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La douceur est une exigence chrétienneLa Tour de Garde 1967 | 1er septembre
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La douceur est une exigence chrétienne
1-3. Pourquoi la douceur convient-elle au chrétien ?
ÊTES-VOUS heureux lorsqu’en été les services de la météorologie annoncent une zone de basse pression et une température supérieure à 37 degrés à l’ombre ? Ou bien en hiver, vous réjouissez-vous d’apprendre qu’il gèlera très fort, que des vents glacés souffleront et qu’il y aura des tempêtes de neige ? Certainement pas ! La plupart des gens ne sont pas contents d’entendre de telles prévisions météorologiques, car il n’est certes pas agréable de devoir vaquer à ses occupations en affrontant des conditions atmosphériques aussi extrêmes.
2 Par contre, si on annonce un temps doux, une zone de haute pression et une température d’environ 21 degrés, avec un ciel dégagé parsemé seulement de quelques nuages moutonneux, la plupart d’entre nous seront satisfaits. Nous voudrons sortir pour profiter de ce beau temps, pour respirer cet air frais et être revigorés. Oui, cette sorte de temps est vraiment agréable. Il n’y a pas de doute, le temps doux est désirable, mais les extrêmes ne le sont pas.
3 Il en est de même de la personnalité chrétienne. En tant que qualité, la douceur est désirable, tandis que la dureté ne l’est pas. En fait, non seulement cette qualité est désirable, mais c’est une exigence chrétienne. L’apôtre Paul déclara dans Éphésiens 4:1, 2 : “Je vous supplie (...) de marcher d’une manière digne de l’appel dont vous avez été appelés, en complète humilité d’esprit et de douceur.” Il encouragea Timothée à poursuivre “la justice, le pieux dévouement, la foi, l’amour, l’endurance, la douceur de caractère”. (I Tim. 6:11.) Pierre conseilla aux femmes d’avoir comme parure “la personnalité secrète du cœur dans le vêtement incorruptible d’un esprit calme et doux, qui est d’une grande valeur aux yeux de Dieu”. (I Pierre 3:4.) En conséquence, la douceur est plus que désirable ; elle est exigée du chrétien.
QU’EST-CE QUE LA DOUCEUR ?
4. Qu’est-ce qui rend encore la douceur si importante ?
4 La douceur est si importante que la Bible dit qu’elle est l’un des produits ou fruits du saint esprit de Dieu. Dans Galates 5:22, 23, Paul dit : “Le fruit de l’esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la foi, la douceur.” Ainsi, la douceur est le produit de la force active de Dieu, opérant sur des chrétiens réceptifs. Si le chrétien est en accord avec Dieu, s’il a conformé sa vie aux exigences fixées par Dieu dans sa Parole sacrée, s’il demande à être aidé par l’esprit de Dieu et permet à celui-ci d’opérer sur lui, alors il produira cette qualité. L’absence de douceur indique que quelque chose manque, que la maturité chrétienne n’a pas été acquise, et que l’esprit de Dieu n’opère pas librement sur le chrétien.
5. Que signifie être doux ?
5 Mais que veut dire être doux ? Être doux signifie être calme, modéré dans ses habitudes et ses actions, maître de ses sentiments et avoir de la déférence pour ses semblables. Cela veut également dire être gentil et tendre. Cette gentillesse peut être comparée au soin avec lequel on tient un enfant. Une maman pleine d’amour ne mettra pas son enfant au lit en le jetant brutalement dans son berceau, sans chercher à savoir où le bébé a atterri ou s’il s’est fait mal. Non, la maman pleine d’amour est prudente et tendre. Elle prend son enfant dans ses bras et le porte doucement d’un endroit à un autre, afin qu’il ne lui arrive rien de fâcheux. Elle le maintient assez fermement pour qu’il ne tombe pas. C’est ainsi qu’est la douceur : gentille, tendre, attentionnée mais suffisamment ferme pour accomplir les tâches indispensables de la vie.
6, 7. Quelles sont quelques-unes des choses qui ne sont pas incluses dans la douceur ?
6 Il y a toutefois certaines choses qui ne sont pas incluses dans la douceur. Elle n’est pas rude. Elle n’emploie pas un langage dur et tranchant pour parler à autrui. Elle ne s’endurcit pas contre son prochain. Les hommes peuvent la comparer au col de leur chemise. Si le col est trop raide, il irrite et coupe le cou. L’homme préfère un col de chemise qui n’irrite pas, qui est doux pour le cou, mais suffisamment ferme pour garder sa forme. Il en est de même de la douceur. Elle n’est pas dure, irritante ou tranchante.
7 La douceur n’est pas impatiente ou emportée. Elle n’est pas difficile à contenter, elle ne cherche pas à chicaner sur des riens. Elle n’est pas désagréable ou querelleuse. Paul encouragea Tite à rappeler aux premiers chrétiens que la douceur exige “de ne parler en mal de personne, de ne pas être batailleurs, d’être raisonnables, de montrer une entière douceur envers tous les hommes”. — Tite 3:2.
8, 9. La douceur est-elle un signe de faiblesse ?
8 Il ne faut toutefois pas confondre la douceur avec la faiblesse ou la lâcheté, car il n’y a absolument aucune similitude entre ces choses. Ce n’est pas parce qu’une personne cultive une disposition douce, et évite les extrêmes dans le langage et la conduite, qu’elle manque de courage ou d’efficacité. En fait, cela indique qu’une force intérieure l’anime et qu’elle sait contrôler son esprit. Cela montre qu’une telle personne est façonnée par l’esprit de Dieu ; en ce cas, comment pourrait-elle être faible et inefficace ? Non, ne confondez pas la douceur avec la faiblesse, l’indécision, l’instabilité et l’hésitation. La douceur n’est rien de tout cela. Bien au contraire, le chrétien qui possède ce fruit de l’esprit de Dieu est fort, courageux et déterminé à l’action.
9 L’apôtre Paul était de disposition douce, néanmoins il dit de lui-même en écrivant sous l’inspiration du saint esprit : “Dans les travaux plus abondamment, dans les prisons plus abondamment, sous les coups excessivement, souvent près de la mort. Des Juifs j’ai reçu cinq fois quarante coups moins un, trois fois j’ai été battu de verges, une fois j’ai été lapidé, trois fois j’ai fait naufrage, j’ai passé une nuit et un jour dans l’abîme ; nombreux voyages, dangers des rivières, dangers des brigands, dangers de ceux de ma propre race, dangers des nations, dangers de la ville, dangers du désert, dangers de la mer, dangers parmi les faux frères, travail et peine, souvent nuits sans sommeil, faim et soif, bien des fois abstinence de nourriture, froid et nudité. Outre ces choses qui sont extérieures, il y a ce qui se précipite en moi jour après jour, le souci de toutes les congrégations. À Damas, le gouverneur sous Arétas le roi faisait garder la ville des Damascéniens, pour se saisir de moi, mais par une fenêtre dans la muraille on m’a descendu dans une corbeille d’osier et j’ai échappé à ses mains.” (II Cor. 11:23-28, 32, 33). Toutes ces activités ressemblent-elles à celles d’une personne qui manque de courage ? Certes, Paul avait ses défauts et ses faiblesses humaines, mais grâce à l’opération de l’esprit de Dieu, il était hardi, sans crainte, courageux en face des difficultés et de l’opposition. Mais en même temps il ressemblait à un père aimant, car l’esprit de Dieu produisait également en lui une disposition douce. De même, les chrétiens des temps modernes, tout en étant de disposition douce, sont courageux et pleins de hardiesse, qualités que l’esprit de Dieu produit chez les hommes réceptifs.
BIENFAITS QUI EN DÉCOULENT
10, 11. Quels sont quelques-uns des bienfaits apportés par la douceur ?
10 La douceur apporte de nombreux bienfaits à ceux qui la mettent en pratique. Tout d’abord, elle procure un grand calme à l’esprit et au corps. Une personne douce ne s’énerve pas toujours par suite des actions de ses semblables. Elle ne torture pas sans cesse son esprit et son corps en s’inquiétant et en luttant. Une personne douce n’aura certainement pas d’ulcère et ne sera pas affligée de désordres mentaux. Au contraire, la douceur l’aidera à contenir ses émotions aux proportions qui conviennent, ce qui en retour, lui apportera des bienfaits tant mentaux que physiques.
11 Un autre bienfait de la douceur, c’est qu’il est facile de s’entendre avec une personne ayant cette qualité. On a plaisir à la fréquenter. La compagnie d’une personne douce rafraîchit, parce que ses manières sont plaisantes, ses actions et son langage sont aussi agréables et rafraîchissants qu’une douce journée. Les Proverbes 16:24 décrivent bien l’effet agréable produit par une personne douce : “Les paroles agréables sont un rayon de miel, douces pour l’âme et salutaires pour le corps.” Voilà comment on se sent en présence d’une personne douce. On ne la craint pas, mais ses manières plaisantes sont plutôt comme le miel, “douces pour l’âme et salutaires pour le corps”.
12. Comment la douceur nous aide-t-elle à garder notre place au sein des dispositions prises par Jéhovah ?
12 La douceur nous aide à garder notre place au sein des dispositions prises par Jéhovah, car elle nous permet de nous soumettre. Paul dit : “Mais je veux que vous sachiez que le chef de tout homme est le Christ ; et que le chef de la femme est l’homme ; et que le chef de Christ est Dieu.” (I Cor. 11:3). Oui, tous les serviteurs de Dieu se trouvent dans un état de soumission relative. Mais pour l’accepter, il faut un esprit doux. C’est l’esprit orgueilleux qui refuse de se soumettre à Jéhovah et d’accepter ses dispositions. Quel excellent exemple Jésus nous laissa-t-il à ce sujet ! La Parole de Dieu dit de lui : “Gardez cette attitude mentale qui était aussi en Christ Jésus qui, bien qu’existant en forme de Dieu, ne songea pas à une usurpation, à savoir qu’il fût égal à Dieu. Non, mais il se vida de lui-même et, prenant la forme d’un esclave, il devint selon la ressemblance des hommes. De plus, quand il se trouva en figure d’homme, il s’humilia lui-même et devint obéissant jusqu’à la mort, oui la mort sur un poteau de torture.” — Phil. 2:5-8.
13. La douceur nous aide à éviter quel défaut indésirable ?
13 Un autre bienfait de la douceur, c’est qu’elle nous aide à éviter de chercher à “briller” aux yeux des autres pour avoir la satisfaction d’être loués. Il faut fuir ce penchant, car il est détestable aux regards de Jéhovah et des chrétiens mûrs, étant fondé sur un faux orgueil. “Tout cœur hautain est en abomination à Jéhovah.” (Prov. 16:5, AC). Une personne douce comprendra cela plus facilement et évitera de rechercher avec ambition à exceller au détriment de ses frères, de faire valoir sur eux une supériorité imaginaire ou encore de vouloir dominer les douces “brebis” appartenant à Dieu. Jésus déclara : “Mais le plus grand parmi vous doit être votre ministre. Quiconque s’élève sera humilié, et quiconque s’humilie sera élevé.” (Mat. 23:11, 12). La douceur nous aide à agir en esclaves et non en patrons, quand nous avons affaire avec d’autres chrétiens. Elle nous permet de garder toujours présent à l’esprit que c’est Jéhovah qui doit être exalté, que tous les hommes sont nés dans le péché et qu’ils ont besoin de la rédemption. Une personne douce, consciente de sa condition abaissée et de la nécessité du sacrifice rédempteur, ne cherchera pas à se glorifier.
CULTIVONS PROGRESSIVEMENT LA DOUCEUR
14-16. Citez trois influences qui s’opposent à la douceur.
14 Il est probable que la plupart de nos lecteurs, même ceux qui ont acquis une connaissance exacte de la Parole de Dieu, examineront leur vie passée et se diront : “Je me souviens n’avoir pas souvent fait preuve de douceur en certaines circonstances, alors que j’aurais dû le faire.” Il en est sans doute qui, en ce moment, pensent ne pas ressembler à la description biblique d’une personne douce. C’est peut-être votre cas, mais cela ne devrait pas vous attrister ou vous décourager au point de vous faire cesser de fournir des efforts pour acquérir la douceur. Souvenez-vous que la douceur n’est pas une qualité dont on hérite à la naissance. Non ; en raison de l’héritage du péché et de l’imperfection, nous naissons avec la tendance à faire le mal et non avec celle qui nous pousse à faire le bien. “Comme par un seul homme le péché est entré dans le monde et la mort par le péché, et qu’ainsi la mort s’est étendue à tous les hommes, parce qu’ils ont tous péché.” (Rom. 5:12). Le psalmiste David reconnut ce fait, car il dit au Psaume 51:7 : “Voici, je suis né dans l’iniquité, et ma mère m’a conçu dans le péché.”
15 En outre, de nombreuses choses nous éloignent de la douceur. Il y a les forces spirituelles mauvaises qui s’opposent à l’activité des chrétiens et qui peuvent mettre leur douceur à l’épreuve au moyen de la persécution ou en aggravant la situation provoquée par les agents terrestres, sous l’influence des démons. Cette opposition est bien décrite par Paul dans Éphésiens 6:12, où nous lisons : “Nous avons à lutter, non contre le sang et la chair, mais contre les gouvernements, contre les autorités, contre les chefs mondiaux de ces ténèbres, contre les forces spirituelles mauvaises qui sont dans les lieux célestes.”
16 Il y a aussi le présent système de choses contrôlé par les démons, ainsi que son mauvais esprit contre lequel nous devons lutter. Nombreux sont ceux qui doivent travailler chaque jour avec des personnes qui n’ont pas l’esprit de douceur qui émane de Dieu, mais qui manifestent plutôt un esprit de dureté venant de Satan le Diable. L’inclination ou disposition mentale du présent système de choses s’oppose à la douceur chrétienne.
17, 18. Puisque nous ne pouvons pas éviter tout contact avec le monde, que devons-nous faire ?
17 Il nous est impossible d’éviter tout contact avec ceux qui n’ont pas un esprit de douceur, “autrement il vous faudrait, en fait, sortir du monde”. Ce que nous devons faire, c’est maîtriser notre esprit, afin de ne pas rendre la pareille quand des gens s’irritent ou s’opposent à nous. Cet esprit doux et maîtrisé vient à notre secours dans les moments difficiles, et nous aide à avoir le comportement décrit par l’apôtre Paul en ces termes : “Quand nous sommes injuriés, nous bénissons ; quand nous sommes persécutés, nous supportons ; quand nous sommes diffamés, nous supplions.” (I Cor. 5:10 ; 4:12, 13). Jésus nous donna également l’exemple dans ce domaine. “Quand il était injurié, il ne rendait pas l’injure. Quand il souffrait, il ne menaçait pas, mais il s’en remettait sans cesse à celui qui juge avec justice.” — I Pierre 2:23.
18 Puisqu’un si grand nombre d’influences mauvaises s’opposent au chrétien, il est évident que celui-ci devra travailler diligemment pour acquérir cette qualité qu’est la douceur. Cette dernière ne vient pas naturellement, sans aucun effort de notre part, car il y a de nombreux obstacles. Aussi, jour après jour, année après année, nous devons progressivement cultiver la douceur, afin de contrecarrer l’influence de l’héritage du péché, de Satan le Diable et de ses démons, et des hommes guidés par le mauvais esprit du présent système de choses. Si nous ne travaillons pas avec zèle pour cultiver la douceur, alors ces choses nous pousseront à être durs, comme les gens de ce monde.
19. Qu’est-il nécessaire de faire en premier lieu ?
19 Comment faire pour cultiver la douceur ? Tout d’abord, il faut savoir en quoi elle consiste ; il faut étudier la Parole de Dieu, comprendre qu’il est nécessaire de cultiver la douceur et que c’est une qualité élémentaire que le chrétien doit posséder. Cela nous met sur la bonne voie. Nous savons alors quelle direction nous devons suivre, contrairement aux gens du monde qui croient que la douceur est une qualité indésirable, qu’il faut être dur, rude, arrogant pour se faire une place dans le monde.
20. Pourquoi devons-nous tenir compte de l’imperfection humaine ?
20 Si nous gardons constamment présente à l’esprit la question de l’imperfection humaine, cela nous aidera dans nos efforts visant à nous adoucir avec le temps. Nous ne pouvons pas oublier le fait que nous sommes nés dans l’imperfection et que nous avons tendance à commettre des erreurs. Conscients de cela, nous verrons la nécessité d’être compréhensifs à l’égard des autres. Nous devrions comprendre que nous sommes tenus de pardonner à nos semblables tout comme Dieu leur pardonne. Nous admettrons que, comme nous, ils sont incapables de penser et d’agir en hommes parfaits. Celui qui cultive la douceur pardonnera jusqu’à “soixante-dix-sept fois”, car la personne douce aime, et “l’amour couvre une multitude de péchés”. — Mat. 18:21, 22 ; I Pierre 4:8.
21, 22. Pourquoi devrions-nous éviter de provoquer nos semblables ?
21 Si vous êtes plus exigeant que Dieu à l’égard des autres, vous serez déçu. Cela peut être une épreuve pour vous, en ce sens que vous vous mettriez à penser que puisque vous n’avez obtenu aucun résultat par la douceur, vous pouvez tout aussi bien employer des méthodes plus rudes. Mais vous ne feriez qu’inciter les autres à perdre leur douceur et, en retour, leur réaction pourrait déclencher une plus grande dureté de votre part. C’est un cercle vicieux. Il est de beaucoup préférable de ne pas s’engager dans cette voie. Nous lisons d’ailleurs dans Proverbes 26:20 : “Faute de bois, le feu s’éteint ; et quand il n’y a point de rapporteur, la querelle s’apaise.” Mais si nous ne cessons de harceler les autres, de les provoquer et d’être exigeant à leur égard, nous ne devrons pas être surpris s’ils s’irritent et même se fâchent. Après tout, c’est contraire à la nature humaine que de se laisser provoquer continuellement. En une certaine occasion, même Moïse, “un homme très doux, beaucoup plus que tout autre homme sur la terre”, perdit sa disposition douce par suite de l’attitude déraisonnable et provocante des Israélites. “Ils irritèrent Jéhovah aux eaux de Meriba, et Moïse eut à souffrir à cause d’eux ; car ils aigrirent son esprit, et il prononça des paroles inconsidérées.” — Nomb. 12:3, Li ; 20:2-13 ; Ps. 106:32, 33, AC.
22 Il n’y a pas bien longtemps, un incident rapporté dans un journal démontrait qu’un langage ou des actions durs peuvent inciter les autres à perdre leur douceur. Cet incident eut lieu à la Chambre des Communes en Angleterre. Une femme, qui en était membre, déclara d’un ton acerbe à Winston Churchill, ancien premier ministre : “Si j’étais votre femme, j’aurais empoisonné votre café.” Et Churchill de répondre : “Si j’avais été votre mari, je l’aurais bu.” Oui, elle avait jeté de l’huile sur le feu et avait provoqué une réponse cuisante. C’est ce que déclarent les Proverbes 26:21 : “Le charbon produit un brasier, et le bois du feu ; ainsi un homme [ou une femme] querelleur échauffe une dispute.” Nous ne voulons pas être comme cela, aussi veillerons-nous à ne pas provoquer nos semblables, leur faisant perdre parfois leur douceur.
23. Comment le fait de reconnaître qu’il existe une grande variété en toutes choses, nous aidera-t-il à être doux ?
23 Une autre chose qui nous aidera à cultiver la douceur, c’est le fait de reconnaître que Jéhovah a permis, jusqu’à un certain point, qu’il y ait une grande variété dans les personnalités, les goûts, les sympathies et les antipathies. Dieu a doté l’homme du libre arbitre. Bien que cela ne lui donne pas une liberté complète, car il serait alors indépendant vis-à-vis de Dieu et de ses lois, il dispose néanmoins d’une liberté relative dans sa façon d’agir. Aussi, n’insistez pas pour imposer votre propre façon de faire ou votre goût, là où Jéhovah a créé la variété. Ne pensez pas que les autres doivent se conformer à ce que vous croyez être le mieux. Comprenez que tous les humains sont différents les uns des autres, et n’essayez pas d’établir vos propres règles, ce qui détruirait l’agréable variété de la création de Dieu. Là où il faut obéir strictement, en ce qui concerne le culte, la doctrine exacte et la bonne conduite, la Parole de Dieu, son esprit saint et son organisation visible nous informeront à propos de ce que nous devrions faire. Quant aux choses qui dépendent en grande partie du choix de l’individu, telles que le manger, la façon de se vêtir ou de se détendre, etc., gardons présent à l’esprit que Dieu est tolérant ; soyons-le donc également. Cela nous aidera à ne pas nous énerver facilement pour la simple raison que nos semblables ont des goûts différents des nôtres.
24, 25. Est-il facile de cultiver la douceur ?
24 Est-il facile de cultiver la douceur ? Ce sera peut-être plus facile pour certains que pour d’autres ; cela dépend de la personne elle-même, de son éducation, des expériences qu’elle a faites dans la vie et de sa maturité chrétienne. Si vous avez des difficultés à cultiver cette qualité, il est probable que vous rencontriez plus de traverses que d’autres dans vos efforts, mais ne vous découragez pas et persévérez. Prenez note de ce que Paul dit dans Romains 7:21-23 : “Je trouve donc cette loi dans mon cas : que lorsque je désire faire ce qui est bien, ce qui est mal est présent chez moi. Je prends vraiment plaisir à la loi de Dieu selon l’homme que je suis au dedans, mais je vois dans mes membres une autre loi qui fait la guerre à la loi de mon esprit.”
25 Oui, votre chair déchue ainsi que les influences extérieures sont susceptibles de vous causer de grandes difficultés dans vos efforts pour cultiver la douceur, mais n’abandonnez pas simplement parce que vous redevenez dur à certains moments. Songez à l’enfant qui apprend à marcher. Il tombe bien des fois, cependant il ne renonce pas mais persévère dans ses efforts, jusqu’au jour où il est victorieux et marche avec confiance. Il en est de même pour vous ; tout en travaillant dur pour cultiver progressivement la douceur, vous échouerez peut-être quelques fois, mais apprenez par l’expérience, et affermissez votre détermination de continuer à progresser. Admettez que pour croître dans la maturité relative à la douceur, il faut du temps. Soyez satisfait de vos progrès graduels, et n’abandonnez pas parce qu’il vous faudra plus de temps que vous ne vous l’imaginez.
26. Comment Jéhovah nous aidera-t-il dans ce domaine ?
26 Souvenez-vous également que Jéhovah est miséricordieux. Quand nous péchons, nous pouvons nous adresser à lui par le moyen de la prière et demander son pardon. Nous voulons aussi prier sans cesse pour qu’il nous accorde son aide, parce que la douceur est un fruit de l’esprit de Jéhovah. Si nous prions pour recevoir l’esprit de Dieu, celui qui produit la douceur, alors nous ferons obligatoirement des progrès. Avec le temps et grâce à cette aide puissante, celui qui manque de douceur l’acquerra et celle-ci fera partie de sa personnalité, elle deviendra presque une habitude, tout comme le fait de marcher est une habitude pour l’homme mûr.
27. Quelles abondantes bénédictions la douceur procure-t-elle ?
27 Il n’y a pas de doute à ce sujet, le fait de cultiver la douceur apporte de grands bienfaits. Notre vie n’en est que plus heureuse, bien que nous soyons environnés de conditions pénibles, car celles-ci ne parviennent pas à nous attrister ou à nous endurcir, et nous gardons notre équilibre. Un autre bienfait de la douceur, c’est qu’elle nous rend plus réceptifs à la vérité. Tandis que Jéhovah continue de nous révéler progressivement sa volonté, nous sommes plus enclins à accepter ces nouvelles vérités et à y conformer notre vie. Qu’en retirerons-nous ? Jacques (1:21) répond à cette question en disant : “Acceptez avec douceur l’implantation de la parole qui est capable de sauver vos âmes.” Oui, il est question de notre salut. Soyons donc de disposition douce, et apprêtons-nous à vivre l’accomplissement de la promesse divine consignée au Psaume 37:11 (Li) : “Ceux qui sont doux posséderont la terre, et se réjouiront dans une paix profonde.”
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Enseignons avec douceurLa Tour de Garde 1967 | 1er septembre
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Enseignons avec douceur
1, 2. Pourquoi les chrétiens ont-ils besoin d’être doux à notre époque ?
IL EXISTE une autre raison pour laquelle le chrétien doit cultiver la douceur. Certes, cette qualité le rend plus heureux, on peut mieux s’entendre avec lui, il est plus réceptif aux vérités divines et elle le conduit sur le chemin de la vie éternelle ; mais ce n’est pas tout. La douceur est aussi nécessaire pour accomplir la grande œuvre de témoignage qui a été confiée aux chrétiens dans ces temps critiques.
2 Les vérités de Dieu doivent être dispensées aux hommes. Un témoignage doit être rendu sur toute la terre avant que ne vienne la fin du présent système de choses mauvais. En outre, ceux qui se sont déjà voués à Dieu ont besoin d’être continuellement nourris des vérités de la Parole de Dieu. Tout ceci nécessite une grande œuvre d’enseignement au cours de laquelle la douceur joue un rôle prépondérant. De nombreuses méthodes d’enseignement sont peut-être employées dans le monde, mais quand il s’agit de la Parole de Dieu, la connaissance qu’elle renferme doit être dispensée avec douceur.
3-5. a) Comment savons-nous que la bonne méthode consiste à enseigner avec douceur ? b) Pourquoi les “brebis” étaient-elles attirées vers Jésus ?
3 En effet, la bonne méthode consiste à enseigner avec douceur ; c’est une méthode biblique qui suscite le meilleur accueil de la part de ceux qui cherchent la vérité. Nous savons qu’il en est ainsi parce que le plus grand instructeur qui ait jamais vécu, Jésus-Christ, employa la douceur pour enseigner la vérité à ses semblables. Cette remarquable qualité qu’est la douceur faisait partie de sa personnalité, et il en fit plus particulièrement usage pour enseigner ceux qui étaient affamés et assoiffés de justice.
4 Jésus lui-même déclara qu’il était de disposition douce : “Venez à moi, vous tous qui peinez et qui êtes lourdement chargés, et je vous soulagerai. Mettez sur vous mon joug et devenez mes disciples, car je suis de disposition douce et humble de cœur, et vous trouverez du soulagement pour vos âmes.” (Mat. 11:28, 29). Combien efficace serait l’enseignement de Jésus grâce à sa disposition douce ! Les “brebis” le chercheraient diligemment pour l’écouter exposer les vérités de Dieu. Elles n’auraient pas peur de lui, comme elles craignaient leurs chefs religieux et politiques, qui les dominaient avec dureté et sans se soucier de leur bien-être.
5 Jésus éprouvait de tendres sentiments pour ces gens du peuple qui se trouvaient dans une condition physique et spirituelle si pitoyable. “À la vue des foules, il en eut pitié, car elles étaient dépouillées et ballottées comme des brebis sans berger.” (Mat. 9:36). Ce Jésus, aux manières douces, éprouvant de la pitié pour ces gens tyrannisés et opprimés, serait vraiment une source rafraîchissante pour leur âme ! Combien il était différent de ceux à qui ils avaient eu affaire jusqu’à présent ! Quelle expérience édifiante que de se tenir en sa présence ! Jésus ne ressemblait en rien à leurs tyrans ; il était doux, bon, généreux, compréhensif et plein d’amour.
6. Les manières douces de Jésus attireraient-elles tout le monde ?
6 Les manières douces de Jésus n’attireraient cependant pas tous les hommes. Ceux qui n’avaient pas un cœur de “brebis” et qui étaient dépourvus d’amour pour la vérité considéreraient certainement ses manières comme un idéal irréalisable dans un monde dur. Les méchants n’accepteraient pas non plus son enseignement. Mais Jésus n’avait pas l’intention d’attirer n’importe qui dans le nouveau système de choses créé par Dieu. Il n’appelait pas ceux qui aimeraient le mal et haïraient le bien. Ses façons douces constitueraient un appel pour les justes et les amis de la justice. Ce sont ces personnes-là que Jésus cherchait, les “brebis”, et non les “boucs”.
7. À quoi devrions-nous veiller quand nous avons à faire des reproches ?
7 C’est lorsqu’il parlait aux méchants, aux “boucs”, que Jésus était plus dur dans ses paroles et dans ses actions. Jésus était doux, mais non faible. Quand c’était nécessaire, il dénonçait les hommes, et principalement les conducteurs religieux hypocrites, les scribes et les Pharisiens. Il leur disait continuellement : “Malheur à vous, scribes et Pharisiens, hypocrites !” (Mat. 23:13-36). Il arrive parfois que des serviteurs de Dieu aient à reprendre d’autres chrétiens, mais ils font très attention à la façon dont ils adressent des reproches, sachant qu’ils n’ont pas la même perspicacité que Jésus. Ainsi, les occasions où l’on n’exercera pas la douceur seront exceptionnelles, et il faudra se surveiller en ces moments-là. Jésus nous montra l’exemple en ce domaine, mais il avait l’autorité et le discernement que les hommes imparfaits ne possèdent pas aujourd’hui.
PAUL ENSEIGNAIT AVEC DOUCEUR
8. Comment Paul montra-t-il qu’il fallait enseigner avec douceur ?
8 L’apôtre Paul savait que la méthode d’enseignement de Jésus consistant à instruire avec douceur était la meilleure et le modèle à suivre, car il dit : “Or moi-même, Paul, je vous supplie par la douceur et la bonté du Christ.” (II Cor. 10:1). Notez également ce qu’il déclara dans I Thessaloniciens 2:5-8, en ce qui concerne nos rapports avec autrui : “En fait, jamais nous ne nous sommes présentés avec un langage flatteur comme vous le savez, ou avec des prétextes dissimulant la convoitise, Dieu en est témoin ! Nous n’avons pas non plus cherché la gloire des hommes, non, ni chez vous ni chez d’autres, alors que nous pouvions être un fardeau coûteux comme apôtres de Christ. Au contraire, nous sommes devenus doux au milieu de vous, comme lorsqu’une mère entoure de soins les enfants qu’elle nourrit. Ainsi, ayant une tendre affection pour vous, nous étions très heureux de vous communiquer, non seulement la bonne nouvelle de Dieu, mais aussi notre propre âme, parce que vous nous étiez devenus chers.” Pour être doux et avoir une tendre affection, Paul devait exercer la douceur. C’est vraiment ce qu’il faisait.
9, 10. Comment les frères répondirent-ils à la douceur de Paul ?
9 Comment les frères de la congrégation chrétienne se comportaient-ils à l’égard de cet apôtre aux manières douces ? En une certaine occasion, Paul dit aux aînés de la congrégation d’Éphèse qu’ils ne verraient plus son visage ; notez la réaction de ces hommes en apprenant la nouvelle : “Et il se versa beaucoup de larmes parmi eux tous, et se jetant au cou de Paul, ils l’embrassèrent tendrement, parce qu’ils étaient surtout peinés de la parole qu’il avait dite, qu’ils ne verraient plus son visage.” (Actes 20:37, 38). Ces chrétiens aimaient l’apôtre aux manières douces, ils désiraient être près de lui, car la présence de ce serviteur de Dieu les rafraîchissait. Ils étaient très tristes à l’idée de ne plus le voir. Lors de son départ, ils n’observèrent pas une attitude froide et polie, mais ils pleurèrent et lui témoignèrent de la tendresse, appréciant le service qu’il avait accompli au milieu d’eux.
10 Si Paul avait utilisé les méthodes d’enseignement du monde, caractérisées par la dureté, il est vraisemblable que ces chrétiens ne lui auraient pas manifesté une tendresse aussi sincère. La gratitude et le véritable amour sont rarement exprimés à l’égard des personnes dures, car la dureté n’attire pas, elle repousse. On ne pleure pas quand le tyran dur et cruel s’en va, mais on se sent soulagé.
IL FAUT FAIRE APPEL À LA BONNE VOLONTÉ
11, 12. Pourquoi la dureté n’est-elle pas une méthode divine ?
11 Les méthodes dures employées pour guider et instruire effrayent ; elles n’inspirent pas la confiance et l’amour. Il se peut qu’on se fasse ainsi obéir pendant un certain temps, mais ce n’est pas là une obéissance volontaire. Quand on oblige une personne à faire quelque chose, en général elle n’y persévère pas et se dégage de cette obligation à la première occasion. Ainsi, une obéissance forcée n’est ni désirable ni durable, car Jéhovah dota l’homme du libre arbitre, et il désire que celui-ci lui obéisse volontairement.
12 Nombre de personnes refusent de se soumettre et s’opposent à la dureté, aux pressions et aux contraintes. Quand les “Égyptiens réduisirent les enfants d’Israël à une dure servitude”, comment les opprimés en furent-ils affectés (Ex. 1:13) ? Exode 1:14 nous dit qu’“ils leur rendirent la vie amère par de rudes travaux”. Lorsque le roi Roboam déclara : “Mon père a rendu votre joug pesant, et moi je vous le rendrai plus pesant”, le peuple se révolta comme l’avait prédit Jéhovah (I Rois 12:14). Par un contraste frappant Jésus dit à ses auditeurs : “Mon joug est bon et mon fardeau est léger.” (Mat. 11:30). Rien d’étonnant à ce que les amis de la vérité de cette époque l’aient suivi, au lieu de se laisser guider par les chefs religieux oppressifs, qui ‘liaient de pesants fardeaux et les mettaient sur les épaules des hommes, mais eux-mêmes ne voulaient pas les remuer du doigt’. — Mat. 23:4.
13. Comment Paul fit-il appel à la bonne volonté de Philémon ?
13 Voyons comment Paul fit appel à la bonne volonté de Philémon à propos d’Onésime, l’esclave qui s’était enfui. Alors que Paul était en prison, Onésime lui fut d’une grande aide. Néanmoins Paul écrivit à Philémon, le propriétaire de l’esclave, et lui dit : “Je désirerais le retenir pour moi-même pour qu’à ta place il continue de me servir dans les liens de prisonnier que je porte à cause de la bonne nouvelle.” Mais Paul retint-il cet esclave à des fins personnelles ? Non, car il dit à Philémon : “Mais sans ton consentement je ne veux rien faire, afin que ta bonne action se fasse non comme par contrainte mais de ton plein gré.” Quelle différence une telle attitude établit-elle ! Nous imaginons fort bien la réaction de Philémon si Paul lui avait dit : ‘Philémon, j’ai besoin de ton esclave, aussi vais-je le garder quoi que tu en dises !’ Non, Paul se garda bien d’agir ainsi, car il enseignait avec douceur. Il aurait préféré être gêné plutôt que de traiter Philémon avec dureté ou d’essayer de le forcer à agir contre son plein gré. — Philém. 13, 14.
14. Quels autres exemples montrent que la bonne volonté est une qualité désirable ?
14 Parlant de la générosité, Paul se servit également de ce principe consistant à faire appel à la douceur et à la bonne volonté de ses semblables. Il dit : “Que chacun fasse comme il l’a résolu dans son cœur, non à regret ou par contrainte, car Dieu aime un donateur joyeux.” (II Cor. 9:7). Quand Pierre conseilla les aînés dans l’organisation à propos de la position de surveillant qu’ils occupaient, il déclara : “Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte mais volontairement.” Ces hommes mûrs ne devaient pas se sentir obligés de paître le troupeau de Dieu, mais ils devaient le faire de leur plein gré. — I Pierre 5:2.
15. Comment le fait de se discipliner soi-même joue-t-il un rôle important dans l’accomplissement de la volonté de Dieu ?
15 Faire appel à la bonne volonté avec douceur, ne signifie pas nécessairement que tous ceux qui vouent leur vie à Dieu apprécieront pleinement toutes les obligations qui incombent aux chrétiens. Quelques-uns, au premier abord, trouveront qu’il est difficile de se soumettre à certaines exigences. Mais ce n’est pas parce qu’il leur faudra du temps pour estimer ces choses à leur juste valeur et pour apprendre à les aimer, qu’ils ne les accompliront pas. Par exemple, en parlant de la nécessité de prêcher la bonne nouvelle, Paul reconnut que certains n’aimeraient peut-être pas immédiatement accomplir cette œuvre que ce pourrait être contre leur volonté première. Paul déclare : “Si j’accomplis cela de bon gré, j’ai une récompense ; mais si je le fais contre ma volonté, n’empêche que j’ai une gestion qui m’est confiée.” (I Cor. 9:17). Paul ne disait pas que quelqu’un d’autre forcerait cette personne à prêcher. Ce qu’il entendait par là, c’est que certains auraient à surmonter leur propre orgueil afin de se conformer à la volonté de Dieu, car la chair imparfaite n’est pas toujours désireuse de faire spontanément ce qui est bien. Même ceux qui font le bien contre leur volonté seront bénis, car ils ne sont pas forcés de le faire, mais ils s’y obligent parce qu’ils aiment Dieu et désirent faire sa volonté. C’est pourquoi Paul dit : “Je rudoie mon corps et le mène comme un esclave.” (I Cor. 9:27). Ainsi, cette sorte d’obéissance à Dieu est fondamentalement volontaire, accomplie de plein gré, parce qu’il n’est pas question de forcer quelqu’un d’autre, mais le chrétien se discipline lui-même pour faire la volonté de Dieu.
EN PRÊCHANT AUX AUTRES
16. Pierre était-il d’accord avec la méthode utilisée par Jésus et Paul ?
16 Les hommes que Jéhovah désire voir vivre dans son nouvel ordre sont ceux qui répondront de leur plein gré à l’appel de la vérité. Si nous les enseignons avec douceur, nous obtiendrons de meilleurs résultats. Que ce soit de maison en maison, dans les visites ou quand il enseigne la Bible au domicile de ces personnes, l’instructeur se fera bien mieux comprendre d’elles s’il leur inculque avec douceur et amabilité les principes bibliques et la vérité, en leur montrant que celle-ci est belle et logique. Pierre expliqua que nous devrions employer cette méthode dans notre œuvre d’enseignement, quand il dit : “Mais sanctifiez le Christ comme Seigneur dans vos cœurs, étant toujours prêts à faire une défense devant quiconque vous demande une raison de l’espérance qui est en vous, mais faites-le avec une humeur douce et un profond respect.” — I Pierre 3:15.
17, 18. Comment le manque de douceur constitue-t-il une entrave à l’enseignement ?
17 Quand le chrétien enseigne avec douceur, l’étudiant est mieux à même de se concentrer sur le sujet qui est discuté. Par contre, si l’instructeur est désagréable, l’étudiant ne suivra plus l’étude. Un enseignant qui est dur, et qui argumente sans cesse, détournera l’attention de l’élève sur lui-même au lieu de la porter sur les matières étudiées. Il l’empêchera de faire des progrès. L’enseignant dur peut même être une cause d’achoppement pour les autres, et les éloigner de la vérité. Par contre, celui qui instruit avec douceur trouvera que cette qualité est efficace, et il pourra dire comme l’apôtre Paul : “Sous aucun rapport nous ne fournissons de cause d’achoppement, afin qu’on ne trouve rien à redire à notre ministère.” — II Cor. 6:3.
18 Il faut beaucoup de patience pour prêcher. Ici encore la douceur aide le chrétien. Celui qui est doux ne s’impatiente pas facilement quand les progrès des étudiants sont lents ou que son message est accueilli avec indifférence. Quand les résultats se font attendre, l’instructeur qui est patient atteint plus facilement son but que celui qui manque de douceur, car ce dernier est prompt à s’irriter, à s’emporter et à s’impatienter. Si nous perdons notre douceur parce que les progrès sont lents ou que les réponses sont négatives, nous manquons notre but et nous détruisons ce que nous essayons de construire.
19. S’il y a de l’opposition, à quoi ne devrait-elle pas être due ?
19 L’enseignant plein de douceur ne rencontrera pas toujours des oreilles attentives. En fait, certains s’opposeront et lutteront contre les personnes les plus douces comme ce fut le cas à l’époque de Jésus. Toutefois, si les gens s’opposent à l’enseignant de la bonne nouvelle, que ce soit plutôt à cause du message qu’il porte, parce qu’il représente Jéhovah, le Dieu Tout-Puissant, et non en raison de sa rudesse ou de sa dureté en paroles ou en actes.
20, 21. Pourquoi devons-nous rester doux même dans l’adversité ?
20 Le fait de rester doux même sous la provocation aidera certains adversaires à changer la condition de leur cœur. Les Proverbes (15:1) déclarent : “Une réponse douce calme la fureur, mais une parole dure excite la colère.” Ainsi, la douceur est efficace quand nous avons affaire à des ennemis et particulièrement quand ils le sont par ignorance. Dans Proverbes 25:15, il est dit : “Une langue douce peut briser des os.” Une disposition douce peut, avec le temps, contribuer beaucoup à éliminer les préjugés et l’opposition. “Mais un esclave du Seigneur n’a pas à se quereller, mais il doit être doux envers tous, qualifié pour enseigner, se contenant sans cesse sous le mal, instruisant avec douceur ceux qui ne sont pas favorablement disposés ; car il se peut que Dieu leur donne la repentance qui conduit à une connaissance exacte de la vérité.” — II Tim. 2:24, 25.
21 Nombreux sont ceux qui, au début, ont manifesté de l’opposition, mais qui ont été vaincus par les qualités chrétiennes de celui qui leur prêchait, et ont commencé à s’intéresser à son message pour devenir à leur tour des serviteurs voués à Dieu. C’est là une puissante raison pour que le chrétien ne rende pas “le mal pour le mal”, quand il rencontre des gens déraisonnables. Même là où l’opposition persiste, le chrétien ne rend pas la pareille. Il se souvient des Samaritains qui ne reçurent pas Jésus. “Quand les disciples Jacques et Jean virent cela, ils dirent : ‘Seigneur, veux-tu que nous disions au feu de descendre du ciel et de les anéantir ?’ Mais se retournant, il les reprit.” La vengeance appartient à Dieu. Il est le Juge, et au temps fixé il s’occupera des ennemis endurcis. — Rom. 12:17 ; Luc 9:54, 55.
ENVERS NOS FRÈRES CHRÉTIENS
22. À l’égard de qui faut-il encore manifester la douceur ?
22 La douceur ne doit pas seulement être manifestée envers ceux qui n’appartiennent pas à la congrégation chrétienne ou à notre famille. Il ne faut pas nous défaire de cette qualité parce que nous nous adressons à nos frères dans la foi. Au contraire, si nous sommes doux à l’égard de ceux qui n’ont pas la même foi que nous, nous devons l’être bien davantage avec nos frères chrétiens. La douceur n’est pas un habit que le chrétien revêt pour impressionner ceux du dehors ; elle doit faire partie de sa personnalité. Il faut l’exercer en tout temps, et spécialement à l’égard des membres de la congrégation chrétienne. “Vraiment donc, tant que nous avons le temps favorable pour cela, faisons ce qui est bien envers tous, particulièrement envers ceux qui nous sont apparentés dans la foi.” — Gal. 6:10.
23. Comment la douceur vient-elle à notre secours quand des malentendus surgissent ?
23 Si un malentendu surgit entre des chrétiens, la douceur les aidera à faire ce qui est juste. “Aussi, en tant qu’élus de Dieu, saints et aimés, revêtez-vous des tendres affections de compassion, de bonté, d’humilité d’esprit et de longanimité. Continuez de vous supporter les uns les autres et de vous pardonner librement l’un l’autre, si quelqu’un a un sujet de plainte contre l’autre. De même que Jéhovah vous a librement pardonné, faites pareillement.” (Col. 3:12, 13). Ceux qui cultivent un esprit de douceur feront plus rapidement la paix avec leur frère et lui pardonneront, à l’exemple de Jéhovah. Il est plus que probable que les chrétiens de disposition douce auront tous un même esprit, “montrant de la compréhension, exerçant l’amour fraternel, (...) tendrement affectueux, humbles d’esprit”. Leur douceur les aidera à tendre vers l’affection et l’amour profonds, qualités que Pierre recommande en ces termes : “Avant toutes choses, ayez un intense amour les uns pour les autres.” (I Pierre 3:8 ; 4:8). On ne substituera jamais dans les relations entre frères la froideur et la dureté aux qualités que sont la douceur, la tendresse, la compréhension et l’amour.
24. Comment doit-on conseiller celui qui fait un faux pas et trébuche ?
24 Il se peut que parfois le chrétien fasse le mal. Il a alors besoin d’être conseillé. Comment ces conseils lui seront-ils prodigués ? “Frères, même si un homme fait un faux pas avant qu’il s’en rende compte, vous qui avez des qualifications spirituelles essayez de rétablir un tel homme dans un esprit de douceur.” (Gal. 6:1). On peut espérer rétablir un chrétien qui fait un faux pas, si on le corrige avec douceur. Évidemment, si le chrétien accomplit volontairement le mal et y persiste au point qu’il en fasse une pratique, la congrégation chrétienne prendra des mesures pour punir le méchant et protéger la congrégation. — I Cor. 5:11-13 ; II Jean 9-11.
25, 26. À quoi devront veiller ceux qui prennent la tête du troupeau, et quelles bonnes relations doivent-ils entretenir avec leurs frères ?
25 Les surveillants et serviteurs ministériels devraient être prudents et travailler dur pour continuer de progresser dans la douceur. Leurs nombreuses responsabilités, ainsi que les difficultés et problèmes qu’ils doivent résoudre peuvent les entraîner à perdre la douceur, s’ils ont recours à leurs esprit et raisonnement humains imparfaits. Ils se confieront donc toujours en Jéhovah et rechercheront la direction de son saint esprit. C’est ainsi qu’ils resteront doux et croîtront dans la douceur. La congrégation sera édifiée et encouragée par ces bergers pleins de douceur qui produisent les fruits de l’esprit de Dieu, alors que la dureté ne ferait que la décourager et la déchirer. Dans la congrégation chrétienne, quiconque persiste à traiter avec dureté le troupeau de Dieu sera, avec le temps, privé du privilège de servir ses frères. Pierre met en garde ceux qui prennent la tête du troupeau, afin qu’ils ne le fassent pas “comme voulant dominer ceux qui sont l’héritage de Dieu, mais en devenant des exemples pour le troupeau”. — I Pierre 5:3.
26 Jésus montra que ceux qui prennent la tête doivent servir leurs frères. “Il versa de l’eau dans un bassin et se mit à laver les pieds des disciples et à les sécher avec la serviette dont il était ceint.” Donnant la raison de ce geste, Jésus dit : “Vous m’appelez ‘Enseignant’ et ‘Seigneur’ et vous dites bien, car c’est ce que je suis. Si donc moi, bien que Seigneur et Enseignant, je vous ai lavé les pieds, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres. Car je vous ai donné le modèle, afin que, tout comme je vous ai fait, vous fassiez aussi.” En une autre occasion, il déclara à ses disciples : “Quiconque veut devenir grand parmi vous doit être votre ministre, et quiconque veut être premier parmi vous doit être votre esclave.” Voilà l’humilité que les serviteurs de Dieu veulent exercer aujourd’hui. Les doux y parviendront facilement, car la douceur va de pair avec l’humilité. — Jean 13:5, 13-15 ; Mat. 20:26, 27.
27. Où encore la douceur est-elle essentielle ?
27 La douceur est essentielle dans la cellule la plus petite de la congrégation, c’est-à-dire la famille. Les parents manifestent la douceur entre eux et envers leurs enfants, sans donner libre cours à leur mauvaise humeur. Le chef de famille, le père, doit discipliner et donner de nombreux conseils, mais il est tenu de le faire avec douceur. Les rapports empreints de douceur qu’il aura avec ses enfants produiront un bon effet sur leurs jeunes cerveaux. Dès l’enfance, ils apprendront qu’il faut employer la douceur dans nos relations avec autrui. À mesure qu’ils grandiront, l’esprit de douceur croîtra aussi en eux et deviendra une partie intégrante de leur personnalité.
28. Quels bienfaits procure la douceur ?
28 Enseigner avec douceur est donc une méthode divine. Cette méthode produit les meilleurs résultats dans différents domaines, qu’il s’agisse de prêcher à ceux qui n’appartiennent pas à la congrégation chrétienne, d’enseigner et de conseiller les membres de la congrégation ou d’instruire et de corriger dans le cadre de la famille. Elle favorise la paix et le bonheur sur le plan personnel et collectif. Quel plaisir que de se trouver en compagnie de gens qui produisent les fruits de l’esprit de Dieu, qui travaillent, vivent et enseignent avec douceur ! Que Dieu les bénisse, c’est ce que Jésus déclara en ces termes : “Heureux ceux qui sont de disposition douce, puisqu’ils hériteront la terre.” — Mat. 5:5.
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