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Matthieu, du péager à l’apôtreLa Tour de Garde 1953 | 1er août
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frères juifs reconnaissent en Jésus le Messie. Il prouve le droit légitime de Jésus à la promesse abrahamique ainsi qu’à l’alliance davidique pour le royaume, par Joseph, le père nourricier de Jésus. Il cite plus de cinquante passages des Écritures hébraïques, donc plus que Marc et Luc ensemble.
Les trois évangiles de Matthieu, Marc et Luc, font généralement les mêmes rapprochements, donnent des aperçus communs et traitent d’événements semblables ; c’est pourquoi ils sont appelés évangiles “ synoptiques ”, ce terme signifiant “ vue semblable ” ; non qu’ils sont simplement des résumés de la vie de Jésus, car ils ne le sont pas. Chacun relate certains événements que d’autres ne mentionnent pas, et à ce point de vue, le rapport de Matthieu est beaucoup plus complet que celui de ses compagnons, notamment en ce qui concerne le sermon sur la montagne, les instructions que Jésus donna aux apôtres en les envoyant prêcher, les réprimandes qu’il adressa aux scribes et aux pharisiens, et la grande prophétie de Jésus concernant les signes de sa seconde présence. — Voir Mt chapitres 5 à 7, 10, 23 à 25.
C’est sur le thème du Royaume que Matthieu s’étend spécialement. Pour lui, Jésus était le Roi prédicateur. Aucun autre écrivain ne rapporte autant de discours publics de Jésus ; il nous transmet au moins dix paraboles concernant le Royaume, que les autres écrivains ne mentionnent pas. Il ne s’occupe pas de détails comme Marc, ni de précisions chronologiques comme Luc. Il se laissait emporter par le thème grandiose du Royaume.
Parmi les événements de la vie de Jésus, qui sont le propre du récit de Matthieu, mentionnons les soupçons de Joseph à l’égard de Marie, la visite des mages, la fuite en Égypte, le meurtre des enfants, le retour d’Égypte de la famille et le motif pour lequel elle s’établit à Nazareth. Seul Matthieu nous parle des trente pièces d’argent et comment elles furent finalement employées. Lui seul mentionne les douze légions d’anges que Jésus aurait pu demander, ainsi que le rêve de la femme de Pilate et comment ce dernier se lava les mains.
En lisant le récit de Matthieu sur la vie de Jésus, nous constatons combien il appréciait la miséricorde que Dieu lui témoigna. Sur ce point, il était comme Paul qui débordait de reconnaissance parce qu’à lui, “ le moindre de tous les saints, cette bonté imméritée avait été accordée ”, savoir le privilège d’être un ministre de Dieu, un apôtre de Jésus-Christ (Éph. 3:8 ; I Tim. 1:12). Matthieu seul nous montre combien souvent Jésus fit ressortir que c’est la miséricorde et non le sacrifice qui est nécessaire ; lui seul nous donne l’illustration de l’esclave impitoyable ; c’est encore lui qui nous relate le conseil de Jésus à Pierre, de pardonner septante fois sept fois, ainsi que ces paroles regardées par quelques-uns comme étant les plus consolantes, à savoir : “ Venez à moi, vous tous qui peinez et portez un fardeau accablant, je vous soulagerai. Prenez sur vous mon joug et devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez du soulagement pour vos âmes. Car mon joug est doux et mon fardeau léger. ” — Mat. 9:13 ; 11:28-30, Li ; Mt 12:7 ; 18:21-35 ; 23:23.
Matthieu, le péager méprisé, devint, par la bonté imméritée de Dieu, un apôtre honoré de Jésus-Christ. Content de jouer un rôle secondaire parmi les douze, il servit son Maître aussi bien en paroles écrites que verbales. Il n’eut jamais de motif de regretter d’avoir abandonné son “ tout ” au service de Dieu, car il reçut beaucoup plus en servant en qualité d’apôtre et il avait l’espérance certaine d’une glorieuse récompense céleste. — Mat. 19:27-29.
Il peut nous venir cette pensée : Quel merveilleux privilège que celui de Matthieu d’être associé avec Jésus, lors de son pèlerinage terrestre ! Assurément ; mais ne pouvons-nous pas dire, au moins dans une certaine mesure, que nous possédons un privilège encore plus grand de pouvoir vivre maintenant au temps où le Christ est de retour et règne au milieu de ses ennemis ? Nous voyons de nos jours beaucoup plus de prophéties s’accomplir, que du temps où Jésus et Matthieu étaient sur la terre (Matthieu, chapitres 24, 25). Si nous apprécions autant que Matthieu la miséricorde que Dieu nous témoigne et si nous sommes autant que lui désireux de faire connaître la bonne nouvelle du Royaume, nous recevrons également une riche récompense aussi bien déjà maintenant que dans le monde nouveau de la justice !
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Questions de lecteursLa Tour de Garde 1953 | 1er août
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Questions de lecteurs
● La réponse à la page 175 de La Tour de Garde du 1er juin 1953 semble émettre l’idée que c’est mal d’avoir des rapports sexuels sans mettre au monde des enfants. Est-ce bien cela que ladite réponse veut dire ? — H. M., New-Jersey.
Non, nous ne voulions pas émettre cette pensée, ainsi que le démontre le contexte. La question concernait la coutume pratiquée en Scandinavie par des couples fiancés d’entretenir des rapports sexuels avant le mariage, et c’est ce qui nous a fait dire dans la réponse : “ Le but de ces rapports sexuels ne saurait être celui du véritable lien conjugal, c’est-à-dire la procréation, sinon nous verrions de tels couples avoir des enfants pendant la période, parfois prolongée, de leurs fiançailles, avant que leur union ait été légitimée. ” Ces personnes n’entretiennent guère des rapports en pensant aux enfants qu’ils désirent avoir, contrairement à un couple marié. Les fiancés craignent plutôt une conception, car ce serait une honte pour eux et leurs descendants souffriraient de leur illégitimité. Leur crainte part d’un sentiment de faute et ils reconnaissent par là ne pas encore avoir droit à des rapports sexuels, du moment qu’ils ne sont pas mariés. La naissance d’un enfant rendrait publique cette transgression.
Les personnes légalement mariées ne craignent pas d’avoir des enfants pour ces mêmes motifs, bien qu’elles évitent peut-être pour d’autres raisons, tout en ayant la conscience nette, de mettre au monde des enfants. Il se peut qu’elles se retiennent par égard à une épouse de santé délicate, dont la vie serait menacée par une naissance. Pour d’autres personnes, c’est la question économique qui les retient. Il se peut aussi que certains couples mariés ne veulent momentanément pas d’enfants, afin de pouvoir rester dans une place ou conserver certains privilèges qui leur prennent beaucoup de temps. Nous ne cherchons pas à porter un jugement sur tel ou tel motif invoqué dans chaque cas par les divers couples mariés, car chaque couple devrait connaître ses raisons et savoir si elles sont suffisamment fondées pour que sa conscience reste nette et qu’il puisse répondre de sa décision devant Jéhovah Dieu. Bref, la Société de la Tour de Garde maintient toujours le même point de vue qu’elle avait exprimé antérieurement. Pour être utiles
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