Votre vie vous appartient-elle ?
“CAUCHEMAR en trois tableaux.” Tel était le titre d’un article paru au mois d’octobre dans une revue populaire ; il décrivait les tristes résultats d’un usage inconsidéré de la drogue. Un des cauchemars concernait une jeune femme que l’usage des stupéfiants envoya dans un hôpital psychiatrique. Un autre a été vécu par un jeune homme qui, sous l’influence de la drogue, s’arracha les yeux. Quant au troisième, il s’agissait d’un jeune homme qui se suicida au moyen d’une cartouche de dynamite. Ces trois jeunes gens avaient tous la même philosophie : je fais ce qui me plaît, ma vie m’appartient.
Aujourd’hui, cet esprit d’indépendance est plus répandu que jamais. L’iniquité ne connaît plus de frein, et les valeurs morales sont réduites à néant. La plupart des gens ne se reconnaissent aucune obligation envers Dieu et envers leur prochain. De même que les épicuriens d’autrefois, ils font du plaisir le but principal de leur vie. Mais la poursuite du plaisir se paie parfois très cher, comme le montrent aussi bien l’Histoire ancienne que les trois “cauchemars” dont nous venons de parler.
Votre vie vous appartient-elle vraiment ? Pouvez-vous faire tout ce que vous voulez sans vous préoccuper des effets que cela peut avoir sur les autres ou sur vous-même ? En général, les lois établies répondent non. Votre liberté est relative. Par exemple, un homme et une femme désirent se marier, mais les lois de leur pays peuvent le leur interdire s’ils souffrent tous deux d’une maladie vénérienne ou s’ils sont cousins germains. De telles restrictions existent parce que justement la façon dont les gens utilisent leur vie affecte autrui. Ce genre de mariage peut produire des enfants tellement handicapés mentalement et physiquement qu’ils deviennent un fardeau pour l’État. A-t-on le droit de donner naissance à des enfants sans penser aux conséquences ? Peut-on vivre à sa guise ? Certainement pas.
C’est d’ailleurs pourquoi il existe des lois contre le trafic des stupéfiants. Si quelqu’un veut s’adonner à la drogue, cela regarde-t-il autrui ? Sans aucun doute, car celui qui conduit une voiture sous l’effet de la marijuana peut causer de graves accidents ; il est donc une menace pour ses semblables. On prétendra peut-être que peu de personnes vivent des “cauchemars” comme ceux que nous avons cités plus haut. Néanmoins, pour satisfaire leur vice, de nombreux toxicomanes en viennent au crime ou à la prostitution ; or l’un comme l’autre font du tort à autrui.
Prenons aussi l’exemple du code de la route. Dans de nombreux pays, la vitesse est limitée sur certaines routes. L’amateur de sensations fortes n’a donc pas le droit de conduire sa voiture aussi vite qu’elle peut aller. Cela représenterait un danger aussi bien pour lui que pour les autres.
Manifestement, notre vie ne nous appartient pas ; elle est comme un dépôt sacré. Ce que nous en faisons ne peut manquer d’avoir un effet sur les autres. En réalité, nous avons l’obligation morale de faire le meilleur usage possible de ce dépôt. Si nous n’en faisons pas un bon usage, nous causons du tort à nos semblables.
Depuis longtemps, il est vrai, l’homme rêve de liberté absolue. Un poète a un jour exprimé ce souhait “que les siècles n’ont pu étouffer dans l’homme : n’avoir pas d’autre maître que son désir”. Mais celui qui n’a d’autres maîtres que ses désirs en devient l’esclave. Il peut même avoir tant de désirs contradictoires, qu’il ne sait plus lui-même ce qu’il souhaite faire. Napoléon, Hitler et d’autres n’ont-ils pas connu le désastre parce qu’ils ont prétendu agir à leur guise ?
Nous ne pouvons échapper à cette vérité : l’homme n’a pas été fait pour connaître la liberté absolue. L’homme a un Créateur ; ce n’est pas par sa propre volonté qu’il est sur terre. Par conséquent, l’homme est responsable devant son Créateur. Dans le jardin d’Éden, le premier couple humain reçut quantité de dons, mais pas la liberté absolue. Il reçut l’ordre de multiplier, d’embellir la terre et de dominer sur les animaux. Il reçut aussi le commandement de ne PAS manger le fruit d’un certain arbre. Ces lois imposaient aux premiers humains des obligations envers leur Créateur. Manifestement ils ne pouvaient faire de leur vie ce que bon leur semblait. — Gen. 1:28 ; 2:16, 17.
Quand le Fils de l’homme vint sur la terre, il résuma les obligations ou devoirs des humains, montrant que ces devoirs avaient deux aspects. Il dit en effet : ‘Tu dois aimer Jéhovah ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme et de tout ton esprit et de toute ta force. (...) Tu dois aimer ton prochain comme toi-même.’ On pourrait dire que ce second commandement en implique un troisième, c’est-à-dire s’aimer soi-même. Obéir à ces commandements est à la fois juste et sage. — Marc 12:29-31.
Ce qui arriva à nos premiers parents montre combien il est insensé d’essayer d’agir à sa guise sans se soucier des conséquences pour les autres ou de nos obligations envers eux. En agissant comme si leur vie leur appartenait, Adam et Ève se sont fait un tort irréparable, mais en plus ils ont déshonoré leur Créateur et amené de grands malheurs sur leur descendance. — Rom. 5:12.
Ne suivez donc pas leur exemple. La sagesse vous commande de vivre non pas comme si votre vie vous appartenait, mais en reconnaissant vos obligations envers votre Créateur, votre prochain et vos descendants. Vous vous en trouverez bien vous-même. C’est ainsi qu’a agi Abraham qui “mourut, après une heureuse vieillesse, âgé et rassasié de jours”. (Gen. 25:8.) De même l’apôtre Paul put écrire : “J’ai appris à me suffire à moi-même, en quelque situation que je sois.” (Phil. 4:11). Ces hommes, et bien d’autres depuis, ont démontré la véracité du proverbe biblique suivant : “C’est la bénédiction de [Jéhovah] qui enrichit, et il ne la fait suivre d’aucun chagrin.” Vous pouvez être assuré de recevoir la bénédiction de Dieu si vous reconnaissez vos devoirs envers votre grand Créateur et envers votre prochain. Le but de ce périodique est précisément de vous aider dans ce sens. — Prov. 10:22.