-
Les gouvernements: Sont-ils nécessaires?Réveillez-vous ! 1985 | 8 juillet
-
-
Les gouvernements: Sont-ils nécessaires?
QUEL que soit le pays où ils vivent, les humains ont un point commun entre eux: ils sont sous la dépendance d’un gouvernement. Que vous soyez ou non d’accord avec l’action du gouvernement en place, vous conviendrez probablement d’une chose: un gouvernement est une institution utile.
Pourquoi en est-il ainsi? Pour quelles raisons les gouvernements occupent-ils depuis des milliers d’années une place primordiale dans la vie des humains? Quelles formes de gouvernement existent? Quel bien vous procurent-ils en tant qu’individu, même si vous êtes en désaccord avec leur politique?
C’est en particulier quand l’homme a choisi de vivre dans des cités que le besoin d’une autorité politique s’est fait sentir. La vie de la cité devait être administrée dans l’intérêt commun. En fait, le mot ‘politique’ est dérivé du grec polis, qui signifie ‘cité’, et de l’adjectif politikos, ‘de la cité’. Bien sûr, le besoin d’une certaine forme de gouvernement était déjà admis dans les sociétés antérieures aux Cités-États de la Grèce antique. Il y a des milliers d’années, Sumer, l’Égypte, Israël et Babylone étaient soumis à différentes formes de gouvernement. — Exode 18:13-27.
Toutefois, c’est peut-être dans la Grèce antique, souvent appelée le berceau de la démocratie, que la philosophie politique a commencé à être clairement énoncée et que des idées nouvelles ont vu le jour. Des philosophes comme Platon et Aristote ont débattu les vertus des différents systèmes politiques. Selon Aristote, la politique est la science du bonheur collectif. Il croyait que le rôle de l’État est d’édifier une société qui œuvre au bonheur du plus grand nombre. On retrouve dans une certaine mesure cette notion chez la plupart des gouvernements, étant donné qu’ils pourvoient à des services et à des installations indispensables au bien de tous les citoyens: routes, éducation, équipements collectifs, police et justice, pour n’en citer que quelques-uns.
Depuis des milliers d’années, l’homme a fait l’essai de toutes les formes possibles de gouvernement et de philosophie politique, depuis les monarchies (remplacées le plus souvent par des républiques) jusqu’aux différents types de démocraties (dirigées en apparence par le peuple), en passant par toute une série d’oligarchies et de dictatures. (Pour une définition de ces termes, voir le tableau de la page 4.) Depuis 1917, nous avons été témoins de la montée du communisme, du fascisme et du national-socialisme (le parti nazi en Allemagne).
“Le siècle du conflit des idéologies”
L’histoire du XXe siècle nous apprend que l’art de gouverner a été soumis à rude épreuve. Dans son livre Les idées en conflit (angl.), le professeur Burns écrit: “Selon toute vraisemblance, les historiens de demain considéreront le XXe siècle comme l’un des plus décisifs de l’histoire humaine. Sans nul doute inventeront-ils une expression précise pour le désigner et ils l’appelleront peut-être le siècle des conflits mondiaux, le siècle des révolutions et des contre-révolutions, le siècle du conflit des idéologies, ou plus simplement le siècle de l’agonie.”
Mais il faut bien admettre qu’aucun système n’a produit un gouvernement capable de contenter tous les citoyens. Est-ce suffisant pour dire que les systèmes politiques ont échoué? Pas forcément. Beaucoup de gens sont animés par une motivation tellement étroite ou égoïste que seule leur propre conception des choses parviendrait à les satisfaire, et il va sans dire que celle-ci, à son tour, risque de déplaire à la majorité. Aussi, comment pouvons-nous déterminer si une forme de gouvernement ou de doctrine politique apporte la réponse véritable et complète aux besoins des humains?
Jésus Christ a énoncé une règle qui peut aussi s’appliquer à la politique: “Tout bon arbre produit de beaux fruits, mais tout arbre pourri produit des fruits sans valeur (...). Ainsi donc, c’est à leurs fruits que vous reconnaîtrez ces hommes-là.” (Matthieu 7:17-20). Appliquons donc cette règle aux systèmes politiques du XXe siècle afin de définir quel est le meilleur type de gouvernement pour les humains.
-
-
La Première Guerre mondiale: Fruit des clivages politiquesRéveillez-vous ! 1985 | 8 juillet
-
-
La Première Guerre mondiale: Fruit des clivages politiques
Il y a près de 2 000 ans, Jésus Christ prononça son célèbre Sermon sur la montagne dans lequel il énonça les principes de base de la conduite chrétienne. Au lieu de la haine, il enseigna l’amour; au lieu de la vengeance, le pardon et la non-violence (Matthieu chapitres 5 à 7). Dans le cours de l’Histoire, la chrétienté a prétendu suivre son exemple. Mais que nous révèle un examen attentif de la politique menée au cours du XXe siècle? Les gouvernements de la chrétienté ont-ils vraiment appliqué le christianisme? Ou bien ont-ils suivi de manière consciente ou non les principes cyniques que Machiavel a dégagés dans son étude sur l’histoire humaine? Dans son livre Le Prince, il a expliqué les méthodes que les hommes d’État prospères ont employées depuis des siècles. Ces principales maximes sont énoncées en page 7.
À L’ORÉE du XXe siècle, l’avenir paraissait relativement stable pour le monde. Les principales puissances européennes avaient contracté des alliances qui se compensaient et qui, en théorie, devaient garantir la paix. Mais comme le souligne l’historien R. Palmer dans son livre L’histoire du monde contemporain (angl.), “les Européens croyaient avancer en direction d’une sorte de terre promise où abonderaient le progrès et la civilisation, et dans laquelle les bienfaits de la science et des inventions modernes seraient largement répandus. (...) Au lieu de tout cela, l’Europe sombra dans le drame en 1914”.
Le professeur A. Taylor va même jusqu’à déclarer: “En fait, il est difficile de découvrir un quelconque motif d’hostilité entre les grandes puissances européennes au début de l’été 1914.” Cependant, les hommes politiques d’Europe ‘ont sombré dans le drame de la Grande Guerre’ de 1914-1918. Selon le même historien, ce fut à cause du “système d’alliances [la Triple-Alliance Allemagne/Autriche-Hongrie/Italie s’opposait à la Triple-Entente France/Russie/Angleterre] (...). Elles étaient censées maintenir la paix, mais elles contribuèrent à la guerre”.
Jésus a dit: “À celui qui te gifle sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre” et “continuez à aimer vos ennemis.” (Matthieu 5:39, 44). Nicolas Machiavel a montré que si un gouvernement désirait atteindre ses objectifs, ‘il lui serait souvent nécessaire d’avoir recours à la méthode de la force qui est propre à la bête’. Il écrivit: “Aussi est-il nécessaire au prince qui se veut conserver d’apprendre à pouvoir n’être pas bon et d’en user ou n’user pas selon la nécessité.” Selon Machiavel, il faut sacrifier les principes chrétiens au bénéfice de l’opportunisme.
Quand les chefs politiques catholiques, protestants et orthodoxes d’Europe — qu’ils soient rois, empereurs, présidents ou premiers ministres — ont déclaré la guerre en 1914, quels enseignements ont-ils suivis de façon consciente ou non? Ceux du Maître qu’ils déclaraient avoir, Jésus Christ, ou le conseil opportuniste de Machiavel?
“La guerre qui mettrait fin à toutes les guerres” et la guerre qui “garantirait au monde la démocratie” étaient deux slogans utilisés pour justifier la boucherie généralisée à laquelle les chefs politiques ont conduit la jeunesse de 1914. À quoi cette guerre a-t-elle ressemblé? Quel fut le prix payé non par les hommes politiques, mais par les gens du peuple?
Les effets de la Première Guerre mondiale
La bataille de la Somme illustre sans doute le sacrifice humain insensé qui eut lieu pendant la Grande Guerre. Le professeur Palmer écrit: “La bataille de la Somme qui dura de juillet à octobre 1916 coûta la vie à 500 000 Allemands, à 400 000 Anglais et à 200 000 Français.” Au total ce furent 1 100 000 hommes qui perdirent la vie. Quel fut le résultat de la bataille? Selon l’historien que nous venons de citer, “cette bataille ne procura aucun avantage”. Mais elle avait provoqué des pertes énormes: 1 100 000 pères, maris et fils qui laissaient derrière eux des millions de parents, de femmes et d’enfants dans la douleur et la peine. Ce fut là le tribut en vies humaines d’une seule bataille. Au fond, quel en était le motif? Des désaccords politiques qui tiraient parti du nationalisme et du patriotisme pour fournir de la chair à canon dans une guerre qui n’aurait jamais dû être déclarée.
Et quel fut le prix total payé par les nations belligérantes (rarement par les dirigeants eux-mêmes)? Un ouvrage déclare: “Au 11 novembre 1918 (...), huit millions de soldats avaient été tués; vingt millions étaient blessés, mutilés, malades ou crachaient du sang à cause des gaz de combat.” Quelles furent les pertes civiles? “Vingt-deux millions de civils avaient été tués ou blessés, et les survivants vivaient dans les décombres des villages anéantis.”
Devant l’ampleur de ce massacre, le symbole biblique servant à désigner l’organisation politique universelle de Satan paraît tout à fait approprié: “une bête sauvagea.” (Révélation 13:1, 2). D’ailleurs, il arrive que des bêtes sauvages tuent par plaisir. D’autres vont même jusqu’à tuer leur progéniture.
Cependant, les espérances atteignirent leur paroxysme lorsque l’armistice mit fin à la Première Guerre mondiale en novembre 1918. Charles Mee a bien décrit cette situation dans son livre Versailles 1919 — La fin de l’ordre (angl.): “La Première Guerre mondiale avait été un drame d’une monstrueuse étendue. Soixante-cinq millions d’hommes avaient été mobilisés (soit un chiffre infiniment plus élevé que le nombre de soldats jamais engagés dans un conflit) pour livrer une guerre au nom de la justice et de l’honneur, au nom de l’orgueil national et des grands idéaux, une guerre qui mettrait fin à toutes les guerres pour établir enfin un ordre de paix et d’équité totalement nouveau.”
Les chefs politiques du monde ont-ils tiré une leçon de cet effroyable bain de sang? Les nations prétendues chrétiennes ont-elles mieux observé l’amour que le Christ a enseigné? Non, car les événements survenus depuis 1918 ont démenti les lieux communs et les slogans maniés astucieusement par les hommes politiques, le clergé et les militaristes.
L’auteur Charles Mee fait ce commentaire judicieux: “Loin de rétablir l’ordre du monde, les diplomates réunis [à la Conférence de la paix, à Paris] acceptèrent le chaos de la Grande Guerre et, soit par inattention ou par esprit de vengeance, soit par faiblesse ou à dessein, ils fixèrent le chaos comme la donnée constante de notre siècle.” Les événements postérieurs allaient le confirmer.
[Note]
a Vous trouverez d’autres détails sur la “bête sauvage” politique de la Révélation dans le livre “Alors sera consommé le mystère de Dieu” publié par la Watchtower Bible and Tract Society of New York.
[Encadré, page 7]
Dans son livre Le Prince, Nicolas Machiavel (1469-1527), écrivain et homme d’État habile, a énoncé les maximes suivantes qui déterminent la réussite d’un chef politique.
1) “Il est beaucoup plus sûr de se faire craindre qu’aimer (...). Les hommes hésitent moins à nuire à un homme qui se fait aimer qu’à un homme qui se fait craindre.”
2) “On voit par expérience que les princes qui, de notre temps, ont fait de grandes choses, n’ont pas tenu grand compte de leur parole.”
3) “Il faut donc savoir qu’il y a deux manières de combattre, l’une par les lois, l’autre par la force: la première est propre aux hommes, la seconde aux bêtes; mais comme la première bien souvent ne suffit pas, il faut recourir à la seconde.”
4) “Il n’est donc pas nécessaire à un prince d’avoir toutes les qualités ci-dessus nommées, mais de paraître les avoir.” — C’est nous qui soulignons.
5) Un prince “doit sembler, à qui l’entend et voit, toute miséricorde, toute fidélité, toute intégrité, toute religion. Et rien n’est plus nécessaire que de sembler posséder cette dernière qualité. Les hommes, in universali, jugent plutôt aux yeux qu’aux mains (...). Tout le monde voit bien ce que tu sembles, mais bien peu ont le sentiment de ce que tu es”.
6) “Un prince donc ne doit avoir autre objet ni autre pensée, ni prendre autre matière à cœur que le fait de la guerre et l’organisation et discipline militaires; car c’est le seul art qui appartienne à ceux qui commandent.”
7) ‘Il est nécessaire au prince qui se veut conserver d’apprendre à pouvoir n’être pas bon et d’en user ou n’user pas selon la nécessité.’
[Illustration, page 6]
Le massacre généralisé de la Première Guerre mondiale a mis en lumière la folie des hommes politiques.
[Crédit photographique]
Archives U.S.
[Illustration, page 7]
Machiavel a tiré la leçon de l’Histoire pour énoncer ses maximes politiques.
-
-
Les messies politiques ont-ils apporté la paix?Réveillez-vous ! 1985 | 8 juillet
-
-
Les messies politiques ont-ils apporté la paix?
À LA fin de la Première Guerre mondiale, le président américain Woodrow Wilson était l’un des responsables des négociations pour la paix. Certains ont vu en lui “le champion désintéressé d’un nouveau monde fondé sur la justice et l’observateur impartial des aspirations des peuples”. Sa réponse aux problèmes de la paix mondiale fut la Société des Nations. Wilson forgeait beaucoup d’espoir dans ce projet qu’il chérissait.
Un témoignage de l’époque nous révèle ce qui suit: “Wilson stupéfia sur un point Lloyd George [premier ministre britannique] et Georges Clemenceau [premier ministre français] en expliquant comment la S.D.N. établirait une fraternité humaine là où le christianisme n’avait pu y parvenir.” Pourquoi Jésus Christ n’avait-il pas “réussi” dans cette entreprise? Wilson répondit: “Jésus a enseigné un idéal sans concevoir les moyens pratiques de l’atteindre. C’est la raison pour laquelle je soumets un plan réalisable pour mener à bonne fin Ses objectifs.”
La presse française salua en la personne du président Wilson le “grand prêtre de l’idéal, le fédérateur des nations, le bienfaiteur de l’humanité, le gardien de la victoire et le législateur de la paix”. Une fois de plus, les hommes furent amenés à placer toute leur confiance et leurs espérances dans les hommes politiques et dans leurs plans destinés à susciter un “nouvel ordre mondial”. Mais la Société des Nations a-t-elle apporté une paix durable? A-t-elle plutôt contribué à une ère de chaos?
Le messie italien
Peu après l’installation de la Société des Nations, plusieurs messies politiques sont apparus et ont causé de terribles souffrances à des millions de gens. En 1922, Benito Mussolini, un lecteur avide de Machiavel, accéda au pouvoir en Italie. Le fascisme qu’il prônait fut salué comme “la vraie religion”. Toutefois, il suscita une ère de “violence, ainsi que la fraude et les chicaneries lors des élections”, comme l’explique l’historien Palmer. Le professeur Gentile, l’un des principaux théoriciens italiens du fascisme, “fit l’éloge de l’emploi de la violence, même la violence musclée des fascistes, quand elle sert l’intérêt de l’État”. Il déclara que cette violence est “souhaitée par Dieu, et par tous les hommes qui croient en Dieu (...) et [aussi] dans la loi que Dieu désire certainement pour le monde”.
Était-ce là l’expression du code de conduite enseigné par le Christ ou celle d’une maxime de Machiavel? Des deux, qui a dit: “Il est beaucoup plus sûr de se faire craindre qu’aimer”? Certainement pas Jésus Christ! Il enseigna au contraire: “À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples: si vous avez de l’amour entre vous.” — Jean 13:35.
En 1935, avec la bénédiction de l’Église catholique, l’Italie fasciste attaqua l’Éthiopie et s’en rendit maîtresse. Quelle fut la réaction de la société ‘messianique’ promue par le président Wilson? “La Société des Nations ne réussit pas (...) à mettre en œuvre le dispositif permettant une action disciplinaire contre une grande puissance rebelle.” — Histoire du monde contemporain (angl.) de R. Palmer.
Une ère de terreur
En 1933 Adolf Hitler, un obscur catholique autrichien, devint chancelier d’Allemagne. Il ne tarda pas à exprimer tout son mépris pour la Société des Nations et le traité de Versailles dont les termes étaient responsables, selon lui, de l’humiliation de l’Allemagne en 1919. L’Allemagne se retira de la S.D.N. et Hitler, dénonçant les restrictions imposées par le traité, entreprit la reconstitution des forces armées allemandes.
Dans Mein Kampf (Mon combat), son manifeste politique, Hitler expliquait pourquoi il aurait par la suite recours à la terreur intellectuelle fondée sur les mensonges et la calomnie: “C’est une tactique basée sur le calcul précis de la faiblesse humaine; son résultat conduira à la réussite avec une certitude presque mathématique (...). J’ai compris également l’importance d’exercer la terreur physique sur l’individu comme sur les masses.”
Hitler institua la Gestapo qui, avec le corps des S.S., devint un moyen d’exercer la terreur. En persécutant sans pitié les minorités, Hitler a su inspirer une crainte respectueuse chez une grande partie de la population sans pour cela susciter sa haine. Cette majorité qui ne fut pas aussi silencieuse qu’on l’a laissé croire salua en Hitler son führer. Sans tenir compte de leur éducation religieuse, la majorité des Allemands obéirent ou fermèrent les yeux. Les maximes de Machiavel s’avéraient de nouveau une réalité politique.
À partir de 1936, Hitler suivit une politique d’annexion et d’invasion qui conduisit à l’occupation de la Rhénanie, de Dantzig, de l’Autriche et de la Tchécoslovaquie. Tout cela n’était que le prélude à un chaos encore plus grand.
“Il faut les tuer comme des porcs”
En 1936, Franco, un général fasciste, fomenta une rébellion contre le gouvernement républicain de gauche au pouvoir à Madrid. L’insurrection en Espagne reçut la bénédiction de l’Église catholique comme s’il s’agissait d’une sainte croisade. D’après l’auteur C. Sulzberger, Hitler et Mussolini envoyèrent par la suite 85 000 soldats pour soutenir l’armée de Franco, et les avions allemands bombardèrent aussi les villes espagnoles.
Antonio Bahamonde, qui fut l’aide de camp d’un des généraux de Franco, a fait ce commentaire à propos des effusions de sang et des exécutions en masse des prisonniers [républicains]. Il a reconnu que les généraux de Franco “savaient très bien que c’est uniquement par la terreur (...) qu’ils pourraient dominer sur le peuple. (...) C’est la terreur sous l’apparence de l’ordre, et l’ordre, c’est l’alignement du cimetière”. Un autre général de Franco a dit sans ambages: “Les gens ordinaires sont des porcs. Il faut les tuer comme des porcs.” (Miracle of November, Madrid’s Epic Stand 1936 de Dan Kurzman). Ces hommes étaient les officiers d’une armée conquérante en majeure partie catholique. Au nom de l’opportunisme politique, ils approuvèrent le meurtre.
Comme dans toutes les guerres, des atrocités furent commises dans les deux camps. Une fois de plus, les effets d’une politique inspirée par la haine et soutenue par la religion se firent sentir. La population en paya le prix. La guerre civile espagnole qui dura trois ans provoqua la mort de plus de 500 000 personnes. La guerre d’Espagne servit de préambule à une tragédie bien plus étendue: la Seconde Guerre mondiale.
La Seconde Guerre mondiale entraîne davantage de cataclysmes
En septembre 1939, l’invasion hitlérienne en Pologne amena la France et l’Angleterre à déclarer la guerre à l’Allemagne. Les humains se trouvaient pris à nouveau dans un bouleversement qui causerait le malheur et des destructions en masse. Le monde de la politique soutenu par les milieux industriels venait une nouvelle fois de trahir l’homme de la rue.
Pourquoi les milieux industriels furent-ils mêlés à tout cela? C’est qu’en politique l’argent signifie le pouvoir. Or, ce sont les milieux d’affaires qui détiennent l’argent. Sans argent, Hitler ne serait sans doute jamais devenu chancelier d’Allemagne. William Shirer écrit dans l’ouvrage Ascension et chute du IIIe Reich (angl.): “À la fin des années 1920, l’argent commença à affluer dans les caisses du parti nazi, de l’argent qui provenait de quelques-uns des gros industriels rhénans et bavarois qui se sentaient attirés par Hitler en raison de son opposition aux marxistes et aux syndicats.”
La Seconde Guerre mondiale donna lieu à une horrible moisson d’actes inhumains. Combien moururent au cours des six années de tuerie motivée par la politique? Selon certains observateurs, les pertes se sont élevées à 55 millions de vies humaines. La guerre laissa un nombre encore plus élevé de “boiteux, d’aveugles, de mutilés, de sans-logis, d’orphelins et de miséreux”. (D’après La chronologie des peuples [angl.], de James Trager.) Ainsi, la “bête sauvage” politique avait de nouveau frappé.
Pour instaurer une paix permanente sur la terre, les dirigeants politiques des principales puissances mondiales proposèrent en 1945 une S.D.N. rénovée, l’Organisation des Nations unies. Toutefois, depuis cette date le monde a connu au moins 62 conflits, guerres civiles, révolutions et purges qui ont provoqué des millions de morts et de blessés, tout cela au nom de divergences politiques et idéologiques.
Le professeur Palmer remarque avec justesse: “L’humanité a été en proie à (...) un cataclysme depuis 1914. La Première Guerre mondiale, les troubles de l’après-guerre, les révolutions russe, chinoise, turque et autres, la grande dépression, la parade des dictateurs, la Seconde Guerre mondiale, la seconde moisson des changements révolutionnaires et des troubles de l’après-guerre, font tous partie du même processus de rajustement, (...) qui n’est pas encore achevé et pour lequel le terme de cataclysme n’est pas trop fort.”
À présent, en 1985, le monde semble divisé principalement en deux blocs politiques opposés. À l’intérieur des limites de chaque camp, on trouve une grande variété de systèmes politiques et sociaux qui vont des dictatures militaires aux régimes démocratiques. Les idéologies qui se heurtent menacent de déclencher une hécatombe nucléaire, un cataclysme que l’immense majorité des humains ne souhaite pas.
Bien qu’il existe des hommes politiques sincères qui œuvrent au bien de l’humanité, il faut admettre que les divisions politiques nous ont conduits au bord de l’extinction. Y a-t-il un moyen d’y échapper? Existe-t-il un gouvernement ou un type de pouvoir qui soit capable d’unir la famille humaine dans la paix véritable et le respect mutuel?
[Illustration, page 8]
Le président Wilson proposa la Société des Nations comme étant “un projet positif permettant de réaliser les objectifs [du Christ]”.
[Crédit photographique]
Archives U.S.
[Illustrations, page 9]
Le fascisme de Benito Mussolini utilisa la violence au nom des intérêts de l’État.
Adolf Hitler employa la terreur pour conserver son pouvoir.
[Crédits photographiques]
Archives U.S.
Archives U.S.
[Illustration, page 10]
Le généralissime Franco accepta le soutien d’Hitler et de Mussolini.
[Crédit photographique]
Archives U.S.
-
-
L’instauration prochaine du meilleur des gouvernementsRéveillez-vous ! 1985 | 8 juillet
-
-
L’instauration prochaine du meilleur des gouvernements
EN L’ABSENCE d’un gouvernement, c’est l’anarchie. On en a eu maintes fois la preuve lorsque les forces de l’ordre se sont mises en grève ou quand elles n’ont pas pu intervenir. Quel en a été le résultat? Une minorité ne respectant rien a tiré avantage de la situation pour se livrer au pillage. Cet exemple souligne le fait que l’homme ne peut vivre dans une société ordonnée à moins qu’un gouvernement ne maintienne la loi et l’ordre dans l’intérêt général.
Mais certains répondront que lorsqu’un gouvernement est au pouvoir un pillage d’une autre sorte a lieu, les politiciens et les industriels se remplissant les poches en usant de leur influence. La corruption et les pots-de-vin sont pratique courante en politique. De gros contrats gouvernementaux sont confiés à des entreprises “amies”. Pareille attitude a conduit beaucoup de gens à être désabusés de la politique et des dirigeants au point de ne même plus se donner la peine de voter. Pourquoi? L’une des raisons est que les gouvernements n’ont pas souvent été les garants de la justice et des droits de tous.
Malgré les idéaux grandiloquents et les manifestes humanistes, pourquoi la politique a-t-elle souvent contribué à diviser les humains ou à les détruire?
L’influence qui se cache derrière la politique
Pour répondre à cette question, il nous faut revenir 1 950 ans en arrière sur une montagne de Palestine. En ce lieu s’est déroulée une conversation qui est essentielle pour comprendre la question de la domination humaine. Jésus était sur le point de commencer son ministère public. Satan, l’ennemi de Dieu qui se pose en rival pour la domination universelle, a saisi une occasion de mettre Jésus à l’épreuve pour briser son intégrité. Selon le récit, Satan ‘montra à Jésus tous les royaumes du monde [lors d’une vision] et leur gloire, et il lui dit: “Je te donnerai toutes ces choses si tu te prosternes et accomplis devant moi un acte d’adoration.”’ — Matthieu 4:8, 9.
Jésus a rejeté cette proposition, pour le bien éternel des humains. Mais que nous apprend cette rencontre capitale sur Satan et sur le système mondial, “tous les royaumes du monde”? Elle nous apprend que Satan est le ‘chef invisible de ce monde’. (Jean 12:31; 14:30; 16:11.) C’est ainsi que l’apôtre Jean a pu écrire: “Nous savons que nous sommes enfants de Dieu et que le monde qui nous entoure est sous l’emprise et la puissance de Satan.” — I Jean 5:19, Le Livre, Nouveau Testament.
Par conséquent, c’est l’esprit mauvais de Satan qui imprègne le système politique mondial. C’est lui la source véritable des principes que Machiavel a compilés. Satan est “l’esprit qui agit maintenant dans les hommes qui désobéissent à Dieu”, car il est “chef des puissances spirituelles de l’espace”. — Éphésiens 2:2, La Bible en français courant.
Il est difficile pour certains d’accepter l’existence d’une puissance spirituelle mauvaise et invisible qui anime les chefs politiques du monde. Pourtant, c’est la clé permettant de comprendre le tableau dressé par la Bible du conflit qui est engagé pour la souveraineté universelle (Révélation 12:7-9). Satan a employé la politique pour diviser les humains et détourner leur attention d’une espérance sûre, celle du rétablissement d’un gouvernement juste, savoir le Royaume de Dieu. — Matthieu 4:23; 9:35.
La démarche de Satan a été couronnée de succès. En exploitant le nationalisme et les divisions politiques, il a manipulé les hommes qui “exaltaient l’État, l’élevant au rang du divin (...) ou l’identifiant à la marche de Dieu dans l’Histoire”. Pour certains dirigeants, le “culte de l’État, qui est l’incarnation de l’esprit de la nation, était essentiel à la réalisation d’un destin national”. (Les idées en conflit [angl.], d’Edward Burns.) L’Allemagne nazie en est l’exemple classique. D’après le professeur Palmer, “rien n’a jamais été autant encouragé que le culte voué au nazisme et à son führer”. Aujourd’hui encore, les hommes politiques se servent du culte de l’État pour favoriser leurs ambitions au détriment des humains en général. À cause d’intérêts politiques personnels, nous sommes menacés d’une possible extinction.
Qu’est-ce qui peut empêcher l’homme de subir une catastrophe nucléaire? Existe-t-il une forme de gouvernement qui soit capable d’unir les humains? Qu’est-ce qui serait indispensable pour rendre les humains fidèles à un gouvernement juste?
La paix et l’unité: Comment y parvenir?
L’historien Edward Burns a écrit que “le rejet du nationalisme, sa suppression et son remplacement par une organisation mondiale efficace constituent l’un des problèmes les plus âpres des temps modernes”. (C’est nous qui soulignons.) D’autres esprits ont tâtonné pour satisfaire les humains dans leur désir d’unité. Le philosophe hispano-américain George Santayana “n’a vu aucun moyen d’abolir la guerre, si ce n’est par la création d’un gouvernement universel capable d’imposer sa volonté à tous les États de la terre. Ni la Société des Nations ni les Nations unies ne parviendraient à un tel résultat”. — C’est nous qui soulignons.
Pourquoi les hommes politiques ne sont-ils pas parvenus à atteindre l’idéal d’un gouvernement universel? L’une des raisons est que le nationalisme chauvin est très répandu. Un historien fait ce commentaire: “Il sera difficile de maîtriser ou d’éliminer le nationalisme par des moyens autres que l’enseignement de la fraternité humaine aussi longtemps que nous vivrons dans un monde assailli de toutes parts par la peur et par les haines.” (C’est nous qui soulignons). L’auteur H. G. Wells a tenu ce raisonnement: “Il est indispensable que tout un chacun soit animé par cette idée de l’unité humaine et que l’idée de l’humanité formant une seule famille soit un sujet d’entente et d’instruction universelle.” — C’est nous qui soulignons.
Un tel programme d’éducation est-il plausible? Non seulement il l’est, mais en plus c’est une réalité. Où se déroule-t-il? Chez plusieurs millions de Témoins de Jéhovah dans 203 pays. Ces hommes et ces femmes ont ressenti un changement dans leur cœur et dans leur esprit. À leur tour, ils ont aussi touché plus de quatre millions d’amis de la vérité. Quels changements ont-ils introduits? Un esprit supranational basé sur l’amour chrétien a été engendré en leur sein. Ils ont renoncé au nationalisme qui est “parent du racisme, du chauvinisme, du sectarisme, de l’intolérance, de la persécution et du fanatisme”. — Les idées en conflit, page 502.
La Bible a laissé présager cette œuvre d’éducation pour notre génération. Par son prophète Ésaïe, Jéhovah a donné l’assurance que “tous tes fils seront des personnes enseignées par Jéhovah, et la paix de tes fils sera abondante”. (Ésaïe 54:13.) Cette œuvre se poursuivra jusqu’à ce que la terre entière soit “remplie de la connaissance de Jéhovah comme les eaux couvrent la mer”. — Ésaïe 11:9.
Jésus a également énoncé cet autre élément du signe des derniers jours du présent système politique, commercial et religieux: “Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée par toute la terre habitée, en témoignage pour toutes les nations; et alors viendra la fin.” (Matthieu 24:14). Cela explique la campagne intensive d’éducation de porte en porte que les Témoins de Jéhovah mènent en ce XXe siècle. Ils annoncent le Royaume qui ne tardera pas à intervenir depuis les cieux pour ‘écraser et mettre fin à tous ces royaumes [qui existent aujourd’hui sous la forme des gouvernements politiques], et lui-même subsistera jusqu’à des temps indéfinis’. — Daniel 2:44.
Que nous réserve l’avenir?
Cependant, avant que le Royaume ou gouvernement théocratique confié à Christ domine sur toute la terre, certains événements doivent se produire conformément aux prophéties de la Bible. Le livre de l’Apocalypse ou Révélation met en scène les différents acteurs de ces événements. Les voici:
“Une femme (...): ‘Babylone la Grande, la mère des prostituées.’” (Révélation 17:3-5). Elle représente l’empire mondial de la fausse religion qui exerce son influence sur de nombreux “peuples et des foules et des nations et des langues”. — Révélation 17:15.
“Une bête sauvage de couleur écarlate” sur laquelle la femme est assise. Cette bête est une image d’une bête encore plus grande mentionnée précédemment dans la Révélation reçue par l’apôtre Jean. Cette bête symbolise l’organisation internationale qui a rassemblé en un seul lieu les représentants de la quasi-totalité des systèmes politiques du monde. À l’origine, ce fut la Société des Nations. À présent, ce sont les Nations unies. En réalité, il s’agit d’une conspiration ourdie contre le Royaume de Dieu. Son objectif est de réaliser ce que seul le Royaume de Dieu peut accomplir, savoir l’établissement d’une paix permanente. — Révélation 13:1, 2, 15; 17:3, 8; 20:4.
À présent, quels sont les événements qui surviendront à brève échéance? La Révélation nous donne l’assurance que “la bête sauvage de couleur écarlate” et ceux qui détiennent le pouvoir politique avec elle “haïront la prostituée et la rendront dévastée et (...) la brûleront par le feu complètement”. (Révélation 17:16.) Que présage ce langage imagé? Il laisse entendre que les éléments politiques représentés aux Nations unies se tourneront contre l’empire mondial de la fausse religion pour le détruire. Mais cela signifie aussi que ces éléments politiques se tourneront finalement contre les véritables représentants du Royaume de Dieu et de son Christ, c’est-à-dire contre les Témoins de Jéhovaha. Quel sera l’issue de ces événements?
Ils susciteront dans les cieux une réaction de ‘celui qui est assis sur un cheval blanc et qui juge et fait la guerre avec justice’, savoir “La Parole de Dieu”, Christ Jésus (Révélation 19:11-16). En conséquence, les nations se trouveront aux prises avec la guerre de Dieu, Harmaguédon (Révélation 16:16.) Cette guerre juste contre Satan et son “monde” marquera la fin de tous les systèmes politiques. Elle sera suivie du rétablissement du gouvernement théocratique sur toute la terre. Celle-ci sera transformée en un paradis peuplé d’hommes humbles qui accompliront la volonté de Dieu. Le monde de la politique aura alors cessé d’exercer son action destructrice sur la terre. — Psaume 2:2, 9; 37:29.
Devant l’échec évident de tous les systèmes politiques et leur incapacité à satisfaire les besoins intimes des humains, ne devriez-vous pas vous tourner vers le seul gouvernement capable de contenter l’humanité tout entière? En considérant l’urgence des temps dans lesquels nous vivons, nous vous invitons à prendre contact avec les Témoins de Jéhovah de votre localité. Vous pourrez alors examiner plus attentivement les preuves qui attestent la proximité du Royaume ou gouvernement de Dieu. — Luc 21:25-33.
-