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Quelle est la volonté de Dieu à votre égard ?La Tour de Garde 1971 | 1er juin
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de la liberté de choisir entre l’obéissance et la désobéissance à leur Créateur. En tant que descendants d’Adam et d’Ève, nous avons tous la liberté de choisir l’administration du Royaume de Dieu ou de la rejeter. Ce choix n’est pas une loterie ou un jeu de hasard. L’obéissance procure des bénédictions et la vie ; la désobéissance entraîne des malédictions et la mort. — Deut. 30:15-20 ; Josué 24:15.
Quel sera votre choix ? Bien entendu, la voie de la facilité consisterait à partager le sort de la majorité. Mais “suivre la foule” est vraiment un choix déplorable. Quand il s’agit de servir Dieu, l’Histoire montre que la majorité s’est toujours trompée. La plupart des gens ont péri au déluge du temps de Noé. La majorité des hommes se sont fourvoyés en s’unissant pour bâtir la tour de Babel. Il en fut de même lors de la destruction de Sodome et de Jérusalem. Cette dernière ville fut détruite d’abord au septième siècle avant notre ère puis au premier siècle de notre ère. Conformément aux paroles de Jésus, le chemin large et facile emprunté par la majorité mène à la destruction. Mais le chemin étroit et resserré suivi par les hommes fidèles, peu nombreux, conduit à la vie éternelle et au véritable bonheur. — Mat. 7:13, 14.
Des raisons valables et la logique vous incitent donc à faire un choix aussi sage que celui de Jésus. Il est écrit à son sujet : “À faire ton bon plaisir, mon Dieu, je me complais.” (Ps. 40:8, CT ; 143:10 ; Héb. 10:7). En commençant son ministère, Jésus affirma : “Ma nourriture est que je fasse la volonté de celui qui m’a envoyé.” “Je cherche, non pas ma propre volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé.” — Jean 4:34 ; 5:30.
Bien sûr, ce choix signifie un profond changement dans votre façon d’envisager les choses. Mais vous serez heureux de le faire, sachant que c’est seulement en renouvelant votre esprit pour le débarrasser des pensées du monde que vous pourrez “examiner pour vous-mêmes quelle est la bonne et l’agréable et la parfaite volonté de Dieu”. (Rom. 12:2.) Vous attacherez plus d’importance au conseil de l’apôtre Paul qui nous recommande de veiller attentivement à la façon dont nous marchons, car les jours sont mauvais, et de ‘continuer de saisir ce qu’est la volonté de Jéhovah’. — Éph. 5:15-17.
Vous conviendrez qu’on ne peut se permettre de vaquer à ses occupations journalières en restant dans l’incertitude, ou pire, dans l’indifférence quant à la volonté divine. “Le monde passe et son désir aussi, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure à jamais”. (I Jean 2:17). C’est pourquoi, si vous n’avez pas encore d’étude biblique gratuite à domicile, demandez dès aujourd’hui à un témoin de Jéhovah de bien vouloir étudier la Bible avec vous. En accomplissant la volonté divine, vous pourrez vous aussi vivre éternellement sous l’administration heureuse du Royaume de Dieu !
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La préconnaissance de DieuLa Tour de Garde 1971 | 1er juin
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La préconnaissance de Dieu
NOTRE conception de la préconnaissance ou prescience de Dieu et de l’usage qu’il fait de cette merveilleuse faculté peut affecter sérieusement nos rapports avec lui. Toutefois, pour envisager la question sous l’angle exact, il est nécessaire de tenir compte de certains facteurs.
Premièrement, la Bible affirme clairement que Dieu possède le pouvoir de préconnaître et de prédestiner. Jéhovah cite, comme preuve de sa Divinité, l’usage qu’il fait de cet attribut pour préconnaître et déterminer par avance le salut et la délivrance ainsi que des actes de jugement et de châtiment, et le fait qu’il veille ensuite à leur accomplissement (És. 44:6-9 ; 48:3-8). La préconnaissance et la prédétermination constituent le fondement de toute vraie prophétie (És. 42:9 ; Jér. 50:45 ; Amos 3:7, 8). Dieu défie les dieux-idoles des nations opposées à son peuple de fournir la preuve de leur prétendue divinité ; il les invite à le faire en annonçant d’avance des actes similaires de salut ou de jugement et à réaliser ensuite leurs prédictions. Leur impuissance dans ce domaine prouve que leurs idoles “ne sont qu’un vain souffle”. — És. 41:1-10, 21-29 ; 43:9-15 ; 45:20, 21.
Il faut considérer en second lieu le libre arbitre dont jouissent les créatures intelligentes de Dieu. Les Écritures montrent que le Créateur accorde à ces dernières le privilège et la responsabilité de choisir librement ou d’exercer le libre arbitre (Deut. 30:19, 20 ; Josué 24:15), de sorte qu’elles sont responsables de leurs actes (Rom. 14:10-12 ; Héb. 4:13). Ce ne sont donc pas de simples automates ou des robots. En réalité, l’homme n’aurait pas été créé à l’“image de Dieu” s’il ne possédait pas le libre arbitre (Gen. 1:26, 27). Logiquement, il ne devrait pas y avoir de contradiction entre la préconnaissance de Dieu (ainsi que sa faculté de prédestiner) et le libre arbitre de ses créatures intelligentes.
Il faut également tenir compte, ce qui est parfois négligé, des principes moraux et des qualités de Dieu, y compris sa justice, son honnêteté, son impartialité, son amour, sa miséricorde et sa bonté, tels que la Bible nous les fait connaître. Toute conception de l’usage que Dieu fait de son pouvoir de préconnaître et de prédestiner doit donc s’accorder avec l’ensemble de ces facteurs, et non seulement avec quelques-uns d’entre eux.
Évidemment, pour que Dieu puisse appeler “les choses qui ne sont pas comme si elles étaient”, ce qu’il préconnaît doit inévitablement se réaliser (Rom. 4:17). Les questions suivantes se posent donc : L’exercice de sa prescience est-il infini, sans limites ? Dieu prévoit-il et connaît-il d’avance toutes les actions futures de toutes ses créatures ? Détermine-t-il à l’avance toutes leurs actions, voire même leur destinée finale, avant même leur naissance ?
Dieu n’exerce-t-il pas plutôt sa prescience à son gré et d’une manière sélective, de sorte qu’il ne prévoit et ne connaît d’avance que ce qu’il veut ? Au lieu de prédestiner ses créatures avant leur naissance, ne préfère-t-il pas d’abord observer leur ligne de conduite et leur attitude dans l’épreuve avant de décider de leur sort éternel ? La réponse à ces questions doit nécessairement venir des Écritures elles-mêmes.
Le prédestinatianisme
La doctrine de ceux qui croient que Dieu ne limite pas l’usage de sa préconnaissance et qu’il détermine par avance la conduite et le sort final de tous les individus est connue sous le nom de prédestinatianisme. Les défenseurs de cette doctrine affirment que la divinité et la perfection de Dieu exigent qu’il soit omniscient (qu’il connaisse toute chose), non seulement pour ce qui est du passé et du présent, mais encore de l’avenir. D’après cette théorie, si Dieu n’avait pas la préconnaissance de toutes choses dans tous leurs détails, il serait alors imparfait.
Mais songez à toutes les implications d’une telle doctrine. Usant de sa prescience, Dieu aurait prévu et préconnu avant la création des anges et de l’homme tous les résultats de cette création, y compris la rébellion d’un de ses fils spirituels et celle du premier couple humain en Éden (Gen. 3:1-6 ; Jean 8:44), ainsi que les tristes conséquences de cette révolte à travers les siècles jusqu’à notre époque, et même au-delà. Cela reviendrait à dire que toutes les iniquités rapportées dans l’Histoire (les crimes et l’immoralité, l’oppression et les souffrances qui en résultent, le mensonge et l’hypocrisie, le faux culte et l’idolâtrie) existaient jadis, avant le début de la création, mais seulement dans l’esprit de Dieu, sous la forme de sa préconnaissance.
Si le Créateur de l’homme avait réellement usé de cette prescience pour connaître d’avance tous les faits de l’Histoire depuis la création de l’homme, alors c’est lui qui, en prononçant les mots : “Faisons l’homme”, aurait mis délibérément en mouvement la pleine force de toute la méchanceté qui a régné par la suite (Gen. 1:26). Ces faits mettent en question le caractère raisonnable et logique de cette conception de la prédestination ; surtout quand on lit les paroles du disciple Jacques selon lesquelles le désordre et toute chose vile ne viennent pas des cieux, de la présence de Dieu, mais sont d’origine “terrestre, animale, démoniaque”. — Jacq. 3:14-18.
Prétendre que Dieu ne serait pas parfait s’il ne connaissait pas par avance l’ensemble et les détails de tous les événements et de toutes les situations de l’avenir, c’est se faire une idée arbitraire de la perfection. En réalité, les facteurs permettant de déterminer si une chose est parfaite ou non sont la volonté de Dieu et son bon plaisir, et non les opinions ou concepts humains. — II Sam. 22:31 ; És. 46:10.
Illustrons cette pensée : la toute-puissance de Dieu est incontestablement parfaite, et ses moyens sont illimités (I Chron. 29:11, 12 ; Job 36:22 ; 37:23). Cependant, bien que Dieu possède une force parfaite, il n’en use pas obligatoirement, dans toute l’étendue de son omnipotence, dans tous les cas ou en toutes circonstances. Il est bien évident qu’il ne l’a pas fait, sinon en exécutant ses jugements comme par le déluge ou à d’autres moments, il aurait détruit la terre et ce qu’elle renferme, et non pas simplement quelques villes antiques ou certaines nations (Gen. 6:5-8 ; 19:23-25, 29). Par conséquent, quand Dieu exerce sa puissance, il ne donne pas libre cours à son pouvoir illimité, mais il se laisse guider par son dessein et tempère sa force par sa miséricorde quand ses créatures en sont dignes. — Néh. 9:31 ; Ps. 78:38, 39.
De même, si sous certains rapports il plaît à Dieu d’user de sa préconnaissance infinie d’une manière sélective et au degré qui lui semble bon, il est évident qu’aucun homme ni aucun ange ne peut lui dire avec raison : “Que fais-tu ?” (Job 9:12 ; És. 45:9 ; Dan. 4:35). Ce n’est donc pas une question de capacité ; il ne s’agit pas de savoir ce que Dieu peut prévoir, préconnaître ou prédéterminer, car “pour Dieu toutes choses sont possibles”. (Mat. 19:26.) La question est de savoir ce que Dieu juge bon de prévoir, de préconnaître et de prédéterminer, car “il fait tout ce qu’il veut”. — Ps. 115:3.
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Usage sélectif de la préconnaissanceLa Tour de Garde 1971 | 1er juin
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Usage sélectif de la préconnaissance
LE CONTRAIRE du prédestinatianisme, c’est-à-dire la conception qui veut que Dieu emploie sa préconnaissance à son gré et de façon sélective, devrait s’accorder avec les justes principes divins et la révélation que Jéhovah nous donne de lui-même dans sa Parole. Or, à la différence de la théorie du prédestinatianisme, de nombreux passages bibliques nous montrent que Dieu se livre à un examen avant de prononcer son jugement sur une situation en cours.
Par exemple, après que l’iniquité se fut développée dans les villes de Sodome et de Gomorrhe, Jéhovah informa Abraham de son intention de faire une enquête (par l’entremise de ses anges) pour voir “s’ils ont agi entièrement selon le bruit venu jusqu’à moi, et si cela n’est pas, je le saurai”. (Gen. 18:20-22 ; 19:1.) Il parla de ‘connaître’ Abraham et, après que ce dernier lui eut obéi au point de se montrer disposé à sacrifier Isaac, il lui dit : “Je sais maintenant que tu crains Dieu, et que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique.” — Gen. 18:19, Da ; 22:11, 12.
Par préconnaissance sélective il faut entendre que Dieu pouvait juger bon de ne pas connaître d’avance indistinctement tous les actes futurs de ses créatures. Loin de faire en sorte que l’histoire de l’homme depuis sa création ne soit qu’une simple reproduction de ce qu’il avait déjà prévu et prédéterminé, Dieu pouvait en toute sincérité placer devant le couple originel la perspective de la vie éternelle sur une terre exempte de méchanceté. Son premier fils et sa première fille terrestres reçurent l’ordre d’agir comme ses représentants parfaits et sans péché, et à ce titre de remplir la planète, de la transformer en un paradis et de dominer sur la création animale. En fait, ces instructions octroyaient à nos premiers parents un privilège empreint de véritable amour et exprimaient le sincère désir de Dieu à leur égard ; il ne s’agissait pas d’accomplir une mission vouée d’avance à l’échec. L’épreuve prévue au moyen de l’“arbre de la connaissance du bien et du mal” ainsi que la création de l’“arbre de la vie” au milieu du jardin d’Éden ne constituaient pas des décisions dépourvues de sens ou injustes, ce qui aurait été le cas si Dieu avait su d’avance que le couple humain pécherait et ne serait jamais en mesure de manger de l’“arbre de la vie”. — Gen. 1:28, 2:7-9, 15-17 ; 3:22-24.
Celui qui proposerait à quelqu’un une chose qu’il désire ardemment, mais à des conditions qu’il sait impossibles, agirait d’une manière hypocrite et cruelle. Or, la vie éternelle est présentée dans la Parole de Dieu comme un but que tous peuvent atteindre. Après avoir exhorté ses auditeurs à ‘demander et à chercher sans cesse’ les bonnes choses venant de Dieu, Jésus fit remarquer qu’un père ne donne pas une pierre ou un serpent à son enfant qui lui demande du pain ou un poisson. Indiquant comment son Père considère le fait de décevoir les espoirs légitimes d’une autre personne, Jésus ajouta : “Si donc, quoique méchants, vous savez donner ce qui est bon à vos enfants, combien plus votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent ?” — Mat. 7:7-11.
Ainsi donc, Dieu offre de bonne foi à toutes ses créatures la possibilité de recevoir des bienfaits et des bénédictions éternels (Mat. 21:22 ; Jacq. 1:5, 6). Comme il l’a fait pour la nation d’Israël, il peut en toute sincérité exhorter les hommes à ‘se détourner de toutes leurs transgressions et à vivre’ (Ézéch. 18:23, 30-32). En toute logique, Dieu n’aurait pas agi de la sorte s’il avait su d’avance que les Israélites étaient individuellement destinés à mourir dans l’iniquité. À ce propos, Jéhovah dit à Israël : “Je n’ai point dit à la postérité de Jacob : ‘Cherchez-moi vainement !’ Moi, Jéhovah, je dis ce qui est juste, j’annonce la vérité. (...) Tournez-vous vers moi, et vous serez sauvés, vous tous habitants de la terre.” — Is. 45:19-22, AC.
Dans le même ordre d’idées, l’apôtre Pierre écrit : “Jéhovah n’est pas lent en ce qui concerne sa promesse [relative à la présence du jour de Jéhovah], comme certains considèrent la lenteur, mais il est patient avec vous, ne désirant pas qu’aucun soit détruit, mais désirant que tous arrivent à la repentance.” (II Pierre 3:9, 12). Si, depuis des millénaires, Dieu avait prédestiné certains individus au salut éternel et d’autres au retranchement éternel, on pourrait se demander ce que signifie sa ‘patience’ et à quel point il est sincère quand il désire que “tous arrivent à la repentance”. L’apôtre Jean écrivit sous inspiration que “Dieu est amour”, et l’apôtre Paul affirma que l’amour “espère toutes choses”. (I Jean 4:8 ; I Cor. 13:4, 7.) En harmonie avec cette remarquable qualité divine, Dieu adopte à l’égard de toutes ses créatures une attitude bienveillante et franchement sincère, désirant toujours que toutes parviennent au salut tant qu’elles ne s’en montrent pas définitivement indignes (voir II Pierre 3:9 ; Hébreux 6:4-12). C’est pourquoi l’apôtre Paul parle de la “bonté de Dieu [qui] veut t’amener à la repentance”. — Rom. 2:4-6.
Finalement, il serait inexact de dire que les mérites du sacrifice rédempteur de Jésus-Christ sont disponibles pour tous les hommes si la possibilité d’en profiter avait été refusée d’une manière irrévocable à certaines créatures, — peut-être à des millions d’entre elles, — par la préconnaissance divine avant même leur naissance, de sorte qu’elles ne pourraient jamais s’en montrer dignes (II Cor. 5:14, 15 ; I Tim. 2:5, 6 ; Héb. 2:9). Il est évident que l’impartialité de Dieu n’est pas une simple image. “En toute nation l’homme qui le craint et pratique la justice lui est agréable.” (Actes 10:34, 35 ; Deut. 10:17 ; Rom. 2:11). S’il le veulent, tous les hommes ont aujourd’hui la possibilité de saisir l’occasion qui leur est sincèrement offerte de chercher “Dieu, s’ils le peuvent chercher à tâtons et trouver réellement, bien qu’en fait il ne soit pas loin de chacun de nous”. (Actes 17:26, 27.) Il n’y a pas de vaine espérance ou de fausse promesse dans l’exhortation suivante consignée à la fin du livre de la Révélation : “Que celui qui entend dise : ‘Viens !’ Et que celui qui a soif vienne ; que celui qui le désire prenne de l’eau de la vie, gratuitement.” — Rév. 22:17.
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Choses connues d’avance par DieuLa Tour de Garde 1971 | 1er juin
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Choses connues d’avance par Dieu
D’UN bout à l’autre de son récit, la Bible nous montre que l’usage que Dieu fait de sa préconnaissance et de son pouvoir de prédétermination est lié à l’accomplissement de ses desseins et de sa volonté. Comme ses desseins se réalisent toujours, Dieu peut en prévoir les résultats, l’accomplissement final ; il peut les prédéterminer et prendre les dispositions qu’il juge nécessaires pour en assurer la réalisation (És. 14:24-27). Ainsi, il est parlé de Jéhovah comme ‘préparant’ ou ‘accomplissant’ son dessein relatif à des événements ou à des actes futurs (II Rois 19:25 ; És. 46:11). En sa qualité de grand Potier, Dieu ‘dirige toutes choses selon la manière que conseille sa volonté,’ en accord avec son dessein (Éph. 1:11). Il “fait que toutes ses œuvres ensemble coopèrent” pour le bien de ceux qui l’aiment (Rom. 8:28). Par conséquent, c’est surtout en rapport avec ses desseins prédéterminés que Dieu annonce “longtemps d’avance ce qui n’est pas encore accompli”. — És. 46:9-13.
Dieu créa le couple originel parfait et, contemplant le résultat de toute son œuvre créatrice, il put le juger “très bon”. (Gen. 1:26, 31 ; Deut. 32:4.) Le récit nous apprend qu’il “se reposa” plutôt que de s’inquiéter avec méfiance des actions futures de nos premiers parents (Gen. 2:2). Il pouvait agir ainsi, car, en vertu de sa toute-puissance et de sa sagesse suprême, aucun acte, aucune situation ni aucun événement à venir ne pouvait constituer un obstacle insurmontable ou poser un problème insoluble de nature à contrarier la réalisation de son dessein souverain. — II Chron. 20:6 ; És. 14:27 ; Dan. 4:35.
Sa préconnaissance relative aux classes de personnes
La Bible nous présente des cas où Dieu savait d’avance la ligne de conduite qu’adopteraient certains groupes de personnes, certaines nations ou la majorité des hommes. C’est pourquoi il a annoncé la voie qu’ils suivraient et déterminé d’avance l’action correspondante que lui-même entreprendrait à leur égard. Toutefois, cette préconnaissance ou prédétermination n’empêche pas les individus au sein de ces groupes ou fractions de l’humanité d’exercer leur libre arbitre pour emprunter la voie de leur choix. Les exemples suivants illustreront ce fait.
Au temps de Noé, Jéhovah annonça son intention de faire venir sur la terre un déluge qui provoquerait la destruction de nombreuses vies humaines et animales. Toutefois, d’après le récit biblique, Dieu ne prit cette décision qu’après avoir jugé que l’état de choses existant alors nécessitait une telle intervention. De plus, Dieu, qui ‘connaît le cœur des enfants des hommes’, vit que “toutes les pensées de leur cœur se portaient chaque jour uniquement vers le mal”. (II Chron. 6:30 ; Gen. 6:5.) Cependant, des individus, Noé et sa famille, gagnèrent la faveur divine et échappèrent à la destruction. — Gen. 6:7, 8 ; 7:1.
Il en fut de même pour la nation d’Israël. Dieu lui offrit l’occasion de devenir un “royaume de prêtres et une nation sainte” en gardant son alliance. Cependant, quelque quarante années plus tard, lorsqu’elle arriva aux frontières de la Terre promise, Jéhovah annonça qu’elle violerait son alliance et serait rejetée en tant que nation. Toutefois, cette préconnaissance divine était justifiée par l’insubordination et la rébellion manifestées antérieurement par ce peuple. C’est pourquoi Dieu dit : “Je connais, en effet, ses dispositions, qui déjà se manifestent aujourd’hui, avant même que je l’aie fait entrer dans le pays que j’ai juré de lui donner.” (Deut. 31:21 ; Ps. 81:11-14 81:10-13, NW). Même si Dieu savait d’avance que les dispositions de cœur manifestées par les Israélites conduiraient ces derniers dans la voie de l’iniquité accrue, sa préconnaissance n’en aurait été nullement responsable. C’est exactement comme l’homme qui prévoit la détérioration rapide d’un bâtiment parce qu’il a été construit avec des matériaux de mauvaise qualité et par une main-d’œuvre négligente ; il ne peut être pour autant rendue responsable de cette dégradation. Certains prophètes de Dieu délivrèrent des avertissements prophétiques, des expressions du jugement que Dieu avait prédéterminé sur la base d’une situation et des dispositions de cœur existant déjà (Ps. 7:9, 10 7:8, 9, NW ; Prov. 11:19 ; Jér. 11:20). Toutefois, là encore les individus eurent l’occasion de tenir compte des conseils, des réprimandes et des avertissements divins et de mériter la faveur de Dieu. C’est ce que firent certains. — Jér. 21:8, 9 ; Ézéch. 33:1-20.
Le Fils de Dieu, qui avait lui aussi le pouvoir de lire dans le cœur humain (Mat. 9:4 ; Marc 2:8 ; Jean 2:24, 25), avait reçu de son Père la faculté de connaître d’avance et de prophétiser des conditions, des événements et des expressions du jugement divin. Il annonça que la classe des scribes et des Pharisiens serait condamnée à la Géhenne (Mat. 23:15, 33). Toutefois, comme le prouve le cas de Paul, il ne disait pas que chaque Pharisien ou chaque scribe pris séparément était destiné à l’anéantissement (Actes 26:4, 5). Jésus annonça les malheurs qui s’abattraient sur les habitants impénitents de Jérusalem et d’autres villes, mais il ne dit pas que son Père avait prédestiné chacun de ces habitants à souffrir ainsi (Mat. 11:20-23 ; Luc 19:41-44 ; 21:20, 21). D’autre part, sachant d’avance où mèneraient les inclinations et les dispositions du cœur de l’homme, il annonça les conditions qui se développeraient au sein de l’humanité au temps de la “clôture du système de choses”, ainsi que les événements qui concourraient à la réalisation du dessein divin. — Mat. 24:3, 7-14, 21, 22.
Sa préconnaissance relative aux individus
Non seulement Dieu exerce sa prescience relativement à certaines classes de personnes, mais il a fait aussi entrer dans ces prévisions certains individus en particulier, parmi lesquels Ésaü et Jacob, le pharaon du temps de l’Exode, Samson, Salomon, Jérémie, Jean-Baptiste, Judas Iscariote et Jésus, le Fils de Dieu.
Dans le cas de Samson, de Jérémie et de Jean-Baptiste, Jéhovah usa de sa prescience avant leur naissance. Toutefois, il ne décréta pas quel serait le sort final de ces hommes. Sur la base de sa préconnaissance, il prédestina Samson au naziréat et annonça d’avance qu’il délivrerait Israël du joug des Philistins ; il prédestina Jérémie à une carrière de prophète et Jean-Baptiste à une œuvre de préparation en qualité de précurseur du Messie (Juges 13:3-5 ; Jér. 1:5 ; Luc 1:13-17). Bien que très favorisés en recevant de tels privilèges, ces hommes n’étaient pas sûrs d’obtenir la vie éternelle ni même d’être fidèles jusqu’à la mort (quoique tous trois l’aient été). Jéhovah annonça que l’un des nombreux fils de David s’appellerait Salomon et qu’il lui bâtirait un temple (II Sam. 7:12, 13 ; I Rois 6:12 ; I Chron. 22:6-19). Bien que Salomon ait été hautement favorisé sous ce rapport et qu’il ait reçu d’autre part le privilège de rédiger certains livres des Saintes Écritures, il apostasia néanmoins au temps de sa vieillesse. — I Rois 11:4, 9-11.
Il en est de même pour Ésaü et Jacob. Par sa préconnaissance, Dieu ne fixa pas leur destinée éternelle, mais il détermina ou décréta d’avance lequel des groupes nationaux issus de ces deux fils l’emporterait sur l’autre (Gen. 25:23-26). Le fait que l’un dominerait sur l’autre indiquait que le droit d’aînesse irait à Jacob et lui conférerait le privilège d’être l’un des chaînons de la lignée d’où sortirait la “postérité” abrahamique (Gen 27:29 ; 28:13, 14). Par ce moyen, Jéhovah faisait clairement comprendre que l’élection d’individus pour accomplir certains desseins ne dépend ni des coutumes ni des procédures auxquelles s’attendent généralement les hommes. Par ailleurs, l’octroi de certains privilèges n’est pas fondé sur les œuvres d’un individu, ce qui l’amènerait à croire qu’il a ‘gagné le droit’ de les recevoir et que c’est “un dû”. L’apôtre Paul insista sur ce point en montrant pourquoi Dieu, dans sa bonté imméritée, pouvait accorder aux nations gentiles les privilèges qui paraissaient auparavant réservés à Israël. — Rom. 9:1-6, 10-13, 30-32.
Lorsque Paul dit que Jéhovah ‘a aimé Jacob [Israël] et qu’il a eu de la haine pour Ésaü [Édom]’, il cite les paroles de Malachie (1:2, 3), écrites longtemps après l’époque de Jacob et d’Ésaü. Ainsi donc, la Bible ne dit pas nécessairement que Jéhovah a porté ce jugement sur les jumeaux avant leur naissance. Il est scientifiquement reconnu que les dispositions générales et le tempérament d’un enfant sont en grande partie déterminés au moment de la conception par les facteurs génétiques apportés par chacun des parents. Il va de soi que Dieu a le pouvoir de connaître ces facteurs. David dit que Jéhovah le voyait même quand il n’était qu’un “germe”. (Ps. 139:14-16, AC ; voir aussi Ecclésiaste 11:5.) Il est impossible de préciser jusqu’à quel point ce don d’observation de Jéhovah a pu influencer sa préconnaissance relative aux deux garçons. Quoi qu’il en soit, le fait que Dieu préféra Jacob à Ésaü ne condamnait pas ce dernier et ses descendants, les Édomites, à la destruction. Toutefois, “le changement de sentiment” qu’Ésaü rechercha ardemment avec des pleurs n’était qu’une vaine tentative pour faire revenir son père Isaac sur sa décision de faire reposer entièrement sur Jacob la bénédiction spéciale revenant au premier-né. Cela n’indiquait pas qu’Ésaü se repentait devant Dieu de sa conduite matérialiste. — Gen. 27:32-34 ; Héb. 12:16, 17.
Ces cas où Dieu exerça sa prescience avant la naissance des individus concernés ne sont pas incompatibles avec ses qualités révélées et ses principes déclarés. Rien non plus n’indique que Dieu força les individus concernés à agir contre leur gré. Dans le cas de Pharaon, de Judas Iscariote et du Fils de Dieu, rien ne prouve que Jéhovah ait usé de sa prescience avant leur naissance. Ces cas particuliers illustrent certains principes relatifs à la préconnaissance et à la prédétermination divines.
L’un de ces principes est l’épreuve à laquelle Dieu soumet les individus en provoquant ou en permettant le développement de certaines conditions ou de certains événements, ou encore en faisant proclamer son message inspiré pour que ces individus soient obligés d’exercer leur libre arbitre et de prendre une décision, manifestant ainsi leur réelle disposition de cœur connue de Jéhovah (Prov. 15:11 ; I Pierre 1:6, 7 ; Héb. 4:12, 13). D’autre part, selon leur réaction dans l’épreuve, Dieu peut modeler les individus dans la voie qu’ils ont choisie de leur plein gré (I Chron. 28:9 ; Ps. 33:13-15 ; 139:1-4, 23, 24). Ainsi donc le “cœur de l’homme” se montre disposé à emprunter sa voie avant que Jéhovah ne dirige ses pas (Prov. 16:9 ; Ps. 51:11 51:10, NW). Dans l’épreuve, la condition de cœur de l’individu se précise ; soit qu’il s’endurcit dans la rébellion comme Pharaon au temps de l’Exode, soit qu’il s’affermit dans son attachement indéfectible à Jéhovah Dieu et à l’accomplissement de sa volonté (Ex. 4:21; 8:15, 288:15, 32, NW). Quand l’individu est parvenu à ce point, il est possible de préconnaître et d’annoncer le résultat final de sa ligne de conduite sans pour cela commettre d’injustice ni le priver de son libre arbitre. — Voir Job 34:10-12.
Par sa conduite perfide, Judas Iscariote accomplit une prophétie divine et démontra la préconnaissance de Jéhovah et celle de son Fils (Ps. 41:10 41:9, NW ; 55:13, 14 55:12, 13, NW ; 109:8 ; Actes 1:16-20). Toutefois, on ne peut dire que Dieu le prédestinait lui-même à une telle conduite. Les prophéties annonçaient que Jésus serait trahi par un de ses amis intimes sans préciser lequel. Encore une fois, les principes bibliques s’opposent à l’idée que Dieu aurait déterminé par avance les actions de Judas. Un des apôtres énonce la règle divine suivante : “N’impose jamais les mains hâtivement à aucun homme ; ne participe pas non plus aux péchés d’autrui ; garde-toi chaste.” (I Tim. 5:22). Démontrant son souci de choisir sagement et convenablement ses douze apôtres, Jésus passa toute la nuit à prier son Père avant de faire connaître sa décision (Luc 6:12-16). Si Dieu avait prédestiné Judas à être un traître, il se serait révélé inconséquent dans sa conduite et il aurait naturellement participé aux péchés de cet homme.
Par conséquent, il semble évident qu’au moment où Judas fut choisi pour être l’un des apôtres, son cœur ne présentait aucune disposition à la traîtrise. Il permit à une ‘racine vénéneuse de pousser’ et de le souiller, ce qui l’incita à s’éloigner de Dieu et à rejeter sa direction pour suivre le Diable dans la voie du vol et de la trahison (Héb. 12:14, 15 ; Jean 13:2 ; Actes 1:24, 25 ; Jacq. 1:14, 15). Dès qu’il eut à ce point dévié de la bonne voie, Jésus lui-même put lire dans son cœur et annoncer sa trahison. — Jean 13:10, 11.
Il est vrai qu’à propos de quelques disciples qui trébuchèrent sur certains enseignements du Christ, nous lisons dans Jean 6:64 que “dès le commencement [“depuis le début”, CT] Jésus savait qui étaient ceux qui ne croyaient pas et qui était celui qui le livrerait”. Bien que, dans II Pierre 3:4, le mot “commencement” soit employé pour désigner le début de la création, il peut s’appliquer aussi à d’autres époques (Luc 1:2 ; Jean 15:27). Ainsi, quand l’apôtre Pierre parla de l’esprit saint qui tomba sur les Gentils “tout comme sur nous au début”, il faisait allusion au jour de la Pentecôte de l’an 33 de notre ère, où l’esprit saint ‘commença’ à être répandu pour un dessein bien déterminé (Actes 11:15 ; 2:1-4). Il est donc intéressant de noter la remarque suivante sur Jean 6:64 parue dans le Critical, Doctrinal and Homiletical Commentary de Schaff-Lange : “[‘Commencement’] ne signifie pas, du point de vue métaphysique, depuis le commencement de toutes choses (...), ni depuis le début de ses relations [celles de Jésus] avec chacun (...), ni depuis le moment où il commença à rassembler ses disciples autour de lui, ni depuis le début de son ministère messianique (...), mais depuis l’apparition des premiers germes secrets d’incrédulité [qui firent trébucher certains disciples]. C’est de cette manière qu’il savait dès le commencement qui était celui qui le trahirait.” — Voir I Jean 3:8, 11, 12.
Le Messie
Jéhovah Dieu connaissait d’avance et annonça les souffrances, la mort et la résurrection du Messie (Actes 2:22, 23, 30, 31 ; 3:18 ; I Pierre 1:10, 11). La réalisation des choses déterminées par Dieu dans l’exercice de sa prescience dépendait en partie de l’usage de sa puissance et en partie des actions des hommes (Actes 4:27, 28). Cependant, ces hommes se laissèrent volontairement tromper par Satan le Diable, l’adversaire de Dieu (Jean 8:42-44 ; Actes 7:51-54). De même que les chrétiens au temps de Paul “n’ignoraient pas ses desseins [ceux de Satan]”, de même Dieu prévoyait les mauvais désirs de son adversaire et les méthodes iniques qu’il emploierait contre son Oint (II Cor. 2:11). De toute évidence, la force de Dieu pouvait déjouer, et même empêcher, toutes les attaques ou tous les efforts concertés contre le Messie qui ne correspondaient pas à la prophétie, quant à la forme et au temps.
L’apôtre Pierre déclara que le Christ, en tant qu’Agneau sacrificiel de Dieu était “préconnu dès avant la fondation [forme du grec katabolê] du monde [kosmou]” ; les partisans du prédestinatianisme affirment que ces paroles veulent dire que Dieu a exercé sa prescience avant la création de l’homme (I Pierre 1:19, 20). Le mot grec katabolê, traduit par “fondation”, signifie littéralement “jet ou pose” ; il peut s’appliquer à la ‘conception’ d’une postérité, comme dans Hébreux 11:11 où il est question d’Abraham déposant sa semence pour engendrer un fils et Sara recevant cette semence afin d’être rendue féconde. Comme l’indique Hébreux 4:3, 4, un monde d’hommes fut fondé lorsque Dieu créa le couple originel, mais par la suite l’homme et la femme perdirent leur position d’enfants de Dieu (Gen. 3:22-24 ; Rom. 5:12). Cependant, grâce à la bonté imméritée de Dieu, il leur fut permis de déposer leur semence [de semer], de concevoir et d’avoir des enfants, la Bible nous indique tout spécialement qu’un de leurs fils, Abel, gagna la faveur de Dieu et occupa une position lui permettant d’espérer obtenir la rédemption et le salut (Gen. 4:1, 2 ; Héb. 11:4). Fait digne d’être noté, Jésus, dans Luc 11:49-51, parle du “sang de tous les prophètes qui a été répandu depuis la fondation du monde” et met en parallèle ces paroles avec les mots suivants : “Depuis le sang d’Abel jusqu’au sang de Zacharie.” Le Christ rattacha donc Abel à la “fondation du monde”, à cette période générale.
Le Messie ou Christ devait être la Postérité promise par laquelle toutes les personnes droites de toutes les familles de la terre seraient bénies (Gal. 3:8, 14). C’est en Éden qu’il fut question de la “postérité” pour la première fois ; cela eut lieu après la rébellion du couple originel, mais avant la naissance d’Abel (Gen. 3:15), soit plus de quatre mille ans avant la révélation du “saint secret” relatif à la future administration du Messie. Ce saint secret a donc effectivement été “gardé dans le silence pendant des temps de longue durée”. — Rom. 16:25-27 ; Éph. 1:8-10 ; 3:4-11.
En son propre temps, Jéhovah Dieu assigna à son Fils premier-né le rôle de la “postérité” annoncée, le chargeant de devenir le Messie. Rien n’indique que Jésus ait été “prédestiné” à cette fonction avant sa création ou avant la révolte en Éden. Néanmoins, le choix final de son Fils pour accomplir les prophéties n’était pas sans fondement préalable. La période d’association étroite entre le Fils et son Père avait permis à celui-ci de le ‘connaître’ au point d’avoir la certitude qu’il accomplirait fidèlement les promesses et images prophétiques. — Voir Romains 15:5 ; Philippiens 2:5-8 ; Matthieu 11:27 ; Jean 10:14, 15.
Les ‘appelés et les élus’
Il nous reste à examiner certains textes bibliques se rapportant aux “appelés” ou “élus” chrétiens (Jude 1 ; Mat. 24:24). Ces derniers sont représentés comme étant “élus selon la préconnaissance de Dieu” (I Pierre 1:1, 2), ‘choisis avant la fondation du monde’, ‘prédestinés pour l’adoption comme fils de Dieu’ (Éph. 1:3-5, 11), ‘choisis dès le commencement pour le salut et appelés à cette destinée même’. (II Thess. 2:13, 14.) Pour acquérir l’intelligence de ces textes il est nécessaire de savoir s’ils se rapportent à la prédestination de certains individus ou d’une classe de personnes, à savoir la congrégation chrétienne, le “seul corps” (I Cor. 10:17) de ceux qui seront cohéritiers de Jésus-Christ et de son Royaume céleste. — Éph. 1:22, 23 ; 2:19-22 ; Héb. 3:1, 5, 6.
Si ces paroles s’appliquaient à des individus en particulier, prédestinés au salut éternel, il s’ensuit qu’ils ne pourraient jamais se montrer infidèles ou faillir à leur appel, car la préconnaissance de Dieu à leur égard ne pouvait se révéler inexacte et leur prédestination ne pouvait être ni contrariée ni déjouée. Pourtant, les mêmes apôtres qui ont écrit sous inspiration les paroles précitées ont montré que certains de ceux qui furent “achetés” et “sanctifiés” par le sang du sacrifice rédempteur du Christ et qui avaient “goûté au don gratuit céleste, et qui sont devenus participants de l’esprit saint (...) et qui ont goûté (...) les puissances du système de choses à venir”, tomberaient, sans pouvoir être ranimés pour la repentance et attireraient sur eux la destruction. — II Pierre 2:1, 2, 20-22 ; Héb. 6:4-6 ; 10:26-29.
En revanche, si les textes précités s’appliquent à une classe de personnes, à la congrégation chrétienne ou “nation sainte” dans son ensemble (I Pierre 2:9), ils signifient alors que Dieu a connu d’avance et prédestiné cette classe (mais non les individus qui la composent). De même, cela voudra dire que Dieu a prescrit et prédéterminé le ‘modèle’ auquel devaient se conformer tous ceux qui, en temps voulu, seraient appelés à faire partie de cette classe, et tout ceci conformément à son dessein (Rom. 8:28-30 ; Éph. 1:3-12 ; II Tim. 1:9, 10). Il a aussi prédéterminé les œuvres qu’il voulait voir ces appelés accomplir ainsi que l’épreuve qu’ils subiraient à cause des souffrances que le monde leur infligerait. — Éph. 2:10 ; I Thess. 3:3, 4.
Ainsi donc, l’usage que Dieu fait de sa préconnaissance ne nous dégage pas de la responsabilité de faire tous nos efforts pour nous conformer à sa juste volonté.
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