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Le royaume de Dieu est entré dans son règne — La fin du monde est-elle proche ?La Tour de Garde 1958 | 15 octobre
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la conservera dans toute l’éternité comme la demeure des hommes de bonne volonté, rachetés, relevés et amenés à la perfection. Éternellement vraies seront ces paroles chantées par les anges lorsque Jésus naquit comme homme : “ Gloire dans les hauteurs à Dieu, — et sur terre paix aux hommes de bonne volonté. ” (Luc 2:14, Li). Le monde de Satan et les nations en faisant partie s’opposent à la volonté divine sur la terre ou dans toute autre partie de l’univers. Le monde de Satan constitue son organisation, composée des démons dans les cieux invisibles et des nations et des hommes d’iniquité sur la terre visible. C’est donc le monde de Satan, avec son système de choses impie, qui doit prendre fin, qui sera détruit. — Éphésiens 2:2, 3.
47. Qu’est-ce qui survivra à la fin du monde ? De quel fait du temps de Noé Jésus se servit-il pour illustrer cela ?
47 La terre survivra à la fin du monde, les hommes de bonne volonté également, grâce à la protection spéciale du royaume de Dieu, qui est entré dans son règne. Jésus a annoncé qu’il en serait à la fin du présent monde comme il en fut à la fin du monde impie du temps de Noé. Le déluge universel emporta le monde d’alors, mais Noé et sa famille, ainsi qu’une sélection d’oiseaux et d’animaux, survécurent dans l’arche et donnèrent un nouveau départ à la vie humaine sur la terre. Si à Harmaguédon le feu sera peut-être plus intense que celui des éclairs du déluge, les hommes de bonne volonté ont néanmoins l’assurance de survivre à la fin du monde et d’inaugurer l’existence sur la terre dans le monde nouveau de Dieu. — Matthieu 24:37-39.
48. Pourquoi convient-il que les hommes de bonne volonté se réjouissent au sujet du futur gouvernement qui les régira ?
48 Réjouissez-vous, hommes de bonne volonté ! Car cela signifie vivre sous le meilleur gouvernement de l’univers. Dans le monde nouveau, quel que soit l’endroit terrestre où vous vivrez, vous vous trouverez sous ce gouvernement théocratique, sous le règne de Jéhovah s’exerçant par Jésus-Christ.
49, 50. a) Comment ce gouvernement fera-t-il ce qu’aucun gouvernement humain n’a jamais fait ? b) Qui bénéficiera de la destruction de la mort adamique ? De quelle façon ?
49 Ce gouvernement fera pour l’humanité ce qu’aucun gouvernement humain n’a jamais fait pendant toute la durée des “ temps des Gentils ”. Il délivrera l’humanité de l’action de l’organisation invisible de Satan. Il nettoiera la terre du communisme impie, du clergé faiseur de politique et de tout ce qui est contraire à la volonté divine. Il débarrassera la terre du “ dernier ennemi ” de l’homme, la mort, que nous avons tous héritée par suite du péché de notre premier père, Adam, celui par lequel la mort a fait son entrée dans le monde. — Romains 5:12 ; I Corinthiens 15:25, 26.
50 La destruction de la mort adamique bénéficiera non seulement aux survivants d’Harmaguédon mais aussi à ceux qui dorment dans la mort, dans les tombeaux commémoratifs. Les hommes qui survivront à la fin du monde, par suite de leur fidèle obéissance au royaume de Dieu ou royaume du Christ et de ses disciples glorifiés, seront dégagés de la sentence de mort héritée d’Adam. Ils seront guéris de toutes les imperfections du corps, de l’esprit et du cœur et finiront par atteindre la perfection humaine à l’image et à la ressemblance de Dieu. Quant aux morts dans les tombes commémoratives ou à ceux qui perdirent leur vie en mer, Jésus-Christ le Roi exercera de nouveau le pouvoir dont il fit usage sur la terre pour ramener les morts à la vie. Il accomplira sa promesse et appellera les morts à l’existence sur la terre avec toutes ses merveilleuses occasions sous le royaume de Dieu. La Parole de Dieu dit ceci : “ Il y aura une résurrection des justes et des injustes. ” — Actes 24:15 ; Jean 5:28, 29 ; Apocalypse 20:13.
51. D’après quoi seront-ils jugés ? Par quoi seront récompensés ceux qui subiront avec succès l’épreuve finale ?
51 Dans le monde nouveau, tous les habitants de la terre seront jugés d’après leur manière de se conduire envers Dieu, Jéhovah, et envers son Roi, Jésus-Christ. Le royaume transformera toute la terre en un Paradis de délices. Tous les hommes qui traverseront l’épreuve finale du jugement en restant fidèlement attachés à Dieu et à son royaume recevront en prix le droit à la vie sans fin dans la perfection humaine, sur une terre édénique. Ils y accompliront éternellement la volonté divine.
52, 53. a) Pour quoi les hommes de bonne volonté doivent-ils se tourner vers Dieu ? b) Que saluons-nous et quelle est notre prière à ce sujet ?
52 Par conséquent, que tous les hommes de bonne volonté se tournent vers Dieu pour le gouvernement de la terre !
53 Saluons tous le royaume de Dieu qui est maintenant entré dans son règne ! Puisse-t-il opérer bientôt la fin du présent monde, à l’heure fixée. Puisse son royaume introduire l’éternel monde nouveau pour le salut permanent de l’homme et pour la gloire impérissable de Dieu par Jésus-Christ !
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Souffrir en harmonie avec la volonté de DieuLa Tour de Garde 1958 | 15 octobre
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Souffrir en harmonie avec la volonté de Dieu
EST-CE la volonté de Dieu que tout le monde souffre ? Le tendre Créateur trouve-t-il du bonheur dans les tribulations et les épreuves de ses créatures ? Ces cruelles expériences peuvent-elles servir un bon dessein ? Le faux consolateur de Job a-t-il dit toute la vérité quand il s’écria : “ Le malheur ne sort pas de la poussière, et la souffrance ne germe pas du sol ; l’homme naît pour souffrir, comme l’étincelle pour voler ” ? — Job 5:6, 7.
Quand les autorités politico-religieuses de la nation juive s’emparèrent de Pierre et de ses compagnons dans le ministère chrétien, les firent battre de verges et qu’elles leur eurent interdit de parler au nom de Jésus, ils “ se retirèrent (...), joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le nom de Jésus ”. (Actes 5:41.) La majorité de leurs contemporains jugeaient sans doute qu’ils avaient agi d’une manière insensée, s’étaient attiré des ennuis et ne subissaient que le juste châtiment de leur folie. Personne ne les ennuierait s’ils gardaient leur religion pour eux-mêmes. Mais ils ne le faisaient pas ; ils souffraient à cause de cela et, contrairement à toute attente, se réjouissaient de connaître ces souffrances.
Ces apôtres n’étaient pas des fanatiques, remplis d’émotions déraisonnables, irrésistibles, qui les rendaient insensibles aux cruautés et épreuves qui les assaillaient. Ce fait est attesté par leurs arguments clairs et l’intérêt plein de sympathie qu’ils manifestaient à l’égard de leurs compagnons chrétiens. Ils n’étaient pas invulnérables aux faiblesses et aux souffrances des autres hommes par des pénitences et des châtiments qu’on s’impose à soi-même. Marchant sur les traces de leur Chef, ils ne cherchaient pas à s’attirer des ennuis ni ne recherchaient la couronne du martyr, mais quand des épreuves ardentes s’abattaient sur eux comme conséquence de l’accomplissement fidèle de leur ministère, ils tenaient ferme et se réjouissaient. Comment pouvaient-ils le faire ?
Ces ministres chrétiens des temps primitifs savaient bien qu’en Éden Dieu avait décrété une guerre sans relâche entre la postérité (semence) du méchant et la postérité du juste (Gen. 3:15). Cet état de guerre permanent apporterait sa longue suite de souffrances, de chagrins et d’accidents, mais avec quels effets contraires ! À ceux qui épouseraient la cause de la méchanceté : l’incertitude, l’appréhension, l’amertume et le désespoir ; mais à ceux qui aimeraient et soutiendraient la justice : la confiance, la hardiesse, la force d’âme et une solide espérance avec la paix (Prov. 6:22, 23 ; Gal. 5:22). L’histoire continue à réaliser ce décret à longue portée. Depuis ce jour de jugement édénique, c’est la volonté de Dieu que les créatures qui tiendraient ferme dans leur obéissance à lui supportent la haine et l’opposition de ses ennemis et donnent la preuve de leur intégrité sous l’épreuve. Nous pouvons apporter le bonheur au tendre Père dans le ciel par une endurance fidèle dans les souffrances suscitées par le Diable, car voici le précieux conseil qu’il donne à ceux qui obtiendraient son approbation : “ Mon fils, sois sage, et réjouis mon cœur, et je pourrai répondre à celui qui m’outrage. ” (Prov. 27:11). Quelle meilleure réponse pour le grand Moqueur, Satan, que notre ferme endurance au travers de toutes ses influences diaboliques, le révélant ainsi comme fieffé menteur et démontrant par là notre amour et notre confiance dans le Souverain suprême !
EXAMINEZ LA CAUSE DE LA SOUFFRANCE
Il est donc essentiellement important d’examiner la cause et la source de nos souffrances afin de déterminer si nous souffrons conformément ou non à la volonté de Dieu. Si nous ne sommes pas heureux dans l’épreuve, alors il doit y avoir quelque chose qui ne va pas ; cela peut être une indication que nous ne souffrons pas pour la bonne cause. Jésus déclara : “ Heureux serez-vous, lorsqu’on vous outragera, qu’on vous persécutera et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux. ” (Mat. 5:11, 12). Cela ne signifie pas que celui qui est heureux dans la souffrance aura toujours un large sourire éclairant son visage ou une expression enjouée sur les lèvres. Cependant, cela signifie qu’il éprouvera la satisfaction profonde que procure une conscience exempte de péché envers Dieu (I Pierre 3:21). Il doit avoir la conviction que ses tribulations viennent de l’appui chaleureux qu’il apporte à la cause de Jéhovah dans la question de la souveraineté universelle. Avez-vous cette satisfaction et cette conviction ?
Une foule de gens se donnant le nom de chrétiens subissent des souffrances et des épreuves dans la vie, avec l’entière conviction qu’ils souffrent injustement. Certains sont tellement occupés à réformer les autres ou à leur donner des conseils experts qu’ils n’ont jamais le temps de considérer et de corriger leurs sottises manifestes. Comme ils sont scandalisés quand on les accuse, sans fard, de se mêler des affaires des autres ! D’autres débrouillent leurs questions domestiques, maritales, et celles qui touchent à leur santé de la manière qu’ils jugent bonne sans donner une pensée à ce que la Parole de Dieu a à offrir pour leur gouverne. En même temps, ils prétendront faire la volonté de Dieu. Quand leur conduite absurde mène à la souffrance, ils poussent des cris, se plaignent et sont fortement scandalisés quand cette même Parole de Dieu les identifie comme méchants.
Certains montrent de la haine pour leurs semblables, en paroles et en actes, et s’associent avec des mouvements politiques qui n’éprouvent aucun remords à faire du mal, voire à causer la mort des hommes qui entravent leurs projets égoïstes. Dieu range toutes ces personnes parmi les meurtriers (I Jean 3:15). D’autres prétendus chrétiens encore cherchent à intéresser leur prochain au développement de quelque projet égoïste, politique, commercial ou personnel. Beaucoup d’autres aussi manquent de rendre à Jéhovah Dieu l’honneur, le service et l’adoration qui lui sont dus. Toutes ces personnes sont considérées par l’Omnipotent comme des imposteurs et des voleurs. — II Sam. 15:6 ; Mal. 3:8, 9.
Toutes ces sortes de gens sont malheureux, pleins de dépit, aigris, quand l’adversité les atteint. Ils n’ont donné aucune attention à l’avertissement exprimé par l’apôtre Pierre : “ Que nul de vous, en effet, ne souffre comme meurtrier, ou voleur, ou malfaiteur, ou comme s’ingérant dans les affaires d’autrui. ” (I Pierre 4:15). Alors qu’ils se moquent des lois de Jéhovah et rejettent son réconfortant message du Royaume, ils prétendent souffrir pour la cause de la justice. Par leur conduite insensée et leur attitude geignante, ils se plaignent du Souverain parfait et tendre de l’Univers. — Rom. 9:20.
SOUFFRIR POUR LA CAUSE DE LA JUSTICE
La réaction à la souffrance des véritables chrétiens offre un contraste réconfortant. Tout en faisant la volonté de Dieu et en servant son dessein, ils supportent toutes choses avec patience. Ils savent pourquoi ils sont appelés à souffrir, et devant leurs yeux, ils ont toujours le Chef et consommateur de leur foi, Jésus, qui “ dans les jours de sa chair ” a souffert beaucoup de choses et “ appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes ”, tout homme parfait qu’il fût (Héb. 5:7, 8). Et il présenta même ses peines, ses supplications et ses larmes au Dieu de toute consolation, son Père céleste. Quel grand exemple pour nous ! Voici une grande source de force dans la souffrance : une communion constante, étroite avec notre Père et notre Dieu. Rappelez-vous qu’il est dit de Moïse qu’il “ se montra ferme, comme voyant celui qui est invisible ”. — Héb. 11:27.
Nous ne pouvons nous permettre de fermer les yeux sur le merveilleux effet disciplinaire que produit la souffrance pour l’amour de la justice. Paul fit sans doute appel à son étude des anciennes écritures saintes quand il écrivit pour notre profit : “ Tout châtiment semble d’abord un sujet de tristesse, et non de joie ; mais il produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice. ” (Héb. 12:11 ; Prov. 3:11, 12). Sommes-nous formés par la discipline de Jéhovah ? La réponse est : Oui, si nous gardons un véritable bonheur à travers les épreuves de notre ministère et continuons à servir fidèlement et sans murmure. Quelle que soit la cause directe de nos souffrances — notre propre caractère, l’opposition de notre famille, les propos continuels et contraires des pécheurs, la haine du monde — nous garderons le bon esprit si nous souffrons réellement en harmonie avec la volonté de Dieu (Gal. 5:22). Sûrement, sa main puissante nous modèle et nous prépare pour des privilèges de service plus grands et encore plus précieux dans le monde nouveau. C’est pourquoi Pierre nous encourage comme il convient : “ Réjouissez-vous de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra. ” — I Pierre 4:13.
Cette révélation dans la puissance quand il tirera vengeance de ses ennemis est maintenant proche. Passé maintenant, le temps pour supporter avec patience ceux qui jettent l’opprobre sur son Père ! Dans la chair, Jésus accepta volontiers l’opprobre et la honte, mais aujourd’hui, les rôles sont renversés et l’armée entière des ennemis de Dieu disparaîtra dans une défaite honteuse et complète. La gloire de cette victoire semble déjà envelopper les vaillants guerriers du Roi du monde nouveau tandis qu’ils “ prennent leur part des souffrances ”, maintenant. — II Tim. 2:3, Jé.
Tandis que l’attaque finale de Gog et de ses forces s’approche et que s’approche par conséquent le temps des plus grandes souffrances, que tous les témoins de Jéhovah tiennent ferme. Puisez consolation dans la promesse qui nous est donnée : “ Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au delà de vos forces ; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter. ” — I Cor. 10:13.
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L’homme libre mais responsableLa Tour de Garde 1958 | 15 octobre
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L’homme libre mais responsable
LE GRAND Créateur, l’Être suprême, Jéhovah Dieu, est l’exemple le plus instructif par rapport à la liberté et la responsabilité. Comme sa Parole nous l’apprend, il y eut un temps où il était seul. À ce moment-là, il n’avait aucune responsabilité. S’il l’avait voulu, il aurait pu continuer à jouir de cette condition exempte de soucis. Mais, parce qu’il est amour, il mit à l’œuvre ses attributs de sagesse et de puissance, par là devenant moralement responsable de la vie, du bien-être et du bonheur de ses créatures. Cependant, en raison de sa grandeur et de sa suprématie, il n’est responsable qu’envers lui-même, comme le livre de Job le montre si clairement.
De même que Jéhovah reconnaît les responsabilités qui accompagnent ses actes, il reconnaît aussi celles que ses propres paroles entraînent. On peut donc compter sur ses promesses. Elles ne sont pas un simple morceau de papier ou de vaines paroles, mais elles sont aussi dignes de confiance et durables que le Rocher de Gibraltar, et plus encore, comme il nous en donne l’assurance : “ Je l’ai dit, et je le réaliserai. ” Et encore : “ La parole qui sort de ma bouche ne me revient pas sans résultat, sans avoir fait ce que je voulais et réussi sa mission. — És. 46:11 ; 55:11, Jé.
En créant l’homme à son image, non seulement Dieu lui donna une aptitude à l’intelligence et un sens moral, une mesure de son amour, de sa justice, de sa sagesse et de sa puissance, mais il lui donna encore une mesure de sa liberté et des responsabilités correspondantes. En fait, la liberté et la responsabilité sont corrélatives, l’une entraîne et implique l’autre. La liberté apporte avec elle la responsabilité de choisir, et, en faisant un choix, on assume de nouvelles responsabilités.
Par là, l’homme diffère considérablement de la création inanimée. Les corps, dans le ciel étoilé, se déplacent dans des orbites fixées, à des vitesses déterminées, conformément aux lois immuables de Dieu. Pareillement, l’homme diffère considérablement de la création animale, soumise aux instincts et aux vicissitudes du milieu où elle vit. Ni la création inanimée ni la création animale ne sont moralement responsables envers le Créateur.
Mais l’homme l’est. Il lui fut donné cette faculté d’être digne de confiance et certains intérêts lui furent confiés dont ils devaient répondre. En accord avec cela, Dieu lui communiqua sa volonté le concernant sous forme de mandats ou ordres : “ Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l’assujettissez ; et dominez ” sur toute la création animale. “ Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. ” À ces commandements, l’homme était libre d’obéir ou de désobéir, car il était responsable, naturellement, des conséquences de son choix. — Gen. 1:28 ; 2:16, 17.
Dans toute la vie d’un homme, la liberté et la responsabilité sont des questions relatives. Quand il naît dans le monde en tant que faible enfant, il est absolument sans liberté et sans responsabilité. Au fur et à mesure qu’il grandit en force physique, en connaissance et en compréhension, il obtient une certaine mesure de liberté et devient responsable en proportion. Adulte, il est libre et responsable de choisir sa voie dans la vie, sa religion, de se marier ou non, et avec qui il veut, et, en tenant compte de ses aptitudes et de son milieu, il est relativement libre de choisir son métier, sa profession ou les moyens de gagner sa vie. Dans la mesure où il a atteint la maturité mentale et émotive, il trouvera son bonheur dans sa liberté et ne se reportera pas avec envie vers les jours exempts de soucis de sa jeunesse.
“ FUIR SA RESPONSABILITÉ ”
Cependant, tout particulièrement au cours des soixante-cinq dernières années, certains hommes sages de ce monde, niant que l’homme fut créé par Dieu à son image mentale, ont fait tout ce qu’ils ont voulu pour saper le sens de la responsabilité qui devrait être celui de l’homme en raison de sa liberté. Ils ont édifié une philosophie de vie autour de la Grande Excuse. Peu importe le crime qu’un homme puisse commettre, peu importe dans quelle triste mesure il se soustrait à ses obligations, ils trouvent toujours une excuse. Ils ne remarquent pas qu’il y en a d’autres, innombrables, qui se trouvent dans des situations identiques et qui ne commettent pas de tels crimes ou ne se soustraient pas aussi tristement à leurs obligations. Plutôt, ils préfèrent excuser le méchant, en s’appuyant sur la fausse thèse selon laquelle il descend d’un animal, sur l’éducation qu’il reçut dans son enfance ou sur son milieu. Des hommes tels que Freud veulent même voir en l’homme un esclave de ses instincts sexuels, comme si son cerveau était un simple accessoire de ses organes sexuels. C’est ainsi qu’ils dépouilleraient un homme de sa responsabilité à exercer la maîtrise de soi, de son obligation de faire de son mieux en toutes circonstances. Ils nieraient la logique des exigences de Dieu selon lesquelles nous devons traiter les autres de la façon dont nous voulons qu’ils nous traitent. Par là, ils nient aussi que l’homme est libre.
Une folie semblable est “ l’éducation progressive ”, si populaire dans de nombreuses parties des États-Unis. Elle repose sur la théorie qu’il ne faut pas exiger de l’enfant qu’il se donne du mal et se discipline ; on doit donc l’instruire en faisant appel à son esprit qui n’est pas mûr et à ses inclinations. Il avance automatiquement à la fin du trimestre sans égard à ce qu’il a appris ; on le prive par là à la fois de l’encouragement et de la responsabilité. Il n’est pas étonnant que les produits d’une telle éducation se soient trouvés si tristement en défaut dans le domaine de la profession, du commerce et de l’industrie, et qu’ils s’intéressent plus aux vacances que leur offre un travail, au salaire ainsi qu’aux secours en cas de maladie, qu’à ce qu’il offre comme avenir.
Sur le plan économique, les pays occidentaux ont tendance à décharger les hommes de leur responsabilité. On s’en aperçoit dans le prélèvement par l’employeur des impôts, des secours pour le chômage et la vieillesse, etc. (...) L’homme devient également de moins en moins responsable en ce qui concerne un produit fini quelconque qui refléterait ses talents, son travail, son intégrité. Comme feu le Dr Alexis Carrell, l’un des biologistes éminents du vingtième siècle, le montre dans son livre Man, the Unknown, la prospérité matérielle, les inventions modernes et la production massive s’unissent pour priver l’homme de son sens de la responsabilité, de sa personnalité et de sa dignité, le faisant ressembler toujours plus à un robot, moralement sans énergie ; toutes choses qui, selon Carrell, sont de mauvais augure pour l’humanité.
Cette tendance moderne se voit encore dans la vie familiale. Les parents fuient les responsabilités qu’ils encourent en mettant au monde des enfants, qu’ils laissent grandir comme de la mauvaise herbe. Les enfants refusent d’accepter la moindre responsabilité à la maison ou à l’égard des autres membres de la famille. Les pères adoptent la ligne de conduite de la moindre résistance plutôt que d’endosser leurs responsabilités, et les mères se dérobent aux leurs tout en usurpant celles des pères. Maris et femmes ne tiennent aucun compte des responsabilités qu’ils ont les uns envers les autres, sous le rapport du bien-être mental, émotif et physique, tandis que les fiancés montrent la même disposition en jouant avec l’affection l’un de l’autre. L. A. Alesen, médecin, a bien qualifié cela de “ fuir sa responsabilité personnelle ”.
L’aspect le plus sérieux de ce fait de fuir ses responsabilités se voit dans le domaine de la religion. Comme un journal l’a fait remarquer dans un reportage sur l’“ État des églises ”, communiqué par le Conseil national des églises des États-Unis : “ L’intérêt apporté à la religion semble le plus grand de tous les temps, le nombre des membres des églises s’élevant à plus de 100 millions, mais la criminalité, l’immoralité et la confusion sociale sont, elles, aussi en pointe. ” (Progress Bulletin, Pomona, Californie, 3 décembre 1957). Conformément à la prophétie, les hommes, en adhérant aux églises, montrent une forme de dévotion pieuse dont ils renient les responsabilités en la révélant fausse quant à sa puissance. L’exemple des autres et un raisonnement spécieux, appelé “ rationalisme ”, sont pour ces personnes des moyens de justifier leur conduite irréfléchie. — II Tim. 3:1-5.
Cette fuite de la responsabilité peut se constater même parmi ceux qui reconnaissent la vérité du message que les témoins de Jéhovah leur ont apporté. Ils refusent d’avoir une étude biblique dans leur foyer parce qu’ils ont peur des responsabilités qu’entraîne le fait de devenir témoin de Jéhovah. D’autres encore ressemblent au sol pierreux ou rempli d’épines dans lequel la semence croît pour un temps. Mais, quand ils sont en présence des responsabilités, ils fuient loin d’elles, laissant ainsi mourir la semence. En fait, même parmi les chrétiens voués, certains se refusent à conduire des études bibliques avec les personnes ou à accepter des privilèges de service supplémentaires dans un groupe, ne voulant pas endosser les responsabilités qui en découlent. En passant, on peut noter que, sans doute, l’une des raisons pour lesquelles l’athée nie et l’agnostique émet des doutes sur l’existence du Créateur, c’est que, consciemment ou inconsciemment, ils ne veulent pas accepter la responsabilité qui découle de la connaissance de l’existence du Créateur. Le faire signifie reconnaître que nous lui devons gratitude et obéissance.
RESPONSABILITÉS CHRÉTIENNES
En raison du fait que la vérité affranchit un chrétien, ce dernier devient plus digne de confiance. Comme l’apôtre Paul le déclare : “ Car chacun portera son propre fardeau de responsabilité. ” Cependant, ces deux choses sont relatives, et l’une des choses dont elles dépendent, c’est la connaissance : “ Celui donc qui sait faire ce qui est bien, et qui ne le fait pas, commet un péché. ” Et comme Jésus le dit, au sujet de ses adversaires : “ Si je n’étais pas venu et que je ne leur eusse point parlé, ils n’auraient pas de péché ; mais maintenant ils n’ont aucune excuse de leur péché. ” — Gal. 6:5, NW ; Jacq. 4:17 ; Jean 15:22.
Et lorsqu’une personne agit d’après la connaissance, sa responsabilité augmente. C’est ainsi que celui qui s’est voué à Dieu doit accomplir ce vœu : “ Lorsque tu as fait un vœu à Dieu, ne tarde pas à l’accomplir, (...) accomplis le vœu que tu as fait. Mieux vaut pour toi ne point faire de vœu, que d’en faire un et de ne pas l’accomplir. ” — Eccl. 5:4, 5.
Pour nous guider dans l’accomplissement de nos vœux, Dieu nous a donné sa Parole, la Bible. Cependant, elle ne nous dit pas individuellement ce qu’il faut faire dans des cas déterminés. Plutôt, elle présente des principes ou règles de conduite fondamentales ; ensuite, c’est notre responsabilité de les appliquer à notre vie journalière. Il nous faut personnellement en déduire ce qui appartient à César et ce qui appartient à Dieu, pour ne donner qu’un exemple. — Mat. 22: 21.
De plus, tout chrétien a la responsabilité de porter du fruit, comme Jésus l’a montré (Jean 15:2). Parmi ces fruits, il y a “ l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance ”. Cela comprend l’aide apportée à nos frères chrétiens dans la mesure où nous en avons l’occasion et les moyens. Nous ne pouvons ressembler au prêtre et au Lévite qui essayèrent d’écarter leur responsabilité envers le voyageur qui avait été battu et dépouillé, en marchant de l’autre côté de la rue. Il nous faut plutôt ressembler au bon Samaritain qui se détourna de son chemin pour aider celui qui était dans la détresse. — Gal. 5:22, 23 ; Luc 10:29-37.
Et, puisque Jésus vint sur la terre dans le dessein même de rendre “ témoignage à la vérité ”, pour le chrétien, porter du fruit, cela comprend la prédication de “ cette bonne nouvelle du royaume de Dieu ” dans la mesure où il a la connaissance et l’occasion de le faire. Nous ne pouvons être comme l’esclave des illustrations de Jésus, à qui il fut confié une mine ou un talent, et qui refusa d’endosser la responsabilité de faire fructifier les biens de son maître, cacha l’argent dans la terre quand il aurait pu tout au moins le placer à intérêt et en augmenter la valeur. Nous devons plutôt penser comme Paul, qui s’écria : “ Malheur à moi si je n’annonce pas l’évangile ! ” Il reconnaissait ses responsabilités et les endossait. — Jean 18:37 ; I Cor. 9:16.
Un autre champ de responsabilité chrétienne qu’il convient de souligner, c’est celui qui découle de nos péchés et manquements. Nous devrions en être parfaitement conscient et en demander continuellement pardon à Dieu sur la base du sacrifice du Christ. Mais, plus que cela, il faut que nous en endossions la responsabilité morale. Nous ne pouvons blâmer Dieu, nos parents ou notre situation ; ni ne pouvons nous en prendre à notre semblable comme le firent Adam, Ève et le roi Saül. Le faire, c’est non seulement montrer un manque d’amour, de maturité, mais cela indique encore que nous ne sommes pas vraiment repentant et ne méritons donc pas de pardon.
Étant libre, nous devons assumer nos responsabilités. Le faire exige un sens très vif de la justice ainsi que de la sagesse et de l’amour. À mesure que nous parvenons à la maturité, nous devrions accroître notre responsabilité. En faisant face à ses exigences, nous deviendrons plus fort, recevrons des satisfactions et des joies plus grandes et, finalement, l’approbation de Dieu et la récompense de la vie éternelle dans son monde nouveau.
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