernières années ?
20 La persécution continue également dans d’autres pays. Savez-vous que récemment, en janvier 1954, une mesure a été prise contre les témoins de Jéhovah de Québec, par les tribunaux de cette province ? Cette mesure prévoyait pour les témoins de Jéhovah de cette province un traitement analogue à celui qui fut ordonné par Hitler pour les témoins en Allemagne nazie. Cette mesure fut prise sur la requête de Duplessis, premier ministre catholique de Québec. N’oubliez pas non plus l’interdiction de l’œuvre dans la République Dominicaine, l’Argentine et d’autres pays. Rappelons aussi les assauts de la foule et les coups de feu qui se sont produits aux Philippines durant les deux années écoulées. Considérez les nombreux cas de persécution mondiale qui ont été relatés dans l’Annuaire des témoins de Jéhovah durant les neuf dernières années. Voyez les pays démocratiques européens tels que l’Italie, la France, la Suisse et les pays scandinaves ! En fait, dans toutes les parties du monde, en Afrique, en Asie, dans les îles, un bon combat est soutenu pour la liberté de prêcher. Par la grâce de Jéhovah, nous resterons fermement attachés à cette liberté. Cela signifie de nombreuses luttes devant les tribunaux et la persécution des fidèles serviteurs de Jéhovah, mais nous ne nous laisserons pas abattre, nous ne renoncerons pas à ce glorieux privilège de service : la prédication dans le monde entier.
21. Quel est le seul groupe chrétien qui ait accompli Matthieu 24:9 ? Quelle est son attitude ?
21 Tous ces faits prouvent que la persécution continue. Quel groupe chrétien est identifié par l’accomplissement sur une échelle mondiale des paroles de Jésus ? Nous avons ici une preuve indéniable. Les faits parlent d’eux-mêmes. Il n’est pas nécessaire d’en dire davantage pour le prouver. C’est incontestable. Quel est ce groupe ? C’est vous, qui êtes les témoins fidèles de Jéhovah. C’est vous qui êtes persécutés dans toutes les nations à cause de la justice (Mat. 24:9 ; II Cor. 1:7 ; Col. 1:24). Êtes-vous abattus par la tristesse ? Non ! Vous êtes heureux d’appartenir à un peuple aussi favorisé (Jacq. 1:12). Pierre déclara : “ Et qui vous maltraitera, si vous êtes zélés pour le bien ? D’ailleurs, quand vous souffririez pour la justice, vous seriez heureux. ” — I Pi. 3:13, 14.
22. Notre méthode de combat varie-t-elle d’un pays à l’autre ?
22 Cette persécution mondiale nous soumet à diverses épreuves. Elle nous oblige à utiliser chaque méthode possible pour lutter pour la liberté de prêcher dans le monde entier. Notre méthode de combat doit nécessairement varier d’un pays à l’autre, pour la raison que notre lutte doit être légale. Les lois nous permettant de lutter pour cette liberté diffèrent dans chaque nation. Il ne peut donc y avoir une uniformité dans ce domaine.
23, 24. a) Comment la lutte pour la liberté de prêcher est-elle menée dans les pays démocratiques tels que les États-Unis et le Commonwealth britannique ? b) Comment est-elle menée dans d’autres pays ?
23 Les pays démocratiques tels que les États-Unis, le Commonwealth britannique et certains pays de l’Europe permettent d’en appeler à “ César ” et de nous défendre devant les tribunaux. Dans de tels pays nous recourons sans hésitation aux tribunaux pour combattre pour notre droit de prêcher. Jéhovah s’est servi des juges pour nous aider à établir légalement la bonne nouvelle. Ils ont accumulé un grand monceau de victoires qui se tient comme un bastion. Les cas portés devant les tribunaux se comptent par milliers et sont comme une montagne, un rempart dans notre lutte pour la liberté de prêcher dans le monde entier.
24 D’autres nations ne permettent pas d’en appeler aux tribunaux pour protéger notre droit de prêcher. Nous devons en appeler à “ César ”, autrement dit au chef de l’État, qui est peut-être le premier ministre, le président, etc. C’est ce que nous faisons. Nous défendons devant eux nos droits, comme Moïse le fit en présence de Pharaon. Quand le pouvoir de protéger le droit de prêcher est confié par “ César ” à ses représentants dans les provinces ou villes, nous en appelons à de tels fonctionnaires. N’avons-nous pas, de temps à autre, appelé à des autorités pour faire lever dans certains pays des interdictions ? Rappelez-vous le monceau de télégrammes envoyés à Hitler ! Souvenez-vous des pétitions qui ont circulé au Canada pour la levée de l’interdiction et une déclaration des droits ! Rappelez-vous les nombreuses pétitions adressées au Congrès, dénonçant le boycottage catholique des stations radiophoniques américaines qui diffusaient les programmes des témoins de Jéhovah. Nous avons adressé des pétitions aux autorités pour qu’elles permettent l’importation de publications. Dans de nombreux pays nous avons demandé aux autorités de permettre aux missionnaires envoyés dans ces pays par la Société d’y exercer leur activité. Nous n’avons négligé aucune occasion de lutter légalement pour le droit de prêcher dans le monde entier.
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Ne jamais lutter illégalement ni interrompre la prédicationLa Tour de Garde 1955 | 1er mai
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Ne jamais lutter illégalement ni interrompre la prédication
1. Que faisons-nous et que ne faisons-nous pas dans notre lutte pour la liberté de prêcher ?
LES témoins de Jéhovah ne recourent jamais aux moyens illégaux dans leur lutte pour prêcher dans le monde entier. Nous qui sommes les témoins du Très-Haut, nous faisons-nous justice à nous-mêmes ? Non ! Nous ne nous liguons pas contre les représentants du gouvernement. Nous ne cherchons pas à pénétrer de force derrière le rideau de fer. Nous ne faisons pas de tort aux personnalités officielles ni ne prenons les armes contre elles. Nous ne préconisons pas le renversement du gouvernement par la force ou la violence, même quand ce gouvernement entrave l’œuvre de la prédication de la bonne nouvelle du Royaume. Nous faisons seulement usage des instruments de combat que nous accorde la loi du pays où nous nous trouvons. Si la loi d’un pays ne nous permet pas de combattre légalement, nous ne nous révoltons pas contre le gouvernement ni ne cherchons à le renverser.
2. Quelle ligne de conduite peut-on adopter dans certains pays ? Pourquoi ? Qui fixe cette ligne de conduite ?
2 Dans certains pays les gouvernements sont tellement instables ou bien l’opposition à la vérité y est si grande qu’il est peu sage de prêcher ouvertement ou publiquement. Dans ces pays on ne peut recourir aux tribunaux et les fonctionnaires du gouvernement ne protègent pas nos droits. Nous savons que toute agitation ou trouble provoquerait une prompte interdiction. La raison en est la domination catholique ou un gouvernement totalitaire. Dans certains pays c’est seulement par la faveur de quelques fonctionnaires officiels que l’œuvre peut se poursuivre de maison en maison. Le travail dans les rues est interdit. Dans une telle situation on n’insiste pas sur le droit de prêcher dans les rues. C’est la Société qui prend une décision en ce sens. La ligne de conduite à suivre n’est jamais fixée par les frères locaux. Réclamer le droit de prêcher dans les rues en de tels pays risquerait de provoquer une interdiction rapide. Cela inciterait les autorités à interdire la prédication de porte en porte de la bonne nouvelle. En de tels pays, nous faisons des prières “ pour les rois et pour tous ceux qui sont élevés en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté ”. — I Tim. 2:1, 2.
3, 4. a) Comment se poursuit la prédication dans les pays où il n’est pas légal d’aller de porte en porte ? b) Quelles raisons scripturales appuient une telle ligne de conduite ?
3 Dans certains pays il n’est pas légal de travailler ouvertement de porte en porte avec des publications. Afin d’éviter toute contestation avec les autorités et une interdiction totale, la Société peut ordonner que le témoignage se borne à la prédication orale à l’aide de la Bible. Les personnes de bonne volonté seront ainsi identifiées ou marquées. Elles sont revisitées plus tard et se voient offrir des publications expliquant la Parole de Dieu. C’est là le moment convenable. Cela se passe dans l’intimité de leurs foyers et hors de la vue de l’ennemi. N’est-il pas plus sage de ne pas distribuer ouvertement des publications en certains pays, étant donné qu’une telle propagation publique signifierait la fin de la liberté de prêcher ? Certes, il est plus sage d’agir ainsi.
4 Il y a de bonnes raisons scripturales pour modifier les méthodes de travail dans différents pays. Nous n’avons pas été envoyés dans le monde pour aller en prison. Nous ne choisissons pas d’être des martyrs morts. Nous avons pour but de prêcher le message. Pour cela nous devons être libres et vivants (Eccl. 9:10). Dans l’intérêt de la prédication mondiale de l’évangile nous devrions nous rappeler que, selon les paroles de Jésus, nous sommes des brebis au milieu des loups. Il est certain que nous ne pouvons prêcher en Espagne et en Argentine de la même manière que nous prêchons aux États-Unis. Nous devons, par conséquent, faire preuve de beaucoup de tact théocratique, étant “ prudents comme les serpents, et simples comme les colombes ”. (Mat. 10:16.) Si nous nous laissons guider par le jugement d’un esprit sain, nous reconnaîtrons qu’agir autrement est insensé. Le proverbe dit : “ L’homme prudent voit le mal et se cache ; les simples avancent et sont punis. ” (Prov. 27:12). À quoi servirait d’entreprendre dans certains pays une lutte perdue d’avance pour le droit de prêcher publiquement ? Supposez qu’à la suite de cette lutte, l’œuvre de témoignage soit totalement interdite ? Et alors ? Ce n’est pas cela qui ferait avancer l’œuvre. Ne pouvons-nous pas, dans de telles nations, travailler un peu moins ouvertement dans la prédication de l’évangile ? (II Tim. 1:7.) Une telle ligne de conduite permettra à l’œuvre de se poursuivre ; et nos frères ainsi que les personnes de bonne volonté pourront recevoir la nourriture spirituelle venant de la Société.
5. Quelle ligne de conduite adoptent les témoins de Jéhovah quand une nation interdit complètement leur œuvre ?
5 Que se passe-t-il quand une nation interdit complètement notre œuvre ? — Les voies d’approvisionnement en nourriture spirituelle venant du siège de la Société sont coupées ! Mais — les témoins de Jéhovah sont toujours dans ce pays. Ils ne peuvent interrompre leur prédication (Jér. 26:14, 15). L’interdiction ne frappe que leur prédication publique. Ils ne peuvent plus poursuivre légalement leur œuvre au grand jour. De tels décrets les poussent donc dans la clandestinité où ils poursuivront leur prédication. Ils font exactement comme les premiers chrétiens de Rome, qui usèrent des catacombes.
PRÊCHER SANS CRAINTE MALGRÉ L’OPPOSITION
6. Que montrent les faits concernant l’effet des interdictions qui frappent la prédication ? Pourquoi en est-il ainsi ?
6 Les faits prouvent que les interdictions ne peuvent interrompre la prédication. Parfois la prédication dans la clandestinité prospère mieux que la prédication au grand jour. Plus ardente est la persécution, plus rapidement croissent les graines de vérité tombant sur de la bonne terre. Elles se développent promptement et s’étendent considérablement dans un climat aussi chaud. On ne peut pas plus empêcher les personnes de bonne volonté de venir à la vérité que l’on ne peut ordonner à un brin d’herbe de ne pas surgir du sol. Dans les pays où sévissent des interdictions, nos frères ne désertent pas comme déserta l’infidèle prophète Urie (Jér. 26:21). Ils font comme Jérémie. On s’était saisi de ce prophète qui fut menacé de mort (Jér. 26:8). Il refusa de s’enfuir du pays. Il fut jeté dans une citerne (Jér. 38:6). Jéhovah le délivra (Jér. 38:10-13). Comme il en fut pour Jérémie, il en est de même des témoins de Jéhovah en de tels pays : la vérité est comme un feu renfermé dans leurs os ! (Jér. 20:9.) Peut-on l’arrêter ? Non ! On ne peut la contenir ! Il faut qu’elle sorte ! Quelles que soient les conséquences encourues par suite d’une interdiction, les témoins de Jéhovah ne peuvent cesser de prêcher. Jéhovah Dieu l’a ordonné. Prêcher signifie la vie. Cesser de prêcher signifie la mort.
7. Qui devons-nous craindre ? Pourquoi ?
7 Jéhovah a fait une promesse. Il la tiendra. Aux termes de cette promesse, Jéhovah continuera à nous couvrir de l’ombre de sa main et de ses ailes (Ps. 17:8 ; És. 51:16). Cette promesse se vérifie dans les pays communistes comme dans les pays démocratiques. Jéhovah délivrera tous ceux qui invoquent son nom (Prov. 18:10 ; Joël 2:32). Devons-nous, par conséquent, trembler de peur devant les dictateurs communistes, les hommes politiques ou les dirigeants d’une nation quelconque ? Non ! Jamais ! Craignez seulement Jéhovah le Dieu tout-puissant. Il est écrit : “ N’appelez pas conjuration tout ce que ce peuple appelle conjuration ; ne craignez pas ce qu’il craint, et ne soyez pas effrayés. C’est (Jéhovah) des armées que vous devez sanctifier. C’est lui que vous devez craindre et redouter. ” (És. 8:12, 13). Nous sommes en sûreté tant que nous obéissons à cet ordre de Dieu, quelle que soit la forme de gouvernement, libéral ou oppresseur, du pays où nous habitons.
8. Quelle résolution prendrons-nous ? Pourquoi ?
8 Nous ne renoncerons pas à notre lutte pour la liberté de prêcher, même en face de la mort. Nous nous confierons en Jéhovah en tous temps. Il saura nous préserver et nous délivrer de tout danger, si grand soit-il. Nous sommes instruits de ses hauts faits du passé. Nous nous souvenons des paroles suivantes de Jéhovah, le Dieu tout-puissant, notre Père : “ Ne crains point, car je t’ai racheté, je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi ! Quand tu passeras par les eaux, je serai avec toi ; quand tu traverseras les fleuves, ils ne t’engloutiront point ; quand tu marcheras au milieu du feu, tu ne seras point brûlé, et la flamme ne t’embrasera point. Car moi, Jéhovah, je suis ton Dieu ; le Saint d’Israël est ton sauveur ; j’ai donné l’Égypte pour ta rançon, l’Éthiopie et Saba en échange de toi. Parce que tu es précieux et honorable à mes yeux, et que moi je t’aime, je donnerai des hommes en échange de toi et des peuples pour racheter ta vie. Ne crains point, car je suis avec toi... Vous êtes mes témoins, dit Jéhovah ; c’est moi qui suis Dieu ! Désormais aussi je le suis, et il n’y a personne qui délivre de ma main ; j’agirai, et qui l’empêchera ? ” — És. 43:1-5, 12, 13, Cr 1905.
9. En qui plaçons-nous notre confiance ? Quel drame prophétique a préfiguré cela ?
9 Possédons-nous, en tant que chrétiens, une flotte, une armée, un stock de bombes atomiques ? Non ! Nous n’en voulons pas ! Nous n’en avons pas besoin ! Voici ce qu’écrivit Sophonie concernant notre protection : “ Jéhovah, ton Dieu, est au milieu de toi, un vaillant Sauveur ; il fera éclater sa joie à cause de toi ; il se taira dans son amour ; il tressaillira à cause de toi avec des cris de joie. ” (Soph. 3:17, Cr 1905). Ce que nous devons faire pour notre protection est simple. Nous devons faire comme les Israélites dans quelques-unes de leurs batailles. Ils chantaient simplement les louanges de Jéhovah. Ils ne firent pas usage d’instruments de guerre. Quand les forces armées de Moab, d’Ammon et de la montagne de Séir s’avancèrent contre Juda, Jéhovah fit placer, par Josaphat, les chantres devant l’armée : ils devaient louer Jéhovah. Connaissez-vous l’issue de cette bataille ? Certes ! L’Histoire fut témoin d’une des plus grandes défaites militaires ! (II Chron. 20). Jéhovah combattit aussi pour le roi Asa. C’est lui, et non les Israélites, qui détruisit l’armée éthiopienne forte d’un million de combattants (II Chron. 14:9-15). Ce ne fut pas la puissance supérieure de Gédéon qui vainquit Madian. Les trois cents hommes n’étaient qu’une faible poignée en comparaison du nombre des ennemis. Sous la conduite de Jéhovah, ils semèrent la panique dans le camp madianite. Pourtant ils n’avaient fait que briser leurs cruches, élever leurs flambeaux, sonner de la trompette et crier : “ Pour Jéhovah et pour Gédéon. ” — Juges 7, Cr 1905.
10. Pourquoi peut-on dire que la Parole de Dieu est puissante ?
10 Nous chantons les louanges de Jéhovah. En prêchant nous ouvrons toutes grandes les portes de la liberté afin que les hommes de bonne volonté affluent vers les villes de refuge (Jos. 21:13, 21, 32, 38 ; És. 26:2). Sa Parole donne à ceux qui connaissent Dieu l’espoir d’être délivrés, sauvés. Il est écrit : “ Et quiconque invoquera le nom de Jéhovah sera sauvé ; car sur la montagne de Sion et de Jérusalem il y aura une réunion de sauvés, comme l’a dit Jéhovah ; et parmi les survivants seront ceux que Jéhovah appelle. ” (Joël 2:32, Cr 1905). La Parole de Jéhovah que nous proclamons est puissante. Elle édifie ce qui doit être édifié, mais renverse ce qui doit être renversé. Paul déclara : “ Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles ; mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses. ” (II Cor. 10:4). Souvenez-vous que c’est la Parole de Jéhovah qui amena le déluge au temps de Noé. C’est la même Parole qui provoquera la destruction du présent monde inique lors de la bataille d’Harmaguédon. C’est aussi la même Parole qui donne naissance aux nouveaux cieux et à la nouvelle terre “ où la justice habitera ”. (II Pi. 3:5-7, 13.) C’est par la Parole de Dieu que s’effectua la prédication de Noé. De même que le cataclysme d’Harmaguédon aura lieu par la Parole de Dieu, de même la prédication, qui doit être achevée avant le début de cette bataille, sera faite par la même Parole (Mat. 24:14 ; II Pi. 3:9, 10). Par la Parole de Dieu, nous aussi nous resterons fidèlement attachés à notre mission de proclamer la liberté aux captifs. — És. 61:1, 2.
PROCLAMER LA LIBERTÉ
11, 12. Quelles applications Lévitique 25:10 reçut-il jadis, en 1776 aux États-Unis, et à notre époque ?
11 Quand l’Amérique proclama, en 1776, son indépendance de l’empire britannique, la cloche de la tour du State House (monument historique) de Philadelphie, dans la colonie britannique de Pennsylvanie, sonna la liberté. Le son fit le tour de la terre, répercuté par les événements qui s’ensuivirent. Sur cette cloche se lisaient ces mots : “ Publiez la liberté dans le pays pour tous ses habitants. ” Ces paroles historiques avaient été tirées du plus grand de tous les livres de la liberté : la Parole de Dieu ou Bible. Jéhovah Dieu se servit de ces mots dans la loi qu’il donna à Israël lorsqu’il établit le jubilé. L’année du jubilé était celle où tout homme retournait dans sa propriété et où il était libéré de ses dettes. C’était une sainte année de liberté. La nation devait publier “ la liberté dans le pays pour tous ses habitants ”. — Lév. 25:10.
12 L’espérance que fit naître, dans le cœur de ceux qui l’entendirent, le son libérateur de la “ Cloche de la liberté ” de Philadelphie encouragea des multitudes d’hommes à faire de grands sacrifices et à déclencher une révolution d’où sortirent la liberté et l’indépendance. Après un siècle et demi les habitants du “ pays de la liberté ” voient la liberté disparaître. Elle est menacée non seulement en Amérique mais aussi dans le monde entier. En ce temps de crise, Jéhovah a frappé un coup retentissant sur la grande Cloche de la liberté, la Parole de Dieu. Le grand message de liberté sonne ! Nous, qui sommes ses témoins, entendons les sons. Nous faisons les plus grands sacrifices dans l’intérêt de la liberté. Nous proclamons la liberté dans le pays. Nous faisons retentir la trompette de la liberté non seulement dans un pays, mais dans le monde entier. Le message dit que le gouvernement de Dieu est la seule espérance de l’homme et une garantie permanente de liberté et de vie. Nous proclamons un message de délivrance aux captifs liés par les erreurs religieuses de ce monde dominé par Satan. Nous proclamons la liberté dans le pays.
13. Pour ne pas succomber aux tentations de Satan, quel exemple de Jésus devons-nous suivre ?
13 En chantant les louanges de Jéhovah, nous proclamons que Jéhovah Dieu est le Libérateur des captifs. Nous disons aux captifs : “ Sortez ! ” (És. 49:9). Jéhovah nous donne l’assurance qu’ils ne retourneront pas dans la captivité dans laquelle Adam a entraîné le genre humain (Ézéch. 39:28, 29). Jésus-Christ, le grand Libérateur, s’est engagé sur une voie diamétralement opposée à celle que suivit Adam. Il ne succomba pas comme Adam aux tentations du Diable. Il déclara que Satan le Diable n’avait “ aucun droit ” sur lui (Jean 14:30, Li). Si nous marchons fidèlement sur les traces de Jésus, Satan n’aura aucun droit ou aucune prise sur nous, il ne pourra reprendre les fidèles captifs libérés.
14. Quelle double œuvre avons-nous entreprise conformément aux jugements divins ?
14 Nous apportons une bonne nouvelle de paix aux personnes de bonne volonté envers Dieu. Nous proclamons un message de mort et de destruction à ceux qui haïssent Jéhovah (Jér. 49:14). En tant qu’ambassadeurs, nous sommes envoyés par Jésus pour séparer les hommes comme on sépare les brebis d’avec les boucs (Mat. 25:31). Jéhovah récompensera ceux qui sont semblables aux brebis et exécutera son jugement sur ceux qui sont semblables aux boucs. Le feu de sa jalousie accomplira tout cela (Soph. 3:8). Nous qui sommes de la société du Monde Nouveau, nous avons Jéhovah pour Dieu. Il est écrit : “ Heureuse la nation dont Jéhovah est le Dieu ! Heureux le peuple qu’il a choisi pour son héritage ! ” (Ps. 33:12, Cr 1905). Mais Dieu donne aussi cet avertissement : “ Car la nation et le royaume qui ne te serviront pas périront. ” — És. 60:12 ; Ps. 145:20.
15. Quelle est la différence entre notre lutte et celle que soutinrent les Juifs au temps d’Esther ?
15 Voyons maintenant ce que nous rapporte encore le livre d’Esther au sujet des Juifs captifs de l’empire perse. Cette puissance mondiale avait étendu sa domination sur la plus grande partie du monde connu d’alors. On peut donc dire de ces anciens serviteurs de Dieu qu’ils soutenaient une lutte mondiale. Leur combat préfigurait la lutte mondiale que les témoins de Jéhovah soutiennent aujourd’hui pour défendre la liberté de prêcher (Rom. 15:4 ; I Cor. 10:11). La seule différence entre leur lutte et la nôtre réside dans la nature des armes employées. Ils se servirent d’armes charnelles. Or nous ne recourons pas à de telles armes. Nous qui combattons pour le droit de prêcher dans le monde entier, nous avons pour seules armes l’esprit de Jéhovah Dieu et l’épée de l’esprit qui est la Parole de Dieu (Éph. 6:17). En outre Jéhovah nous a donné une armure pour nous protéger. Paul la décrit. Elle se compose 1o) de la cuirasse de la justice, 2o) du bouclier de la foi et 3o) du casque du salut. Nous devons toujours être revêtus de ces armes. L’apôtre nous dit de prêcher comme lui “ hardiment et librement le mystère de l’Évangile, pour lequel je suis ambassadeur dans les chaînes, et... j’en parle avec assurance comme je dois en parler ”. — Éph. 6:14-17, 19, 20.
16, 17. a) Quel fut le résultat de la lutte des Juifs combattant pour leur vie ? b) Quel est le résultat de notre lutte pour la liberté de prêcher, et grâce à quelle puissance a-t-il été obtenu ?
16 Les Juifs captifs de la Perse remportèrent une grande victoire. Après que les courriers eurent publié dans le pays l’édit du roi autorisant les Juifs à combattre pour leur vie, une chose étrange se produisit. Le récit sacré rapporte en effet ce qui suit : “ Personne ne put leur résister, car la crainte qu’on avait d’eux s’était emparée de tous les peuples. Et tous les chefs des provinces, les satrapes, les gouverneurs, les fonctionnaires du roi, soutinrent les Juifs, à cause de l’effroi que leur inspirait Mardochée. Dans chaque province et dans chaque ville, partout où arrivaient l’ordre du roi et son édit, il y eut parmi les Juifs de la joie et de l’allégresse, des festins et des fêtes. Et beaucoup de gens d’entre les peuples du pays se firent Juifs, car la crainte des Juifs les avait saisis. ” — Esther 9:2, 3 ; 8:17.
17 Connaissons-nous aujourd’hui une prospérité semblable dans notre lutte pour la liberté de prêcher dans le monde entier ? Voyez les accroissements que nous avons obtenus : en 1934 nous étions 41 000 ; en 1940, 90 000 ; en 1944, 110 000 ; en 1946, 158 000 ; en 1948, 230 000 ; en 1950, 328 000 ; en 1953, 500 000. Le nombre des fidèles serviteurs de Dieu a été multiplié par douze en vingt ans, en dépit de la persécution dans le monde entier ! N’est-il pas ainsi prouvé que la crainte de Jéhovah a saisi ces hommes et que la crainte de l’homme les a quittés ? Aujourd’hui se réalise la prophétie de Zacharie : “ Ainsi parle l’Éternel des armées : En ces jours-là, dix hommes de toutes les langues des nations saisiront un Juif par le pan de son vêtement, et diront : Nous irons avec vous, car nous avons appris que Dieu est avec vous. ” (Zach. 8:23). La prédication dans le monde entier est une grande œuvre. Elle ne s’effectue pas par la puissance d’un homme ou d’un groupe d’hommes. C’est l’esprit de Jéhovah et la puissance de sa Parole qui interviennent dans cette prédication mondiale et lui font porter des fruits (I Cor. 3:7). Zacharie écrivit : “ Ni par une armée, ni par la force, mais par mon esprit, dit Jéhovah des armées. ” — Zach. 4:6, Cr 1905.
LA RÉCOMPENSE POUR SE REFUSER À TOUT COMPROMIS
18. Suivant l’exemple de Paul, à quoi le peuple de Jéhovah est-il résolu ?
18 La lutte pour la liberté de prêcher cessera-t-elle ? Non ! Elle doit continuer. Que ce soit dans les pays démocratiques où il existe une grande mesure de liberté, ou dans les pays où la prédication est restreinte, ou bien encore dans les pays sous régime dictatorial qui suppriment toute liberté, jetant les témoins en prison, la lutte pour la liberté de prêcher doit se poursuivre dans le monde entier. L’apôtre Paul nous donne l’exemple à suivre. Il prêcha en prison, luttant même en un tel lieu pour la liberté de prêcher (Actes 28:30, 31). Il en est de même aujourd’hui. Si nous ne sommes pas libres pour aller de maison en maison, nous devons prêcher comme prisonniers dans les chaînes. La prédication ne doit pas cesser, même dans les pays asservis à des dictateurs. On ne peut réduire les témoins au silence, même dans les prisons communistes. Nous continuerons de prêcher hardiment hors de prison et en prison. Souvenez-vous des paroles suivantes que Paul adressa aux Philippiens : “ Selon ma ferme attente et mon espérance... je n’aurai honte de rien, mais... maintenant comme toujours, Christ sera glorifié dans mon corps avec une pleine assurance, soit par ma vie, soit par ma mort. ” — Phil. 1:20.
19, 20. a) Que serait-il arrivé si Joseph, les trois Hébreux et Daniel avaient fait des compromis ? b) Que serait-il arrivé si les chrétiens de notre temps avaient fait des compromis ?
19 Supposez que ceux qui ont été emprisonnés pour leur fidélité aient fait un compromis et qu’ils aient renoncé au combat. Que se serait-il passé ? Joseph aurait perdu le privilège d’être utilisé par Jéhovah pour sauver de la famine son père Jacob et toute sa famille. Les trois Hébreux n’auraient pas eu le privilège d’être protégés dans la fournaise ardente par l’ange de Jéhovah. Jérémie n’aurait pas eu l’honneur de proclamer les jugements de Jéhovah contre la ville inique. Et Daniel n’aurait pas fermé la gueule des lions. Cette nuée de témoins n’a pas regardé en arrière. C’étaient des hommes courageux. Au chapitre 11 de l’épître aux Hébreux Hé 11 Paul nous décrit les exploits de leur foi.
20 Si Pierre, Paul et les autres apôtres avaient fait des compromis, ils n’auraient pas eu le privilège d’étendre l’assemblée chrétienne primitive ni celui de rédiger les Écritures grecques. De même les témoins actuels, emprisonnés injustement dans de nombreuses nations, auraient perdu le privilège de remettre l’œuvre sur pied dans les nombreux pays totalitaires où l’œuvre était interdite. Ils ne connaîtraient pas la joie de voir se rassembler la grande multitude de personnes de bonne volonté. Il est écrit : “ Car ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse. ” (II Tim. 1:7). Au sujet de ceux qui renoncent, l’Apocalypse dit : “ Mais pour les lâches, les incrédules... leur part sera dans l’étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort. ” (Apoc. 21:8). Grâces soient rendues à Jéhovah de ce que ses fidèles témoins n’aient pas abandonné la lutte pour la liberté de prêcher dans le monde entier !
21, 22. a) Quel dessein poursuit Jéhovah en nous permettant de lutter et de souffrir pour la liberté de prêcher ? b) Quel autre dessein accomplit encore notre lutte pour la liberté de prêcher ?
21 Il est certain que Jéhovah poursuit des desseins justes en permettant que nous souffrions et luttions pour la liberté de prêcher dans le monde entier. Son dessein principal est de réhabiliter son saint nom et sa Parole. Il a aussi pour dessein de se choisir un peuple obéissant et courageux avec lequel il peuplera la terre et qu’il fera vivre dans le monde nouveau (Mat. 5:5, 10 ; Apoc. 2:10). Jéhovah exterminera tous ceux qui ne méritent pas de vivre dans ce monde juste.
22 Notre lutte pour la liberté accomplit encore un autre dessein, celui de conduire l’ennemi sur le champ de bataille d’Harmaguédon. Jéhovah se sert de ses témoins dans leur lutte pour la liberté de prêcher comme d’une amorce pour Satan, nommé Gog dans le livre d’Ézéchiel. Ce livre nous annonce que Gog sera amené à attaquer le peuple de Jéhovah. Dans cette prophétie Jéhovah nous montre comment Gog, le Diable, fera avancer dans toute la terre ses forces visibles et invisibles contre les témoins de Jéhovah. Dieu mettra une boucle à ses mâchoires et l’amènera “ sur les montagnes d’Israël ” ou l’organisation de Jéhovah (Ézéch. 39:1, 2 ; 38:4). Alors Satan, son organisation et tous les hommes qui les soutiennent seront exterminés. Leurs cadavres serviront de pâture à tous les oiseaux de proie et à toutes les bêtes des champs (Ézéch. 39:4-7). Jéhovah déclare : “ Et je ferai connaître mon saint nom au milieu de mon peuple d’Israël, et je ne profanerai plus mon saint nom, et les nations sauront que je suis Jéhovah, saint en Israël. ” (Ézéch. 39:7, Cr 1905). Ne renonçons pas à la lutte. Que Jéhovah continue à nous bénir dans notre lutte pour la liberté de prêcher dans le monde entier. “ Heureux l’homme qui craint Jéhovah... Louez le nom de Jéhovah. ” — Ps. 112:1 ; 113:1, Cr 1905.
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